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LA FONTAINE DE L'ENCLOS DE SAINT-JEAN-DU-DOIGT

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Fontaine. — On a trop longtemps fait remonter la fontaine, prétendue munificence de la reine Anne, au début du XVIème siècle. Léon Palustre a réfuté cette opinion, qui ne supporte pas l'examen, en la ramenant aux dernières années du même siècle, mais M. de la Rogerie paraît bien avoir prouvé par les comptes que c'est encore la vieillir de cent ans.

Fontaine de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne).

En 1520, il existait au « Part dit Truchou », une fontaille en plomb, jadis construite du consentement de Rollande Ar Fornier et que son mari, J. Gueguen, faisait « réédifier, construire et réparer » pour 30 sous 6 deniers. Si elle s'élevait au même point que la nôtre, il n'en reste rien, car, en 1556, Fiacre Hamon, le maître pintier de Morlaix, qui couvrit la flèche du clocher, reconstruisait déjà une fontaine que des réparations, constamment répétées, permettent de suivre jusqu'à l'année 1636, où Àlbert Le Grand la décrit ainsi : « Dans le cimetière se voit une belle fontaine partie de taille, partie de plomb, laquelle est une des rares pièces du pays, jetant grande abondance d'eau ». L'œuvre d'Hamon semble avoir également disparu.

En 1688, sur les recettes extraordinaires de la renderie de fil, autorisée par l'évêque et dont j'ai parlé plus haut, on prélève 333 livres 15 sols pour payer à Yves Lageat, architecte et maître picoteur de pierre de Plestin, la démolition du bassin de la fontaine, en même temps que la construction et décoration de la sacristie. M. de la Rogerie se demande si « l'architecte-picoteur qui avait démoli le bassin fut chargé de le reconstruire ». En tout cas, en 1691, le bassin était fait, puisque, à cette date, Jacques Lespaignol, maître sculpteur de Morlaix, l'artiste dont nous allons admirer les œuvres dans l'église de Saint-Thégonnec, sculptait pour 52 livres 10 sols « les figures en bois servant de moles aux images et ornements de plomb apposés autour des bacins de la pompe ».

Le bassin est d'un profil large, comme celui d'une corbeille, à peine mouluré, orné de têtes plates espacées, d'un type archaïque, dont le rang supérieur fait office de trop-plein. Autour d'une colonne centrale s'étagent trois vasques superposées qui l'alimentent en se déversant par les bouches des têtes d'angelots qui les ornent. Des figurines de plomb habillent le monument : Dieu le Père, au sommet, bénit le groupe du Baptême dans le Jourdain, composé par l'artiste à l'étage intermédiaire ; saint Jean, accompagné de deux anges et monté sur un dais de pierre, verse l'eau sacrée sur la tête du Sauveur, debout dans la première vasque.

Léon Palustre trouvait ce monument « plus remarquable par ses dimensions et l'idée ingénieuse qui a présidé à son ornementation que par la délicatesse de ses formes et la pureté de son style ». Il a fait observer que « les proportions n'en sont pas heureuses. La première vasque manque de développement, outre que la distance entre elle et le bassin est trop considérable », mais il n'a pas insisté sur le défaut d'unité qui en donne l'explication. Il n'y a aucun rapport entre la souche du pilier central, autour de laquelle rayonnent des consoles à volutes rehaussées de feuillages, et la colonne supérieure cylindrique couronnée d'un chapiteau à feuilles d'acanthe. D'ailleurs, la diversité des styles coïncide avec la différence des matériaux. Cette dernière colonne est en plomb, comme toute la partie supérieure du monument. L'architecte inconnu du bassin n'a fait que le support de la première vasque. Tout le reste est rapporté et fait, en outre, d'une manière si fragile que les réparations continuelles ne permentent plus d'y distinguer l'œuvre originale.

Malgré ces défauts, ce monument est intéressant, au moins par son type rare en Bretagne [Note : Autres exemples à Guingamp et Loguivy (Côtes-du-Nord, aujourd'hui Côtes-d'Armor)], où les fontaines sacrées, particulièrement nombreuses comme on sait, s'abritent le plus souvent sous une arcade toute simple, décorée de la statue du saint, et accompagnée de bancs de pierre destinés aux pèlerins.

(Par le Vte Alfred DE LA BARRE DE NANTEUIL).

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