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FOLGOAT : AUTHENTICITE DU MIRACLE DU LYS.

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Quelle authenticité faut-il attribuer à cette histoire du miracle du lys [Note : Quand ils virent sur la tombe de Salaün ar Foll un beau lys aux fleurs éclatantes de blancheur, sur les pétales duquel étaient inscrites en lettres d'or le refrain de Salaün : Ave Maria. On ouvrit la fosse et l'on constata que les racines du lys plongeaient dans la bouche de l'innocent] qui paraît une des jolies légendes inventées par les poètes du moyen-âge ?

Celle qu'on doit attribuer à tout fait historique certifié par des témoins dignes de foi, et appuyé sur des preuves morales irréfutables.

Nous avons d'abord un témoignage inappréciable, celui d'un témoin oculaire. Salaün mourut en 1358. Or, dom Jean de Langouesnou qui était abbé du monastère de Landévennec [Note : M. le chanoine Abgrall, le savant Président de la Société archéologique du Finistère, croit que Jean de Langouesnou était abbé du monastère de Gouesnou, à 18 kilomètres du Folgoat. (Corre, Congrès marial breton)] de 1344 à 1362, par conséquent à l'époque où Salaün vivait, a écrit en latin une histoire du bienheureux Salaün qu'il dédie à l'honneur de la glorieuse Vierge Marie, Mère de Dieu : il raconte le miracle du lys et il ajoute : « Je, Jean de Langoueznou, abbé du Moustié de Guénolé en Landévennec, ay esté présent au miracle cy-dessus, l'ay veu et ouy, et cy l'ay mis par escrit à l'honneur de Dieu et de la Benoiste Vierge Marie : et, afin que je puisse mériter d'avoir place de repos éternel avec le simple et pauvre innocent, j'ay composé un cantique en latin pour les trespassez, auquel il y a six fois : o Maria ...... ».

Nous ne possédons plus ce texte malheureusement. Il existait encore en 1562, date à laquelle il fut communiqué par l'Evêque de Léon, Rolland de Neufville à René Benoist et Pascal Robin : ceux-ci en firent une paraphrase et traduisirent littéralement certains passages, parmi lesquels le texte que nous venons de citer, et qui contient le témoignage de Jean de Langouesnou, ainsi qu'ils l'attestent eux-mêmes ; en effet, après avoir donné, en le paraphrasant, le récit de Langouesnou, ils ajoutent : « Or voici comment la présente histoire miraculeuse est testifiée par l'auteur de l'original que l'église même de Notre-Dame du Folgoat en a fourni pour la gloire des miracles de Dieu, en l'honneur de Sa Mère Marie, notre avocate envers Sa Majesté. ».

Le Savant et très curieux Yves Le Grand, chanoine de Léon et du Folgoat, et recteur de Ploudaniel, raconta de la même façon le miracle du lys dans ses « Recherches des antiquités des églises du diocèse de Léon. ». Nous ne possédons pas non plus ses écrits. Mais nous savons que ses recherches furent communiquées à Albert Le Grand, l'auteur très savant de la vie des Saints de Bretagne, arrière-petit-neveu de Yves Le Grand, par Vincent Le Grand, sieur de Kerscao, sénéchal de Carhaix, petit-neveu de l'auteur. Albert Le Grand introduisit par extraits épars cette histoire du pays de Léon dans l'ouvrage qu'il composa en collaboration avec Pierre Le Baud.

Le Père Cyrille Le Pennec, un religieux Carmes de Saint-Pol-de-Léon, écrivit en 1634 « le Dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoat », dont l'édition princeps se trouve dans les Archives de Kerdanet à Lesneven. Il a eu entre. les mains des écrits authentiques de l'époque et il le dit dans sa préface : « Je jugeais ce petit livre indigne de passer sous la presse ; n'était-ce pourtant que je travaillais sur des mémoires authentiques que m'a fournis l'un des vénérables chanoines de l'Église du Folgoat ; mais puisqu'il contient une très-véritable histoire, cotée parmi les écrits de tous les bons auteurs, je ne priverai point le public d'un bien qui de son essence doit éclater, et lui donnerai ce mien petit labeur ».

Après avoir raconté le récit du miracle, il invoque le témoignage de Jean de Langouesnou et de Yves-Le-Grand ; il cite d'autres auteurs qui l'ont raconté avant lui : Les Docteurs de Paris en parlent dans la Légende des Saints, au premier jour de Novembre.

L'auteur de « l'appendix du Livre des Abeilles » en dit ces mots : Simplicis pueri Salaun supra tumulum in vita sæpe repetentis illa dua verba AVE-MARIA litteris aureis scripta, anno 1350.

Raderus rapporte ce miracle part. 2 et 5 de son Viridarium ; et le P. Ph. D. Barlaymont, jésuite, l'a inséré parmi ceux qu'il raconte en un sien livre intitulé : Le vrai Paradis des enfants.

Peut-on en toute bonne foi révoquer en doute de pareils témoignages ? des attestations qui remontent par étapes jusqu'à l'époque même où le fait s'est produit ?

Si nous avions quelque hésitation à croire à l'authenticité du miracle, l'existence même de l'église suffirait à la dissiper. Les Archives de l'Évêché de Quimper conservent le document qui relate la consécration de l'église en 1419 : on y trouve des documents qui remontent à 1410, et relatent des donations faites à l'église avant même qu'elle ne fut achevée ; les Archives Nationales enfin contiennent les lettres-patentes de 1422 par lesquelles Jean V, duc de Bretagne, fonde une collégiale pour le Service du Folgoat.

Ainsi donc soixante ans après la mort de Salaün, une belle église est bâtie et consacrée sur son tombeau. N'est-ce pas là le plus éclatant témoignage que nous puissions avoir de l'authenticité du miracle ? Quand on sait avec quelle lenteur on construisait à cette époque, quand on connaît la pauvreté des moyens dont disposaient architectes et sculpteurs et que l'on considère l'importance du monument du Folgoat, peut-on penser qu'on l'eût bâti dans un pays désert, au milieu des bois, si le miracle n'avait été éclatant et constaté et attesté par des témoins dignes de foi ?

A l'époque où s'édifiait l'église, les contemporains de Salaün vivaient encore à Elestrec et à Lesneven ; plusieurs d'entre eux et leurs enfants assistèrent à la consécration ; ils vivaient, ceux qui lui avaient donné l'aumône à Lesneven ; ceux qui l'avaient enfoui au pied de son arbre auprès de la fontaine, et qui devaient être bien honteux de leur négligence. N'auraient-ils pas protesté si quelqu'un avait voulu répandre une histoire mensongère ? Eût-il été possible de réunir l'argent nécessaire pour un tel monument ? Libre aux incrédules de refuser leur foi au miracle de Salaün ; mais ils doivent alors s'inscrire en faux contre tout témoignage, contre toute preuve évidente pour les gens de bonne foi.

(A. Guillermit).

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