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QUINTIN

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La commune de Quintin (pucenoire.gif (870 octets) Kintin) est chef lieu de canton. Quintin dépend de l'arrondissement de Saint-Brieuc, du département des Côtes d'Armor (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de QUINTIN

Quintin vient du breton « quistinic » (châtaigne) ou du nom d'un général romain, Quintinus.

Quintin, fondation féodale, est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Plaintel. Quintin est mentionné dans les chartes de l'abbaye de Beauport dès 1202. Le chef-lieu est alors un château neuf appelé « Castellum novum » (1202) ou « Castrum Novum » (1228). On y trouve semble-t-il un recteur (personna) dès 1228 (Anc. év. IV, 51, 85).

Ville de Quintin (Bretagne).

Ce château est élevé, à la fin du XIIème siècle, par Geoffroy Ier Boterel (ou Botherel ou Botrel) pour défendre un gué du Gouët sur la voie romaine Alet-Carhaix. Il est le fils puîné du comte Alain de Penthièvre (devenu Henri d'Avaugour) lequel démembre en 1228 de son comté le territoire de Quintin qui comprend 28 paroisses. Formant un comté, érigé en 1451 en baronnie, elle est partagée en trois bailliages ou recettes, dits de la Ville et du Plain, de la Forêt de Quintin et de Bothoa. Geoffroy Boterel participe avec Louis IX (Saint-Louis) à la 7ème croisade. A son retour, il entreprend la construction d'une muraille d'enceinte percée de quatre portes : Saint Julien au sud, Notre Dame à l'ouest, la Porte à la Rose au nord et la Porte Neuve à l'est. Un hospice, sous le patronage de saint Jean-Baptiste, fut, très tôt, construit près du château (entre le château et la Place 1830) dont la chapelle devenue église Notre-Dame, fut érigée en Collégiale en 1405. Mais, dès cette époque, l'église paroissiale, sous le vocable de saint Thurian (Thuriau ?) ou Thuriaff est, sans qu'on s'explique complètement le fait, déjà établie très en dehors de la Ville close. En 1443, le château paraît mal entretenu, les seigneurs habitant généralement l'Hermitage, et, en 1480, l'une des tours est encore en construction. En 1494, Jeanne du Perrier et Pierre de Rohan, son époux, donnent un terrain et une maison situés en bas de la rue des Carmes pour y aménager un hôpital. Cette fondation est par la suite enrichie par un don de la marquise de La Moussaye.

Ville de Quintin (Bretagne).

L’église de « Castro Novo », dédiée à Notre-Dame, est citée vers 1330 (Pouillés de Tours, 355). Cette église, dédiée à Notre-Dame n'est pas paroissiale en 1405 lorsqu'elle est érigée en collégiale. C'est une bulle, en date du 4 mars 1405 du Pape avignonnais Benoît XIII, expédiée de l'Abbaye Saint-Victor de Marseille, qui avait transformé en Collégiale à cinq chapellenies l'église castrale Notre-Dame, succédant à la chapelle seigneuriale, qui est mentionnée sous divers noms, Notre-Dame de Blain, de Blaye ou du Blé. L'église paroissiale dont on ne connaît pas le nom, était peut-être jadis celle du Vieux-Bourg de Quintin au diocèse de Quimper. Quoi qu'il en soit, des fonts baptismaux sont installés dans la chapelle Notre-Dame et une nouvelle église est construite dans le cimetière, sous le nom de Saint-Thurian.

Ville de Quintin (Bretagne).

Sous l'Ancien Régime, la paroisse de Quintin fait partie du diocèse de Saint-Brieuc et a pour succursale, la paroisse de Foeil. Quintin a le titre de ville depuis 1409 (lettres de Jean V, n° 1081) et de ville exempte de fouages dès 1434 (lettres de Jean V, n° 2160). Les registres de délibérations de la communauté existent à partir de 1674. La ville de Quintin est marquée par le nombre impressionnant de couvents, comme celui des Ursulines, fondé en 1707 et bâti à partir de 1711, et celui des Carmes, implanté en 1619.

Ville de Quintin (Bretagne).

La ville de Quintin est mise à sac à deux reprises : une fois à la fin des guerres entre le Duché et le roi de France, par les troupes du Prince d'Orange au XVème siècle, puis à la fin de la Ligue au XVIème siècle, alors que la Ville de Quintin tenait pour Henri IV, contre Mercoeur. Ses murailles ne furent jamais relevées depuis lors, mais servirent peu à peu de carrières.

Ville de Quintin (Bretagne).

Quintin était l'une des 42 villes députant aux Etats de Bretagne. En 1482, Jeanne du Perrier, héritière du comté et épouse de Guy XV de Laval, y introduit le tissage du lin. Déjà connue pour sa fabrication de toiles fines appelées "Quintin" servant à faire les coiffes, les cols et les manchettes, Quintin prit une grande importance aux XVIIème et XVIIIème siècles, grâce au développement de l'industrie, d'abord purement rurale et familiale, des "toiles de Bretagne" exclusivement destinées à l'exportation vers les colonies américaines d'Espagne. Quintin évaluait en 1789 à 30 000 personnes le nombre de tisserands qui y apportaient leurs toiles. Le tissage périclite dès la seconde moitié du XVIIIème siècle.

Ville de Quintin (Bretagne).

Quintin était également un centre important au point de vue judiciaire : la juridiction seigneuriale de Quintin comportait haute, moyenne et basse justice, avec, comme juges, un sénéchal, un alloué, un lieutenant, et comme Ministère public, le procureur fiscal. Du point de vue féodal et judiciaire, Quintin possédait un sénéchal dès 1215 (Mor. Pr., I, 829). La juridiction est celle d'une ancienne baronnie des Etats en 1451 et devient une juridiction ducale de 1691 à 1779. En l'auditoire, où sept autres juridictions seigneuriales voisines s'exerçaient (Beaumanoir, Crenan, La Coste-Crapado-Bienassis, La Noë-Sèche, Le Quellenec, Robien et La Ville-Menguy), les causes étaient défendues par 17 avocats, et justifiaient l'existence d'un "général et d'armes" et d'un grand nombre d'huissiers, sergents, recors sans parler des tambours qui annonçaient les "bannies". Douze procureurs, à la fois notaires, exerçaient en leurs "études", ou "tabliers", selon qu'ils agissaient à l'un ou l'autre de ces titres.

Ville de Quintin (Bretagne).

La première municipalité de Quintin est créée le 17 janvier 1790. En décembre 1791 est créée la Garde Nationale. Une école publique est créée dès 1794. Le 22 juillet 1795, Quintin est envahi par une armée de chouans forte d'environ 7000 hommes et commandée par de Pontbellanger.

Ville de Quintin (Bretagne).

En 1837 (par ordonnance du 3 juillet 1837), la commune de Quintin s’accroît des villages de la Perche, du Clos-Bannier, de Cure-Bourse, de la Fosse-Malart, de la Fontaine-ès-Chiens, des Côtes et de Cardry, tous précédemment en Saint-Brandan.

Ville de Quintin (Bretagne).

On rencontre les appellations suivantes : Castellum novum de Quintin (en 1202), Castrum Novum (en 1220, en 1228), Castrum Novum de Kyntin (en 1249), Eccl. de Castro Novo (vers 1330), Chastel Neuff de Quintin (en 1379), villa sive oppidum de Quintin (en 1453), Sainct-Turio de Quintin (en 1536), Saint-Thurian et Sainct Turiaff de Quintin (en 1543), Sainct-Urion (en 1569), Par. de Sainct Thuriault (en 1611), Ceintureau près Quintin (au XVIIème siècle).

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Note 1 : Quintin faisait partie, au Moyen-Age, du fief important de la baronnie d'Avaugour qui fut démembré en 1209 en faveur de Geoffroy Boterel, fils cadet d'Alain, Comte de Penthièvre et Goëllo. Geoffroy s’établit finalement sur l’emplacement de la ville actuelle, à l’endroit où la voie romaine de Carhaix à Alet (Saint-Servan) franchit le Gouët. La ville semble avoir été à l'origine un marché, protégé par le château. Ici se faisaient les échanges entre paysans-éleveurs du pays bretonnant tout proche, acheteurs de bestiaux du pays gallo et normand, marchands d'objets de cuivre, d’étain ou de terre. Des Boterel, le fief de Quintin passa aux du Périer, aux protestants Coligny, et Gouyon de la Moussaye, enfin aux Choiseul, Praslin, Nédoncelle, Calonne de Courtebourne et au propriétaire actuel, Frotier de Bagneux. Deux fois Quintin fut assiégé et pillé : à la fin des guerres entre le duché et le Roi de France, puis à la fin des guerres de la Ligue. Quintin était l'une des quarante deux villes députant des Etats de Bretagne. Connue depuis longtemps pour sa fabrication de toiles fines servant à faire les coiffes, les cols et les manchettes, elle prit une grande importance aux XVIIème et XVIIIème siècles, grâce à l’industrie des « Toiles de Bretagne », destinées à l’exportation vers les colonies américaines d'Espagne. Comme argument en faveur de sa candidature au choix du chef-lieu du département nouvellement créé, Quintin évaluait en 1789 à 30.000 le nombre de tisserands qui y apportaient leurs toiles, et sa population dépassait 5.000 âmes. La Révolution amena la ruine des toiliers. On réussit jusqu’à 1870 à assurer du travail à un bon nombre de tisserands. Le dernier métier à tisser travailla jusqu’à 1914. Quintin reste pourtant un marché régional, un centre scolaire bien vivant et un centre touristique (F. Potier).

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Note 2 : Au commencement du Vème siècle, le culte des Reliques de la Sainte Vierge apparaît avec éclat dans l'Eglise, comme une pratique consacrée par la Tradition. Entre tous les objets qui avaient appartenu à la mère de Dieu, le piété populaire semble distinguer ses Ceintures. Quelques-unes ont passé de Jérusalem à Constantinople, et plus tard en Occident, où les plus illustres sanctuaires se sont fait gloire d'en posséder les moindres morceaux : Aix-la-Chapelle, Bruges, Le Puy-Notre-Dame... Quoi qu'il en soit, Henri d'Avaugour, comte de Goëllo, et son frère Geoffroy Boterel, seigneur de Quintin, prirent la croix et partirent ensemble pour la Terre Sainte, sous la conduite du roi Saint Louis (1248). Croisade malheureuse ! Les deux frères n’échappèrent à la mort que par une protection particulière de Saint François d'Assise. Serré de près par les Sarrasins, Henri d'Avaugour fit le voeu de fonder un couvent de Frères mineurs dans son palais de Dinan et de s'y consacrer lui-même au service de Dieu, s'il revenait sain et sauf : ce qu'il réalisa en 1251 ; et vers 1278, il embrassa la règle franciscaine. Quand Geoffroy Boterel reprit la route de l'Occident, il rapportait avec lui une Ceinture de Marie comme récompense de ses services. Il la tenait sans doute du Patriarche de Jérusalem, Robert de Saintonge qui, ancien évêque de Nantes, compagnon d'Henri d'Avaugour dans une précédente croisade et persécuté comme lui par le Duc de Bretagne Pierre Mauclerc, ne pouvait manquer d'être libéral des richesses de son église en faveur d’un chevalier breton de ses amis. De retour dans son pays, Geoffroy Boterel déposa son précieux trésor dans la chapelle de son château de Quintin. Cette origine était attestée par des actes authentiques conservés, jusqu'à l'incendie de 1600, dans le trésor de la Collégiale de Quintin. Ajoutons que le pieux croisé, éclairé sur les vanités du monde, se retira dans le couvent des Cordeliers de Dinan, fondé par son frère. Quelques années plus tard, ils y furent inhumés. L'arrivée de la Ceinture de la Vierge à Quintin n’avait pu manquer d'être un événement, dans un siècle où la foi était si vivante. Elle fut déposée d’abord dans la modeste chapelle du château. Mais vers la fin du XIVème siècle, le dernier des Boterel, Geoffroy V et sa femme Béatrix de Thouars construisirent une église plus vaste près de leur château. En 1405, une bulle du pape Benoît XIII transforma en Collégiale l'église castrale. Elle fut ensuite agrandie, remaniée, sans grand souci d'unité : elle subsista jusqu'en 1879. Elle fut desservie d'abord par un collège de cinq chapelains et plus tard par un chapitre de douze chanoines, aidés de six enfants de choeur. C'est dans ce cadre que se développa spontanément la dévotion à Notre Dame de Délivrance. Les femmes enceintes prirent l'habitude de demander à cette précieuse Relique une protection contre les périls de la maternité. Des grâces nombreuses encouragèrent cette dévotion et la renommée de la sainte Ceinture se répandit dans toute la Bretagne. Des pèlerins de marques tinrent à la vénérer à l'égal des mamans. Au XIIIème siècle, le grand saint breton Saint Yves, avec un groupe de ses paroissiens de Louannec, vint s'agenouiller dans la modeste chapelle dont G. Boterel avait fait comme le reliquaire de la Ceinture de Marie. Plus tard on construisit, en souvenir de ce pèlerinage, une chapelle près de la rue des Degrés, qui existe toujours. En 1418, le grand saint espagnol, Saint Vincent Ferrier s’arrêta à Quintin, évangélisa le peuple et vénéra la Relique de la Vierge. Un vitrail dans l'abside rappelle ce passage. On sait que la bienheureuse Françoise d'Amboise, duchesse de Bretagne, sollicita de Tristan du Périer, comte de Quintin, et du Chapitre de Notre-Dame, une petite portion de cette relique vénérée. Elle fut exaucée vers 1451 (F. Potier).

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Note 3 : En juin ou juillet 1487, le château de Quintin, résidence de Pierre de Rohan (du parti français), est pris et saccagé par des soldats du parti breton. La seigneurie passe en 1547 à la famille de Rieux, puis aux Coligny, lesquels introduisent en 1576 le calvinisme à Quintin. En novembre 1589, le château de Quintin, commandé par François de la Villéon, sieur de Boisfeillet, est assiégé par le duc de Mercoeur et capitule le 21 novembre 1589. L'armée royale, dirigée par le capitaine La Noue Bras-de-Fer, regagne Quintin vers le 4 juillet 1591. En novembre 1592, le château de Quintin, commandé par Yves du Liscoët pour le comte de Laval, est assiégé par le duc de Mercoeur et capitule. Le château est en bien mauvais état quand Guy XXI de Laval (Henri de la Trémoille, duc de Thouars, prince de Talmont) en hérite à six ans, son prédécesseur, sans enfant, étant tombé en 1605 à Komorn (en Hongrie) en combattant contre les Turcs. Henri de la Trémoille, élevé dans la religion protestante par sa mère Charlotte Brabantine de Nassau, tante de Turenne, se fait catholique en 1628, mais obéré des dettes de ses prédécesseurs, il vend la seigneurie en 1637 à son beau-frère Amaury Goyon, marquis de la Moussaye, dont la femme Henriette Catherine de la Tour d'Auvergne, soeur du Maréchal de Turenne, est une protestante zélée.

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Note 4 : liste non exhaustive des maires de Quintin : Germain Frelaut (1790-1793), Nicolas Jean Brignon (1793-1795), Jean-Baptiste Digaultray (1796-1816), Charles Garnier (1816-1830), Pacifique Fraval (1830), François Perrio (1830-1832), Guillaume Hervé Dupenher (1832-1838), Hippolyte Le Coniac (1838), Pierre Symon de Villeneuve (1838-1852), François Benoît Cornu-Buzancy (1852-1859), Félix Mazurié de Penvern (1859-1870), Pierre Marie Garnier de Kerigant (1870-1871), Jean-Marie Garnier Bodéléac (1871-1881), Philippe Ambroise (1881-1882), Jean-Marie Garnier Bodéléac (1882-1892), Edouard Guépin (1892-1896), Louis Allo (1896-1900), Pierre Blivet (1900-1904), Mathurin Rolland (1904-1929), Alfred Duault (1929-1945), Ambroise Chatelain (1945-1947), Jean Frottier de Bagneux (1947-1983), François de Kergoat (1983-1995), Claude Morin (1995-2008), Yves Briens (2008-2014), Mireille Airault (2014-2020), Nicolas Carro (2020-....), etc ....

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Note 5 : la commune de Quintin est formée des villages : Kermano, Vivier-d'Abas, Kerjaco, les Marées, les Perrières, la Garenne, les Galines, la Fosse-Malard, la Madeleine, les Noës.

Voir   Ville de Quintin (Bretagne) " Les anciennes mesures de Quintin ".

Voir   Ville de Quintin (Bretagne) " Le doyenné de Quintin durant la période révolutionnaire ".

Voir   Ville de Quintin (Bretagne) " Souvenirs et anecdotes de Quintin ".

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PATRIMOINE de QUINTIN

la Basilique Notre-Dame de Délivrance (1879-1887), édifiée sous la direction des architectes Baillargé et Théodore Maignan (1825-1894) à l'emplacement de l'ancienne Collégiale. L'édifice primitif est une chapelle dédiée à Notre-Dame, déjà en grande vénération à la fin du XIIIème siècle et qui devient en 1405 une collégiale. Le 15 mai 1405, de concert avec sa femme Béatrix de Thouars, Geofroi IV Boterel ou de Quintin fonde en l'église de Notre-Dame de Quintin qui jusque-là n'était autre chose que la chapelle de son château, un collège de cinq chapelains, ladite fondation étant (dit le fondateur) approuvée "par nostre très cher et très amé nepveu Jehan, seigneur du Perier, nostre hoir presemptif" (Dom Morice, Preuves, II, 748, 750, 754). La collégiale où est venu prier en 1418, saint Vincent Ferrier, conserva toujours les fonts baptismaux de la paroisse sur lesquels fut, entre autres, baptisé le Père Rigoleuc, l'un des grands missionnaires qui participèrent au XVIIème siècle, à la réévangélisation de la Bretagne. Le 8 janvier 1600, un incendie détruit le bâtiment de la trésorerie et le trésor de la collégiale. La relique appelée " Ceinture de la Vierge " est cependant retrouvée presque intacte le 18 janvier, bien que le coffre qui la contenait ait été fondu par le feu. La relique de la ceinture de la Vierge avait été offerte par le patriarche de Jérusalem à Geoffroy Ier Botherel (ou Boterel), de retour de la septième croisade en 1252, et accompagné de son aîné, Henri d'Avaugour. L'église, après l'abandon du culte à l'église Saint-Thurian, puis aux Carmes, était devenue, depuis le 24 décembre 1790 église paroissiale. Mais, dès le début du XIXème siècle on considéra qu'il fallait soit la réparer, soit construire une nouvelle église. « Messieurs, la ville de Quintin se propose de reconstruire son église, qui depuis longtemps menace ruine et a été condamnée par les hommes les plus compétents. Les plans, dressés par un habile architecte, donnent à l'édifice projeté un caractère monumental rappelant l'ancienne destination religieuse et militaire de l'emplacement sur lequel on va l'ériger. Si l'exécution de l'oeuvre répond, dans toutes ses parties, aux indications du plan, notre département devra compter parmi ses plus belles constructions un monument de plus. En effet, la population de Quintin, voulant un édifice qui répondît dignement à ses aspirations, a fait pour le mener à bonne fin les plus lourds et les plus honorables sacrifices, et les souscriptions montent aujourd'hui à la somme considérable de 250.000 fr. Mais le devis des travaux, qui paraît établi avec beaucoup de modération, porte la dépense à la somme de 333.000 fr. D'où il résulte un déficit de 83.000 fr. Toutefois, la ville et la fabrique de Quintin espèrent voir leurs ressources augmenter à mesure que les travaux augmenteront, et elles se bornent à solliciter, sur les fonds de l'Etat, une subvention de 60.000 fr. Votre commission vous prie, Messieurs, d'appuyer vivement cette demande » (Rapports et Délibérations du Conseil général des Côtes-d'Armor du 11 avril 1877). La collégiale est abattue en 1879. La première pierre de la nouvelle église paroissiale est posée le 25 février 1879 et bénie le 1er octobre 1879. Les travaux sont interrompus le 30 mars 1880, suite à un conflit entre l'entreprise de construction et l'architecte Baillargé qui meurt le 22 mars 1882. La construction du nouvel édifice démarre à nouveau le 31 juillet 1883, sous la direction de l'architecte Théodore Maignan, et se termine en 1887. Il fallut célébrer encore le culte pendant quatre ans dans l'ancienne chapelle Notre-Dame d'entre les Portes avant que la nouvelle église fut utilisable. Elle est bénie en juillet 1887. La nouvelle église est consacrée Basilique le 29 juillet 1934. Le fait d'avoir trouvé intacte dans un reliquaire fondu, la précieuse relique rapportée de Terre Sainte par Geoffroy Botherel (ou Botrel ou Boterel) lors de l'incendie de la Collégiale en 1600, avait conféré au fragment de l'une des ceintures de la Vierge Marie, une vertu miraculeuse. La reconnaissance officielle de la vocation mariale de Quintin ne viendra qu'en 1934 lorsque le Saint Siège autorisera officiellement le couronnement de la Vierge sous le vocable de Notre-Dame de Délivrance. La Basilique conserve en son sein des éléments de l'ancienne collégiale : la chaire (XVIIIème siècle), les fonts baptismaux (XVème siècle-1921), les confessionnaux, les stalles en chêne, les deux gisants du XVème siècle de la famille seigneuriale (Geoffroy II et Jean II Botherel), les statues de Saint Jean-Baptiste (XVIème siècle) et de Saint Michel et les toiles marouflées du XIXème siècle. Les gisants conservés dans l'abside proviennent des tombes découvertes en 1879, lors de la démolition de l'ancienne collégiale (Jean II Botherel ou Boterel meurt à la bataille de Mauron en 1352. Son père, Geoffroy II, tombe au siège de La Roche-Derrien). Les fonts baptismaux, en granit, datent du XIV-XVème siècle : le couvercle, en bois sculpté, est l'oeuvre de Jeanne Malivel et date de 1921. On peut voir, dans le choeur, des peintures marouflées de Jules Dauban, datant de 1898-1901. La basilique abrite plusieurs anciennes statues en bois polychrome : celle de Notre-Dame de Délivrance (XVème siècle), encore dénommée la "Vierge à la Quenouille" et qui provient de l'ancienne collégiale, celle de Notre-Dame de Bonne Nouvelle, datée du XVIIème siècle et qui provient de la chapelle de l'ancien couvent des Carmes, celle de saint Thurian, datée du XVIIème siècle et qui provient de l'ancienne église paroissiale Saint-Thurian, celle de sainte Marie Madeleine (XVIIème siècle). La statue de la Vierge d'Argent date de 1875. Le "Christ en Croix", oeuvre du sculpteur Foulonneau, date du XVIIIème siècle. Les vitraux (XIXème siècle) de la basilique retracent l'histoire de l'ancienne collégiale, fondée en 1405, par Benoît XIII ;

Nota : " L'ancienne église paroissiale de Saint-Thurian, qui datait du XVème siècle à l'exception de sa tour reconstruite en 1754 et 1755, se trouvait dans le cimetière où l'on en voit encore quelques ruines. Dès 1762, le général constatant, son mauvais état, demandait une expertise à l'ingénieur des Ponts et Chaussées de Saint-Brieuc, Perroud, qui constata le 1er septembre 1763, son état inquiétant. Une nouvelle expertise fut faite le 3 mai 1767 par l’ingénieur des Ponts et Chaussées de Rennes, Dorotte, et, sur son rapport, le conseil du roi décida la démolition de l’édifice le 11 septembre 1773. La tour, qui avait seule subsisté, s'écroula en 1833. Le culte fut transféré en 1773 tout d'abord dans la chapelle des carmes, Notre-Dame de Bonnes Nouvelles, puis, en 1790, dans la collégiale Notre-Dame qui devint ainsi paroisse. Cette dernière était l'ancienne chapelle du château, érigée en collégiale en 1405. C'est sur son emplacement qu'a été bâtie l'église actuelle. Celle-ci, due aux plans de M. Maignan, comprend un clocher extérieur avec, sous le porche, un oratoire dédié à la Sainte Vierge, une nef avec bas côtés de cinq travées, un double transept et un choeur avec déambulatoire sur lequel s'ouvre une vaste chapelle absidale. Les travaux furent adjugés à M. Bellec, le 14 novembre 1878, la démolition de l'ancienne collégiale faite en 1879, et la bénédiction de la première pierre du nouvel édifice le 6 mai 1883. La consécration de l'église eut lieu le 5 octobre 1930 ; puis, le 15 août 1933, elle fut érigée en basilique mineure ; enfin le couronnement de la Sainte Vierge y eut lieu le 24 juillet 1934. Mobilier : Pierres tombales des du Perrier, seigneurs de Quintin ; fonts baptismaux du XIVème siècle ; statues anciennes de saint Thurian, sainte Vierge, saint Michel, saint Jean-Baptiste, saint Jean évangéliste, sainte Madeleine ; et, parmi les modernes, celle de sainte Brigitte ; reliquaire en argent de la ceinture de la sainte Vierge datant de 1873 ; vitrail du Sacré-Coeur, de Claudius Lavergne, datant de 1889 " (R. Couffon).

Voir  Ville de Quintin " La Ceinture de la Sainte Vierge ".

Voir  Ville de Quintin " L'Eglise et le Chapitre de Notre-Dame de Quintin ".

Voir  Ville de Quintin " La dévotion envers la Ceinture de Notre-Dame ".

Voir  Ville de Quintin " La Ceinture préservée des flammes ".

Voir  Ville de Quintin " Le Culte de la Ceinture ".

Voir  Ville de Quintin " Le Voeu de la ville de Quintin (1871) ".

Voir  Ville de Quintin " La restauration du Culte de Notre-Dame de Délivrance ".

Voir  Ville de Quintin " Les grâces accordées par Notre-Dame de Délivrance ".

Voir  Ville de Quintin " Visite de l'église Notre-Dame de Délivrance de Quintin ".

 

Ville de Quintin (Bretagne)

 

Quintin (Bretagne) : histoire de la ceinture de la Vierge

Quintin (Bretagne) : histoire de la ceinture de la Vierge

Le patriarche de Jérusalem remettant à G. Botrel, seigneur de Quintin, la ceinture de la Vierge (1252).

La ceinture de la Vierge apportée à Quintin.
(peinture murale de Dauban).

Quintin (Bretagne) : histoire de la ceinture de la Vierge

Quintin (Bretagne) : histoire de la ceinture de la Vierge

La ceinture de la Vierge reçue par le clergé de Quintin.
(peinture murale de Dauban).

Découverte de la ceinture de la Vierge après l'incendie.

la chapelle Saint-Yves (1696), rénovée en 1701 (date inscrite sur la façade) et fondée par Guy de Durfort le 11 mars 1696. Selon la tradition, c'est sur le lieu même où Saint-Yves se serait assis pour reprendre haleine après la dure montée de la côte menant de Quintin à Cohiniac qu'est érigée la chapelle. Elle était jadis le point de départ d'une procession en souvenir de Saint Vincent Ferrier en 1418. Cette chapelle conserve une très belle chaire de chêne qui doit dater du début du XVIIIème siècle, un retable et des statues anciennes du XVIIème siècle, de saint Yves en particulier et un grand et lourd crucifix de chêne, sculpté par Foulonneau. L'autel Saint-Yves, en bois polychrome, date du XVIIème siècle. " Mobilier : A l'extérieur, statue ancienne de la sainte Vierge, et à l’intérieur 3 statues de saint Yves, dont une au-dessus de la tribune avec la statue du riche (XVIIIème siècle). Au maître-autel, deux statues d'évangélistes dont saint Marc (XVIIIème siècle). La toile du retable représente une Annonciation signée : LE MOENE PINXIT BRIOCI ANNO DNI 1711 ; boiseries du choeur de la même époque. Parmi les statues modernes, grand crucifix de bois signé : CH. PAUL FOULONNEAU 1905 " (R. Couffon). Le vitrail moderne, représentant l'Annonciation rappelle que c'est dans cette chapelle que, depuis 1693 jusqu'à la guerre de 1914, se tenait la confrérie de l'Annonciation à laquelle fut réunie en 1903, celle de la Croix. Leur nom fut, dès lors, celui de la " Congrégation de Saint-Yves ", mais on continua à les appeler familièrement " Frairie des Glorieux ". La chapelle Saint-Yves fut utilisée pendant la Révolution pour des élections, ou comme école. Elle conserve la dalle funéraire, qu'on y a transportée, du conventionnel Fleury, fougueux animateur des Amis de la Constitution, violent adversaire de la Royauté et de Bonaparte ;

Chapelle Saint-Yves de Quintin (Bretagne).

la chapelle Saint-Sébastien (XIVème siècle), au faubourg Saint-Thurian. Edifice rectangulaire de la fin du XIVème siècle, vendu en 1791 et servant en 1940 de garage. Elle sert aujourd'hui de cabinet médical ;

la chapelle de l'Hôpital ou Saint-Jean-Baptiste (1752), située rue des Carmes. C'est en 1738, que le roi Louis XV, par lettres patentes, approuve et confirme l'établissement à Quintin d'un hôpital. Les travaux commencent en 1751. " Edifice rectangulaire du XVIIIème siècle fondé par Guy-Nicolas de Durfort. Au pignon est de la chapelle, sainte Vierge donnant la charité à un pauvre avec l'inscription : CARITAS ; puis au-dessus de la sainte Vierge : Hic Datur ; au-dessus du pauvre : Hic Accipitur ; puis : Erectio 1752 Domus et Dei œdificatio. Mobilier : Baptême du Christ du XVIIIème siècle " (R. Couffon). L'ensemble est ouvert aux malades et aux pauvres le 1er avril 1762. Par délibération du 9 ou 10 mars 1784, la communauté de ville décide de faire venir à l'Hôpital de Quintin des religieuses Paulines de Tréguier. Desservi avant la Révolution et pendant celle-ci par les Soeurs Paulines, il l'est actuellement par les Soeurs de Saint-Thomas de Villeneuve et des infirmières professionnelles. La chapelle est la partie la plus ancienne de l'hôpital avec les ailes Ouest et Sud. Le retable de l'autel représente le Baptême du Christ par saint Jean-Baptiste. Les statues des niches du choeur et de la nef sont l'oeuvre de sculpteurs contemporains, Dossena et Des Abbayes. L'aile Nord de l'hôpital remonte au XIXème siècle. La chapelle abrite un reliquaire (offert par la famille Durfort de Lorge) qui date du XVIIIème siècle et qui renferme une relique de l'apôtre saint Jacques (elle est accompagnée, à droite, de la relique de saint Augustin, et, à gauche, de celle de saint Louis, roi de France). En face de l'hôpital, une maison fut sans doute bureau de charité. Elle porte en effet, outre la date de 1718, l'inscription : CHARITÉ ICI ;

la chapelle des Ursulines, désaffectée dès 1940. Edifice rectangulaire du XVIIIème siècle. A l'entrée du couvent, à gauche en entrant, chapelle plus petite, de plan rectangulaire, datant également du XVIIIème siècle et désaffectée. Les religieuses Ursulines sont présentes à Quintin dès 1707. Ce n'est qu'en 1711 que commence la construction du couvent, près de la chapelle Saint-Yves. La première pierre du bâtiment des Ursulines de Quintin est posée le 23 mars 1730. Pendant la Terreur, on y plaça en résidence surveillée, tous les membres supposés hostiles à la Révolution, tandis que les religieuses étaient enfermées au château. Le couvent est fermé à partir de 1904 ;

l'ancienne chapelle Saint-Julien, au faubourg de Cure-Bourse, vendue en 1791 et détruite en 1864 pour construire la nouvelle route de Corlay ;

l'ancienne chapelle Saint-Fiacre, au faubourg du Gasset, détruite. Elle renfermait, entre autres, la statue de saint Fiacre et celle de saint Maudez ;

l'ancienne chapelle de la Madeleine, au faubourg du Vau-de-Gouët, détruite ;

l'ancienne chapelle Notre-Dame-d'Entre-les-Portes, aujourd'hui disparue. Ce sanctuaire était bâti contre les tourelles de la porte Ouest de la ville, le long des douves, face à la collégiale. Cette chapelle était, dès le XIIIème siècle, le but d'un pèlerinage, et Saint Yves s'y rendit. On lui ajouta, vers le XVIIIème siècle, une petite chapelle où se tenaient les assemblées des " Frères de la Croix ". Une fenêtre, ouverte dans le mur de la prison (située dans la Grande-Rue et utilisée jusqu'en 1830), permettait aux prisonnier d'assister à la messe. " Construite par Geffroy, sire de Quintin, et Béatrix de Thouars, elle n’était pas achevée en 1405, année en laquelle les travaux se poursuivaient activement. Elle fut rebâtie en 1708 avec ses matériaux anciens, mais fut dénaturée à cette époque. Désaffectée à la Révolution, elle fut rendue au culte pendant les travaux de l’église en 1879, puis abandonnée. Sa belle fontaine, classée, a été transportée près de l’église paroissiale " (R. Couffon). Cette chapelle, qu'on appela aussi Notre-Dame de la Pitié, servit aux réunions de la " Société des Amis de la Constitution " affiliée aux Jacobins de Paris, lorsque celle-ci quitta l'Auditoire. Lorsqu'il fallut se décider en 1865 à abandonner la Collégiale, l'emplacement de la chapelle Notre-Dame fut l'un de ceux qu'on envisagea pour la construction de la nouvelle église, mais ce projet ayant été abandonné, c'est dans cette chapelle que furent célébrés les offices, tant que la nouvelle église ne fût pas achevée. Vendu, comme bien national à la Révolution, l'édifice est démoli en 1912 ;

l'ancienne chapelle ou église des Carmes (1620), placée sous le vocable de Notre-Dame-des-Bonnes-Nouvelles, et aujourd'hui détruite. Elle avait été construite en 1620 ; et, suivant l'inventaire dressé le 3 mai 1790, elle mesurait 100 pieds de long depuis la porte jusqu'aux marches de l'autel, 32 pieds de largeur, avec des bas côtés de 88 pieds de longueur et 18 de largeur. Les Carmes s'établissent, en 1619, à Quintin, prenant tout l'espace compris entre le Martray, les terres appartenant à l'Hospice et la rue Neuve (devenue rue du Maréchal Leclerc). Cet édifice religieux remplit le rôle d'église paroissiale de 1764 à 1790. Les bâtiments du couvent sont vendus comme biens nationaux et serviront de premier siège aux Amis de la Constitution (transféré ensuite à l'Auditoire, puis à la chapelle Notre-Dame d'entre les Portes). L'église des Carmes a totalement disparu : son retable avait été transporté à Saint-Martin-des-Près et la grande statue de la Vierge dans la chapelle absidiale de la Basilique en provient également depuis que, vers 1871 un incendie détruisit une grande partie des bâtiments de l'ancien couvent ;

la croix de Saint-Thurian (XVème siècle) et les restes (porche et base du clocher) de l’église de même nom (XVème siècle). L'église est évacuée en 1764 parce qu'elle menaçait de s'écrouler. Elle est abandonnée en 1773. Le culte est alors transféré à l'église du couvent des Carmes jusqu'en 1790. Cette église, mentionnée au moins dès 1405 et sans doute même vers 1330, avait pour titulaire saint Thurian (forme altérée de Turiau, ancien abbé-évêque de Dol du VIIIème siècle). On y trouvait un ossuaire du XVIIème siècle ;

la fontaine Notre-Dame (XVème siècle). Il s'agit d'une ancienne fontaine miraculeuse transférée à son emplacement actuel au début du XXème siècle. Elle était jadis située sous l'autel de la chapelle Notre-Dame-d'Entre-les-Portes élevée à l'extrémité de la Grande-Rue ;

la fontaine du Parc de Roz-Maria (XVIIIème siècle), ancienne propriété des Carmes, acquise en 1978 par la ville. Le grand bassin servait jadis de vivier ;

les deux fontaines du Pissot ;

le lavoir du Pissot ;

l'exèdre (XVIIIème siècle) et la fontaine (XVIIIème siècle) de l’ancien couvent des Carmes. La construction du couvent avait été autorisée en 1619 par Henri de Trémoille, seigneur de Quintin. Les Pères Carmes et les Soeurs Ursulines sont chassés de leurs couvents en septembre-octobre 1789 ;

le château de Quintin, (1645), édifié par le marquis de La Moussaye (sous la direction de "noble homme Gabriel Androuet du Serceau", architecte) et reconstruit au XVIIIème siècle. Le château primitif qui aurait existé dès le XIIIème siècle (reconstruit dans la seconde moitié du XVème siècle), et la ville de Quintin seront, après les attaques des ligueurs du duc de Mercoeur et les nombreux combats des royalistes entre 1589 et 1596, totalement détruits. Ce château est appelé le "Chastel Neuf" au XIIIème et au XIVème siècle : en 1202, Suhart, fils du vicomte Eudon, donne à l'abbaye de Beauport "duas justas sliliginis ad mensuram Castelli Novi de Quintin" (Geslin de Bourgogne et Barthélemy, Anciens Evêchés de Bretagne, IV, p. 51), et, en 1249, Eon de Quénécan donne à l'abbaye de Bonrepos "unum rasum siliginis ad mensuram Castri Novi de Kyntin, percipiendum annuatim in parrochia de Lanharmoet" (Ibid. VI. p. 179). La ville bâtie autour de cette forteresse se nomme "la ville du Chastel Neuf de Quintin", sans doute par opposition au Vieux bourg de Quintin (en effet, un acte inédit, du 7 mars 1379, relate la vente d'une maison et d'un courtil "sis en la ville du Chastel Neuf de Quintin"). C'est en 1638 que le marquis de La Moussaye, de religion protestante, achète le comté de Quintin. Le marquis de La Moussaye est marié à Henriette de La Tour d'Auvergne, soeur de Turenne, récents propriétaires du fief de Quintin. Le marquis ordonne la destruction de la forteresse féodale, ancien château des Laval, et confie en 1639 à l'architecte Gabriel Androuet du Cerceau la construction du nouvel édifice qui commence dès 1643. Suite à de nombreuses discordes entre l'évêque et le marquis (l'évêque contestant le droit du marquis de nommer le clergé de sa seigneurie), la construction du château est arrêtée en 1666-1667 sur ordre de Louis XIV, laissant le château inachevé. Ce château s’élève sur les ruines du château des seigneurs de Laval, reconstruit en 1490 et détruit à la fin du XVIème siècle par le duc de Mercoeur pendant les guerres de la Ligue. Le marquis de la Moussaye (Henri, comte de Quintin) perdu de dettes, vend le 29 septembre 1681 (soulevant l'opposition de ses soeurs qui veulent le faire interdire et renoncent seulement en 1685 à demander l'annulation de la vente par voie de retrait-lignager) la seigneurie de Quintin, à son cousin Maréchal de Lorge, Guy Aldonce de Durfort. Le Maréchal de Lorge, devenu duc et pair en mars 1691, n'habite pas le nouveau château de Quintin : il se contente de se ménager un appartement en vue de ses rares venues à Quintin. Son fils Guy Nicolas, dont les soeurs avaient épousé, en 1695, l'une le duc de Saint-Simon, l'autre, Lauzun, meurt en 1758. Des deux fils qu'il laisse, l'un, le Maréchal de Randan, renonce à la succession, et l'autre, Louis, succède à son père au Duché, qui en 1706 a pris le nom de Lorge. A partir de 1706, le duc de Lorge entreprend dans la cour la construction du troisième château, utilisant semble-t-il, des pierres de taille non employées restées sur le chantier de Quintin, ou même, faisant démolir, pour en récupérer les matériaux, les pavillons et les courtines dont la construction avait été interrompue. Le duc de Lorge marie ses deux filles, l'une à Renaud César, vicomte de Choiseul, fils du duc de Praslin, et l'autre, à l'un de ses parents, Jean Laurent de Durfort, marquis de Civrac, à qui il fait prendre le nom de comte de Quintin. C'est à cette fille qu'il abandonne, en 1768, la terre de Quintin. Mais à sa mort en 1775, la succession donne lieu à un procès auquel met fin un arrêt du roi du 29 septembre 1778. Le Quintin reste aux Choiseul-Praslin, mais la seigneurie cesse d'être duché pour redevenir baronnie, tandis qu'une terre, située en Orléanais, est érigée en Duché de Lorge. Le vicomte de Choiseul-Praslin complète le château à partir de 1785 par l'aile nord abritant la cuisine et la salle à manger : un jardin en terrasse est prévue à l'emplacement de l'aile Est de l'ancien château. Le pavillon, construit par les La Moussaye est resté inhabitable. Ce château a vu passer de puissants seigneurs : les du Perrier (ou Perier ou Périer), Rohan, Rieux, Coligny, La Trémoille, La Moussaye, Lorge et Choiseul. La grande salle des caves (XVIIème siècle) a abrité des prisonniers de guerre espagnols (en route pour le bagne de Brest) durant la guerre de Trente Ans, et à la suite de la bataille de Rocroi (Ardennes). Cette grande salle des caves a également servi de lieu de culte clandestin à la marquise de La Moussaye, fille du duc de Bouillon et soeur de Turenne. L'une des salles hautes de ce château servait d'atelier au maître-verrier H. de Sainte-Marie. Après la guerre, le comte Jean de Bagneux, propriétaire du château, en a fait transformer les jardins, pour les remettre en harmonie avec les bâtiments, par Jean Charles Moreux, architecte en chef des Monuments Historiques ;

Château de Quintin (Bretagne).

Voir  Ville de Quintin " La seigneurie de Quintin ".

les manoirs des Garennes (XVIIIème siècle, propriété de Jean du Boisgelin en 1543), de Guenfol (XVIIIème siècle), de Tournemine, des Noes (XVII-XVIIIème siècle) ;

les maisons situées place 1830 (XVIème siècle), rue au lait, rue Belle-Etoile, rue des Degrès (XVIIIème siècle), Grande-Rue, place du Martray, rue Notre-Dame, près de la place de la République (1709) ;

l'étude notariale, ancienne maison de charité (1718), située place de la Mairie ;

le lavoir du Pertus Chaud (1865) ;

3 moulins ;

Ville de Quintin (Bretagne).

A signaler aussi :

le menhir de la Roche-Longue, d'une hauteur de 7,5 mètres et situé à Quintin-Cardrix ;

la maison de tisserand (XVIIIème siècle), située rue du Gasset ;

l'ancienne " Auberge à la Rose " (XVIème siècle), située au n° 5, place de 1830 ;

l'hôtel Poulain, situé au n° 6, place de 1830. Propriété, au XVIIème siècle, d'une riche famille d'avocats, les Le Poulain ;

la porte (XVIème siècle) et la maison (1564), situées au n° 8, place 1830. La maison appartient, au XVIIème siècle, à la famille Uzille ;

la maison en pans de bois (XVIème siècle), située au n° 43, Grande-Rue ;

la maison (XVIIème siècle), située au n° 12, rue au Lin. Il s'agit de l'ancienne auberge du Chapeau-Royal citée en 1682 ;

la maison (XVIIème siècle), située au n° 35, Grande-Rue ;

la maison de Tisserand (XVIIIème siècle), située rue du Gasset ;

le logis des chanoines (début du XVIème siècle), situé au n° 7, rue Notre-Dame. Ce logis abritait cinq chanoines en 1405 puis environ douze jusqu'à la Révolution ;

l'hôtel Lefèvre (1728), situé Place du Martray ;

l'hôtel particulier (XVIIIème siècle), situé au n° 27, Grande-Rue ;

l'hôtel particulier (XVIIIème siècle), situé au n° 7-9, rue Saint-Thurian. Cette demeure a appartenu à Jean Baptiste Digaultray, membre du club local des Jacobins ;

l'hôtel particulier (XVIIIème siècle), situé rue Saint-Yves et édifié par la famille Visdelou-Cuverville ;

l'hôtel particulier (1759), situé rue des Degrés ;

l'hôtel de ville (1740), situé Place du Martray. Cette édifice a été acquis par la ville en 1816 ;

les deux tours de la Porte Neuve. La Porte Neuve (XIIIème siècle) est la seule porte qui subsiste des anciens remparts ;

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

ANCIENNE NOBLESSE de QUINTIN

La seigneurie de Quintin est constituée par Henri d'Avaugour vers 1226 par détachement du Goëllo et pour former l'apanage de son frère cadet Geffroy Boterel, fils puîné d'Alain Ier, comte de Penthièvre et de sa quatrième femme nommée Eladis. L'apanage de Geffroy Boterel est un fief très considérable qui a, au moins dans l'usage, depuis le milieu du XVème siècle le titre de comté. D'après les divers aveux de cette seigneurie rendue au duc de Bretagne, puis au roi de France, aux XVème, XVIème et XVIIème siècles, la juridiction du comté de Quintin n'embrassait pas moins de 28 paroisses et trèves [- Saint-Donan, - Plainehaute et sa trève Saint-Julien de la Côte, - Plaintel et sa trève Saint-Bedan ou Saint-Brandan, - Saint-Thurian ou Saint-Thuriau de Quintin (comprenant la ville de ce nom) et sa trève Le Feil, - Lanfeins, - Allineuc et sa trève l'Ermitage, - le Bodéo et sa trève La Harmoye (autrefois Lanhermoët), - Haut-Corlay et sa trève Saint-Bihi, - le Bourg (aujourd'hui Vieux-Bourg) de Quintin et ses trèves Saint-Gildas des Près et le Leslay, - Saint-Gilles Pligeau et ses trèves Saint-Conan et Kerper, - Botoha et ses trèves Canihuel, Sainte-Tréphine, Lanrivain, Querrien, - Peumerit-Quintin, - Plounevez-Quintin et sa trève Trémargat]. De ces 28 paroisses et trèves, les dix premières se trouvaient comprises dans le diocèse de Saint-Brieuc, les autres dans celui de Cornouailles. Cette vaste seigneurie était d'ailleurs partagée en trois membres, formant trois châtellenies, trois bailliages ou recettes, et même pendant longtemps trois juridictions, savoir : le plain de Quintin, la forêt de Quintin et Botoha. Le bailliage de Botoha comprenait la région cornouaillaise du comté de Quintin, c'est-à-dire tout le territoire placé à l'Ouest de la limite orientale des trèves et paroisses du Leslay (ou Leslai), Saint-Gildas, le Vieux-Bourg de Quintin, Saint-Bihy (ou Saint-Bihi), Lanhermoët et le Bodéo. Le bailliage du plain de Quintin embrassait toute la région briochine de la seigneurie, à l'exception de la vaste forêt qui en occupait l'angle Sud-Est et se trouvait presque entièrement comprise dans la trève de l'Ermitage et la paroisse d'Allineuc. La forêt formait à elle seule l'un des bailliages : il s'agit de la forêt de Lorges actuelle (mais ce nom est tout récent, il a été imposé au XVIIIème siècle par les Durfort de Lorges, acquéreur de la seigneurie de Quintin). Au XVème siècle et auparavant, on l'appelait forêt de Coëtrach, Coëtra ou Coërra : c'était là son nom propre et primitif mais celui de forêt de Quintin, usité aussi, et qui sur la fin du XVIème siècle finit par prévaloir, indiquait seulement la seigneurie dont la forêt dépendait. A signaler aussi que le bailliage de la forêt avait quelques extensions peu considérables dans les paroisses voisines, comme Lanfains, Saint-Brandan, Lanhermoët. Parmi les seigneuries et terres importantes relevant féodalement du comté de Quintin, et formant ses principales mouvances, nous citerons les suivantes, dont beaucoup avaient haute, moyenne ou basse justice : 1° - dans le Feil, trois belles terres, représentées encore aujourd'hui par trois châteaux : - Robien, le plus imposant mais le plus modern, - Crenan et la Noë-Sèche, deux charmants manoirs gothiques du XVème siècle très caractérisés. Robien poussait ses fiefs assez loin en dehors du Feil dans diverses paroisses environnantes et avait entre autres dans son domaine proche "le lieu et manoir noble du Vieux-Châtel, avec les vestiges d'un vieux château, situé en la trève de Saint-Gueltas (Saint-Gildas), paroisse du Vieux Bourg de Quintin". Mais les anciens seigneurs de Robien semblent avoir été fort processifs car sans cesse on les trouve en querelle avec les comtes de Quintin pour leur juridiction. 2° - En Plainehaute, la Ville-Daniel, terre importante et manoir gothique fort élégant. 3° - En Saint-Julien, trève de Plainehaute, la seigneurie de la Côte, belle terre et beau château. 4° - En Plaintel, la Ville-Maingui, très vieille seigneurie à haute justice. Le manoir de Saint-Quihouët. 5° - En Saint-Brandan, trève de Plaintel, la terre de Saint-Bedan aux Urvoy de Saint-Bedan. Le lieu noble de Quenfer, dont le possesseur devait au comte de Quintin, au jour de la saint Michel, un collier de lévrier. 6° - En Allineuc, la Villeneuve. 7° - Dans la paroisse du Bodéo et sa trève Lanhermoët (la Harmoie), la seigneurie importante de Lanhermoët ou La Harmouët, dont les possesseurs étaient au nombre des plus fidèles vassaux des comtes de Quintin. 8° - En Haut-Corlay, la terre de Bocozel, haute justice. 9° - Dans le Leslay (ou Leslai), trève du Vieux Bourg de Quintin, la seigneurie de Beaumanoir-Eder, berceau de La Fontenelle, dont le château encore debout, marqué le cachet de la Renaissance, vit certainement les ébats de ce sanglant chef de bande. 10° - En Botoha, Beaucours aux Loz de Beaucours. Le Pellen ou Pelem, grosse seigneurie dont le chef-lieu, ne pouvant se faire château, a fait un bourg qui a mangé Botoha et qui en a hérité. 11° - En Canihuel, le Gloazan ou Glazan, dans une belle vallée. Le Pellinec, l'un des plus anciens fiefs du comté de Quintin, avec une énorme et curieuse motte féodale où l'on a trouvé les bases d'une tour en pierre, au bord d'un immense étang. 12° - En Lanrivain, un vieux manoir au nom de Quenecquivilli, Qnecquivilliau ou Kerguilliau. 13° - En Peumerit-Quintin, Rocleux, terre et juridiction. 14° - En Plounevez-Quintin, châtellenie de Plounevez-Quintin, rattachée à la baronnie de Rostrenen, relevant toujours néanmoins du comté de Quintin. En 1428, suite au décès de Geffroy IV Boterel de Quintin, la seigneurie de Quintin passe par alliance entre les mains des Périer. Le 23 mai 1451, Tristan du Périer, seigneur de Quintin, est nommé baron du duché de Bretagne. Suite au décès de Tristan du Périer, la baronnie de Quintin échoit à sa fille Jeanne, veuve de Jean de Laval, laquelle se remarie le 20 novembre 1484 à Pierre de Rohan, baron de Pontchâteau. A la mort de Jeanne du Périer, en 1504 ou 1505, la baronnie de Quintin passe dans la maison de Laval. En 1605, à la mort de Guy de Coligny, comte de Laval, la baronnie de Quintin échoit à Henri de la Trémoille, duc de Thouars. Le 30 août 1637, la baronnie de Quintin est vendue à Amaury Gouyon, marquis de la Moussaye. Henry Gouyon vend le comté ou la baronnie de Quintin à Guy-Aldonce de Durfort, comte de Lorges, le 27 septembre 1681. Le comté de Quintin est érigé en duché en mars 1691. En 1706, le nom du duché de Quintin est changé en celui de duché de Lorges. Elle est transmise ensuite par héritage aux Choiseul-Praslin, Nédonchel, Calonne de Courtebourne et Frotier de Bagneux.

Nota 1 : La maison de Quintin. Geofroi Ier dit Boterel, naquit, semble-t-il, en 1207, peu d'années avant la mort de son père advenue en 1212. Ce serait pas conséquent Henri d'Avaugour, frère aîné de Geofroi, qui à la majorité de celui-ci lui eût donné en partage la seigneurie de Quintin. Le testament de Guillaume Le Borgne, sénéchal de Goëllo, du 10 avril 1215, montre en effet qu'à cette date la châtellenie de Quintin n'était point encore distraite du Goëllo. Ce sénéchal se trouvant en 1215 créancier de son seigneur Henri d'Avaugour, celui-ci avait pris en sa faveur des dispositions consignées dans ce testament. Pour assurer, entre autres, le paiement d'une somme de 9 000 sols, Henri avait assigné à Guillaume Le Borgne (dit l'acte) "tous les revenus et échoites de la baillie de Quintin, comme il les avait avant sa maladie, si ce n'est qu'il les touchera désormais par la main du sénéchal qu'à Henri à Quintin, et ce qu'il a déjà reçu de cette baillie par la main d'Etienne fils d'Inisan ira, par loyal compte, en acquit de ladite somme, à la décharge d'Henri". Quintin n'était alors qu'une baillie ou bailliage, c'est-à-dire, une des grandes subdivisions du comté de Goëllo, et c'est au nom du comte de Goëllo que le sénéchal y tenait sa juridiction. La date du démembrement et de la constitution de Quintin en fief séparé doit être celle de la majorité de Geofroi Boterel, c'est-à-dire 1227.

Jean Ier Boterel, probablement fils du précédent. Le 27 avril 1283, dans une convention conclue à Carhaix entre le duc de Bretagne Jean Ier dit le Roux et Henri d'Avaugour, petit-fils et héritier du frère aîné de Geofroi Boterel. Ce d'Avaugour donne au duc trois cautions, dont la première est "monseignor Jehan Boterel, seigneur de Quintin". Il mourut le 19 juillet 1293, suivant le Nécrologe des Cordeliers de Dinan, où on lit : "XIV Kal. Augusti, anno Domini M. CC. XCIII, obiit dominus Johannes Botherel, dominus de Quintino". On ignore le nom de la femme de Jean Ier Boterel, mais il y a lieu de regarder comme ses fils : 1°- Geofroi II Boterel, qui suit. 2°- Eon ou Yvon, donné comme frère de Geofroi par Dom Morice, et "dont on veut, dit-il, que soient issus les "Boterel de la Ville-Geoffroi" (Histoire de Bretagne I, p. XVIII).

Geofroi II Boterel ou de Quintin figure dans trois actes publiés par MM. Geslin de Bourgogne et de Barthélemy au Tome III de l'ouvrage intitulé : Anciens évêchés de Bretagne, lesdits actes datés de 1332 (p. 317), de 1337 (p. 316-317) et de 1339 (p. 300). D'une femme, appelée Aliénor, Geoffroi II eut quatre enfants : 1° - Jean II Boterel qui suit. 2°- Guillaume. 3°- Plesou (fille) mariée en 1335 à Guillaume du Vieuxchâtel, fils de Geofroi, chevalier, sieur du Vieuxchâtel. 4°- Aliette, mariée à Yvon III de Quélen, sieur de Quélen, chevalier, laquelle eut en partage la terre de Plounevez-Quintin. Geofroi II Boterel, sire de Quintin, fut tué à la bataille de la Roche-Derrien, le 16, 19 ou 20 juin 1347: "Junius XIX. Commemoratio domini Gaufridi de Quintin, qui interfectus fuit juxta Roche-Derrien" (Nécrologe de l'abbaye de Beauport).

Jean II Boterel ou de Quintin succéda à son père Geofroi II en 1347, et fut tué cinq ans après en combattant, comme lui, pour la cause de Charles de Blois, à la bataille de Mauron (14 août 1352). Le chef des Anglais, William Bentley, dans une lettre où il rend compte de cette journée (Avesbury,p. 191), met au nombre des morts "le sire de Quyntine", qui a cette date ne peut être que Jean II. Il fut marié semble-t-il deux fois. On ignore le nom de sa première épouse. La seconde était Philippe ou Philippine de Dinan, vicomtesse de la Bellière, mariée à Jean Boterel dès 1332. Il eut trois enfants : 1°- Geofroi III qui suit. 2°- Clémence, qui épousa Jean, seigneur du Juch. 3°- Jeanne, morte sans alliance.

Geofroi II Boterel ou de Quintin succéda à son père en 1352, soutint comme lui le parti de Charles de Blois et combattit dans l'armée de ce prince à la bataille d'Auray, le 29 septembre 1364. Il épousa Thiphaine de Boisglé, dont il eut trois enfants : 1° - et 2° - Jean III et Geofroi IV qui suivent, qui lui succédèrent l'un après l'autre dans la seigneurie de Quintin. 3°- une fille, Plesou, mariée à Geofroi, seigneur du Perier, dont nous retrouverons bientôt la postérité. En 1372, Geofroi III maria son fils Jean avec Marguerite de Rohan, fille de Jean Ier, vicomte de Rohan. Dans le contrat de mariage, daté lundi après la Quasimodo (28 avril 1372), le futur époux est appelé "Jehan, fils aisné de monsr Gieffroy Boterel, sire de Quintin, et de dame Théphene de Boisglé" (Dom Morice, Preuves, II, col. 59). En 1381, Geofroi était mort, car parmi les seigneurs bretons qui ratifient le second traité de Guérande, conclu entre le roi de France Charles VI et le duc de Bretagne Jean IV, on trouve, sous la date du 2 mai 1381, "Jehan, sire de Quintin, chevalier". On trouve aussi, il est vrai, dans ces ratifications, sous la date du 10 avril 1381, un "Geffroy de Quintin", mais ce personnage qui n'a pas la qualification de sire de Quintin, est le frère puîné de Jean.

Jean III Boterel ou de Quintin était en possession de cette seigneurie en 1381 et peut-être en 1379, main non en 1378 : car, dans les comptes de la Trésorerie des guerres du roi de France pour cette dernière année, on le voit figurer plusieurs fois comme faisant, à la solde du roi, sous les ordres de DU Guesclin, la campagne de Bretagne, et toujours il est nommé "Jehan de Quintin, escuier". Jamais il n'est qualifié de sire de Quintin, comme il l'est, on vient de le voir, dans la ratification du traité de Guérande : preuve que le sire de Quintin à cette date (1378) était encore Geofroi III, père de Jean III. Ce dernier mourut en 1384 ou au commencement de 1385, car son successeur fit hommage et serment de fidélité au duc de Bretagne le 23 juin 1385. Sa femme Marguerite de Rohan lui survécut longtemps et ne mourut qu'en mars 1441. Mais comme il n'eut d'elle aucun enfant, la seigneurie de Quintin passa après lui à son frère puîné qui suit.

Geofroi IV de Boterel ou de Quintin, frère puîné du précédent, lui succéda dans la seigneurie de Quintin en 1385 et la posséda jusqu'à sa mort survenue en 1428 (Titres de Quintin). Il épousa successivement trois femmes, savoir : 1° - Béatrix de Thouars, fille de Renaud de Thouars, seigneur de Pouzauges, laquelle mourut semble-t-il vers 1414. 2° - Jeanne d'Avaugour, dame de Kergrois. 3° Jeanne d'Assé (Titres de Quintin). Mais il n'eut de ces trois femmes aucun héritier. Après la mort de Geofroi IV, la maison de Quintin tomba dans les mains de Jean du Perier (ou Perrier ou Périer), fils aîné de Plesou, soeur de Jean III et de Geofroi IV, sires de Quintin.

Nota 2 : La maison du Perier. Quand Geofroi, sire du Perier, avait épousé Plesou, fille de Geofroi III sire de Quintin, il était impossible de prévoir que cette baronnie tomberait en la possession des enfants issus de ce mariage, puisque Plesou avait deux frères (Jean III et Geofroi IV) qui devaient avant elle, par eux et leurs descendants, tenir l'héritage paternel. Mais ces deux frères étaient morts sans héritiers. Plesou avait eu de Geofroi, sire du Perier, quatre enfants : 1° - Jean qui fut sire de Quintin. 2° - Geofroi qui épousa Tiphaine de Keranrais, dame de Coëtcanton et de Kervastar, et qui devint chef d'une branche connue sous le nom des du Perier (ou Perrier) de Coëcanton. 3° - et 4° - deux filles Marie et Jeanne, mariées, savoir, la première à Roland de Dinan, baron de Châteaubriant, la seconde à Jean de Penhouët, seigneur dudit lieu et de la Chapelle-Glain et amiral de Bretagne.

Jean IV du Perier, sire de Quintin en 1428 par la mort de son oncle maternel Geofroi IV, mourut lui-même en 1461. Il se maria deux fois : en 1400 et en 1423. Olive de Rougé, sa première femme, lui apporta, entre autres biens, la seigneurie de la Roche d'Iré en Anjou (près du bourg d'Iré) et mourut en 1418. Le contrat de mariage de Jean du Perier avec sa seconde femme, Constance Gaudin, fut passé le 29 janvier 1422 (ou 1423). Cette Constance était la fille de Péan Gaudin, seigneur de Martigné-Ferchaud. Olive de Rougé donna à Jean du Perier un fils et une fille : 1° Geofroi V du Perier, qui suit. 2° - Marie du Perier, mariée à Roland de Dinan, qui fut baron de Châteaubriant de 1403 à 1419 et qui mourut sans lignée. De Constance Gaudin, Jean du Perier eut au moins quatre enfants : 1° - Jean. 2° - Guillaume. 3° - Jeanne du Perier, qui épousa Bertrand Gouion, sieur de Serigné. 4° - Anne, mariée à Silvestre de la Feillée. Par une convention datée de 1437, Jean IV du Perier se démet de toutes ses terres, notamment de la baronnie de Quintin, sous la réserve de l'usufruit, au profit de son fils Geofroi.

Geofroi V du Perier, fils aîné du précédent, fut sire de Quintin pendant sept ans, de 1437 jusqu'à sa mort, advenue en 1444. Il avait épousé Isabeau de la Motte, dame de Bossac (en Renac près de Redon), dont il eut plusieurs enfants : 1° - Tristan, qui suit. 2° Jean, seigneur de Sourdéac (en Glénac) qui mourut en 1499. 3° - Amauri, qui figure dans les titres de Quintin, entre autres, dans le Compte de 1451-1452. 4° - Mathurine, mariée en 1455 à Jean Tournemine, seigneur de la Guerche en Retz, fils puîné de Jean Tournemine, sire de la Hunaudaie (ou Hunaudaye). 5° - Jeanne, mariée successivement à Jean de Malestroit mort en 1468, puis à Bertrand du Parc mort lui-même en 1482. Elle alla en 1483 en pèlerinage à Jérusalem. 6° - Michelle, mariée à Jean de la Lande, qui depuis se fit appeler Tristan, et qui était seigneur de Guignen.

Tristan du Perier, sire de Quintin depuis 1444 jusqu'à sa mort, advenue le 24 décembre 1482. En 1451, la seigneurie de Quintin, fut érigée par le duc Pierre II en grande baronnie de Bretagne, du nombre des neuf qui donnaient droit de préséance dans l'assemblée des Etats et, plus tard, droit de présider l'ordre de la noblesse. Il fit reconstruire vers 1468 l'enceinte murale de sa ville de Quintin et rebâtit en entier, sur un plan plus large, son château. Il avait épousé Isabeau de Montauban, fille de Guillaume de Montauban. A signaler que cette dernière était mariée à Tristan du Perier dès l'an 1451 et qu'elle lui survécut de deux ans, étant morte vers la fin de juillet 1484. De cette union, un seul enfant était né, Jeanne du Perier, qui succéda à son père.

Jeanne du Perier, dame baronne et comtesse de Quintin, depuis la mort de son père en 1482, jusqu'à sa propre mort en l'an 1504. Elle fut mariée deux fois : en premier lieu à Jean de Laval, baron de la Roche-Bernard, fils de Guy XIV comte de Laval et d'Isabeau de Bretagne (fille du duc de Bretagne Jean V). Jean de Laval était né à Redon en 1437 : il épousa Jeanne du Perier au plus tard en 1472 ou au commencement de l'année suivante, puisqu'elle lui donna un fils en 1473. Il mourut en 1476. Jeanne du Perier, peu de temps après la mort de sa mère Isabeau de Montauban décédée en 1484, se remaria, cette année même, à Pierre de Rohan, baron de Pontchâteau, qui lui survécut. Les enfants du premier lit : Nicolas de Laval, né en 1473, qui suit, et du second lit : Christophe de Rohan.

Guy de Laval, baron et comte de Quintin depuis la mort de Jeanne du Perier sa mère, en 1504, jusqu'à sa propre mort en 1531. Nicolas de Laval, fils de Jeanne du Perier et de Jean de Laval, baron de la Roche-Bernard, succéda en 1501 dans le comté de Laval à son oncle Guy XV de Laval mort sans enfants, et en devenant comte de Laval, il prit, selon l'usage des aînés de cette maison, le prénom de Guy (Guy XVI de Laval). Il fut plus tard gouverneur de Bretagne pour le roi et devint ainsi le premier seigneur de toute la province.

Voir  Ville de Quintin (Bretagne) " Etude historique de la seigneurie de Quintin (Bretagne) ".

Voir  Ville de Quintin (Bretagne) " Etude administrative de la seigneurie de Quintin (Bretagne) ".

Voir  Ville de Quintin (Bretagne) " Les seigneurs de Quintin durant le règne d'Anne de Bretagne ".

Lors de la "revue et monstre généralle des nobles, ennobliz, exemptz et aultres tenantz fiefs nobles et subjects aux armes de l’Evesché de Saint-Brieuc, tenue à Moncontour par haut et puissant Messire Tristan du Perrier, Comte de Quintin ; noble et puissant Messire Guyon de la Motte, Chevalier, sieur de l’Orfeuil et de Vauclerc ; Messire Amaury de la Moussaye, Chevalier, sieur du dict lieu de la Moussaye, commissaires commis et députez par mandement patent du Duc nostre souverain seigneur, quant à ce, les viije, ixe et xe jours de janvier l’an mil iiiie lxix ", on mentionne, en janvier 1469, pour Quintin et Le Foeil :
– Alain de Robien, seigneur de Robien ; le sire de Quintin a promis le faire comparoir à la prochaine monstre, hommes d’armes, deux archers, deux coustilleurs et un pane, et est sa richesse rapportée valoir 500 livres et partant excusé.
– Pean le Nepvou et Guillaume son fils.
– Guillaume Quémar.
– Guillaume Le Forestier.
– Alain Gouicquet.
– Geoffroi du Tano, par Ollivier du Tano.
– Silvestre Le Nepvou.
– Jean de Crénan.
– Thomas Le Bras.
– Pierre Mesnier, par Tristan Mesnier.
– Jean Guillou.
– Guillo Conen.
– Thébaut Moro.
– Guillaume Jugo.
– Yvon Lesconant, par Conan Le Gouëdine.
– Me Jean Jouvin.
– Geffroi Fraval, excusé pour ce que le sire de Quintin a relaté qu’il estoit de sa maison.

Lors de la réformation du 17 mars 1536, plusieurs maisons nobles de Quintin (Sainct Turio de Quintin) sont mentionnées : la manoir de Robien (à Jehan de Robien), La Noe-Seiche (au sieur de Kerymerch), La Tousche-Grillan (à Guillaume Cleauroux, sieur de Kerauffret, ancienne propriété du sieur de Kerymerch), La Ville-Piraud (à Hervé du Taur), Crenan (à Jehan Le Nepvou), La Couldraye (à Julien Damel et son épouse Halna, fille de Roland Halna, sieur des Portes), Maugouran (au fils de Jehan Moro), La Ville-Boscher (à Guillemette Gouremer, ancienne propriété de Bertrand Gouremer), La Belle-Yssue (à Jehan de Lerne et son épouse Le Forestier), Le Guerme (aux héritiers de Jehan Lymon et Marguerite Hullin), une tierce partie du Guerme (à Jehan Coucault et son épouse Perrine Hullin), une autre tierce partie du Guerme (aux enfants de Thomas Hullin), Kergoumaulx (à Louis du Griscon), La Tousche-Bressin (à Michel Guilloux et Jehanne Guilloux, enfants de Jehan Guilloux et de Guillemette de La Porte, son épouse et fille de Jehan et de Jehanne de La Bouessière, en secondes noces), La Belle-Ayre en trêve du Foeil (à Roland Le Gal), quelques terres (à François Poullain, ancienne propriété de la famille de Quengo).

A la montre du 3 juin 1543 sont cités plusieurs nobles de Quintin (Saint-Thurian) : Jean du Boisgelin (de La Garenne), Perrine Hulin, Yvon Le Rossignol, les héritiers de Perrine Gourmelin, Michel Le Bras, François Poulain, Jehan du Garou, Pierre Docon (de La Pommeret). A la montre du 10 juillet 1569 sont cités : Jacques Dancos (de La Pomeraye), François du Fresne (de La Ville-Boschier) et Michel Lymon (sieur de Kerme).

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Saint-Brieuc de 1480, on comptabilise la présence de 18 nobles de Quintin et Le Foeil :

Guyon CONNEN (4 livres de revenu) : défaillant ;

Jehan DE CRENAN (20 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une vouge ;

Geoffroy DU TANNO (80 livres de revenu), remplacé par Olivier du Tanno : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une vouge ;

Geoffroy FRAVAL (25 livres de revenu) : excusé comme appartenant à la maison du seigneur de Quintin ;

Alain GROYMEL (40 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Jehan GUILLET (6 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une vouge ;

Jehan JOUVIN (30 livres de revenu) : défaillant ;

Guillaume JUGON (2 livres de revenu) : défaillant ;

Thomin LE BRAS (60 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une vouge ;

Guillaume LE FORESTIER (10 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une vouge ;

Guillaume LE NEPVO (80 livres de revenu), fils de Pean : porteur d’une brigandine ;

Pean LE NEPVO de Crenan (160 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Selvestre LE NEPVO de la Couldraye (60 livres de revenu), remplacé par Jehan Le Nepvo : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Yvon LESCONNAT (10 livres de revenu), remplacé par Conen Le Gouedinc : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une vouge ;

Pierre MENIER (60 livres de revenu), remplacé par Tristan Menier : porteur d’une brigandine ;

Thébault MORO de Maugouéran : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Guillaume QUEMAR (80 livres de revenu), pour le fils de Pean Le Nepvo : porteur d’une brigandine ;

Alain de ROBIEN, seigneur de Robien et sire de Quintin (500 livres de revenu) : excusé ;

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