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L'HOSPICE DE SAINT-MAUDEZ A LESNEVEN

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Première période : des origines à 1680.

Indiquons, pour commencer, les principales sources et les fonds où nous avons puisé nos renseignements.

1° Un mémoire de Miorcec de Kerdanet, avocat, rédigé et daté à Lesneven, le 7 Août 1813. Le dit avocat était d’autant plus qualifié pour traiter de l’affaire, que nous trouvons un Miorcec de Kerdanet, administrateur de l’hôpital, le 15 Mars 1755 ;

2° Les Archives départementales, fonds Barbier de Lescoet, hôpital de Lesneven ;

3° Les Archives paroissiales de Saint-Michel, à Lesneven ;

4° Les cahiers des délibérations du corps politique de ladite ville ;

5° Les Archives de l'Evêché de Quimper ;

6° L’histoire de Lesneven, par de Kerdanet.

LA FONDATION. LES FONDATEURS. — L’hospice de Lesneven, dans ses origines, n’était point « comme l’hôpital Saint-Yves à Rennes », un nosocomium, c’est-à-dire un établissement où seraient soignés les malades. Mais il devait plutôt servir d’asile aux vieillards nécessiteux et aux petits enfants. Sa fondation, dit de Kerdanet, se perd dans la nuit des temps (Mémoire de Kerdanet).

On peut la présumer de 1200 à 1300 ; mais le dossier de l'Evêché précise un peu plus, en ajoutant qu’elle serait du temps de saint Louis, au retour des Croisades. L’époque fut, on le sait, féconde en établissements de ce genre. Ils se multiplièrent un peu partout, soit en actions de grâces, pour l’heureux retour des seigneurs qui s’étaient croisés, soit en imitation d’oeuvres similaires d’assistance rencontrées ça et là au cours du lointain voyage.

L’hospice de Lesneven dut sa naissance aux Gouzillon de Kerno, qui le dédièrent à Saint-Maudez et le dotèrent de terres et de rentes. L’histoire de ces âges reculés nous montre les Gouzillon en crédit, riches et puissants, années 1310, 1311, 1322, 1328 (Dom Morice, Preuves, t. 1, pp. 1230, 1237, 1238, 1249). Ils avaient toute la confiance d'Hervé, vicomte de Léon. Ils étaient dépositaires et gardiens du sceau de la Cour et juridiction de Lesneven. On les voit souscrire au traité dudit vicomte avec les moines du Relecq, ainsi qu’aux contrats de mariage de ses filles avec Hervé de Pont-Labbé, et 0llivier, vicomte de Rohan. En 1358 (?), ils fondent une chapelle dans l’église du Folgoat [Note : Mémoire de M. de Kerdanet. Mais la date de 1358 est manifestement une erreur].

Anciennement, la chapelle et hospice de Saint-Maudez touchaient « aux prairies où est la fontaine dont la gorge est d’une seule pierre » (en breton Feunteunmean).

Ce terrain ainsi que les prairies et courtil adjacents étaient cernés : 1° d’un côté des métairies de Poulbriant qui ont des dépendances touchant celles de Mesnigoalen, dont les terres s’étendent fort au loin sur le grand chemin de Landerneau, d’une part ; et de l’autre, sur les taillis et avenues de Kerno ; sur les métairies des Salles et de Penanrue ; ces taillis formant corps avec le pourpris de Kerno les fermes prochaines, les Keranou, moulin de Kerno, métairie d’en haut de Kerno, de la Villeneuve, allées et rabines ; 2° d’un autre côté, des dépendances du manoir de Feunteunmean, et plus loin de la terre de Kergouniou et de son moulin dit du Saint-Esprit.

Tout cela était d’attache ; l’hôpital et la chapelle étant entre les dépendances de Feunteunmean et de Poulbriant. En 1760, le grand chemin qui a été alors ouvert, est venu séparer les terres et prairies de Feunteunmean du terrain de l'hospice et de la chapelle. Mais cela ne peut faire oublier que, jusque là, ce terrain dépendait bien de Feunteunmean.

Originairement, toutes les fermes et terres ci-dessus nommées (Poulbriant, Mesnigoalen, les Salles, Penanrue, Keranou, la Villeneuve, moulin et métairie de Kerno, etc.) formaient la terre de Kerno, et appartenaient, toute la ville de Lesneven le savait, aux Gouzillon de Kerno.

Il faut même en dire autant de Kergouniou, du moulin du Saint-Esprit et de Feunteunmean. L’arrêt de noblesse des Gouzillon de Kerno (qui commence par Olivier et se termine par Guillaume Gouzillon de Kergouniou), l’atteste.

Mais la branche aînée de Kerno, à un moment donné, céda Feunteunmean à un juveigneur de cette maison. Cette vente fut peut-être faite à Guy de Gouzillon de Feunteunmean et de Kergoniou, dont le fils Jean épousa Anne de Kerliviry, et en eut Christophe, que nous trouvons possesseur, en 1531, du dit domaine de Feunteunmean.

Puis, au moins dès 1633, on voit comme propriétaire de Feunteunmean, Hamon Le Dall, notaire royal de Lesneven.

Profitant de ce transfert, les habitants de Lesneven vont, en 1780, attaquer les droits de la branche aînée de Kerno sur l’hôpital et la chapelle, en arguant des titres des acquéreurs de Feunteunmean. Ils ajoutent que la vente aurait été faite sans rétention par la branche aînée, des droits sur l’hôpital. La preuve, c’est que lors de la réformation du domaine, en 1683, les descendants d'Hamon Le Dall s’inféodent vis-à-vis du Roi, des droits honorifiques à Saint-Maudez, comme dépendants de Feunteunmean.

Les habitants prétendent, en outre, que la branche aînée de Kerno devrait, selon les règlements, appuyer ses droits honorifiques à l’hôpital de titres antérieurs à 1539 ; que les seigneurs de Kerno ne s’étant point inféodés vers le Roi d’aucun droit sur cet établissement, c’est qu’ils n’en ont point, puisque il n’y a pas de franc aleu en Bretagne ; enfin, que les armes des Gouzillon placées à l’hôpital sont conservatoires des droits honorifiques dépendants non de Kerno, mais de Feunteunmean.

Telle était, en 1780, pour ne pas parler de raisons secondaires et qui sentent encore plus la chicane, l’argumentation du corps politique de Lesneven, le jour où il entreprit de faire pièce, à propos de l’hôpital, à Sébastien-François-Joseph Barbier, chef de nom et d’armes, chevalier, seigneur comte de Lescoet, châtelain de Kergoff, vicomte de Coetmenech, Plouider, sire de Kernouez, Kerno, Rodalvez, Quillimadec, Lesquiffiou, etc., descendant direct des Gouzillon de Kerno, par cette Jeanne de Gouzillon de Kerno qui épousa en 1571, Louis Barbier de Kerjean.

Toutefois et quel que fût l’appareil imposant des arguments alignés par les habitants de Lesneven, la faiblesse de leurs prétentions apparaissait dans ce seul fait que les descendants des acquéreurs de Feunteunmean ne formulaient vis-à-vis de Kerno aucune revendication, et pour cause. L’hôpital était tellement resté la propriété des Gouzillon de Kerno, que ceux-ci ne cessèrent pas d’en aliéner les terres selon leur gré, à titre de cens et rente foncière. Ainsi, par acte du 19 Mars 1508, signé Coatudavel, passe, Guillaume Gouzillon de Kerno, et Jean Le Pan, hospitalier et économe de Saint-Maudez, cédèrent à Yves Laminot, un courtil et des terres à Kerdevi en Plougar. Pour cette aliénation, Guillaume Gouzillon n’eut pas à requérir le consentement ou agrément, ni des officiers du roi, seigneur féodal, ni des chefs municipaux de Lesneven, ni de ses cadets de Feunteunmean et de Kergoniou. Pas de preuve plus forte que Saint-Maudez était un hôpital domestique et privé.

D’autres preuves plus ou moins directes abondaient par ailleurs et venaient, dans la suite des âges, se renforcer les unes les autres. C’étaient, par exemple, les inventaires obligatoirement présentés aux seigneurs de Kerno, les nominations à eux réservées des Economes, Administrateurs et Aumôniers ; la reconnaissance, à diverses reprises, par les tribunaux, des droits, titres et insignes honorifiques des dits seigneurs, etc.

Plusieurs siècles durant, leurs prérogatives ne furent aucunement contestées : « Seuls, jusqu’en 1605, ils ont pourvu aux secours spirituels et temporels ; seuls, ils ont fait administrer, ont reçu les inventaires et les comptes, perçu les revenus, aumônes et offrandes des âmes pieuses, sollicité des indulgences et la protection de la puissance ecclésiastique ».

Le 30 Août 1511, par exemple, l'Evêque fulmine des censures contre ceux qui tenteraient d’empêcher Jean Gouzillon de Kerno de rétablir ses armes dans la vitre principale du Saint-Maudez, laquelle menaçant ruine, réclame prompte réparation. Mandement notifié à Christophe Gouzillon, propriétaire de Feunteunmean, et à sa mère, Anne de Kerliviry. On voit aussi dans le mandement de Jean de Kermavan, évêque de Léon, en date du 23 Mai 1510, que les propriétaires de Kerno et leurs commis, ont seuls sollicité des indulgences pour ceux qui feraient des offrandes à l’hôpital.

L’inventaire du 28 Juillet 1517, mentionne ainsi des bulles obtenues par défunt messire Gabriel Gouzillon et contenant 700 jours de pardon.

Le 3 Avril 1519, Jehan Gouzillon de Kerno obtient de l'Official de Léon, Jean de Traonélorn, un mandement portant inhibition au prédicateur de Lesneven de prêcher ailleurs qu’en la chapelle de l’hôpital, le jour de Pâques. (Les lettres de l'Official confirmaient l’usage de prêcher à Saint-Maudez, ce jour de Pâques pour y attirer des dons en faveur des pauvres).

Cet acte qui prononce des censures contre ceux qui s’y opposeraient, fut notifié à Jean de Kerguelen, alors receveur à Lesneven, pour le roi de France, usufruitier du duché de Bretagne [Note : François Ier venait de passer à Lesneven, allant au Folgoat, accompagné de la reine Claude. C’est à cette occasion que leur garde fut assaillie par la bande du Marhec de Guicquelleau, dont le dévergondage se montre rien que par cette audace].

Le 13 Avril 1523, l'Archidiacre de Quiminidilly, chanoine et grand vicaire de Léon, accorda des indulgences pour attirer les aumônes et offrandes à la chapelle de Saint-Maudez, et pour les recevoir, commet Jean Golias, économe de l’hôpital. Mais il oublie d’y faire mention des Gouzillon, auxquels il fait seulement notifier son mandement.

C’est pourquoi Margilie Campir, tutrice de Benoît Gouzillon de Kerno, son fils, craignant que le Grand Vicaire ne veuille empiéter sur leurs droits et transformer l’hôpital domestique des Kerno en bénéfice ou établissement ecclésiastique, sollicite de nouveau du Souverain une sauvegarde, et en obtient, le 11 Octobre 1526, des lettres patentes qu’elle fait notifier au Grand Vicaire et au Promoteur de Léon. Par ces lettres, François Ier la maintient, en la possession, saisine et jouissance de ses écussons ; présentation de personnes à l’administration et gouvernement du dit hôpital, ainsi que de ses autres droits.

Par là il est manifeste que les titres de la branche de Kerno sur l’hôpital ne devraient souffrir aucune contestation. Aussi ne voit-on point ceux qui pourraient faire quelques difficultés, j’entends les possesseurs de Feunteunmean, songer à susciter la moindre opposition. Ils n’ignorent pas que la cession jadis faite de Feunteunmean, par un aîné de Kerno, comportait cette réserve que l’établissement dédié à Saint-Maudez demeurerait l’hôpital domestique de la branche principale de Kerno. Et ils vont même formellement souscrire à cette réserve, par acte du 15 Novembre 1531, dans une transaction passée entre 1° Benoît de Gouzillon, fils de Jean Gouzillon de Kerno et de Margilie Campir [Note : Campir, en Tréouergat, Fascé or et sable, au lion d’or brochant], et petit-fils de Guillaume Gouzillon de Kerno, d’une part, et 2° d’autre part, le possesseur même de Feunteunmean, Christophe Gouzillon de Feunteunmean et de Kergoniou, assisté de sa mère et tutrice, Anne de Kerliviry.

Au début du XVIIème siècle, les rois, pour développer la bienfaisance, confièrent la charge des hôpitaux aux citoyens et au clergé. Les habitants de Lesneven observant alors que l’hôpital de Kerno était régi par le prêtre Marchaland seul, demandèrent qu’on lui adjoignît un laïc. En réalité, ils se mêlaient là des affaires d’autrui et de la maison de Kerno, dont ils voulaient, sans droit, partager les droits de propriété. Le moment leur était, il faut le dire, on ne peut plus favorable. Car le propriétaire de Kerno, Jacques Barbier, était alors mineur et sa mère tutrice, assez âgée.

Cette douairière de Kerno était Jeanne de Gouzillon de Kerno. Devenue veuve, le 30 Septembre 1569, par la mort de son premier mari, Yves de Lanuzouarn, sieur dudit lieu en Plouénan, elle s’était, deux ans après, remariée à Louis Barbier, veuf lui-même de Françoise de Morizur, et qui habitait Kerjean, château bâti par son oncle, Hamon Barbier, le si fameux abbé.

Quoique tirant déjà sur l’âge, Jeanne de Gouzillon n’était pas femme à se désintéresser de ses droits. Elle venait de le montrer relativement à un emplacement dans le chœur de Saint-Michel. Le 5 Novembre 1602, elle faisait appeler en justice, missire Jan Marchadour, vicaire de Saint-Michel, et Ecuyer Guillaume du Bois, sieur du Pratdoun (maître ès-Arts), procureur de demoiselle Jeanne de Quelennec, dame de Kerjollys et de Morizur, lesquels avaient fait placer un banc et accoudoir capables d’une seule personne, armoyés de trois chevrons brisés, au-dessous d’une vitre armoyée des armes de Morizur avec les alliances de ....... et de Kerjollys.

Le procès-verbal de descente du Sénéchal à l’église paroissiale, porte qu’on procède à la montre et vue oculaire des choses contentieuses, et par exprès du banc et accoudoir étant au choeur vers le Sud, joignant le marchepied du grand autel, et près le banc dossier joignant le mur, qui sert aux ecclésiastiques, le tout mis par novalité, sans aucun droit, titre, ni possession.

« Lequel banc et accoudoir, en outre, empêchent notablement et palpablement le service divin, et par exprès la table de communion des fidèles et catholiques, dont il gêne l’ouverture.

En l’endroit est requis que Jean Marchadour, présent, soit ouï de sa bouche ; lequel, fait mettre la main à sa poitrine, et juré par ses saints ordres de dire vérité, a déclaré être vicaire de Lesneven depuis quatorze ans ; que, à sa sçavance, il n’aurait vu autre banc et accoudoir au dit endroit ;

Mais qu’il y a quatre ou cinq ans, procédant aux réparations, il aurait, d’accord avec les fabriques et avec l’avis des habitants, demandé à la dite demoiselle du Quelennec, du bois qu’elle aurait gratuitement baillé, moyennant l’autorisation à elle accordée de placer un banc et accoudoir en l’endroit où est à présent le débatif, et où elle disait avoir du temps précédent droit d’en avoir ».

Finalement, la douairière de Kerno a gain de cause ; la demoiselle du Quelennec étant, le 26 Novembre, condamnée à faire enlever son banc et accoudoir et à payer une amende de 24 écus, applicable à la réparation de l’église (Archives départementales, E. 47).

Pourtant, dans l’affaire de l’hôpital, en 1605, la vigilance de Jeanne de Gouzillon semble avoir, au début, été plutôt surprise. Le 18 Janvier, Yves Le Guen s’était porté procureur des habitants intervenus dans le procès de Hervé Marchaland, prêtre, gouverneur de l’hôpital, et des fermiers et détenteurs du temporel.

Le seigneur de Kerno, Jacques Barbier, encore mineur [Note : Se trouve cependant qualifié de titre de Gouverneur de Lesneven, dès 1603 (Abbé Tanguy], ne fut pas appelé et n’intervint pas au procès. Mais les juges de Lesneven ne méconnurent pas ses droits, et le 31 Janvier, parties ouïes et Jean Le Nobletz, pour le procureur du roi, ils conservèrent aux Kerno les intersignes principaux, les droits d’avoir copie des inventaires, d’assister à la reddition des comptes, de nommer les économes au cas où ne leur plairaient pas les présentations faites par les habitants, et de désigner le chapelain.

Puis la douairière de Kerjean intervient à son tour et nouvelle sentence favorable est rendue le 24 Mai.

1627. — La peste désole Lesneven, comme d’ailleurs le reste du pays. On est contraint de déloger les pauvres de l’hôpital pour y faire place aux malades ; les pauvres, toutefois, continuent d’être assistés en une maison appartenant au sieur du Menmeur Gourio, rue du Maczon.

Le 24 Avril 1640, Jacques Barbier, seigneur de Kerno, sans soulever aucune contestation, fait faire par écuyer Michel Rodellec, sieur de Pencharo, bailli et lieutenant général de Léon au siège de Lesneven, le procès-verbal des prééminences de Kerno dans la vitre du pignon susain de la chapelle Saint-Maudez.

(Semblable relevé se fera encore le 11 Avril 1667).

A ce moment, pourtant, s’il y avait eu quelque droit réel, Hamon Le Dall eût été en mesure de formuler des revendications, car il géra les affaires de l’hôpital de 1617 à 1620, et, devenu acquéreur ensuite de Feunteunmean, il eût connu ce en quoi, juridiquement, l’hôpital se fut rattaché à cette terre.

11 Février 1654 A la séance du corps politique de Lesneven, de la part de l’écuyer Jean Huon, sieur de Kersanton, procureur des Religieuses de la Miséricorde de l'Hôtel de Dieu et Saint-Nicolas de Vannes, a été remontré que, souhaitant s’établir à Lesneven, elles donnent à entendre que leur institution est d’enseigner la jeunesse ou de servir les pauvres, suppliant les habitants de consentir à leur établissement, et déclarant ne prétendre aucune part aux deniers communs, ni aux deniers de l’hôpital, mais s’établir, bâtir, nourrir et entretenir à leurs propres frais.

Malgré ces réserves des dites religieuses, en l’endroit s’est opposé maître Guillaume Turin, procureur de la Cour [Note : Guillaume Turin, sieur de Coadou, épouse, en l’église Notre-Dame de Lesneven, Françoise de Kerguelen, dame de Kerlean, le samedi 31 Janvier 1654], pour Messire Allain Barbier, seigneur de Kerno, seigneur supérieur et fondateur de monsieur Saint-Maudez, à ce que rétablissement projeté ne puisse nuire à ses droits.

Le 5 Décembre 1672, les titres des seigneurs de Kerno sont reconnus par un nouvel arrêt qui condamne de plus les Economes à remettre en place, dans un délai de quatre mois, les écussons et armes des dits seigneurs.

En somme, à nous borner à l’histoire de l’hôpital antérieure à 1680, il est visible que tout y proclame les droits incontestables des Gouzillon de Kerno et de leurs descendants sur l’hospice et chapelle de Saint-Maudez. L’agitation créée ensuite par les habitants, en 1780, contribuera simplement à mieux mettre ce point en lumière, et quelles qu’aient pu être les décisions des tribunaux, au début du XIXème siècle, cet établissement apparaît bien comme fondé et soutenu par la famille dont Sébastien Barbier de Lescoet, demeurant à Saint-Pol de Léon, se trouvait en 1813, le représentant.

Aussi est-ce à juste titre que l’hospice conserve encore actuellement, sous le maître-autel, la statue d’un seigneur de Kerno (sans doute Jacques Barbier, fondateur des Récollets, en 1625). Cette statue qui, d’après le manuscrit de Cariou, se trouvait, en 1846, dans la cour du couvent des Ursulines (actuellement la Retraite), a dû être transportée à l’hospice lors de la reconstruction de la chapelle, en 1869. On en trouve la description dans Fréminville (Archives de l'Evêché).

Ville de Lesneven L'Hôpital de Saint-Maudez à Lesneven, de 1680 au XIXème siècle.

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