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HISTOIRE DE SALAÜN-AR-FOLL.

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Au XIVème siècle, tout ce pays était couvert par une immense forêt, qu'un incendie brûla en 1427.

Dans la première moitié de ce siècle vivait au milieu des bois, sur le bord d'une fontaine, un pauvre innocent que les gens de Lesneven appelaient : Salaün ar Foll (Salaün l'Idiot). Il était né au village de Kerbriand dans la paroisse d'Elestrec, de parents pauvres. Dans son enfance, il avait fréquenté l'école ; mais il n'y avait jamais appris autre chose que les deux premiers mots de la salutation angélique : Ave Maria. Après la mort de ses parents, il abandonna son village, et vint s'établir près de la fontaine. « La terre nue et froide était son lit ; une grosse pierre lui servait d'oreiller ; et il n'avait d'autre couverture que les feuilles d'une souche sous laquelle il se reposait la nuit » (Langueznou).

Toutes ses journées se ressemblaient : le matin, il assistait à la messe à Lesneven, et il s'en allait ensuite mendier de porte en porte, disant ces seuls mots qu'il accompagnait d'un sourire : « Ave Maria, Salaün a zepre bara » (Salaün mangerait du pain).

Puis il revenait à sa fontaine, dans laquelle il trempait le pain qu'on lui avait donné. C'était sa seule nourriture.

Il aimait à se balancer sur la branche d'un arbre, au-dessus de la fontaine, et il chantait à pleine voix : O o o o o o Maria, répétant six fois o avant de prononcer Maria ; en même temps il se plongeait dans l'eau jusqu'aux épaules, même au milieu de l'hiver, par mortification sans doute, comme les vieux saints de Bretagne qui avaient cette coutume et dont il avait peut-être retenu ce trait raconté à l'école.

« Comme un passereau tout solitaire, dit un religieux du XVIIème siècle, le Père Pennec, qui écrivit le "dévôt pèlerinage du Folgoat" d'après des documents authentiques, il solfiait à sa mode les louanges de la Vierge sacrée, à laquelle, après Dieu, il avait consacré son cœur ; et, de nuit, comme le gracieux rossignol, perché sur l'espine de l'austérité, il chantait mille fois : Ave Maria ».

Salaün vécut ainsi jusqu'à l'âge de quarante ans environ, considéré par tous comme un pauvre innocent que l'on accueillait avec sympathie, car il ne faisait de mal à personne.

Pendant la guerre de succession de Bretagne, il rencontra un jour une troupe de soldats qui lui demandèrent à quel parti il appartenait : « Je ne suis ni Blois ni Montfort, répondit-il ; ave Maria ». Les soldats se mirent à rire et, le traitant de fou, le laissèrent à ses manies.

Un jour, le 1er Novembre 1358, ses voisins le trouvèrent mort près de la fontaine ; et, ne voulant pas se donner la peine de transporter en terre chrétienne la dépouille d'un pauvre idiot, comme le cimetière se trouvait à une lieue de là, ils creusèrent une fosse au pied d'un arbre, et l'y enterrèrent « comme une bête, sans prêtre ni les cérémonies accoutumées de l'église » (Yves Guillerm). [Note : Jusqu'au XIXème siècle, on vénérait, au village de Lannuchen, qui occupe, dit-on, l'ancien emplacement du cimetière et de l'église d'Elestrec, une grosse pierre arrondie, au dire de MM. de Courcy, ou quatre gros galets, au témoignage de M. de Kerdanet : cette pierre ou ces galets auraient désigné, d'après la tradition populaire, la sépulture de Salaün. Il est très vraisemblable que, quand on eut constaté le miracle du lys, on ait songé à transporter en terre bénite le corps de Salaün ; mais il est probable que cette tombe ne fût que passagère, en attendant la construction de l'église ; et « c'est avec raison que dans la région du Folgoat et dans tous le pays léonnais, la croyance populaire place, sans hésiter, le sépulchre de Salaün là où il a vécu, sur l'emplacement de la magnifigue basilique érigée en l'honneur de sa Douce Souveraine. » (Corre, Congrès marial breton)].

Quel ne fut pas leur étonnement, quelques jours après, quand ils virent sur la tombe un beau lys aux fleurs éclatantes de blancheur, sur les pétales duquel étaient inscrites en lettres d'or le refrain de Salaün : Ave Maria. On ouvrit la fosse et l'on constata que les racines du lys plongeaient dans la bouche de l'innocent.

Le miracle dura plusieurs semaines ; la renommée s'en répandit très vite aux alentours et dans la Bretagne tout entière : des ecclésiastiques, des seigneurs, des paysans vinrent en foule contempler le tombeau fleurdelisé et décidèrent qu'en mémoire de cette merveille, on édifierait une chapelle en l'honneur de Notre-Dame du Folgoat.

Voir   Ville de Folgoët ou Folgoat (Bretagne) " Authenticité du miracle du lys à Folgoat ".

(A. Guillermit).

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