Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LE FOLGOAT PENDANT ET APRÈS LA RÉVOLUTION.

  Retour page d'accueil       Retour page "Ville de Folgoat"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

La Révolution éclata en 1789 et bientôt s'ouvrit la persécution, à l'occasion de la vente des biens d'Eglise et de la Constitution Civile du Clergé. Les couvents, domaines des églises et des abbayes, furent vendus à l'encan, les religieux chassés de leurs couvents, les évêques et les prêtres non jureurs poursuivis et traqués par la haine farouche de leurs adversaires. La chapelle du Folgoat ne fut pas épargnée : elle fut fermée le 16 Novembre 1790 ; les vases sacrés et toute l'argenterie, dons de la piété des fidèles, furent saisis et expédiés à la Monnaie à Nantes pour y être fondus, le 14 Juillet 1791 : un saint ciboire, un calice et sa patène en or, divers calices et patènes en argent, des burettes avec leurs plateaux, un magnifique ostensoir soutenu par des chérubins, un bénitier et son aspersoir, une grande croix, des encensoirs, six chandeliers, une lampe et des boîtes à reliques, une statue de la Sainte Vierge et la représentation de son église du Folgoat, le tout en argent et d'un travail achevé. Qu'il est regrettable que nous ne puissions plus contempler ces merveilleux trésors dont la piété de nos rois, de nos ducs et de nos seigneurs avaient enrichi le sanctuaire de Notre-Dame !

En 1791, on vendit l'hôtel des pélerins, l'hôtel de la reine Anne, l'écu de France et tout l'enclos de la collégiale.

En 1792, on brisa les six cloches, dont la plus grande pesait 9000 livres et la seconde 5000. Le 10 Août de la même année, on vendit la chapelle elle-même 11.000 livres à un étranger fanatique qui paya 900 livres pour faire disparaître les statues et les écussons. On martela les écussons, on brisa les statues : c'est ainsi que les misérables révolutionnaires entendaient la liberté du culte et le respect de toutes les croyances ; c'est ainsi que pour assouvir leur haine contre la religion, ils détruisaient des chefs-d'oeuvre de sculpture et faisaient au monument déjà bien mutilé par l'incendie des dégâts irréparables.

En 1794, un fripier de Brest, Anquetil, devint acquéreur de la chapelle ; elle servit successivement de caserne, de grange, de magasin, d'écurie, elle servit même dans les jours les plus néfastes de la Révolution, de temple à la déesse Raison (Corre).

Une statue pourtant, la plus précieuse de toutes à la piété des fidèles, celle de la Vierge miraculeuse avait échappé à la destruction : un pieux paysan avait pu la dérober au marteau des profanateurs.

Dès que la liberté du culte eut été rétablie, les habitants du Folgoat et les pieux fidèles des environs prirent l'habitude de venir vénérer la statue dans sa maison. L'église restait fermée et elle le resta jusqu'en 1808. Anquetil multipliait les démarches auprès de l'administration préfectorale et au Ministère pour obtenir l'autorisation d'y faire célébrer le culte ; il invoquait, à l'appui de sa demande, le désir des pieux fidèles et des pélerins : il se proposait sans doute d'en tirer du bénéfice et de s'attribuer les offrandes. Mais l'évêque de Quimper qui savait les sentiments de cet ancien profanateur et ne pouvait avoir confiance dans sa piété de circonstance, faisait des démarches en sens opposé. (Les Archives de l'Evêché conservent leurs lettres).

L'hospice de Lesneven que la Révolution avait dépouillé de ses revenus, demandait avec instance que la statue lui fût attribuée, afin que les offrandes aidassent à l'entretien des pauvres.

Ces démarches restèrent sans succès.

En 1808, Anquetil, toujours propriétaire de la chapelle, consentit à la louer à bail aux habitants du Folgoat ; ils y transportèrent solennellement la statue avec quelle joie, on le devine ! le 8 Septembre, jour de la Nativité de la Sainte Vierge.

Deux ans après, en 1810, Anquetil annonça publiquement qu'il allait démolir la chapelle et en vendre les pierres, si on ne lui donnait pas immédiatement 10.000 francs. Sans doute avait-il essayé plusieurs fois de la vendre aux fidèles ; sans doute aussi ceux-ci répugnaient-il à verser dans les mains de ce misérable le prix de son forfait. Cette fois, la menace dut leur sembler sérieuse, et pour la conserver, douze particuliers [Note : Voici les noms de ces généreux donateurs : Anne et François Le Gall ; Hervé Le Goff ; Marie-Anne André ; Guillaume Loaëc ; Jean Arzur ; Jean Coucous ; Jean Gac : Yves Laot : Guillaume Kerbrat de Coatjunval et Gabriel Abjean] se cotisèrent et apportèrent la somme demandée : le 25 août 1810, le contrat d'acquisition fut signé.

La vie religieuse reprit au sanctuaire du Folgoat ; elle reprit surtout quand fut réalisé, en 1829, le désir si cher au cœur de Goulven Le Melloc. Par ordonnance du 23 août, Charles X transférait au hameau du Folgoat le chef-lieu de la succursale de Guicquelleau, canton de Lesneven.

(A. Guillermit).

 © Copyright - Tous droits réservés.