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LESNEVEN

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La commune de Lesneven (bzh.gif (80 octets) Lesneven) est chef lieu de canton. Lesneven dépend de l'arrondissement de Brest, du département du Finistère (Bretagne). 

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de LESNEVEN

Lesneven vient du breton « les » (château) et du saint breton Néven (Nevyn, en gallois). D'autres prétendent, semble-t-il à tort, qu'il s'agit de la "cour d'Even", du nom d'Even le Grand.

Lesneven est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Plouider. Lesneven doit, d'après certaines personnes, sa fondation au château d'Even, comte de Léon au IXème siècle. Le château de Lesneven, édifié au Xème siècle, était l’une des principales places fortes du Léon. Lesneven est une ville fort ancienne et la paroisse dépendait autrefois de l'ancien évêché de Léon.

Ville de Lesneven (Bretagne).

Lesneven fut donc, à l'origine, un castel ou lieu fortifié, sous la protection duquel venaient se réfugier les populations du littoral, en cas d'attaque des pirates ; et il est à croire que, dès que les habitants furent convertis au christianisme, c'est à la Sainte Vierge que fut consacré le premier temple, comme cela arriva, dans ces premiers temps, dans la plupart des châteaux forts de notre contrée, Brest, Saint-Pol, Notre-Dame du Mur à Morlaix, Notre-Dame du Châtel à Quimper, etc. Nous croirions volontiers que ce culte de Notre Dame précéda, à Lesneven, celui de saint Michel, qui date, nous dit M. de Kerdanet, de la fin du Vème siècle, 495, deux ans après l'apparition du saint Archange au mont Gargan, et une église de Saint-Michel se construisit alors, pour la population qui se groupait sous les murs du château fort, et même un courant de dévotion dut s'établir à Lesneven pour le saint Archange, puisque nous voyons, en 1372, Grégoire XI accorder des indulgences à ceux qui contribueront aux réparations du pont de Saint-Julien, à Landerneau : « ubi magnus concursus est peregrinorum euntium ad ecclesias Beatorum Michaëlis in monte Gargano et Mathei in finibus terrae ». Il nous semble évident qu'il ne peut être question ici que de Saint-Michel de Lesneven, car le passage par Landerneau n'était nullement nécessaire, à la partie Sud du pays breton, pour se rendre au Saint-Michel in periculo maris.

Ce serait au VIème siècle, du temps de saint Goulven, qu'un sieur Even, occupant Lesneven, aurait, grâce aux prières du Saint, délivré le pays d'une bande de pillards danois ; mais il ne faudrait pas confondre cet Even avec le comte Even le Grand, qui rendit le même service au pays au Xème siècle, et c'est de ce seigneur dont il est question, au Cartulaire de Landévennec, qui cite un acte de 955 par lequel saint Morbret aurait fait don à saint Guénolé (Landévennec) du bénéfice de Lanrivoaré, que lui avait donné Even dit le Grand.

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Les deux grands faits qui signalent, aux temps passés, l'histoire ecclésiastique de Lesneven, est la donation de l'église Notre-Dame et la paroisse de Saint-Michel de Lesneven, aux religieuses de l'abbaye de Saint-Sulpice de Rennes, par Pierre de Dreux, duc de Bretagne, 1216, et l'Evêque de Léon Jean, leur annexant la paroisse de Saint-Michel, en donna aux religieuses la nomination du vicaire perpétuel, se réservant la collation du bénéfice au titulaire (voir le Cartulaire de Dom Auger).

Le second fait est la fondation, d'abord dans l'église de Notre-Dame, d'une collégiale, ou communauté de sept chapelains ou chanoines, qui fut, au XVème siècle, transférée dans la chapelle Sainte-Anne de l'église Saint-Michel.

Nous ne parlerons pas de ces deux fondations, qui ont été très amplement traitées, dans les pages du Bulletin, par M. l'abbé Pondaven ; disons seulement comment ce dernier fait est rapporté dans un mémoire de 1765, conservé aux Archives départementales (E. 47).

« Maurice de Lescoët porta en mariage à Hervé du Chatel la terre de Lescoët, près de Lesneven, en 1360. Ils fondèrent la collégiale de Sainte Anne. Les Lescoët sont donc, sans contre dit, les premiers prééminenciers en l'église de Notre-Dame de Lesneven ; ils sont fondateurs de l'église Saint-Michel, et c'est sur leur terre que fut fondée la collégiale des sept chanoines. Ceci est contesté par le sieur de Gontaut-Biron, successeur des sieurs du Chatel, qui dit que Guillaume et Tanguy du Chatel fondèrent, le 11 Juin 1477 et le 8 Octobre 1485, dans leur chapelle dédiée à sainte Anne, sise en l'église Saint-Michel de Lesneven, un collège de sept chanoines, afin que la ville ne manquât pas de prêtres, dans le besoin ; or, depuis, les chanoines ont été incorporés au clergé et service de la paroisse, et jouissent de la rétribution, des fondations et du casuel ».

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Quelques actes du Saint-Siège, du XIVème siècle, nous permettent de signaler quelques-uns des titulaires de ces bénéfices à Lesneven, à cette époque reculée : - Le 11 Avril 1218, Lettre du pape Honorius III à l'abbesse de Saint-Sulpice, par laquelle il confirme la donation faite à l'église de Saint-Michel de Lesneven, par Pierre de Dinan, évêque de Rennes, et Jean, évêque de Léon, des églises de Orcio de Saint Aubin de albiniaco et de Saint Martin de chaan. - Le 30 Janvier 1308, Clément V confère le prieuré séculier de Lesneven, vacant par la mort de Chrestien, à Hugolin, quoiqu'il possède déjà plusieurs autres bénéfices, entr'autres des canonicats à Saintes et à Bayeux. - En Septembre 1343, un canonicat avec expectative de prébende, à Léon, est accordé à Thomas Mingam, licencié in utroque, vicaire de Lesneven ; mais il devra abandonner ce dernier bénéfice. - En 1450, Pierre Monfort, familier du cardinal Alain (de Coëtivy) est nommé à la vicairie de Tréguier, quoiqu'il possède une chapellenie perpétuelle sans charge, dans l'église paroissiale de Lesneven.

M. Cariou (Histoire manuscrite de Lesneven) nous dit qu'en 1310, le comte de Léon, Hervé de Noyon, qui habitait Lesneven, « y passa accord avec les religieux du Relecq, dont ses ancêtres avaient été bienfaiteurs, par lequel il se réservait le droit de chasse dans les bois de l'abbaye ». « En 1318, il maria sa fille Mahaut à Hervé, fils de Geoffroy de Pont-l'Abbé ; et en 1322, il maria sa fille aînée Jeanne, avec Olivier comte de Rohan ; ce dernier mariage fut l'origine des droits des Rohan à la succession, honneurs et privilèges des seigneurs de Léon ».

Pendant la guerre de succession, la ville de Lesneven prit fait et cause pour Charles de Blois, et Hervé de Léon se rangea à son parti ; mais assiégé dans son château de Porléac'h, il fut pris et conduit prisonnier en Angleterre. Lesneven, par suite, tomba au pouvoir de Monfort, et ne fut reprise qu'en 1351 par Charles de Blois, qui la conserva jusqu'à sa mort. Jean IV était en 1365 à Lesneven, et posa la première pierre de l'église de Notre-Dame du Folgoët (MM. Peyron et Abgrall).

A noter qu'au début du XIIIème siècle, Lesneven possédait deux églises : l'une dédiée à Notre-Dame (église d'un prieuré dépendant de l'abbaye de Saint-Sulpice-la-Forêt en Ille-et-Vilaine), après l'avoir été de celle de Locmaria de Quimper; l'autre, paroissiale, dédiée à saint Michel et qui fut aussi attribuée en 1216 à l'abbaye rennaise.

En vertu d'une ordonnance du duc François II, les montres de la noblesse du Léon qui se passaient à Gouesnou sont transférées à Lesneven. En 1565, Charles IX y établit une barre royale, siège ordinaire des juges royaux de Léon. Au temps de la Ligue, Lesneven, se rallie à Henri IV. En 1669, le père Maunoir y prêche une mission demeurée célèbre.

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La paroisse de Languengar est rattachée à Lesneven en 1791. L'église de Languengar, dédiée à Sainte Azénor (santez Enori) est détruite en 1832. Voir Ville de Lesneven   Vie et Mort de la paroisse de Languengar

On rencontre les appellations suivantes : Lesneven (en 1191), eccl. Beate Marie de Lesneven (1216), eccl. S. Michaelis de Lesneven (en 1216), Lesnevain (en 1296), Lesneven (en 1371 et en 1481).

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Note 1 : Le plus illustre personnage de Lesneven est sans conteste le général Le Flô (1804-1887). Sa dépouille mortelle repose dans le cimetière de Ploujean (à Morlaix). Une statue est inaugurée à sa mémoire le 29 octobre 1899. Lesneven a aussi vu naître M. Miorcec de Kerdanet (écrivain), et Auguste-Charles-François Salaun-Penquer, maire de Brest (en 1871) et conseiller général du Finistère. Lesneven a donné naissance à deux évêques : Hugues Poder de Keroulai (ou Keroulay), mort sur le siège de Tréguier en 1385, et Mgr. Martial Testard du Cosquer (1820-1869), archevêque de Port-au-Prince. Citons encore en nous bornant au point de vue religieux : le Carme Irénée de Saint-Jacques, né le 28 octobre 1614, fils de Jean de Goasmoal et de Jeanne Gourio ; il reçut au baptême les noms de Jacques-François que lui donnèrent ses parrain et marraine, Jacques Desportes, procureur du roi, et Françoise de Coatquelven, dame de Goasvennou ; auteur de plusieurs ouvrages. Après son noviciat et sa prise d'habit au couvent de Saint-Pol, il prononça ses voeux à Rennes, le 17 septembre 1634. Religieux de tous points remarquable. Frère Accurse, capucin d'une éminente piété ; fit profession le 12 février 1640. Etait le 558ème des religieux de la province reçus depuis le mois d'octobre 1593. Fit de nombreuses conversions comme missionnaire en Orient, mort à Tripoli le 5 novembre 1651, à l'âge de 36 ans. Vers la même époque, Bernard du Saint-Esprit, religieux Carme, poète breton.

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Note 2 : Le dernier sénéchal de Lesneven fut Nicolas-Jacques Cosson de Kervodiès, entré en charge en 1784. Avec Guillaume Habasque, avocat, Le Coat de Saint-Haouën, négociant, Jean-Marie Clec'h, procureur, tous de Lesneven, le sénéchal sera élu parmi les 36 premiers administrateurs du département, en Juin 1790. Précédemment, le 1er Avril 1789, s'étaient assemblés à Lesneven 158 délégués de la sénéchaussée de Léon, en vue de coordonner les doléances des 97 paroisses, corporations, etc. ; et afin de procéder à l'élection de deux députés aux Etats Généraux. Furent nommés Le Guen de Kérangal, négociant à Landivisiau, et Prudhomme de Kérangon, avocat à Saint-Pol. Comme à Plougastel-Daoulas, le Tiers-Etat à Lesneven demandait la suppression des juridictions d'Amirauté, des Eaux et Forêts, des Traites et Intendances (Inventaire des Archives du Département du Finistère, t. III, p. XVII). Par la suite, les administrateurs du district de Lesneven montrèrent de la modération dans l'application des lois nouvelles si oppressives pour le clergé [Note : Chanoine PEYRON : Documents pour servir à l'histoire du Clergé et des Communautés religieuses dans le Finistère pendant la Révolution, 1ère partie. p. 91 - 142. Voir aussi L'Administration du Département du Finistère, 1790-1794, par LE GUILLOU-PENANROS]. Conformément au décret relatif à l'élection des curés, les électeurs s'assemblèrent les 3, 4, 5 Avril 1791, en l'église Saint-Michel de Lesneven. Le sieur Le Coat, curé de Lesneven, ayant refusé le serment (dans tout le district il n'y eut que 4 ecclésiastiques à s'y soumettre), fut remplacé par le sieur Bizien, curé de Kernouez [Note : Originaire de Plougoulm], qui répéta son serment et accepta ; mais depuis il jugea à propos de se rétracter. De nouvelles élections ayant été rendues nécessaires, le scrutin auquel on procéda le 28 Mai 1792 aboutit au résultat ridicule de faire proclamer élu à la cure de Lesneven, le sieur Chanzy, vicaire de Sizun, qui obtenait 4 voix sur 35 votants ! — Les autres postes du district se trouvèrent pourvus à l'avenant !. Cassées par le Département, le 18 Juin, les élections ne furent reprises que le 15 Juillet. Ce jour-là, un sieur Pochard, ordonné par Expilly, fut, au second tour et par 7 voix sur 27 votants, nommé curé constitutionnel. Poullain, conseiller du roi, l'installa à Saint-Michel, le 22 Juillet. Mais le 6 Janvier suivant, ledit Pochard n'était pas encore définitivement à son poste. Voici comment s'exprime à son sujet le vicaire général, M. de Troérin, en 1805 : « Nommé curé constitutionnel à Lesneven, son nom y était en horreur. En a été chassé deux ou trois fois. D'un physique imposant ; a de l'esprit, des talents, beaucoup de mémoire ; cache, sous le masque de l'hypocrisie la plus audacieuse, l'incrédulité la plus fu­neste ; peut faire bien du mal. C'est, dit-on, un monstre ». Ces mots font allusion à un événement douloureux que nous allons rappeler. Le 14 Avril 1794, Lesneven vit se dresser la guillotine sur une de ses places. Déjà, l'année précédente, au 22 Avril, Jean Prigent, maire de Plouzévédé, condamné à mort pour avoir provoqué des attroupements contre révolutionnaires, avait été exécuté à Lesneven [Note : Archives Nationales. Série BB3, carton 11]. Cette fois, deux vicaires de Kerlouan, Jean Habasque et Guillaume Péton, portaient leur tête sur l'échafaud, expiant le crime d'être « restés sur le territoire de la République et d'y avoir exercé des fonctions qui leur étaient interdites ». Le jour même, Pochard prêcha dans le cimetière, disant qu'ils avaient mérité leur supplice, puisqu'ils ne s'étaient pas soumis aux lois et qu'ils trompaient le peuple par le fanatisme. Quant au recteur Jacques le Coat « homo pacis », qui avait occupé la cure de Lesneven, depuis 1767, il fut incarcéré, le 4 Septembre 1792, au château du Taureau, d'où deux mois après il écrivait au District de Morlaix : « Je me nomme J. Coat, né à Saint-Thégonnec, le 18 Mai 1723. Je me suis retiré de Lesneven, avant le 22 Juilet 1792, jour de l'installation du citoyen Pochard. Pour obtempérer à l'arrêté du Département, j'ai fixé mon domicile à Saint-Thégonnec, à six lieues de Lesneven. Je demande donc mon élargissement, ou du moins mon transfert à Quimper, pour rejoindre mes confrères septuagénaires ». Cette dernière solution ayant été décidée pour lui, il partit pour Quimper. Il devait, aux dires de M. de Kerdanet, y périr d'une façon lamentable, ayant été oublié huit jours dans un cachot où on l'aurait trouvé mort de faim. M. Corgne résume ainsi l'aspect religieux de Lesneven pendant la Révolution. Le clergé est associé aux fêtes en Juillet 1790, en Octobre 1791. Même le 10 Août 1793, en la fête de la Régénération, qui fut franchement athée à Paris, la messe est chantée à l'église Saint-Michel par le « citoyen curé ». Le 31 Mai 1794, une cérémonie a lieu à Saint-Michel, mais l'église est transformée en temple de la Raison. Au début de 1791, on en avait enlevé les bancs de quelques nobles ; en Juin 1794, on enlève les statues, tableaux, confessionnaux, et autres signes extérieurs du culte catholique. C'est la « déchristianisation » (Les Fêtes révolutionnaires à Lesneven). Peut-être, dans le matériel et par le fait de quelques énergumènes. Mais la masse de la population resta profondément religieuse. Le 6 Juin 1792, le Conseil municipal prenait la décision de suivre en corps la procession du Sacre, et jusque dans les plus mauvais jours les âmes restèrent bien chrétiennes. « Le canton de Lesneven fut comme l'Arche Sainte au milieu des eaux du déluge » (L'Administration du Département du Finistère, 1790-1794, par LE GUILLOU - PENANROS, p. 300). Ajoutons que la paroisse de Languengar fut réunie à Lesneven en Août 1792, et ses biens (289 livres 10 sols de rente) furent attribués à la fabrique de Saint-Michel, le 7 Thermidor an XI. (Note manuscrite de M. DE KERDANET). L'ouragan révolutionnaire passé, Lesneven a repris le cours d'une tranquille existence, sans incidents bien marquants. A tout le moins, mentionnons l'ouverture au 1er Mars 1833, sous la direction de l'abbé Roudaut, d'un collège dès lors appelé à un avenir florissant [Note : M. Corgne, professeur au Lycée de Pontivy, en a écrit l'histoire. Il a publié le chapitre intitulé : Les Origines du Collège de Lesneven (1833-1835) dans le Bulletin En avant (numéro de Décembre 1921). Sur l'Institution de Penmarc'h et l'abbé Poulzot, Voir G. PONDAVEN, Le Recrutement ecclésiastique et les Ecoles secondaires dans le Léon après la Révolution, Quimper, 1918, pp. 34 à 48] (Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

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Note 3 : LANGUENGAR. Paroisse de l'ancien archidiaconé de Quéménédilly : paroisse de 300 communiants avant la Révolution, absorbée depuis par Lesneven. Elle était sous le vocable de saint Guengar ou Guigner et Eguiner, évêque disciple de saint Patrice, martyrisé en débarquant sur le territoire de la Cornouaille Armorique (A. G.). Il est le patron de Saint-Guengar, avec sainte Honorine, ou Honore, Éléonore, Alienor et Azénor, mère de saint Budoc. L'église de Languengar, nous dit M. de Kerdanet, ne fut détruite qu'en 1832. « Mais il existe toujours, aux environs, deux fontaines dédiées à sainte Azénor, dont la plus célèbre est celle du Clesmeur ; les femmes y viennent boire de l'eau, pour augmenter leur lait. Un jeune homme, appelé Morizic, en prit une fois par dérision ; aussitôt ses seins se gonflèrent ; son repentir, ses prières touchèrent la Sainte, qui lui reprit ce qu'elle lui avait donné ; telle est la tradition ». Le 28 Décembre 1467, Guillaume Joncour, prêtre du diocèse de Quimper, était nommé recteur de Languengar, par Paul II, sur la résignation, entre les mains du pape, d'Alain Corre (Act. S. S., p. 248). En 1635 (E. 48), voici quelles étaient les prééminences des Lescoet Barbier, dans l'église de Languengar : A la maîtresse vitre, se voyaient les armes des du Châtel : d'or à trois fasces de gueules, dont les écussons étaient mitrés et crossés ; « au soufflet en haut, l'image de la Trinité et le dictum du Chastel, autour des dits écussons : " Mar car Doue, S'il plaît à Dieu " » ; en la chapelle plus haute, du côté gauche, est la chapelle de Lescoet ; plus bas que les armes du Chastel, on voit en la vitre un écusson d'argent à 3 tourteaux de gueules et un lambel, et un autre mi-parti, portant au second : d'azur à 3 râteaux d'or, qu'on dit être les armes de Keranguen, sr. de Troangurun, armes mises depuis peu en place de celles du Chastel. Opposition de la dame de Kergroadès, « qui se dit fondatrice de l'église, avec droit de présenter le Recteur, et prétend que, comme propriétaire de la chapellenie de Coatmenech, elle a les armes de Coatmenech au pignon suzain de l'église et au principal portique d'icelle ». A l'enquête sur la mendicité, M. Floch, recteur, répondait, le 27 Décembre 1774 : « Il y a, en toute la paroisse de Languengar, 44 familles tant grandes que petites, lesquelles forment un total de 230 personnes. Parmi ces 44 familles, il y en a 15 qui, sans être riches, sont cependant aisées ; 21, qui peuvent vivre sans mendier, et 8 de mendiants, lesquels forment un total de 40 personnes de tout âge et de tout sexe. Il y a, par conséquent, un cinquième de mendiants dans la paroisse. Les causes les plus ordinaires de la mendicité sont, non seulement la cherté du blé et le défaut habituel du travail, car les gens aisés font presque tous le labourage par eux-mêmes, mais encore, chez les uns le grand nombre d'enfants, et en général parmi tous, l'habitude nécessaire qu'ils ont contractée de faire usage de tabac, ce qui absorbe environ un tiers par semaine de leur salaire. Il y a, dans la paroisse, des mendiants de toute espèce, vieillards, infirmes, enfants et gens valides. Quoique la paroisse soit fort petite, en procurant un asile aux vieillards et aux infirmes, les paroissiens, quoique non riches, pourraient suffire au soulagement des gens valides. Et le moyen le plus efficace pour supprimer la mendicité, est d'empêcher les pauvres de mendier hors de leur paroisse. Par ce moyen, ceux qui, sans nécessité, se sont livrés à la mendicité, se trouveraient forcés de s'occuper à quelque travail convenable, et les coureurs n'enlèveraient pas la subsistance des pauvres originaires. On ne voit pas comment on pourrait faire un établissement pour les pauvres, car l'église est elle-même pauvre, et le Recteur ne peut être qu'une faible ressource, puisqu'il est notoire qu'il ne jouit pas, à beaucoup près, de la portion congrue. Il reste donc à désirer que quelque personne puissante et charitable fasse un fonds pour le soulagement des pauvres malheureux de cette paroisse ». NOMS DES DERNIERS RECTEURS DE LANGUENGAR : - En 1623-1649. Prigent Boudeur, chanoine de Lesneven, maître ès arts ; décédé le 12 Juin. - En 1649-1654. Jacques Rospars ; nommé le 13 Juin par Mgr. de Rieux. - En 1654. Guillerm Gall, maître ès arts. - En 1664-1684. Yves Bort, chanoine de Lesneven. - En 1684-1686. Jean Prigent ; se démet. - En 1686-1688. Jean Belican. - En 1704-1708. Jacques Le Bescond ; décédé le 16 Décembre, à l'âge de 30 ans. - En 1709. Guillaume Pasquier, chanoine de Lesneven. - En 1711. Jean Le Roux. - En 1735-1758. Jean Chopin ; nommé recteur de Ploudalmézeau. - En 1759-1761. René-Nicolas des Loges ; mort à trente ans, le 17 Mai. - En 1762-1772. Mathieu de Châteaufur ; mort le 28 Août. - En 1773-1776. Tanguy-Yves Le Floc'h. - En 1776-1782. René Castel ; mort le 22 Novembre. - En 1782-1790. Louis-François Rolland, né à Plourin, le 22 Mars 1743, prêtre en 1769, curé de Plonévez-Lochrist, recteur de Languengar. « S'est déporté pour l'Angleterre, est parti de Roscoff le 3 Octobre 1792 » (L. 382). Au Concordat, nommé recteur de Kerlouan, y mourut le 12 Janvier 1824 (Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

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Note 4 : Liste non exhaustive des VICAIRES PERPETUELS (ET RECTEURS) DE SAINT-MICHEL DE LESNEVEN : - En 1255. Daniel. - En 1308. Chrestien Hugolin. - En 1343. Thomas Mingam. - En 1477. Derrien Goeletreff. - En 1488. Jean de Lescoet. - En 1506. Yves Manach. - En 1516. Jacques Botherel, une des victimes du fameux Marhec, de Guicquelleau, qui le blessa grièvement. - En 1516 à 1549 (?) Hervé Mathieu de Kerantufin, chanoine du Folgoat. - En 1551-1571. Jean Bléas. - En 1571-1588. G. Thomas. - En 1588-1614. Jean Marchadour. - En 1614-1621. Guillaume Luzinec. - En 1621. Yves Martin, maître ès-Arts. - En 1621-1625. François Le Pennec, frère du Carme Cyrille Le Pennec, l'auteur connu. - En 1627-1646. Guillaume Le Brunec. - En 1646-1652. François Le Bris. - En 1652. Ferréol Galliot, originaire de Rennes, chanoine du Folgoat. - En 1652-1659. Sébastien Gouzian, recteur de Saint-Laurent, près de Rennes, lequel résigne en faveur de Guillaume Blouin. - En 1659-1675. Jean Macé, du diocèse de Saint-Malo, député du clergé, en 1672. - En 1675-1708. Jean Laoust. - En 1707-1710. Guillaume Forest, du diocèse d'Avranche, aumônier de l'Abbesse de Saint Sulpice. - En 1710-1732. Rolland Le Bourdonnec, lequel résigne. - En 1732-1761. Autre Rolland Le Bourdonnec, neveu du précédent. - En 1761-1765. Jean-Baptiste Thomas de la Vallée, de Rennes. - En 1765-1768. Yves Prigent, lequel devint recteur de Landerneau. - En 1768-1790. Jacques Coat. En 1786, le revenu de la cure de Saint-Michel était évalué à 860 livres, soit 300 livres pour les dîmes, 160 pour les terres et 400 livres de casuel. L'abbé Jacques Coat sollicitait 640 livres destinées à améliorer sa situation. Il faisait valoir que le curé d'une ville où il y a sénéchaussée royale est obligé à quelques représentations, et n'est pas exempt de toutes corvées. 1.500 livres ne seraient qu'un sort modique dans une ville que la proximité de Brest affame et où les denrées sont au plus haut prix. Liste non exhaustive des CURES DE LESNEVEN DEPUIS LE CONCORDAT : - En 1804-1822. Pierre-Marie Puyferré, descendant d'une famille noble de Nérac, ancien chanoine de Léon. - En 1822-1831. Jean-Marie Floch. - En 1831-1836. Jean-Marie Gouez. - En 1836-1857. François-Armand Pouliquen. - En 1857-1892. Pierre Kervennic. - En 1892. Jean-Marie Cozic. - En 1920. Hervé Calvez, coadjuteur, .... Liste non exhaustive des VICAIRES DE LESNEVEN DEPUIS LE CONCORDAT : - En 1804. Kermarec. - En 1805. Henri Floch. - En 1805. Jean-Louis Toullec. - En 1805. François-Marie Sermensan. Devint chanoine de Quimper. En 1819, âgé de 64 ans, se fit auteur, avec le succès qu'on pense, d'un poème théologico-moral, ou traduction de la théologie morale, en vers latins. - En 1811. Jean-Louis Kerrien. - En 1811. Guillaume Canévet. - En 1817. Jean-François Rosec. - En 1822. Jacques-René Esnu. - En 1823. Alain Le Scornet. - En 1826. Gabriel Lareur. - En 1828. Yves Mazéas. - En 1829. Jean-Guillaume Henry. - En 1834. Jacques-Pascal Cabioch. - En 1836. Gabriel Caroff. - En 1839. Jean Tréguer. - En 1846. Jean-Marie Kerjean. - En 1850. Ambroise-Marie Pierre. - En 1854. Félix-Marie Colin. - En 1855. Jean Simon. - En 1857. Yves Madec. - En 1861. Auguste-Lucien Labrousse. - En 1866. Jules Ménez. - En 1867. Joseph Fleury. - En 1875. Jean Lamour. - En 1877. Guillaume Kervennic. - En 1878. François Mingant. - En 1879. Jean Grall. - En 1890. Jean-Marie Kérivin. - En 1898. Joseph Le Gall. - En 1901. Corentin Celton. - En 1902. François Salaün. - En 1919. Jean Guéguen. - En 1921. Jean Laot (Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

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Note 5 : Processions. — Comme à Saint-Pol, elles semblent avoir été singulièrement fréquentes. De Kerdanet, dans sa « Nouvelle Notice sur le Folgoat » parle pour l'année 1615, de processions partant de Lesneven, tous les matins (au mois de mai sans doute), et allant à Berven, à Brendaouez, Bodilis, Lambader, à Notre-Dame des Anges, à Saint-Renan, à Trézien, etc. Ces fêtes engendrant certains désordres, Mgr. de Rieux les interdit. Le mardi de Pâques, il était d'usage que la procession de Saint-Michel se rendît au Folgoat. Dans les Archives de ladite paroisse, que le sieur de Kerlan [Note : François Raoul, sieur de Kerlan s'était fait une spécialité de ces sortes de travaux] fut autorisé à mettre en ordre par délibération des habitants, du dimanche 20 février 1774, moyennant 4 livres par jour, une pièce assez curieuse relatait les processions de 1663. — Le 21 mai de l'année précédente, missire Jean Macé, vicaire perpétuel, Guillaume Philippes, sieur de Gorrequear, et François Pengam, fabriques, s'étaient adressés, en la vacance du siège, au Grand Vicaire de Léon pour demander l'autorisation de faire porter aux processions générales et particulières, « par des personnes en habits décents, et pieds nus, les reliques de saint Vincent Ferrier, trésor longtemps caché, mais que Dieu enfin, par des miracles par réitérées fois opérés, a fait reconnaître en quelle vénération on les doit avoir ». La requête fut bien accueillie par Jean de Kerlech, chanoine, trésorier et vicaire général de Léon. Les premiers, messires Vincent, chevalier, baron de Penmarch, et René du Poulpry, seigneur de Kerannaouet, conseiller du Roi et son premier magistrat en Léon, sollicitèrent de porter la relique le jour de la Fête-Dieu, au Folgoat, en 1663 [Note : Sur le chemin du Folgoat il y avait une croix aux pieds de laquelle " on reposait le Sacre lors des processions d'Iceluy ". — C'est sans doute la croix située au carrefour, près du bourg du Folgoat]. Puis, François du Poulpry, chevalier, sieur dudit lieu, conseiller du Roi, et Alain de Keranguen, sieur de Traongurun, réclamèrent le même honneur pour l'année suivante. Mais Charles Luhandre, sieur de Pontangrolle, procureur [Note : Né à Quimperlé. Avait épousé Marie Le Nobletz], déclara s'opposer qu'à l'avenir ladite relique fût portée à la Fête-Dieu, parce que, dit-il, la populace qui suit et passe sous icelle, incommode les of­ficiers de justice suivant en corps le Saint-Sacrement. Après bannies faites au prône et délibération verbale de la communauté, on arrêta que ladite relique serait portée l'année suivante, à Kernilis et à Guicquelleau, le jour de la Sainte Anne, et en la chapelle du Folgoat ; ce qui fut exécuté par Goulven Keranmoal, sieur dudit lieu, un des fabriques, et noble homme Denis Thibaut, de Lesneven (Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

Ville de Lesneven (Bretagne).

Note 6 : Notes complémentaires. Lors du mesurage de 1682, la ville fut divisée en 29 isles. — On trouva pour le tout une superficie de 237 journaux, et on relevait l'existence de 3 censives : La grande censive, (dite plus ancienne que la ville même, car elle aurait été accordée dans le but d'y attirer des habitants. Elle était sujette au paiement de 40 sous monnaie). La censive de Guiranlem (ce mot signifierait issue de l'étang), concernait le dessous de la ville, vers le soleil levant, (terre marécageuse avec étang) ; elle payait au domaine 8 boisseaux froment, mesure de Lesneven. La censive du Bois qui se prenait du côté de l'Eglise du Folgoat, payait 110 sous monnaie. Nous croyons intéressant, de signaler aussi la création en 1784, d'une Chambre littéraire à Lesneven, par permission de MM. le baron de Breteuil, ministre et secrétaire d'Etat, de Caradeuc de la Chalotais, Procureur général du Parlement de Bretagne, et de Caumartin de Saint-Ange, Intendant de la Province. La « Chambre littéraire » comptait à son origine 49 abonnés. Les commissaires étaient : MM. Le Coat, recteur ; du Poulpry de Lavengat ; de Puyferré ; Miorcec de Kerdanet ; de Lesguern ; de Kervéatoux ; 0llivier de Préville. Elle avait une bibliothèque bien fournie (Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

Ville de Lesneven (Bretagne).

Ville de Lesneven Scènes de la vie municipale à Lesneven.

Ville de Lesneven L'ancien collège de Lesneven (1833-1914).

Ville de Lesneven (Bretagne).

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

PATRIMOINE de LESNEVEN

l'église Saint-Michel (1756 – 1762 – 1783), reconstruite en 1762-1763 sur les plans de l'ingénieur Amédée François Frézier (les plans dressés en 1759 ont été modifiés par M. Cornec, recteur de Plabennec, et le chevalier de Lescoet). L'église, commencée en 1762, est consacrée le 18 décembre 1763. Cette église est dédiée à saint Michel Archange à qui on attribue une chapelle à Lesneven dès 495, deux ans après l'apparition de l'Ange sur le Mont-Gargan. L'édifice comprend une nef de six travées avec bas-côtés et clocher, un porche au nord et une nef terminée par un choeur à pans coupés. La tour date de 1783 : en 1944, le bombardement d'août découronna la tour de son dôme et de la seconde galerie. Le portail date de 1634 – 1657. Les orgues datent de 1654 – 1658 – 1762 – 1765. La toile de la "Nativité", oeuvre du frère Luc, date de la fin du XVIIème siècle. L'église abrite les statues de sainte Anne, apprenant à lire à la Vierge (XVIIème siècle), la Vierge-Mère (XVème siècle), sainte Azénor provenant de Languengar, saint Pie V en dominicain, sainte Thérèse d'Avila et un Crucifix. Jadis on y voyait encore les statues de saint Jacques, saint Germain, saint Gouesnou, saint Herbot et saint Yves ;

Nota 1 : La fondation de l'église Saint-Michel remonte, d'après ce qu'écrivait vers 1680 l'avocat, Jean Bihan de Keruzouarn, maire de Lesneven, à l'année 495, deux ans après l'apparition de l'Archange au mont Gargan. Le 16 Août 1216, Jean, évêque de Léon, accorda, avec l'assentiment de son Chapitre, au couvent de Saint-Sulpice de Rennes, l'église de Saint-Michel de Lesneven, et concéda aux religieuses la nomination du prêtre bénéficiaire, sous réserve toutefois de l'agrément épiscopal (Registre des Récollets). En vertu de cette donation, nous voyons, en 1560, convoquer le vicaire perpétuel de Lesneven au Chapitre général tenu régulièrement chaque année, le 15 Août, au monastère de Saint-Sulpice (Dom ANGER : Histoire de l'Abbaye de Saint-Sulpice-la-Forêt, p. 232). Mécontent de ce titre de Vicaire perpétuel, Missire Jean Laoust finit, en 1681, par obtenir de la Cour de Rennes le droit de se qualifier Recteur de Lesneven (17 Novembre 1681). Dom Anger (Dom ANGER : Histoire de l'Abbaye de Saint-Sulpice-la-Forêt, p. 277) nous apprend que ceux qui communiaient le jour de Pâques à Lesneven avaient à acquitter séance tenante, au profit des religieuses de ladite abbaye, un singulier impôt appelé viande de carême, et qui montait à 4 sols 5 deniers pour les gens mariés ; les non mariés donnaient moitié moins. En 1545, plusieurs paroissiens, Yvon Pochart, Gilles Bellenou, Guenollay, Milliau et quelques autres, refusèrent de s'exécuter. Mais poursuivis par la supérieure du prieuré local, Françoise Landais, ils furent condamnés par les tribunaux, le 16 Mai 1546, à 50 sous d'amende et aux dépens. La fabrique de Saint-Michel reçut en 1692 le droit de fournir les tentures mortuaires pour les funérailles, mais moyennant une taxe de 400 livres (Registre des délibérations de la Communauté). En 1704, baptême d'une grande cloche dont les parrain et marraine furent le sénéchal, Alain Le Borgne de Coëtivi, et Mademoiselle de Lescoët Barbier, alors au couvent des Ursulines de Lesneven. Puis, deux ans après, on installa dans la tour une horloge neuve remplaçant une précédente, faite à Saint-Brieuc, en usage depuis 1687, et pour laquelle les Etats avaient donné 400 livres. Charles Guéguen, maître horloger du bourg de Pleyben Saint-Germain, fut l'adjudicataire pour la construction de cette nouvelle horloge. En vue d'une prochaine mission, Rolland Le Bourdonnec, recteur, fit aplanir, en 1712, les pierres tombales de Saint-Michel. Cette ancienne église était formée de deux nefs accolées, de 100 pieds de long chacune, sur 22 de large, servant l'une à la paroisse, l'autre à la Collégiale de Sainte-Anne. Elle fut démolie vers 1755 et remplacée par l'église actuelle, dont la consécration eut lieu le 18 Décembre 1763. Nous trouvons établies et desservies à Saint-Michel plusieurs confréries : celle du Saint-Sacrement, fondée antérieurement à 1630 ; la confrérie des Trépassés ; la confrérie de Saint-Crépin ; la confrérie des Cinq Plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ, fondée le dimanche 27 Janvier 1619, et desservie, à l'autel du même nom, tous les vendredis et autres solennités qui en dépendent. Plus tard, on trouve mention d'une confrérie de Notre-Dame du Mont-Carmel ; puis d'une confrérie des Laboureurs, signalée dans un testament de 1671. Notons que le deuxième archidiaconné du diocèse de Léon, primitivement appelé de Quiminidilly, porta ensuite le nom de Lesneven (Evêché : Pouillé de Léon, 1781) (MM. Abgrall et Peyron).

Eglise de Lesneven (Bretagne).

l'ancienne église de Languengar, démolie en 1832. « l'ancienne église de Languengar est achetée par un sieur Billiard, de Brest, lequel est dit vers 1813, profiter des nombreuses offrandes faites dans ce sanctuaire ; église détruite en 1832 ». Languengar était une paroisse autonome avant la Révolution. Près de son emplacement se voyaient jadis deux fontaines sous les vocables respectifs de saint Guengar et sainte Azénor ;

Nota 2 : La liasse B. 485 des Archives départementales contient un procès-verbal d’expertise dressé en 1782 pour déterminer le montant des réparations du choeur et du cancel de l'église, à effectuer aux frais de M. Toussaint Le Floch, précédent recteur, que venait de remplacer M. René Castel. Celle pièce décrit l’ancien édifice disparu d’un façon suffisamment précise. L’église, nous apprend-t-elle, est une chapelle sans bas-côtés, mesurant 73 pieds de long sur 15 de large. Les murs latéraux ont 10 pieds de haut depuis le sol jusqu’aux sablières. Le chanceau mesure 23 pieds de long et forme le tiers de l’édifice. Autrefois, il y avait à son entrée un mur portant un petit clocher ou campanier, avec une arcade fermée par une balustrade de bois, mais le tout a été démoli depuis une vingtaine d’années. Le sanctuaire a 9 pieds de profondeur. Son autel, adossé au pignon oriental, est élevé sur une estrade à deux marches. Il consiste en un tombeau rectangulaire de menuiserie, portant un tabernacle surmonté d’une petite niche avec deux gradins. Sur les côtés, dans de fausses niches, se trouvent les statues de Notre-Dame et de saint Honnoré (sic) ayant pour soubassements deux crédences servant d’armoires. Le tout est garni de sculptures en relief dans les champs, pilastres et tympans, formant guirlandes et rinceaux de feuillage, peints à la colle en diverses couleurs. Les principaux reliefs et les moulures sont dorées en or mat. A gauche, il y a un banc à accoudoirs et trois sièges avec agenouilloir pour les célébrants. Le sanctuaire est éclairé par deux fenêtres dans les murs latéraux, garnies de verres en petit plomb, et d’une grande fenêtre en tiers-point, avec croisillon de pierre, protégée par un châssis de bois. Le choeur des prêtres avance de 2 pieds dans la nef. Il est garni de 2 bancs sur une estrade, d’un pupitre, de 3 escabeaux et un agenouilloir. Le chanceau n’est pas pavé, à l’exception d’une chaîne de pierres de taille formant une croix, et de trois pierres tombales dont deux armoriées. Au côté Nord du choeur est la chapelle prohibitive de Trogurun, où l’on entre par deux arcades en tiers-point percées dans le mur latéral. Du côté du Midi est la sacristie, où l’on entre par une porte pratiquée dans le mur du chanceau. Le Christ est placé sur un encorbellement de pierres de taille près du mur latéral Nord, en face de la chaire, à 8 pieds au dedans de la nef. Le montant des réparations à effectuer est évalué à 484 livres (H. Calvez).

la chapelle Saint-Maudez (1867). Il s'agit de la chapelle de l'Hôpital. L'édifice est de forme rectangulaire avec chevet à trois pans datant de 1867-1869. On y trouve un bras reliquaire de 1759 avec poinçon aux initiales C. C. et les restes de la statue tumulaire de Jacques Barbier, seigneur de Kerno (XVIIème siècle) ;

Nota 3 : L'Hôpital de Saint-Maudetz fut fondé, vraisemblablement au XIIIème siècle, par les Gouzillon de Kerno et soutenu ensuite par leurs descendants, les Barbier de Lescoët. Nous ajouterons ici la liste des Chapelains nommés par les Evêques de Léon sur présentation faite par les Seigneurs de Gouzillon de Kerno ; sans parler des gouverneurs ou économes laïcs dont on retrouve les noms à partir de 1490, nous mentionnerons seulement : - Jean Thomas, 1531-1545. - Prigent Abanlay, présenté par acte fait au Folgoat sur le Calvaire près de la Croix, 1545-1553. - Jehan Abanlay, 1553. - Hervé Marchaland, chanoine du Folgoat, 1597. - François Guénégan, 1658. - Français Bouédec, 1658. - Guillaume Bourhis, 1667. - Yves Le Goff, 1681. - Louis Grall, Chanoine du Folgoat, 1682-1710. - Guillaume Le Men, 1710. - Claude Grall, Chanoine du Folgoat et de Sainte-Anne, 1714. - Yves Gourvennec, Chanoine de Sainte-Anne, 1748-1770. - Yves Brichet de Kéramec, Chanoine de Sainte-Anne, 1783. D'ordinaire les Seigneurs du Châtel, fondateurs de la Collégiale, réservaient un des canonicats à l'aumônier de l'hôpital, dont les revenus étaient modiques. Pour Guillaume Le Men, nommé en 1710, il est dit avoir à acquitter 3 messes par semaine pour la chapellenie de l'hôpital, plus les dimanches et fêtes, et chaque samedi. Pour ce, il a part comme son prédécesseur aux distributions de la paroisse, et reçoit 90 livres par an (Voir Mairie de Lesneven, Délibération de la Communauté) (30 livres seulement, en 1605). Plusieurs pièces désignent cette chapelle de l'Hôpital ou de Saint-Maudet comme étant sous le patronage de Notre-Dame du Mont-Carmel. Par exemple, les lettres patentes accordées par Français Ier à Margilie Campir, dame de Kerno. Revenus et Fondations. — Au début, une partie des ressources provenait de quêtes faites dans le diocèse de Léon par les gouverneurs, avec l'autorisation des Evêques qui accordaient 40 jours d'indulgences aux bienfaiteurs de l'Hôpital. Les revenus pouvaient être évalués à 2.000 livres lorsqu'éclata la Révolution. Ajoutons que à partir de 1791, les Dames de la Sagesse ont le gouvernement de l'Hospice (MM. Pondaven et Abgrall).

Ville de Lesneven L'Hospice de Saint-Maudez à Lesneven, des origines à 1680.

Ville de Lesneven L'Hôpital de Saint-Maudez à Lesneven, de 1680 au XIXème siècle.

la chapelle Notre-Dame-Auxiliatrice (1874-1930). Il s'agit de la chapelle du collège édifiée à l'emplacement de l'ancien couvent des Récollets. L'édifice comprend une nef de quatre travées avec bas-côtés terminée par un chevet en hémicycle. Elle possède un clocher avec flèche octogonale et clochetons aux angles ;

Ville de Lesneven (Bretagne) : chapelle du collège.

 

Ville de Lesneven (Bretagne) : chapelle du collège.

la chapelle Saint-Joseph (1880). Il s'agit d'un édifice moderne de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés, bénit le 7 mai 1881. La chapelle abrite une statue de saint Yves ;

la chapelle Saint-Egarec (1936). Il s'agit d'un édifice rectangulaire de trois travées construit en 1936-1937 sur les plans de James Bouillé par M. Loiselet. On y trouve des vitraux modernes représentant saint Brewalar, saint Enéour, saint Hervé, saint Goulc'hen, saint Fracan, saint Guénolé, saint Sezni, sainte Azénor, sainte Wentroc, Dom Michel Le Nobletz et le Père Maunoir. La chapelle abrite les statues de saint Egarrec, saint Paul-Aurélien, sainte Anne et la Vierge, saint Yves, saint Etienne et la Vierge-Mère ;

les anciennes chapelles, aujourd'hui disparues : la chapelle du Saint-Esprit (détruite en 1897), la chapelle de Saint-Yves, la chapelle Notre-Dame (détruite en 1774, la statue en pierre de Notre-Dame du XVème siècle est au Musée de Rennes), la chapelle de la Retraite (anciennement aux Ursulines, datant du XVIIIème siècle et incendiée en décembre 1939) ;

Nota 4 : Le Prieuré de Notre-Dame. — Sur ce prieuré, dont on trouve trace dès le XIIème siècle, et sur l'église beaucoup plus ancienne qui y était annexée et qui était anciennement la chapelle des Ducs de Bretagne. La Collégiale de Sainte-Anne. — La fondation des six chapellenies primitives date de 1477 et fut faite par Guillaume du Châtel, Seigneur de Lescoët. — En 1485, Tanguy du Châtel créa un septième canonicat pour le chapelain sacriste. La chapelle de Saint-Yves. — Fondée en 1509, ou peut-être simplement reconstruite [Note : Archives Départementales, G. 126 (Ancienne cote). Il y est question d'un legs du sieur de Coatmenech, à Saint-Yves, en 1496], par les Juges, cette chapelle bâtie au Château, fut par eux dédiée à Saint Yves. Ils y assistaient en corps à la messe, le lundi, entre 9 et 10 heures, et aux solennités de leur fête patronale, le 19 mai. (Fondation faite par le Bailli de Lesneven, Hervé de Laigle, de Coatcessiou [Note : Conseiller du Roi, député aux Etats de Vitré, en 1671, et en 1683 ; à Saint-Brieuc en 1687, accompagne le syndic Jean Bihan de Kerruzouarn aux Etats de Nantes en 1681], en son testament du 9 avril 1685, outre deux autres services, les jours de la Saint Hervé et du lundi de Pâques, moyennant une rente de 13 livres 10 sols). La quête était faite à la grand'messe par un des officiers de la juridiction. En 1622, la chapelle servit pour leurs séances, durant la réédification de l'auditoire. Saint-Yves était un bénéfice à la libre disposition des habitants. En était gouverneur, vers 1630, en même temps que de Notre-Dame, le trop fameux recteur de Kernouès, Guillaume Luzinec. Sentant le terrain se dérober sous lui, il essaya, mais en vain, de résigner ses bénéfices en faveur de son neveu, guère meilleur que lui, Missire Alain Gourchant. Un remaniement assez considérable s'imposa pour la chapelle de Saint-Yves, en 1656, et, le 13 août, on y plaçait une cloche au-dessus du pignon susain. Cette cloche eut un rôle d'importance, car concurremment avec les cris du héraut, elle annonçait les tenues de ville. Le passage des troupes de guerre, particulièrement, des régiments irlandais de Purselle et de Kilmalock, en 1691, fit réquisitionner la chapelle pour les loger. Mais cinq ans plus tard, en semblable circonstance, Noble Homme J.-B. Carn, sieur de Kerven [Note : Né en 1653. Fut lieutenant jusqu'en 1725, de Guicquelleau et de la compagnie franche garde-côtes d'Abervrach], avocat au Parlement et trésorier de Saint-Yves, refusa les clés de la chapelle, remontrant que, outre les détériorations à craindre pour le rétable doré du Maître autel, c'était une profanation d'y mettre des foins, des pailles et des avoines. La chapelle s'écroula en partie dans la nuit du 13 au 14 décembre 1713, mais fut rebâtie en 1718. Elle avait 67 pieds de long sur 20 de large. On sait d'ailleurs que l'ensemble du Château était une enceinte carrée de 170 mètres de côté. Nous assistons, le 19 mai 1780, à un curieux conflit. D'abord, le Recteur, Jacques Coat, déclare qu'il célébrera à l'église paroissiale, et à 10 h. sonnant, sans rien attendre ; puis il supprime la procession d'aller et retour à Saint-Yves, avec tous les ordres de la juridiction en robe. Enfin, pendant les Kyrie et Gloria, le Recteur et un des chapiers, coupent par trois fois les musiciens bénévoles, jeunes gens d'états honnêtes et décents, et clercs de procureurs, qui, comme de coutume, exécutent des morceaux préparés pour la fête. « Sur quoi  voyant cette cacophonie et scandale », on se décide des bancs de la justice à envoyer un huissier avertir les musiciens de cesser. En septembre 1791, on construisit une tribune à la chapelle Saint-Yves, pour y mettre des prisonniers. Un groupe de Saint-Yves provenant de la chapelle de ce nom, est actuellement au Folgoat (Echo Paroissial de Brest, 8 Fév. 1903). La chapelle du Saint-Esprit, peu distante de la ville, la seule qui n'ait pas été vendue sous la Révolution. Elle fut attribuée à la fabrique en 1809. Le peuple y avait beaucoup de dévotion ; mais on n'y disait la messe que le lundi de la Pentecôte, jour du Pardon. Elle était fort petite. Détruite en 1897. Sur son emplacement on a érigé une croix de granit. Non loin de la ville, un peu à droite de la route de Brignogan, se trouve une petite chapelle dédiée à saint Egarec. Une chapelle de Saint-Louis de Gonzague est encore mentionnée, en 1869. La chapelle du Collège, sous le patronage de Notre-Dame Auxiliatrice, date de 1880 (M. Pondaven).

Ville de Lesneven Histoire du Prieuré Notre-Dame de Lesneven.

Ville de Lesneven Histoire de la Collégiale de Sainte-Anne de Lesneven.

la croix du cimetière de Lesneven (XVème ou XVIIème siècle) ;

la croix Ménic an Tri Person de Poulbrian (moyen âge) ;

la croix de Stréatveur ou Stréat-Meur (XI-XIIème siècle) ;

la croix du Clesmeur (Haut Moyen Age). Cette croix monolithe provient de la fontaine Sainte-Azénor (Languengar) ;

d'autres croix ou vestiges de croix : la croix de Belair (Moyen Age), la croix Ker-ar-Groas (Haut Moyen Age), la croix de Kerenoc (Haut Moyen Age), la croix de Kervasdoué ou Croix-des-Pêcheurs ou Croix-des-Fiancés (XVIème siècle), la croix de Langrévan ou Croix-de-la-Roue (Moyen Age), la croix de Languengar (XVIème siècle), la croix de Lescoat (XVIème siècle), la croix du cimetière de Lesneven (1895), la croix de Le Carpon en Lesneven (Haut Moyen Age), la croix de Parcou (XVIème siècle), la croix de Carpon en Lesneven  (en attente de restauration), la croix de Saint-Esprit (vers 1897). A signaler aussi des croix aujourd'hui disparues : la croix du collège Saint-François, la croix du cimetière de l'église Saint-Michel, la croix de la place du Pont, la croix de la rue de la duchesse Anne ;

les vestiges de l’ancien manoir du Cleusmeur (XVIème siècle), édifié par les Cleusmeur, originaire de Pleumeur-Bodou ;

le manoir de Kerlaouen (XIXème siècle), construit par Alfred Lunven ;

le cadre solaire de la rue Général Le Flo (XVIIIème siècle), restauré au XIXème siècle ;

l'ancien couvent des Ursulines (XVIIIème siècle) ;

l'ancien couvent des Récollets, fondé en 1628 (ou 1625) par Jacques Barbier, sieur de Kerno ;

Nota 5 : Les Récollets [Note : Une des branches réformées de la famille franciscaine. Les Récollets succédèrent dans les couvents de Bretagne aux Frères mineurs de l'Observance, et fondèrent quelques nouveaux établissements, dont Lesneven. Père Norbert, La Bretagne Franciscaine, p. 26 et passim. (C'est avec raison que M. de Kerdanet, à qui il faudra toujours revenir en parlant de Lesneven, a rectifié, concernant l'établissement des Récollets, la date inexacte de 1628 donnée par Albert Le Grand et Toussaint de Saint-Luc). (Le dévot pèlerinage du Folgoët, p. 106, note)]. — La première pièce concernant leur établissement est du 30 mars 1625. Les habitants s'engageaient à bâtir un couvent pour les religieux, et affectaient à cette construction 200 livres par quartier sur les deniers communs (Voir Mairie de Lesneven. Registre des Délibérations de la Communauté. Dimanche 19 avril 1654), au moyen d'un liard prélevé par vente de chaque pot de vin, bière ou cidre. Mgr. René de Rieux, Evêque de Léon, donnait son consentement au projet, par acte du 19 juillet suivant (Note prise dans les Archives de Lesquiffiou). Dès la première heure, le protecteur et bienfaiteur des Fils de Saint-François, fut Jacques Barbier, sieur de Kerno, gouverneur de Lesneven, en 1603 ; Maître ès-arts de la Confrérie de cette même ville. Par des achats successifs, il acquit pour 400 livres, des terrains contigus destinés à l'enclos des Religieux. Quant aux bâtisses, elles se firent lentement, les habitants ayant été obligés de consacrer à la subsistance des prisonniers de guerre, les fonds votés pour les Religieux. En 1629, sans que les Récollets eussent encore rien touché des subsides de la ville, ils se trouvaient avoir dépensé 9.000 livres et épuisé les aumônes de la plupart des paroisses du Léon et de la noblesse du pays (Archives de Lesquiffiou). A côté des aumônes volontaires, les Récollets en reçurent qui l'étaient beaucoup moins. Ainsi, le 3 avril 1631, Ecuyer François de Launay, sieur du Parcoz, fils aîné de Paul de Launay, (lequel Paul se fit prêtre sur le tard), fut condamné, pour scandale et violences à Lochrist, où il déchira le rabat et autres habits de l'hôtelier Claude Le Bourg, à payer 2.000 livres au plaignant, 200 livres à l'église de Lochrist, et autant pour la construction du bâtiment des Récollets à Lesneven (Archives Départementales, H. 327). D'ailleurs la charité du seigneur de Kerno ne se refroidissait point. Non content d'assurer la nourriture des Religieux un jour par semaine, à raison, environ, de 6 livres chaque fois, il leur donne en 1630, une partie de la bibliothèque du château de Kerno, et construit à ses frais, au côté nord de l'église du monastère, la chapelle dédiée à Notre-Dame de Lorette où il aura un enfeu et ses armoiries. Dans cette chapelle, Pierre Lourdel, Maître sculpteur de Saint-Malo, accepte de placer, pour 300 livres tournois, sept figures en bosse, à savoir, la Salutation en deux personnages (Vierge et Ange), une Sainte Anne, un Saint Joseph, deux anges portant la chapelle de Lorette, et un chérubin. Quelques années après, le 13 février 1638, marché est conclu avec Rolland Doré, maître sculpteur et tailleur de pierres à Landerneau, sur le chiffre de 198 livres, pour faire en cette dite chapelle, une tombe élevée, en Kersanton, avec un personnage qui aura sous sa tête, un carreau soutenu de deux anges, et un lévrier à ses pieds et sur les côtés du tombeau, les armoiries de Kerno, pleines et en alliance avec celles de Kergoff, avec le collier de Saint-Michel, et 6 autres écussons des mêmes armes. En retour des dons reçus, les Récollets, outre la participation aux prières générales des Religieux de la Province de Bretagne, pour le sieur de Kerno et sa famille, s'engageaient à dire une messe par semaine, et concédaient au dit seigneur de bâtir dans l'enceinte du couvent une petite maison pour l'exercice de ses dévotions. D'autres engagements et reconnaissances de cette nature, par exemple, le 20 septembre 1703 (Archives de Lesquiffiou), nous montreraient que la descendance du fondateur maintint ces traditions de très large générosité. En 1657, grâce à la bonne administration de Michel de Rodellec, sieur de Pencharo, Bailli de Lesneven, et père spirituel du couvent des Récollets, les 40 ou 50 toises manquant encore à la clôture furent achevées. En 1663, et les années suivantes, les Récollets bretons bretonnants, molestés par les religieux Haut-Bretons. « de langue gauloise », se plaignirent au Général de l'Ordre et à la Sacrée Congrégation des Cardinaux. Différentes villes et communautés présentèrent pour eux des requêtes à Sa Sainteté et à Nosseigneurs du Parlement, parmi lesquelles : Guimaëc, Landerneau, Lesneven, Plouégat-Guerrand, Porspoder, Saint-Martin de Morlaix. En attendant la solution définitive de l'affaire, les religieux Bas-Bretons obtinrent, en 1669, de se retirer dans les couvents de Notre-Dame des Anges, de Landerneau et de Lesneven. En 1707, les Récollets disent avoir achevé le portique au bas de leur église neuve. Signalons à la date du 9 novembre 1719, le baptême de la cloche destinée à sonner l'office. Armoyée des armes de Kersauson et Bresal d'un côté, de celles de Barbier et de Lesquiffiou de l'autre, elle fut nommée Jacquette-Françoise par Haut et Puissant Seigneur Jacques-Gilles de Kersauson, marquis dudit lieu, Conseiller au Parlement de Bretagne, et par Dame Perrine-Françoise Le Borgne de Lesquiffiou, comtesse de Lescoët (Voir Mairie de Lesneven, Registre des Récollets). Aux débuts de l'époque révolutionnaire, le couvent, assez vaste pour loger 18 religieux, en comprenait seulement 7 : — Guillaume Carré (Père Magloire) natif de Landivisiau, gardien (60 ans). — Pierre-Claude-Tual de Coatroger (ou de Boisroger), né à Plouaret, le 6 août 1721, de Pierre-Dominique et de Julienne Brunteau, sieur et dame de Boisroger ; fit profession à Cuburien, le 26 novembre 1743, sous le nom de Père Constance. Etait en 1790, Custode de la Province. — Jacques Morgère (Père Julien), Vicaire. — Joseph Menguy, (Père Colomban), Prêtre. — Hervé Le Baut, Elu curé constitutionnel de Guiclan, le 4 décembre 1792. Se retira à Loc-Eguiner, Ploudiry, où on le retrouve comme desservant en 1804. — Jacques Le Borgne (frère Brieuc), cuisinier. — Yves Le Rousic, (frère Pierre), jardinier. Notons aussi qu'un Père Fidèle, qualifié de Vicaire des Récollets de Lesneven (?), est élu en mars 1791, à la cure de Hanvec, et vient recevoir Expilly à Landerneau, le 3 avril suivant. On voit ces religieux, selon les fluctuations des événements tantôt opter pour leur maintien en communauté, (7 mai 1790) ; tantôt, (28 mars 1791), être prêts à rentrer dans la vie privée, avec résidence à Lesneven, ou enfin, (30 mars et 28 avril 1791), accepter de se retirer dans d'autres couvents, Quimper, Pont l'Abbé ou Quimperlé. Lors de cette dernière détermination, ils reçurent des Administrateurs Brichet, Le Jeannic et Colin, l'élogieux billet que voici : « Nos Révérends, Nous voyons avec douleur que le Département n'entre point dans les vues que nous avions de vous conserver dans votre maison conventuelle. Il vous faudra, après la quinzaine de Pâques, en faire l'abandon absolu. L'ordre que nous vous notifions ne diminue en rien l'affection que vos vertus s'étaient acquises dans nos coeurs, et nos regrets vous suivront partout » [Note : On ne sera pas surpris que le même Directoire de Lesneven estimé trop tiède dans ses poursuites contre les prêtres insermentés, écrivit la même année au conseil général du département : « Nous n'avons reçu aucune plainte de troubles religieux dans notre arrondissement. Les paisibles habitants des campagnes ne connaissent que la religion qu'ont adoptée leurs pères, et ils reconnaîtraient difficilement pour pasteurs légitimes d'autres que leurs anciens ministres ; ce n'est peut-être qu'un préjugé, mais ils y mourront ». Le Guillou-Penanros. " L'administration du département du Finistère de 1790 à 1794 ", p. 222]. L'échéance du départ fut toutefois reculée, car en juillet 1791, défense est faite aux Récollets de sonner leurs cloches et d'ouvrir leur église. Après avoir servi de casernement aux gendarmes, le monastère fut acquis par un sieur Nicolas Berthelémi. A diverses reprises le directoire de Lesneven osa ainsi faire entendre la voix de la modération et du bon sens. Cette indépendance devait avoir sa sanction : les administrateurs Brichet, Rolland, Le Clec'h, Le Jeannic et Cren, procureur-syndic, furent incarcérés au Château du Taureau, en août 1792. Leur affaire portée devant le tribunal criminel le 28 février 1793, se termina par leur acquittement. Les Récollets Joseph Menguy, Jacques Morgère et Yves Rousic quittèrent le district. Les Pères Constance et Magloire, subirent l'emprisonnement à partir de septembre 1792, d'abord à Kerlot, puis au collège de Quimper, enfin à Landerneau, où ils furent élargis le 13 Germinal an III, (2 avril 1795). Ils déclarèrent vouloir se retirer à Lesneven, et prêtèrent devant la municipalité de cette ville, en qualité de ministres du culte catholique, apostolique et romain, le serment de soumission aux lois et de fidélité à la République. Le P. Tual s'éteignit à Lesneven en 1806, âgé de 85 ans, précédé dans la tombe par son compagnon d'épreuves, le P. Magloire mort le 8 décembre 1804, et, dont Kerdanet fait brièvement la belle oraison funèbre : Religieux d'une simplicité admirable ; ami passionné du jeûne, de la prière et du travail. D'après de Kerdanet encore, les belles boiseries de l'église des Récollets ont été transportées dans le choeur du Folgoat. La croix du Réfectoire, de 1m73 de haut, a été donnée par les Demoiselles Brannellec, au Musée Religieux de Saint-Louis de Brest. (Voir la description dans l' « Echo paroissial de Brest », 10 mars 1901). Il se peut enfin que la petite statue de Saint-François placée au-dessus d'une porte, sur la route de Plouider, à peu près à l'endroit de la chapelle, aujourd'hui détruite, du Saint-Esprit, soit un souvenir matériel du couvent. La liasse H. 327 (Archives Départementales du Finistère) contient un bon nombre de procès-verbaux de réception de Soeurs dans le Tiers-Ordre de Saint-François à Lesneven. On y voit figurer toutes les paroisses environnantes. Les dates vont de 1763 à 1790. Terminons en disant que c'est sur l'emplacement de l'ancien couvent des Récollets que s'élèvent en 1920 les belles constructions du Collège qui, précisément en souvenir du passé, porte le nom de Saint-François (M. Pondaven).

Nota 6 : Les Ursulines. Un premier projet d'établissement de ces religieuses avait été initié dès 1654, sans aboutir alors à aucun résultat (Délibérations des habitants. Mairie de Lesneven). Mais en 1678, l'année où le Vénérable Père Maunoir amena 40 missionnaires à Lesneven pour réveiller, avec succès, tous les souvenirs de la Mission de 1669 six Ursulines de la communauté de Saint-Pol, vinrent y fonder une maison de leur ordre, rue de la Fontaine. Elles avaient à leur tête Cécile du Louet de Coetjunval (Soeur Séraphique de Saint-François) et comme protecteurs, les chanoines du Folgoët, la marquise de Kergroadez, M. Creac'hsalaün, le marquis de Coetanfao, Mlle Gorré André et M. du Roudour, qui contribuèrent à cette fondation, pour laquelle le Roi, vu le consentement des habitants (10 Mars 1678), et l'approbation de Mgr. de Léon (30 Août 1679), délivra à Fontainebleau des lettres patentes en Juin 1680, avec amortissement pour la maison, église et enclos, comme dédiés à Dieu, mais à charge de prières à la fin de la messe conventuelle. Ces lettres royales furent lues au prône, à Saint-Michel, les trois premiers dimanches de Mai 1681. En 1684, les Religieuses acquirent des héritiers du sieur de Pontrini, le fond sur lequel elles bâtirent leur chapelle, couvent et jardin. (Une rente de 12 livres était due sur ce fond aux Chanoines de Sainte-Anne, ainsi qu'il était porté dans un contrat du 30 mai 1533. Archives de Saint-Michel). Quelques années plus tard, la Supérieure Marie-Elisabeth de Kergorlay (Soeur Saint-Michel), conçut le projet de fonder une Confrérie de la Sainte Famille, destinée à honorer non seulement Jésus, Marie et Joseph, mais aussi saint Joachim et sainte Anne. Une des pratiques recommandées était le « Chapelet de cinq dixains en l'honneur des cinq sacrées Personnes de la Sainte Famille ». Sur chaque petit grain se disait : « Jesus, Maria, Joseph, Joachim et Anna, succurrite nobis nunc et in hora mortis nostrae. Amen ». Marie-Elisabeth de Kergorlay fit d'ailleurs imprimer à Morlaix, chez « Ecuyer de Ploësquellec, proche le pont de Bourret, à la Croix-d'Or », une petite brochure de 63 pages dont un exemplaire nous a été donné par Mgr. Roull, Protonotaire Apostolique, Curé Archiprêtre de Brest. « Instruction et Pratique pour les Confrères et Sœurs de la Confrérie de la Sainte Famille érigée dans l'Eglise des Religieuses Ursulines de la Ville de Lesneven ». Le 15 mai 1700, le pape Innocent XII accorda à cette Confrérie des indulgences plénières et particulières, entre autres le jour de l'Assomption et pour 4 autres fêtes à déterminer par l'Ordinaire ; lesquelles fêtes choisies par Mgr. Pierre Le Neboux de la Brosse, évêque de Léon, furent la Circoncision, la Purification, la Présentation et la fête de saint Joseph (11 mars 1701). La dite Confrérie fut érigée le 15 août 1701. Elle obtenait, en cour de Rome, un Bref pour une messe privilégiée à chaque vendredi et pendant toute l'octave des Morts, pour tous les confrères et Soeurs, à commencer le vendredi 1er septembre 1702. L'année suivante, Mgr. de la Bourdonnaye autorisait l'impression de la brochure signalée plus haut, et accordait l'exposition du Très-Saint-Sacrement, dans l'église des Ursulines, à chaque fête de l'Assomption. (Donné à Saint-Paul, le 21 décembre 1703). Cette Confrérie de la Sainte Famille fut très florissante. De 1701 à 1789, le chiffre des réceptions et inscriptions s'élève à 6.700 (Note de M. de Kerdanet). Les registres mentionnent des religieuses professes de Landerneau, Saint-Pol, Pontivy, ainsi que des chanoines, des Capucins, et d'autres personnes de paroisses même éloignées. Les plus beaux noms du pays s'y trouvent. On y voit le Sénéchal, Corentin de Moëlien ; Goulven Melloc, le si éloquent recteur de Guicquelleau ; Charles Le Bris, prêtre, (celui, sans doute, qui édita tant d'opuscules pieux) ; les recteurs de Guissény, Plouider, etc.... La chapelle ne fut terminée qu'en 1720, ainsi que la partie ouest du bâtiment. L'aile du milieu destinée aux prêtres et aux grandes pensionnaires fut construite de 1737 à 1740 ; la partie Est ne fut achevée qu'en 1746 (Notes de M. Le Guen, ancien aumônier en 1864). Voici les noms des Supérieures qui se succédèrent jusqu'à la révolution : - En 1678. Cécile du Louet, Séraphique de Saint-François ; (était en 1674 Supérieure de la Communauté de Saint-Pol-de-Léon). - En 1682-1684. Renée Billés (mère Séraphique). - En 1698. Françoise de Kerouartz, Saint-François de Paule. - En 1705. Marie-Elisabeth de Kergorlay, Saint-Michel. - En 1714. Claude de Chaussec, des Anges. - En 1714. Marie-Elisabeth de Kergorlay (2ème fois). - En 1723. Marie-Claude de Kerguern, de la Visitation. - En 1726. Marie-Elisabeth de Kergorlay (3ème fois). - En 1729. Anne-Claude Audren de Kerdrel, Sainte Cécile. - En 1734. Marie-Louise Gilart de Keranflech, Saint-Joseph. - En 1737. Renée-Anne de Villeléon, Claude des Anges. - En 1743. Marie-Jeanne Henry, Séraphique. - En 1749. Louise du Bois de la Lande, Coeur de Marie. - En 1755. Marie-Jeanne Henry (2ème fois). - En 1761. Marie-Anne-Claude Le Mol, Sainte Elisabeth. - En 1767. Marie-Marthe Lombard, de l'Enfant Jésus. - En 1773. Gabrielle Coat, Saint Ignace. - En 1775. Marie-Marthe Lombard, de l'Enfant Jésus (2ème fois). - En 1778. Marie-Anne-Claude Le Mol (2ème fois). - En 1781. Catherine-Louise Le Dall de Tromelin, Saint Louis. - En 1787. Jeanne-Françoise-Marie-Rose Denis de Trobriant, Saint Melaine. - En 1790. Catherine-Louise Le Dall de Tromelin (2ème fois). La Communauté se composait, en 1790, de 46 Religieuses, dont 26 Mères de choeur, de 15 Dames Séculières, de 60 jeunes personnes, et de 11 domestiques. Les personnes pensionnaires payaient 180 livres par an. L'ensemble des ressources régulières s'élevait à environ 3.500 livres, dont il fallait défalquer 2.100 livres de charges. Mais, quand vinrent les jours difficiles, on dut recourir à des emprunts. Les dettes au 17 mars 1791, s'élevaient à 11.503 livres (Arrêté du Département, 17 mars 1791). Au Mois d'avril 1790, une soeur converse étant sortie du couvent en vertu des décrets, Mgr. de la Marche, évêque de Léon, lui écrivit que l'Assemblée Nationale peut bien soustraire aux anciennes lois civiles ceux ou celles qui enfreignent le voeu de clôture, mais que les lois ecclésiastiques continuant d'exister dans toute leur force, aucune autorité ne saurait soustraire ces coupables à l'excommunication, même à l'article de la mort, à moins d'un repentir, et d'une résolution formelle de retourner dans leur couvent en cas de guérison. Les religieuses Ursulines étaient très populaires à Lesneven, et d'un autre côté la Municipalité leur était fort bienveillante. Aussi le Conseil municipal écrivait-il, le 28 mars 1792, au Département pour obtenir la conservation de cette communauté (Archives Départementales, L. 59). « Considérant que cette Communauté ne peut être vendue avantageusement dans ce canton pour l'industrie, et que les religieuses continuant à l'habiter seraient soumises aux réparations usufruitières ; Considérant que dans cette Communauté il existe au moins 160 individus faisant une consommation considérable de denrées ; Que cette maison offre un asile assuré à l'innocence, qu'elle est le refuge des veuves, que, par la dissolution des Communautés de Saint-Pol et de Landerneau, maintes religieuses et plusieurs séculières, et d'autres nées en pays étrangers, ne peuvent y retourner, et cherchent un lieu pour terminer leurs jours en repos ; Considérant que si les religieuses ne se sont point constituées, au moins elles se sont soumises à remplir les corvées ordinaires : logement des troupes et secours aux indigents ; Uniquement occupées de leur salut elles maintenaient le bon ordre par leurs discours et leurs actions ; La municipalité est unanimement d'avis que la dite Communauté soit maintenue et autorisée à recevoir les religieuses sorties des autres Communautés supprimées, et des pensionnaires au-dessous de 14 ans ». Mais ces mesures de condescendance n'étaient pas pour plaire en haut lieu, surtout en faveur d'une Communauté qui avait déclaré ne pas vouloir se constituer selon la loi, c'est-à-dire, élire en présence de la municipalité, une Supérieure et une Econome qui auraient la reconnaissance légale nécessaire pour recevoir les pensions accordées aux religieuses. MM. Daniel du Coloë et Belval, commissaires délégués par le Département, vinrent le 24 avril, accompagnés des corps constitués de Lesneven, au couvent des Ursulines, pour se rendre compte eux-mêmes de la résistance qu'opposaient les Religieuses aux décrets. Séance tenante, ils firent arrêter l'aumônier, M. Corrigou, et prescrivirent l'évacuation de la maison dans un délai de 15 jours. En conséquence, le 9 mai 1792, la municipalité fut réduite à procéder à l'expulsion des Religieuses, et en dressa le procès-verbal (Archives départementales du Finistère, L. 65). Mais, à peine expulsées, les religieuses, satisfaites d'avoir résisté jusqu'au bout, se ravisèrent, et, pour pouvoir continuer leur oeuvre, déclarèrent, après en avoir pris l'avis des Supérieurs, qu'elles étaient disposées à se constituer selon la loi et élire devant la municipalité une Supérieure et une Econome ; il est évident que cette concession, que plusieurs considéraient comme une pure affaire de forme, avait été autorisée déjà par les Supérieurs majeurs, car elle se produisit le jour même de l'expulsion par ce simple mot : « Nos Supérieurs nous ayant permis d'élire une Supérieure et une Econome conformément à l'article 20 du décret du 6 octobre, nous ferons quand vous voudrez cette élection devant tel officier municipal que vous nommerez » (Les Ursulines à la municipalité de Lesneven, le 9 mai 1792). Cependant Brest n'avait pas tardé à être prévenu de cette hésitation, car le 10 mai, le citoyen Belval écrivait au district de Lesneven : « Le directoire de Lesneven, sur une pétition de ces nonnes, tendante à se constituer, a répondu qu'il n'y avait pas lieu à délibérer, mais la municipalité parait désirer, comme à l'ordinaire, leur permanence dans leur maison conventuelle ». De fait, la municipalité de Lesneven ne se laissa pas arrêter dans ses bonnes dispositions par les réclamations de quelques citoyens plus ou moins sectaires, et dès le 11 mai procéda à la réintégration des Ursulines dans leur maison. Voici le procès-verbal dressé à cette occasion : (Archives départementales du Finistère, L. 65). « Ce jour 11 mai 1792, à trois heures de l'après-midi, nous, officiers municipaux, certifions que nous nous sommes transportés à la Communauté des Ursulines dans laquelle sont rentrées sur leur réquisition et leur offre de nommer une Supérieure, les dames (dont les noms suivent), lesquelles ont derechef déclaré vouloir nommer une Supérieure et une Econome, dans leur assemblée présente, présidée par M. Miorcec, maire. En conséquence les dites mères de chœur, au nombre de 23, attendu l'absence de Marie-Josèphe-Jacquette - Corentine - Brigitte. Penguern, mère Saint-Charles, transportée ce matin à Kereret, près de Le Faou (aliénée), et des dites soeurs converses, au nombre de 14, ont successivement, après l'appel nominal fait par le Secrétaire greffier, déposé un bulletin, lesquels comptés par les commissaires scrutateurs se sont trouvés 37, chiffre égal à celui des votantes, Le dépouillement fait, la dame Le Dall, dite Saint-Louis, ayant réuni 36 voix a été proclamée Supérieure. La dame Richou, Coeur de Marie (Profession, 26 Avril 1768), a été proclamée Econome par 36 voix sur 37. En conséquence, nous avons remis aux dites dames les clefs dont nous nous étions saisis la veille, et avons signé ». Les religieuses, une fois réintégrées dans leur couvent, réclamèrent qu'on leur rendit leur aumônier, M. Jean-François Corrigou, qui venait de leur être enlevé, et interné au Château de Brest dans le courant d'avril. Cette réclamation parut être des plus justes au district de Lesneven qui, dès le 11 mai, prenait l'arrêté suivant (Archives départementales du Finistère, L. 65) : « Vu la demande des Ursulines d'avoir pour aumônier M. Corrigou, leur ancien directeur ; Considérant que le sr. Corrigou, leur directeur depuis plusieurs années, est connu des habitants, qui rendent justice à son mérite ; Considérant que le Comité ecclésiastique, par avis du 8 avril 1791, concernant l'aumônier des Ursulines de Carhaix, semble décider la question en disant que puisque l'aumônier tient sa place des religieuses, elles peuvent seules la lui ôter ; Considérant que nonobstant cet avis, le sr. Corrigou a été enlevé de la maison conventuelle des Ursulines et détenu à Brest, et on en ignore la cause et les motifs ; Le district est d'avis que la demande des Ursulines soit accueillie, et prie avec instance MM. du Département de rétracter les ordres qu'ils peuvent avoir donnés pour son arrestation ». Le 13 mai, le département (Archives départementales du Finistère, L.166) répondait au district de Lesneven d'une manière fort bienveillante pour ces dames, mais moins catégorique au sujet de leur aumônier. « Nous venons de recevoir le procès-verbal d'expulsion des Ursulines de votre ville, celui de leur rétablissement et de leur constitution dès le lendemain, ainsi que leur pétition à la municipalité tendant à obtenir le sr. Corrigou leur ancien aumônier, actuellement en arrestation à Brest ; Quant à la réintégration de ces dames en leur maison, et vos opérations pour constater de leur constitution, nous ne pouvons désapprouver l'empressement avec lequel vous vous êtes portés, ainsi que MM. les officiers municipaux à rendre à vos Ursulines la vie commune qu'elles préfèrent ». Néanmoins, les Ursulines allaient être définitivement expulsées, vers la fin de 1792. Le 21 septembre, chacune d'elles se voit attribuer par le District, un lit, une armoire, deux chaises, douze chemises, douze serviettes, 3 paires de bas, et un couvert (Archives départementales du Finistère, L.168). En mars 1793, le Département accordait à la Municipalité de transporter à Saint-Michel, une figure de la Nativité, en cire, restée en l'église des Religieuses. Nous trouvons, au mois d'octobre 1793, les bâtiments de la Communauté occupés par la troupe venue de Saint-Pol, et par 300 recrues. Quant à l'aumônier Corrigou, il avait été embarqué pour l'Espagne, le 12 août 1792. On le voit durant sa déportation logé à Santander. Le 20 juin 1794 (2 Messidor an II), Jean Bon Saint-André, représentant du peuple, arrêta que la maison nationale, ci-devant des Ursulines, serait convertie en hospice pour les malades de la marine. Au moment du Concordat, soutenues par les espérances que leur donnait M. de Kerdanet, les anciennes Ursulines essayèrent de se reconstituer dans leur ancienne maison. En 1803, cinq d'entre elles établies à Plougar faisaient classe et avaient une trentaine de pensionnaires. Puis, pendant plus de vingt ans, malgré l'avis contraire de Mgr. Dombidau et même de M. de Tromelin, vicaire général, qui détourna sa propre soeur de ce projet, ces obstinées, plutôt que de rentrer dans une maison régulièrement établie, aimèrent mieux former dans l'hôtel du marquis de Lescoët, à Lesneven, une sorte de petite église qui ne finit qu'avec soeur Sainte-Elisabeth, en 1846 (Chanoine Pilven, "Mgr. Dombidau de Crouseilhes", p. 84). Lorsqu'en 1816 l'ancien bâtiment des Ursulines fut mis par le Département à la disposition de l'Evêque, ce furent les religieuses de la Retraite qui s'y établirent, et elles contribuent pendant plus d'un siècle à la sanctification du pays (M. Pondaven).

l'auberge du Pélican Blanc (XVème siècle) ;

l'hôtel de ville (1888) ;

le pensionnat du Sacré-cœur (1891-1893) ;

les maisons situées 11 à 15 de la place Foch (XVème siècle) ;

la maison située 21, place du Général Le Flo (XVIème siècle) ;

la maison située 1, rue Comte-Even (1625) ;

la maison située 17, place du Général Le Flo (XVIIème siècle) ;

l'hôtel particulier situé 1 , rue Alain Fergent (1656) ;

les hôtels particuliers situés 11 et 14, rue Notre-Dame (XVII-XVIIIème siècle) ;

la ferme de Kerargroas (XIXème siècle) ;

la ferme de Rodalvez (1828) ;

la fontaine – lavoir (XVIIème siècle) ;

4 moulins dont le moulin à eau de Lancelin (XVIIème siècle), de Trougourun, de Lescoat (1910), ...

Ville de Lesneven (Bretagne).

A signaler aussi :

la tombe de Gouerven (âge de bronze) ;

la stèle sur la route de Saint-Pol-de-Léon (âge de fer) ;

le menhir de Valy-Coz (époque néolithique) ;

la borne de corvée (XVIIIème siècle) ;

la borne de Croas-ar-Rod (1685) ;

l'ancienne position fortifiée de Pen-Ledan (Voir Lesneven "Note sur la position de Pen-Ledan") ;

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

ANCIENNE NOBLESSE de LESNEVEN

Familles nobles possessionnées ou ayant eu des prééminences à Lesneven :

LE MOYNE. — « D'argent à 3 coquilles de gueules ».

GOUZILLON. — « D'or à la fasce d'azur, accompagnée de 3 pigeons de même, 2 et 1, armés et becquetés de gueules ». Devise : « Sans fiel ».

DU CHATEL. — « Fascé d'or et de gueules de 6 pièces », Devises bretonnes : « Ma car Doue » (s'il plait à Dieu), ou « Da vad e teui » (tu viendras à bien) ; alias : « Vaillance du Chastel ».

PENMARCH. — « De gueules à une tête de cheval d'argent bridée d'or, le col et le crin aussi d'argent ». Devise : « Prest ve »  (il serait à propos).

BARBIER DE KERJEAN. — « D'argent à deux fasces de sable ». Devise : «Var va buez » (sur ma vie).

LESCOET. — « De sable à la fasce d'argent semée de 3 quintefeuilles percées de sable ». Devise : « Maguit mad » (nourrissez bien).

Dans une des fenêtres du bas côté sud de l'église actuelle, écusson parti au 1 : « D'azur au hérisson d'or, au chef d'argent chargé de trois hermines de sable », qui est Miorcec de Kerdanet, (devise : « Tout pour la charité ») ; au 2 : « D'argent à 3 merlettes de sable, 2 et 1, à la bordure de gueules », qui est Mérey de Karuel.

 

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de l'évêché de Léon reçue à Lesneven en 1481, on comptabilise la présence de 6 nobles de Lesneven :

Pierre BROUDIN (10 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît en arbalétrier ;

Guillaume GOZILLON (600 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;

Autre Guillaume GOZILLON (15 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;

Hervé KERQUELEN (100 sols de revenu), remplacé par Prigent Kerguestin : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

Jehan MELLENNEUC (10 livres de revenu) : porteur d'une jacque et comparaît armé d'une vouge ;

Morice TANGUY, mineur (60 sols de revenu), remplacé par Jehan Arthur : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

 

A la "Montre" de l'Evêché de Léon du 25 septembre de l'an 1503 qui s'est tenue à Lesneven par les sieurs du Chastel, Kermavan et de Keroueré commissaires, les nobles suivants de Lesneven apparaissent (Voir le Chevalier de Fréminville, " Antiquités du Finistère ") :

Yvon Gouzillon, en brigandine et javeline ;

Hervé Kerguelen, en brigandine et javeline ;

Yvon le Grant, en brigandine et javeline ;

Salomon Brodin, en vougier ;

Jehan Melleneuc. Injonction d'habillement.

 

A la « montre » (réunion de tous les hommes d’armes) de l’évêché de Léon reçue à Saint-Renan le 24 août 1557, plusieurs nobles de Lesneven sont mentionnés :

Maître Tanguy le Melenec ;

Sébastien le Ros.

(à compléter)

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