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SAINT-THEGONNEC ET LE CULTE RELIGIEUX DURANT LA REVOLUTION

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La population n'avait pas renoncé à l'idée de voir le culte public rétabli. Le curé intrus Alanet dont les offices étaient peu suivis avait cru prudent de se retirer devant l'hostilité de ses paroissiens.

Eglise de Saint-Thégonnec (Bretagne).

Le 23 Floréal an II (18 Mai 1793), le Département choisit Le Frout pour le remplacer et ce choix fut agréé par l'assemblée électorale du canton. Mais ce nouveau curé constitutionnel n'entra même pas en fonction, n'ayant jamais pu présenter son institution canonique qui avait été égarée par les vicaires épiscopaux.

Les habitants de Saint-Thégonnec firent signer une pétition dans la commune en vue de réclamer le rétablissement du culte catholique. Cette pétition, ils l'adressèrent à l'administration municipale avec charge pour elle de l'envoyer au citoyen Moal, membre du Conseil des Cinq-Cents.

« 6 Messidor (24 Juin 1797). Au citoyen Moal, membre du Conseil des Cinq-Cents. CITOYEN, Après avoir par les deux adresses ci-jointes exprimé leurs voeux sur ce qui concerne le culte catholique, qui est le leur, nos administrés nous ont chargé de vous inviter à vous rendre leur organe auprès du Conseil dont vous êtes membre, en lui présentant ces deux adresses ; nous vous faisons cette invitation au nom de nos concitoyens et au nôtre, et espérons que vous ne refuserez pas de rendre ce service à nos administrés et à nous-mêmes. Salut et Respect ».

Les officiers municipaux, interprètes des sentiments de leurs administrés, préservaient l'église contre les déprédations des particuliers ou le vandalisme des ordres du District. Ils n'exécutèrent pas, comme nous l'avons vu, l'arrêté qui prescrivait d'abattre les croix, et s'ils furent obligés, par suite d'une dénonciation, d'envoyer la grosse cloche à la fonte et 28 marcs d'argent à la Monnaie, ils surent, dans la mesure du possible, défendre le mobilier de l'église.

Il en fut de même à Guiclan, d'après cette lettre adressée par l'agent municipal de cette commune aux Administrateurs du Département du Finistère : « 4 Nivose an VI (24 Décembre 1797). CITOYENS, Vous trouverez ci-jointe expédition du procès-verbal que je rapportai le 1er du courant des faits qui se passèrent le même jour au chef-lieu de ma commune, il constate que le citoyen Cuminik, gendarme à Landivisiau, ayant l'ordre d'arrêter le citoyen Autheuil ci-devant recteur de Guiclan, vint exécuter cet ordre pour l'exécution duquel je l'assistai et lui donnai toute la protection et tout le secours qu'un agent municipal peut prouver en pareil cas.

Vous y verrez les manières insultantes et menaçantes tenues par Cuminik envers moi, qu'à force d'en être menacé jusqu'à même de deux ans de galères, j'ai, quoi qu'il ne m'ait opposé d'aucun ordre, consenti à faire ouvrir l'église et la sacristie de cette commune, qu'y étant arrivé, Cuminik, encore sans montrer d'ordres suppérieurs, y a fait faire ouverture des armoires et inventorié tout ce qu'il y a trouvé ; vous y verrez enfin que Cuminik, après avoir voulu surprendre de moi un ordre d'enlever les effets de la sacristie, et ne pouvant y parvenir m'a menacé de deux cents hommes de garnison, et n'ayant pas réussi à me compromettre en ce point, il a cherché à le faire, en m'engageant à m'opposer à l'arrestation du citoyen Autheuil.

Voilà la conduite de Cuminik, je vais vous exposer les motifs qui ont dirigé la mienne.

Cuminik avoit ordre d'arrêter le citoyen Autheuil, je devois me prêter de tout mon pouvoir à faire exécuter cet ordre, je l'ai fait. Les effets existant dans la sacristie appartiennent à la République ; y étant déposés, ils y sont sous ma responsabilité ; j'ai du m'opposer à leur spoliation, je l'ai fait et j'en dois compte à toute administration supérieure ; ce compte, je suis prêt à le rendre au premier ordre que vous me transmettrez. Je ferai parvenir ces effets à telle destination que vous m'indiquerez, mais je n'ai pas cru devoir les délivrer à Cuminik auquel je ne connois pas le pouvoir de les prendre de son propre chef, et qui na m'a apparu aucun écrit qui lui donnât commission ni d'inventorier ces effets ni de les emporter. D'ailleurs la commune peut de moment à autre prendre un ministre de culte, et alors ces effets deviendroient nécessaires.

Veuillez bien, citoyens administrateurs, examiner cet exposé de ma conduite et celle de Cuminik, et juger lequel de lui ou de moi a manqué à son devoir. Je vous prie surtout de vouloir bien marquer au plutôt, si, les gendarmes arrivant dans ma commune, je suis obligé de faire sur leur parole, et sans qu'ils n'exhibent aucun ordre, tout ce qu'il leur plaira d'exiger de moi, et si je leur suis subordonné. J'espère que vous voudrez bien répondre à la présente. Salut et Fraternité ».

Nous ne connaissons pas la réponse des Administrateurs du Département ; mais la lettre que leur adressa Alain Breton prouve que cet agent municipal ne se laissait pas intimider par les menaces d'un gendarme, et qu'il était digne d'être à la tête de la commune de Guiclan.

Le District de Morlaix, par l'intermédiaire du citoyen Kerbrat, venait de temps en temps rappeler la municipalité à l'observation des lois républicaines. Les églises et chapelles avaient été fermées au « ci-devant culte catholique » et au mépris de tous les arrêtés, quelques habitants de Guiclan se réunissaient dans la chapelle de Saint-Jacques de Lézérazien. Le District s'empressa de prévenir les officiers municipaux de Saint-Thégonnec qui écrivirent à Yves Perros de Pennarc’hoat la lettre suivante : « 21 Fructidor (8 Septembre 1798). CITOYEN, Nous venons d'être informés que vous êtes dépositaire de la clef de la chapelle dite de Saint-Jacques. Nous vous enjoignons de fermer sur le champ cette chapelle conformément à l'arrêté de l'administration centrale du Département du Finistère du 21 Messidor dernier et d'en déposer la clef en notre secrétariat pour demain dix heures du matin, à peine de demeurer personnellement responsable des événements que pourroit entraîner votre retard à faire ce dépôt. Salut et Fraternité ».

Un arrêté de l'administration centrale du Finistère en date du 26 Messidor an VI (15 juillet 1798) ordonnait de faire la visite domiciliaire dans toutes les communes pour opérer l'arrestation « de tous les agents de l'Angleterre, les émigrés rentrés, les prêtres déportés rentrés ou sujets à la déportation, les brigands et chauffeurs, les chefs de chouans qui n'ont pas déposé les armes, ou qui les ont reprises après l'amnistie, et toute personne étrangère au canton trouvée sans passe-port ».

Pour se conformer à cet arrêté, l'administration de Saint-Thégonnec nomme pour effectuer les visites savoir : « Le citoyen Kerbrat, commissaire du directoire exécutif, qui visitera les habitations de la section du Bourg qui lui seront désignées par une note particulière. Le citoyen François Marie Le Rideller qui fera de pareilles visites dans la section du Bois, d'après les renseignements qui lui seront donnés. Le citoyen François Huet qui visitera les habitations de la section de Lamarch, qui lui seront indiquées. Le citoyen François Marie Menez, juge de paix, qui visitera les maisons de la section de Sainte-Brigite qui seront indiquées par note ».

Le système de mouchardise pouvait être bien organisé par quelques particuliers, mais soit défaut de zèle de la part des officiers municipaux, soit vigilance de la part des habitants qui donnaient asile à un prêtre réfractaire, nous ne voyons pas qu'un seul ecclésiastique ait été arrêté.

Ossuaire et calvaire de Saint-Thégonnec (Bretagne).

 

§I. FÊTES RÉPUBLICAINES.

La République avait doté la France d'un nouveau calendrier. L'ère nouvelle commençait au 22 septembre 1792, date de la proclamation de la République ; l'année était divisée en 12 mois, chacun de trente jours ; les cinq ou six jours supplémentaires furent appelés sans-culottides et devaient être consacrés à des fêtes républicaines. Les mois de l'ancien calendrier avaient disparu pour s'appeler d'un nom symbolique et plus sonore : vendémiaire, brumaire, frimaire, nivôse, pluviôse, ventôse, germinal, floréal, prairial, messidor, thermidor, fructidor. Les dimanches rappelaient le règne de la superstition ; il était urgent de les faire disparaître. Au lieu des semaines, il y eut des décades dont les jours s'appelaient primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi, décadi.

Les noms de saints qui froissaient les oreilles des bons sans-culottes avaient aussi fait leur temps : à chaque jour était accolé le nom non pas d'un saint ou d'une sainte, mais d'un animal, d'une plante, d'un outil, comme dindon, bourrique, pissenlit, écumoire.

Outre les sans-culottides qui se célébraient en septembre (du 17 au 21 ou 22), la République avait institué d'autres fêtes pour rappeler les dates mémorables de son histoire, comme le 21 janvier, anniversaire de la mort de Louis XVI, ou le 14 juillet, en souvenir de la prise de la Bastille.

Nous allons voir comment se célébraient les fêtes républicaines à Saint-Thégonnec.

« 2 Pluviose, an VII (21 Janvier 1799). L'an septième de la République française une et indivisible, ce jour deux Pluviose, les agents du gouvernement, fonctionnaires et salariés publics ci-après nommés, convoqués par le Commissaire du Directoire exécutif en vertu de la Loi du 24 Nivôse an V, se sont réunis en la maison commune du chef-lieu du canton de Saint-Thégonec sous la présidence du citoyen Le Floc'h, président de l'administration municipale du dit canton, pour célébrer l'anniversaire de la juste sanction du dernier roi des Français, dont la cérémonie a été ouverte par la lecture donnée par le président de la Loi du 24 Nivose an Cinq.

Après cette lecture, le président a fait l'appel des fonctionnaires et salariés publics auquel ont répondu ceux dont les noms suivent avec désignation de leurs fonctions : François Breton, agent municipal de Saint-Thégonec, où il n'y a pas d'adjoint (la fonction avait été refusée). Alain Breton, agent municipal de Guiclan. Jean Floc'h, agent municipal de la dite commune. Guillaume François Kerbrat, commissaire du Directoire exécutif et notaire à Morlaix. François Marie Le Rideller, secrétaire provisoire de l'administration municipale et notaire à Saint-Thégonec. François-Marie Menez, juge de paix. Milliau Larvor, Jean L'Herrou, François Le Maguet, Alain Le Saint, Jean Hervé Le Loutre, Bernard Breton, Louis Le Bras, François Le Mer, les huit assesseurs du juge de paix. Yves Le Férec, secrétaire de la justice de paix. Jean Breton, notaire public. Jean Abgrall, huissier du juge de paix.

Ensuite le dit citoyen Floc'h président a prononcé le serment prescrit par la Loi du 24 Nivôse an cinq ainsi conçu : " Je jure haine à la Royauté et à l'Anarchie ; je jure attachement et fidélité à la République et à la Constitution de l'an trois ".

Et a demandé aux fonctionnaires salariés publics ci-dessus désignés : Jurez-vous haine à la Royauté et à l'Anarchie ? Jurez-vous attachement et fidélité à la République et à la Constitution de l'an trois ? A quoi ils ont unanimement répondu : Oui, nous le jurons !.

Après que le président a prononcé un discours par lequel il a fait sentir pathétiquement l'avantage qu'a le gouvernement républicain sur le gouvernement monarchique, la fête s'est terminée par des chants patriotiques, des cris de : " Vive la République ! Vive la Constitution de l'an trois ! " (et des imprécations souvent répétées contre les parjures). Fait et rapporté pour être envoyé en original au Commissaire du directoire exécutif près le Département, après avoir été inscrit sur les registres de l'administration municipale, les dits jour, mois et an. Il a été aussi fait avant de se séparer des imprécations contre les parjures et une invitation à l'Etre Suprême pour la prospérité de la République ». Viennent ensuite les signatures des citoyens présents.

Voici une autre fête qui, en fait de grotesque, ne le cède en rien à la précédente : FÊTE DE LA SOUVERAINETÉ DU PEUPLE. 21 Ventôse, l'an VIème de la République française, une et indivisible (12 Mars 1799). Séance tenue par les citoyens François FLOC’H, président ; François BRETON et Alain BRETON, agents municipaux. Présent : le citoyen KERBRAT, commissaire du Directoire exécutif.

« Vu l'arrêté du Directoire exécutif, concernant la célébration de la fête de la souverenté (sic) du peuple en date du 23 Pluviose dernier.

Considérant l'impossibilité absolue de remplir toutes les dispositions de l'arrêté prédaté, voulant cependant donner à la célébration de cette fête toute la solennité possible, l'Administration a arrêté et arrête les mesures suivantes :

L'article 1er sera exécuté ponctuellement, si ce n'est qu'aux salves d'artillerie sera substitué le son des cloches.

Les art. 3 et 4 seront exécutés en entier.

A dix heures du matin, les administrateurs municipaux et les autres fonctionnaires suivis du plus grand nombre possible de cultivateurs, d'ouvriers et autres citoyens munis chacun des attributs de leur profession, sortiront en ordre de la maison commune. S'il est possible de se procurer des musiciens, le cortège en sera précédé. Les Tables de la Constitution seront portées avec pompes. Des détachements de la garde nationale protégeront le cortège qui, dans la commune de Saint-Thégonec, sera précédé de l'Appariteur du canton. Le cortège se rendra au Temple décadaire » (l'église).

Ce n'est pas évidemment, pour être témoins de scènes grotesques et sacrilèges que nos églises ont été construites. Comme le dit en termes si élevés un journaliste éminent (Edouard Drumont) « il n'est pas douteux que ce soient des églises, des églises où les chrétiens iraient prier Dieu, que nos ancêtres chrétiens aient voulu construire. Cette volonté, ils l'ont écrite comme on écrivait jadis les lois et les actes publics, dans la pierre elle-même. Comme un phonographe sublime, ces murailles chantent encore, après tant de siècles, le Credo qu'elles chantaient au jour où l'enthousiasme des multitudes les a fait sortir de terre. Les admirables artistes qu'étaient les humbles artisans de jadis ont contresigné la pensée de tout un peuple dans ces statues d'une expression si naïve et si touchante où revit la foi des générations disparues ».

Ossuaire de Saint-Thégonnec (Bretagne).

 

§II. VERS LA PAIX RELIGIEUSE.

Le Directoire (1795-1799) ne fit pas fonctionner la guillotine comme la Convention, mais sous son gouvernement, les prêtres étaient loin de jouir d'une plus grande liberté. Ils étaient haïs en tant que prêtres, et les constitutionnels aussi bien que les réfractaires étaient traqués partout, en vertu d'arrêtés émanant du Directoire. Pendant cette période tout culte public cessa en France, et les prêtres dont la retraite était découverte, au lieu d'être condamnés à l'échafaud, étaient embarqués sur les navires de l'Etat pour les marais pestilentiels de la Guyane française.

Bonaparte, par son coup d'Etat du 18 Brumaire (9 novembre 1799), vint heureusement mettre fin au règne hideux du Directoire. Sous le Consulat, les prêtres émigrés furent autorisés à rentrer en France, et les prêtres cachés purent se montrer au grand jour sans être inquiétés. Avant même que la paix religieuse fût officiellement proclamée, elle était reconnue de fait dans la plupart des paroisses. A partir du 23 août 1800, François Abgrall se sert des fonts baptismaux de l'église paroissiale et fait des enterrements solennels à Saint-Thégonnec.

Mais tous ces ecclésiastiques devaient se présenter à la mairie de leur arrondissement, pour déclarer le lieu où ils avaient l'intention de se fixer, et « s'engager à s'y tenir en état de surveillance, et à se représenter au premier ordre de l'autorité supérieure au besoin ».

« Le 22 Floréal an IX (12 Mai 1801), Yves Rolland, âgé de 55 ans, se présente devant François Marie Le Rideller, maire de Saint-Thégonnec et lui fait connaître son intention de demeurer sur le territoire de cette commune ».

Outre le fait de se présenter devant les autorités pour déclarer le lieu de sa résidence, il fallait encore prêter serment à la Constitution de l'an huit.

Yves Rolland et François Abgrall, qui avaient été contraints de se cacher durant la période révolutionnaire pour n'avoir pas voulu souscrire à la Constitution civile du clergé, se défiaient désormais de toute formule de serment.

« 22 Prairial, an IXème de la République française, une et indivisible. Devant nous, maire de la commune de Saint-Thégonec, se sont présentés les citoyens : François Abgrall et Yves Rolland, ministres du culte catholique, résidants sur cette commune auxquels lecture a été donnée.

Primo : de la Loi du 21 Nivôse an huit, relative à la promesse de fidélité à la Constitution, exigée de tous les fonctionnaires publics,

Et secondo, de la circulaire nous adressée le 14 du courant par le sous-préfet de Morlaix, nous parvenue le jour d'hier et concernant cette même promesse.

D'après cette lecture nous avons interpellé les dits citoyens Abgrall et Rolland de faire et de souscrire cette promesse sur le champ dans les termes prescrits par la Loi.

A cette interpellation, les dits citoyens Abgrall et Rolland ont donné la réponse dont la teneur suit : " Nous nous refusons à l'émission de la promesse de fidélité à la Constitution de l'an huit conçue dans les termes sairmentaux (sic), jusqu'à ce qu'il plaise au Gouvernement d'en donner une explication claire et authentique et qui ne répugne point à notre conscience ; déclarant néanmoins que nous avons toujours prêché et que nous prêcherons toujours la paix, l'union et la concorde entre nos concitoyens, que nous serons toujours soumis au Gouvernement, c'est-à-dire à la puissance qui gouverne, aux lois sociales protectrices et conservatrices du bon ordre et du bien public ".

A cette réponse et en exécution de la circulaire du sous-préfet de Morlaix du dit jour 14ème de ce mois nous avons intimé l'ordre formel savoir : " Au dit François Abgrall de se retirer dans le lieu de son origine, et au dit Yves Rolland, de rester sous notre surveillance sur le territoire de cette commune dont il est originaire, à la charge de se représenter au premier ordre de l'autorité supérieure conformément à l'engagement qu'il en a souscrit ". François ABGRALL, prêtre catholique. Yves ROLLAND, prêtre catholique. LE RIDELLER, maire ».

Huit jours après, François Abgrall fut de nouveau appelé à prêter serment. « Devant nous, maire de la commune de Saint-Thégonnec, s'est présenté le citoyen François Abgrall, ministre du culte catholique, lequel a fait la déclaration dont la teneur suit : " Je promets fidélité à la Constitution, sauf et réserve de tout ce qui dans cette Constitution pourroit se trouver de contraire à la religion catholique, apostolique et romaine que je professe ". De laquelle déclaration le dit citoyen François Abgrall nous a requis acte que nous lui avons décerné en lui promettant au nom de la Loi toute garantie et sûreté pour raison de l'exercice de son culte en cette commune. ABGRALL, prêtre catholique. Jean-Marie POULIQUEN, adjoint. LE RIDELLER, maire ».

Hervé Drolac'h, prêtre, fait le même jour une déclaration identique. Deux autres prêtres, originaires de la paroisse, rentrèrent en France en vertu du sénatus-consulte, et déclarèrent à la sous-préfecture de Morlaix leur intention de se fixer à Saint-Thégonnec. C'étaient Yves et Thégonnec Breton.

Le culte public était donc rétabli à Saint-Thégonnec et la municipalité elle-même veillait au maintien du bon ordre dans l'église. « 9 Ventôse an X (27 Février 1802). On vous prévient que ceux qui, pendant les jours de carnaval, se permettront le moindre désordre dans cette commune et spécialement dans cette église, seront punis suivant toute la rigueur des lois. Il est ordonné à tous ceux qui verroient entrer ou, chercher à entrer dans l'église une personne en état d'ivresse, de l'en écarter, en se précautionnant de manière à ne point troubler l'office divin. LE RIDELLER, maire. Jean-Marie POULIQUEN, adjoint ».

Ossuaire de Saint-Thégonnec (Bretagne).

La paroisse de Saint-Thégonnec, administrée par François Abgrall, curé d'office, fut pourvue d'un nouveau curé par « arrêté de Monsieur l'évêque de Quimper du 22 Germinal an XI, approuvé par le premier Consul le 27 Messidor suivant ». Son installation eut lieu le 22 janvier 1804.

« 1er Pluviôse an XII. Monsieur Guillaume Richou, ancien recteur de la paroisse de Guimilliau, a été, par Monsieur Laot, ancien recteur et curé actuel de Taulé, installé en présence des soussignants : François-Marie LE RIDELLER, maire, Jean-Marie POULIQUEN, adjoint, Bernard BRETON, Pierre FICHOU, Joseph SOUBIGOU, conseillers municipaux et Jean BRETON, premier suppléant du juge de paix, et encore en présence des habitants de la paroisse qui s'étaient réunis en grand nombre dans l'église ». (F. Quiniou).

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