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LE FOLGOAT AU XIXème et XXème SIÈCLE.

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Depuis 1829, tous les recteurs qui se sont succédés au Folgoat ont travaillé avec un grand zèle à la restauration de leur église et au développement de la dévotion à Notre-Dame.

« Le premier recteur du Folgoat, Monsieur Alain Scornet (1826-1837) trouva son église bien délabrée et dépensa beaucoup pour la rendre mieux appropriée à sa nouvelle destination : malheureusement le plus mauvais goût régnait à cette époque pour la restauration des églises : on voulait qu'elles ressemblassent à des théâtres ou à des magasins ; le genre grec (ou soi-disant grec) était à la mode : on peut juger combien des restaurations faites dans ce goût cadraient peu avec le style de l'église, et comment il a fallu plus tard les faire disparaître » (Manuscrit La Haye, Archives du Folgoët).

Monsieur Jacques Calvez (1837-1859) contribua à démasquer son église en facilitant la démolition de vieilles masures qui cachaient entièrement la façade du couchant ; ces masures étaient les restes du vieux cloître, ou plutôt de la vieille clôture de maisons qui, dans le principe environnaient entièrement l'église ; il fit acheter une magnifique cloche pour sa grande tour. A l'église elle-même il fit peu de réparations.

Il consacrait tous ses efforts à l'instruction et plus encore à l'édification de « son petit peuple » comme il l'appelait. Pour exciter à la dévotion envers la Sainte Vierge, il a beaucoup écrit en vers et en prose, et composé des cantiques.

Monsieur La Haye (1859-1882) déploya pendant les 23 ans de son rectorat une activité infatigable ; prudent, homme de goût, apôtre très ardent, il avait l'esprit perpétuellement tendu, cherchant pendant qu'il faisait un travail, ce qu'il pourrait entreprendre ensuite pour la restauration matérielle et spirituelle de son église et pour son embellissement.

Dès 1860, il se met à l'oeuvre : il fait débadigeonner les statues et les niches des apôtres, laver toute l'église, réparer les mutilations ; en 1865 il aliène, avec l'autorisation préfectorale, des terrains que la fabrique possédait en Plounéour-Trez et en Ploudaniel, et en consacre le prix à faire le dallage ; il fait une belle chaire à prêcher en bois sculpté, sur laquelle sont reproduites des scènes de la vie de Salaün ; de 1866 à 1868, il commande les beaux vitraux qui remplissent les quatre fenêtres de l'abside droite du Levant. La verrière qui se trouve au-dessus de l'autel du cardinal de Coëtivy fut payée de ses deniers. Dans son journal il s'extasie sur la beauté de ce vitrail : « le dessin, dit-il, en est riche et splendide, l'exécution semble l'emporter sur celle de la grande verrière ». Et il ajoute : « Le Recteur en a fait don à son église. Il aime à croire et il espère, oh ! il espère que cette légende vivante saura inspirer plus que de l'admiration ; oui, il espère que, la Sainte Vierge aidant, cette poétique et religieuse peinture prêchera à plusieurs bonnes âmes, sinon l'esprit de mortification du bienheureux Salaün, du moins son esprit de simplicité et sa tendre dévotion envers la divine Marie .... et il termine en répétant, avec une joie que l'on devine, les paroles de Salaün : Ave Maria, Salaün a zeppre Bara ; o Maria, o ! o ! o ! o ! o ! o ! Maria ». Tous les vitraux du chemin de croix ont été faits pendant son rectorat.

Au spirituel, même zèle infatigable. Déjà en 1860 il pense faire couronner Notre-Dame : il charge Monsieur de Courcy de s'enquérir à Rome des démarches nécessaires pour obtenir du pape la faveur désirée. Il affilie son église à N. D. de Lorette.

Il s'inquiète de savoir si les nombreuses indulgences accordées à la collégiale par les Souverains Pontifes ne sont pas périmées par suite des profanations de la Révolution. Les vicaires généraux le rassurent à ce sujet ; mais il ne s'en tient pas à leur appréciation, et pour être plus certain, il prie Monsieur de Courcy de provoquer une réponse de Rome.

Pendant la guerre de 1870-1871, Monsieur La Haye note dans son journal que chaque jour des caravanes pieuses viennent au sanctuaire demander à la Sainte Vierge la fin de si rudes épreuves. Aussi, en 1873, organise-t-il un grand pélerinage de prières et d'actions de grâces au Folgoat. Quarante mille hommes, soixante-dix paroisses représentées par croix et bannières assistèrent à cette fête présidée par Monseigneur l'Evêque de Quimper et de Léon. C'est à cette occasion que fut composé par Monsieur Guillou, recteur de Penmarc'h, le beau cantique si entraînant et si émouvant que l'on chante encore : Patronez dous ar Folgoat.

Ce fut pendant le rectorat de Monsieur La Haye que les conférences de Saint-Vincent de Paul et les patronages prirent l'habitude de venir chaque année en pélerinage aux pieds de N.-D. du Folgoat.

Le 4 Mars 1882, on achevait de confectionner la voûte détruite par l'incendie de 1708. Ce fut le dernier travail entrepris par Monsieur La Haye. Aussi pouvait-il écrire avec une légitime fierté dans son journal à la date du 5 Août : « En 1859, quelques mois après mon arrivée dans cette paroisse, je promenais les yeux en chaire et devant mes paroissiens, depuis le sol en terre glaise jusqu'au lambris en bois sans peinture et déjà en lambeaux, depuis une espèce d'entonnoir qui avait nom chaire à prêcher jusqu'à des murs couverts de moisissures et à des fenêtres à meneaux splendides mais reliés entre eux par quelque chose qu'il fallait beaucoup de bonne volonté pour nommer des vitraux ou même des verres ; et, en les priant de m'aider de leurs riches désirs, je m'engageais devant eux à mettre un peu d'ordre à tout cela. Notre douce et bonne daine du Folgoat a vu de bon œil mes intentions et m'a procuré et la force, et les hommes, et lés ressources indispensables pour venir à bout de ce vaste dessein. A elle et à elle seule tout l'honneur, comme à Dieu toute la gloire ! Et je puis dire avec Siméon contemplant le Messie dans ses bras : Nunc dimittis servum tuum in pace ... désormais je puis aller me reposer avec les vétérans du sacerdoce ».

Le 17 Septembre 1882, Monsieur La Haye fit ses adieux à ses paroissiens et se retira à la maison de repos Saint Joseph de Saint-Pol-de-Léon.

Il fut remplacé par Monsieur Couloigner qui fut recteur de 1882 à 1892. Monsieur Couloigner restaura la rosace du sud et l'ancienne maison des pélerins, le beau monument gothique qui se trouve vis-à-vis de la façade méridionale de l'église, et il en fit son presbytère. Il s'occupa très activement de développer la dévotion à Notre-Dame du Folgoat et les pélerinages. Pour le seconder, il obtint de l'Evêque un vicaire, Monsieur Maguet, le recteur actuel de Ploudaniel, qui pendant près de vingt ans fut son collaborateur intelligent et dévoué et celui de son successeur dans dans cette tâche. Avec l'aide de Monseigneur Roull, protonotaire apostolique, curé-archiprêtre de Saint-Louis de Brest, qui était alors principal du collège de Lesneven, ils organisèrent en 1886 un grand pélerinage et réunirent aux pieds de Notre-Dame plus de 40.000 pélerins et 80 processions.

Deux ans après, le pape Léon XIII accorda à Monseigneur Lamarche l'autorisation de couronner la Vierge du Folgoat. La fête fut plus brillante encore que celle de 1886. On évalua à 60.000 le nombre des pélerins qui y prirent part. Cinq évêques entouraient le cardinal Place, archevêque de Rennes, délégué par le pape pour couronner la Sainte-Vierge, et Monseigneur Lamarche, évêque de Quimper ; ce furent : Monseigneur Laouénan, archevêque de Pondichéry ; Monseigneur Freppel, évêque d'Angers, député de la circonscription ; Monseigneur Bougaud, évêque de Laval ; Monseigneur Bécel, évêque de Vannes ; Monseigneur Trégaro, évêque de Séez.

Monseigneur Freppel prononce un panégyrique très éloquent de N.-D. du Folgoat.

Monsieur Cuillandre, recteur de 1892 à 1900, fit placer sur les socles de la façade méridionale la plupart des statues que l'on y voit et qu'il trouva abandonnées à terre ou même enfouies. Il fit les stalles du chœur. Il érigea la belle statue de Monseigneur Freppel, dominée par la statue de la Sainte Vierge, qui se trouve près du presbytère. Enfin il établit définitivement le pélerinage du 8 Septembre qui attire chaque année un nombre de plus en plus grand de pélerins.

Monsieur Le Gall (1900-1911) continua la restauration extérieure de l'église; il multiplia les manifestations pieuses, les pélerinages d'enfants, de conscrits, de mères chrétiennes, et propagea le culte du Folgoat avec une ardeur à laquelle tous rendent hommage.

Monsieur Breton n'eut que le temps de se faire aimer pendant les six mois qu'il passa au Folgoat, et regretter après son départ.

Monsieur Le Pape, le recteur actuel suit les traces de ses devanciers et dépense toutes ses forces à développer la piété de ses paroissiens et des pélerins. En 1913, il organisa un Congrès très brillant pour fêter le vingt-cinquième anniversaire du couronnement : les séances d'études où l'on entendit des théologiens, des poètes, des artistes, des savants célébrer les louanges de Marie ; les réunions de piété où l'on vit accourir des foules nombreuses de pieux fidèles, manifestèrent la vitalité du culte de N.-D. du Folgoat. La grande cérémonie de clôture fut présidée par N.N. S.S. Dubourg, archevêque de Rennes ; Pichon, archevêque de Cabasa, coadjuteur de S. G. Monseigneur l'archevêque de Port-au-Prince ; Rouard, évêque de Nantes ; Morelle, évêque de Saint-Brieuc ; Duparc, évêque de Quimper.

Monseigneur Gouraud, évêque de Vannes, exposa avec une grande éloquence « la Mission Mariale de la Bretagne ».

Pendant la guerre, les pèlerinages de supplication et d'espérance furent nombreux ; les pèlerins venaient individuellement ou en groupes : les familles pour recommander à Nôtre-Dame la vie de leurs chefs et de leurs enfants ; les veuves, les mères et les orphelins pour pleurer les disparus et demander à la Vierge de Pitié de les consoler, les conscrits pour se mettre sous la protection de la Reine des armées et entendre les exhortations de leur évêque ; tous pour invoquer le Dieu de toute justice par l'intercession de sa Divine Mère, en faveur de la Patrie.

Qu'il fut beau et émouvant le pèlerinage de 1919. La guerre était finie : cette fois, c'était un pèlerinage de reconnaissance et d'actions de grâces. Les anciens soldats qui avaient échappé au carnage furent particulièrement nombreux : un grand courant de foi, d'espérance et de joie parcourait tous les rangs. Marie, reine de la France, fut acclamée par trente mille pélerins et 80 processions.

Monsieur Le Pape a fait construire sur le champ du couronnement une chapelle gothique qui n'est pas encore achevée, et où l'on célèbre les offices en présence de la foule le jour du 8 Septembre.

Puisse-t-il réaliser ses vœux : développer toujours davantage la piété envers N.-D. du Folgoat dans sa paroisse et dans le diocèse, et recevoir un jour pour son église le titre de Collégiale ad honorem et la dignité de basilique que réclament le passé du Folgoat et la beauté du sanctuaire.

(A. Guillermit).

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