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SAINT-THEGONNEC

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La commune de Saint-Thégonnec (bzh.gif (80 octets) Sant-Tegoneg) est chef lieu de canton. Saint-Thégonnec dépend de l'arrondissement de Morlaix, du département du Finistère (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de SAINT-THEGONNEC

Saint-Thégonnec vient de Tégonnec, disciple de Saint-Paul-Aurélien (VIème siècle). Dans l'ancienne Vie de Saint Pol-Aurélien, saint Thégonnec est nommé Quonoc, Coquonoc ou Toquonoc.

Saint-Thégonnec est issu du démembrement de la paroisse primitive de Ploeber (Pleyber ou Ploe-Iber). L'ancienne Ploe-Iber fut scindée en deux : la partie orientale (aujourd'hui Pleyber-Christ) échut à un certain Rivaut et la partie occidentale (aujourd'hui Saint-Thégonnec) échut à un certain Rival ou Riual. Au VIème siècle, la paroisse de Ploe-Iber, regroupait les communes actuelles de Saint-Thégonnec, Saint-Martin des Champs, Sainte-Sève, Pleyber-Christ et la partie ouest de Morlaix. Un démembrement de Ploe-Iber a eu lieu en 1128 (Sainte-Sève et Saint-Martin-des-Champs) et en 1180.

Ville de Saint-Thégonnec.

Au Moyen Age, la partie Nord de Saint-Thégonnec dépendait des seigneurs de Penhoat (ou Penhoët) et la partie sud dépendait des Vicomtes de Léon. La famille de Penhoat, issue en ramage des anciens chefs ou comtes du Léon, a d'abord résidé dans un camp retranché (Castel-Douar) qu'on retrouve encore à 800 mètres au Sud des ruines de son château. Au XIIIème siècle, les sires de Penhoat construisent un château-fort, qui devint le siège de leur baronnie et fief, avec haute, basse et moyenne justice, patibulaires à quatre poteaux, et mouvance sur presque tout le haut Léon. L'ensemble sera réunifié à la fin du Moyen Age sous l'appellation de Ploeyber - Sainct-Egonnec qui deviendra par la suite Saint-Thégonnec. La paroisse de Saint-Thégonnec dépendait autrefois du diocèse de Léon.

On rencontre les appellations suivantes : Ploeyber Riual (vers 1330), Ploeyber Riual Saint Egonneuc (vers 1450), Ploeyber Sanct Egonnec (en 1467 et en 1557), Saint Thégonnec (en 1693).

Ville de Saint-Thégonnec.

Nota 1 : Liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Saint-Thégonnec : Jean Bouguen (1610-1630). Guillaume Prouff (1630-30 mai 1660). Yves de La Haye, seigneur des Roches (6 juillet 1661-1665). Yves de Bouvens (1665-1673). Jean-Armand Harscouet, inhumé dans l'église (1674-1712). Maurice Joncour (1712-15 juin 1721). Joseph de Gruel, du diocèse de Séez (1721-1726). François Mahoudeau, inhumé dans l'église (1726-28 septembre 1752). Hervé Donval, ancien missionnaire, mort à l'âge de 55 ans, inhumé dans le cimetière (mars 1752- 17 avril 1758). François Cazuc (mai 1758, se démet en juin 1758). Guillaume Labbat, âgé de 88 ans, inhumé dans le cimetière (juin 1758-4 septembre 1783). François Migeot, âgé de 33 ans (mars 1784-13 mai 1787). René-Marie Abjean, nommé en novembre 1787, détenu aux Carmes, émigré en Angleterre en 1791. Allanet, curé constitutionnel (mai 1791-1793). Le Frout, curé constitutionnel, élu le 13 floréal an II. — Il ne put présenter son institution canonique. — Les vicaires épiscopaux ne voulurent pas la lui remettre. François Abgrall et Alain Le Roux signent tous deux « curé d'office ou prêtre préposé à la desserte de Saint-Thégonnec » (1791-1801), etc ... Liste non exhaustive des curés de Saint-Thégonnec : Guillaume Richou, mort à l'hôpital de Morlaix (janvier 1804-14 février 1809). François-Marie Pelléteur, mort à l'âge de 68 ans (20 octobre 1809-14 février 1816). Hervé-Marie Cloarec, âgé de 58 ans (1816-12 novembre 1818). Louis Tanguy, inhumé dans le cimetière (1819­30 juin 1847). Coquil, ancien recteur de Kerfeunteun, enterré à Guiclan (septembre 1847-18 octobre 1847). Jean-Yves Bériet, ancien recteur de Plougouven, chanoine honoraire le 29 mars 1874, décédé à Pougues-les-Eaux (Nièvre), le 8 août 1874, inhumé dans le cimetière de Saint-Thégonnec (1847-12 août 1874). Corentin Toulemont, ancien recteur du Conquet, nommé curé-doyen de Saint-Renan, le 2 février 1878, chanoine titulaire de l'église cathédrale de Quimper en 1891, mort à Quimper en 1904, inhumé à Pont-l'Abbé (1874-1878). Laurent André, vicaire de Saint-Thégonnec en 1856, et ancien curé de Bannalec (3 février 1878-1881). Guy Grall, ancien recteur de Plouénan (7 juillet 1881-1883). Elie-Marie Abjean, ancien recteur de Kersaint (29 décembre 1883-1893). Jacques-Marie Colin, né à Lambezellec, mars 1848, vicaire à Ploaré en 1872, puis à Douarnenez, lors de la fondation de cette paroisse, en 1875, recteur de Camaret en 1889, puis curé de Saint-Thégonnec le 6 mai 1893, etc ...

Nota 2 : Noms des prêtres qui ont desservi la paroisse de Saint-Thégonnec avant l'époque de la Révolution. Ces prêtres vivaient pour la plupart dans leurs familles, et leurs fonctions consistaient principalement à desservir les messes dont leurs chapellenies étaient chargées. Ils étaient nommés à leur emploi de chapelain par l'évêque, sur la présentation que lui en faisaient le fondateur du bénéfice ou ses légitimes héritiers. Ceux-ci administraient eux-mêmes le fond sur lequel reposait la rente due pour la fondation et en percevaient les fruits. Ils donnaient au chapelain de leur choix une rétribution fixée selon les intentions du fondateur que ses héritiers ne pouvaient ensuite modifier. La chapellenie de Messire Bouguen rapportait 200 livres par an, à condition de dire deux messes basses par semaine, le lundi et le samedi. Messire Du Dresnay, seigneur des Roches et de Kérir-Luzec, présentait à ce bénéfice. Celle de Messire Bouvens, prêtre, dite de Traoulen, donnait 60 livres pour trois messes basses par quinzaine et deux messes solennelles par an aux fêtes de saint Yves. La nomination du chapelain appartenait au seigneur du Bois de la Roche. La chapellenie d'Anne Brest constituait une rente de 60 livres pour soixante messes basses par an, le lundi et le vendredi alternativement. Ici, ce sont les héritiers qui présentent à l'évêque la nomination du chapelain. Les délibérants de la paroisse nomment aux chapellenies de Yan Caro, et de Pierre Caro. Le premier d'entr'eux avait établi une fondation de 3 livres pour deux messes basses par an, et le second une fondation de 6 livres pour sept messes basses par an. Il y avait encore la chapellenie de Françoise Gallon, dite de Kérambloc'h, celle de François Guéguen, prêtre, celle de Kéranflec'h fondée en 1656 et celle de Kérannot. La nomination de ces chapelains appartenait à l'Ordinaire. Elles rapportaient 128 livres pour trois messes par semaine. La fabrique payait en outre aux chapelains quelques honoraires de messes et une légère rétribution leur était due pour leur assistance aux exercices des Confréries. La Confrérie du Rosaire attribuait au recteur la somme de 6 livres et aux prêtres chapelains la somme de 3 livres par an. Il en était de même pour la Confrérie du Saint-Sacrement. D'autres prêtres s'occupaient de la sacristie et étaient rétribués comme sacristains. Ces diverses fonctions, outre celles de recteur et de vicaire, desservies par des prêtres expliquent la présence d'un si nombreux clergé à Saint-Thégonnec. En 1690, nous trouvons dans cette paroisse dix prêtres en comptant le recteur. Si quelques dons particuliers ne venaient pas s'ajouter au chiffre de leur titre d'ordination et aux maigres ressources que leur attribuait l'église, il est à croire que ces prêtres chapelains devaient s'ingénier pour empêcher leur budget privé d'être en déficit à la fin de l'année. Le plus ancien prêtre dont parlent les archives de l'église paroissiale s'appelait Paul Cam. Il servit de témoin en 1557 dans la rédaction d'un acte notarié passé entre le seigneur de Coasvout et les paroissiens de Saint-Thégonnec. Il s'agissait de la construction de la chapelle de Notre-Dame de Bon-Secours. Le second prêtre en date s'appelait Guillaume Ozheu. Il fut appelé comme témoin dans un procès intenté par la fabrique en 1644, pour la revendication des arbres qui se trouvaient dans le cimetière, en face de l'abside. Il déclara que depuis cinquante-sept ans, depuis l'année 1587, qu'il desservait la paroisse, il avait toujours vu la fabrique émonder ces arbres. Paul Cam, curé en 1557. Guillaume Ozheu (1587-1644). François Mahé (1639). Hervé Thoribé (1639). Yves Caroff (1639). Jacques Perron (1639). Yves Le Trévidic (1639). François Le Trévidic (1639) servait encore en 1656. Guillaume Caro (1656), curé en 1666. Olivier Le Guen (1656). Jean Le Lapous, curé (1656). Yves Le Roux, prêtre chapelain, s'occupait de la sacristie (1660). Yan Pichon (1662). Guillaume Breton (1665-1716). Hervé Picquart (1666). Jean Caro (1666). Guillaume Rannou (1667). Thomas. Bretton (1682-1691). Hervé Spaignol (1682). Jacques La Haye (1682). Jacques Caro (1686). Guillaume Pichon (1686). Jacques Cosquer (1686). François Madec (1686-1701). Guillaume Blouch, sous-curé (1690-1708). Paul Pouliquen, prêtre doyen en 1706 (1690-1709). François Lensenez (1690-1692). Jean Grall, prêtre doyen en 1731 (1690-1733). Jacques Grall, sous-curé en 1708 (1690-1728). Yves Le Guen (1690-1693). Rolland Bretton (1698-1709). Pierre Martin (1704-1722). Mathieu Inizau (1704-1722). François Mer (1704-1718). Robert Le Tauc (1706). Louis Jouhan a servi comme sous‑diacre jusqu'en 1740 (1706). François Le Folgalvez (1709-1712). Olivier Bizouarn (1709-1715). Louis Bizouarn (1710-1731). Guillaume Breton (1711). Yvon Tanguy (1713-1717). François Pouliquen (1714-1716). Yves Madec (1720-1731). Jacques Cottain (1721). Jacques Croguennec (1722). René Bizouarn (1723-1728). Yves Paugam (1724-1725). Yves Kerdilès (1724). François Crenn, curé en 1731 (1725). Louis Floc'h (1728). Tanguy Pouliquen (1728). Jacques Riou, curé en 1732 (1732). François Couloigner (1735). Guillaume Floc'h (1739). François Caroff, curé en 1765 (1739). Yves Rolland, curé en 1744 (1739). François Corre (1739). François Abgrall (1742). Guillaume Le Mer, curé en 1755 (1749). Jacques Coat, curé (1758). Jean Le Roux (1763). Pierre Roué (1768). Robert Tanguy, curé, arrêté et conduit aux Carmes le 11 juillet 1791 (1771). Jean-René Kérangall (1774). Hervé Drolac'h (1779). Yves Rolland (1781). Guy Cras, déporté le 4 août 1792, à Saint-Ander en Espagne (1782). Guillaume Charles, vicaire asser­menté de Saint-Thégonnec, après avoir été vicaire de Plounéour-Menez. Les prêtres suivants ont exercé le saint ministère à Saint-Thégonnec et dans les paroisses voisines de 1791 à 1801 : François Abgrall. Alain Le Roux. Jean Combot, prêtre de Saint-Thégonnec. Nicolas-Marie Moal [Note : Exerce le ministère, principalement à Pleiber-Christ]. Toussaint Yves Costiou [Note : Exerce le ministère, principalement à Pleiber-Christ]. François-Ignace Luguern, vicaire à Saint-Derrien, après la Révolution [Note : Il signe : prêtre à Guiclan. En envoyant à M. Corre, vicaire de Saint-Thégonnec, les registres des baptêmes, décès et mariages, il lui écrivit la lettre suivante : « MONSIEUR ET CHER CONFRÈRE, Je m'empresse de vous faire passer les petits cahiers des différentes opérations de mon ministère exercé sur les paroisses où je me suis trouvé pendant les tems malheureux de cette fatale révolution. Vous voudrez bien en distribuer aux paroisses respectives et me croire avec le respect possible, Monsieur, votre très humble serviteur. Ignace Luguern, vicaire à Saint-Derrien »]. H. Le Guen. Yves Kérébel, curé du Minihy, baptisa quelques enfants dans la région de Coasvout et de Kerfeultz. Vicaires de Saint-Thégonnec depuis la Révolution : Hervé Drolac’h (1804-1806). Jean Bléas (1806-1807). Jean Corre (1807-1811). Yves Le Goff (1807-1813). François-Marie Pelléteur (1812-1817). Jean-Marie-Abhervé Guéguen (1813-1816). Le Guen (1817-1819). Yves Quéré (1817-1819). Le Saint (1819-1825). Joseph Cloarec, par deux fois vicaire (1819-1828). Jean-Marie Guénégan (1824-1826). A. Donval (1825-1832). René Tanguy (1828-1847). Jean Le Gall (1832-1845). Lichou (1845-1847). Yves Queinnec (1846-1856). Hervé Combot (1847-1854). A. Kéréon (1848-1849). Jean-Louis Monot (1854-1865). Pierre Marie Le Deunff (1856-1869). Laurent André, curé de Saint-Thégonnec, en 1878 (1856-1863). Claude Marrec (1863-1873). Colléoc (1865-1879). Camille Kériguy (1869-1884). Joseph Caroff (1874-1880). René Léal (1880-1889). André Le Gall (1880-1892). Joseph Berthou (1884-1885). Herlé Kérisit (1885-1887). Louis Lein (1887-1893). Jacques Tromeur (1889-1891). Jean-Louis 0llivier (1891-1897) Jean-Guillaume Colin (1891). Jean-Marie Labbé (1893). François Quiniou (1897), ....

Nota 3 : Liste non exhaustive des maires de la commune de Saint-Thégonnec : Pierre Fichou (1790-1791), Bernard Breton (1791-1795), Thomas Le Maguet (1795-1799), François Floc’h (1799-1800), François Rideller (1800-1807), J. M. Pouliquen (1807-1832), F. M. Pouliquen (1832-1848), J. B. Caroff (1848-1864), J. M. Caroff (1864-1884), Allain Breton (1884-1887), J. M. Cam (1887-1892), J. M. Calarn (1892-1900), F. C. Le Bras (1900-1904), J. P. Mallégol (1904-1912), Jacques Pouliquen (1912-1929), J. P. Mallégol (1929-1944), J. N. Charlou (1944), J. P. Mallégol (1944-1945), Jean-Marie Le Roux (1945-1946), Jean-François Fichou (1946-1953), Francis Lapous (1953-1965), Louis Guillou (1965-1983, conseiller général de 1964 à 1979, député de 1946 à 1951, sénateur de 1962 à 1971), Joseph Le Mer (1983-1989, conseiller général de 1979 à 1992), Yvon Abiven (1989-2014, conseiller général de 1992 à 2011, député de 1997 à 2002, vice-président du Conseil général), Solange Creignou (2014 - ?, conseillère générale en 2011), …

Ville de Saint-Thégonnec.

Voir aussi Ville de Saint-Thégonnec "Légende de saint Thégonnec"

Voir aussi Ville de Saint-Thégonnec "La Fabrique et les Seigneurs de Saint-Thégonnec"

Voir aussi Ville de Saint-Thégonnec "Budget de la Fabrique de Saint-Thégonnec"

Voir aussi Ville de Saint-Thégonnec "La paroisse de Saint-Thégonnec sous la Révolution"

Voir aussi Ville de Saint-Thégonnec "Deux curés : Abjean (réfractaire) et Alanet (constitutionnel) à Saint Thégonnec"

Voir aussi Ville de Saint-Thégonnec "Démélés, en 1792, de la municipalité de Saint-Thégonnec avec le curé Allanet"

Voir aussi Ville de Saint-Thégonnec "Démélés, en 1793-1794, de la municipalité de Saint-Thégonnec avec le district de Morlaix"

Voir aussi Ville de Saint-Thégonnec "Une victime de Carrier, originaire de Saint-Thégonnec"

Voir aussi Ville de Saint-Thégonnec "Administration municipale de Saint-Thégonnec en 1796 et 1797"

Voir aussi Ville de Saint-Thégonnec "Question religieuse à Saint-Thégonnec, durant la Révolution"

Voir aussi Ville de Saint-Thégonnec "L'enclos paroissial de Saint-Thégonnec

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PATRIMOINE de SAINT-THEGONNEC

l'église Notre-Dame et Saint-Thégonnec (1563-1599). L'édifice comprend une nef de cinq travées avec bas-côtés, dont celui du sud interrompu par le soubassement du clocher, un faux transept non débordant séparé des bas-côtés par un arc diaphragme, et un choeur à cinq pans. La date de 1599 se trouve sur le petit bénitier. L'entrée monumentale est achevée en 1587. Le clocher-porche occidental, du type Beaumanoir, date de 1563. Edifiée de 1589 à 1610, la tour-clocher est couronnée de lanternons en 1626. Le clocher porte les dates de 1599 et 1605 et le cadran solaire celle de 1606. Le petit clocher possède une cloche de 1643 et le grand clocher possède des cloches de 1685 et de 1754. De 1640 à 1652, est reconstruit le bas-côté nord par Paul Prédiry et Mathurin Renault (maîtres tailleurs de pierres). Les fenestrages, sortis de l'atelier de Jean Le Bescont, maître architecte et sculpteur, ont été transportés tous sculptés de Landerneau à Saint-Thégonnec et montés en 1651. De 1653 à 1658 est reconstruit le bas-côté sud (l'adjudication du bas-côté sud a été confiée à Yves Le Bescont). L'église est agrandie en 1667-1669 en reculant l'abside de cinq ou six pieds (travaux confiés à Guillaume Plédran). En 1670, la partie ouest de la nef est exhaussée pour accueillir les orgues. De 1686 à 1690, l'architecte Guillaume Le Taoc (ou Tauc) reconstruit la sacristie au nord du choeur. A partir de 1713, c'est l'ensemble de l'église qui est surélevé sur les plans d'Etienne Le Marchand, architecte et entrepreneur à Brest, et l'abside est à nouveau rebâtie en 1714. A l'extérieur, le clef de voûte porte la date de 1605 : les niches des contreforts abritent des statues en kersanton de l'ange et la Vierge de l'Annonciation, de saint Nicolas et de saint Jean l'évangéliste, cette dernière avec l'inscription "Faict Lan 1625 : R. Doré ma faict. J. Mazé. Ianne Inizan Ma Faict Faire". Les fonts baptismaux, dus à François Moysan de Lampaul-Guimilliau (sur les plans de Maisonneuve-Poterel), datent de 1783-1784. L'orgue date de 1670-1676 (oeuvre de Jacques Mascard disciple de Robert Dallaum). La chaire à prêcher (1683) est l'oeuvre de François et Guillaume Lerrel, maîtres sculpteurs à Landivisiau : l'abat-voix, plus tardif, date de 1732. Les boiseries du choeur sont exécutées en deux étapes : en 1724-1725 (le côté de l'Evangile, par Olivier Lespaignol de Morlaix suivant les plans de l'architecte Boismaurin) et en 1730-1732 (le côté Epître, d'abord par Guillaume Guérin sculpteur à Brélévenez, puis par Hervé Le Goff de Brest suivant dessin de Robelin). Le retable du maître-autel, exécuté sur les plans d'Isaac Robelin et de Jacques Lespaignol, par Yves Le Goff (menuisier à Brest), date de 1730 : il est peint et doré par Jean-François de Launay (peintre doreur à Recouvrance) entre 1738 et 1739. Le retable du Rosaire (1696-1698), dans le croisillon nord, est commandé le 25 août 1697 à Jacques Lespaignol de Morlaix et doré en 1700 par Gilles Brunel, maître-doreur à Morlaix : il est surélevé d'un étage par Jean Laurent (menuisier à Guimilliau) en 1734. Les retables de Notre-Dame de Vrai-Secours et de saint Jean-Baptiste datent de 1668 (oeuvre de Jean Berthoulous ou Bertoulous). Le retable du Saint-Sacrement, dans le croisillon sud, date de 1662-1664 (oeuvre de Gabriel Carquain et doré par Guillaume Bourricquen de Morlaix) : la partie supérieure est due à Hervé Le Goff. Dans le porche, on voit des statues en kersantite, oeuvre de Roland Doré et datées de 1625. La Vierge à l'Enfant", dite "Notre-Dame-de-Bon-Secours", dans une niche à volets, en bois polychrome, date du XVIème siècle. Une statue de saint Thomas porte deux inscriptions : "Carnis-Resurrectionem" et "Yvo Rivoal 1632". Au-dessus de la porte, dans une niche, se trouve la statue de saint Thégonnec. Outre les statues déjà mentionnées, l'église abrite aussi quatre statues des évangélistes en bois doré datant de 1722, une poutre de gloire, les groupes de la Vierge de Jessé et de saint Thégonnec (fin du XVIème siècle), ainsi que les statues de saint Paul Aurélien et saint Jaoua. Le trésor de l'église comprend plusieurs pièces dont une croix processionnelle en vermeil (don des seigneurs de Penhoat en 1610), une autre croix processionnelle en argent du XVIIIème siècle, une croix d'autel du XVIIIème siècle, une lampe de sanctuaire en argent (avec scènes de saint Martin) du XVIIIème siècle, une statuette en argent de la Vierge-Mère datée de 1647, une boîte aux saintes huiles (XVIIème siècle), une coquille de baptême (XVIIIème siècle), quatre calices (dont deux du XVIIème siècle et deux du XVIIIème siècle), un ciboire (XVIIème siècle), une paire de chandeliers (XVIIème siècle), des bannières du XVIIème siècle. Un incendie endommage gravement l'édifice en 1997 ;

Eglise de Saint-Thégonnec.

 

Eglise de Saint-Thégonnec

Note 1 : Clochers (1563 et 1599). Le petit clocher qui se trouve à la façade ouest de l'église date de 1563. Il ne manque pas d'élégance, mais il faut avouer qu'il ne couronnait pas dignement la masse imposante de l'église paroissiale. Il n'était pas de nature à satisfaire le goût du grandiose des habitants de Saint-Thégonnec, « de cette paroisse autrefois et aujourd'hui aristocratique, de l'aristocratie du peuple, agriculteurs, industriels et commerçants ». « Saint-Thégonnec devint jaloux de la gloire de Pleyben, son émule de Cornouaille, et quelques années plus tard, en 1599 (le clocher de Pleyben datait de 1588) il entreprenait aussi un clocher rival de celui de cette paroisse. Il est même plus massif avec ses riches contreforts montant jusqu'à la galerie haute portée sur un puissant encorbellement ; et dans le dôme principal, la lanterne et les clochetons d'angle on retrouve les mêmes particularités, la même habileté dans les combinaisons architecturales. Il est réellement imposant ce clocher de Saint-Thégonnec et il s'élève au milieu d'un cadre digne de lui : Calvaire historié tout couvert de personnages, arc de triomphe à grosses piles ornées de riches lanternons donnant accès dans le cimetière, merveilleuse chapelle ossuaire, à la façade couverte d'arcatures et de colonnettes du style le plus pur, aux gâbles à crêtes découpées surmontés d'élégants clochetons se profilant sur le ciel. Le porche qui se trouve sous la tour a les contreforts d'angle chargés de niches à colonnettes et dais, les colonnes corinthiennes cannelées en façade, et dans l'embrasure de l'arcade les colonnes de Philibert Delorme, puis la grande niche centrale pour le saint patron. A l'intérieur, beau soubassement et niches des Apôtres ; au fond portes géminées surmontées de la statue de Notre-Seigneur dans le tympan » (Extrait de l'Architecture bretonne, par M. le chanoine Abgrall, page 78).

Note 2 : Arc de triomphe (1587). Quatre grosses piles ornées de volutes ou consoles renversées que surmontent des lanternons à la fois trapus et élégants. Les deux piles du milieu sont reliées par une arcade au-dessus de laquelle règne une galerie d'arcatures séparées par des pilastres à gaines et terminées par des frontons. A la hauteur de la galerie est la représentation du mystère de l'Annonciation ; d'un côté la Sainte Vierge agenouillée sur un prie-Dieu, de l'autre l'archange Gabriel. Plus bas dans la frise cette inscription : ITRON : MARIA : VIR : SICOUR - NI : O : PET : HUANTEC : DON : RECOUR - HUI : EN : QUENTEF : ADVOCADES - EVIT : PECHER : HA : PECHERES : 1587. (Dame Marie de Vrai-Secours - Nous vous prions ardemment de nous venir en aide. - Vons êtes première avocate - Pour pécheur et pécheresse).

Arc de triomphe de Saint-Thégonnec

Note 3 : Chaire à prêcher (1683). Nous en donnons la description d'après M. le chanoine Abgrall dans son livre Architecture bretonne. La reine des chaires à prêcher est sans contredit celle de Saint-Thégonnec. Par ses belles proportions, son ampleur, la profusion et la correction de ses ornements, elle constitue un monument auquel on ne doit même pas comparer les chaires trop vantées de Belgique qui sont disproportionnées, prétentieuses, et sans logique dans leur composition. Le support est constitué par une base surmontée immédiatement d'un chapiteau à feuilles renversées d'où partent des consoles ornées de grasses feuilles d'acanthe soutenant un boudin festonné et un épanouissement en quart de rond cavé, orné de guirlandes, couronnes, draperies, cartouches et terminé par une petite baguette entourée d'une bandelette enroulée. Puis vient la plinthe du bas de la cuve formée par un filet guilloché et un large tore arrondi tout couvert de feuilles et de fleurs de roses, laquelle descend aussi le long de l'escalier. Aux angles de la cuve, sur cette grosse moulure sont assises les quatre vertus cardinales : 1° La Prudence tenant un serpent enroulé sur son bras droit ; 2° La Tempérance tenant une coupe fermée et une chaîne ; 3° La Justice. — Miroir et draperie ; 4° La Force. — Colonne. Dans les panneaux formant la cuve sont les quatre évangélistes, en grand relief, sur riche fond d'architecture et de paysage et dans un encadrement de rosiers, de guirlandes et de festons. La même ornementation se continue dans l'escalier pour entourer les médaillons des quatre grands docteurs d'Occident : saint Grégoire le Grand, saint Ambroise, saint Augustin et saint Jérôme. La même richesse se retrouve dans la main courante qui forme corniche pour contourner le haut de la cuve. Au milieu du dosseret appliqué à la colonne est un médaillon représentant le Seigneur donnant à Moïse les Tables de la Loi. Dans les côtés deux anges tiennent d'une main une couronne de roses et de l'autre soutiennent le dais de l'abat-voix. Sous ce dais est le Saint-Esprit entouré d'une gloire et de nuages. A chaque angle, au-dessus de la frise et de la corniche est un petit ange ailé ; plus haut, des têtes d'anges ; puis le dôme tout couvert de roses, et enfin debout au sommet, une Renommée, le pied posé sur un globe et sonnant de la trompette. Au-dessus de la chaire est une niche à volets abritant le patron saint Thégonnec, et différentes scènes de sa vie en bas-reliefs. En face une autre niche semblable qui contient la statue de Notre-Dame de Bon-Secours, entourée d'un arbre de Jessé et des cinq sujets suivants : l'Annonciation, la Visitation, l'Adoration des Bergers et des Mages, la Présentation de l'enfant Jésus au Temple (Architecture bretonne, par M. Abgrall, page 205). Cette chaire est l'oeuvre de François et Guillaume Lerrel, père et fils, maîtres sculpteurs de Landivisiau. Elle leur fut payée 1.463 livres, suivant leurs quittances du 2 octobre et du 3 novembre 1683 et du 5 janvier 1684. L'abat-voix actuel est postérieur à la chaire à prêcher ; il date de 1722. En 1722, le sieur de Chesdeville de Saint-Pol de Léon peignit la chaire en couleur de bois pour la somme de 59 livres 7 sols. Claude Le Chapalain, du bourg de Saint-Thégonnec, fut payé 6 livres et 12 sols pour faire une lucarne dans le mur du côté nord « afin de donner du jour à la chaire ». Guillaume Le Tauc, tailleur de pierre du bourg de Saint-Thégonnec, reçut 3 livres 10 sols pour avoir fait un fondement de pierres de taille sous la chaire à prêcher. Enfin, dénouement ordinaire de tous les marchés conclus par la fabrique, 16 livres pour frais de procédure au sujet du paiement de la chaire. (F. Quiniou).

Chaire à prêcher de Saint-Thégonnec

Note 4 : Orgues (1670). — Sacristie. Le travail fut confié à Jacques Mascard, facteur d'orgues de Landerneau. D'après les comptes de la fabrique, il reçut pour son travail près de 5.000 livres. — « Alain Picart et consorts » furent chargés de faire « le jubé des orgues » et de boiser le bas de l'église qu'il avait fallu exhausser à cette occasion. Marie de Clisson, dame douairière de Lézerdot, voulut s'opposer à la construction des orgues. Elle possédait un écusson dans la grande vitre située au-dessus du portail du bas de l'église et elle n'entendait pas que la mise en place des orgues pût cacher ses armoiries. Le procès qu'elle intenta à la fabrique fut d'abord jugé au siège présidial de Quimper pour être ensuite envoyé au Parlement de Bretagne. La douairière obtint que ses armoiries fussent placées sur le buffet des orgues. La fabrique fut condamnée aux frais du procès. Ce qui lui revint à 300 livres pour Quimper et à 116 livres pour Rennes. Cent ans plus tard, le 17 août 1770, le sieur Jean-Baptiste-Philippe Morain du Coudray s'engagea à réparer les orgues en neuf mois pour 1.900 livres. Il présenta comme caution noble homme Jean Le Beau, père, négociant à Morlaix, place Neuve-du-Port, côté de Tréguier. Le 20 août 1863, eut lieu une nouvelle restauration des orgues par M. Heyer. Nous lisons dans la délibération du Conseil de Fabrique datée de ce jour : « L'orgue établi sous ce devis sera à regarder comme neuf, car il ne restera de l'ancien instrument que le buffet et une partie des vieux tuyaux qui, du reste, seront réparés de façon pour pouvoir rivaliser avec de neufs ». La dépense monta à 6.000 francs. L'organiste était choisi pour six ans et il recevait pour une année un salaire de 150 livres, à condition de toucher les orgues pendant le service divin, les dimanches, les fêtes et les jeudis. Il devait veiller au bon entretien des orgues, moyennant 30 livres par an, et la fabrique lui fournissait le matériel nécessaire ; mais les gages du souffleur restaient à sa charge. Les fonts baptismaux qui se trouvaient auparavant sous la dernière arcade du côté nord furent transportés avec leur clôture en 1670 dans la chapelle du côté sud, où ils sont encore actuellement. En 1721, les comptables payèrent à Jean Fily, tailleur de pierre, demeurant au bourg, la somme de 33 livres pour avoir fait le grand « bénitier et bassin de pierre de grains pour tenir l'eau bénite pour toutes les saisons de l'année ». Il se trouve aujourd'hui derrière les fonts baptismaux. La sacristie actuelle fut construite en 1686. Le directeur des travaux fut : Guillaume Le Tauc, payé 15 sols par jour. Voici les noms de ses ouvriers : Pierre Henry et son fils Hervé, Yan Julien, Yan Rochand, Jacques Hamon, Louis Nausset, René Pouliquen, Pierre Jezéquel, Yan Nédélec, Yvon Huon et Georges Pouliquen. Les deux suivants étaient darbareurs ou manoeuvres : Charles Prigent et Yvonne Le Goarnisson. Le maître charpentier fut Paul Le Goff, payé 16 sols par jour. (F. Quiniou).

Note 5 : Mobilier de l'église. Lampe du sanctuaire. — L'église de Saint-Thégonnec possède une lampe de sanctuaire d'une grande richesse. Elle est en argent et sur sa surface sont reproduits plusieurs épisodes de la vie de saint Martin. C'est ce qui a fait croire à plusieurs que cette lampe provenait de l'église Saint-Martin de Morlaix, soit qu'elle fut enlevée pendant l'époque révolutionnaire, soit qu'elle fut achetée par la paroisse de Saint-Thégonnec. Mais ce fait n'est rien moins que prouvé. Trois épisodes de la vie de saint Martin de Tours sont gravés sur cette lampe : 1° Le légionnaire Martin rencontre un pauvre à la porte d'Amiens. Il coupe avec son épée son manteau en deux pour en donner la moitié au pauvre. 2° Martin voit en songe Jésus-Christ tenant en main cette moitié de manteau qu'il lui avait donnée. 3° Baptême de saint Martin. Croix de procession. — La croix de vermeil, classée dans les objets historiques par la Commission des beaux-arts, mesure un mètre de hauteur et est à double croisillon comme les croix archi­épiscopales. Elle a deux clochettes suspendues au croisillon supérieur, et de chaque côté du Christ, sur le croisillon inférieur, se trouve une statuette représentant l'une la Sainte Vierge, l'autre saint Jean. Au-dessous des pieds du Christ on voit un évêque agenouillé, avec un calice en mains. C'est le noeud surtout qui est d'un travail finement ciselé et d'une grande richesse. Six statuettes d'apôtres ornent ce noeud. Derrière le Christ est représenté le saint patron de la paroisse. Cette croix est, dit-on, un don d'un des seigneurs du Penhoat. Calices et ciboires. — Les calices, bien qu'assez anciens, sont sans valeur artistique. En 1824, la fabrique vendit 147 francs un vieux calice à Le Goff, orfèvre à Morlaix, et lui en acheta un autre pour 207 francs. Ce doit être le plus petit des calices actuels. — L'un des calices porte cette inscription : « Calice de la chapelle du Hellin (1742) ». Le ciboire est en argent et date sans doute de la même époque que la lampe du sanctuaire. Ce qui le fait croire, c'est la parfaite ressemblance de travail. En fait d'ornements sacrés, l'église de Saint-Thégonnec n'en a aucun de remarquable, soit comme richesse de travail, soit comme antiquité. Vitraux. — Tous les vitraux sont de construction récente. Ils ne remontent pas au delà de 1860, et ils sont sortis des ateliers de M. Nicolas, de Morlaix. Ils sont dus pour la plupart à des dons particuliers. Voici les noms des généreux donateurs : Jean-Baptiste Caroff, maire ; Bernard Breton, président du Conseil de fabrique, chevalier de la Légion d'honneur ; Soubigou, trésorier de la fabrique ; Alain-Charles de Penfao ; la famille Fichou de Kernizan ; la famille Queinnec du Bailleguen ; M. Le Bras, prêtre ; les familles Le Bras et Tourmeu ; les familles Homon-Kerdaniel et Georget : M. Bériet, curé de la paroisse ; M. Monot, vicaire ; l'abbé Le Roux, du clergé colonial ; Monsieur et Madame Dahirel du Quélennec ; la famille Messager du Petit-Hellin. Cloches. — L'église de Saint-Thégonnec possède trois cloches, dont deux dans la grosse tour et une dans le petit clocher. Cette dernière est la plus petite et aussi la plus ancienne. Elle date de 1643, et porte cette inscription : Escvier René DE GUERGORLAY et Anne DE TROMELIN - mont nommée - I. H. S. Maria, Credo : - Msire Guillaume PROUFF, recteur de Saint-Thégonnec. La plus lourde des cloches de la grosse tour pèse 2.032 kilos. — Inscription : PIE IX, Pape. — Jubilé de 1875. - Bénite sous l'invocation de la Sainte Vierge, de saint Pierre, - de saint Jean et de saint Thégonec. - Parrain : J.-M. CAROFF. - Marraine : Perrine HOMON-KERDANIEL. - MM. TOULEMONT, curé ; J.-M. CAROFF, maire, et HOMON-KERDANIEL, trésorier ; J. ABHERVE-GUEGUEN, J.-L. SOUBIGOU, J.-L. QUEINNEC et J.-M. POULIQUEN, marguilliers ; BRIENS aîné, fondeur. Sur l'un des côtés de la cloche se trouve la figure du Christ, et sur l'autre celle de saint Thégonnec. La cloche mesure 1m44 de diamètre. L'autre cloche ne mesure que 1m20 de diamètre. Elle porte l'inscription suivante : 1754. Mre Hervé DONVAL, rt de St-Thégonnec. — Nommée par Jean LE TRAON et Catherine LEVEL. - Louis JACOB, fondeur. Puis : d'un côté, la croix ; de l'autre, saint Thégonnec. Une autre cloche, aujourd'hui disparue, a été envoyée à la fonte, sur les ordres du gouvernement révolutionnaire. (F. Quiniou).

Voir aussi Ville de Saint-Thégonnec "Histoire de l'église et de l'ossuaire de Saint-Thégonnec

Voir aussi Ville de Saint-Thégonnec "L'église de Saint-Thégonnec

Voir aussi Ville de Saint-Thégonnec "Exhaussement de l'église de Saint-Thégonnec, en 1714"

Voir aussi Ville de Saint-Thégonnec "Les rétables de l'église de Saint-Thégonnec"

la chapelle Sainte-Brigitte (XVIème siècle), restaurée en 1865. Il s'agit d'un édifice en forme de croix latine. Cette chapelle, de la fin du XVIème siècle ou du début du XVIIème siècle, a été agrandie en 1865, bénite le 12 août 1866 et érigée en chapelle de secours en 1867. La chapelle abrite les statues de sainte Brigitte, saint Hervé et son guide, la Vierge-Mère et un Crucifix entre la Vierge et saint Jean ;

Note 6 : Cette chapelle située à cinq kilomètres du bourg n'offre rien de remarquable au point de vue de l'architecture. De temps immémorial elle servait pour l'exercice du culte, lorsqu'à l'époque de la Révolution, elle fut mise en vente comme bien national. Dans le chemin encaissé qui y conduit, une scène dramatique s'est passée pendant la tourmente révolutionnaire, si l'on en croit du moins la tradition locale [Note : D'après quelques-uns, ce fait se serait passé dans le vallon de Pont-as-Roz]. Les habitants du quartier, ne voulant pas assister aux offices célébrés par Allanet, le curé assermenté, trouvaient cependant pénible de ne pouvoir se réunir pour prier et sanctifier le dimanche. Ils résolurent d'organiser une procession et firent même appel aux fidèles des paroisses voisines, en particulier à ceux de Guiclan. Rendez-vous fut pris pour le premier jour des Rogations. Tous devaient être rendus avant le lever du soleil, au carrefour situé à vingt minutes de la chapelle. Mais les autorités civiles avaient été prévenues, et des soldats s'étaient postés pendant la nuit derrière les hauts talus qui bordaient le sentier. Les fidèles s'avançaient sans défiance et seul le chant des litanies troublait le silence de la nuit. Ils allaient atteindre le but de leur pèlerinage lorsqu'une vive fusillade se fit entendre et leur fit payer cher cette infraction aux lois républicaines. Une fois de plus la République était sauvée. Quelques années plus tard, ces mêmes habitants manifestèrent aux autorités locales leur intention de se réunir dans cette chapelle. Voici la lettre qu'ils adressèrent le 22 ventôse an VI (13 mars 1798), à l'adjoint municipal de la commune de Saint-Thégonnec : « Les soussignés, habitants de la section dite de Sainte-Brigitte en la commune de Saint-Thégonnec, canton du même nom, déclarent à l'adjoint municipal de la dite commune qu'ils sont dans l'intention de se réunir et rassembler en la ci-devant chapelle dite de Sainte-Brigitte sise en la dite commune de Saint-Thégonnec pour y adresser en commun leurs prières et leurs voeux à l'Etre-Suprême. Nous invitons le dit citoyen adjoint municipal à nous donner acte de la présente déclaration. Fait à Saint-Thégonnec, le 22 ventôse l'an 6 de la république française une et individuelle ». Ainsi signé sur l'original : « Jean M. POULIQUEN, Alain POULIQUEN, François CAROFF, François MALLÉGOL, Jacques PLASSART, Yves PLASSART, Jacques MALLÉGOL, Jean GUILLAUME, MARTIN, Yves BLOC'H, Alain CORE. Fait et rédigé en la maison commune à Saint‑Thégonnec, les dits jour, mois et an ». La famille Pouliquen du Fers avait acheté la chapelle de Sainte-Brigitte, avec l'intention de la restituer plus tard à la fabrique. Voici l'acte de restitution : « Nous soussignés, héritiers de dame Marie Péron, veuve Pouliquen, décédée au lieu du Fers, en la commune de Saint-Thégonnec, pour nous conformer à l'intention bien connue et bien manifestée de notre susdite ayeule et bisayeule, décla­rons par le présent acte céder et cédons en effet pûrement et simplement à la fabrique de l'église paroissiale de Saint-Thégonnec la propriété et dépendance de la chapelle de Sainte-Brigitte que la susdite dame Marie Péron veuve Pouliquen avait acquise dans l'intention sincère d'en faire plus tard cession à la fabrique. A Saint-Thégonnec, le 2 octobre 1835 ». Ont signé : « H. M. POULIQUEN, vicaire à Scrignac, Sr. Marie Françoise POULIQUEN, Joseph POULIQUEN, Marie Jeanne POULIQUEN, M. Y. POULIQUEN, Marie Françoise POULIQUEN, Louis POULIQUEN, Pierre FICHOU, Marie Jeanne FICHOU, Jean-Baptiste CAROFF, M. Y. CAROFF, J. P. CAROFF, GEFFROY ». Cette chapelle était insuffisante pour contenir les 500 personnes qui y venaient de Saint-Thégonnec et des paroisses d'alentour entendre la messe matinale, les dimanches et principales fêtes de l'année. La fabrique entreprit de la restaurer et demanda à cet effet l'autorisation de vendre ses biens immeubles jusqu'à concurrence de la somme de 18.000 francs. Un décret impérial, daté de Biarritz, le 22 septembre 1867, accorda cette autorisation à condition que la chapelle fût érigée en chapelle de secours. (F. Quiniou).

l'ancienne chapelle Saint-Louis (XVIIème siècle), située au Quelennec. Il s'agit d'un petit édifice de forme rectangulaire avec clocheton couronné par un dôme. On y trouvait jadis un tableau représentant Notre-Seigneur au Jardin des Oliviers, soutenu par un ange ;

les anciennes chapelles de Saint-Thégonnec, aujourd'hui détruites ou disparues : la chapelle de Keranot, la chapelle de Coaz-Vout (mentionnée encore en 1804), la chapelle de Kerincuff ;

le calvaire de Bodéniry ou Croas-Calafres (1632) ;

le calvaire de Boustour ou Broustou (1662) ;

le calvaire de Luzec (1864) ;

la croix (avec fût écoté) de la chapelle Sainte-Brigitte (1893). Le socle porte la date de 1613 et l'inscription "Restaurée 1893. J. C. Caroff" ;

la croix de Kergrenn (XVI-XVIIème siècle), restaurée en 1977 ;

le calvaire de l'enclos paroissial (1610) qui illustre la passion du Christ. Ce calvaire est l'oeuvre de l'atelier de l'Elorn. Le soubassement porte une quarantaine de personnages illustrant neuf scènes de la Passion. Il y a lieu de mentionner, sur la face arrière du second bras de la croix, une console portant le motif décoratif rayonnant de la clef du portail de Kerjean. En 1970, le calvaire bénéficie d'une restauration complète ;

Note 7 : Calvaire (1610). Le calvaire de Saint-Thégonnec est un calvaire de premier ordre. La croix qui surmonte le massif carré offre beaucoup d'analogie avec celle du calvaire de Plougastel et avec celles de Locmélard, Lopérec, Saint-Segal, etc... Voici les différentes scènes représentées sur cette croix : 1° Notre-Seigneur en croix avec quatre anges recueillant dans des calices son précieux sang. 2° Sur les branches du croisillon supérieur saint Longin à cheval et un autre cavalier. 3° Sur le croisillon inférieur, les statues doubles adossées ont été mal placées et les unes retournées, de sorte qu'il faudrait les rétablir ainsi : en avant la Sainte Vierge et saint Jean ; à l'arrière saint Pierre et saint Yves. 4° Au milieu sur l'avant, la Sainte Vierge portant l'enfant Jésus dans ses bras. 5° A l'arrière, un Christ à la colonne et un Ecce Homo. En bas sur le massif, en rétablissant les choses dans l'ordre : 6° La condamnation de Notre-Seigneur. Pilate se lavant les mains. 7° La flagellation. 8° Notre-Seigneur, les yeux bandés, souffleté, conspué. 9° Couronnement d'épines. 10° Portement de croix. 11° La Véronique. 12° Descente de croix. 13° Mise au tombeau. 14° Résurrection. 15° Au-dessus du petit autel adossé au massif est une statuette de saint Thégonnec avec un chariot attelé d'un âne et d'un cerf. On dit que c'est dans ce chariot qu'il transporta toutes les pierres pour la construction de son église. Au-dessus du petit autel et sous les pieds de la statuette existait, il n'y a pas encore longtemps, une table de pierre transportée depuis à la croix de Guélébara, où elle sert de reposoir pour la procession de la Fête-Dieu.

Calvaire de Saint-Thégonnec

d'autres croix ou vestiges de croix : Croas-Beus (XVIIème siècle), Brogadéon (XXème siècle), Coasvout (XVIème siècle), Coslen (1622), Cosquer (XVIIème siècle), Croas-Savéol (moyen âge), Guélébara (1867), Hellin (1638), Le Keff (moyen âge), Keravel (1865), Kerguélen ou Croas-Creis (moyen âge), Kerincuff ou Croas-ar-Chapel (XVIème siècle), Kerorven ou Croas-ar-Goarnisson (1615), Menhars (1603), Mesménez (1688), Penallan (1629), Penfao (1823), Penn-ar-Parc (1977), Pennavern (1647), la croix de l'église (1610, 1864), la croix du cimetière (1903), Kerizella (1948), croix (1823) ;

l'ossuaire de l'enclos paroissial (1676 - 1682), édifié par Jean Le Bescont (architecte à Carhaix et à Landerneau). Il s'agit d'un édifice de plan rectangulaire qui porte plusieurs inscriptions : "Ce reliquaire fut fondé Lan 1676 lors Y. Breton et P. Caro. F." et sur le contrefort, "P. Maguet. Y. Fagot F. 1677". Au-dessus des arcades, sur la frise, se trouve l'inscription suivante : "C'est une bonne et saincte pansée de prier pour les trépassés, requiescant in pace. Amen", "Hodie. Mihi. Cras. Tibi O. Pêcheurs. Repantez vous étants vivants car à nous morts il n'est plus le temps - priez pour nous trépassés car un de ces jours vous en serez". Le retable dédié à Saint-Joseph a été commandé le 30 décembre 1685 à Pierre Lahaye (ou Paul de la Haye) de Pont-Croix et à Alain Castel (maître sculpteur) de Saint-Martin de Morlaix. La crypte enserre une "Mise au Tombeau", en bois polychrome, exécutée par Jacques Lespaignol (maître sculpteur de Morlaix) de 1699 à 1702 moyennant 1550 livres : la peinture a été faite par Godefroy et Bourricquen, maîtres peintres de Morlaix. A signaler qu'avant la construction de l'ossuaire actuel en 1676, il en existait un autre, détruit en 1850, sur l'un des côtés du cimetière ;

Ossuaire de Saint-Thégonnec

Mise au tombeau de Saint-Thégonnec

Voir aussi Saint-Thégonnec "L'ossuaire de Saint-Thégonnec

la porte triomphale de l'enclos paroissial (1587 – 1589). Quatre gros piliers sont amortis par de puissantes volutes en consoles renversées et couronnées par des doubles lanternons. Ils déterminent trois passages, dont les deux latéraux sont fermés par des échaliers, tandis qu'entre les deux piles centrales est bandé une arcade à claveaux rustiques formant l'entrée principale ;

le château de Quélennec (XVIIème siècle), remanié au XXème siècle. Il a remplacé un vieux manoir transmis en 1587, par alliance, de la famille La Boixière à la famille Kerhoas. On y trouve une chapelle privative ;

le manoir de Penfao (XVIIIème siècle). On y trouve les armoiries de la famille Coëtlosquet, seigneur de Penfao au XVIIIème siècle ;

la fontaine de Lescoat (XVIIème siècle) ;

l'ancien presbytère (XVI-XVIIème siècle) ;

la maison du Fers (XVI-XVIIème siècle) ;

la maison Kanndi (XVIIème siècle) ;

la maison de Kergrenn (XVIIème siècle) ;

la maison de Pennavern (1631) ;

une grange à lin (XVIIème siècle) ;

15 moulins dont le moulin à eau de Lauteric, Kerincaff, Prat-Guen, Luzec, Pont-ar-Ros, du Pont, ..

A signaler aussi :

les vestiges d'un château (XIII-XVème siècle) à Penhoat (ou Penhoët). Le château est édifié au XIIIème siècle par Guillaume, sire de Penhoat (ou Penhoët), au retour de la croisade de 1248 et démoli en 1590 pendant la Ligue. Guillaume de Penhoat le Boiteux est capitaine de Rennes en 1356. Jean de Penhoat, son fils, est amiral de Bretagne en 1401 et capitaine de Morlaix. La famille de Penhoat s'est ensuite fondue en 1475 dans la famille Rohan-Gié, d'où la baronnie a passé par acquêt à la famille Rosmadec, vicomte de Rumain et à la famille de Kerouartz. Suite à sa destruction en 1590, ses propriétaires, les Kerc'hoent de Coatanfao, le vicomte de Kerouartz, ne le reconstruisirent point, bien qu'ils en aient jusqu'à la Révolution exercé la seigneurie. Les ruines du château de Penhoat se composent de deux parties distinctes, que sépare une douve profonde : - le château proprement dit, bâti sur une énorme butte factice et dont il subsiste des débris imposants, - l'ouvrage avancé au Sud, vaste quadrilatère rasé presque au niveau du sol intérieur. Le château avait une forme presque triangulaire, avec une tour à chaque angle. Celle du Sud-Ouest mesurait encore à la fin du XIXème siècle plus de 20 mètres de hauteur au-dessus des douves, où elle plongeait profondément. Elle était surmontée d'une tourelle ou châtelet et avait quatre étages, éclairés par de grandes fenêtres à plein cintre, aux vastes embrasures. Ronde à l'extérieur, elle était hexagonale intérieurement. On y voyait encore à la fin du XIXème siècle le foyer d'une cheminée, avec ses piliers moulurés. Ses murailles ont deux mètres de largeur. Cette tour n'avait pas de galerie à machicoulis. Une courtine joignait cette tour à celle du Sud, qui paraît avoir été aussi grande. De cette courtine, il ne subsiste qu'un pan de mur en moellons. La tour du Sud est ronde extérieurement et à pans coupés à l'intérieur comme l'autre. Un mur droit allait joindre cette tour à une tourelle formant l'angle Ouest de la place, puis, couronnant une pente excessivement déclive, au bas de laquelle passe un bras de la Penzé, allait se relier à la tour du Sud. L'ouvrage avancé du Sud fut établi pour protéger le château de ce côté où le sol, en s'élevant, commandait ses remparts. C'est un quadrilatère mesurant environ 35 mètres de long sur 25 de large. Ses angles sont droits et sans tourelles. Les murailles, peu élevées, ont cependant par places 4, 5 et 6 mètres au-dessus des douves qui les bordent. Le centre de cette enceinte paraît avoir été vide, par contre, il y a des vestiges de constructions adossées aux remparts sur tout leur pourtour intérieur. C'étaient sans doute les demeures des serviteurs. Nous extrayons maintenant les lignes suivantes de la Bretagne contemporaine au sujet de l'antique château et du fief de Penhoët : « Le château de Penhoët élève, au confluent des deux ruisseaux de Coatoulsac'h et de la Penzé, ses ruines séculaires, où la nature réparatrice, travaillant auprès des ans, a semé une profusion de lierres et de fleurs. Ces ruines consistent principalement en deux tours cylindriques, à pans coupés à l'intérieur, revêtues, à l'extérieur, de pierres de moyen appareil. La plus haute de ces tours, qui servait probablement de donjon, est surmontée d'un petit châtelet ; elles sont unies par une courtine, aspectée à l'est et inscrite dans une enceinte ogivale, garnie de douves. Une autre courtine, à l'ouest, se prolonge vers le midi, côté le plus accessible à l'ennemi ; il forme un ouvrage avancé présentant un plan rectangulaire défendu par un second fossé. Du banc de pierre qui garnit la large embrasure d'une fenêtre, dans la tour du nord, on plonge délicieusement sur un frais paysage, que le cintre gothique de la fenêtre encadre comme un tableau de maître. La seigneurie de Penhoët était une ancienne bannière, et la maison de Penhoët, issue, en ramage, des comtes de Léon. Elle a compté plusieurs guerriers célèbres, depuis Guillaume, sire de Penhoët, qui, au retour de la croisade, en 1248, où il avait accompagné le duc Pierre de Dreux, éleva le château dont il ne reste que les ruines. Un autre Guillaume de Penhoët, dit le Boiteux, défendit la ville de Rennes contre le duc de Lancastre, en 1356, et Jean de Penhoët, amiral de Bretagne, fils du précédent, battit une flotte anglaise devant Saint-Mathieu, en 1404. La branche aînée de cette famille se fondit en 1475 dans la maison de Rohan-Gyé. Le château de Penhoët, qui appartenait au siècle suivant aux Rosmadec, fut incendié par les ligueurs qui en démolirent les fortifications, en 1590 » (Bretagne contemporaine, t. II, p. 87) ;

Nota : La maison de Penhoët, dont les différentes branches se sont fondues aux XVème et XVIème siècles, dans les familles de Rohan-Gié, du Groësquer et de Crec'hquerault, était issue en juveignerie des anciens vicomtes de Léon. Elle a produit, entre autres personnages historiques, un certain Jehan qui fut amiral de Bretagne au commencement du XVème siècle, et dont la vie serait bien certainement digne de prendre place dans les ouvrages biographiques consacrés aux célébrités de notre pays. La fraîche vallée dans laquelle coule la rivière de Penzez se bifurque en entrant dans la paroisse de Pleybert-Saint-Thegonnec (aujourd'hui Saint-Thégonnec), et c'est sur la langue de terre comprise entre ces deux branches que s'élevait la demeure des cadets de la Roche-Morice. Elle appartenait donc, par sa position, à la classe très-nombreuse des châteaux construits sur des promontoirs au confluent de deux cours d'eau. Cette disposition, qui se retrouve dans la presque totalité des forteresses bretonnes dont l'origine remonte à une époque antérieure au XIVème siècle, était très-avantageuse pour la défense ; elle permettait, en barrant les cours d'eau, de former des étangs qui, à l'époque où le canon n'était pas en usage, rendaient la position inattaquable de toutes parts, excepté du côté par lequel l'isthme se reliait aux hauteurs voisines. Il est donc assez probable que la fondation première du château de Penhoët remonte au moins aux dernières années du XIIème siècle ou aux premières années du XIIIème, et qu'elle est contemporaine de la séparation du tronc commun de la branche de ses anciens seigneurs. M. de Blois (Biographie Bretonne) dit en effet que Hervé, fils puiné de Guiomarch VI comte de Léon, qui mourut en 1179, reçut en partage les fiefs de la Roche-Morice, Landerneau, Coëtmeur-Daoudour, Penhoët et Penzez, et on voit mentionné dans un acte de 1282 (D. Morice, Preuves, t. I, col. 1064) un Hamon de Penhoët ; il vivait au commencement du XIIIème siècle, et ne peut être qu'un fils dudit Hervé, qui avait dès lors pris le nom du fief qu'il avait eu en juveignerie. Quant à l'édifice en lui-même, il n'offre plus qu'un médiocre intérêt, et son état de dégradation ne permet plus guère que d'en restituer le plan. Il se composait d'un baile intérieur ou château proprement dit, de petites dimensions et de forme carrée plus longue que large. Une tour ronde d'assez grand diamètre, et dont il ne reste plus que la moitié, occupait l'angle Sud-Ouest, tandis qu'à l'angle Sud-Est se voit une autre tour plus petite et presque détruite. Chose assez singulière, les deux autres tours, qui auraient dû être placées aux deux autres angles Nord-Est et Nord-Ouest, n'ont jamais existé ou ont été détruites de manière à ne pas laisser de traces, et le rempart, après avoir dessiné les côtés Est et Nord de l'enceinte, au lieu de dessiner un quatrième angle et de former le carré, continue en ligne droite et se confond avec le baile intérieur, aussi de forme carrée, qui précède la forteresse. Enfin le fossé qui devait couper transversalement la langue de terre, pour isoler les deux parties, selon l'usage observe ailleurs, ne va au contraire que jusqu'à la moitié, ce qui donne au plan de l'édifice une forme bizarre dont il est difficile de se rendre compte autrement qu'en supposant qu'il n'a pas été achevé, ou qu'après avoir été détruit il n'a été réparé qu'imparfaitement et à la hâte. Cette dernière hypothèse semblerait même être confirmée par le peu d'épaisseur et de solidité des murs du baile extérieur, et des côtés Est et Nord du baile intérieur, comparée à l'appareil assez beau des deux tours. (Charles de Keranflec’h).

le pont de Prat-Guen (1703) ;

le pont de Pont-Hir (1860) ;

l'ancienne école Sainte-Brigitte (1910) ;

l'ancien manoir de Kerenot, avec sa chapelle privée aujourd'hui détruite. Propriété successive des familles Denys, Simon et Coëtlosquet ;

l'ancien manoir de Coatvoult, propriété de la famille Kergolay. On y trouvait jadis une chapelle privative, aujourd'hui détruite ;

l'ancien manoir de Herlan. Isabelle, dame du lieu, épouse vers 1430, Hervé Huon, seigneur de Trohein en Sibiril, fils d'Eon, tué à Azincourt en 1415. Le fief du Herlan passe ensuite successivement entre les mains des familles Kergournadec'h, de la Forest, du Parc-Lezversault et Provost de Boisbilly ;

le camp retranché de Castel-Douar ou Tossen ar Baroum, qui fut jadis le siège primitif de la seigneurie de Penhoat (ou Penhoët). La famille de Penhoat (ou Penhoët) est issue en ramage des anciens comtes de Léon ;

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ANCIENNE NOBLESSE de SAINT-THEGONNEC

Seigneurie de Penhoat. « La famille de Penhoat, issue en ramage des anciens chefs ou comtes du Léon, et dont l'anti­quité était devenue proverbiale, a d'abord résidé dans un camp retranché qu'on retrouve encore à 800 mètres au sud des ruines de son château. Ce camp, dit Castel-Douar, assis sur la lisière du bois de Coatvoult, dans une forte position, se compose d'une enceinte ogivale, avec parapets de terre, d'un circuit extérieur de plus de 300 mètres, et environnée de profondes douves. L'entrée est tournée au nord. Du côté opposé et dominant les douves est une belle motte d'une dizaine de mètres de hauteur. A son sommet est une petite excavation, mais nul vestige d'édifice, ce qui fait penser que la tour construite sur cette butte pour servir de demeure aux anciens sires de Penhoat devait être en bois. Ce camp est dans un très bon état de conservation. A deux kilomètres au sud, près de la ferme de Kerfeulz, il y a encore une autre motte isolée avec douves dite Tossen an Douvez. Etait-ce une sorte de poste avancé du château de Penhoat ? Au XIIIème siècle les sires de Penhoat abandonnèrent leur donjon et descendirent jusqu'à l'extrême-pointe du promontoire boisé qui domine le confluent des rivières de Penzé et de Coatoulsac'h. Ils y construisirent un fort château de pierres, bien remparé, qui devint le siège de leur baronnie et fief, avec haute, basse et moyenne justice, patibulaires à quatre poteaux, et mouvance sur presque tout le haut Léon. Ce château passa à l'extinction de la branche aînée, aux Rohan-Gié par alliance, puis aux Rosmadec par acquet et fut en 1590 assiégé et détruit par les Ligueurs. Ses propriétaires ultérieurs ne le reconstruisirent point, bien qu'ils en aient jusqu'à la Révolution exercé la seigneurie » (Louis Le Guennec. Notice sur le château de Penhoat). En 1600, était propriétaire du fief, le marquis de Rosmadec, baron de Mollac et seigneur comte de Penhoat. Il envoya un de ses gentilshommes forcer Cordenic tailleur de pierres à graver les armes de Penhoat sur la grosse tour de l'église paroissiale. Avant 1714 le fief avait passé entre les mains de Messire Toussaint-François Kerhoent seigneur marquis de Coatanfao, premier gentilhomme d'honneur de Madame la duchesse de Berry, sous-lieutenant des chevau-légers de la garde du roi et brigadier général des armées. Il fut convoqué à Saint-Thégonnec, lors de l'expertise faite en 1714, pour reconnaître les droits honorifiques des différents seigneurs dans l'église paroissiale. Il se fit représenter par M. Bernard Nigeon, son procureur fiscal. Le fief de Penhoat devint jusqu'en 1752 la propriété de Messire Charles-Yves chevalier seigneur comte du Rumain et de dame Simonne-Gabrielle-Flore Rouvanet de Gamache. Ce vicomte du Rumain était maréchal de camp et armées du roi, gouverneur des ville et château de Morlaix. En 1752, Messire Jacques-Joseph-René de Kérouartz, seigneur de Lézérazien, Coatbihan, Locmenven et autres lieux, président à la deuxième chambre des Enquêtes du Parlement de Bretagne, et sa dame Jacquemine de Bonnemaye se rendirent acquéreurs des fief et seigneurie de Penhoat moyennant 160.000 livres de principal et 1.200 livres d'épingles ou pot de vin. La famille de Kérouartz demeurait à Lannilis. Les seigneurs du Penhoat étaient hauts justiciers, premiers prééminenciers et fondateurs des églises paroissiales de Saint-Thégonnec, Taulé, Plouvorn, Plougar, de l'église tréviale de Sainte-Sève, ainsi que de l'église et collégiale de Notre-Dame du Mur. Les armes du Penhoat consistaient en un écusson parti de pourpre au lion rampant d'argent morné ; au second coupé ; au premier échiqueté d'or et de gueules, et au second d'azur à la fleur de lis d'or accompagné de deux macles de même. Le château du Penhoat est depuis 1590 en ruines. Il en subsiste encore quelques pans de murs dominant d'un côté le vallon de Toul-Sac'h et de l'autre le vallon où coule la Penzé.

Note : François-Toussaint de Kerhoent (ou Kerhoant), marquis de Coetanfao, comte de Penhouet (ou Penhoat) ; chevalier des ordres du Roi, lieutenant-général de ses armées, premier sous-lieutenant des chevau-légers de sa garde, chevalier d'honneur de la duchesse de Berry, fut grièvement blessé à la bataille de Ramilies ; à celle de Malplaquet il eut l'épaule démise, un coup de sabre lui coupa la main et un pareil coup qu'il reçut sur le front l'obligea à se faire trépaner. Il mourut le 25 février 1712. — Jean-Sébastien de Kerhoant de Coetanfao, chevalier de Saint-Louis, brigadier des armées du Roi, major général et premier sous-lieutenant de la gendarmerie, gouverneur de Morlaix, Saint-Pol, etc., reçut six blessures à la bataille de Munderkingen (1703), et fut encore blessé à celle de Malplaquet, (1709) ; il mourut le 9 avril 1744. — Maurice-Sébastien de Kerhoant, comte de Coetanfao, capitaine de cavalerie au régiment de Toulouse, fut tué à la bataille de Ramilies (1706). — Rolland de Kerhoant de Coetanfao, frère des précédents, docteur en Sorbonne, fut nommé évêque d'Avranches le 19 janvier 1699 ; il mourut à Paris le 14 octobre 1719 et fut enterré à Saint-Sulpice. Il favorisa l'établissement des frères des écoles chrétiennes d'Avranches et la création du séminaire de la Garlière dans la paroisse de Cuves. (Mémoires de Saint-Simon, chapitres XXVI, XXIX ; Impôt du Sang, etc.).

Seigneurie du Herlan. En 1494, Hervé Huon était seigneur du Herlan. Le 7 décembre 1494, les paroissiens lui accordent droit de tombe dans l'église moyennant vingt deniers monnois par an. En 1557, ce fief était passé entre les mains de Jacques de Kerhoant. En 1650 il appartenait à Messire Charles Du Parc, seigneur de Lézerdot, Lescoat, Herlan, Kéranroux et autres lieux demeurant en son château de Kéranroux en Ploujan. Messire Du Parc était procureur noble, syndic et capitaine de la paroisse. Il était toujours délégué pour examiner les comptes de la fabrique et chargé d'assister le Général de la paroisse dans ses procès contre des tierces personnes. En 1670, la seigneurie du Herlan était au nom de Dame Marie de Clisson, dame douairière de Lézerdot et veuve de Messire Du Parc. En 1732, Dame Charlotte de Rogon veuve du seigneur Claude Du Parc de Lézerdot vendit ses terre, fief et seigneurie du Herlan. Le propriétaire du fief fut Messire François Provost Douglas chevalier seigneur de Boisbilly, chevalier de l'ordre du roi. Il demeurait en son hôtel à Morlaix, quai de Tréguier, paroisse de Saint-Mélaine. Les seigneurs du Herlan possédaient dans l'église paroissiale une chapelle, un enfeu et d'autres privilèges dont il sera parlé par ailleurs. Les armoiries du Herlan sont : un écusson parti d'argent à trois jumelles de gueules, et d'or au lion rampant de sable chargé d'une fasce de gueules. Les armes du Herlan étaient en alliance avec celles de la seigneurie de Kergournadec'h.

Seigneurie du Quélennec. En 1557, cette seigneurie était au nom de Jacques de la Boixière. Le 11 avril 1629, Alexandre Le Borgne seigneur du Quélennec fait une fondation de 20 livres de rente, pour fournir le vin aux féries de Pâques. Les paroissiens seront exhortés à dire un Pater et un Ave à son intention. En 1640, en 1714, Messire du Kerhoaz était seigneur du Quélennec, de Coatcoulouarn et autres lieux. Les seigneurs du Quélennec avaient un banc dans l'aile droite de l'église et en face un enfeu avec tombe. Cet enfeu existe encore aujourd'hui, au-dessous de l'autel de Notre-Dame de Bon-Secours et près de la porte d'entrée du côté nord. Les armoiries qui se trouvaient gravées sur les écussons ont été effacées pendant la Révolution. Les armoiries du Quélennec se composaient d'un écusson écartelé au premier à trois fers de lance, au second chargé d'un houx, au troisième chargé d'un lion et au quatrième chargé d'une fasce accompagnée de six besants ou tonteaux dont trois en chef et trois en pointe. Sur le tout un écusson chargé d'un arbre avec un poisson pendant. Les terres et la chapelle du Quélennec appartiennent au début du XXème siècle à Madame Dahirel veuve de l'ancien député légitimiste.

Seigneuries de Penfao, du Hellin, de Kérannot et de Lannivinon. En 1600, Messire Duplessix seigneur de Penfao et de Bois-Riou avait sa demeure habituelle en son manoir de Penfao. Au XVIIIème siècle, ce fief passa à M. de Coëtlosquet seigneur de Kérannot et du Hellin. Les seigneurs de Penfao avaient chez eux une chapelle aujourd'hui en ruines. Le pan de mur encore debout aurait pu avoir une plus noble destination. Le manoir de Penfao situé à un kilomètre de l'église paroissiale est le seul qui ait conservé son ancienne physionomie. La maison seigneuriale, d'aspect assez modeste, rappelle plutôt une habitation de riche fermier, et permet de croire que les seigneurs de ce village n'étaient que de simples hobereaux. Vu du côté nord, l'ancien manoir semble posé sur une butte et surplombe l'étroit vallon qui s'étend jusqu'au Prat-Guen. La façade est donne sur une vaste cour à laquelle on accède par une porte cochère pratiquée dans le mur d'enceinte, tandis que la partie ouest, ornée d'une tourelle avec escalier en colimaçon, regarde le jardin où se trouvent les ruines de l'ancienne chapelle. En 1557, Guillaume Denys seigneur de Kérannot et Jean Denys seigneur du Hellin approuvèrent la transaction conclue entre le seigneur de Coazvout et les paroissiens de Saint-Thégonnec au sujet de la chapelle de Notre-Dame de Bon-Secours. François Simon seigneur de la Palue Tromelin résidait en 1644 au manoir de Kérannot. Quelques années plus tard le fief du Hellin fut joint à celui de Kérannot, puisqu'il est dit qu'en 1688 le seigneur de Kérannot résidait en son manoir du Hellin. En 1714, Guy de Coëtlosquet, chevalier, seigneur de Kérannot et du Hellin, conseiller du roi et son lieutenant civil et criminel au siège de l'Amirauté établi à Brest, demeurait en la paroisse de Saint-Louis. Ces seigneurs possédaient une tombe plate de pierre grise dans la nef, du côté de l'évangile, près de l'autel de la Trinité, ainsi qu'une tombe plate dans le sanctuaire. Ils avaient aussi une chapelle sur leurs terres à Kérannot et au Hellin. L'église de Saint-Thégonnec possède encore un calice qui a appartenu à cette dernière chapelle. Les armes du Hellin étaient d'azur à deux coupes d'or et relevées en bosse. La seigneurie de Lannivinon appartenait jusqu'en 1752 aux comtes de Penhoat. Elle fut vendue à cette époque par le comte Du Rumain au sieur De Quélen, syndic des Etats de Bretagne.

Dans la paroisse de Saint-Thégonnec, se trouvaient d'autres terres nobles, en particulier celles qui appartenaient à noble homme 0llivier Croizé sieur de la Maillardière demeurant à Morlaix. Il y possédait deux feux et deux tiers de feu. Les deux feux étaient : 1° celui de Reslouet tenu en domaine congéable par Jacques et Yan Goarnisson ; 2° le lieu du Fers dépendant de la terre de Kervilit tenu par Jacques Rioual et Yan Le Bourlès. Les deux tiers de feu étaient 1° trois fermes situées près de la chapelle de sainte Brigitte, l'une d'entr'elles était occupée par Yan Bretton et Yan Inizan ; la seconde par Guillaume Bothuon et Yan Le Beuzit ; la troisième par Yan Guyot ; 2° le lieu du Bailleguen tenu par Yan Le Grand et le lieu de Crec'hgarnel par Yvon Madec. Le sieur de la Maillardière paya à Jehan Grané sieur de Launay receveur général des finances du roi en Bretagne la somme de 940 livres tournois pour l'affranchissement et l'anoblissement de ces feux.

Seigneurie de Coasvout. En 1557, Messire Kervoyant ou Kéronyant seigneur de Coasvout demande le consentement du roi et des paroissiens pour bâtir une chapelle dans l'église paroissiale. Cette chapelle est située du côté de l'évangile au-dessous de la grande chapelle faite depuis peu de temps. C'est la chapelle de Notre-Dame de Bon-Secours. L'autorisation royale fut accordée le 31 mai 1559. En 1630, le fief de Coasvout appartenait à Claude de Guergorlay, sieur de Coasvout, La Roche et autres lieux. La chapelle de la seigneurie de Coasvout que l'on a voulu rendre au culte après la Révolution, est aujourd'hui en ruines. Voici la délibération du conseil municipal de Saint-Thégonnec demandant aux vicaires généraux du diocèse d'autoriser l'exercice du culte dans cette chapelle : « 23 Pluviôse, an XII. Nous, membres du Conseil municipal de Saint-Thégonnec, certifions et attestons à Messieurs les vicaires généraux de ce diocèse qu'il existe en cette commune deux chapelles disponibles en état de décence pour l'exercice du culte, appelée l'une de Sainte-Brigitte et l'autre de Coasvout et qu'il est d'une nécessité absolue que l'office divin y soit célébré pour l'utilité des habitants qui les avoisinent et qui sont éloignés de tous clochers. Cette nécessité est d'autant plus avérée que chacune de ces chapelles est plus éloignée d'une lieue et demie de l'église parroissiale et à une pareille distance des églises succursales environnantes. En foi de quoi nous avons délivré le présent, priant Messieurs les vicaires généraux de vouloir bien demander au Gouvernement la disposition de ces deux chapelles et procurer le nombre de prêtres nécessaires pour les desservir. Ont signé : Bernard BRETON, Charles GRALL, Joseph SOUBIGOU, Jean CAM, Guillaume PRIGENT, Alain BRETON, François COTTAIN, Jacques DROLACH, Louis THÉGONNEC MADEC, Pierre FICHOU. Jean-Marie POULIQUEN, adjoint, LE RIDELLER, maire ».

Seigneuries de Kérir-Luzec et de La Haye. Sort des armoiries en 1790. En 1700, cette seigneurie appartenait à Messire Joseph-Marie Du Dresnay, chevalier seigneur Des Roches et de Kérir-Luzec, gouverneur pour le roi de la ville de Saint-Pol-de-Léon. Les seigneurs de Luzec possédaient un banc dans la nef de l'église paroissiale et une tombe dans le sanctuaire. — Les armes de Luzec et de la Haye consistaient en un écusson parti, au premier bandé au franc quartier chargé d'une fleur de lis ; au second chargé de trois quintefeuilles, deux en chef et une en pointe. — Ces seigneurs avaient aussi sous leur dépendance une partie du village du Rusquec. Nous avons dit à propos des armoiries du Quélennec gravées sur un enfeu dans l'église paroissiale, qu'elles furent brisées pendant l'époque révolutionnaire. Les armoiries des autres seigneurs subirent le même sort, en vertu du décret de l'Assemblée nationale du 19 juin 1790. Ce décret ne fut appliqué à Saint-Thégonnec, que six mois plus tard. « Dimanche, vingt-sixième décembre 1790, assemblée du conseil général de la commune tenue en conséquence de l'annonce faite au prône de la grand'messe et répétée au prône de celle de ce jour, présidée par Pierre Fichou maire et composée de François Huer, Jean Pouliquen, Jacques Le Guen, François-Marie Cottain, Yves Rolland, François Fagot, François Cottain, Christophe Pouliquen, Thégonnec Le Traon, Joseph Croguennec, Olivier Guillerm, Alain Breton. Présent Charles Grall, procureur de la commune … En l'endroit, Charles Grall, procureur de la commune, Jean-Marie Pouliquen et Michel Martin, trésoriers en exercice des biens et revenus de l'église de cette paroisse, ont démontré qu'en vertu du pouvoir leur donné par la délibération du premier novembre dernier, ils ont fait publier l'adjudication du marché pour effacer les écussons, armoiries et titres des ci-devant seigneur et gentilshommes dans tous les lieux apparents tant dans l'intérieur qu'à l'extérieur de l'église paroissiale de Saint-Thégonnec et chapelles de Saint-Sébastien [Note : Cette chapelle qui se trouvait dans la partie nord du cimetière a été démolie vers 1860], Saint-Joseph, Sainte-Brigitte, Coasvout et Penanrun [Note: Cette chapelle aujourd'hui détruite, était située à un kilomètre du bourg], requérant que l'assemblée lui en donne acte et ait à faire ce qui lui incombe ». Le travail fut mis en adjudication. Trois ouvriers se présentèrent : Joseph Augustin de Morlaix, place et paroisse de Saint-Martin, Claude Le Naot et Henri Le Gat. Ce dernier, au lieu des 120 livres ou des 42 livres que réclamaient ses deux concurrents, n'exigeait que 28 livres pour prix de son travail. Il fut déclaré adjudicataire. D'après le devis « l'entrepreneur effacera les armoiries, écussons et titres qui existent tant dans l'intérieur qu'à l'extérieur des dits églises, chapelles et reliquaires et détachera même entièrement les peintures qui forment ces armoiries, écussons et titres. . . . Il remplacera les armoiries qui existent dans les dites églises et chapelles par des couches de chaux en quantité suffisante. — A l'égard des armoiries et écussons gravés dans la pierre de taille, l'entrepreneur aplanira les pierres de manière que les dits armoiries et écussons ne paroissent nullement, sans cependant causer aucune dégradation dans l'ordre d'architecture Il sera tenu de remplir l'objet de ce marché pour le premier février prochain 1791 ». (F. Quiniou).

La lignée des sires de Penhoët (ou Pancouët, comme les désignent le manuscrit de Bayeux et Guy Le Borgne) est d'origine princière ; « elle est réputée pour l'une des plus anciennes maisons du païs, qui tire son origine des anciens barons et vicomtes de Léon » (Guy Le Borgne). Penhoët (de), ramage de Léon, sr. dudit lieu, en Saint-Thegonnec, — de Tronglézon et de Kerguizien, en Plouénan, — de Kergoallon et de Guérand, en Plouégat, — de Menez-Charuel, en Guerlesquin, — de Coëtfrec, en Ploubezre, — de Kerimel, en Kermaria-Sular, — de Coëtgoureden, en Pestivien, — de la Boissière, en Carentoir, — de la Marche, en Bédée, — de la Motte, en La Chapelle-Glain, — du Tourboureau, en la Chapelle-Heulin, — de Maupiron, en Moisdon, — de Fronsac, en Guyenne.

Les Penhoët sont mentionnés lors des réformes et montres de 1427 à 1543, en Saint-Thégonnec et Plouénan, évêché de Léon ; Plouégat et Ploubezre, de Tréguier ; Carentoir, de Vannes, et Bédée, de Saint-Malo. Blason : D'or, à la fasce de gueules. Devises : Red eo (il faut) et Antiquité à Penhoët.

Illustrations : Le manuscrit de Bayeux mentionne le sire de Pancouët (Penhoët) à la première croisade. — On trouve encore Hamon, dans un accord avec les moines du Relec, en 1235. — Guillaume, croisé en 1248. — Deux autres Guillaume, mentionnés dans la note ci-après. — Jean, gouverneur de Morlaix en 1402 (Toussaint de Saint-Luc, XIV, p. 502), vainqueur de la flotte anglaise en 1403 (id., 503). — Jean, amiral de Bretagne, à la prise de Lamballe en 1420 (id., XV, 586), reçoit de Jean V, pour lui et ses successeurs, le droit de manger à telle table du duc qui lui plairait, et quand il n'y mangerait pas, d'avoir à dîner et à souper un pot du meilleur vin de la bouche. (Lob., liv. XVI, p. 549).

Par les Rohan-Gyé, en qui se fondit, en 1475, la branche aînée, la seigneurie de Penhoët passa successivement aux Rosmadec, Le Vicomte et Kerouartz. — La branche de Guérand transmit cette terre aux Bois-Eon, puis du Parc ; — celle de Kergoallon, fondue au XVIème siècle dans Groësquer ; — celle de Kerimel et de Coëtfrec, dans la Touche-Limouzinière, d'où ces seigneuries ont successivement appartenu aux Cosquer-Rosambeau, puis aux Le Pelletier.

Du mariage de Paul de Kersauson avec N... de Penhoët, naquit un fils, OLIVIER, qui mourut jeune et sans hoirs, et dont l'héritage fut estimé, concurremment à celui de ses oncles et tantes, en date du 5 juin 1586 (J. de Kersauson).

Note : La pièce manuscrite dont nous allons parler est intitulée : Plainte manifeste nécessaire, envoyée, le... samedi de novembre 1773, par M. le comte de Kersauson au R. P. Coste, prieur du couvent des Dominicains de Morlaix. De ce factum, en 42 pages, et dont il est impossible, du reste, d'admettre les prétentions généalogiques, il appert que ledit comte de Kersauson se plaint amèrement près des Pères Dominicains de Morlaix de la disparition, dans le couvent, du blason des Kersauson et des Penhoët. « Or, dit le plaignant, vous n'ignorez cependant pas, mon Révérend Père, que c'est à cette maison de Penhoët, dont je descends, qu'appartenait Julienne, votre fondatrice, et dont l'épitaphe rappelait en quelques mots la belle vie : Mens sincera, manus larga et pudica caro... ». Ces derniers mots jettent un jour tout nouveau sur une question restée, croyons-nous, sans réponse jusqu'à ce jour. Dans la Bretagne contemporaine (t. II, p. 60), M. de Courcy, parlant du couvent des Dominicains de Morlaix et des tombeaux que renferme l'église de ce monastère, rapporte, d'après Albert Le Grand, l'épitaphe d'une certaine Julienne, fondatrice des Frères Prescheurs, et dans laquelle se lisent les mêmes louanges (Mens sincera, manus larga et pudica caro) que dans la plainte du comte François-Joseph. « On n'a pu, ajoute M. de Courcy, découvrir à quelle famille et à quel siècle appartenait dame Julienne ». Plus heureux que l'éminent auteur, nous pouvons répondre nous, grâce au manuscrit du comte de Kersauson, que dame Julienne était Penhoët et a vécu au XVIème siècle, à moins qu'au lieu de traduire fondatrice par bienfaitrice, il faille laisser à ce mot sa primitive acception, ce qui reculerait notre Julienne au XIIIème siècle, les Dominicains de Morlaix ayant été fondés en l'an 1237. Quoi qu'il en soit, il n'en est pas moins établi que ladite dame était de la maison de Penhoët à laquelle appartenait également la femme de Paul II, puisque, encore une fois, l'alliance de ce dernier est la seule qui ait échappé aux investigations de M. Ludovic de Kersauson et aux nôtres, jusqu'à la prise de connaissance du factum (J. de Kersauson).

Voir aussi   Ville de Saint-Thégonnec (Bretagne) " Les seigneuries et familles nobles de Saint-Thégonnec ". 

 

Lors de la Réformation de l'évêché de Léon en 1443, plusieurs familles nobles sont mentionnées à Pleyber-Saint-Thégonnec (aujourd'hui Saint-Thégonnec) :

Daniel, seigneur du Hellin, paroisse de Pleyber-Saint-Thégonnec. D’azur à deux coupes couvertes d’or. Jean se trouve mentionné entre les nobles de Pleyber-Saint-Thégonnec, et Guillaume se trouve mentionné entre les nobles de Plouescat.

Denis, seigneur de Kerannot, paroisse de Pleyber-Saint-Thégonnec. Alain se trouve mentionné entre les nobles de Pleyber-Saint-Thégonnec.

Gall (an), seigneur de Coëtgoulouarn, paroisse de Pleyber-Saint-Thégonnec. D’azur à trois poires d’or les queues en haut. Jean se trouve mentionné entre les nobles de Pleyber-Saint-Thégonnec.

Huon, seigneur du Herlan, paroisse de Pleyber-Saint-Thégonnec. D’or au lion de sable chargé d’une fasce de gueules. Hervé se trouve mentionné entre les nobles de Pleyber-Saint-Thégonnec.

Penhoët (de), seigneur dudit lieu, paroisse de Pleyber-Saint-Thégonnec, ancienne bachelerie relevant de Léon. D’or à la fasce de gueules. Guillaume, sire de Penhoët, chevalier en 1373 (Histoire de du Guesclin, p. 383) ; Le seigneur de Penhoët se trouve mentionné entre les bannerets et bacheliers aux Etats de Bretagne en 1462 (Argentré, Histoire de Bretagne, p. 857). Guillaume se trouve mentionné entre les nobles de Pleyber-Saint-Thégonnec.

 

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de l'évêché de Léon reçue à Lesneven en 1481, on comptabilise la présence de 8 nobles de Saint-Thégonnec (Pleyber-Sainct Egonneuc) :

le sire de PENCOËT ou PENHOËT (1 100 livres de revenu), absent. Il s'agit de Pierre de Rohan, seigneur de Gié et maréchal de France, marié en janvier 1476 à Françoise de Penhoët ;

le sire de HERLANT (800 livres de revenu), de l'Ordonnance. Il s'agit en fait d'Hervé Huon (Herlan Huon en 1427), sieur de Herlan, mentionné aussi en 1503 ;

Jehanne KERMELLEUC, (40 livres de revenu), remplacé par son fils Jehan Kermelleuc : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;

Nicolas LE GAL (10 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;

Jehan DANIEL (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

Guillaume MEASGUEN (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;

Allain DENYS (8 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;

Hervé ERNAULD (10 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;

 

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de l'évêché de Léon reçue à Lesneven le 25 septembre 1503, plusieurs nobles de Saint-Thégonnec (Pleyber Saint Goneuc) sont mentionnés :

Hervé Huon, sieur de Kerlan, en brigandine, bien monté, à deux chevaulx ;

Jehan Lohennec, en brigandine ;

Alain Arnault, en brigandine ;

Nicolas an Gall ;

Jehan Kersauson Lannyugnou. Injonction de s'armer ;

Nicolas Quelennec, représenté par Jehan son fils ;

Hervé Measguen.

 

A la « montre » (réunion de tous les hommes d’armes) de l’évêché de Léon reçue à Saint-Renan le 24 août 1557, un noble de Saint-Thégonnec (Ploeyber St Egonnec) est mentionné :

Jacques de la Bouexière.

(à compléter)

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