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SAINT-JEAN-DU-DOIGT

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La commune de Saint-Jean-du-Doigt (bzh.gif (80 octets) Sant-Yann-ar-Biz) fait partie du canton de Lanmeur. Saint-Jean-du-Doigt dépend de l'arrondissement de Morlaix, du département du Finistère (Bretagne - Trégor).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de SAINT-JEAN-DU-DOIGT

Saint-Jean-du-Doigt tire son nom de la relique (phalange d’un index) de Saint-Jean-Baptiste, conservée dans l’église de la paroisse. Saint-Jean-du-Doigt (autrefois appelé "Traon-Meriadec ou Meriadek") était une trève dépendant de la paroisse primitive de Plougasnou (ancien évêché de Tréguier).

Traon Meriadec s'est développé autour d'une modeste chapelle tréviale dédiée à Saint-Mériadek, remontant peut-être au XIIème siècle et relevant de l'Eglise mère de Plougasnou.

Ville de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

Vers 1543, la paroisse de Plougasnou compte 16 frairies dont Mériadec, Kervron, Donnant, Quenquizou, Tréhenvel qui composent depuis 1790, la commune de Saint-Jean-du-Doigt. Au XVIIème siècle, Saint-Jean-du-Doigt, ayant son budget et son corps politique, va lutter longtemps contre Plougasnou pour obtenir son autonomie. Ce n'est en fait qu'en 1789 qu'elle deviendra commune indépendante.

On rencontre les appellations suivantes : Sainct Jehan de Tnoumeryadec (en 1533), Saint Jean Traoun-Meriadec (en 1636), Saint Jean du Traon (en 1639), Sainct Jan du Doigt (en 1656).

Ville de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

Voir   Ville de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne) " Le Doigt de Saint-Jean et la Légende de Sainte-Thècle ".

Note 1 : Saint Mériadec, descendant du roi Conan Mériadec et natif de la Bretagne armoricaine (né en 628 près de Carhaix), aurait bâti son ermitage à l'emplacement de l'église de Stival, près de Pontivy. Il aurait été nommé évêque de Vannes en 659. C'est à la suite de la translation d'une phalange du doigt de Saint Jean-Baptiste (venant de Saint-Jean-de-Daye en Cotentin), au cours du XIVème siècle pendant la guerre de Succession (1341-1365), que son culte fut remplacé à Saint-Jean-du-Doigt par celui de Saint Jean-Baptiste.

Ville de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

Note 2 : On raconte que c'est dans la ville de Samarie qu'aurait été inhumé le corps décapité de saint Jean-Baptiste mais que Julien l'Apostat aurait violé le tombeau et fait brûler le cadavre. Une pluie miraculeuse serait alors venue éteindre le feu et les chrétiens auraient pu sauver certains éléments, notamment l'index de la main droite avec lequel le saint avait désigné l'Agneau de Dieu.

Ville de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

 

Ville de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

Note 3 : Conflits et Troubles au sanctuaire de Saint-Jean-du-Doigt en 1555 : Vers le milieu du XVIème siècle, cinquante ans après le fameux pèlerinage d'Anne de Bretagne, la charmante église de Saint-Jean-du-Doigt, en la paroisse de Plougasnou, avait déjà le renom d'un des sanctuaires les plus visités de la province. L'insigne relique du Précurseur qu'elle abritait, dans un étui d'or et de cristal offert par le duc Jean V, attirait au grand pardon de juin des multitudes de fidèles animés d'une ardente dévotion et désireux de participer aux grâces spirituelles et corporelles que l'intercession puissante de Saint Jean-Baptiste y dispensait abondamment. Aussi les offrandes ou aulnices pleuvaient-elles dans les troncs bardés de fer placés aux deux bouts des balustres du maître-autel où les pèlerins se faisaient « donner le Doigt », mêlant aux deniers des pauvres « quevaisiers » de la montagne d'Arrée, les pistoles d'argent des bourgeois morlaisiens et les écus d'or soleil des riches gentilshommes du Tréguier et du Léon. Une fois le tiers du recteur perçu, il restait encore, à la disposition de la fabrique, une somme rondelette dont elle usait judicieusement pour la plus grande gloire de « Monsieur Saint Jean béni » et le plus grand bien de la paroisse. On ne marchandait au Précurseur ni merveilles d'orfèvrerie, ni retables sculptés, ni orgues, ni vitraux peints, ni oratoire, ni fontaine ; on faisait de son église la plus belle « maison de prières » qui fût à vingt lieues à la ronde. Mais ce devoir de reconnaissance largement accomplies les gens ne croyaient pas mal agir en puisant dans les coffres de Saint-Jean-du-Doigt pour bâtir le clocher de la paroisse, entretenir les grands chemin, payer les maîtres d'école, soulager les pauvres, aider au maigre budget des autres chapelles et fournir à bien d'autres dépenses encore. Il était inévitable qu'un sanctuaire auquel la faveur populaire assurait d'aussi beaux revenus, éveillât d'âpres convoitises. En 1552, un certain Jean Eudes, sieur du Vivier, abbé commendataire de Saint Maurice de Carnoët et doyen du Folgoat, personnage intrigant et cupide qui n'était même pas prêtre, arracha à la faiblesse de l'évêque de Tréguier l'érection en titre de chapellenie, en sa faveur, de « l'oratoire de Sainct Jehan du Doy, paroisse de Plougaznou, evesché de Lantreguier ». A la même date, Maître Pierre Chouart, trésorier et chanoine de Tréguier, obtenait aussi dudit prélat une faveur identique, d'où conflit d'une part entre les deux compétiteurs, et d'autre part entre chacun d'eux et les paroissiens de Plougasnou, qui n'entendaient point renoncer à leur privilège. Tandis que Chouart s'installait dans la place même pour mieux surveiller ses intérêts, en se faisant bombarder recteur de Plougasnou, Jean Eudes obtenait du Roi, le 4 janvier 1555, des lettres patentes données à Blois et scellées de cire jaune évoquant toute la procédure au Grand Conseil, et autorisant l'impétrant à se faire assister d'un magistrat pour prendre réellement possession de son bénéfice, menaçant ceux qui voudraient s'y opposer « par forcze et viollance » d'une « pugnition et réparation exemplaire ». En vertu de ces lettres, Yves du Cosquer (Coskaër), sieur de Rosambaou (Rosambo ?), et René de Boisgeslin, sieur, dudit lieu, procureurs de Jean Eudes, sommèrent le sénéchal de Carhaix, Regnault de Botloy, de les accompagner jusqu'au bourg de Saint Jean du Doigt, afin d'y accomplir les actes possessoires requis. Il faut croire que l'entreprise, offrait un certain péril, car on organisa une véritable petite expédition guerrière, composée dudit sénéchal, des sénéchal et procureur de Morlaix, des deux gentilshommes nommés plus, haut, de deux sergents, d'un greffier, sans compter « plusieurs autres » chargés de prêter main-forte le cas échéant. Le 9 mars 1555, on quitta Morlaix dès l'aube, et vers dix heures du matin, on arrivait à Saint-Jean. Malgré toutes les précautions prises, l'alarme était déjà donnée, et deux prêtres, après avoir enlevé toutes les clefs, s'étaient éclipsés, l'un dans les guérites du clocher, l'autre dans la maison des chapelains. On fouilla aussitôt la tour jusqu'en ses recoins les plus secrets sans rien découvrir ; quant à la porte de la chapellenie, elle était fermée à double tour et ne s'ouvrit point devant les sommations « par plusieurs et reyterées foys » des juges royaux. Mais, comme le singe de la fable, c'était surtout après la pécune que baillait Maître Eudes en la personne de ses représentants. On abandonna donc cet huys indocile pour pénétrer dans l'église et « faire perquistion des deniers et offrandes de ladite chapelle ». Le premier coffre visité, « en forme de buffet fermant à deux cleffz », causa une déception amère ; au lieu d'espèces tintantes et trébuchantes, il ne contenait qu' « ung petict livre ». Nos gens se dédommagèrent en explorant minutieusement tous les troncs, ce qui leur permit de réunir « la somme de deux centz dix ouict livres tournois en plusieurs espèces de monnoye ». Comme ils supputaient leur aubaine, survint Maître Alain Cadlen, recteur de Pleumeur-Gautier, vicaire et curé de Plougasnou sous Pierre Chouart, qui s'opposa formellement au nom de celui-ci, à toute main-mise sur les offrandes... à moins d'en avoir sa part. Sur cette base, on pouvait s'entendre. Le vicaire reçut ce tiers que la coutume attribuait au recteur, et les deux autres tiers furent empochés par le sieur de Boisgeslin, avec promesse de les remettre à Jean Eudes. Puis, ayant fait cadenasser et clore le principal tronc, dont il confia les deux clefs audit Boisgelin et au sieur de Rosambaou (Rosambo ?), le sénéchal de Carhaix fit proclamer par ses sergents, sur la place du bourg « inhibition et deffanzce tant audit recteur et Cadlen que aultres de non trobler ne molester ledit Eudes sur ladite possession sur les paynes portées par les lettres du Roy », et reprit, par la voie romaine de Lanmeur à Primel, le chemin de l'antique Vorganium. Cette râfle de l'argent qu'ils estimaient leur légitimement appartenir irrita fort les paroissiens de Plougasnou, et leur mauvaise humeur n'était point apaisée lorsque, cinq mois plus tard, le jour du grand pardon du 23 juin, Regnault de Botloy réapparut à Saint Jean du Doigt, flanqué du sieur de Rosambaou et de divers acolytes, « le greffier de Lannion, Louis Pilven, sergent royal, François Hélias, Pierre du Cosquer, François de Kercabin, François Ploesquellec, receveur du Roy à Mourlaix et plusieurs aultres en grand nombre ». Le digne magistrat revenait en dessein de s'emparer, pour le compte de Jean Eudes du Vivier, des oblations déposées par les pèlerins aux troncs de la chapelle, et il s'était entouré d'un appareil belliqueux de nature à déconcerter tout projet de résistance. En pénétrant dans l'église, M. de Botloy y trouva plusieurs prêtres occupés à recevoir les offrandes. Il leur commanda de se retirer aussitôt ; « aulchuns d'eulx ayant voullu faire reffuz et resistancze », il les expulsa sans courtoisie, et les remplaça dans leurs fonctions par des gens de sa troupe. Tandis que ces derniers « assistoient sur les reliquaires de ladite chapelle », Maître Alain Cadlen comparut de nouveau, pour la conservation des droits du recteur et protesta au nom de Pierre Chouart « que le gouvernement de ladite chapelle luy appartenoit, en estant pourveu par le Roy ». Dans l'après-midi, le sénéchal de Carhaix assista pieusement aux vêpres « en grande assemblée et congrégation de peuple », et le soir venu, « après que la plus grande part du peuple s'estoint retirez », il fit l'inventaire du contenu des troncs. Les clefs ayant disparu des serrures, il les remplaça par des sceaux à l'empreinte de ses armes, puis se retira en son logis, non sans avoir intimé l'ordre à ses compagnons de monter toute la nuit une vigilante faction autour des précieux coffres. Le lendemain, dès sept heures du matin, Regnault de Botloy était au portail du cimetière. Il y rencontra Prigent Marec, gentilhomme de la paroisse, qui lui déclara être le gouverneur élu de la chapelle et prétendre vouloir en remplir les fonctions, nonobstant toutes prohibitions et défenses. Comme il refusait de restituer les clefs et répondait arrogamment au sénéchal, celui-ci le fit saisir et enfermer dans la prison située au bas de l'église. Cette arrestation fut le signal d'une bagarre. « Plusieurs mariniers et aultres de la paroisse de Ploegaznou », de ces hommes peu endurants dont les descendants se qualifiaient plus tard, avec un accent farouche qui frappa Cambry, « les durs gars de la zone maritime (potred kallet euz an Arvorik) », assaillirent les gens du magistrat en s'écriant, rapporte-t-il, « que pour ung que nous estions allés en ladite commission, il y auroict trante contre nous ». On les repoussa cependant, mais un des serviteurs de M. de Botloy, François Guillemot, avait été par eux si rudement « excédé » qu'il gisait sur le sol, baignant dans son sang. Son maître le mit entre les mains des barbiers, qui trouvèrent le pauvre diable « en estat de mort », puis se lança à la poursuite des meurtriers. On lui désigna l'un d'eux qu'il arrêta et remit aux officiers de la juridiction de Plougasnou ; ceux-ci peu disposés à seconder les entreprises de l'étranger Eudes, laissèrent presque aussitôt leur prisonnier s'esquiver. Le pardon se termina dans une grande agitation ; à la nuit tombante, notre sénéchal revint aux troncs, les ouvrit, compta tout l'argent qu'ils renfermaient, le répartit selon la proportion du tiers au recteur et des deux tiers à son commettant, et partit le lendemain matin pour Lannion, emmenant en otage le vaillant Prigent Marec, qui avait laissé bouleverser sa maison sans vouloir dire où il dissimulait les introuvables clefs des coffres de la chapelle. Les paroissiens de Plougasnou avaient heureusement un puissant protecteur en la personne de Charles de Bourbon, prince de la Roche-sur-Yon, dont la femme Philippette de Montespédon comptait, parmi les nombreux fiefs de son opulent héritage, ceux de Plougasnou et de Bodister. Ils ne manquèrent pas sans doute de recourir à ses bons offices pour mettre un frein à la scandaleuse avidité du nouveau chapelain, et durent à leur seigneur d'obtenir, le 1er juin 1556, des lettres du Grand Conseil données à Melun qui leur permirent de « faire vacquer a enqueste des ravissementz, spoliations, forcze et insolences perpétrées par Jehan Eudes... touchant les biens de ladite chappelle ». Trois ans plus tard, sans que la disparition presque complète des pièces de procédure nous fasse rien connaître des événements intermédiaires, le dit Jehan Eudes, lassé des difficultés qu'il éprouvait à exploiter son bénéfice, transigeait avec les gens de Plougasnou et s'engageait devant leurs représentants « nobles gentz Yvon de Kernechcan, sieur de Lantrennou, Fiacre de Guicaznou, sieur de Keromnès, Claude de Quélen, sieur de Pontplancoët, François Corre, sieur de Kerlamarec, Maistres Laurent Lancien, Guillaume Postic, Geffroy Le Goff, Nicolas Gaouier, Fiacre Brelledy, prêtres, », etc., « à se départir et renunczer à tout droit qu'il a et pourroit avoir sur ladite église de Sainct Jehan, fruictz, revenus et oblations d'icelle », moyennant le versement de la somme de mille livres tornois, payable : trois cent livres rendues en son abbaye de Saint Maurice dans un délai de vingt jours, deux cent livres au premier juillet de l'année suivante, et enfin cinq cent livres à payer le même jour, dans deux ans. Deux jours après la signature de cet accord en la maison d'Amicze Marzin à Morlaix, il recevait des mains du sieur de Kerlamarec et de Maître Jean Roparz, prêtre, le 11 juin 1559, un acompte de trois cent livres en 80 pistoles, 9 angelots, 18 doubles ducats, 6 croisades, 5 écus d'or et le parsus en monnaie blanche, au taux du Roi. La transaction intervenue ne fut homologuée au Grand Conseil que le 15 juin 1563, et l'on voit, par un exploit d'huissier en date du 18 octobre suivant, qu'écuyer Richard Eudes, sieur de Beauvoir, procureur de Jean Eudes, faisait alors exécuter les biens des signataires de cette transaction pour les obliger à payer un reliquat de cinq cents livres non encore versées. Quelques-uns furent même emprisonnés à Morlaix, où Richard Eudes consentit, le 10 novembre, à leur élargissement. « Temps de troubles », écrit, après le nom de Pierre Chouart, l'archiviste Jean-François Clech, dans la liste qu'il nous a laissée des recteurs de Plougasnou, et il émet un peu plus loin la réflexion suivante : « Remarquer que les paroissiens, s'étant trouvés comme obligés de racheter les biens de la dite chapelle (de Saint Jean) lorsqu'elle avoit été érigée en chapellenie en 1552 pour Messire Jean Eudes, abbé de Saint Maurice, pourvu d'icelle, s'étoient depuis tellement crus les dispensateurs, administrateurs et même possesseurs desdits biens qu'ils n'ont jamais balancé de croire qu'il ne leur fût loisible d'en disposer en tout et partie lorsque leur bien commun le demande ». Ce qui contribua surtout à donner aux braves gens de Plougasnou la conviction que la riche chapelle leur appartenait en propre, ce sont les lettres de sauvegarde et de maintenue que François II leur accorda à Nantes, le 28 août 1560, sur l'exposé pathétique qu'ils lui avaient fait des « viollances, scandales, excez et malversations commis en icelle église par gens incogneuz et estrangiers, spoliant et ravissant les deniers des oblations, qui est grande diminution de l'honneur de Dieu et de Monsieur Sainct Jehan, de dévotion des pèlerins et du service divin, et mettre ruine en icelle ». Peut-être finirent-ils par abuser, car lorsqu'en 1784, les tréviens voulurent se séparer de la mère paroisse et avoir un corps politique distinct, leur principal grief fut la dilapidation des fonds de la fabrique de Saint Jean par le général de Plougasnou. On plaida ferme là-dessus jusqu'à la fin de l'ancien régime, et Saint Jean élisait en 1790 sa première municipalité, sans se douter que le culte du Précurseur allait bientôt, du fait des événements politiques, subir une atteinte plus grave que ne l'avaient été, au XVIème siècle, les entreprises du rapace et futur huguenot Jean Eudes (Voir les archives départementales - L. Le Guennec).

Ville de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

Voir   Ville de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne) " Le pardon de Saint-Jean-du-Doigt ".

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PATRIMOINE de SAINT-JEAN-DU-DOIGT

l'église Saint-Jean-Baptiste (1440). Le 1er août 1440 fut posée la première pierre de l'église qui devait être consacrée seulement en 1513, et dédiée à saint Jean-Baptiste. A une époque indéterminée, mais antérieure à 1420, l'apport à saint Mériadec d'une phalange du doigt de saint Jean Baptiste attira une foule de pèlerins. Suivant Cambry, le duc Jean V, en 1440, fonda la nouvelle église, qui prit le vocable de saint Jean. En 1510, celle-ci s'étant révélée insuffisante, on la reconstruisit en partie en l'agrandissant vers l'est : la dédicace en eut lieu en 1513. Le porche porte l'inscription "Le XVIII jour de nove(m)bre l'a(n) MVCXIII fut l'Eglise de Céa(n)s dédiée p(ar) Anthoi(n)e de Grigneaulx Evesque de Tréguier". Entre 1566 et 1571, l'on construisit la flèche, qui fut détruite par un incendie le jour du mardi gras 1925. L'église a été sinistrée trois fois : au XVIIème siècle (destruction de la flèche du XVIème siècle), en 1925 (destruction de la flèche) et en 1955 (la nuit du 5 au 6 novembre 1955) suite à un incendie (destruction du mobilier). L'édifice est de plan rectangulaire et comprend une nef avec bas-côtés de sept travées. A l'extrémité ouest du bas-côté sud, se dresse un clocher d'angle. Sur le bas-côté sud, au droit de la troisième travée, se trouve le porche, au droit de la quatrième et d'une partie de la cinquième, se trouve une chapelle en aile adjacente au porche. A la base du clocher, se trouvent deux ossuaires d'attache, l'un du XVème siècle, l'autre de 1618. Les cloches datent de 1927 (une ancienne datait de 1677). Les vitraux actuels, installés en 1990, sont de Louis René Petit. La cuve baptismale en plomb date du XVème siècle. Les enfeus sont au nombre de cinq, le plus important est celui de la famille de l'Isle. L'église de Saint-Jean possède un chef reliquaire en argent du XVIème siècle qui contient une partie du crâne de saint Mériadec, un chef reliquaire du Doigt de Saint-Jean (XVIème siècle), un bras reliquaire de Saint-Maudet du XVIème siècle (avec poinçon probable de Jehan Grahant). De l'important mobilier que renfermait l'église, le trésor seul a pu être sauvé. Il comprend : un calice et une patène du milieu du XVIème siècle (avec poinçon de Guillaume Floch de Morlaix), un calice de la fin du XVIème siècle (avec le poinçon de François Lapous père) et la patène de 1647 de François Lapous fils, un autre calice du XVIIIème siècle (avec le poinçon de Claude Barbe Guillou veuve Denis de la Chèse), un autre calice chez les soeurs (avec poinçon de Joseph Lucas), un ostensoir en argent et un ciboire (avec poinçon de l'orfèvre Thomas Maillard), une boîte aux saintes huiles (avec poinçon de François Lapous père) réparée au XIXème siècle par Le Goff, un aspersoir en argent du XVIIIème siècle (avec poinçon de Claude Comen), une croix processionnelle du XVIème siècle, des burettes en vermeil qui datent du XVIIème siècle. Ce que l'on ne verra plus dans l'église de Saint-Jean-du-Doigt suite à l'incendie du 5 novembre 1955 : - le grand retable du Maître-Autel (1670-1672) offert, semble-t-il, en 1670 par le marquis de Loc Maria, seigneur de Guerrand, - le retable de Sainte-Elizabeth démoli en 1670, - la poutre de gloire (1571-1572), - la chaire (1812), - les orgues (XVI-XVIIème siècle), et de nombreuses statues en bois du XVI-XVIIème siècle. La Société des Amis de la Constitution de Morlaix est marraine, en 1791, de la grosse cloche dont l'incendie de 1924 a provoqué la chute. On y voit un blason aux armes de la famille Marc'hec " d'argent au sautoir d'azur chargé de cinq annelets d'argent ". " Sur le retable dudit maître-autel, l'écusson des seigneurs du Parc était le seul et unique qui s’y trouvât sculpté en plein et en relief (d'argent à trois jumelles de gueules) et prouvait donc la supériorité de fondateur de la dite église " (A. B.) ;

L'égise de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

Nota 1 : L'incendie de Saint-Jean-du-Doigt. Saint-Jean-du-Doigt était célèbre par sa belle église de style flamboyant, classée comme monument historique. Un des derniers jours de février, la foudre tomba sur une maison attenant à l'église, ressortit par une fenêtre et, par les antennes de T. S. F., communiqua le feu au sommet du clocher. Le sinistre s'aggrava rapidement sous l'action du vent. Le plomb de la flèche fondait et coulait sur les pierres. Les quatre clochetons en chêne et en plomb s'abattaient par morceaux qui tombaient dans le cimetière. Malgré le secours des pompiers venus de Morlaix et le concours de la population, le feu gagna les voûtes de la nef, également en bois, et le malheur devint irréparable. Ce bijou d'architecture, dont les soubassements sont du XVème siècle, fut achevé au XVIème siècle. On déplore la perte d'un célèbre " calvaire " en bois sculpté, qui reposait sur la poutre transversale de la nef. Mais on a pu sauver le trésor, notamment un petit tube de cristal et vermeil où est enchâssé le fameux index de saint Jean-Baptiste. On pourra encore admirer dans le cimetière qui encerclait l'église une exquise fontaine, datant de la Renaissance et refaite en 1691, par un sculpteur morlaisien, nommé Lespaignol. Trois petites vasques de plomb se superposent au-dessus d'une grande vasque de pierre, d'aù l'eau s'échappe par des mascarons grimaçants. Au sommet, le Père éternel, en plomb, s'incline sur un groupe qui représente saint Jean-Baptiste baptisant le Christ. L'eau coule de la bouche de petits anges, et la tête dn Christ est tout usée par le filet liquide. Le jour du Pardon, fidèles et mendiants se pressent autour de la fontaine, dont l'eau passe pour guérir beaucoup de maux, et principalement les ophtalmies (Journal Le Pèlerin 15/3/1925).

Incendie de l'église de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne) en 1925.
  
     

L'égise de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

Portail de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

   

Trésor de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

Trésor de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

   

Voir aussi   Ville Saint Jean du Doigt (Bretagne) "Histoire de l'église de Saint-Jean-du-Doigt

Voir aussi   Ville Saint Jean du Doigt (Bretagne) "Notes historiques sur l'église de Saint-Jean-du-Doigt

Voir aussi   Ville de Saint Jean du Doigt (Bretagne) "Description de l'église de Saint-Jean-du-Doigt

Voir aussi   Ville de Saint Jean du Doigt (Bretagne) "Le trésor de l'église de Saint-Jean-du-Doigt

Voir aussi   Ville de Saint Jean du Doigt (Bretagne) "Saint-Jean-du-Doigt : sa relique et la visite d'Anne de Bretagne

un ossuaire (1618), accolé à l’église ;

la chapelle Saint-Mélar (1601-1621), fondée par les seigneurs Le Coail et restaurée en 1975. Il s'agit d'un édifice rectangulaire avec chapelle en aile portant les dates de 1601 et 1621. La chapelle fut mise en vente à la mairie de Saint-Jean-du-Doigt le 6 avril 1930 par Me Lavaillant, notaire à Plougasnou. Elle avait un cimetière entouré de murs avec reliquaire ;

la chapelle de Kerprigent (XVIIème siècle), restaurée ou reconstruite au XIXème siècle. Il s'agit d'une chapelle privée de forme rectangulaire avec clocheton à dôme. Dans cette chapelle ont été inhumés Louis de Kergrist (décédé le 11 octobre 1876) et Adeline Aubrée. En 1906, Mgr Dubillard y autorisa l'érection d'un Chemin de Croix ;

l'oratoire du Sacre (1577) de l’église Saint-Jean Baptiste. Sa construction est décidée par les paroissiens le 26 août 1576. Il est édifié par l'architecte Michel Le Borgne en 1577. Il s'agit d'un édifice de la Renaissance, en pierre de taille de l'Ile Grande (Côtes d'Armor) à baies ouvertes séparées par sept balustres carrés ; il se termine par un chevet en hémicycle percé d'un oeil de boeuf. Son toit pyramidal aux ardoises provenant initialement d'Angleterre est surmonté d'un clocheton ajouré. Contre le chevet prennent appui un autel de pierre et des consoles supportant autrefois les statues de la Vierge et de saint Jean-Baptiste, commandées au sculpteur morlaisien Jacques Chrétien. Les poutres à "engoulants", les clés pendantes et surtout les sablières présentent des masques, des végétaux, des saynètes mythologiques associées à des figures chrétiennes et sont l'oeuvre d'un menuisier local, Raoul Becyvin. On reconnaît Hercule qui étrangle le lion de Némée et son combat avec Cacus ; Isaac et Abraham ; Lucrèce étendue, le couteau planté dans la poitrine ; un personnage allongé dans une position lascive ; trois anges brandissant les instruments de la passion ... autant de représentations allégoriques illustrant les combats et les sacrifices qui attendent les chrétiens. Ce monument est primitivement destiné à la Confrérie du Saint Sacrement d'où son nom Oratoire du Sacre. Il servait de reposoir au Saint-Sacrement, à la célébration de la messe les jours de pèlerinage et pour les veillées des corps des défunts habitant loin du bourg. La dévotion à Notre-Dame du Rosaire et aussi au Saint Sacrement est, semble-t-il, en relation avec la victoire de Lépante 1571, victoire des chrétiens sur les musulmans ;

Oratoire de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

Chapelle funéraire de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

 

Voir aussi   Ville de Saint Jean du Doigt (Bretagne) "Histoire de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt

Voir aussi   Ville de Saint Jean du Doigt (Bretagne) "Description de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt

le calvaire de Pen-ar-C’hra (1757) ;

la croix du cimetière (1877) ;

la croix de Croazic (1786) de la chapelle Saint-Mélar, récemment restaurée ;

d'autres croix ou vestiges de croix : Croaxic (socle du XVIème siècle), Pen-ar-C'hra (1854), Pen-ar-Men (1864), Runhervé (1934), Trégodalen (XIXème siècle). A signaler aussi d'anciennes croix aujourd'hui disparues : Croix-Bleue, Croix-du-Crann ;

le portail du cimetière (XVIème siècle), édifié en 1584-1585 sous la direction de l'architecte Jean Le Taillanter. La plate-forme a été détruite en 1821 ;

Ville de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

Voir aussi   Saint Jean du Doigt "Porte monumentale de l'enclos de Saint-Jean-du-Doigt

la fontaine (XVIIème siècle) dans l'enclos de l’église Saint-Jean-Baptiste. En 1520, il existe déjà une fontaine là où se trouve aujourd'hui la fontaine monumentale (elle est à cette époque en plomb). Une nouvelle fontaine est reconstruite par Fiacre Hamon en 1556, puis par Yves Lageat en 1688 ;

Fontaine de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

 

Fontaine de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

 

Fontaine de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

Voir aussi   Saint Jean du Doigt "La fontaine de l'enclos de Saint-Jean-du-Doigt

la fontaine Pen-ar-C'hra (XVIème siècle), dite fontaine miraculeuse ;

Fontaine miraculeuse de Saint-Jean-du-doigt (Bretagne)

 

Croix de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne)

la fontaine Saint-Mélar (XVIIème siècle) ;

le manoir de Kermabon, en ruines entre 1940 et 1980 et aujourd'hui restauré. Le manoir avait jadis un corps de logis à deux étages et une tour carrée (située à gauche) surmontée d'un toit à quatre pans. L'entrée se faisait par une porte en ogive voussurée ornée de trois écussons. Les Kermabon étaient une ancienne famille de Plougasnou. En 1610, la famille de Kermabon est autorisée par Louis XIII à installer des fourches patibulaires. A noter qu'en plus de Kerprigent, les Kermabon étaient encore seigneurs de Kericuff et de Kerguelen en Plougasnou. Jeanne de Kermabon (dame de Kerprigent) avait épousé Jacques Mol de Guerneles. Dans la cour se trouve un puits ;

l'ancien manoir de Kerprigent (XVIème siècle), situé près du bourg de Plougasnou. En 1595, le manoir de Kerprigent est victime du brigand Guy Eder de La Fontenelle. Propriété des familles Trogoff (au XVIème siècle), Boisriou (au XVIème siècle, suite au mariage de François du Boisriou avec Marie de Trogoff), Quinquizou, Kermabon, Mol de Guerneles, Flotte, Kergrist (suite au mariage de Jeanne de Flotte avec Charles de Kergrist). A noter que le fils de ces derniers, Louis de Kergrist se marie avec Adeline Aubrée (veuve de Henri Lebec). Après la mort de son mari le 11 octobre 1876, Adeline fait raser l'ancien manoir et bâtit un nouveau manoir (le Kerprigent actuel) vers 1882. Le domaine est ensuite légué à Fanny de Flotte qui, à son tour, le lègue à son neveu, Henri de Preissac (1904-1992). Le domaine de Kerprigent est ensuite transmis par alliance à la famille Kersauson. On y voit un écusson aux armoiries écartelées des familles de Quinquizou, de Kermabon, de Guernisac et de Quelen ;

le manoir de Pont ar Gler ou Pontangler (XVème siècle). L'édifice comporte deux corps en façade. L'une des portes comporte un arc orné de trois écussons. A l'arrière, se trouve une tour rectangulaire coiffée d'un toit à deux pentes. Le manoir était jadis ceint d'un mur percé d'un double portail. Propriété de la famille Marc'hec (ou Marec) qui étaient aussi seigneurs de Kervoaziou en Lanmeur, puis de Martine Turbert. Ce manoir aurait abrité le peintre Venturelli ;

le manoir de l'Isle, propriété de la famille de La Haye ;

la maison du gouvernement ou la grande maison de Saint-Jean (1562-1572), agrandie au XVIIème siècle. Il s'agit de la résidence du gouvernement ecclésiastique de la chapelle de Saint-Jean-Baptiste qui était chargé en particulier de relever le montant des offrandes sur son "papierjournal". On distingue des traces d'armoiries dont celles de la famille de Montfort. Devenue bien national en 1791, sous la Révolution, elle est vendue à François Pezron ou Pezrou, négociant à Morlaix. " A droite de l'entrée du cimetière, à l'extérieur de l'enclos, on voit encore une maison du XVIème siècle que les comptes appellent Maison du Gouvernement ou Grande Maison de Saint-Jean. C'est à tort que les annotateurs d'Ogée et beaucoup d'autres à leur suite en faisaient une auberge pour les pèlerins, construite et donnée par Anne de Bretagne. Au XVème siècle, un « gouverneur » ecclésiastique et, un gouverneur laïc avaient la charge du patrimoine de Saint-Jean ; au XVIème siècle, un arrêt du Parlement du 28 août 1560 prouve que ce mode d'administration durait encore. Sauf pour un tiers des offrandes, perçu directement par le recteur de Plougasnou, dont dépendait la chapelle, les deux autres tiers étaient confiés, pour l'entretien, à un prêtre et un gentilhomme élus par les habitants. Cette organisation subit des modifications par la suite, et la richesse de Saint-Jean provoqua bien des compétitions jusqu'au jour où, comme je l'ai dit, la chapelle devint paroisse en 1790. La maison, fortement retouchée, garde encore, au-dessus d'une porte, un cordon en accolade à crochets frisés ". (Alfred de la Barre de Nanteuil) ;

Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne) : Maison du Gouverneur

11 moulins dont le moulin à vent de Kerprigent et les moulins à eau de Kermabon, de Kerprigent, de Kervoaziou, Mérel, de Kerleuff, de Trégoalen,…

A signaler aussi :

le peulven (menhir) de Kerprigent et ses satellites disséminés dans les bois en bordure de la route allant de l'entrée du château de Kerprigent au manoir de Kermabon ;

les trois cairns de Poul Ansquer près du hameau de Donnant ;

les stèles gauloises de la protohistoire de Kervari, des Salles, et la stèle gauloise dite de Poullay ;

l'ancien passage dallé gallo-romain situé à Ty Pont ;

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

ANCIENNE NOBLESSE de SAINT-JEAN-DU-DOIGT

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Saint-Brieuc en 1480 et de Tréguier en 1481, on ne comptabilise la présence d'aucun noble de Saint-Jean-du-Doigt. Saint-Jean-du-Doigt dépendait autrefois de la paroisse de Plougasnou.

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