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NOTICE HISTORIQUE SUR LE CHATEAU DE NANTES (au XIème siècle).

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Après la mort de Conan, tué à la bataille de Conquereul, le 27 juin 992, Judicaël fut proclamé comte de Nantes par Foulques, comte d'Anjou. Budic, son fils naturel, lui succéda vers 1005. A la même époque, Hervé, évêque de Nantes, étant mort à Blois, le duc Geoffroy donna l'évêché à « un homme de qualité, nommé Gaultier, qui avait été élevé à la Cour ».

La lutte commença dès-lors entre le comte et l'évêque. Celui-ci n'ayant rien pu obtenir des habitants par la persuasion, eut recours à la force pour triompher de ses ennemis. « Gaultier, dit la Chronique, construisit d'abord auprès des murailles de l'église, sur le rempart en terre qu'Alain-Barbe-Torte avait fait construire tout autour par crainte des Normands, une maison fortifiée pour recevoir une garnison, au moyen de laquelle il dut combattre le comte Budic et lui enlever tout pouvoir. Il donna pour défenseurs à cette maison ses parents et les Nantais qu'il put gagner par dons ou par promesses, afin que, le craignant, Budic n'osât sortir ni jour ni nuit du château qu'on appelle Boffred ».

« Construxit enim ipse Walterius primum juxta parietes Ecclesiœ, super terraculum, quod Alanus-Barba-Torta in circuitu, propter metum Normannorum, fecerat, domum in prœsidio munitam, per quam Budicum comitem, expugnaret et ab omni honore projiceret. Hanc autem sic de parentibus suis et de Nannetibus, quos donis aut promissis potuit habere, armavit, ut die nocteque, propter formidinem ejus, Budicus de castello, quod appellatur Boffredum, exire non auderet ».

« Le comte, dit Dom Lobineau, estoit logé dans le chasteau du Bouffai, et l'évesque dans la tour d'Alain-Barbe-Torte. L'évesque, sous différents prétextes, fit ajouter à cette tour de nouvelles fortifications ».

Nous ne pouvons être ici du sentiment de dom Lobineau, qui semble croire que ce fut dans la tour principale d'Alain-Barbe-Torte, que Gaultier construisit cette maison fortifiée. Nous pensons qu'elle fut élevée sur le talus en terre du duc Alain, comme le dit, du reste, la Chronique, mais sans qu'on puisse en désigner l'emplacement exact. Ce qui nous fait supposer que nous sommes dans la vérité, c'est que la Chronique indique l'endroit de cette demeure, juxta parietes Ecclesiœ, super terraculum, d'une manière telle qu'on ne peut le confondre avec celui de la tour principale. De plus, si l'évêque avait augmenté les défenses de la tour principale, la Chronique l'eût dit d'une manière d'autant plus claire et plus catégorique qu'elle avait déjà mentionné cette tour à propos d'Alain-Barbe-Torte et qu'elle aurait vraisemblablement rappelé cette circonstance.

Quelques auteurs ont prétendu que la bonne intelligence ne dura pas longtemps entre les deux alliés, et que Geoffroy, en l'absence de l'évêque, ordonna la démolition du Château de la tour Neuve. Cette opinion a le tort de reposer sur une base que nous croyons avoir démontrée fausse. Sans chercher jusqu'à quel point ces auteurs peuvent avoir raison, nous aimons mieux, encore cette fois, écouter la Chronique. D'après celle-ci, Geoffroy et Gaultier ayant entrepris de concert un voyage à Rome, le comte Budic en aurait profité pour pénétrer dans la maison fortifiée de l'évêque et la détruire de fond en comble.

Ces faits se passaient vers l'an 1020. L'évêque lança aussitôt contre Budic et les Nantais les foudres de l'excommunication, et la guerre recommença plus acharnée. D'après quelques-uns, elle ne se termina qu'à la mort du comte Budic, en 1037.

La Chronique, que nous regardons comme le plus sûr des guides, attribue le mérite de la pacification à Junkeneus, archevêque de Dol. « Homme d'esprit et d'autorité  » (Dom Morice, Histoire de Bretagne, tome I, livre II, page 67), il sépara Budic de son allié Foulques, comte d'Anjou, et réconcilia les deux ennemis.

(Charles Bougouin).

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