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CHATEAU DE NANTES

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MANDEMENT DU DUC FRANÇOIS II POUR LA RECONSTRUCTION DU CHATEAU DE NANTES (1466).

On attribue assez généralement à Gui de Thouars la construction du château de Nantes, appelé la Tour-Neuve sur la foi d'une charte de 1207 qui parle, non d'un château, mais d'une douve (doha) que ce prince fit creuser sur le fief des chanoines et le verger de l'évêque. Cet acte a pour objet de dédommager le prélat du terrain qu'on lui a pris, par l'octroi d'une rente de sept livres, sur certain revenu du duc à Nantes (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 809 ; Travers, Histoire de Nantes, t. I).

Plan de la ville et du château de Nantes

D'un fossé à un château, il y a quelque distance. Mais, dit-on, ce fossé était précisément celui du château. Supposition toute gratuite, puisque dans l'acte allégué rien n'indique suffisamment la situation de la douve. Supposition erronée, puis-je ajouter car j'ai retrouvé, dans les débris des archives capitulaires, un autre acte de Gui de Thouars, de l'an 1207, ou ce prince assigne aux chanoines une rente de quatorze livres, en dédommagement du terrain pris dans leur fief pour établir cette même douve ; ici la situation de ce fossé est indiquée ; l'on dit qu'il avait été creusé en dehors des murs, du côté de Saint-Clément (occasione dohae quoe facta est extra muros versus Sanctum Clementem) : indication qui ne peut s'adapter en aucune façon à la position du château de Nantes. D'ailleurs, ne serait-il pas vraiment admirable que le duc, établissant un fossé pour défendre une nouvelle et importante forteresse qu'il vient de faire construira, ne dît pas un mot de cette forteresse même, et exprimât au contraire que le fossé a été creusé en dehors des murs, ce qui indique naturellement l'enceinte ordinaire de la cité, non pas un château ? C'est pourtant à cause de ce seul acte de 1207, publié dans D. Morice, que l'on a fait de Gui de Thouars le premier fondateur du château de Nantes. Hypothèse détruite par ce qu'on vient de dire.

Je préfère beaucoup, quant à moi, voir dans le château actuel ou dans la Tour-Neuve, ce qui est la même chose, l'héritière ou, si l'on veut, le développement de cette maîtresse tour (turris principalis) qu'Alain Barbetotte fit reconstruire en 937, et où il se logea (Dom Morice, Preuves, I, 146). Mais pour éclaircir cette opinion et montrer qu'elle a au moins plus de fondement que l'autre, il serait nécessaire d'entrer dans quelques détails sur les enceintes et châteaux de la ville de Nantes avant le XIIIème siècle, ce qui nous mènerait trop loin pour le moment.

Quelques écrivains, entre autres Ogée et Mellinet, ont dit qu'avant de prendre le nom de la Tour-Neuve, le château de Nantes avait porté celui de l'Hermine. Je ne connais rien absolument qui justifie cette assertion, et n'ai jamais vu cette dernière appellation appliquée qu'au château de Vannes. Quant au nom de la Tour-Neuve, qui appartient bien légitimement au château de Nantes, peut-être ai-je mal cherché, mais je ne l'ai point trouvé écrit dans les actes avant le XIVème siècle. Le Trésor des chartes des ducs de Bretagne contient un inventaire, rédigé en 1303, des espèces d'or et d'argent « qui estaent en la Tour Nouve de Nantes, » et dans l'état général des trésors dû duc Jean II, dressé après sa mort, en 1306, « les biens qui furent trovez en la Tour Nouve de Nantes », forment un chapitre considérable (Dom Morice, Preuves, I, 1201). Ce sont là les deux plus anciennes mentions du nom que je me souvienne d'avoir vues.

Voir aussi   Ville de Nantes "Notice historique sur le château de Nantes du IVème au Xème siècle

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Voir aussi   Ville de Nantes "Notice historique sur le château de Nantes au XIVème siècle

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Dans la seconde moitié du XIVème siècle, le duc Jean IV fit à la Tour-Neuve quelques réparations et augmentations. Les historiens de Nantes, à la vérité, n'en parlent pas ; mais je n'en trouve pas moins la trace dans deux titres du Trésor des chartes de Bretagne, dont le premier (sous la cote Q. F. 18) est ainsi conçu :

Sachent touz que je Guillaume de Soudé, tresaurier de Bretaigne, ay eu et receu de sire Thomas de Melborne, receveur general de Bretaigne, la somme de tres mille quatre vignz quinze escuz en monnoye, en ce comptez sexante et quinze escuz baillez à Jehan Rebours pat Geffroy Le Roy, pour emploier ès ouvres de la Tour Nouve de Nantes, de la quelle somme je me tiens à bien paié et l'an quite. Et auxi sont en ce comptez quarante et seix escuz baillez à Guillaume Hurtaut pour faire la mise de l'oustel, dont il me bailla quarante. Donné tesmoign mon signet, le XXème jour d'octonbre, l'an mil trois cenz sexante et sept. (Signé) GUILLAUME CHAUVIN.

L’autre pièce, cotée E. E. 15, et datée du 3 janvier 1381 ou, suivant notre mode actuel de compter, 1382, est un acte par lequel « Monsour Pierres Garnier presbtre … vent à très noble et puissant prince Monsour Jehan duc de Bretaigne... une meson o tout son fons, yssues et appartenances, sise en la ville de Nantes, entre la doue du chastel de la Tour Neuve d’un costé, et le cimetére de chés les Frères Preschours de Nantes et un herau où a fambray près dudit cimetère, une ruele ou venelle entre dous, d'autre, et férante d’un chieff (ladite maison) à l'essue du pont dudit chastel de la Tour Neuve, et d'autre ès murs de la ville de Nantes ; pour le pris de cinquante francs d'or nez et quites à la main dudit Monsour Pierres, etc. ». Ce débornement très-précis montre, ce semble, que la face du château tournée vers la ville était, en 1382, moins avancée vers l'ouest que de nos jours ; et ce fut sans doute pour donner à la Tour-Neuve plus d'extension de ce côté que Jean IV acquit la maison dont il est cas.

Nota : LA PROVISION DE L'HÔTEL DU DUC DE BRETAGNE EN 1366. — « Ventre Saint-Gris ! disait à la vue du château de Nantes le souverain le plus populaire qu'ait eu la France, ventre Saint-Gris ! les ducs de Bretagne n'étaient point de petits compagnons ». Henri IV eût ajouté sans doute que le train de leur maison n'était point une petite affaire, s'il avait eu connaissance de la pièce suivante, par laquelle le duc Jean IV mandait, en 1366, à son receveur de Quimper de lui faire divers envois de bétail, de volaille, de poisson et de gibier pour la provision de l'hôtel ducal. « DE PAR LE DUC. Nostre receveur de Kemper Corantin, nous vous mandons et commandons estroitement que dedenz vignt jours après la Penthecoste prouche à venir, vous nous envoiez à Nantes 3,500 chapons, poles (poules) et poucins [Note : Une autre pièce relative au même sujet détaille cette somme de 3,500, en 500 chapons, 1,000 poules, et 2,000 poussins], 500 oaes (oies), 1,000 chevreaux, 80 poers (porcs) vifs et 20 salez, 200 chatriz (moutons), trois miliers de merluz, un milier et demé de congres salez, mil juliennes salées, cinq miliers de oufs (oeufs), 3,000 livres de chandelle de sef (suif), et le plus que pourrez de hérons. Et le pris que ils cousteront, et les coustages de les garder et à les nous envoier vous seront allouez en voz comptes. Si gardez que en ce n'ait faute, sur peine d'aquerre nostre male grace à jamès, et estre puni en tel manière que ce soit example à touz noz autres officiers de se garder de nous désobéir ; mandant à noz sergenz et autres subgectz à ce faire vous obéir. Donné à Sucenio, souz nostre signet, le XXe jour de may, l'an mil IIIc sexante et seix. Par le Duc, presenz Monsr. Jahan Basset et Melborne, (signé) TAILLANDIER ». Original en parchemin, scellé du signet du Duc, en cire rouge. En lisant ce détail, en songeant que ce n'était encore là qu'une partie des provisions de l'hôtel ducal, puisqu'il n'y est point question, par exemple, du gros bétail, qui se tirait apparemment de Nantes même, on se reporte involontairement aux menus de ces galas pantagruéliques que nous fournissent de temps en temps les journaux de Londres, comme pour prouver, on le croirait, qu'il n'est point de borne assignable à la capacité d'un estomac britannique. Jean IV était en effet un prince de moeurs anglaises, fort ami des Anglais, et il s'agissait en cette circonstance de traiter des Anglais, savoir, la suite qui ramenait en Bretagne la duchesse, femme de Jean IV et fille du roi d'Angleterre, Edouard III. Mais si nos bons voisins les insulaires mangent, ils boivent d'autant, et l'on sait comme ils sont friands de nos vins de Bordeaux. Leur hôte se mit donc en mesure d'arroser largement leurs gosiers de cette liqueur favorite ; la pièce suivante en fait foi : « Je Jahan Basset, maistre d'ostel Monseigneur de Bretaigne, congnois avoir eu et receu de Jahan de la Rueneuve, recevour de Kemper-Corentin, pour mondit seigneur, la somme de 740 escuz d'or, par paiamantz fait par ledit Jahan, par mon commandement, pour certaines garnisons (provisions) achastées à Kemper-Corentin pour venir à Nantes, pour la venue Madamme de Bretaigne : assavoir est, pour la vante de 22 tonelx de vin de Gascoingne, que Robin, bouteuiller, achasta pour le pris de 30 escuz chascun tonel, 660 escuz ; et pour certaine quantité de cire que Thomelin, chandelier, achasta, 50 escuz ; et à Robin Ysac, par mondit commandement, 30 escuz. De laquele somme de 740 escuz d'or je me tiens, oudit nom, à bien et loyalment paié, et l'in (l'en) cleme quite et delivre. Donné, tesmoign mon sel, le XVIe jour du mois de may, en l'an mil IIIc sexante et six ». — Original en parchemin, scellé. Les deux documents dont on vient de lire le texte sont aujourd'hui conservés dans le Trésor des Chartes de Bretagne, sous la cote S. A. 26. (A. L. B.).

Plan du château de Nantes

En peut-on conclure, toutefois, que l'entrée actuelle du château et la façade ouest sont précisément l'oeuvre de Jean IV ? J'aurais de la peine à l'admettre. Car, abstraction faite des bastions et des courtines de Mercœur, les caractères architectoniques, combinés avec quelques rares indications fournies par l'histoire, ne permettent guère d'attribuer ce qui reste du château de Nantes qu'aux temps du duc François II et de la duchesse Anne. Malheureusement, on le sait, sûr ce qui regarde l'étendue, la suite et le progrès des constructions accomplies sous ces deux règnes, nous sommes privés de tout détail, de tout renseignement circonstancié. Les archives de la Chambre des Comptes de Nantes auraient eu autrefois, sans aucun doute, de quoi satisfaire amplement en ce point notre curiosité. Mais la commission des préposés au triage, en faisant anéantir, pendant la Révolution, les comptes des trésoriers, leurs pièces justificatives et en général toute la comptabilité ancienne de nos ducs, nous a par là même enlevé cette première et abondante source d'informations.

Peut-être néanmoins ne doit-on pas désespérer de rencontrer encore, ça et là, quelques documents capables de combler, au moins en partie, cette fâcheuse lacune. Telle est, par exemple, la pièce qu'on va lire et qui donne la date exacte du commencement des travaux exécutés au château par ordre du duc François II. Le texte de ce mandement nous a été conservé par le registre de la chancellerie de Bretagne de l'an 1466, où il existe aux fol. 125 verso, 126 recto-verso. Il est ainsi conçu :

FRANCOIS etc. à touz ceulx qui ces presentes lettres verront salut. Comme pluseurs des chasteaulx et villes de nostre pais et duchié soient de present[en] decadence et soient besoigneux de reparacion ; ce que entendons et desirons de brieff réparer et faire mectre en bon estat, et soit ainsi que, entre autres places de nostredict duchié, nostre chastel de la Tour Neufve de Nantes, qui est l'un des lieux d'iceli ouquel nous et nostre tres chiere et tres amée seur et compaigne la Duchesse avons acoustumé faire et faezons le plus souvent residence, et lequel chastel est situé en l'une des plus principales et magnifiques villes de nostredict pais, soit si petitement logé et indigent de reparacion que souventes foiz advient, quant aucuns princes ou seigneurs viennent devers nous, [que] ne pouons ne nous est bonnement possible en iceli chastel les recevoir et loger ainsi honorablement et bien que faire le vouldrions, et lequel nostre chastel, pour lesdictes causes, avons volunté et grant desir de reparer et mectre en grant et bon appareil de logeis et fortifficacion, qui par ce mesmes pourra estre et tourner au bien, sceurté et defense de nostredict pais, et en iceli euvre mectre et faire mectre des deniers de noz revenues, jucques à parachevement de l'euvre d'iceli chastel.

SAVOIR FAISONS que nous, ce que dessus consideré, desirans à nostre entencion l'euvre et emparement de logeis et fortifficacion de nostredict chastel de la Tour Nefve (sic) estre en toute diligence encommencée et iceli estre continué et parfait jucques à parachevement, comme il est bien requis ; au jour d'uy, pour lesdictes causes et autres consideracions qui à ce nous ont meu et meuvent, avons voulu, deliberé et ordonné, et par ces presentes voulons, deliberons et ordonnons touz et chacun les deniers, tant de racbaz, soubz-rachaz, ventes, lodes et octrises, bris et peczois de mer, amendes extraordinaires de forfaitures et deliz autres que les ordinaires de noz cours et juridicions, escheuz et advenuz, ou qui ou temps à venir escherront et advendront, en quelque lieu et endroit que ce soit, es receptes de nostredict pais, depuis le premier jour de ce present moys d'octobre, soient mis, convertiz et emploiez à la reparacion, logeis, et emparement et fortifficacion de nostredict chastel de la Tour Nefve (sic), selon le devis qui de ce par nous, les gens de nostre Conseil et autres se cognoissans en celle matiere en sera fait. Lesquelz deniers voulons et ordonnons, depuis ledict temps jucques à acomplissement dudict euvre estre, par les recepveurs ordinaires de noz receptes et chacune, paiez, baillez et livrez à la main de nostre amé et féal Guillaume Geraut, lequel quant, à ce avons commis et ordonné recepveur general desdiz deniers et miseur d'iceli euvre. Ausquelz nos receveurs ordinaires et à chacun d'eulx mandons expressément les lui paier et bailler, et non ailleurs, sur paine de les perdre et d'en fournir et respondre du leur propre, par vertu de lettres closes, mandemens patens de nous obtenuz ou autres quelzconques ; fors en tant que s'aucuns dons desdictes choses ou d'aucunes d'icelles en estoint par nous faiz à de noz serviteurs ou autres, que lesdictes lettres et mandemens de nous obtenuz feussent et sont tout premier et avant que nozdiz receveurs ordinaires les prennent et receivent, et non autrement, expediez et veriffiez de noz amez et feaulx conseillers Guillaume Chauvin, chancelier de Bretaigne, et de Pierre Landoys, nostre tresorier general, lesqueulx assemblément avons par cesdictes presentes commis et commectons pour en faire et bailler les verifficacions qui seront par raison advisées et ordonnées.

SI DONNONS EN MANDEMENT à touz et chascun les receveurs ordinaires de nozdictes receptes et autres à qui de ce pourroit appartenir ceste nostre presente ordonnance tenir, entretenir, garder et observer, chascun, endroit soy, sans nul deffault, sur les peines dessurdictes. Et rapportant ces presentes on vidimus d'icelles, fait soubz le seel de l'une de noz cours, auquel voulons foy estre ajoustée comme à l'original, avecques les quictances dudict Guillaume Geraud, receveur et commis dessurdict, ce que paié lui auront des deniers yssans des choses et revenues dessurdictes, ou d'aucunes d’icelles, sera alloué et mis en clere descbarge à chacun d'eulx qui mestier en aura, par noz conseillers, les gens, de noz comptes, ausquelz mandons ainsi le faire. Car ainsi le voulons et nous plaist, non obstant quelzconques estez, ordonnances, mandemens, deffenses ou autres choses à ce contraires. Donné en nostre ville de Nantes le XIIème jour d'octobre, l’an mil IIIIc LXVI. Signé FRANCOYS. Par le Duc, de son commandement, G. RICHART.

Ce mandement fut scellé le 23 octobre suivant devant le chancelier de Bretagne, et l'on ne reste point longtemps sans agir, puisque, un mois plus tard, nous trouvons dans le même registre de la chancellerie, au fol. 156 recto, la mention suivante :

Mandement à Olivier Baud, tresorier des guerres, de bailler et délivrer à Guillaume Geraut, receveur de Nantes et miseur des euvres et reparacions du boulevart que ou fait au chasteau dudict lieu, la somme de IIc livres monnoye, restante de mil livres qui luy estoint couchées en l'estat de son office pour emploier au portal de Brest, et dont en a poié VIIIc livres, affin que ledict, Geraut, miseur surdict, puisse assembler des attraiz et matieres, pour icelle euvre, etc. Daté le XXVje jour de novembre LXVI. (Signé) MILET.

Les travaux durait être poussés activement. Ils se poursuivaient encore onze ans plus tard, puisque dans le registre de chancellerie de l'an 1477, on trouve cette mention, au fol. 9 verso :

Mandement aux gens des comptes de allouer et passer en descharge à Guillaume Gerault les sommes et chascune qui enssuivent, et pour les causes cy après declerées, savoir : Pour ses gaiges d'un an qui finira au premier jour de mars prochain venant, IIc livres... Pour les gaiges du conterolle (contrôleur) des repparacions du chasteau, pour ledict an, C livres.... Item les mises que ledict Gerault apparoistra par les relacions dudict conterolle avoir faictes pour la faczon et couverture des cuisines faictes en l'ediffice neuff. etc.

Plan du château de Nantes

Cet édifice neuf, où l'on établissait les cuisines, ne peut être, ce semble, l'une des pièces de la fortification du château, mais bien le bâtiment même d'habitation, ce beau palais des ducs de Bretagne, en un mot, que l'on trouve à droite en entrant dans la première cour, et qui, d'après ce texte, devait être achevé, ou au moins construit en grande partie dès 1477.

Il n’est point de mon objet d’entrer dans de longues considérations sur l'ensemble du château de Nantes, tel qu'il est aujourd’hui. Seulement, après un examen attentif, je serais porté à attribuer au règne du duc François II le palais intérieur et la face extérieure tournée vers l'ouest, depuis l'ancienne tour des Espagnols jusqu'à celle qu'on a récemment exhumée de sous le bastion de Mercoeur, exclusivement ; au lieu que je rapporterais à la duchesse Anne la tour, du Fer-à-cheval et la grande courtine du sud avec ses deux tours. (A. Le Moyne de la Borderie).

Note : LISTE, par ordre chronologique d'un certain nombre d'officiers du Château de Nantes :
CAPITAINES DU CHÂTEAU.
1353. Guy de Rochefort.
1380. Amaury de Clisson.
1390. Olivier de Mauny.
1399. Gilles Delbiest.
1418. Tristan de la Lande.
1421 Bertrand de Dinan.
1436. Le sire de Châteaubriant.
1444. Louis de Guémené-Guingamp.
1450. Le comte de Richemont.
Jacques Bonamy, seigneur du Bois-Méchine.
1459. Henry de Villeblanche.
1460. Tanneguy du Châtel.
1473. Perot d'Aïdie, chambellan.
1484. François de Bretagne, seigneur d'Avaugour et de Clisson.
1486. Jean de Châlons, prince d'Orange.
1488. Jean de Rieux.
1489. Jean de Robien.
1400. Le sire d'Albret.
1491. Alain de Montménard et le sire de la Trimouille.
1495. Arthur l'Espervier de la Bouvardière, écuyer tranchant de la reine Anne.
1510. Jean de Montdragon.
1520. De Gournay.
1523. Louis du Boays, seigneur des Arpentilz.
1540. François du Puy du Four.
1549. Claude de Laval, seigneur du Bois-Dauphin et de Théligny.
1554. Mathurin de Jarze, écuyer, seigneur des Loges.
1579. De Gassion et du Cambout.
1582. Bardin.
1600. Mauléon, Carys et Saint-Remy.
1673. De Sevéré.
1695. D'Orvault.

LIEUTENANTS DU CHÂTEAU.
1448. Jean l'Abbé.
1450. Georges de l'Espervier, écuyer et chambellan.
1467. Corée.
1471. Regnaud de Biénéen.
1484. Guillaume Guillemet, maître d'hôtel.
1486. Gilles du Man, maître d'hôtel et Geoffroy Ruffier.
1488. René Chauvin, seigneur de la Muce.
1491. Pierre Daux, bailli des Montaignes, et Merlin de Cordebœuf.
1500. Charles de l'Espervier.
1540. René Haussart, seigneur de Boucillon.
1554. Jean de la Tour et Charles de la Touche, seigneur de Marigny.
1555. De Villay et le comte de Sançay.
1578. Honorat de Bueil de Fontaine.
1595. De Lussan.
1600. Du Cangey.
1616. De Baillon.
1631. De la Selle.
1650. Le marquis de Chalucet.
1669. Chartes-Marie Bonnin, comte de Montrevaux.
1704. De Mianne.

LIEUTENANTS DU ROI AU CHÂTEAU.
1457. René Rouaud.
1700. Le marquis de Sévigné.
1718. Colbert, comte de Croissy.
1721. Le comte de Menou père.
1751. Le comte de Menou fils.

MAJORS DU CHÂTEAU.
1670. Du Vignau, sergent-major.
1689. De Cheviré, sergent-major.
De la Gaille, aide-major.
1720. De Cheviré, major et du Clos, aide-major.
1746. De Livernière-Rouxeau, major.
Reinal, aide-major.
1770. Le marquis de Mussy, major.
1779. Bernard Jean de l'Isle de Goyon, major.

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