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NOTICE HISTORIQUE SUR LE CHATEAU DE NANTES (au XVIIème siècle).

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M. de Rosni, grand maître de l'artillerie de France, fit enlever, par ordre du roi, au mois de septembre 1605, mille boulets du Château de Nantes, pour les envoyer à Bordeaux.

Le duc de Vendôme, accompagné des ducs de Monthazon et de Rohan Soubise, arriva à Nantes, le 16 septembre 1609, sur les quatre heures du soir. Le corps de ville et les notables étaient allés à sa rencontre et la garde bourgeoise formait la haie depuis la porte Saint-Pierre jusqu'au Château, où le duc de Vendôme fut reçu au bruit de l'artillerie.

Le 27 avril 1612, le duc de Montbazon lut à l'assemblée de ville deux lettres de la reine Marie de Médicis, concernant la conduite de M. du Cangey, soupçonné d'avoir des relations avec les ennemis de l’Etat et de vouloir leur livrer la forteresse. M. du Cangey fut consigné au Château.

Le lendemain, le duc de Montbazon ordonna la continuation des gardes, mais par tiers de compagnie seulement.

Louis XIII et Marie de Médicis, accompagnés des ducs d'Epernon et de Guise, de M. le Grand et de M. de Souvray arrivèrent à Nantes le 12 août 1614, et logèrent au Château. Le 15, le roi toucha six cents malades dans la grande cour. Il quitta Nantes le 30 août.

Le cardinal de Richelieu, qui avait suivi le roi, ordonna quelques ouvrages pour la fortification du Château de Nantes et fit poser ses armes sur les murs et les vitraux de la chapelle.

Par ses lettres du 31 mars 1616, le roi donna l'ordre de démolir le toit des tours de la Boulangerie et du Pied-de-Biche et de les fortifier du côté de la ville. Les habitants, alarmés de cet ordre, prièrent le duc de Montbazon de demander au roi la permission de laisser les tours dans leur état primitif, et, le 13 avril, ils envoyèrent des députés pour solliciter cette faveur. Le 23, les députés présentèrent à la ville de nouvelles lettres du roi, qui confirmaient l'ordre de démolir le toit des tours. Le roi ajoutait qu'il n'avait aucune méfiance des Nantais.

Le sieur de Baillon obtint en 1616 la lieutenance du Château, en remplacement de M. du Cangey, et Henry de Montbazon, comte de Rochefort, succéda à son père dans le gouvernement de Nantes.

Le fils du Florentin Concini, maréchal d'Ancre, fut envoyé, au mois d'avril 1617, après la mort de son père, au chateau de Nantes, où il resta prisonnier pendant cinq mois.

Le samedi 9 avril 1622, à 3 heures de l'après-midi, Louis XIII arriva à Nantes avec les régiments de la garde française, la garde suisse et quatre compagnies du régiment de Normandie. Il descendit au Château, où le lendemain l'Université et les notables allèrent le saluer. Le roi quitta Nantes le 12 avril.

Le 3 juillet 1626, Louis XIII revint à Nantes avec toute sa Cour. La ville, afin que les soldats du roi fussent à la portée du Château, fit construire sur la motte Saint-Pierre un vaste bâtiment en charpente pour les gardes du corps.

En 1626, Anne d'Autriche n'avait pas encore d'enfant de Louis XIII. Afin d'avoir sur le trône un prince de son sang, elle conçut le projet d'épouser Gaston, frère du roi, à la mort de Louis XIII. Richelieu devina la pensée d'Anne d'Autriche et il proposa au roi de marier le jeune prince à Mlle de Montpensier. Les partisans de la reine persuadèrent aussitôt à Gaston de ne pas contracter cette alliance, et allèrent même jusqu'à comploter contre le cardinal.

Richelieu chercha d'où pouvait provenir le refus du prince. Le comte de Louvigny n'hésita pas à designer Henry de Talleyrand, sieur de Chalais, qui était son rival près de madame de Chevreuse. Le cardinal prit le parti du comte et choisit pour victime le sieur de Chalais.

La Cour était en ce moment à Nantes ; Gaston et Henry de Talleyrand habitaient le Château. Richelieu, qui les faisait surveiller en secret, apprit qu'ils avaient ensemble de longs entretiens pendant la nuit. Le roi ordonna alors au comte de Termes, capitaine des gardes du corps, de conduire Chalais dans une chambre basse de la forteresse, et il le fit garder par quatre archers qui ne le quittaient ni le jour ni la nuit. Les archers furent bientôt remplacés par le sieur de Lamont, exempt de la compagnie des gardes écossaises.

Quelques jours après, Richelieu, M. d'Effiat et le duc de Bellegarde, vinrent interroger Henry de Talleyrand dans sa prison. Mais celui-ci ne répondit à leurs questions que par des phrases décousues, des protestations de dévouement à Sa Majesté et des plaintes contre ses amis.

Pendant ce temps, Louis XIII et son ministre s'efforçaient de conclure le mariage projeté, et Gaston, oubliant les engagements qu'il avait contractés avec la reine et ses partisans, consentit enfin à cette union.

Les fiançailles de Gaston et de Marie de Bourbon, duchesse de Montpensier, souveraine de Dombes, se firent le 5 août 1626, de quatre à cinq heures du soir, dans l'antichambre des appartements du roi, au Château de Nantes. La reine-mère, le roi et la reine, Mme de Montpensier, plusieurs cardinaux, princes et princesses, ducs et pairs, maréchaux de France, seigneurs et dames, assistaient à cette cérémonie. Le soir, entre dix et onze heures, le cardinal de Richelieu, du consentement et en la présence des curés de Sainte-Radégonde, de Saint-Denis et de Saint-Clément, donna la bénédiction nuptiale à l'hôtel de la Mironnaie, où la reine habitait. Une inscription sur un panneau de menuiserie de la chapelle du Château rappelait ce mariage.

Le bruit du canon, qu'on tirait sur la plate-forme de la tour, dans laquelle Chalais était prisonnier, lui annonça le mariage du frère de Louis XIII. « Oh ! cardinal, s'écria-t-il, que tu es un puissant pouvoir ! ». Chalais fut condamné à mort, le 18 août 1626, et exécuté le lendemain sur la place du Bouffay.

Le lieutenant de Baillon mourut au Château le 17 juin 1631. Son corps fut porté à Sainte-Radégonde et de là aux Minimes, où il fut inhumé. La ville paya les frais de sa sépulture. M. de la Selle lui succéda dans lieutenance.

Le 2 mars 1632, Armand-Jean Duplessis, cardinal de Richelieu, fut nommé gouverneur de la ville et du Château de Nantes. Cinq jours après sa nomination, il se démit de son commandement en faveur de son cousin, messire Charles de la Porte-Vezins, seigneur de la Meilleraye.

Trente-trois officiers espagnols, faits, prisonniers à la bataille de Rocroy, furent conduits au Château de Nantes, au mois de juillet 1643. Le 16 octobre, le maréchal de la Melleraye adressa le mandement suivant à la ville, afin qu'elle fournît aux prisonniers l'argent nécessaire pour subvenir à leurs premiers besoins.

« Sur ce qui nous a eté représenté par les officiers espagnols prisonniers en ce Chasteau, qu'ils estoient en grande nécessité d'habits et aultres choses nécessaires pour leur entretien, particulièrement dans ce temps que l'hyver approche et qu'ils désireroient avoir par forme de prest la somme de 60# tournois chacun, laquelle ils promettront rendre ou faire restituer par le roy d'Espagne lors de leur délivrance, nous ordonnons auxdits maire et échevins de ceste ville de leur faire délivrer ladite somnie, laquelle leur sera remboursée comme le reste de leur nourriture, selon l'intention de leur Majesté. Fait à Nantes, le 16 octobre 1643. Signé : LA MEILLERAYE » (Travers, Histoire de Nantes, tome III).

Le maréchal de la Meilleraye, nommé lieutenant général en 1643, donna le gouvernement de Nantes à Armand de la Porte, seigneur de la Meilleraye.

Le 29 juillet 1648, des prisonniers espagnols furent envoyés à Nantes et les officiers furent enfermés au Château, où ils furent traités avec la plus grande humanité. Les capitaines reçurent 10s par jour, les lieutenants 8s, les enseignes et les alfères 6s. Les prisonniers furent rendus à la liberté, le 14 avril 1652 , avec ordre de se retirer en Espagne.

Paul de Gondy, cardinal de Retz, coadjuteur de l'archevêque de Paris, chef du parti de la Fronde, fut transféré de la forteresse de Vincennes au Château de Nantes, le 28 avril 1654.

Laissons le cardinal raconter lui-même sa captivité et son évasion.

« Arrivé à Nantes, je demeurai purement à la garde de M. de la Meilleraye. On ne pouvait rien ajouter à la civilité avec laquelle il me garda....... Ce n'est pas que l'exactitude de la garde ne fût égale à l'honnêteté ; l'on ne me perdait jamais de vue que quand j'étais retiré dans ma chambre, dont l'unique porte était gardée par six gardes, jour et nuit. Il n'y avait qu'une fenêtre très haute, qui regardait dans la cour, dans laquelle il y avait toujours un grand corps-de-garde, et celui qui m'accompagnait toutes les fois que je sortais était composé de ces six hommes, dont j'ai parlé, et se posait sur la terrasse d'une tour, d'où il me regardait, quand je me promenais dans un petit jardin qui est sur une manière de bastion ou de petit ravelin qui répond sur l'eau ...  Je vous ai déjà dit que j'allais me promener sur une espèce de ravelin qui répond sur la rivière de Loire, et j'avais observé, que, comme nous étions au mois d'août, la rivière ne battait point contre la muraille et laissait un petit espace de terre entre elle et le bastion. J'avais aussi remarqué qu'entre le jardin qui était sur le bastion et la terrasse sur laquelle mes gardes demeuraient quand je me promenais, il y avait une autre porte pour empêcher les soldats d'aller manger le fruit. Je formai sur cette observation mon dessein, qui fut de tirer, sans faire semblant de rien, cette porte après moi, qui étant à jour par des treillis, n'empêchait pas les gardes de me voir, mais les empêchait au moins de venir après moi, de me faire descendre par une corde que mon médecin et l'abbé Rousseau, frère de mon intendant, me tiendraient, et de faire trouver des chevaux au bas du ravelin pour moi et pour quatre gentilshommes que je faisais état de mener avec moi .....

Je me sauvai un samedi 8 août, à cinq heures du soir. La porte du petit jardin se referma après moi presque naturellement. Je descendis un bâton entre les jambes, très heureusement, d'un bastion qui avait quarante pieds de haut. Mon valet de chambre, Fromentin, amusa mes gardes en les faisant, boire : ils s'amusèrent eux-mêmes à regarder un Jacobin qui se baignait, et qui, de plus, se noyait. La sentinelle, qui était à vingt pas de moi, mais en lieu d'où elle ne pouvait me joindre, n'osa me crier, parce que, lorsque je lui vis compasser la mèche, je lui criai que je le ferais pendre s'il criait ; car il avoua, à la question, qu'il crut sur cette menace que le maréchal était de concert avec moi. Deux petits pages qui se baignaient et qui me virent suspendu à la corde, crièrent que je me sauvais et ne furent pas écoutés, parce que le monde crut qu'ils appelaient les gardes au secours du Jacobin qui se noyait. Mes quatre gentilshommes se trouvèrent à point nommé au bas du ravelin, où ils avaient fait semblant d'abreuver leurs chevaux, comme s'ils eussent voulu aller à la chasse. Je fus à cheval moi-même avant qu'il y eût la moindre alarme, et comme j'avais quarante relais entre Paris et Nantes, je serais arrivé infailliblement le mardi à la pointe du jour, sans un accident que je puis dire avoir été fatal et décisif du reste de ma vie » (Mémoires du cardinal de Retz).

Le 1er septembre 1661, Louis XIV arriva à Nantes à une heure de l'après-midi, et se rendit par la porte de secours au Chateau, où il fut reçu par le duc de la Meilleraye. Le soir, M. Jean Poullain de la Vincendière, à la tête des échevins, harangua le roi, un genou en terre, et lui présenta dans un bassin d'argent, quatre clefs d'argent doré, dont les anneaux portaient d'un côté les armes de France et de l'autre les armes de Bretagne. Louis XIV, ostant son chapeau par forme de sallut, remit les clefs à M. de la Vincendière, en les déclarant en bonnes mains. Le lendemain, les notables de la ville vinrent complimenter le roi et saluer le prince de Condé et le duc d'Enghien, qui avaient accompagné sa Majesté.

Louis XIV n'était pas venu à Nantes pour visiter la ville, pour entendre des félicitations ; il voulait y faire arrêter Fouquet, surintendant des finances, à qui il ne pardonnait pas d´avoir adressé ses voeux à Mlle de la Vallière. Fouquet était accusé de dilapider la fortune de l'Etat et ses fortifications de Belle-lle l'avaient rendu suspect au gouvernement. Le surintendant, bien que malade, avait, été forcé de suivre le roi.

Le 5 septembre, Fouquet se rendait, suivant sa coutume, au Château, afin d'assister au conseil royal. Averti qu'on avait donné l'ordre de l'arrêter, il descendit précipitamment de sa voiture, et se perdait déjà dans la foule, lorsque le commandant des mousquetaires, qui le surveillait à son insu, l'obligea à remonter dans son carrosse. Fouquet fut jeté dans un cachot, et trois mois après condamné à un emprisonnement perpétuel. Quelques écrivains ont cru le reconnaître dans le mystérieux personnage au masque de fer.

Louis XIV partit le lendemain de l'arrestation de Fouquet. L'abbé de Coislin, aumônier de sa Majesté, paya au curé de Sainte-Radégonde 35s pour chaque nuit que le roi coucha au Château.

Le duc de Mazarin, fils du maréchal de la Meilleraye, lieutenant général en Bretagne, arriva à Nantes le 5 juillet 1664, et se rendit au Château, en traversant, les rangs de la milice bourgeoise.

Sébastien de Rosmadec, marquis de Molac, nommé gouverneur de la ville et du Château en 1665, fit son entrée à Nantes le 15 avril de l'année suivante (1665), avec la marquise, son épouse. Ils descendirent au Château, où le maire et les échevins vinrent les saluer.

M. Charles-Marie Bonnin, comte de Montrevaux, fut nommé lieutenant du Château, par lettres royales du 26 juillet 1669, en remplacement du marquis de Challucet, son père, démissionnaire.

En 1670, un incendie éclata au Château. Le bâtiment, situé derrière la porte d'entrée et la tour du Pied-de-Biche, fut brûlé et reconstruit à la moderne. Les nouveaux appartements furent meublés avec les tapisseries de l'ancien garde-meuble du roi.

Une inscription gravée en lettres d'or sur une table de marbre noir mentionnait cet événement ; elle était ainsi concue : « Regnant Louis quatorze ; roy de France, ce palais a été reconstruit et reparé à neuf l'an MDCLXX » (Fournier, Histoire lapidaire de Nantes, tome I, chapitre II, page 74).

Le 14 octobre 1671, les, R. P. Jésuites déclarèrent, au Château de Nantes, accepter les conditions qui leur furent proposées quand ils passèrent de l'hospice Saint-Nicolas à l'hôtel de Briord. Nicolas d'Harouis, supérieur des Jésuites, signa avec Louis de Goulaine, en présence du lieutenant général, marquis de Molac ; de M. Libault de la Templerie, maire de Nantes ; de M. de la Pinsonnière-Fournier ; de M. Giraud de la Bigeotière, et de J. Gourdet (Travers, Histoire de Nantes, tome III).

Le gouvernement ayant établi l'impôt du timbre et le monopole de la vente des tabacs, une sédition éclata à Nantes en 1673 Deux femmes y jouèrent un grand rôle. L'une d'elles, nommée Veillone, femme d'un menuisier, fut arrêtée et enfermée au Château. Elle fut mise en liberté peu de temps après. Le marquis de Molac, accusé de s'être trop mollement conduit pendant ces troubles, fut momentanément remplacé dans son commandement par le marquis de Lavandin.

En 1675, le Château de Nantes reçut la visite de Mme de Sévigné.

« J'arrivai ici à neuf heures du soir, écrivait-elle à sa fille, au pied de ce grand Château que vous connaissez ; nous entendons une petite barque, on demande : Qui va là ? J'avais ma réponse toute prête, et en même temps je vois sortir par la petite porte M. de Lavandin avec cinq ou six flambeaux de poing devant lui, accompagné de plusieurs nobles, qui vint me donner la main et me reçut parfaitement bien. Je suis assuré que du milieu de la rivière cette scène était admirable ; elle donna une grande idée de moi à mes bateliers ».

Jacques II, roi d'Angleterre, passa par Nantes en 1689 et logea au Château, où il fut reçu au bruit des salves de soixante canons.

Par lettres-patentes du 5 octobre 1689, le roi nomma le sieur de Cheviré, capitaine aide-major des dragons du régiment de Languedoc, « en ladite charge de sergent-major de nostredite ville et Chasteau de Nantes, vacante comme dit est par le decez dudit feu sieur du Vignau, pour pendant le temps de trois ans entiers et consécutifs qui commenceront du jour datté des présentes .... ».

Le sieur d'Orvault fut nommé en 1695 capitaine du Château, à la place de M. de Sévéré, qui occupait cette function depuis 1673.

Jacques de Rouard, écuyer de Saint-Amand, chevalier de Saint-Louis, capitaine au régiment de Picardie-infanterie en garnison au Château, y mourut le 26 février 1695.

En 1700, le roi donna le gouvernement de Nantes au comte de Rosmadec, fils du marquis de Molac.

(Charles Bougouin).

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