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Place du Poids-Public. — Transportons-nous maintenant à la place du Poids-Public. C'était au bas des Lices une sorte de cuvette, siège d'un marché animé qui s'y est maintenu jusqu'à nos jours.

Nous avons déjà décrit deux des côtés de cette place : le côté sud où se trouvaient le moulin et le bâtiment du poids du roy ; et celui qui, partant de la Poissonnerie, se terminait au coin de la rue Noë, où nous avons signalé deux maisons anciennes datant du XVème siècle. Le troisième côté était à l'origine un talus abrupt, au sommet duquel avait été jadis l'ancien mur de ville qui, venant de la porte Mariolle, se redressait en équerre à la hauteur de la chapelle des Lices, et allait en droite ligne rejoindre la porte Saint-Patern.

Au pied de cet escarpement, une longue ligne de maisons avait été adossée et se continuait sans interruption jusqu’à la Mariolle. La première de ces maisons, à l’angle du bas des Lices et de la place du Poids-Public (là où s'élève le bel hôtel de Francheville alias Lehellec) était occupée en 1455 par Robert de Callac, maître d'hôtel de la duchesse, « par donayson luy en faite par le duc ». A la suite venaient cinq ou six autres logis habités par un barbier, un maçon, etc. Plus haut, face à l'actuelle rue Lehellec, deux maisons, remplacées aujourd'hui (1918) par un double hôtel avec porte cochère au milieu, avaient appartenu aux familles Baud et de Cresolles, et étaient possédées, lors de la confection du rentier, par Pierre Kerboutier et Jehanne de Crésolles, sa femme. La mention suivante, consignée par les commissaires du duc, ne laisse aucun doute sur l'identité de cet hôtel avec celui habité aujourd'hui par des Pères Jésuites (n° 15 de la rue Noë) : « Et pour une baillée autreffoys luy faite par les procureur et receveur de Vannes de ce que contentait anciennement le mur de la ville au derrière de son hôtel sur le champ des Lices. XII d. ».

(Étienne MARTIN).