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NOTICE HISTORIQUE SUR LE CHATEAU DE NANTES (au XIIème siècle).

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A partir de la lutte survenue entre le comte et l'évêque de Nantes, l'histoire garde, pendant près de deux siècles, le plus complet silence sur la tour Neuve.

Un seul fait, entièrement isolé, sans importance, sans certitude, vient interrompre cette monotonie. Ce fait, c'est dom Lobineau qui le raconte : « Olivier de Pont-Chasteau, dit-il, Savary, vicomte de Donges et plusieurs autres barons éprouvèrent avec quel zèle Conan (Conan III, le Gros) protégeoit le bon droit. Animé par les justes plaintes qu'on faisoit de tous costez du premier, qui estoit un homme d'un naturel féroce, emporté, violent, toujours armé pour répandre le sang de ceux qui s'opposoient à ses desseins, il le fit prendre et enfermer dans la tour de Nantes. Pour punir le second, il commanda que l’on rasast le chasteau de Donges, et il fit mettre dans la mesme prison de Nantes un grand nombre d'autres seigneurs, aussi coupables qu'Olivier de Pont-Chasteau ».

Dom Lobineau cite cet événement à la date de 1125. Le titre original, sur lequel il s'appuie, ne contient que ces mots : in carcere Nannetensi, trop vagues, à notre avis, pour qu'il ait le droit de l'appliquer aussi positivement à la tour d'Alain-Barbe-Torte. Nous serions plutôt tenté de voir dans ces mots : carcere Nannetensi, la forteresse du Bouffay, qui devait être le séjour des comtes de Nantes.

A l'exception de cet événement, qui n'a d'autre fondement qu'un indice des plus faibles, les historiens et les chartes de Bretagne ne rapportent rien sur la tour Neuve durant le XIIème siècle. Nous ne savons rien d'authentique sur elle jusqu'à Guy de Thouars, et nous ignorons même quels en furent les possesseurs pendant cette longue période.

A vrai dire, nous ne pourrions rien avancer de plus certain sur cette question, pour le temps qui précède la lacune de cent soixante-dix ans que nous signalons, que pour celui qui est compris dans cette lacune elle-même. Et ici l'occasion se présente d'examiner quels furent jusqu'au XIIIème siècle les maîtres de la tour Neuve. Un acte de 1207, que nous allons bientôt citer, prouve que le terrain, qui s'étendait entre la cathédrale et la Loire, appartenait au chapitre de l'église, depuis une époque difficile à déterminer, mais qui devait être celle de l'introduction du catholicisme à Nantes. En 846, quand Lambert voulut y fixer sa demeure, quoique située dans le domaine de l'évêque, elle n'appartenait ni au comte, ni à l'évêque, ni aux habitants ; elle était la principale tour des fortifications. On pourrait croire que cette tour, ayant été comprise dans l'enceinte épiscopale de Foulcher, celui-ci en fit sa possession privée, donnant ainsi un exemple qui aurait été suivi par ses successeurs.

Pour se convaincre de la fausseté de cette opinion, il suffit de réfléchir que Foulcher ne fit son rempart que contre les Normands, et non dans un but de guerre civile. La tour Romaine conservait donc ainsi sa destination première ; seulement, elle était devenue partie intégrante d'un château épiscopal, refuge du peuple contre les invasions. Une seconde preuve contre ce même sentiment, c'est que l'évêque ne réclama point, quand Alain-Barbe-Torte releva la tour pour s'y loger, après avoir rétabli le castrum de Foulcher, qui était moins un château épiscopal qu'un château populaire, un asile offert à la multitude exposée sans défense au danger.

En 1005, Gaultier élève, sur le rempart d'Alain-Barbe-Torte, une maison destinée à recevoir une garnison et à inquiéter le comte Budic. Occupa-t-il la tour principale ?

Ce n'est pas à croire, car, s'il l'avait occupée, il n'aurait pas eu besoin de se ménager une autre forteresse. Les évêques, ses successeurs, eurent-ils sur elle quelques droits ? Y résidèrent-ils jusqu'à la construction du palais episcopal en 1138 ? Leur resta-t-elle depuis cette époque ou les comtes la reprirent-ils ? Autant de problèmes, qui attendent une solution, qu'ils ne recevront peut-être jamais. La vraisemblance autorise à supposer que, bâti par un comte de Nantes, le Bouffay demeura la résidence des comtes, ses successeurs, jusqu'en 1207, et que, depuis cette même époque, la tour principale, où ils durent mettre garnison, resta sous leur domination jusqu'au jour où Guy de Thouars, frappé de l'importance qu'elle pouvait avoir, en augmenta les fortifications.

Pour résumer en quelques lignes les différents pouvoirs, auxquels fut soumise la tour Romaine, les possesseurs de cette tour furent, après les Romains, les princes séculiers de Nantes, dont les uns en firent leur demeure, et les autres ne s'y établirent pas jusqu'en 990. Depuis lors, les comtes habitent le Bouffay, et conservent la tour principale, à titre d'ouvrage défensif de la ville, jusqu'à Guy de Thouars, à qui elle doit le commencement de sa grandeur.

Quant au pouvoir ecclésiastique, il n'en fit jamais sa possession particulière.

(Charles Bougouin).

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