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VANNES AUX XVIIème ET XVIIIème SIÈCLES

(Places, promenades et autres lieux ouverts au public).

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Nous ne pouvons avoir qu'une idée très vague de la physionomie de notre ville, au moyen âge. L'image que nous nous en faisons ne repose, en effet, que sur des conjectures fondées uniquement sur de rares et courtes mentions trouvées dans certains manuscrits, ou encore sur quelques vieilles pierres, seuls restes subsistants de cette épogue. Parmi ces derniers témoins d'un lointain passé, on ne peut guère citer qu'une portion de nos murailles, la tour de la cathédrale, et la vieille cohue, en grande partie masquée et défigurée aujourd’hui par les constructions qui l'enserrent.

Celles de nos anciennes maisons dont la date peut être déterminée sûrement (par leur mode de construction, par une inscription ou par un document écrit) ont été la plupart érigées au XVIème siècle. Pour la période antérieure, nous en sommes réduits à des hypothèses plus ou moins aventureusses et dont voici les plus plausibles.

Les origine de de Vannes sont inconnues. Toutefois il semble avéré qu'elle existait déjà au IIème siècle sous le nom de Darioritum ou de Dartoritum. Jusqu'alors les villes de la Gaule étaient restées ouvertes, et le pays n'avait plus de places fortes qu'au sud-est et au nord-ouest. Mais, à la fin du IIIème siècle, devant le péril des invasions barbares, l'empereur Aurélien commença la mise en défénse des villes de l'intérieur afin de les abriter contre les surprises. Ce travail, poursuivi par ses successeurs, était achevé au IVème siècle. On évalue à une soixantaine le nombre des villes où des remparts furent élevés a cette époque.

Une partie de nos vieilles murailles date de ce temps, et le tracé de cette première enceinte peut encore aujourd'hui être reconstitué en partie. Il formait un triangle dont les angles, un peu émoussés, seraient marqués par les portes de Saint-Patern, Notre-Dame et Mariolle. Les vestiges subsistants permettent de reconnaître ces murs primitifs sur tout le parcours de la porte Saint-Patern à la porte Mariolle. Quelques doutes existent encore sur la direction exacte du côte qui, partant un peu à l'est de cette dernière porte, et coupant la place des Lices, allait rejoindre la porte Saint-Patern [Note : A propos de ce mur, que différents actes appellent la cloison ancienne, il nous a été dit des choses ingénieuses, mais qui font plus d'honneur à l'imagination de nos anciens archéologues qu'à leur documentation ou à leur sens critique. Certains ont écrit que cette cloison, démolie avant la fin du XIVème siècle, allait se souder à la tour du Connétable. Les tracés s'en voyaient, disaient-ils, dans les arrachements et accrocs qui existent à l'extérieur de la tour ; puis, dans la base du mur, derrière le portail de la cour de la maison Credey (autrefois Lorvol) ; enfin, dans les vestiges d'une tour, dite du Lieu, qui avait fait partie du four ducal établi au pignon de cette maison. Une autre version, plus vraisemblable, conduisait directement l'ancien mur de la porte Mariolle à la porte Saint-Patern ; mais le tracé n'en était pas exactement déterminé, car des doutes étaient élevés sur le point de savoir si l'ancienne Chambre des Comptes — devenue maison de ville en 1560 — se trouvait à l'extérieur ou à l'intérieur de l'enceinte primitive. Ce sont là de pures divagations. Le four du duc était au XIVème siècle dans la rue Saint-Guenhaël (appelée alors rue du four de la ville), à peu près à l'angle de la rue de la Bienfaisance. Il ne fut transféré place des Lices qu'après la démolition de la cloison ancienne, et le bâtiment construit alors comportait en effet une petite tourelle que nous trouvons mentionnée dans des documents postérieurs. C'est également dans la rue de la Bienfaisance que se tenait la Chambre des Comptes, dans une maison appelée Camaret ou Camarac qui fut acquise dans la première moitié du XVème siècle par messire Jehan de la Ripivière, chancelier de Bretagne, lequel la fit démolir et bâtit en son remplacement le bel hôtel qui existe encore aujourd'hui au n° 3 et que la tradition dit avoir été occupé par la duchesse Isabeau d'Écosse. Enfin, l'erreur concernant la tour du Connétable est aujourd'hui universellement reconnue, puisque cette tour ne fut bâtie qu'un siècle après la disparition de l’ancienne cloison. Elle n'a donc jamais renfermé le connétable de Clisson comme on l'a cru longtemps, d'après une anecdote racontée par Froissart, puisque le guet-apens dont il fut victime eut lieu en 1387. Cependant, l'auteur des Origines de la ville de Vannes a cru devoir adopter la version de Froissart, qu'il reproduit intégralement. Il y a mieux. Le même auteur, ayant observé que sur le couronnement des machicoulis se voient trois consoles dont les arceaux sont trilobés, n'hésite pas — sans se douter qu'il commet le même anachronisme — à écrire « que ces trilobes ont été placés là pour marquer le bâtiment du sceau du XVIème siècle ».

Les lignes suivantes, que nous empruntons à un historien, font ressortir le contraste frappant entre les villes des trois premiers siècles, avec leur contour rigide et leur physionomie sévère, et celles qui s'élevèrent à leur place : « Plus de jour ouvert sur le dehors. Plus de faubourgs débordant librement dans les campagnes. Plus d'air ni de lumière. Des maisons entassées, des rues petites, sombres, encombrées, une enceinte rectangulaire et réduite par les nécessités de la défense à son minimum de développment, tels sont les traits essentiels qui les caractérisent partout.... Pour la population abritée dans ces étroits espaces, derrière les hautes murailles qui l'enserrent, et l'étouffent, c'est la vie du mayen âge qui commence, vie d'isolement et de perpétuelles alarmes... ».

Pendant dix siècles nos aïeux ont ainsi vécu dans l'espace rétréci indiqué tout à l'heure. Une grande partie de cet espace était occupée par la cathédrale, le palais ducal et les halles.

La population enfermée dans les murs ne pouvait guère dépasser 2.000 ou 3.000 âmes, et n'avait de communication avec l'extérieur que par les portes Saint-Patern et Saint-Salomon. Partout ailleurs, la mer ou des marais interdisaient l'accès de la campagne. Par la porte Saint-Patern, que défendait une barbacane, et après avoir traversé des ponts de bois qui franchissaient un ruisseau et des terrains marécageux, on gagnait le faubourg Saint-Patern, aussi vieux que la ville elle-même. La seconde porte donnait issue à l'ouest de la ville par les rues du Pot-d'Étain et de la Vieille-Boucherie.

Dans de telles conditions il n'avait pas été possible de ménager des places publiques à l'intérieur de l'enceinte. Seulement, au point culminant de la ville, là où se trouve de nos jours la place Heriri IV, dont la configuration actuelle et les maisons Semblent dater du XVIème siècle, il y avait un carrefour assez irrégulier formé par la croisée de diverses rues. Ce carrefour, dénommé Maine Gaivre, était agrandi par certains espaces libres réservés pour le service des halles, autour desquelles pouvaient s'élever, croit-on, des galeries ou constructions légères occupées par des marchands.

L'extension donnée à l'enceinte du fin du XVIème siècle eut pour resultat de doubler la superficie de la ville close. Mais les terrains gagnés sur la mer devaient rester pendant trois siècles à l’état marécageux, et à peu prés vierges de construtions.

La vie urbaine retira néanmoins de ce grand travail certains avantages. La muraille qui allait de la porte Mariolle dans la direction porte Saint-Patern fut démolie tout au moins jusqu'à la tour Poudrière. Deux nouvelles portes donnant accès sur le port furent ouvertes au sud de la ville : celles de Calmont et de Greguiny ou de Kaer. Le creusement des nouveaux fossés fournit des matériaux à l'aide desquels on put remblayer divers emplacements qui allaient être l'origine des deux places de la Poissonnerie et du Poids-Public. Environ le même temps, d'autres travaux de terrassements étaient entrepris pour constituer l’ilôt sur lequel le duc Jean IV fit construire son château de l'Hermine. Et, en face de ce château, un vaste espace, qui prit plus tard le nom de place des Lices, fut rendu libre par la démolition de l'ancien mur de la ville.

C’est des trois places qui viennent d'être nommées que nous nous occuperons d'abord, avant de vous parler des promenades et autres lieux publics ouverts à la population aux XVIIème et XVIIIème siècles.

Le terrain marécageux traversé par le ruisseau du moulin des Lices fût surhaussé et consolidé au moyen de terres rapportées comme il a été dit plus haut. La plate-forme ainsi formée le long de ce ruisseau allait fournir des emplacements convenables pour l'établissement de marchés publics, auxquels l'accés du dehors avait été rendu possible par l'overture de la porte de Greguiny, qui donnait sur le port où se faisait le plus grand trafic en denrées et marchandises diverses.

Une partie de ces emplacements prit plus tard le nom de Poissonnerie. La partie supérieure, situé en contre-bas des Lices, devint le marché pour les denrées alimentaires et les articles de consommation domestique. Un bâtiment y fut élevé au joignant du moulin, pour la perception des droits de marché ou de pesage. (Cette construction, dénommée plus tard le Poids du roy, a subsisté jusqu'en 1775, date où elle fut acquise par le sieur Tilman-Delisle, qui la démolit et fit élever en son remplacement le grand immeuble qui forme aujourd hui le côté sud de notre place du Poids-Public.).

La population de la ville close descendait au nouveau marché par la rue Noë, appelée alors rue Saint-Francois (alias rue des Cordeliers). Diverses constructions furent érigées des l’origine le long du chemin qui conduisait de la porte Greguiny à la porte Mariolle c’est-à-dire dans l’espace compris entre le ruisseau et la muraille.

Il nous est posible d’esquisser la physionomie de ce nouveau quartier à l'aide du rentier de 1455-1458 dont notre confrére, M de la Martinière, a fait déja un si judicieux usage pour déterminer le logis de Robin Lescarb, ou descendit Saint-Vinvent Ferrier lors de sa première entrée à Vannes.

Voir    Ville de Vannes (Bretagne) "L'histoire de place de la Poissonnerie"

Voir    Ville de Vannes (Bretagne) "L'histoire de la place du Poids-Public"

Voir    Ville de Vannes (Bretagne) "L'histoire de la place des Lices"

Voir    Ville de Vannes (Bretagne) "L'histoire de la promenade ou du jardin de la Garenne"

Voir    Ville de Vannes (Bretagne) "L'histoire de la promenade de la Rabine"

Voir    Ville de Vannes (Bretagne) "L'histoire des remparts de Vannes au XVII-XVIIIème siècles"

Voir    Ville de Vannes (Bretagne) "L'histoire du Vertugadin à Vannes"

Voir    Ville de Vannes (Bretagne) "L'histoire du Pré Calla à Vannes"

Voir    Ville de Vannes (Bretagne) "L'histoire du Papegault à Vannes"

Voir    Ville de Vannes (Bretagne) "L'histoire du jeu de boules à Vannes"

Voir    Ville de Vannes (Bretagne) "L'histoire du jeu de paume à Vannes"

(Étienne MARTIN).

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