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LE DOYENNÉ DE QUINTIN

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Le doyenné de Quintin comprend une cure, sept succursales et onze vicariats. Au moment de la Révolution, il n'en était point ainsi. Le Foeil était trêve de Quintin ; Saint-Brandan de Plaintel ; le Vieux-Bourg dirigeait Saint-Gildas, Le Leslay et Saint-Bihy. Lorsque éclata la persécution religieuse à la suite des lois des 2 décembre 1790 et 17 avril 1791, imposant aux prêtres le serment à la Constitution civile du clergé, se trouvaient à la tête de la paroisse Saint-Thurian de Quintin, Jacques-Joseph-Marie Souvestre, né à Ploeuc, doyen du chapitre de la Collégiale et recteur ; M. Collin, curé ; M. Gallais, prêtre de Quintin, et M. Vinçot, le Champion de Runello, chanoine ; J. Le Texier, prêtre, procureur de la commune ; Rolland, chanoine ; Burlot, diacre.

A Plaine-Haute, M. Pincemin, recteur ; Guyomard, curé.

Au Foeil, Le Foeil était alors trêve de Quintin lorsque éclata la Révolution. En 1803, Le Foeil devint succursale mais avant 1803, le recteur de Quintin était pasteur du Foeil. Les prêtres prenant soin de cette paroisse en 1790 et 1791 étaient MM. Pierre-Louis de Courson, prêtre commis, et Pierre Duval, nommé curé du Foeil par Mgr. de Bellescize, évêque de Saint-Brieuc, à la date du 4 mars 1789. M. Pierre Duval était natif du Foeil.

Au Vieux-Bourg, M. Joseph Le Boudec, né au Quillio en était recteur ; les vicaires ou prêtres de la paroisse étaient Pierre Fleury, de Canihuel , Guillaume Penault, Le Huidoux, de Kerpert, Jean Le Rigoleur, de la Ville-Juhel, et Charles Le Rigoleur, frère du précédent.

Au Leslay, Guillaume-François Le Bihan, Charles Le Rigoleur, cité plus haut, Jean Robin, Jean Hervé, François Ferchal, tous sous la domination du recteur du Vieux-Bourg, nommé président à l'assemblée primaire à Quintin.

A Saint-Gildas, M. Joseph Morvan, du Colledic, dans le Vieux-Bourg, décédé curé en 1790. Les prêtres marqués plus haut pour le Vieux-Bourg prenaient soin de cette paroisse.

A Saint-Bihy, nous trouvons aux mêmes dates Collin, curé, et Le Rigoleur. M. l'abbé Poulmic, de Grandile, rendait des services à cette paroisse.

Sous la domination de M. Cormeaux, recteur de Plaintel, résidait à Saint-Brandan M. l'abbé Carro. Il a signé tous les registres de 1790-1791, et le dernier baptême inscrit est daté du 9 septembre 1792.

Le 12 octobre 1790, le chapitre de Notre-Dame de Quintin, composé de onze chanoines, servis par six enfants de choeur, dont le doyen, chef et unique dignitaire, unissait toujours à cette charge celle de recteur de l'église paroissiale de Saint-Thurian, fut dissous, ses biens confisqués, ses archives saisies, et la Collégiale profanée par le schisme constitutionnel, dépouillée de ses ornements, devint peu à peu le théâtre des ignobles bacchanales de la Raison et de l'Etre Suprême.

Après ces actes atroces, le 8 novembre, ont donné leur démission d'officiers municipaux, M. J. Le Texier, procureur de la commune ; MM. Souvestre, recteur, et Collin, curé, conformément à l'article 6 du titre IV de la proclamation du roi. MM. Carré et Lymon remplacent MM. Souvestre et Collin.

Le 2 janvier 1791, M. Souvestre devait être prié de prêter le serment constitutionnel par le Conseil : Ledit Souvestre répond qu'il attend la décision du Pape ; les autres chanoines et vicaires font comme lui. Ainsi, le 23 juin 1791, M. Vinçot, prêtre de Quintin, et qui a rendu de grands services à cette ville pendant les années troublées, appelé Vingt-Sot par dédain par un conseiller municipal, refuse de prêter le serment exigé. Le 19 mai 1791, on veut faire chanter le Te Deum par M. le Doyen et recteur Souvestre, à propos de la rentrée des soldats amis de la Révolution et du sacre de l'intrus évêque Jacob. Il refuse absolument et un diacre nommé Burlot le chante à sa place. Un prêtre, nommé Naü, par malheur ne suit pas les traces de ce bon curé ainsi que des chanoines et des vicaires ou prêtres de Quintin ; il prêta le serment le 19 juin 1791. Il fallait un aide à ce prêtre intrus ; il en trouva un, il s'appelait M. Pommeret. Le Conseil se réunit plusieurs fois pour obtenir le traitement de cet indigne vicaire. Il l'obtint le 7 juillet 1791. M. Le Fèvre, curé constitutionnel de Plaintel, a signé au registre des délibérations pour la demande de ce traitement avec une trentaine de membres présents qui ont signé au registre de la délibération. Il est sûr que M. de Courson et M. Pierre Duval, curé du Foeil, ne prêtèrent jamais le serment constitutionnel exigé. Firent de même MM. François Le Bihan, Jean Robin et Jean Hervé, au Leslay. M. Ferchal, pour la honte du doyenné, imita la conduite de M. Naü, de M. Pommeret. Mais il mourut, dit-on, dans la misère. Dieu punissait, dès ici-bas, les traîtres à leur Dieu et à la patrie.

Le Vieux-Bourg a un titre tout particulier à son honneur pour les années 1790 et 1791 jusqu'à 1802. Un prêtre de cette paroisse, docteur en théologie, chanoine et supérieur du Séminaire de Quimper, a rédigé l'acte si plein de courage que le chapitre publia contre la Constitution civile du clergé. Il se nommait Guillaume Raoult, du village de Pasquiou. Le recteur du Vieux-Bourg, M. Le Boudec, du Quillio, MM. Jean et Charles Le Rigoleur, Guillaume Penault, Christophe Le Huidoux, de Kerpert ; Pierre Fleury, de Canihuel, se montrèrent aussi courageux que M. Raoult, et résistèrent, se souvenant de cette parole : « Il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes ». Sous la domination de M. Le Boudec, les prêtres travaillant à Saint-Bihy et à Saint-Gildas, pour Saint-Bihy : MM. Collin et Charles Le Rigoleur, ce dernier cité plus haut, pour Saint-Gildas, M. Joseph Morvan jusqu'à sa mort, arrivée en 1790, avec les autres prêtres du Vieux-Bourg qui desservaient cette paroisse, se montrèrent avec le même courage et autant de fermeté, contre la prestation du serment.

Jean-Baptiste David en est une preuve.

A Plaine-Haute, MM. Pincemin, recteur, et Guyomard, curé, et MM. Collet et Bidan, n'ont pas apostasié, mais un M. Robert, curé, l'a fait. Il est nommé dans la liste des prêtres intrus. Il se trouve comme MM. Naü, Ferchal et Pommeret, ainsi que M. Le Fèvre, recteur de Plaintel, qui dominait Saint-Brandan comme prêtre intrus.

M. l'abbé Basset, Guillaume, vicaire de M. Cormeaux, résista ainsi que le prêtre commis faisant les fonctions de recteur à Saint-Brandan, M. l'abbé Carro.

S'ils émigrèrent, sait-on le lieu et le temps de leur exil ? M. Souvestre, doyen du chapitre et recteur de Saint-Thurian, émigra à Jersey, et sa captivité dura dix années.

M. de Poulmic, natif de Grandile, village de Saint-Bihy, s'exila à Jersey, après un voyage à Quintin, où il avait besoin pour affaires de famille. Il fut arrêté dans cette ville, mais bientôt mis en liberté.

M. Boudec, recteur du Vieux-Bourg, se retira aussi à Jersey, en fin d'année 1791. Une lettre de lui en fait foi. Voici cette lettre trouvée au Vieux-Bourg et conservée :

« MONSIEUR, Je vous fais cette lettre pour vous prier d'en faire lecture à ma pauvre sœur ; j'espère que nous nous verrons bientôt. Dites-lui qu'on m'a prêté, au Vieux-Bourg, des paroles que je n'ai point dites, que j'avais mille livres en partant. Je n'ai jamais tenu ces propos. J'ai dit que si j'avais eu le temps, j'aurais pu faire mille livres. Au reste, dites-lui de ne se pas gêner, je reverrai le Vieux-Bourg.

Je vous prie de m'écrire et de passer votre lettre chez M. de la Ville-Hulin, à Pordic, et elle me sera rendue. On débite quelquefois ici qu'on doit saisir notre ménage, dites-moi ce que vous en savez, et soyez le confident et l'écrivain de ma soeur.

Je vous prie d'un autre secret, c'est de me marquer les progrès de la démocratie dans le Vieux-Bourg, afin que je sois à portée de connaître quelque chose à mon arrivée. Ne craignez rien, ne signez pas même votre lettre, nommez-moi les personnes, et ma soeur vous aidera ; enfin annoncez-moi le tout.

Dom Jacques dit sa première messe dimanche.

Tous les Messieurs du Vieux-Bourg se portent bien.

Dites bien des choses de ma part chez vous, à Bocoten, à Quatreveau, à François Le Corre, aux Hégarat du bourg, à Limon, de Quenero ; à Thoraval, de Kerboeuf, et à dom André, le martyr ; à ceux d'Alleno et à maître Louis Le Teno.

Si la victoire est prochaine, je vous ferai passer ici et vos cousins pour les ordres. Répondez-moi incessamment. Dites toujours au peuple aveuglé de ne point, sur les spécieux propos des bourgeois et des municipalités, abandonner la foi de ses pères.

Je suis avec amitié, BOUDEC, Recteur du Vieux-Bourg. Jersey, 15 octobre 1792 ».

Ce dom Jacques, dont il est parlé dans la lettre, était un élève et protégé de M. Boudec. Il s'appelait Jacques Mahé, de Saint-Gilles-Pligeaux. Il est probable qu'il était sous-diacre ou diacre, et qu'il se rendit à Jersey avec M. Boudec. Jean et Charles Le Rigoleur trouvèrent aussi asile à Jersey. Guillaume Penault fut exilé aussi à Jersey en 1792. Quand M. le Recteur du Vieux-Bourg dit dans sa lettre que tous ces Messieurs se portent bien, il veut parler de ces prêtres dont je viens de citer les noms.

M. de Courson et M. Pierre Duval passèrent la Révolution en Angleterre.

Ce fut la veille de la Pentecôte, pendant l'office, qu'on signifia à M. Cormeaux l'ordre de ne faire désormais aucune fonction ; il continua l'office avec la plus grande tranquillité ; et à la fin de la messe, dans les adieux qu'il fit à son peuple fondant en larmes, il insista sur le grand principe, qu'il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes.

Aussitôt après la messe, il fut obligé de fuir. Il se retira chez un de ses amis, et le lendemain matin, il se rendit à sa succursale de Saint-Brandan ; c'était pour faire faire la première communion à plusieurs enfants, mais comme il se disposait à dire la sainte messe, on vint pour se saisir de lui ; il s'échappa et se tint caché dans les blés jusqu'à la nuit. Ce fut ainsi qu'il échappa à la maréchaussée qui le cherchait. Pendant la nuit qu'il passa à Quintin, il ne put prendre aucun repos, étant tout occupé d'affaires qu'il voulait mettre en bon ordre. Avant le jour, il se retira dans un château qui n'était pas bien éloigné de là, et qu'on m'a assuré être le château de Grénieux. Il y demeura sans sortir, sans paraître, huit mois entiers. Il s'était formé, dans le mois d'août de l'année 1790, une association de piété avec l'approbation des évêques. Celui qui était chargé de la répandre était venu à Paris, et ce fut lui qui appela à Paris M. Cormeaux. Il partit pour Rennes, où il logea chez un prêtre qui avait dans son oratoire le Saint-Sacrement ; il prit six hosties consacrées avec lesquelles il eut la consolation de communier tout le temps qu'il fut en voyage. Ce fut le 10 novembre 1791 qu'il arriva dans la capitale. Il se fit admirer au collège des Lombards, dans les retraites publiques qu'il donna aux prêtres. M. Cormeaux passa tout le Carême de 1792 à donner des retraites et ensuite à donner des sermons dans un grand nombre de communautés religieuses. De Paris, il envoyait souvent des lettres à Plaintel pour rappeler son peuple au devoir.

La prison de Pontoise a conservé M. Cormeaux quinze jours ; il fut arrêté à Franconville, le 9 du mois d'août 1793. De Pontoise il fut envoyé à Versailles, le 23 août. De Versailles on le conduisit à Chaillot, de là à la Conciergerie, ensuite à la maison du Plessis, du Plessis à la Conciergerie, et ensuite au tribunal révolutionnaire.

Dans les premiers six mois de l'année 1799, on fit passer dans l'Ile de Ré trente-cinq prêtres bretons et un diacre. Parmi eux se trouvait M. Jacob, grand carme du couvent de Quintin. Il se nommait Gabriel, né à Pleudaniel, 29 avril 1799, 48 ans.

M. Bouthier, prêtre de Quintin, qui a fait plusieurs baptêmes dans cette ville pendant les années de trouble, et qui ayant exerçait le saint ministère dans le diocèse de Rennes, fut pris dans sa ville natale et conduit à la prison de Guingamp. Un portrait de ce prêtre se trouve chez un de ses parents, M. Bouthier, de Quintin. Plusieurs autres ont dû souffrir et la prison et la déportation, mais je n'ai rien trouvé.

M. Le Boudec, recteur du Vieux-Bourg, est mort à Jersey. M. Cormeaux fut exécuté le 9 juin 1794. Quand on lui annonça qu'il était condamné, il bénit Dieu et remercia ses juges du fond de son coeur. Il avait 47 ans.

M. Louis-Marie Conen-Dujardin, né en 1756 à Morlaix, où son père était procureur, fut encore une victime de la Révolution. Les autorités révolutionnaires de Quintin finirent par être informées de ce que ce prêtre était caché chez une fille pieuse de Plaintel, nommée Jeanne Richecoeur ; ils le firent saisir par des gardes nationaux qui le conduisirent à Saint-Brieuc. Traduit aussitôt au tribunal criminel, il fut condamné à la peine capitale, le 31 janvier 1794, à l'âge d'environ 38 ans, et exécuté peu de jours après, à huit heures du soir, par la crainte que cette sentence inique n'excitât l'indignation du peuple.

M. Bouthier est mort en prison, à Guingamp.

Quant à cette question, je n'ai pu recueillir d'autres renseignements ....

Sont revenus de Jersey, dom Jacques Mahé, vicaire du Vieux-Bourg en 1801 ; Jean Le Rigoleur, mort curé de Rostrenen en 1813 ; Charles Le Rigoleur, mort recteur de Saint-Gilles-Pligeaux en 1823 ; MM. de Courson, mort le 31 janvier 1808, à sa maison de la Ville-Piraut ; M. Pierre Duval, nommé desservant du Foeil en 1803, par Monseigneur Caffarelli.

Le premier baptême fait par M. Souvestre, à Quintin, à son arrivée de l'exil, est celui de Esprit-François Nau, né le 5 mai 1801, et baptisé le 6 mai, même année.

M. de Poulmic, de Grandile, revint aussi au pays. La devise de sa famille était De bien en mieux ; à son arrivée au pays, il ne pût s'empêcher de dire qu'elle était changée et qu'on pouvait dire De mal en pis.

Au Foeil, la croix dom Jaffray fut replantée après la Révolution, on ne dit pas en quelle année.

La croix de la Bosse fut replantée en 1797, auprès du village de Crénan.

La croix de pierre située près de la chapelle de Saint-Laurent fut relevée en 1798.

La croix de pierre de Bechepée fut rétablie la même année par Jean Bannois, dont on lit encore le nom sur le piédestal.

La croix du Foeil fut relevée en 1798.

Dès que la France fut pacifiée, le vénérable messire Jacques Souvestre reparut au milieu de son troupeau. Les fidèles s'empressèrent aussitôt de rétablir d'eux-mêmes le culte de Notre-Dame de Délivrance. La tête de la Madone miraculeuse, restituée par M. Perreux, son fidèle gardien, fut ajustée à une statue imitée de celle que les révolutionnaires avaient détruite. L'autel, le trône, la quenouille reparurent, et la piété populaire reprit tous ses anciens usages. La ceinture de la Sainte-Vierge fut rendue en même temps à la vénération des fidèles. Le 25 novembre 1790, les magistrats municipaux avaient saisi et envoyé au creuset la châsse d'argent dans laquelle on la conservait depuis de longues années ; mais la relique elle-même avait été soustraite à la profanation. La main inconnue qui la sauva parvint à s'emparer également de quelques papiers des archives capitulaires. Ce double dépôt fut restitué à M. le doyen Souvestre, qui reconnut et constata l'authenticité de la Sainte Relique. Elle fut déposée aussitôt dans une châsse grossière, de bois doré, fabriquée en forme de chapelle, probablement d'après les souvenirs vivants alors du reliquaire détruit pendant la Révolution.

A Plaine-Haute, le souvenir du pèlerinage de Sainte-Anne s'est conservé aussi. Pendant la Révolution, quand l'intrus Naü fut installé à Quintin et qu'on eut défendu aux prêtres vraiment dignes de ce nom d'officier dans la chapelle des Ursulines, la population de Quintin se rendait en procession à la chapelle de Sainte-Anne du Houlin pour entendre la messe. Une décision du conseil municipal en fait foi.

(le diocèse de Saint-Brieuc durant la période révolutionnaire).

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