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NOTICE HISTORIQUE SUR LE CHATEAU DE NANTES (au XIXème siècle).

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En 1808, l'empereur vint à Nantes, et, dans le but d'être agréable aux habitants, il ordonna la continuation du quai Maillard, depuis la contrescarpe du Château jusqu'à Richebourg. Ce côté de la forteresse, qui était un des plus beaux et des plus imposants, subit alors un notable changement : les eaux de la Loire ne vinrent plus battre ses murailles, et ses escarpes se trouvèrent diminuées de six à sept mètres. Cette mesure montre le peu d'importance que l'empereur attachait à ces fortifications.

C'est au Château de Nantes que fut enfermée la duchesse de Berry, qui, trahie par Deutz, fut prise dans la maison des demoiselles du Guigny (rue haute du Château, n° 3). C'était le 7 novembre 1832 que se passait ce dernier épisode des guerres vendéennes.

L'atelier, qui se trouvait dans le bastion Mercœur au-dessus de l'escalier tournant, qui de l'intérieur du préau conduisait à la plate-forme, fut renversé en 1837 par un coup de vent.

En 1848, la porte de secours a été enlevée et l'ouverture murée. Trois créneaux y ont été pratiqués pour en défendre les approches. Le pont, par lequel on arrivait à cette porte, a été démoli en 1863.

On établit aussi en 1848, dans l'atelier des forges, la continuation du chemin de ronde, qui se trouvait interrompu depuis la construction de ce bâtiment, appuyé dans toute sa longueur sur le parapet de la fortification.

Le bastion Mercœur et la salle d'artifices construite sur sa plate-forme, furent démolis en 1853 pour l'élargissement du quai Maillard, où, depuis le passage du chemin de fer, un espace trop étroit était laissé à la circulation.

La ville avait demandé en 1850 la démolition du bastion Mercœur ; le Gouvernement y consentit, et le 30 juillet 1852, il donna l'ordre au génie militaire de la place, de dresser un plan des constructions qu'il faudrait édifier. On se conforma aux instructions du ministre de la guerre et on fit un projet, d'après lequel le bastion devait être démoli et la grande courtine continuée jusqu'à la douve. Le ministre des travaux publics se chargeait de la dépense évaluée à 38.000 fr.

Les travaux commencèrent en 1853, et la démolition du bastion. Mercœur amena la découverte d'une tour, dont l'existence était inconnue. Cette tour, reliée par la courtine à la tour de la Rivière, était enveloppée par les flancs du bastion, entourée et couverte de terre. On arrêta alors les travaux et on adressa une pétition au ministre de la guerre pour obtenir la conservation de cette tour. Le Gouvernement accéda à la demande de la ville, à la condition qu'elle paierait la somme de 12.000 fr., montant de la différence des frais. La ville réclama plusieurs fois, mais toujours sans succès. Enfin, le 5 avril 1854, elle vota les 12.000 fr. demandés, en manifestant le désir que le génie militaire s'adjoignit quelqu'un pour la restauration de cette tour. Les travaux furent menés activement et exécutés avec beaucoup de soin et de goût. Le rez-de-chaussée de cette nouvelle tour fut mis à la disposition de l'artillerie, pour servir d'atelier à fondre les balles.

Depuis l'établissement de la voie ferrée, le mur d'enceinte du parc aux projectiles se trouvait trop bas. On le démolit en 1852 et on établit à la place un mur plus élevé, avec une porte donnant sur le quai Maillard.

A la même époque, le rez-de-chaussée de la tour du Fer-à-Cheval, servant de magasin à poudre, à eu trois croisées et deux embrasures murées ; cinq embrasures furent également murées au premier étage. L'ancien tambour du rez-de-chaussée précité a été démoli et reconstruit sur le même emplacement. De cette dernière construction il est résulté un petit préau qui permet d'arriver à la croisée du pignon.

En 1854, on a démoli le vieux bâtiment de la charronnerie. Une salle d'artifices a été construite à peu près au milieu du terrain qu'occupait ce bâtiment : elle est entourée d'une claire-voie, dans laquelle deux entrées sont pratiquées.

Au mois de mars 1864, on commença la réparation de la tour du Fer-à-Cheval. La charpente était entièrement pourrie et le couronnement de la tour était brisé en plusieurs endroits. Son excellence le maréchal Randon, ministre de la guerre, avait proposé de faire restaurer la lucarne du côté de Richebourg et la façade de l'édifice, à condition que la ville payât un tiers de la dépense et le ministère de la maison de l'Empereur l'autre tiers. La ville n'ayant pas accepté cette combinaison, la toiture de la tour du Fer-à-Cheval fut seulement refaite comme elle était précédemment. Ces travaux furent exécutés sous la direction de l'artillerie.

Ainsi que nous l'avons annoncé dans la préface, nous allons terminer notre travail par une description sommaire des bâtiments qui composent le Château de Nantes, à l'époque où nous écrivons.

Le Château de Nantes a la forme d'un pentagone irrégulier. Le premier côté comprend la tour n° 9, du Pied-de-Biche et la tour n° 2, de la Boulangerie, entre lesquelles se trouve l'entrée du Château. Le rez-de-chaussée de la tour n° 9 sert de magasin d'emballage d'armes et le premier étage d'atelier de dérouillage. Au rez-de-chaussée de la tour de la Boulangerie sont les corps-de-garde, et aux étages supérieurs se trouvent les salles d'armes.

Le deuxième front s'étend de la tour n° 3, dite des Anglais ou des Jacobins, au bastion Mercœur, et, comprend le magnifique bâtiment à trois étages donnant sur la cour, qui, par la richesse de ses ornements et son état de conservation, est un des restes les plus remarquables de l'architecture du XVème siècle. Le rez-de-chaussée de la tour des Jacobins sert de cantine et le premier étage de logement pour les sous-officiers de la garnison. Les soldats occupent le premier et le second étage du grand bâtiment, dont le rez-de-chaussée sert de magasin.

Le troisième côté, tourné vers le fleuve, comprend le bastion Mercœur, la courtine de la Loire et la tour n° 4 de la Rivière. Le bastion Mercœur contient une salle bien voûtée, avec une fenêtre donnant sur la douve. La courtine est un chemin de ronde avec de riches machicoulis dans le style du XVème siècle. A l'extrémité de cette muraille, près de la tour de la Rivière, se trouve un petit pavillon avec des cheminées en briques et en ardoises. Depuis 1840, ce bâtiment est totalement affecté aux bureaux de la direction d'artillerie. Les deux chambres du fond, c'est-à-dire les cabinets du directeur et des officiers, étaient occupés avant cette époque par le contrôleur d'armes. La tour n° 4 sert, de logement : le rez-de-chaussée au concierge du Château et au contrôleur d'armes ; l'entresol au garde principal d'artillerie ; les étages supérieurs forment les appartements du colonel directeur.

Le quatrième front, tourné vers Richebourg, s'étend de la tour n° 4, de la Rivière, à la tour n° 5, dite du Fer-à-Cheval. Entre ces deux tours existe une belle courtine du XVIème siècle, ornée de croix de Lorraine en granit. Devant cette courtine se trouve le parc aux boulets, et derrière un grand bâtiment qui sert à emmagasiner le matériel de l'artillerie. Le rez-de-chaussée de la tour n° 5 sert de magasin à poudre et le premier étage de dépôt pour les munitions confectionnées.

Le cinquième côté, tourné vers le cours Saint-Pierre et la cathédrale, s'étend de la tour n° 5, du Fer-à-Cheval à la tour n° 9, du Pied-de-Biche, et comprend le Cavalier ou demi-bastion Saint-Pierre. Derrière ce bastion, se trouve un bâtiment, dont le rez-de-chaussée sert de logement aux employés d'artillerie ; le premier étage au garde du génie, et les étages supérieurs. au capitaine d'artillerie en résidence fixe au Château. L'atelier des forges occupe une partie du rez-de-chaussée de ce bâtiment.

Compté au nombre de nos places de guerre, le Château de Nantes peut encore rendre d'utiles services à la cité qu'il protége depuis si longtemps. Ses murs épais et solides sur leurs assises de granit, peuvent mettre à l'abri des troupes trop faibles pour résister en pleine campagne une armée ennemie, ou servir de dépôt aux munitions et aux engins de guerre destinés à armer les côtes de Bretagne.

La direction de l'artillerie comprend : un colonel directeur, un chef d'escadron sous-directeur, deux capitaines, trois gardes d'artillerie et un contrôleur d'armes. La cinquième batterie du cinquième régiment d'artillerie à pied compose actuellement la garnison du Château de Nantes.

Notre tâche est maintenant terminée. Avons-nous rempli dignement le but que nous nous étions proposé en commençant cet ouvrage ? Nous n'osons nous flatter d'un pareil succès ; il appartient ordinairement à la plume expérimentée et sévère de l'historien ou de l'érudit, de traiter de semblables sujets, et nous avons trop conscience de notre insuffisance et de notre faiblesse, pour pouvoir rivaliser avec eux. Aussi avons-nous moins eu dessein de faire une histoire du Château de Nantes qu'un exposé historique, réunissant, comme en un faisceau, tous les faits qui se rattachent à l'antique forteresse.

(Charles Bougouin).

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