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LE FOLGOAT ou FOLGOET

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LA PAROISSE du FOLGOAT (ou FOLGOET)

Le Folgoat n'existe comme paroisse que par l'ordonnance royale du 23 Août 1829. Mais lorsque la chapelle fut fondée, à la fin du XIVème siècle, elle était sur le territoire de la paroisse d'Elestrec, dont le nom signifie glaïeuls ; et, effectivement, elle se trouvait près d'un marais, nous dit M. de Kerdanet, à Lannuzien, dans un endroit désigné encore aujourd'hui sous le nom de Coz-Ilis. Elle était dédiée à saint Jagu.

Vers le commencement du XVIIème siècle, l'église d'Elestrec, tombant en ruine, et les ressources de la fabrique n'étant pas suffisantes pour sa reconstruction, « la paroisse fut transportée dans une chapelle domestique du seigneur de Guiquelleau, qui la céda, avec la clause qu'elle serait rendue en pareil état, lorsqu'on en retirerait la paroisse » (Etat de 1786 - voir Archives de l'Evêché). Cette chapelle était dédiée à saint Vellé , ermite, qui habita autrefois le vallon de Toulran, près du ruisseau de Lan-Differn, d'où le nom de Guic-Vellé, ou Guic-Elleau. Nous voyons que, dès 1612, M. Milbeo, recteur d'Elestrec, y vivait avec son vicaire, Olivier Mercier, en son manoir de Saint-Yves ou de Toulran.

Depuis cette époque, la paroisse est appelée indifféremment Elestrec ou Guicquelleau ; c'est cette dernière dénomination qui avait pourtant prévalu au XVIIIème siècle, et était la seule employée au commencement du XIXème.

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LA CHAPELLE DU FOLGOAT (ou FOLGOET)

Il y avait autrefois, dans ce pays alors couvert d'une grande forêt, un pauvre jeune homme innocent, idiot et ignorant, mais bon et pur comme un ange. Il allait mendier son pain dans la ville de Lesneven et dans les hameaux du voisinage, et il ne prononçait jamais d'autres paroles que celles-ci : « Ave Maria ; Salaün a zepre bara, Ave Maria ; Salaün mangerait du pain ». Car Salaün ou Salomon était son nom, et on l'appelait communément « Salaün-ar-Fol », Salaün le bon ou l'innocent.

Quand il avait recueilli ses aumônes, il s'en revenait dans la forêt où il faisait son ermitage, sur les bords d'une claire fontaine et, pour son repas, il trempait son pain dans l'eau de la source. Après quoi, il montait dans un grand chêne qui poussait au même endroit et, se balançant dans les branches, il chantait sans fin : « ô, ô, ô Maria ».

Or, il advint que le pauvre innocent mourut, et son cadavre fut trouvé au bord de la fontaine. On l'enterra en ce lieu même ; mais, ô merveille ! quelques jours après, on vit pousser sur sa tombe un lis éclatant de blancheur, et sur chacune des feuilles de la fleur mystérieuse étaient inscrits en lettres d'or ces mots : Ave Maria. On creusa le sol et l'on vit que la plante miraculeuse prenait racine dans la bouche de celui qui, pendant toute sa vie, avait célébré par ces simples paroles les louanges de sa reine, la Mère de Dieu.

Cet événement arriva vers l'année 1338. Le bruit du prodige se répandit dans toute la contrée, et les Seigneurs du pays délibérèrent de bâtir sur l'emplacement même une chapelle qui serait appelée « ar Foll-Coat (Abgrall, Livre d'or), l'Eglise de N.-D. du fou du bois ».

M. Jourdan de la Passardière pense que le mot Folgoat pourrait avoir une autre signification ; voici comment il s'exprime, dans un travail fort documenté et qui montre sa connaissance approfondie des noms de lieux, dans le pays de Léon tout spécialement.

Les Bretons prononcent Folgot, dit Kerdanet (A. Le Grand, p. 67) : cette prononciation n'a pas changé ; elle existait déjà d'ailleurs du temps de Michel Le Nobletz, dont la carte géographique porte N.-D. Folgot.

René Benoît et Pascal Robin, dans leur traduction de la notice historique manuscrite laissée par Jean de Langouesnou, écrivent vers 1562 Notre-Dame du Folgoat ou Foulgoat.

Outre le Folgoat en Guicquelleau, on connaît le bois du Folgoat en Landévennec, dont nous allons parler plus loin, le Folgoat, à 4 kilomètres Sud de Lanvellec, et le Folgoat à 3 kilomètres S.-0. de Pommerit.

Benoît et Robin, le P. Cyrille Le Pennec, l'abbé Guillerm, Albert le Grand, en un mot tous ceux qui ont écrit sur le Folgoat, sont d'accord pour en faire l'équivalent de Coat ar Foll, c'est-à-dire le bois du Fou.

Cette étymologie, satisfaisante à l'abord, n'est peut-être pas aussi certaine qu'elle le paraît.

On remarquera, d'abord, l'interversion peu usitée des deux termes du nom : Folgoat pour Coatfoll ; il est, en effet, de règle générale, en breton, que le substantif précède l'adjectif, que le nom précède son régime. Cette règle ne subit que de rares exceptions dans la topologie du Léon.

Aussi a-t-on proposé pour le préfixe Fol une autre étymologie que le sens de Fou.

Outre le Folgoat en Guicquelleau on en connaît trois autres : le Folgoat en Landévennec, le Folgoat à 3 kilomètres S.-0. de Pommerit, et le Folgoat à 4 kilomètres Sud de Lanvellec, où l'on relève aussi Folvoas à 6 kilomètres S.-S.-E. — Foulgot est un nom d'homme d'Arzano ; Fol bras en Saint-Laurent est encore un autre composé de Fol ou Foul (comme l'écrit René Benoît), qui se trouve comme radical dans le Voul en Guissény, le Fol en Pluherlin ; dans ar Fouillez (en français la Feuillée) ; le Folled de la charte des Hospitaliers (1160-1170), où l'on rencontre des Fullou en 1696, — Folivet en Pleucadeuc, Follezou, Follaezou, Foullaezou en Duault, Fol Perdry en Surzur en Plaudren, dans Penfoul alias Traonener en Landunvez, Penfoul en Plouzané, Parc foul à Kerhuon-Bihan, etc. ......

On peut joindre à ces divers vocables celui de Fauli Penfel, sous lequel Lebaud nous apprend qu'on désignait de son temps les abords de Brest.

Quant au sens de Fol, Faule ou Foule, ce mot désigne les amas de feuilles mortes qui forment le terreau des bois, les landes et détritus divers qu'on a l'habitude d'accumuler devant les issues des fermes pour les transformer en fumier par la marche journalière, et qu'on nomme plus particulièrement ar Vaos, en français le Vaux.

Nous pensons donc que, topologiquement, Folgoat, Foulgoat représente les feuilles sèches d'un bois, et que l'interprétation le bois du fou, généralement admise, est une anomalie.

Mais si l'étymologie du mot. Folgoat est contestable, il n'en est pas moins vrai que c'est bien au lieu dit Le Folgoat, en Guiquelleau, que vécut et mourut l'innocent Salaün. M. de la Passardière s'attache à démontrer combien le doute exprimé par M. de la Borderie sur ce point d'histoire ne peut se justifier.

A. de La Borderie a écrit (I, p. 67) : « Sur des raisons qui ne sont pas mauvaises, le bois du Folgoat près Landevennec revendique l'honneur d'avoir été la véritable retraite du pauvre et innocent Salaün, dont la piété fit germer après sa mort ce lys incomparable, la merveilleuse église du Folgoat ».

L'autorité qui s'attache à l'oeuvre de la Borderie est telle, qu'il est dangereux pour l'histoire de laisser s'accréditer sans examen une assertion qui — bien que dubitative au fond — a servi tout récemment encore de base à des malveillants, pour entreprendre de jeter le discrédit sur une dévotion qui fait preuve de 500 ans d'exercice non discontinu.

Quelle est donc cette revendication dont parle si discrètement La Borderie ? A quelle époque remonte-t-elle? Quel est son auteur ?

Toutes ces questions ont été traitées, il y a quelque plus de 100 ans — et avec une grande compétence — dans les séances de la Société Académique de Brest. Elles ont été discutées à fond, notamment par MM. Clérec, Le Scour et Levot, et, dans leur notice sur le Folgoat, par Pol et Henri de Courcy qui y font valoir des arguments auxquels il n'y a rien à ajouter.

Mais de nos jours on oublie si vite, on sait si peu, on a si peu souci d'apprendre, on tranche si dédaigneusement sous prétexte de critique historique, on prend si facilement parti — surtout en matière de tradition religieuse ! ... Il n'est donc pas inutile de résumer ici les documents historiques qui permettront de se faire une opinion sur les raisons dont la Borderie a pensé « qu'elles n'étaient pas mauvaises », et qui tendent en somme à déposséder de sa légende le Léon au profit de la Cornouaille, et par là même à s'inscrire en faux contre cette légende.

Cette revendication, c'est Levot qui lui a fait revoir le jour, il y a quelque 150 ans, dans sa notice sur Landevennec. Elle dormait ignorée depuis 200 ans dans le Portefeuille des Blancs-Manteaux : Son auteur est le bénédictin Dom Noel Mars, dans son histoire manuscrite de l'abbaye de Landévennec, dont Levot reproduit le texte. D. Noel Mars écrit : « Salaun vel Salomon, etsi monasticus minime professus, Landevenecensibus tamen alumnis accensiri debet. Is, in Leonensi tractu natus, in Lampigovensi sylva proxima asperam et prope modo amenti similis (sic) vitam egit. Cum urgeret fames, panem a vicinioribus rustici [s] crude postulabat, acceptumque aqua limpida integebat. Quam vivendi consuetudinem nunquam intermisit ; orationi semper vacabat, frigoris et imbrium œque patiens. Sic pro fato functus, in eadem sylva prope fontem et inflexum arborem cui assidebat, mortuus [est] circiter anno 1360, miraculis que res erigenda in honorem Dei-parœ sacello occasionem prœbuit ........ [et plus loin] Sacellum B. Mariae de Foll coato in sylva monasterio vicina construxit Johannes III de Lantgouesnou, ibi que Salaunis, corpus deposuit sub annum (sic) 1360 ».

L'assertion de D. Mars, si elle n'est pas circonstanciée, a le mérite de la netteté. « Salaün, bien qu'il ne fût pas religieux profès de Landevennec, lui appartient comme disciple. II était originaire du Léon, mais il vécut dans la forêt de Lampigou à peu près comme un insensé, mendiant son pain aux paysans voisins, vaquant à l'oraison, indifférent au froid et à la pluie, non loin de la fontaine dans laquelle il trempait son pain sec, et d'un arbre infléchi sur lequel il s'asseyait. Jean III de Langoueznou construisit dans la forêt voisine du couvent la chapelle de N.-D. du Follcoat, où il déposa le corps de Salaun en 1360 ».

Par cette assertion, écrite vers 1645, le bénédictin D. Mars (Note : Dom Noel Mars était premier vicaire général des Bénédictins réformés de Bretagne) faisait pièce à ses confrères Léonnais, le bénédictin Albert le Grand, de Morlaix, et le Carme le Pennec, de Saint-Pol, qui venaient de publier, dix ans avant lui (vers 1634), le premier son « Histoire de la fondation de N.-D. du Follcoat » près Lesneven, le second son « Dévot pèlerinage » au même lieu.

Sur le fond de la légende, D. Mars n'en savait pas plus long que ses prédécesseurs. Il s'agissait d'un bon Léonnais, simple d'esprit, ayant mené la vie solitaire dans un bois à portée d'habitations, à l'époque des guerres de compétition entre Blois et Montfort, et mort quatre ans avant la bataille finale d'Auray (1364), au temps où Jean de Langoueznou était abbé de Landévennec.

Tout le monde était d'accord là dessus. La divergence résidait en ce que D. Mars plaçait l'action aux abords de son monastère, sans référence aucune, tandis que les PP. Albert et Cyrille, s'appuyant sur un extrait de la relation écrite par Jean de Langouesnou lui-même, et sur les titres de fondation de la collégiale du Folgoat en Léon, racontaient la légende du Fou du Bois avec quelques détails amplificatifs puisés sur les lieux.

Il est à noter, et l'allure de leur texte le démontre à suffire, que de leur temps la tradition Léonnaise était acceptée sans contestation ; et d'ailleurs, les notes laissées par l'abbé Guillerm, grand vicaire de Léon en 1613, et citées par Kerdanet (p. 91), sont d'accord avec les sources auxquelles ils se réfèrent.

Leur source historique était une notice manuscrite écrite en latin par Jean de Langouesnou, et communiquée en 1562 par l'Evêque de Léon Rolland de Neufville à René Benoist et Pascal Robin ; ceux-ci en donnèrent en français un résumé, dans lequel on lit quelques phrases qui paraissent traduites textuellement, et par lesquelles Langouesnou affirme personnellement sa présence au miracle du lys, aux abords de Lesneven. Langouesnou y déclare aussi qu'il est l'auteur du fameux cantique Languentibus, qu'il a composé pour mériter d'avoir place au repos éternel avec le simple et pauvre innocent.

Quant à leurs sources documentaires, voici la liste de celles qui nous ont été conservées : - 7 Mars 1410, don d'Hamon Quiniou : 1 champ ; - 10 Décembre 1410, don de Coet menec : Parc an hir ; - 4 Octobre 1416, Prigent Gouzien ; - 18 Avril 1418, M. de Quillifiry : 2 champs ; - 9 Janvier 1419, Robert Inisan : divers héritages ; - 1er Avril 1419, Henri Montfort : 2 parcs pour augmenter la fondation ; - 7 Octobre 1419, Année de la consécration par l'évêque Allain, qui n'est pas Allain de Kerazet ou de la Rue (dont les armes sont à 3 fasces de gueules à 2 vivres affrontées d'azur entrelacées dans les fasces), décédé en 1414 ; - 30 Janvier 1420, Marguerite Audoch ; - 19 Mars 1420, J. Miorcec, Mte. Forget : 2 champs ; - 21 Mars 1421, Alain Vte. de Rohan : Parc an aotrou (D. Mor., II, 1080. Kerdanet a vu l'original) ; - 5 Août 1421, Azenor Moal : Parc Azenor ; - 25 Août 1421, Tanguy de Carman ; - 10 Juillet 1422, Jean V érige la collégiale ; - 17 Août 1422, Marguerite Poestleguer (Coetleguer ?) ; - 12 Octobre 1422, Hervé Quéméneur : 4 sillons ; Lundi après St-Martin, Jean Gil ; - 9 Janvier 1423, Jean V confirme la fondation du 10 Juillet 1422, ainsi qu'en témoigne l'inscription lapidaire qui existe encore : « Johannes, illustris dux B[r]itonum fundavit preses clegium anno... IIIIc XXIII » ; - 26 Janvier 1423, le Sgr. de Rohan fonde 1 messe ; - 14 Février 1424, fondation pour Guiachec (?), chanoine défunt ; - 10 Février 1424, Jean V augmente sa fondation (D. Lobineau, p. 985) ; - 11 Juillet 1424, Edouard de May ; - 18 Février 1425, hoirs de Jq. Trefily : 1 hanapée froment ; - 3 Mai 1425, Odern déguerpie J. Guiader ; - 19 Septembre 1425, Robert Ynisan : 25 s. de rente ; - 1425, ..... Balcon ; - 17 Février 1426, Olivier de St Renan ; - 26 Février 1426, Robert Ynisan ; - 27 Avril 1426, Jean V confirme et réglemente ses dons (D. Mor., II, 731) ; - 23 Juillet 1426, Concordat entre le Recteur d'Elestrec et les chanoines ; - 1er et 16 Août 1426, Hervé Montfort, Salomon Nuz, les filles Ydouart et Amice ; - 22 Juin 1429, Corentin le Boulch ; - 24 Octobre 1429, Hervé le Jeune ; - 12 Avril 1428, Olivier de St Renan ; - 14 Avril 1429, le sire du Lehec leur cède sa prévôté ; - 1er Mai 1430, Noble Alain Courtois, don de divers héritages ; - 11 Février 1431, Maurice de Keradennec : 1 moulin ; - 7 Décembre 1432, 6mes lettres patentes de Jean V : Exemptions au bourg ; - 26 Janvier 1433, Alain Vte. de Rohan : 1 étage à Coatjunval (Archive du Folgoat, original). - Décembre 1434, Jean V : don de 50 livres 12 sols 4 deniers ; - 1er Avril 1434, Mre. Hamon Corneuc, chanoine : ses héritages ; - 23 Janvier 1441, Aveu de Mre. Jean le Jeune, gouverneur du Folgoat, au fief de Rohan ; - 7 Septembre 1443, le duc François Ier : Exemptions. Nous nous bornerons à ces 43 actes qui embrassent la période du règne de Jean V. On en trouvera une partie citée par Dom Morice ; les autres sont relatés par Kerdanet.

Après Jean V, la série des donations ducales a été continuée par ses successeurs François Ier (1432), Pierre II (1455), Arthur III, la Reine Anne, et à sa suite les souverains de France, et notamment la Reine Anne d'Autriche.

Vers le même temps, les Souverains Pontifes, particulièrement Sixte IV (1471) et Innocent VIII (1485) sont intervenus pour doter la collégiale de riches indulgences.

Est-il possible de remonter dans l'histoire au delà de Jean V ? [Note : On lit dans la Revue de Bretagne. Vendée, Anjou (1893, II, 98) que l'église du Folgoat est tout entièrement l'oeuvre de Jean V, et que ceux qui veulent la rapporter au père (Jean IV) prouvent uniquement qu'ils n'entendent rien ou presque rien à l'Archéologie monumentale de la Bretagne. On ne peut que déplorer les jugements rendus avec un pareil absolutisme. Tous les archéologues bas-bretons savent par expérience combien il est difficile de dater avec sécurité un monument d'après sa seule architecture, et il parait excessif de prétendre se prononcer à 50 ans près sur l'âge initial du Folgoat. Il convient d'ajouter que bon nombre d'érudits distingués, au nombre desquels je citerai M. de Lorme, admettent volontiers que certaines parties de l'édifice pourraient être attribuées à la fin du XIVème siècle]. A-t-on le droit d'admettre, sur l'affirmation de Langouesnou , telle qu'elle nous est transmise par Benoist et Robin dans leur légende (Note : C'est le nom qu'Albert le Grand donne à la notice qu'ils composèrent) que la construction du Folgoat près de Lesneven fut commencée par les habitants du voisinage aussitôt après la mort de Salaün. Et sur celles d'Albert le Grand et du P. Cyrille, que le duc Jean IV y prit part dès 1365 ? Et d'abord, a-t-on des raisons valables de s'inscrire en faux contre ces auteurs ? Peut-on produire des actes qui les contredisent ? En somme, l'éclaircissement de cette question subsidiaire n'a qu'une importance relative pour la solution du débat. Ce qui est indiscutable, ce que les 43 actes qui précèdent prouvent irréfutablement, c'est que 50 ans après la mort de Salaun (Note : On pense que Salaun mourut en 1358, voir Vie des Saints, édition des trois chanoines, p. 235), c'est-à-dire de mémoire d'homme (Note : On sait que la coutume fixait à une période de 60 ans l'espace de temps dit « de mémoire d'hommes » suffisant pour prescrire dans certains cas), la dévotion populaire, plus encore, la dévotion des souverains de la province (Note : La dévotion du Vicaire général des Bénédictins réformés pour l'humble affilié laïc de son couvent n'apparaît pas bien chaude. « La chose, nous dit-il, fournil l'occasion d'ériger un petit édifice consacré à l'honneur de le Mère de Dieu, à cause des miracles qui se produisirent ») était acquise à tout jamais au Folgoat du Léon. Quelle preuve d'authenticité plus considérable peut-on exiger ? « Cette authenticité, depuis plus de 500 ans personne n'avait émis au grand jour la prétention de la contester, l'abbaye de Landévennec moins que personne, .... et pour cause. Aussi, la surprise fut-elle générale et violente, lorsqu'on vit, en 1860, l'ancien vénérable de la Loge « Les Elus de Sully », dans son étude sur Landévennec, après avoir relaté le texte de Dom Mars, conclure en ces termes : « Il nous semble impossible, nous l'avouerons, de concilier ces textes avec la légende qui a eu cours jusqu'à présent. Obligé d'opter entre les deux versions, nous n'hésitons pas, attendu l'absence du texte primitif de Langouesnou, à préférer à la paraphrase qui en a été faite les assertions si nettes, si précises de D. Mars, homme sérieux (son histoire l'atteste), et qui avait travaillé sur les documents mêmes de l'abbaye. Quant au Dévot pèlerinage du P. le Pennec, il n'y aurait rien de surprenant que, composé près de trois siècles plus tard, il eût été le reflet involontaire de traditions altérées et perpétuées dans le but de rattacher à la basilique voisine de Lesneven une origine miraculeuse ». Le gant jeté par Levot à la tradition fut vivement relevé. Plusieurs archéologues lui répondirent, MM. de Courcy entre autres, en des termes très courtois, mais très concluants. « Renversez, lui dirent-ils, votre proposition en ce qui concerne le P. Cyrille : remplacez le Pennec par Mars et Lesneven par Landevennec et votre hypothèse, si elle n'est pas vraie, deviendra du moins vraisemblable (Note : La chapelle du Bois du Folgoat venait d'être reconstruite en 1645, et l'on pouvait riposter en prêtant à D. Mars l'intention hypothétique « de détourner à son profit l'élan de la piété des fidèles » (Courcy, Notice sur le Folgoat). Quant à l'absence du texte primitif de Langouesnou, quelles sont vos raisons d'en récuser la copie ? Et au fond, quelle peut être la valeur intrinsèque du récit de D. Mars en présence des documents écrits que nous possédons encore et qui attestent l'existence bien assise du Folgoat Léonnais dès 1410 ? En vérité, terminent MM. de Courcy, nous en avons trop dit pour détruire une assertion qui tombe d'elle-même ; et sans notre estime pour notre honorable contradicteur, nous ne nous serions pas arrêtés si longtemps à réfuter l'erreur de son jugement ».

Cette discussion remontait à plusieurs dizaines d'années ; elle était tombée dans l'oubli, et ne méritait pas d'être rappelée à la mémoire, si la phrase de la Borderie n'était venue donner quelque regain de crédit à celle de D. Mars. « Qu'il y ait eu dans les bois voisins de Landévennec [Note : Le gros des biens fourni en 1629 par l'abbé Jan Briand (Archives du Finistère) mentionne les bois de Roscuré, Lambigou, Coatgarec ; mais il ne cite pas expressément le bois du Folgoat, et ne parle point de sa chapelle] une chapelle sous le vocable de N.-D. du Folgoat, où d'après les commentateurs d'Ogée, l'on officiât encore deux fois l'an au milieu du XIXème siècle.

Que cette chapelle, en ruines et sans casuel en 1700, et abandonnée vers cette époque par l'abbaye à la fabrique de Landévennec, eût été reconstruite en 1645 par l'abbé Pierre Tanguy. Qu'originairement elle fût même due à la dévotion de D. Jan de Langouesnou. C'est ce que personne ne contredira. Mais que notre Salaun Léonnais ait vécu dans ses alentours et y ait été inhumé ....... nous nous demandons quelles sont les bonnes raisons pour le croire que M. de la Borderie n'a pas jugé à propos de dévoiler.

Nous renvoyons au travail de M. de Kerdanet, publié dans son édition de la Vie des Saints d'Albert le Grand, pour ceux qui désireraient entreprendre une monographie complète du Folgoat, nous contentons de donner ici l'acte de fondation du duc Jean V, et quelques pièces inédites concernant le projet de translation de la paroisse de Guiquelleau au Folgoat, dès 1775. « Vannes, 10 Juillet 1422. Jehan ..., à tous salut. Comme ... en nostre duché y ait une notable et dévote chapelle vulgairement appelée N. D. du Folgoet au diocèse de Léon et pour ce, ayons volonté et désir de fonder et dotter un collège en la dite chapelle, scavoir faisons que nous voulons et ordonnons en ladite chapelle, perpétuellement par chascun jour, deux messes à estre célébrées, l'une à notte et l'autre à basse voix en contant, de tel office comme il plaira aux chapelains qui les diront ; et avec ce, par chacun jour, matines et toutes les autres heures du jour canoniaux à l'use de l'église cathédrale de Léon, à estre les dites messes, heures canoniaux et office divin dessus dit, célébrées et continuées par quatre chapelains ydoines et suffisans par la disposition et ordonnance de dom Jehan Kergoat, prestre, principal chapelain et gouverneur d'icelle chapelle et de la fabrice d'icelle dont il sera l'un ». Pour cette fondation, le Duc donne une rente de 80 livres : « et pour ce que ladite chapelle n'est encore mie suffisamment garnie de livres pour dire à notte les dites heures canoniaux, fumes content que les dites heures se disent sans nottes jusques à la fin d'un an, affin que entre deux, l'on puisse faire provision des livres ».

A la fin du XVIIIème siècle, Mgr. de la Marche ayant demandé un état des revenus de chaque paroisse, pour aviser à modifier leurs circonscriptions afin d'augmenter un peu le revenu des dîmes, voici l'état qui fut dressé pour la paroisse de Guiquelleau, autrement Elestrec : « Présentateur et collateur, l'Ordinaire, Habitants, 900. Le Curé, seul décimateur, n'a que 696 livres de dîmes. On voit que ce Curé dans l'état n'est pas en état de payer un vicaire. Il n'y a qu'un moien de doter cette cure, et ce moien doit être d'autant plus proposé et adopté qu'il en résulte celui d'étendre et de doter la cure voisine de Kernouez, trop petite pour l'étendue et pour le revenu. L'église de Guiquelleau est à l'extrémité de la paroisse, du côté de Kernouez. Anciennement, la paroisse se nommait Elestrec. L'église paroissiale et le presbitère ont été détruits par des événements reculés qu'on ignore. La paroisse fut transportée dans une chapelle domestique du seigneur de Guiquelleau, qui l'a cédée, avec la clause qu'on la lui rendrait lorsqu'on en retirerait la paroisse en tel et pareil état. Le procès-verbal qui a dû être pris dans le tems n'a pas été conservé, mais il est notoire et évident par la construction que, la chapelle étant trop petite, on y a fait des ajoutés. Le tout est affreux et tombe en ruine. Il y a, à l'autre bout, une superbe église, ancienne et auguste, monument de la piété de nos Ducs. Elle fut érigée en collégiale en 1440, époque de la fondation du prieuré, qui vaut de 7 à 8.000 livres. Vers 1696, le service collégial fut aboli, et l'on substitua aux chanoines et dignitaires quatre chapelains, et le prieuré fut réuni au séminaire des aumôniers des vaisseaux du Roi, à Brest, en même tems que l'abbaye de Daoulas, diocèse de Quimper, valant 26.000 livres. Les Jésuites jouirent de ces biens comme chargés de tenir le séminaire des aumôniers. Lors de leur dissolution en 1763, par arrêt du Conseil, l'économat des biens des Jésuites s'empara de ces revenus et il en jouit encore. Il paye 1.800 livres pour les quatre chapelains, qui doivent réciter au chœur journellement le Bréviaire, acquitter les fondations et fournir le linge et les ornements. Il résulte, des fondations et des messes à acquitter, que les chapelains n'ont presque point de messes libres. Or, précisément, l'on conçoit qu'ils ne peuvent pas vivre avec chacun 450 livres et faire les fournitures auxquelles ils sont tenus. Depuis longtemps, on demande et l'on n'obtient pas une augmentation d'honnoraire, au deffaut de laquelle on ne trouve pas le nombre prescrit de chapelains, et le service ne peut pas se faire comme le prescrit la réduction. Cette église, superbe et plus belle que certaines cathédrales, est comme sortant de la main de l'ouvrier quant à la partie de la construction, mais elle est dans l'état le plus indécent par le deffaut de réparation de la part de l'économat. Cette basilique, célèbre dans le diocèse de Léon, sous le nom de N.-D. du Folgoet, était de tout tems un objet de dévotion publique, et était très fréquentée jusqu'au temps où, dans le bâtiment des chapelains, on a établi un hôpital militaire. La contagion des soldats malades et la licence de ceux qui étaient convalescents a éloigné le public. La force militaire s'est emparée de la maison et du jardin des chapelains, et les a relégués dans de mauvais logements sans issues, qu'on leur a fourni. Les réclamations ont été vaines. Le local a été reconnu peu propre à un hôpital, et la distance de cinq lieues de l'endroit d'où partent les malades trop grande, en sorte qu'on a renoncé aux projets d'agrandissements de cet hôpital, et qu'on est résolu de l'abandonner.

C'est le moment de rendre cette église en partie à son premier état, et de prendre des mesures pour conserver ce monument précieux, pourvoir à son entretien et le rendre utile. Il faut pour cela y transférer la paroisse de Guiquelleau et, comme cette église se trouve, ainsi que la chapelle qui sert de paroisse, aux deux extrémités opposées de cette paroisse, il faut l'arrondir et procurer l'avantage de tous les habitants et des curés, en joignant à la paroisse de Kernouez la partie qui l'avoisine et qui est celle de l'église actuelle de Guiquelleau, et en prenant, pour joindre au Folgoët, les parties voisines de cette église sur la paroisse de Ploudaniel, paroisse immense et d'un grand revenu. Mais en formant de l'église du Folgoët une paroisse, on comprend que le curé ne peut pas plus être chargé de l'entretien du choeur et cancel que de la nef. Cette charge pourrait devenir et deviendrait accablante pour le curé, de quelque revenu que fût sa paroisse. Le moien de remédier à cet inconvénient est tout simple. Les économats ne fournissent qu'une somme insuffisante de 1.800 livres pour l'entretien de quatre chapelains, celui des linges et ornements, et l'exécution des restes de l'ancienne fondation. Il est nécessaire qu'ils augmentent les fonds destinés à cet objet, et cela est d'autant plus juste que la totalité du prieuré, valant 8.000 livres, n'avait dans le principe d'autre destination que le service de cette église. Il faut donc qu'ils fournissent une somme de trois mille livres, moiennant laquelle, après avoir fait les réparations convenables, ils seront déchargés des réparations et entretien de cette église. Chaque chapelain, dont le curé sera le premier, jouira de 600 livres et 600 livres seront affectées aux réparations et entretien de l'église, somme qui sera suffisante, attendu que cette église, devenant paroisse, et l'antique dévotion, les obstacles écartés, se rétablissant au moins en partie, à ces 600 livres il se joindra des offrandes suffisantes pour l'entretien de toute l'église. Par le nouvel arrangement entre la paroisse de Kernouez, celle de Guiquelleau devenue du Folgoët, et la paroisse de Ploudaniel, la paroisse de Kernouez vaudra 1.200 livres et pourra avoir un vicaire, celle du Folgoët, y compris les 600 livres comme chapelain, vaudra 1.500 livres, et Ploudaniel, qui vaut dans l'état plus de 4.000 livres, perdra au plus pour 500 livres de dîmes. Cet arrangement si utile pour tout, si désirable à tous égards, si facile pour l'exécution avec l'aide de l'authorité, est depuis longtemps le voeu de tout le public ».

Lettre de M. Melloc, recteur de Guicquelleau, demandant à Mgr. de la Marche d'agir sur Mgr. de Penthièvre, pour obtenir du Roi la cession de l'église du Folgoët pour église paroissiale : « Guicquelleau, le 13 Janvier 1775. MONSEIGNEUR, Aussitôt vôtre circulaire reçue, je m'étois proposé de vous aller voir et d'avoir l'honneur de vous souhaiter un bon voyage, une meilleure santé, pendant ces Etats, que celle que vous avez eue aux Etats derniers, et surtout beaucoup d'heureuses années, afin que nous aïons le bonheur de vous posséder longtems. Malheureusement, j'y ai pensé trop tard ; je vous envoie donc par écrit ce que je m'étois proposé de vous dire de vive voix. Lorsque vous eûtes la bonté de me nommer à Guicquelleau, vous m'annonçâtes et avec raison que je serais bientôt dans la nécessité de faire rebâtir l'église, qui en effet menace une ruine prochaine et totale. Le clocher, la nef, la sacristie sont dans un si mauvais état que le linge et les ornemens s'y pourrissent. Le sanctuaire est aussi très défectueux, mais à l'égard de cette partie je suis d'accord enfin avec mon prédécesseur, M. de Guimilliau (M. Denys Guimar), pour la somme de 1.000 livres, après une contrevisite faite à l'amiable de part et d'autre et à frais communs. Cependant, Monseigneur, malgré la pressante et urgente nécessité où je me vois de faire procéder à cette reconstruction, je vous avoue que j'ai de la peine à m'y déterminer. Je vois dans la paroisse un des plus beaux monumens de vôtre diocèse, et même de la province, qui mériteroit d'être érigé en église paroissiale. Monseigneur d'Andigné, votre prédécesseur, y avoit pensé, et avoit même commencé à y travailler. Je me souviens, et vous pouvez vous rappeller vous-même qu'aux Ursulines de Lesneven, dans un cercle de 12 à 14 personnes, tout le monde, et surtout M. l'abbé de Keroullas, en parla à Votre Grandeur comme d'une entreprise qui pourroit mériter votre sollicitude pastorale. Il y avoit bien des années qu'on faisoit retentir cette antienne aux oreilles de mon prédécesseur ; et on me l'a répétée à moi-même plus de cent fois, parmi les différentes personnes avec lesquelles je me suis trouvé. Ce n'est pas que je ne prévoie les suites d'une pareille entreprise. Si vous y réussissiez je me verrois chargé d'un cancel et d'un choeur presque aussi considérable que celui de votre cathédrale. Mais si cela arrivoit, ou le Roi pourvoit donner à cette église de quoi l'entretenir tout entière, sans exception de cancel, ou Votre Grandeur m'autoriserait à participer au tiers des offrandes, comme le fait actuellement M. de Guimilliau, et ce comme j'y suis fondé moi-même suivant un concordat du 23 Juillet 1426 passé entre le Doyen et le Chapitre du Folgoët d'une part, et les Recteurs d'Elestrec de l'autre, la 9ème année du pontificat de Martin V, sous le règne de Charles VII, surnommé Le Victorieux.

Je ne vois point, Monseigneur, d'occasion plus favorable pour réussir dans ce projet, si tant est que vous vouliez vous en charger, que celle où vous vous trouvez actuellement. Vous êtes auprès de S. A. Monseigneur le Duc de Penthièvre, dont la piété et la religion reconnue et vénérée de toute la France, doit vous répondre d'un favorable succès. Vous pouvez lui exposer l'abandon où l'église du Folgoët est réduite, lui mettre sous les yeux le triste état où sont les pauvres dans le bourg, le besoin qu'ils ont d'avoir auprès d'eux quelqu'un qui leur donne des instructions qu'ils ne viennent point chercher à la paroisse. La modicité de mon bénéfice, qui ne m'a fourni cette année que 618 livres de gros (Note : Gros, revenu des dîmes), et qui rapportera encore moins dans la suite, ne me mettroit pas sans doute en état de subvenir aux besoins corporels et temporels do tant d'indigens ; mais si j'étois sur l'endroit, je pourrois au moins travailler à les détourner peu a peu de la mauvaise voie où ils marchent. Les instructions au Folgeët feroient beaucoup plus de bien qu'à l'église paroissiale. La raison est que tous les habitans de la paroisse s'y rendent de toutes parts, et que l'église paroissiale se trouve déserte, pour peu qu'il y ait mauvais tems, où s'il y a quelque fête solennelle. Alors, chacun s'empresse d'aller faire la cour à la Sainte Vierge préférablement à son patron ; et je vois les paroissiens qui demeurent même au bourg de Guicquelleau préférer la peine qu'ils ont d'aller entendre les vêpres au Folgoët, à la commodité qu'ils auraient d'y assister auprès de chez eux.

Pour ce qui est des autres habitans qui sont répandus dans les différons villages de la paroisse, ils sont tous, un seul village excepté, plus près du Folgoët et de Lesneven, que de l'église de Guicquelleau. C'est ce qui fait qu'il y en a plusieurs qui ne viennent que pour la pâque à la paroisse. D'ailleurs, la difficulté et la longueur du chemin les rebutte. Des gens qui demeurent sur le bord des paroisses de Lesneven, de Ploudaniel, du Drenec, ou auprès du Folgoët, aiment mieux y aller, que de parcourir les deux extrémités de la paroisse, pour se rendre à Guicquelleau, qui, comme vous le sçavez, Monseigneur, est situé presque sur le bord de l'étang de Penmarc'h, et dont les approches sont très difficiles surtout en hyver, j'oserois presque dire, en été.

Si toutes ces raisons pouvoient, Monseigneur, déterminer Vôtre Grandeur, à travailler à l'acquisition de cette église, vous remettriez en vogue et en vénération un des plus beaux temples de vôtre diocèse. Je pense que vous ne me ferez pas un crime d'envisager pour un instant un petit avantage personnel, en vous disant que vous pourriez m'y procurer un bien-être, et après avoir demandé une église, et un terrain pour faire un cimetiere, en demandant pour moi un logement une fois assuré, avec quelques issues et quelques parcelées de terre, pour nourir mes bestiaux. Ici, sans doute, Monseigneur, vous vous récrierez sur l'excès de mes prétentions chimériques. Je ne vous dis rien, néanmoins, que le nouveau règne et les nouveaux Ministres ne puissent vous faire espérer. En voici une espece ou du moins une apparence de preuve. M. Mesguen, prêtre du Folgoët, pauvre cerveau brûlé, et que vous connoissez, s'étoit avisé, il y a quelque tems, d'écrire au ministre, et de lui demander une pension de 200 livres (demande modérée), pour exercer les fonctions curiales au Folgoët, chose qu'il, ne pouvoit faire sans la permission de Vôtre Grandeur, et sans ma participation.

Le Ministre, à qui rien n'échappe, écrivit à M. Bénard, de Landerneau, ingénieur des ponts et chaussées, et le chargea de s'informer qui étoit ce prêtre, et sur quoi étoit fondée sa demande : il est constant que pour peu que M. Bénard eût motivé vis-à-vis du Ministre la requête de M. Mesguen, la pension lui étoit acquise. A combien plus forte raison, pouvez-vous, Monseigneur, espérer d'être favorablement écouté, si vous parlez, et si Monseigneur le Duc de Penthièvre se joint à vous ? Un prélat qui demande, un prince qui expose ne sont-ce pas là des personnes qui "semper exauditi sunt pro suâ révérentiâ " ? Je sens bien que MM. les regisseurs ou oeconomes feront un peu la mine, si vous réussissez, ils seroient charmés que les paroissiens de Guicquelleau prissent l'église du Folgoët nuement et simplement, parcequ'ils seroient dechargés de toute réparation. Mais que le Roi prenne sur les revenus de cette église une centaine de pistoles ou du moins 7 a 800 livres pour fournir aux réparations qu'elle demande annuellement ; qu'il prenne une maison, quelques champs, et un terrain pour un cimetierre, c'est ce qui ne leur plaira pas : mais le Roi est le maître ; et qui sçait s'il ne se déterminera pas à faire rendre à la Mère de Dieu le culte qui lui est du dans ce beau temple. Je prévois aussi que M. de Lesguern de Kervéatoux, fondateur de l'église paroissiale de Guicquelleau, criera, si cela arrive, comme il l'a déjà fait, lorsque, du tems de Mgr. d'Andigné, cet evenement pensa s'accomplir, parce qu'il ne veut pas perdre ses droits et ses prééminences ; mais il est aussi aisé de les lui accorder ou conserver au Folgoët qu'à Guicquelleau, et vous-même, Monseigneur, qui êtes et qui avez été jusqu'ici le pacificateur de tant d'affaires embrouillées que vous avez applani dans vôtre diocèse, vous auriez bientôt fait disparoitre les difficultés qui s'eleveroient à ce sujet.

Je serois fâché, que M. de Kervéatoux eût la moindre connoissance de ce que je vous écris ici. S'il sçavoit que j'eusse seulement pensé à ce projet, qu'il ait lieu ou non, il se brouilleroit avec moi, comme il l'a fait avec mon prédécesseur. J'aurois encore bien des choses à vous dire à ce sujet ; mais je sçais aussi que vous avez bien d'autres choses à vous occuper.

Je vous prie d'agréer les voeux que j'adresse au ciel pour la conservation de Vôtre Grandeur, et le profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être, Monseigneur, vôtre très humble et très obéissant serviteur, MELLOC, recteur de Guicquelleau ».

Réponses de M. le Recteur de Guicquelleau au questionnaire posé par Mgr. de la Marche, le 1er Décembre 1774, par suite des ordres du Roi réclamant une enquête sur le paupérisme et les moyens propres à le restreindre et à lui venir en aide.

« D. 1er - Quel est, à-peu-près, le nombre des mendiants domiciliés dans votre paroisse ? R. - Le nombre des habitans de cette paroisse monte à environ 800 ; dont il y a près d'un quart habituellement mendians. Le nombre des habitans en état de donner l'aumone, et qu'on peut appeler aisés sans être riches, consiste en quarante familles, qui peuvent fournir un autre quart. Les deux autres quarts, autrement la moitié, fournissent environ 420, ou 440 personnes, dont il y a environ une centaine qui, sans mendier, sont véritablement pauvres, et les trois autres cents ne sont point en état de faire l'aumône.

D. 2° - Quelle peut être la source de la mendicité dans votre paroisse ? R. - La source de la mendicité dans cette paroisse, prise dans toute son étendue, n'est pas pour la plupart la cherté du bled. Pour les uns, c'est un certain nombre de cardeurs d'étoupe, métier très stérile par lui même ; de faiseurs de cribles, gens qui n'ont gueres plus de ressource que les premiers. Pour les autres, qui sont en plus grand nombre, la plupart chambriers, c'est une nombreuse famille à élever, sans autre ressource que le salaire d'un père journallier, à qui il faut néanmoins son tabac à fumer du matin au soir. Au bourg du Folgoët, qui seul fournit près de 80 mendiants, la source de la mendicité est la fainéantise. Plutôt que de s'assujettir au travail, ils aiment mieux courir de l'une paroisse à l'autre. Il y a dans ce bourg une espèce particuliere de mendians, qui sont les saneurs ou chatreurs ; gens à craindre, qui ne s'arretent jamais aux portes, mais qui entrent hardiment dans les maisons, qui exigent d'un ton absolu, non l'aumône, mais leur quête ; qui en fait de quêtes, en font quatre par an, et à qui il est dangereux de refuser ce qu'ils demandent. Les enfans malles de ces gens, à mesure qu'ils deviennent grands, vont suivre leurs peres ; leurs femmes s'addonnent, les unes à l'yvrognerie, la plupart à l'oisiveté ; et les filles qui demeurent auprès de leurs meres, se livrent, jeunes encore, à toute sorte d'abominations. Ce qu'il y a de plus affligeant, c'est que les seuls habitans du Folgoët de cette profession, suivant un pacte fait entre-eux, ont, comme les premiers descendans de Noë, tellement partagé le diocèse entr'eux, qu'à prendre depuis Le Folgoët et ses environs, jusqu'au Bas-Léon, il n'y a pas de paroisse où ils n'exercent leur métier, et par suite leurs violences qui ont été souvent portées jusqu'à la rapine et au meurtre. Ces sortes de gens gagnent beaucoup ; mais parce qu'ils sont yvrognes, leurs femmes et leurs enfans n'en sont pas moins miserables. Il y auroit encore bien des choses à dire sur cet article. On peut le terminer par la fin ordinaire de ces malheureux, qui est pour les hommes, de pere en fils, le gibet ou les galeres, et pour les femmes, le deshonneur où elles vivent par leur inconduite.

D. 3° - Quelle est, l'espèce de mendiants de votre paroisse ? R. - Les espèces de mendians de cette paroisse peuvent se diviser en trois ou même quatre classes. La premiere est de ceux dont j'ai dernierement parlé de l'autre part, tous gens valides, puisque souvent ils joignent à leur métier celui d'attaquer les passans dans les chemins, et d'en imposer aux habitans dans leur propre maison. La seconde consiste en un petit nombre de vieillards sans ressource, squeletes ambulans, et qui ont de la peine à se traîner de l'une porte à l'autre. La troisième, ce sont des adolescens de 10,12 et 14 ans, qui devroient être au service chez des païsans aisés qui leur donneroient les premieres années du pain et des hardes, et dans la suite des gages ; mais qui, ne voulant point contracter de bonne heure l'habitude du travail, s'habituent au coquinisme. La quatrième classe, qui est la plus nombreuse, sont des enfans encore dans le bas age, qui, aussitôt qu'ils peuvent marcher, sont envoiés par leurs parens, chercher à leur misere un soulagement qu'ils ne peuvent trouver dans la maison paternelle. Ces enfans sont encore exposés à de grands maux. On les fait mendier indifferemment, garçons et filles, et les plus grands apprennent aux plus petits des mystères d'iniquité, qu'on n'a pas besoin d'expliquer ici, mais dont nous sommes tous les jours dans le cas de gémir.

D. 4° - Quel moyen vous paroîtroit le plus convenable et le plus efficace pour supprimer la mendicité dans votre paroisse ? R. - Le moïen de supprimer la mendicité non pour tous, mais pour une grande partie des pauvres, seroit de défendre, sous les plus grieves peines, toute quête à l'espèce de mendians que j'ai mis dans la première classe, sauf à eux à exiger un plus grand salaire pour leurs exécutions. Si on n'en vient pas là, la plus grande partie du diocèse sera toujours exposée à leurs dangereuses incursions. Ce seroit, en second lieu, pour ceux de la troisième classe, de les obliger, par le refus de l'aumône, à se mettre au service chez d'honnêtes gens, et s'ils s'obstinoient dans leur paresse, de les désigner nommément et publiquement non seulement dans leur paroisse, mais dans tout le païs circonvoisin ; il est sûr que les rebuts qu'ils essuyeroient de toutes parts, les obligeroient à prêter leurs bras et leur corps au travail. Pour ce qui est des pauvres que j'ai placés dans la deuxième et quatrième classe, il seroit à souhaiter qu'il y eût pour eux un hôpital, ou un fonds certain dans lequel on pût puiser chaque semaine un soulagement proportionné aux besoins de chacun.

D. 5° - Y a-t-il dans votre paroisse quelque hôpital, ou y a-t-il quelque fonds certain pour les pauvres ? R. - Mais malheureusement il n'y a point et il n'y a jamais eu dans cette paroisse ni hopital, ni fonds, ni casuel pour les pauvres, personne ne s'intéresse en eux, et ils ne peuvent intéresser eux-mêmes les fidèles en leur faveur, qu'autant qu'ils font entendre leur voix plaintive aux oreilles de ceux qui peuvent leur accorder quelques soulagemens.

D. 6° - Enfin, s'il y a dans votre paroisse quelqu'espèce d'établissement pour les pauvres, quels en sont les avantages et les défauts ? R. - Il y auroit cependant moien d'établir dans cette paroisse un hopital pour cette fin. Le Roi a des batimens ou maisons au Folgoët, très propres pour un tel établissement. Il y a déjà dans ce bourg un hopital de convalescence pour les soldats de Sa Majesté. Il seroit mille fois à souhaiter qu'on n'eût jamais songé à le placer dans un endroit aussi contagieux. Cet hôpital fait autant et plus de mal aux sujets du Roi, que ne peut leur procurer de bien la prétendue convalescence qu'ils y viennent chercher. On n'y fait venir que des sujets déjà ruinés par des maux assés communs aux gens de troupes. Dans leur épuisement, ils esperent trouver au Folgoët un soulagement à leurs maux, et ce soulagement consiste dans un relâche que quelques-uns d'entr'eux sont contraints de donner à leurs passions, pour retourner dans peu de jours à leur vomissement. Je dis seulement quelques-uns : car on peut dire du plus grand nombre ce que dit S. Pierre du prince des ténèbres : Circuit quoerens quem devoret, et malheureusement ils ne trouvent dans ce bourg que trop de proies à des passions dont les excès achèvent enfin de les ruiner, et les menent au tombeau. Ainsi, au lieu de leur prolonger les jours au Folgoët, on les conduit à la mort. Il y a, à la proximité de ce bourg et dans les environs, des lieux de prostitution, où les soldats sont jour et nuit. Ce sont eux-mêmes qui les ont établis, et dans des maisons d'honnêtes gens, qui effraiés par les menaces qu'on leur fait de les incendier, sont contraints de les laisser faire tranquillement leurs infâmes commerces. Lorsqu'un piquet ou brigade sort de l'hopital, ils ont soin d'instruire ceux qui viennent les remplacer, des lieux de rendez-vous, et c'est ainsi, si j'ose employer ces paroles, que : Dies diei eructat verbum malitiœ, et nox nocti indicat scientiam impudicitiœ. J'avance tout ceci d'après les rapports qui m'en ont été faits. Mais, après tout, que les soldats de Sa Majesté soient exposés, comme le reste des hommes, aux maux qui sont inévitables à l'humanité, il est encore constant (et je le tiens tout à l'heure de la bouche d'un docteur médecin de l'hôpital général de la Marine), qu'ils peuvent trouver, pour se rétablir, un air aussi salubre dans l'enceinte des murs de Brest, que dans le bourg du Folgoët. Je sçais, par le témoignage des R. P. Capucins de Brest (Note : Les Capucins étaient établis, à Brest, sur le côteau dit l'Armorique, où sont actuellement les ateliers de fonderie du port de guerre), que l'avantage et l'élévation du sol de leur communauté les a toujours mis à couvert des maladies contagieuses qui ont désolé les maisons mêmes qui les environnent ; et je sçais aussi, par la connaissance que j'ai du local, qu'au dessus de leur couvent, il y a une assès vaste étendue de terrain formant une plaine ou plate forme très propre à bâtir un hopital de convalescence, qui même avoit été dabord désigné par les ingénieurs et les médecins du Roi pour cette fin, et où les serviteurs de Sa Majesté se trouveroient comme dans une ysle aérienne, puisqu'il est vrai que le rez-de-chaussée du terrain dont je parle se trouve beaucoup au dessus du plus haut point d'élévation, je ne dis pas seulement des toits de l'hopital général, mais môme du clocher des P. Capucins, qui sont auprès. Là, les serviteurs du Roi, séparés de tous ceux dont la communication pourrait leur être contagieuse ; retenus par la proximité de leurs commandans, et la présence de leurs officiers ; hors des atteintes de la contagion qui pourrait régner dans la ville ; respirans au bord des remparts l'air sain qui leur viendrait de la campagne ; enfin, visités continuellement par les medecins et les chirurgiens qui les auraient sous les yeux, ils recouvreraient bien promptement une santé qu'ils ne peuvent retrouver qu'à la longue dans la campagne du Folgoët, où l'on est obligé de leur laisser une funeste liberté dont ils abusent pour retarder et souvent pour arrêter leur guérison.

En mettant en parallèle la conservation des sujets du Roi et la consolation des pauvres de cette paroisse, je puis assurer, pour l'avoir appris du chirurgien et de l'administrateur, qu'il n'y a jamais eu plus de cent malades à la fois à l'hôpital du Folgoët, que le nombre ordinaire de ceux qu'on y traite roule entre 40 et 60 ; au lieu qu'il y a dans cette paroisse plus de 200 pauvres qui n'ont point de ressource. Je suis bien persuadé que si les vuës bienfaisantes de Sa Majesté se fixaient un moment sur ce triste objet, elle en auroit les entrailles émuës, et que, pouvant trouver aisément dans sa ville de Brest un lieu de rétablissement pour ceux de ses sujets qui sont à son service, Elle donneroit à l'hopital du Folgoët la préférence aux pauvres.

Ajoûtons à ces réflexions le tort que cause aux fermes du Roi le débit considérable qui se fait au Folgoët de vin, d'eau de vie et de tabac de fraude. Ce débit est tel, que l'on m'a assuré qu'on passait une barrique de vin par trois et quatre jours, et que les soldats, pour ne point s'amuser à vendre le tabac par livre et demie livre, le vendaient par 3 et 400 livres, en sorte que si le Roi gagne quelque chose d'un côté, ses fermiers perdent beaucoup de l'autre ; encore les commis n'osent-ils rien dire, parce qu'ils seraient renvoyés à coups de sabre. Je n'avance point ces derniers ajoutés comme des faits certains, mais ils m'ont été rapportés par des personnes qui disent en avoir été témoins.

La considération de tant de maux est le premier moïen d'y remedier. Y peut-on réflechir, sans être touché du desir de les voir tout à fait disparaître ? Un autre moïen seroit de procurer aux habitans du Folgoët, qui font la plus grande, mais la plus désolée portion du troupeau, des secours de salut qu'ils n'ont jamais voulu se procurer eux-mêmes. Comme ils sont éloignés de la paroisse, où ils ne viennent qu'une fois l'an, pour la Pâque ; que dans la chapelle du Folgoët, ils ne sont point dans le cas d'entendre ni instructions, ni prônes, ni catéchismes, ni parole de Dieu, il n'est pas étonnant qu'ils se livrent avec tant d'aveuglement à leurs passions. On ignore si du tems que la chappelle de ce bourg étoit eglise collegiale, il y a jamais eu quelque ecclesiastique assés zélé pour y travailler au salut des ames ; mais on sçait que depuis qu'elle a été dépouillée de tous ses titres, elle a été desservie tantôt par des moines, tantôt par des prêtres séculiers, la plûpart du tems étrangers et passagers, et peu en peine par conséquent de s'intéresser au bien spirituel des habitants. Un des traits de Louis XIV est d'avoir livré cette chappelle avec tout son revenu aux P. Jesuites, qui, contre les intentions du Roi, ont emporté la plus grande partie de son argenterie et de ses vases sacrés, et n'y ont laissé que ce qu'il y a de plus abject. Un second trait de Louis XV est d'avoir mis les biens de cette même eglise en œconomat. Il avoit des raisons de le faire, et l'on voit assès que la Société des Jesuites cessant d'être, leurs biens retournoient au Roi, qui les leur avoit donné. Un troisième trait bien différent des deux premiers, bien plus glorieux à l'Auguste Monarque regnant, et plus analogue à la bonté de son coeur, et à son zèle pour la religion, seroit de rendre à cette chappelle, un des plus beaux monumens de la dévotion des Ducs de Bretagne à la Mere de Dieu, son lustre et son premier éclat, en lui donnant un titre qui seroit celui d'Eglise paroissialle de la paroisse sur laquelle elle est située, en lui attribuant pour son entretien, je ne dis pas tout, à moins que Sa Majesté ne le juge à propos, mais une portion du revenu et des biens dont les Ducs de Bretagne et les fidèles l'ont dotée, en assignant conséquemment une demeure pour le pasteur dans le bourg ; en rassemblant sous ses yeux dans un hopital la multitude des pauvres qui sont dans la paroisse, ou du moins au défaut d'hopital, en le mettant en état, par sa proximité, d'instruire ceux qui se trouvent dans le bourg, de les porter à la fuite du vice et des mauvaises occasions où ils sont continuellement exposés, et de les rapprocher de la voie de leur salut. Par là, les maux cesseront peu à peu : la corruption qui regne dans les moeurs se dissipera insensiblement ; les enfans qui, jeunes encore, sçavent tous les juremens, et en fait de la loi de Dieu aucun de ses commandements, seront instruits ; les pécheurs scan­daleux seront réprimés, l'effet des mauvais exemples sera arrêté, et les voeux de tous les Bas-Bretons seront enfin accomplis. Ainsi soit-il ».

Voir   Ville de Folgoët ou Folgoat (Bretagne) " L'histoire de Salaün-ar-Foll ".

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Voir   Ville de Folgoët ou Folgoat (Bretagne) " La construction de l'église du Folgoat ".

Voir   Ville de Folgoët ou Folgoat (Bretagne) " La belle période du Folgoat (1422-1681) ".

Voir   Ville de Folgoët ou Folgoat (Bretagne) " La décadence du Folgoat ".

Voir   Ville de Folgoët ou Folgoat (Bretagne) " L'hôpital militaire du Folgoat ".

Voir   Ville de Folgoët ou Folgoat (Bretagne) " Le Folgoat pendant et après la Révolution ".

Voir   Ville de Folgoët ou Folgoat (Bretagne) " Le Folgoat au XIXème et XXème siècle ".

Voir   Ville de Folgoët ou Folgoat (Bretagne) " Les manifestations religieuses ".

Voir   Ville de Folgoët ou Folgoat (Bretagne) " Les bienfaits et miracles de Notre-Dame du Folgoat ".

Voir   Ville de Folgoët ou Folgoat (Bretagne) " L'extérieur de l'église Notre-Dame du Folgoat ".

Voir   Ville de Folgoët ou Folgoat (Bretagne) " L'intérieur de l'église Notre-Dame du Folgoat ".

Voir   Ville de Folgoët ou Folgoat (Bretagne) " Les indulgences plénières et partielles au Folgoat ".

Voir   Ville de Folgoët ou Folgoat (Bretagne) " Les armoiries dans l'église Notre-Dame du Folgoat ".

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