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CHATEAUNEUF-D'ILLE-ET-VILAINE

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La commune de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine (pucenoire.gif (96 octets) Kastell-Noez) est chef lieu de canton. Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine dépend de l'arrondissement de Saint-Malo, du département d' Ille-et-Vilaine (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de CHATEAUNEUF-D'ILLE-ET-VILAINE

Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine tire son nom de l'implantation au XIIIème siècle d'un château appelé Château-Neuf, surnommé Castel-Noé au XI-XIIème siècle.

Au VIème ou VIIème siècle, des ermites (Maclow, Guinoux, Jouan, David, Colomban, …) débarquent dans la région de Saint-Malo. Colomban, encore surnommé Coulman ou Coulban, se fixe près de Château Neuf.

Ville de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine (Châteauneuf) semble être devenu au XIème siècle la résidence d'un seigneur chargé de veiller à la défense de la côte. La forteresse de Bure est au XIIème siècle, le verrou naturel de cette région surnommée le Clos-Poulet (Pou Aleth). La première mention certaine de Châteauneuf Castellum de Noes se trouve en 1181 dans l'enquête des domaines temporel de l'Eglise de Dol. Les vicaires du pays d'Aleth institués par les comtes de Rennes furent sans doute les premiers seigneurs de Châteauneuf (M. de La Borderie). M. l'abbé Guillotin de Corson croit que le premier vicarius de Poëlet possédait le château de Noë. Ce vicaire était Guegonus Herbadi filius, dont on sait les démêlés avec la cathédrale d'Aleth (Saint-Malo). Le premier seigneur de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine connu, Thébaud de Rochefort, apparaît vers 1250. Jean de Rieux devient seigneur de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine en 1374 par son mariage avec Jeanne de Rochefort et jusqu'en 1681, l'illustre famille des Rieux en est propriétaire. La château et la seigneurie passent ensuite entre les mains des familles de Béringhen en 1681, Baude seigneurs de la Vieuville en 1740 à laquelle ils appartenaient encore en 1789.

La paroisse de Châteauneuf remonte au moins au XIIème siècle, date à laquelle le pape Luce III confirme la possession de cette paroisse par les chanoines du chapitre de la cathédrale de Saint-Malo. On la appelé aussi Châteauneuf-de-la-Noë, pour indiquer sa situation sur les marais.

Ville de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

Le Pouillé de Rennes stipule qu'il est difficile de savoir ce qu'était primitivement Châteauneuf. Le château qui lui a donné vraisemblablement naissance a-t-il remplacé une prétendue ville gallo-romaine nommée Noiodum, ou la ville légendaire de Gardoine, dont le Roman d'Aquin raconte longuement la submersion? Cette question reste presque insoluble et n'intéresse pas directement, d'ailleurs, l'histoire de nos paroisses. Toujours est-il qu'au XIème siècle Châteauneuf devint la résidence d'un seigneur appelé vicaire du Pou-Aleth ou de Poulet, « vicarius de Poelet » (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 455), lieutenant, semble-t-il, du comte de Rennes et chargé spécialement par lui de veiller à la défense de la côte. C'est vers cette époque aussi qu'il faut faire remonter l'origine de la paroisse de Châteauneuf, paroisse qui fut confiée par les évêques de Saint-Malo aux soins des chanoines de cette ville, comme nous l'apprend une bulle du pape Luce III confirmant au Chapitre de Saint-Malo, en 1181, la possession de l'église de Châteauneuf. Au XVIIIème siècle, le recteur de Châteauneuf, nommé par l'ordinaire et seul décimateur dans sa paroisse, avait environ 800 livres de revenu, en y comprenant les oblations de la chapelle de Dolet (Pouillé de Rennes).

Ville de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

Le territoire de Ratel correspond en grande partie à celui de la seigneurie de Châteauneuf (voir Pagus Racter ou le Clos Ratel). La seigneurie de Châteauneuf s'étendait jadis sur 25 à 30 paroisses, elle possédait un droit de haute justice, un droit de quintaine et un droit de Saut des Poissonniers dans l'étang le mardi de Paques. A l'entrée de la route de Miniac-Morvan, se dressait jadis le gibet à quatre pots de la seigneurie. Les terres de Châteauneuf sont érigées par Louis XIV en marquisat en 1702, en faveur de Jacques-Louis de Beringhen, premier écuyer du roi, et gouverneur de Marseille. En 1746, ce titre est confirmé en faveur d'Etienne-Auguste Baude de la Vieuville.

On rencontre les appellations suivantes : Ecclesia Castri Novi (au XVIème siècle), Chasteauneuf-de-la-Noë (au XVIIème siècle).

Ville de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

Note 1 : le village de Dolet, existait au moins dès le XIIème siècle, car il est mentionné dans le Roman d'Aquin qui y place un donjon. D'autre part, il serait singulier qu'une seigneurie de l'importance de celle de Châteauneuf n'eût pas été dotée d'un hôpital au moyen-âge. Aussi pensons-nous qu'un établissement charitable de ce genre se trouvait jadis au village de Dolet, à une petite distance de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine. Là existaient encore au XVIIIème siècle un fief appartenant aux Chevaliers-Hospitaliers et une chapelle dont jouissait alors le recteur de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine, quoiqu'elle fût en dehors de sa paroisse, deux circonstances qui corroborent notre sentiment. En 1741, un nommé Pierre-Marie faisait l'école des garçons de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine ; il paraît que cette école était fondée, car on observe à la même époque que la maîtresse d'école des filles « n'est point fondée » (Pouillé de Rennes).

Note 2 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine : J... Lecomte (vers 1540). Guillaume Le Saulnier (décédé le 7 novembre 1554). Jean Savary (décédé vers 1571). Guillaume Kerynard (pourvu en cour de Rome, il prit possession le 17 avril 1571 et résigna l'année suivante). Michel Le Hayer (pourvu en 1572, il résigna en 1576). Jean Rotier (pourvu le 23 juin 1576, il résigna en 1584). Jean Lecomte (il fut pourvu le 22 mai 1584 ; décédé le 16 août 1587). Jacques Lecomte (il fut pourvu en août 1587 ; décédé le 23 novembre 1589). Jean de la Motte (il fut pourvu le 26 novembre 1589 ; décédé le 10 juillet 1595). Raoul Odye (il prit possession le 20 mars 1596 et résigna l'année suivante). Etienne Lequeu (il prit possession le 24 août 1597 et fut prieur de Buhen ; décédé le 2 novembre 1618 et inhumé dans l'église). Pierre Gingatz (il fut pourvu sur la résignation du précédent le 21 octobre 1618 ; décédé le 16 février 1649). François Le Prévost (pourvu le 3 mars 1649, il résigna en 1651). Julien Rosselin (pourvu le 11 octobre 1651, il résigna en 1693 ; décédé le 26 juillet 1698 et inhumé dans l'église, près du pupitre). Guillaume Desbois (pourvu en 1693, il fit enregistrer en 1698 ses armoiries : d'azur à trois croix pattées d'or, 2, 1, et résigna en faveur du suivant, son neveu, en 1743 ; décédé le 1er décembre 1744). Guillaume-Anne Desbois (il fut pourvu le 13 août 1743 ; décédé le 24 mai 1746). Jacques-Vincent Menez (pourvu le 21 octobre 1746, il résigna en 1782 ; décédé le 27 septembre 1782). Joseph-Xavier Fougeray (pourvu le 14 février 1783, il gouverna jusqu'à la Révolution). André Bodinier (chanoine honoraire ; 1803-1813). Joseph-Jean Roussel (1813, décédé en 1824). Joseph Aumont (1825, décédé en 1843). Mathurin Frangeul (1844, décédé en 1855). Jean-Marie Daguenet (1855, décédé en 1866). Joseph Delamaire (1866, décédé en 1876). François Boutevilain (à partir de 1876), ....

Ville de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

Voir   Ville de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine (Bretagne) " Les archives communales de Châteauneuf aujourd'hui Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine ".

Voir   Ville de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine (Bretagne) " Le cahier de doléances de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine en 1789 ".

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PATRIMOINE de CHATEAUNEUF-D'ILLE-ET-VILAINE

l'église Saint-Nicolas (XVème siècle). Il s'agit de la chapelle agrandie du château et le seigneur de Châteauneuf en est le fondateur et le seul prééminencier. Elle se compose d'une nef à chevet droit, à laquelle est ajoutée à la fin du XVème siècle, du côté sud du choeur, la chapelle du Saint-Esprit, chapelle prohibitive au seigneur de Châteauneuf : cette chapelle datée du XVème siècle porte les armes des familles Rieux-Rochefort, seigneurs de Châteauneuf de 1374 à 1680. On édifia (à l'initiative d'André Belhoste) vers 1670 une autre chapelle, dédiée à saint Mathurin, faisant suite à la première. Une troisième chapelle, la chapelle du Rosaire, est enfin édifiée en 1755 en face de la deuxième. La chapelle du Saint-Esprit communique avec le choeur au moyen d'une arcade : elle a une voûte d'arêtes avec une clef aux armes de Rieux, de Rochefort et d'Harcourt. L'intérieur de l'église présentait autrefois, du côté nord du choeur, une tombe arcade en arc brisé (détruite durant la Révolution), figurant les corps de Jean de Rieux seigneur de Châteauneuf et de son épouse Béatrice de Jonchères avec une épitaphe datée de 1563. L'ancienne verrière de la maîtresse-vitre, qui datait du XVIème siècle, figurait en douze tableaux les scènes de la Passion avec les armes des seigneurs de Châteauneuf. L'église est restaurée et modifiée au XIXème siècle. Dans les anciens registres paroissiaux, Renée de Châteauneuf signe au baptême de René Jacottard, tenu sur les "fondz", le 22 juin 1654, par René François de Rieux et Jeanne Pélagie de Rieux, marquise d'Assérac. En 1587, a lieu un double mariage : "Le dimanche penultiene jour dougst mil cinq cent quatre vingt sept fut administré le sacrement de mariage par Messire d'Espinay évesque de Dol, à haultz et puissantz Guy de Scepeaux et Marye de Rieux et Pierre de Boiséon et Janne de Rieux". Jean de Rieux, âge de 60 ans, décède le 24 décembre 1563. Le 9 janvier 1630, "fust inhumé en l'église de Châteauneuf, le corps de Raoul Besnard lequel avoit esté tué d'un coup d'arquebuse proche du Tertre-Guy, retournant du Tronchet à Châteauneuf". Le 24 septembre 1620, "l'évêque de Saint-Malo (Guillaume) baptise en l'église de Châteauneuf, François de Rieux, fils de Guy de Rieux, Seigneur et Comte de Châteauneuf, Vicomte de Donges, Baron de la Roche, de Savenay, le Plessix-Bertrand, Cancale, le Matz, Seigneur du Mesnil et Conseiller du Roy en son conseil d'estat, et premier capitaine de cent hommes d'armes des Ordonnances de Sa Majesté, etc ...". Le 21 décembre 1630, naît "Jane de Rieux, fille de Guy de Rieux ayant pour parrain Tanneguy de Rosmadec, baron de la Hunaudaye, seigneur de Plancoët, et pour marraine Dame Renée de Querhoent" ;

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Note : Dédiée à saint Nicolas, cette église se compose d'une nef avec chevet droit ; à ce plan primitif on ajouta au XVIème siècle la chapelle du Saint-Esprit, prohibitive au seigneur de Châteauneuf et placée au Sud du chanceau, avec lequel elle communique par une grande arcade ; — puis, vers 1670, la chapelle Saint-Mathurin, située au Nord et au haut de la nef, bâtie par André Belhoste, sieur de l'Hôpital, trésorier de la fabrique, qui y fut inhumé en 1675 ; — en 1755, la chapelle du Rosaire, reconstruite vis-à-vis de la précédente, au Sud de la nef, par Laurent Le Breton ; — enfin, la tour, dont nous ignorons la date précise, posée au Nord du chanceau. Dans cette église étaient érigées les confréries du Saint-Sacrement, fondée vers 1680 par le recteur Julien Rosselin ; de Saint-Yves, mentionnée en 1733, et du Saint-Rosaire. Le seigneur de Châteauneuf était fondateur et seul prééminencier dans cette église, y ayant ses armoiries en litre et dans les verrières, et y possédant une chapelle prohibitive et un tombeau dans le chanceau avec enfeu. Il existe au château de Châteauneuf un Terrier ms. du XVIIIème siècle qui offre un grand intérêt ; nous y voyons représentés les principales vitres de l'église Saint-Nicolas et le tombeau que les seigneurs du lieu y avaient élevé. Au chevet de l'église s'ouvre une grande fenêtre flamboyante qui a été récemment reculée parce qu'on a allongé le choeur ; malheureusement elle a perdu sa verrière, qui devait être magnifique, d'après la représentation qu'en donne le Terrier. On y voyait sur trois rangs la Passion de Notre-Seigneur figurée en douze tableaux accompagnés de légendes explicatives que nous transcrivons. Premier rang : il se donne à nous (ce devait être la Cène), — ensuite lave leurs pieds, — s'achemine au jardin, — se prosterne en terre ; = deuxième rang : il fut outragé des soldats, — qui le flagellèrent cruellement, — le chargèrent d'une pesante croix, — où ils l'ont enfin attaché ; = troisième rang : il en fut détaché par ses amis — et mis dans un sépulcre, — il ressuscite le troisième jour, — à une vierge il apparaît. Des dais flamboyants surmontaient ces diverses scènes et offraient l'écusson suivant : mi-parti : au 1er d'azur à cinq besans d'or, qui est de Rieux ; coupé de vair d'or et d'azur, qui est de Rochefort ; au 2° d'argent au lion de sinople coupé de gueules, qui est d'Espinay. Au sommet des quatre arcatures ogivales de la fenêtre étaient quatre écussons : 1° d'azur à dix besans d'or, 4, 3, 2, 1, qui est de Rieux ; vairé d'or et d'azur, qui est de Rochefort ; — 3° écartelé au 1er d'hermines plein, qui est de Bretagne ; aux 2° et 3° d'azur à cinq besans d'or, qui est de Rieux ; au 4° vairé d'or et d'azur, qui est de Rochefort ; — 4° écartelé de Rieux et de Rochefort. Dans les coeurs flamboyants du haut de la fenêtre apparaissaient la Résurrection des morts et le Jugement général ; au sommet de l'ogive avait été postérieurement ajouté l'écusson des de Béringhen : d'argent à trois pals de gueules, au chef d'azur chargé de deux quinte-feuilles d'argent. De l'examen de ces blasons il résulte que cette belle verrière, à jamais regrettable, et probablement la fenêtre elle-même et le chevet de l'église de Châteauneuf, étaient contemporains de Guy de Rieux, seigneur de Châteauneuf, qui épousa vers 1570 Magdeleine d'Espinay et mourut le 12 février 1591. Dans ce même chanceau se trouvait un autre monument dont on ne saurait trop aussi déplorer la perte : c'était le tombeau des seigneurs de Rieux, placé sous une grande arcade ogivale, du côté de l'évangile. Ce tombeau, de style renaissance, se composait d'abord d'un sarcophage portant l'effigie de deux cadavres avec l'écusson suivant : écartelé : aux 1er et 4° d'azur à cinq besans d'or, qui est de lieux ; aux 2° et 3° vairé d'or et d'azur, qui est de Rochefort ; sur le tout de gueules à deux fasces d'or, qui est d'Harcourt. Au-dessus apparaissait l'épitaphe qui suit : - Vous qui pleurez la mort des hommes vertueux, - Voici la sépulture du sire Jehan de Rieux ; - Les larmes et regrets de sa chière épouse - Vous donnent à cognoistre qu'elle a beaucoup ...........  - Ce bon prince breton, enobli de vertuz, - Desquelles nous humains devons estre vestuz, - Qui lui donnent un loz de mémoire éternelle - Quant au corps périssant, mais à l'âme immortelle - Le repos des élus ; par quoi, o cher amy, - Qui estes (selon la chair) en péché endormy, - Pleurez la grosse perte que Mort a fait aux siens - Et louez Dieu qui le fait jouissant de ses biens. - Obiit 24 décemb. 1563. Deux statues agenouillées couronnaient ce beau monument ; elles représentaient le seigneur et la dame de Rieux avec un génie portant ces armoiries : mi-parti : au 1er écartelé de Rieux et de Rochefort, avec d'Harcourt sur le tout ; au 2° d'azur semé de fleurs de lys d'or, à une fasce alaisée de sable. Ce tombeau était donc celui de Jean de Rieux, destiné dans son enfance à l'état ecclésiastique et pourvu d'abord de l'abbaye de Prières, puis de l'évêché de Saint-Brieuc ; mais il n'entra jamais dans les Ordres, résigna son évêché et épousa Béatrice de Jonchères, dont il eut entre autres enfants Guy, seigneur de Châteauneuf, dont nous venons de parler à propos de la verrière, et Renée, si connue sous le nom de la belle Châteauneuf. Il est vraisemblable que ce tombeau fut élevé par Guy de Rieux à la mémoire de ses père et mère, par conséquent vers 1570 ou 1580. Enfin, nous avons dit que la chapelle du Saint-Esprit appartenait au seigneur de Châteauneuf. Edifice ogival voûté en arête, elle présentait sur sa clef de voûte cet écusson : écartelé : aux 1er et 4° de Rieux, aux 2° et 3° parti de Rochefort et d'Harcourt. Elle était aussi décorée d'une belle verrière représentant la Résurrection et le Jugement dernier, et surmontée de trois écussons rappelant la prétention qu'avaient les sires de Rieux de descendre du comte de Bretagne Alain-le-Grand ; voici quels étaient ces blasons : au milieu : de Rieux plein, écusson posé sur un champ d'hermines plein ; de chaque côté : écartelé de Rochefort et de Rieux ; sur le tout, de Bretagne. Ce vitrail a disparu comme le précédent, mais la chapelle du Saint-Esprit conserve encore une tribune réservée aux propriétaires du château de Châteauneuf et présente même quelques débris de la litre armoriée qui l'entourait (Pouillé de Rennes).

l'ancienne chapelle Saint-Gilles, située au village de Dolet et aujourd'hui transformée en maison d'habitation. Cette chapelle dépendait autrefois d'un hôpital fondé vers le XVème siècle par les seigneurs de Châteauneuf ;

l'ancienne Chapelle Saint-Charles, située au sud du château, près du Jardin Saint-Charles. Cette chapelle est signalée dans une déclaration de 1694 ;

l'ancienne chapelle Saint-Denis. Connue vulgairement sous le nom de Saint-Dennery, cette chapelle était fort ancienne ; on y mariait en 1572 et 1579, et elle avait un cimetière où l'on enterrait en 1628 ; elle se trouvait dans le faubourg de la Carrée, là où l'on voit encore à la fin du XIXème siècle un petit oratoire. La dévotion envers cette chapelle avait dû donner naissance à la foire de Saint-Denis, très-ancienne et subsistant encore (Pouillé de Rennes) ;

la croix pattée, située à proximité de l'ancien Manoir du Clos-Hublot. Ce manoir possédait jadis une fuie ;

l'ancien château (XII-XVIIIème siècle), reconstruit et réaménagé à plusieurs reprises. Il se situe au milieu de la ville de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine et on l'appelait encore Châteauneuf de Bure. En 1117, Henri II, roi d'Angleterre et duc de Normandie fait édifier une forteresse. En 1351, Bertrand Du Guesclin y séjourne. Il est reconstruit en 1353 sous le nom de Château de la Noë, puis détruit et relevé à nouveau en 1441 sous le nom de Châteauneuf. Cette forteresse est détruite à l'époque de la Ligue, puis en 1594 par ordre du roi Henri IV. Il était entouré de douves et flanqué de six tours dont une seule subsiste : deux des tours portaient le nom de tour de la Bellière et de tour de Coëtquen. Les plus anciens vestiges remontent au milieu du XVème siècle : la tour d'angle du vieux château est l'unique rescapée de l'enceinte édifiée par la famille Rochefort ou Rieux. Le château est en partie reconstruit, entre 1600 et 1610, par la famille Rieux dont il conserve les armes. Ce château est, au XVIIème et au XVIIIème siècles, la propriété des familles Rochefort, Rieux, Béringhen (à la fin du XVIIème siècle) au profit de laquelle la seigneurie est est érigée en marquisat en 1702. La seigneurie de Châteauneuf est achetée en 1740 par Etienne Baude de La Vieuville (colonel des gardes-françaises) : ce dernier rase les vestiges de l'ancien donjon et entreprend en 1775 la reconstruction du château. La chapelle du château, signalée en 1584 par l'acte d'un mariage qui y fut alors fait, et dans un aveu de 1687, n'existe plus ;

Ville de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

Voir   Ville de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine (Bretagne) " La seigneurie de Châteauneuf-la-Noë avec celle de Gouillon ".

Voir   Ville de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine (Bretagne) " La château de Châteauneuf (anciennement de Bure ou de la Noë) ".

Ville de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

le château, encore surnommé le Petit-Château (1630-1730) et propriété de la famille Baude de La Vieuville. On y voyait jadis une fuie ;

la maison de la Bézardais (1730-1731) ;

la maison (XV-XVIIIème siècle), située au n° 2, rue du Château ;

les maisons (XVIème siècle), situées au n° 12, rue du Marché ;

la métairie de la Motte (XVII-XVIIIème siècle) ;

Ville de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

la métairie de la Basse-Cour (XVIIIème siècle) ;

la mairie (1860) ;

A signaler aussi :

l'oratoire Notre-Dame-de-la-Garde (1753), qui remplace l'ancienne chapelle Saint-Dennery ou Saint-Denis et son cimetière. On y trouvait jadis, à proximité, la Croix de Saint-Dennery et une fontaine surmontée d'une statue de la Vierge ;

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ANCIENNE NOBLESSE de CHATEAUNEUF-D'ILLE-ET-VILAINE

Le marquisat de Châteauneuf : Il est vraisemblable que la fondation de Châteauneuf se rattache aux origines des vicomtes du Poulet, car on ne peut, historiquement parlant, prouver que cette forteresse ait remplacé soit la ville gallo-romaine de Néodunum signalée par Ptolémée, soit la cité légendaire de Gardoine, chantée en vers par l'auteur du Roman d'Aquin.

Le Poulet ou pays d'Aleth (Pou-Aleth) fut au Xème siècle un démembrement de l'immense fief des archevêques de Dol. Mais nous ne connaissons guère que deux vicomtes du Poulet : Haimon vivant en l'an 1020, et Guégon en 1086 ; ils semblent avoir été les premiers seigneurs de Châteauneuf, et ils durent même, croit-on, construire cette forteresse, dont l'existence n'est constatée cependant d'une façon certaine qu'en 1181.

C'est en 1250 que commence la suite non interrompue des sires de Châteauneuf. Le premier de ces seigneurs est Thébaud de Rochefort, vivant encore en 1270. Il eut pour fils Guillaume de Rochefort, vicomte de Donges et sire d'Assérac au pays nantais, seigneur de Rochefort dans le diocèse de Vannes, et de Châteauneuf en celui de Saint-Malo. Possédèrent ensuite successivement toutes ces seigneuries : Thébaud II de Rochefort, mail d'Anne de Neuville ; — Guillaume II de Rochefort, mort vers 1347, ayant épousé d'abord Philippette de Laval, puis Jeanne de Caletot ; — Thébaud III de Rochefort, tué en 1364 à Auray, et mari de Jeanne d'Ancenis qui lui apporta la seigneurie de ce nom ; — et enfin Thébaud IV de Rochefort, décédé sans postérité en 1371 (abbé Le Mené, Généalogie des sires de Rochefort).

La soeur de ce dernier, Jeanne de Rochefort, recueillit sa riche succession ; veuve d'Eon de Montfort, elle se remaria en 1374 à Jean de Rieux, lui donna neuf enfants et mourut le 3 mars 1423. Un de ses fils cadets, Michel de Rieux eut en partage la, seigneurie de Châteauneuf et fonda la maison de Rieux-Châteauneuf. Né en 1394, il ne mourut que le 12 janvier 1473, ayant épousé d'abord en 1415 Antoinette de la Choletière, puis plus tard Jeanne de Malestroit. Ses trois fils furent successivement après lui seigneurs de Châteauneuf : Guillaume de Rieux mourut en 1489 et Jean de Rieux en 1499, l'un et l'autre sans postérité ; le troisième Gilles de Rieux, décédé en 1501, ne laissa de sou union avec Anne du Chasteiller qu'une fille nommée Jeanne de Rieux ; mais cette riche héritière mourut sans alliance le 20 janvier 1520 (Archives du château de Châteauneuf).

La seigneurie de Châteauneuf passa au cousin de la défunte, Claude, sire de Rieux et de Rochefort, marié en 1518 à Catherine de Laval et en 1529 à Suzanne de Bourbon. Mais ce seigneur décéda dès 1532, ne laissant qu'un fils au berceau, qui mourut à dix-huit ans sans avoir pu contracté de mariage. L'oncle de ce jeune homme recueillit son héritage : c'était Jean de Rieux, destiné d'abord à l'état ecclésiastique et déjà pourvu de l'abbaye de Prières et de l'évêché de Saint-Brieuc ; il renonça aux dignités de l'Eglise et épousa en 1548 Béatrix de Jonchères. Après sa mort, arrivée le 24 décembre 1563, son corps fut inhumé dans la chanceau de l'église de Châteauneuf, où son fils lui éleva un magnifique mausolée qui n'existe plus (Archives du château de Châteauneuf).

Jean de Rieux, sire de Châteauneuf, laissait entre autres enfants Guy Ier son successeur, et Renée trop connue à la cour de France sous le nom de la belle Châteauneuf. Guy Ier de Rieux et Guy II de Rieux son fils, furent successivement seigneurs de Châteauneuf et gouverneurs de Brest : le premier périt en mer en 1591, laissant veuve Magdeleine d'Espinay ; le second épousa Eléonore de Rochehouart, puis Catherine de Rosmadec, et mourut en son château du Matz, en Savenay, le 9 décembre 1637. Il laissait deux fils qui moururent jeunes et une fille Jeanne-Pélagie de Rieux mariée en 1645 à son cousin Jean-Emmanuel de Rieux, marquis d'Assérac.

Ces derniers devinrent possesseurs de Châteauneuf, mais Jean-Emmanuel fut tué en duel en 1656 ; leur fils Jean-Gustave de Rieux épousa en 1677 Anne-Hélène d'Aiguillon qui lui donna un garçon baptisé en 1681 dans l'église de Châteauneuf. Le petit-fils de cet enfant fut le dernier à porter le nom de Rieux : Louis de Rieux, saisi à Quiberon, fut fusillé sur le Champ des Martyrs en 1795 (Archives du château de Châteauneuf).

La même année, les château, terre et seigneurie de Châteauneuf étaient saisis par les créanciers de la marquise douairière d'Assérac Jeanne-Pélagie de Rieux ; ils furent achetés judiciairement par Henri de Beringhen, moyennant 322.550 livres par contrat du 23 août 1681 (Archives du château de Châteauneuf).

Le nouveau seigneur de Châteauneuf, mari d'Anne du Blé, et personnage marquant à la cour de Louis XIV, mourut à Paris en 1692 : il eut pour successeur son fils Jacques de Béringhen, comme lui premier écuyer du roi, marié à Magdeleine d'Aumont et décédé en 1723 ; ce fut lui qui obtint l'érection de Châteauneuf en marquisat. Les trois fils de ce dernier seigneur possédèrent ensuite successivement Châteauneuf : Jacques-Louis de Béringhen, époux de Marie de Beaumanoir — François de Béringhen, évêque du Puy — et Henry-Camille de Béringhen qui vendit le château et la seigneurie le 12 février 1740 (Archives du château de Châteauneuf).

L'acquéreur de Châteauneuf fut alors Etienne Baude, seigneur de la Vieuville ; il épousa en 1755 Anne Baude et en 1738 Françoise Butler. Ce fut le dernier marquis de Châteauneuf : son château fut pillé le 22 janvier 1791, lui-même fut arrêté, condamné à mort comme « ex-noble et père d'émigrés », et exécuté à Rennes sur la place d'Armes, le 4 mai 1794.

La seigneurie de Châteauneuf, l'une des plus importantes de la Haute Bretagne, châtellenie d'ancienneté, considérée comme comté au XVIIème siècle, fut érigée en marquisat en faveur de Jacques de Béringhen par lettres patentes du roi, datées de juin 1702 et confirmées en 1746 à la prière d'Etienne Baude de la Vieuville (Archives du château de Châteauneuf).

Le marquisat de Châteauneuf fut formé de l'ancien comté de ce nom auquel on adjoignit les seigneuries du Mesnil, de Saint­Père-Marc-en-Poulet, du Vaudoré, de la Tourniolle, de Vaucouleurs et du Franc-Regaire de Dol. Ainsi constitué le marquisat se composait de « cinquante-cinq fiefs en haute justice ayant cours en cinquante paroisses », relevant pour la majeure partie du Roi. Son vaste territoire se divisait en deux sections « le Clos-Poulet et Clos-Rastel », s'étendant depuis Saint-Malo jusqu'à Saint-Domineuc, et depuis Cancale jusqu'à Dinan, ce qui donnait « vingt-quatre lieues de circonférence à la seigneurie » (Terrier ms. De Châteauneuf).

Du marquisat de Châteauneuf ne relevaient pas moins de cent vingt-sept juridictions seigneuriales, situées en trente et une paroisses (Archives d'Ille-et-Vilaine, C, 2418), et parmi ces vassaux de Châteauneuf figuraient de grands seigneurs, tels que les sires de Coëtquen, de la Bellière et de Beaumanoir.

Plusieurs de ces vassaux acquittaient certaines redevances particulières : ainsi le possesseur des prairies de la Gabiaye devait au seigneur de Châteauneuf, lorsqu'il tenait ses hommages, « une épée avec ses gardes dorées et le fourreau couvert de velours » ; le seigneur de la Ville-Morel, en Broons, « un tournet d'argent » payable à la Saint-Jean ; — le seigneur de la Herviaye, en la Chapelle Saint-Samson, « le premier jour de may, une paire d'esperons d'or haché » ; — le seigneur de Trébédan « un thorel d'argent doré pesant un gros et demy » (Archives du château de Châteauneuf).

D'autres devaient faire prier Dieu pour lui et ses parents défunts : le Seigneur de la Ville-aux-Oiseaux, en Saint-Jouan-des-Guérets, « doibt faire dire tous les ans un service » à cette intention ; — le seigneur de Boullierne, en Saint-Père, « doibt chaque année au jour Saint-Mathurin, une messe en l'église de Chasteauneuf, à l'intention du seigneur du dit lieu, avec une paire de gants blancs et un cierge de cire blanche de demi-livre » ; — enfin les seigneurs Evesque et Chapitre de Saint-Malo , doivent le 25 juin faire célébrer dans leur cathédrale « un anniversaire et obit honorable pour les seigneurs défunts de Chasteauneuf » (Archives du château de Châteauneuf).

D'autres vassaux moins importants devaient entretenir la cuisine du sire de Châteauneuf d'un certain nombre de livres de « sucre, poivre, cannelle et autres épices » plus rares et plus coûteuses alors qu'aujourd'hui.

Relativement aux églises construites sur le territoire du marquisat, le seigneur de Châteauneuf était reconnu comme fondateur des églises paroissiales de Châteauneuf, Cancale, Saint-Père et Saint­Servan, et des nombreux monastères et chapelles élevés dans cette dernière ville ; il était seigneur supérieur des églises paroissiales de Saint-Suliac, Bonaban, Saint-Guinou, la Gouesnière, Saint-Benoît, Saint-Meloir-des-Ondes, Saint-Jouan des Guérets, Paramé, Pleudihen, Miniac-Morvan, Tressé, Lanvallay Saint-Solain, Tressaint, Saint-Tual, Saint-Hellen, Plesder, Pleugueneuc, Plesguen, Saint-Samson, Lillemer, la Fresnaye et Hirel ; enfin il jouissait de simples prééminences dans les églises paroissiales d'Evran, Pleslin, Saint-Ideuc, Plerguer, Meillac et Vildé-la-Marine (Terrier ms. De Châteauneuf), c'est-à-dire que dans trente-trois églises, sans compter de nombreuses chapelles, le marquis de Châteauneuf avait droit aux honneurs que le clergé d'alors accordait aux seigneurs prééminenciers.

Seigneur haut-justicier, le sire de Châteauneuf avait, pour pendre les criminels condamnés à mort par ses officiers, un gibet à quatre poteaux placé à l'entrée de sa petite ville, au faubourg qui en conserve le nom de la Carrée. Il avait aussi le droit de tenir un marché à Châteauneuf tous les mercredis, à Saint-Servan tous les lundis, et un troisième chaque semaine en Saint-Méloir-des-Ondes. Il jouissait, en outre, de quatre foires par an à Châteauneuf, d'une foire durant huit jours à Saint-Servan, et d'autres foires à Miniac­Morvan et à Saint-Méloir. Dans tous ces marchés et foires il avait droit de bouteillage.

Le seigneur de Châteauneuf avait dans sa ville même « le droit de faire faire le guet et la garde aux portes de son chasteau ». Il possédait aussi des fours, moulins et pressoirs banaux en plusieurs paroisses, notamment en Châteauneuf, Saint-Servan et Saint-Méloir ; certains de ces pressoirs étaient destinés à pressurer le raisin, car en 1500 l'on faisait encore du vin à Châteauneuf même, et la vigne seigneuriale de Miniac-Morvan ne rapportait pas moins alors de huit pipes ou tonneaux de vin. Enfin il jouissait du « droit de coustume et trespas » à Châteauneuf, à Saint-Méloir et à Pleudihen (Archives du château de Châteauneuf).

Mais il appartenait au sire de Châteaunenf certains droits plus originaux que les précédents et dont nous devons parler aussi. C'était d abord le droit de dresser en divers lieux du Clos-Poulet « des perches et tentes à faucons et autres oiseaux de proie » pour le plaisir de la chasse ; c'était ensuite le droit de quintaine exercé tant à Châteauneuf qu'à Saint-Méloir.

A Châteauneuf cette course avait lieu le mardi de Pâques, et tous ceux qui avaient « épousé ou banni dans l'église de Châteauneuf pendant l'année » devaient y prendre part « sous peine de soixante sols d'amende ».

A Saint-Méloir-des-Ondes la quintaine se courait la veille : ce jour-là, lundi de Pâques, les officiers du marquisat de Châteauneuf, sénéchal, alloué et autres se rendaient à Saint-Méloir pour présider la course ; aussi leur y devait-on, à eux et à leurs chevaux, une honnête réfection : « les trésoriers de la paroisse de Saint-Méloir doivent — disent les Aveux — fournir (à cette occasion) un chevreau lardé, rosti, cuit et assaucé, avec quatre sols de pain, deux pots de vin de Gascogne pour les officiers de la seigneurie, et un boixeau d'avoisne pour leurs chevaux » (Déclarations faites au Roi en 1462 et 1687).

Le seigneur de Châteauneuf avait droit de faire la jeunesse de Saint-Suliac prendre part à un autre exercice d'adresse : c'était le tirecoq, sorte de papegault, qui chaque année réunissait au bourg « tous les jeunes garçons de la paroisse dudit Saint-Suliac ». Ceux-ci devaient « se trouver à cheval devant la maison du Tirecoq, relevant du bailliage de Vaucouleurs, pour tirer le coq » qu'on y plaçait à cet effet. Le seigneur et le trésorier de la paroisse récompensaient le plus adroit, le seigneur donnant « à celuy qui emporte la teste du coq une barrique de cidre et les trésorier et général de la paroisse deux moches de beurre de trois livres chacune ». Détail qui n'est pas indifférent comme trait de mœurs anciennes : le jeu du tirecoq devait être présidé par les vieillards de Saint-Suliac réunis dans ce but, car « on fait évocation des anciens de la paroisse pour l'apurement dudit droit, et en cas de défault, ils sont condamnés par corps » (Terrier ms. de Châteauneuf).

Mais voici un autre exercice — moins amusant que la course de la quintaine et le jeu de tirecoq — auquel devaient cependant se livrer chaque année certains vassaux de Châteauneuf : Le mardi de Pâques « tous les poissonniers dudit Châteauneuf ayant vendu du poisson en détail et détrempé pendant le caresme » étaient tenus de venir « sauter et plonger dans les estangs et viviers de Chasteauneuf, soubs peine de soixante sols d'amende » (Déclarations faites au Roi en 1462 et 1587).

Nous avons déjà signalé ailleurs et expliqué alors ce singulier droit féodal. Terminons par une courte description de l'antique demeure des sires de Châteauneuf.

A l'origine c'était un donjon carré flanqué de contreforts plats indiquant sa grande ancienneté, ayant trois étages ajourés de fenêtres à embrasures voûtées en ogive ; de ce château primitif, démantelé en 1592 et complètement rasé depuis, il ne reste qu'un dessin fait à l'époque de sa destruction.

Ce donjon occupait le centre d'un vaste parallélogramme allongé, flanqué de tours, vraisemblablement au nombre de six, et dont une seule demeure debout au XIXème siècle.

Entre cette dernière tour et l'emplacement du donjon : sur le rempart même, s'élève un logis seigneurial, belle construction dans le style de la renaissance où l'on retrouve en maints endroits les écussons des sires de Rieux qui l'ont élevée au XVIème siècle. Cette partie du château est également ruinée, mais offre encore un imposant aspect : lorsqu'on gravit le large escalier de granit conduisant aux grands appartements et surmonté d'un dôme monumental, l'on arrive à une plate forme méritant d'être visitée. De ce point le plus élevé de la contrée l'on jouit d'un admirable coup d'œil sur toute la côte maritime, depuis la Rance jusqu'au Mont-Saint-Michel, et sur l'immense marais entourant Dol et Montdol.

De larges et profondes douves cernent toute cette enceinte fortifiée, en laquelle on ne pénétrait jadis que par une porte ouverte à l'est flanquée de deux tours, précédée d'un pont-levis et d'une importante barbacane.

En dehors de ces fortifications, entre le vieux château et l'église paroissiale, à l'ombre de grands arbres et au milieu de verdoyants gazons, les seigneurs de Châteauneuf construisirent, dans la première moitié du XVIIème siècle, une maison d'habitation assez insignifiante, appelée pompeusement « le Petit Château ». Cette maison existe encore et conserve la même destination et le même nom.

Ainsi présentement il ne reste de l'ancienne demeure féodale des puissants sires de Châteauneuf qu'une belle ruine. Mais elle est fièrement posée au sommet d'une colline rocheuse dominant la petite ville, et elle est entourée d'un vaste parc planté d'arbres rares et arrosé d'eaux vives ; aussi conserve-t-elle, malgré les révolutions successives des hommes et du temps, un cachet de grandiose distinction et un imposant aspect qu'on ne retrouve pas souvent ailleurs (abbé Guillotin de Corson).

Voir aussi   Ville de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine (Bretagne) Le marquisat de Châteauneuf

Voir aussi   Ville de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine (Bretagne) Les seigneurs du marquisat de Châteauneuf

Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 8 nobles de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine :

Guillaume CHANTOUVRIER (10 livres de revenu) : comparaît revêtu de sa robe ;

Guillaume DE RIEUX, sire de Châteauneuf (1500 livres de revenu) : excusé comme appartenant à une compagnie d'ordonnance ;

Jehan GONSART : défaillant ;

Jehan GUILLO (Guyho) (20 livres de revenu) : défaillant ;

Charles HAMET de la Rivière (60 livres de revenu) tient hôtellerie et taverne : défaillant ;

Raoullet REGNAUD (12 livres de revenu) : défaillant ;

Jehan ROLLAND : défaillant ;

Guillaume THOMAS : défaillant ;

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