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NOTICE HISTORIQUE SUR LE CHATEAU DE NANTES (au XIVème siècle).

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Au commencement du XIVème siècle, le lundi d'après la saint Jean-Baptiste de l'année 1303, les seigneurs Alain de Maure, Jacques de Saint-Loup, Guillaume de Montauban, Regnaud du Chastel et Bertrand de Penmur éthient, en la présence du duc de Bretagne au Château de la tour Neuve, « auquel lieu ils trouvèrent grand nombre de bagues, joyaux, ustensilles et vaiselles d'or et d'argent » (Archives de Nantes, Trésor des Chartes de Bretagne).

Le duc Jean. II mourut à Lyon, le jeudi ès-octaves de la Saint-Martin d'hiver, de l'an 1305, léguant la couronne de Bretagne à son fils Arthur. L’évêqque de Nantes, Daniel Vigier, fit alors procéder, suivant son droit, à l'inventaire fidèle et à la description exacte, des effets laissés par le feu duc dans le Château de la tour Neuve. Voici le texte de cet inventaire :

« C'est l'inventoire des biens qui furent trouez en la tour Nouve de Nantes, emprès la mort Monseignour ; lequel inventoire fu feit par maistre Guillaume de Rochefort, lors trésorier de Saint-Brieuc, commissaire donné de l'evesque de Nantes, présent Monsour Thiebaut seignour de Rochefort, Monsour Thebaut de la Foillée, frère Geoffroy Broessin gardian de Nantes, Monsour Jacques de Saint-Lou chanoine dou Manx, Robert dou Change, e Gauvain le Lombart, le jour de vendredy après la ressurection notre seignour l'an de celui MCCCVI.

Premièrement ou segond sozain estage de la dite tour en une arche qui estaeit jouste l’uys, en VI granz saz, en parisiz e en tornois dobles e en mailles blanches fortes MMCCCCLX, liv. VI, den, etc.....

Item furent trouez en ladite tour Nouve de Nantes ou dit souzoein estage. Premièrement IX forciers, ou premier des queux estoient II copes d'argient dorées covertes, c'est assavoir la menour de II marz VI onces, et l'autre greignour de V mars II onces au marc de Trocès, etc.  … » (Dom Morice, Preuves, tome II).

Pour accompagner en Flandre Louis-le-Hutin, fils aîné de Philippe-le-Bel, Jean III, duc de Bretagne, partit en 1315 de sa bonne ville de Nantes, avec une suite nombreuse de barons et de chevaliers. Afin de subvenir aux frais du voyage, le duc prit au Château de la tour Neuve, le 17 juillet, à condition de le rendre à son retour, de l'argent, qui appartenait aux exécuteurs du testament de Jean II.

Jean III, duc de Bretagne, décédé en Normandie le 30 avril 1341, avait choisi pour exécuteurs testamentaires Guillaume de Rogé, varlet ; Eon de Rogé, maître de scholastique de Nantes ; Jehan, seigneur de Derval, chevalier ; et Philippe du Chasteau, doyen du chapitre. Ceux-ci firent ouvrir, le 15 juin suivant, un coffre fort que Jean Benniband, curé d'Abbaretz, trésorier du duc de Bretagne, avait déposé dans la sacristie de l'église cathédrale, après l'avoir fait enlever de la tour Neuve. On y trouva : en espèces d'or, 1.670 doubles d'or de 60s pièce ; 911 écus de 20s;  346 pavillons de 30s ; 162 lions de 25s, 1.087 royaux de 22s 6s ; 53 florins de Florence ; 21 parisis de 25s ; 13 couronnes de 40s ; 11 agnelles de 14s 7s ; 1 once ; 15 sterlings et demi d'or (Travers, Histoire de Nantes, tome I).

La guerre des deux Jeanne, qui, en se confondant avec la guerre de cent ans, mit aux prises la France et l'Angleterre, désolait toujours le pays de Bretagne.

Nous sommes en 1355. Edouard, roi d'Angleterre, se présente devant Nantes pour y assiéger le duc de Normandie. Les parties signent une trève, que les Anglais ne vont pas tarder à rompre.

Le mardi gras, dans la nuit du 17 au 18 février, Guy de Rochefort, capitaine du château pour Charles de Blois, était en ville, ainsi qu'une partie de la garnison. Cinquante-deux soldats anglais, qui parcouraient en ce moment le territoire, s'aperçurent que la garde du Château était plus occupée à se divertir qu'à veiller sur les remparts. Ils résolurent alors de tenter un coup de main hardi. S'emparer des barques amarrées au rivage, escalader les murs du Château et en chasser la garnison, fut pour eux l'affaire de quelques instants. Mais ils ne devaient pas garder longtemps cette place qu'ils venaient de prendre par surprise. Guy de Rochefort, guerrier plein d'intrépidité et de bravoure, assemble en toute hâte les habitants et court au Château. Une heure après, la tour Neuve était en son pouvoir. Tous les Anglais furent tués ou faits prisonniers, sans qu'il en échappât, un seul pour aller annoncer à leurs frères d'armes la nouvelle de cette défaite (Dom Morice, Histoire de Bretagne, tome I, livre VII, p. 286).

Le 14 novembre 1379, nous trouvons encore aux partes de Nantes l'armée anglaise, commandée par le comte de Buckingham. Cette armée était venue à la sollicitation et sous la conduite de Jean IV, pour l'aider à reconquérir son duché.

Mais la ville et le Château sont défendus par de braves et habiles capitaines, tels que Jean le Barrois des Barres, Jean de Chasteau-Morant, Guillaume Leet et le sire de Clisson. Ils battent en plusieurs rencontres l'armée ennemie, dont ils surveillent avec soin les mouvements et la forcent à lever le siège le 14 janvier 1380. Le comte de Buckingham voulut se venger de cet échec et planter le drapeau anglais sur les remparts de la tour Neuve. Il assiégea Nantes une seconde fois et resta sous les murs de la place depuis la Toussaint de l'an 1380 jusqu'au lendemain de la fête des rois, 7 janvier 1381. Ne pouvant triompher de l'énergique résistance des habitants, le comte de Buckingham battit en retraite et répandit dans les campagnes environnantes le deuil et la désolation.

Jean IV ne put triompher par la force. Il entama alors des négociations avec le roi de France et signa le traité de Guérande. Puis il entra à Nantes aux acclamations du peuple.

Dans la seconde moitié du XIVème siècle, Jean IV fit à la tour Neuve quelques réparations et augmentations. Nous en trouvons la trace dans deux titres du Trésor des Chartes de Bretagne, dont le premier, à la date de 1367, est ainsi conçu :

« Sachent touz que je Guillaume de Soudé, trésaurier de Bretaigne, ay eu et receu de sire Thomas de Melborne, receveur général de Bretaigne, la somme de tres mille quatre vignz quinze escuz en monnoye, en ce comptez sexante et quinze escuz baillez à Jehan Rebours par Geoffroy le Roy, pour emploier ès-ouvres de la tour Nouve de Nantes ; de laquelle somme je me tiens à bien paié et l’an quite. Et auxi sont en ce comptez quarante et seix escuz baillez à Guillaume Hurtaut pour faire la mise de l’oustel, dont il me bailla quarante. Donné tesmoign mon signet, le XXème jour d'octonbre, l'an mil trois cent sexante et sept » (Archives de Nantes, Trésor des Chartes de Bretagne, cote Q. F., 18).

Le second titre, daté du 3 janvier 1382, est un acte par lequel « Monsour Pierre Garnier, presbtre, vent à très noble et très puissant prince, Monsour Jahan, duc de Bretaigne...... une meson o tout son fons, yssues et appartenances ; sise en la ville de Nantes, entre la doue du Chastel de la tour Neuve, d'un costé, et le cimetière de chès les Frères preschours de Nantes, un herau où a fambray près dudit cimetière, une ruete ou venelle entre dous, d'autre, et férante d'un chieff à l’essue du pont dudit Chastel de la tour Neuve, et d'autre ès murs de la ville de Nantes ; pour le prix de 50 francs d'or nez et quittes à la main dudit Monsour Pierres » (Archives de Nantes, Trésor des Chartes de Bretagne, côte E. E., 15).

Le 21 octobre 1385, Jean IV, duc de Bretagne comte de Montfort et de Richemont, fit son, testament au Château de la tour Neuve, devant Me Richard Clic, chantre de Nantes; Robert Brochereut, sénéchal, et Henri le Grant, secrétaire.

Le duc nomma pour ses exécuteurs testamentaires « ses très bien amez conseillers RR. PP. en Dieu, les évêques de Dol, de Rennes et de Vennes, et ses très bien amez et féaux cousins le sire de Laval, le vicomte de Rohan, le sire de Malestroit et bien amez et féaux écuyers Jehan du Fou et Antoine de la Rays, ès mains desquels il transporta dez maintenant la saisine de ses biens meubles, pour l'exécution de son dit testament et leur pria et à chascun d'eulx qu'ils veillent se charger de son exécution, et voulut que trois d'eulx puissent proceder en son exécution, nonobstant le refus ou absence des autres, desquels il voulut que ledit Antoine fut le tiers » (Dom Morice, Histoire de Bretagne).

Le 13 août 1387, Jeanne de Navarre, troisième épouse de Jean IV, accoucha à Nantes d'une princesse, qui reçut le prénom de Jeanne, et qui fut baptisée dans la chapelle de la tour Neuve, par Henry, évêque de Vannes (Dom Morice, Histoire de Bretagne, tome I, livre VIII, page 402).

Le 19 décembre suivant, il y avait dans la grande salle du Château une nombreuse assemblée de notables. Voici à quelle occasion.

Jean IV s'était emparé par trahison de la personne d'Olivier de Clisson, son ami d'enfance et son compagnon d'armes, dont il avait oublié les services. Rendu à la liberté, Clisson n'avait pu recouvrer ses domaines. Le roi de France envoya alors une ambassade au duc de Bretagne pour l'engager à lever l'interdit qu'il maintenait sur les biens du connétable. Le 19 décembre, Jean IV réunit au Château de la tour Neuve l'évêque de Vannes, Laurent Coupegorge et le chantre de Nantes, qui composaient son conseil. Il convoqua en outre une foule de seigneurs, parmi lesquels on distinguait les sires de Montfort, de Châteaubriant, de Laval, de Trelever, d'Oudon, d'Ancenis, du Bochet et de Tréal. Devant cette noble assistance, le duc de Bretagne déclara hautement qu'il accédait à la demande du roi de France, mais qu'il ne prétendait pas abandonner des droits qu'il ne tenait que de Dieu et de son épée.

Au mois de juin 1394 on procéda à l'inventaire des lettres du duc Jean IV. Ces lettres, qui avaient été confiées à Henry le Grant, se trouvaient en la trésorerie de la tour Neuve.

En 1399, Gilles Delbiest fut nommé capitaine du Chateau en remplacement d'Olivier de Mauny.

Le 26 octobre 1399, Jean IV, étendu sur son lit de douleur, ajouta un codicille à son testament du 21 octobre 1385, et choisit pour exécuteurs « sa très chère et très amée compeigne la duchesse, son fils aisné le comte de Montfort, les évesques de Nantes et de Vennes, son bien amé cousin et féal le sire de Montauban, ses chevaliers Y. d'Aciné, son maistre d'hostel Gilles de Lesbiest, Me Yves Yrcouet, R. Brochereul, Y. Hillary ou deux d'eulx en l'absence des autres, en la compeignie de sa compeigne la duchesse » (Dom Morice, Preuves, tome II, colonne 699).

Le duc Jean IV, surnommé le Conquérant, mourut au Château de la tour Neuve, le 2 novembre 1399, entre quatre et cinq heures du matin, après avoir communié trois fois d'une manière édifiante pendant le cours de sa maladie.

Cette mort, précédée d'un tremblement de terre, répandit la consternation parmi le peuple, qui crut voir dans ce malheur an avertissement du ciel. On accusa le prieur de Josselin et un prêtre de Nantes d'avoir avancé la mort de Jean IV par des sortilèges. Le prêtre mourut dans les prisons de l'évêque et le prieur obtint son élargissement. On désigna aussi, mais moins ouvertement, comme la véritable coupable, Marguerite de Clisson, qui ne cachait pas sa haine pour Jean IV et qui avait des prétentions sur le duché de Bretagne.

(Charles Bougouin).

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