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Bienvenue chez les Plouézochois

PLOUEZOCH

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La commune de Plouézoch (bzh.gif (80 octets) Plouezoc'h) fait partie du canton de Lanmeur. Plouézoch dépend de l'arrondissement de Morlaix, du département du Finistère (Bretagne - Trégor). 

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de PLOUEZOCH

Plouézoch vient du breton « ploe » (paroisse) et, semble-t-il, de « heddurch » (paix en gallois) ou de saint Toséoc (l'un des compagnons de saint Paul-Aurélien).

Ville de Plouézoch (Bretagne).

Plouézoch est une paroisse primitive qui englobait autrefois le territoire nord de Garlan et dépendait de l'évêché de Tréguier. Au point de vue féodal, Plouézoch relevait jadis des juridictions réunies de Coatcoazer, Bren et Triévin, dont la haute justice s'exerçait à Lanmeur. Le pilori de cette juridiction se dressait au milieu de la place du bourg.

Ville de Plouézoch (Bretagne).

On rencontre les appellations suivantes : Plebehezac (vers 1330), Ploezoch (fin XIVème siècle et en 1427).

Ville de Plouézoch (Bretagne).

Nota 1 : Liste non exhaustive des recteurs de PLOUEZOCH : Alain Poilpré (1698-1701). - René Odjo (1701­-1748), du diocèse de Quimper. - Charles le Brigant (1748-1777). - Noble Jacques-Louis Guino (1777-1778), chanoine de Tréguier, licencié, vicaire général. - Joseph Geffroy (1778-1790), recteur de Plouaret, etc .

Nota 2 : Un quart d'heure de marche mène de Trodibon au village de Dourdu, à l'embouchure de la rivière du même nom. C'est l'un des plus riants coins de la côte morlaisienne que ce petit estuaire s'ouvrant entre les hautes futaies de Suciniou et une colline couverte de blanches maisons escaladant dans un joyeux désordre la montée abrupte de Brignonic. Au pied du hameau, une palue caillouteuse, veloutée par places d'un gazon ras, s'allonge en formant une sorte de port d'échouage naturel où s'abrite toute une flottille de yachts élancés, hauts sur quille, bariolés d'éclatantes couleurs, de rustiques gabarres luisant dans leur cuirasse de goudron, d'humbles barques dansant sur les lames courtes du chenal. C'est là que Nicolas Coëtanlem, riche négociant et armateur morlaisien, seigneur de Triévin et de Keraudy en Plouézoch, fit construire en 1503, sur l'ordre d'Anne de Bretagne, la célèbre caraque de guerre la Cordelière, dont la fin glorieuse et tragique au combat de Saint-Mathieu, le 9 août 1513, a immortalisé son capitaine Hervé de Porsmoguer. Pendant la Ligue, la Sainte-Union morlaisienne, dans sa séance du 29 septembre 1589, « advise que l'on esquipera quelques basteaux pour aller prendre les passaiges de Saint-Julien [Note : C'est le passage du Dourdu, en face duquel, près Locquénolé, se trouvait la chapelle de Saint-Julien], des moynes et Keranroux et les rendre en ceste ville (sic) atandant faire une pataige (patache) armée pour les personages et la libertté du havre. — Advisé que les bastelliers de Plouézoch seront contrainctz par serment au Capitaine du chateau (du Taureau) quilz ne presteront ne bailleront, leurs basteaux pour passer ou repasser les enemys de ceste ville, promectre luy tenyr bon et promectront d'avertit ledit capitaine et ladite ville silz entendent quy se brasse rien contre ladite ville » [Note : Reg. de la Sainte-Union f° 4 recto. — Arch. de la mairie de Morlaix]. Le mouvement commercial du Dourdu, aujourd'hui insignifiant, eut jadis une importance relative ; on y exportait surtout des toiles tissées dans le pays. Ecuyer Pierre-Marie Robichon, sieur de Kerhars, époux de dame Marie-Anne Lagadec, se qualifie en 1775 de sous-brigadier des fermes du Roi au poste de Dourdu ; ce modeste fonctionnaire avait sans doute quelque lien de parenté avec un autre Robichon-Kerhars de Plougasnou, encore bien plus déchu, qui, d'après M. Alfred de Courcy, cherchait vers 1840 à battre monnaie avec sa noblesse en la vendant au plus offrant, y compris le privilège de guérir les maladies de peau par l'imposition des mains (Esquisses. — Le Breton (1840)). En 1772, M. Piganiol de la Force, ingénieur, publia un mémoire dans lequel il proposait l'établissement d'un bassin à flot au Dourdu, bassin qui, selon lui, eût été « d'une grande beauté et plus étendu qu'aucun autre fait de main d'homme dont on ait connaissance dans l'Europe » (V. Ogé. art. Morlaix). Ce projet ne s'est point réalisé, bien que Cornic l'ait repris à son tour dans une série de mémoires adressés aux consuls, puis à Napoléon Ier, où il attribuait les revers de notre marine au tort unique de n'avoir pas créé au Dourdu un port de refuge et de radoubage pour les navires de guerre. C'est à Morlaix même qu'a été établi le bassin à flot depuis si longtemps réclamé par les commerçants et les marins, et l'anse du Dourdu est demeurée telle que la nature l'avait faite, sans que les simples touristes comme nous, aient aucune raison de le regretter (L. Guennec).

Ville de Plouézoch (Bretagne).

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PATRIMOINE de PLOUEZOCH

l'église Saint-Etienne (XVIIème siècle), restaurée en 1859. L'édifice comprend une nef lambrissée (reconstruite en 1642) de cinq travées avec bas-côtés, y compris la travée du clocher encastré, un faux transept, de deux travées avec bas-côté au sud et double bas-côté au nord, et un choeur avec chevet peu accentué. L'arc diaphragme, qui séparait la nef du faux transept, a été supprimé dans le vaisseau principal lors de la restauration. Le clocher de type Beaumanoir, à deux étages de cloches et daté de 1627, est amorti par une courte flèche polygonale et est accosté d'une tourelle amortie par un dôme couronné de la statue de la Vierge tenant l'Enfant Jésus. Une cloche est datée de 1764. A noter que le clocher a été construit du temps de Yves de Goesbriand, demeurant au château de Lanoverte (Goasglaz) : il était Gouverneur de Morlaix et du château du Taureau (son domaine s'étendait alors de Plouezoc'h à Guingamp). Le porche, de style ogival, agrémenté de deux lions, abrite une porte du XVème siècle aux armoiries de Goesbriand. La voûte est lambrissée, avec poutres apparentes décorées de dragons en « avale-poutre », qui représentent des démons menaçants (comme pénitence, ils soutiennent le ciel étoilé de l’église). Les piliers cylindriques, en granit, ne comportent pas de chapiteaux, ce qui allège les grandes arcades. La sablière, en bois sculpté, est parsemé de blasons « d’azur à la face d’or », de la famille de Goesbriand, de même que le centre des poutres et les piliers, près du chœur, qui datent du XVIIème siècle. Quelques lustres en cristal rappellent l’époque où la lumière était diffusée par des bougies. Au XVIIème siècle, l’église ne comportait qu’une seule nef. Le choeur et les bas-côtés, dont la première pierre fut posée le 12 novembre 1642, par Vincent Le Guernigou, recteur de Plouézoch, ont été restaurés en 1859. Le retable du maître-autel date du milieu du XVIIème siècle (à mentionner les deux statues, chaussées de souliers à bouts carrés, dominés par des aigles royaux). Son tabernacle à colonnettes torses est entrelacées de vignes et possède des niches garnies de leurs statuettes, ainsi qu’une porte avec Christ dominé par le Père Eternel. De part et d’autre du tabernacle : deux icônes, le Christ bénissant (Jeune homme imberbe), et la Vierge Marie. Au-dessus du tabernacle, petit dais, avec deux anges soutenant le Crucifix d’or, surmonté d’une couronne, et une belle peinture sur toile de l'Assomption de la Vierge par Hamonic de Paimpol, datée de 1659. De chaque côté, entre des colonnes corinthiennes se trouvent deux grandes statues en bois polychrome : - Saint Pierre avec tiare, les clefs et la croix papale – Saint Etienne, en ornement de diacre, tenant la palme du martyre (c’est le patron de la paroisse). Au-dessus du fronton doré du retable, entre des flambeaux et les deux corbeilles de fleurs, on peut admirer le sommet d’un vitrail terminé par une belle rosace flamboyante, et la grande fresque du Paradis avec des anges adorateurs, les cœurs de Jésus et de Marie, couronnés d’angelots (fresque attribuée à J. L. Nicolas, maître-verrier de Morlaix). En bas-relief, deux jolis médaillons en bois polychrome figurant le « Lavement des pieds », où le Christ dit à Pierre « Si tu refuses, tu ne seras plus mon ami ! », et la « Cène du Jeudi-Saint » où Judas est absent (car il est parti trahir son maître). La partie la plus ancienne semble être le côté gauche du transept, avec ses deux arcades ogivales qui pourraient dater du XVème siècle : c’est avec la sacristie, l’ancienne chapelle de la famille de Goesbriand, dédiée à Notre-Dame du Rosaire, dont le tableau monumental se trouve auprès des fonts baptismaux. Le tableau du Rosaire représente la Vierge à l'Enfant qui remet le Rosaire à saint Dominique - à droite sainte Catherine de Sienne, dominicaine - en bas, la bataille de Lépante (victoire attribuée à la dévotion du Rosaire). Le tableau du Rosaire, oeuvre du peintre morlaisien Jacques Noblet et daté de 1654, est entouré de médaillons qui représentent les systères joyeux, douloureux et glorieux de la Vierge Marie. Les fonts baptismaux comportent une cuve octogonale, en granit, du XVIème siècle, avec décor de têtes aux tresses ondulées ou portant bonnets. C'est ici que furent baptisés deux hommes illustres du pays, François Lachiver et Pierre Polart, comme le témoigne une grande plaque de marbre: - François Lachiver, né au Rest, baptisé ici le 2 septembre 1566. Confesseur Breton à Rome pour le Jubilé de 1600. Nommé archevêque de Rennes en 1602. Mort après une vie d'une grande dignité vis-à-vis de Dieu en 1619. Sur son tombeau, dans la cathédrale de Rennes, on a inscrit ces paroles : "Né en Bretagne, j'ai passé ma jeunesse à l'ombre du Capitole. La Grande Rome a été témoin de mes actes. De la Ville aux sept collines, je suis monté sur le siège épiscopale de Rennes. De ce tombeau je veux monter au ciel sans aspirer plus haut !".  - Pierre Polart, né à Guernevez-Polart, baptisé ici le 23 janvier 1578. D'abord militaire, et ensuite, en 1609, Capucin sous le nom de Frère Louis. Il donna pendant sa vie l'exemple de toutes les vertus. Décédé à Morlaix de la peste, parmi tous les malades qu'il soignait, en 1631. Son tombeau devint un lieu de pèlerinage où furent obtenues de nombreuses guérisons. Entre les arcades, un grand Christ du XIXème siècle, en souvenir d’une mission paroissiale. Une croix processionnelle en argent (avec la Vierge, saint Jean et deux clochettes) date du XVIIème siècle. On y trouve deux vitraux sortis des ateliers du maître-verrier morlaisien Jean-Louis Nicolas, datés de 1869 : l'un représente la Nativité, avec la visite des Rois Mages, offrant de l'or, de l'encens et de la myrrhe à l'enfant Jésus, l'autre vitrail rappelle le martyre du premier diacre de l'Eglise, saint Etienne lapidé, avec saint Paul, en spectateur, debout à gauche (vitrail avec les armoiries des familles de Kersauson et Costa de Beauregard, du château de Trodibon). Au fond de l'église, on peut voir deux confessionnaux en sapin du XIXème siècle, décorés des Coeurs Sacré de Jésus et Immaculé de Marie, symboles de tendresse et de pardon. Un encensoir en argent date du XVIIème siècle. Une boîte aux saintes huiles date de 1701 et porte l'inscription "Cette boite a été payée par les Fabriques de Saint-Antoine pour la Fabrice de Plouézoch en l'an 1701". Un seau à aspersion, en argent, avec poinçon de l'orfèvre Denis de la Chèze, date du XVIIIème siècle. Un calice et une patène en vermeil de l'orfèvre François de Saint-Aubin, avec l'inscription "Pour servir à la Paroisse de Plouezoc'h", datent de l'an 1701. L'église abrite aussi une statuette en argent de la Vierge, une petite croix en argent (contenant dans un médaillon une relique de la Vraie Croix, authentifiée par l'évêque de Quimper en 1900), un reliquaire de saint Etienne (en forme de croix de Jérusalem), une croix de procession en vermeil, incrustée de pierreries et d'émaux (don de la famille de Kersauson). On voit les armoiries de la famille Goesbriand (ou Goezbriand) sur plusieurs piliers ainsi que l'enfeu des seigneurs de Kerjean (Pastour de Kerjean et Quelen). Autrefois on pouvait lire la devise "Dieu y pourvoira". Les Pastour avaient en plus jadis "une chapelle prohibitive dans l'église de Plouézoc'h, du côté de l'épître, éclairée par une vitre à leurs armoiries". Leur enfeu est surmonté d'un écusson qui est Pastour de Kerjean : un lion accompagné de sept billettes, et Quelen (ou Quélen), burelé de dix pièces. De 1599 à 1778, on compte sept baptêmes de cloches. De l'ancien mobilier de l'église, on ne voit à Plouézoch que la statue de saint Jean-Baptiste et saint Eloi, ainsi qu'un ancien tableau du Rosaire avec la bataille de Lépante qui date du XVIIème siècle. L'église abrite les statues de saint Etienne, Notre-Seigneur, la Vierge-Mère (ou Notre-Dame de Plouézoc'h), saint Pierre, saint Jean-Baptiste (vêtu de sa robe en poil de chameau), saint Eloi (protecteur des chevaux), saint Herbot (protecteur des bêtes à cornes), saint Paul (avec son glaive), saint Marc (provenant de la chapelle du Mouster), saint Jacques, Notre-Dame de Lourdes, saint Curé d'Ars, saint Michel (en souvenir d'une jeune fille décédée accidentellement), saint Jean l'apôtre et saint Louis (statues offertes par les Comtes Jean et Louis Costa de Beauregard), ainsi qu'une Pietà provenant de la chapelle du cimetière (située dans l'enfeu de la famille Pastour de Kerjean, maison qui hébergea Anne de Bretagne lorsqu'elle vint en pèlerinage à Saint-Jean-du-Doigt en 1505). La statue de Notre-Dame de Plouézoc'h date du XVIIème siècle : surmontée de deux anges tenant une couronne, elle est entourée de fleurs dorées et repose sur un socle à angelots. Le Sacré-Coeur, en bois polychrome, date du XIXème siècle. L'église abrite deux maquettes de bateaux : le trois mats "Sainte-Anne" (bâtiment de l'armement Bordes) et le croiseur-cuirassé "le Provence". L'orgue électronique de 48 jeux date de 1990. En 1983, on a consolidé le porche, refait la charpente et le lambris. En 1984, on a refait la toiture. En 1986 ont été restaurés le retable et la statue de Notre-Dame de Plouézoc'h ;

Eglise de Plouézoch (Bretagne).

 

Eglise de Plouézoch (Bretagne). Eglise de Plouézoch (Bretagne).
   

église de Plouézoc'h ou Plouezoch ou Plouezoc'h 

Intérieur de l'église

   
église de Plouézoc'h ou Plouezoch ou Plouezoc'h
Retable du maître-autel
   

église de Plouézoc'h ou Plouezoch ou Plouezoc'h

église de Plouézoc'h ou Plouezoch ou Plouezoc'h

Tableau du Rosaire

Statue de la Vierge-Mère (XVIIème siècle)

 
   

église de Plouézoc'h ou Plouezoch ou Plouezoc'h

église de Plouézoc'h ou Plouezoch ou Plouezoc'h

Christ en croix

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la chapelle Saint-Antoine (XVème siècle). En forme de croix latine, elle aurait été bâtie au XVème siècle. L'édifice comprend une nef séparée par un arc diaphragme d'un faux transept de deux travées, et un choeur avec chevet arrondi. En 1545 ajout du transept nord, du choeur et du clocher mur à une chambre de cloche. En 1570, Michel Le Borgne construit le chevet en hémicycle. Les piliers du choeur portent les armoiries de la famille Kergournadec'h et celles de la famille Goezbriand. Dans le bas-côté gauche, un caveau abrite la sépulture de divers membres des familles du pays : Trogoff, Coroller, Kervescontou, Miorcec de Kerdanet, Pitot, du Hellès, etc. A noter qu'en 1612 (suite à une décision du tribunal de Rennes datée du 27 décembre 1611), la famille Pastour est contrainte de céder leurs prééminences aux Goësbriand ("Pastour baille, livre, délaisse et transporté .. au dict seigneur de Goesbriand toutes et checune ses prééminences et escussons et armoiryes quelzconques a luy appartenantz et estantz en la ditte chapelle de Monsieur Sainct Anthoine .."). La chapelle abrite les statues de la Vierge-Mère, saint Antoine, un groupe de saint Yves et des plaideurs, saint Maudez, saint Jacques, saint Philippe et Notre-Dame de Grâces ;

Ville de Plouézoch (Bretagne) : chapelle Saint-Antoine.

 

Ville de Plouézoch (Bretagne) : chapelle Saint-Antoine.

Ville de Plouézoch - Bretagne Voir La chapelle Saint-Antoine de Plouézoch

la chapelle de Saint-Gonven (1680), située jadis près du hameau de Lansalut. Cette chapelle est édifiée à l'endroit où débarqua Saint Gonven, fondateur de la paroisse de Plougonven. Saint Gonven y est figuré tête nue, face rasée, vêtu de la robe de cénobites, tenant à la main un livre et un bâton courbé. Il s'agit d'un édifice rectangulaire de la fin du XVIIème siècle, restauré en 1954. La chapelle abrite les statues de saint Gonven, la Trinité, la Vierge-Mère, saint Mélar, saint Pierre, saint Paul, sainte Claire et une Pietà. " Près du hameau de Lansalut, nous trouvons, au bord du chemin, la petite chapelle de Saint-Gonven, dédiée à un thaumaturge breton peu connu, patron primitif de Plougonven. Sa statue le représente vêtu en abbé, la tête nue, tenant une crosse et un livre fermé. Le tabernacle de l'autel, orné d'une Pitié en bas-relief, est surmonté d'une Vierge-Mère ; à droite et à gauche sont les images de Saint-Pierre et de Saint-Paul ; on voit aussi dans la chapelle une autre Vierge-Mère, une sainte religieuse et un Christ contre la balustrade du chœur. L'édifice et le mobilier ne doivent pas remonter au delà des dernières années du dix-septième siècle ; la cloche avait été bénite le 13 août 1684 sous l'invocation de Saint-François, et nommée « par très dévot et modeste enfent François Le Borgne, filz aisné d'escuyer Maurice Le Borgne et de dame Gylonne du Louet, sa compagne, Seigneur et dame de Villeguien, et Catherine Le Diouguel, fille des Sieur et dame du Poulfanc et Keriestin » (Reg. par. cahier de 1684). Une petite fontaine consacrée coule au sud de la chapelle. Saint-Gonven est invoqué pour le soulagement des maux de tête, et par surcroît remet sur pied les pourceaux malades " (L. Guennec, 1905) ;

la chapelle Saint-Mélar du Granec (XVIème siècle), reconstruite en 1954. Elle est de forme rectangulaire et son clocher mur possède une chambre de cloche. La chapelle est dédiée au prince breton Saint Mélar, assassiné vers 538 au château voisin de la Boissière en Lanmeur ; c'est une petite construction sans style ni date contenant un autel orné de plusieurs statues, saint Mélar, saint Pierre, saint Joseph, saint Milliau, saint Simon, saint Herbot et la Vierge-Mère. Celle de Saint Mélar, copie moderne d'une ancienne statue de grandeur naturelle, figure le martyr présentant sur sa main gauche sa tête décapitée, ayant sa main droite coupée et pendant au moignon et son pied gauche gisant devant lui. On sait que le malheureux Mélar subit ces diverses mutilations par l'ordre de son oncle, le barbare Rivod. Le pardon de cette chapelle avait lieu jadis le dernier dimanche de septembre ; on s'y rend pour obtenir que les petits enfants marchent de bonne heure et que leur dentition soit heureuse ;

l'ancienne chapelle Sainte-Marguerite (aujourd'hui disparue), dans le cimetière Saint-Mathieu, où reposait jadis Pierre Polart, dit "frère Louis de Morlaix" qui mourut lors de la peste de Morlaix en 1631 ;

l'ancienne chapelle Saint-André (aujourd'hui disparue), situé à deux cents mètres du manoir de Kernoter s'élèvait la chapelle de Saint-André ; elle existait déjà en 1518, puisque Nicolas de Coëtanlem léguait cette année ung escu porté à Monsieur Sainct André, ainsi qu'à Messieurs Sainct Antoine et Sainct Conven de Ploezoch [Note : V. son testament, publié par M. Luzel dans le Bulletin de la Société d'Etudes Scientifiques du Finistère de 1885]. L'édifice, très simple, semblait dater de la fin du seizième siècle ; on y voyait encore en 1905 les statues de Saint André, attaché à sa croix, Saint Jean, une Vierge-Mère, un Christ et un groupe de Saint Yves entre le riche et le pauvre, reposant sur une console formée de trois gracieux angelots qu'entoure une guirlande de roses ; le saint, en robe et toque d'avocat, tient de la main gauche un sac de procès et saisit de la droite les papiers que lui remet le pauvre, très caractéristigue avec son bissac, ses culottes dépenaillées et on vieux chapeau ; le riche coiffé d'un tricorne et richement costumé, a perdu son bras droit, qui tendait la bourse. Au-dessous du tertre que surmontait le léger clocheton de Saint Andre, au bord d'un sentier dégringolant vers le rustique Pont de l'Official, coule la fontaine consacrée. Le pardon se célèbrait au premier dimanche de l'Avent, mais le clergé n'y prennait aucune part. Saint André est invoqué pour la guérison de la coqueluche, à cause sans doute de l'identité du nom breton de cette maladie, an dréo, avec le sien, Sant Andréo ; on apporte à l'offrande des tranches de pain (L. Guennec) ;

les anciennes chapelles, aujourd'hui détruites et disparues : la chapelle Saint-Siméon et Saint-Jude (il s'agit de l'ancienne chapelle de la Noë-Verte, consacrée le 19 avril 1607 par Mgr Adrien d'Amboise), la chapelle Saint-Louis ou saint-Diboan (ancienne chapelle privée du manoir de Trodibon), la chapelle Saint-André (située jadis au lieu-dit du Rest et en ruines vers 1924), la chapelle Saint-Laurent (mentionnée en 1670), la chapelle Notre-Dame de Pitié (située jadis dans le cimetière), la chapelle Saint-Jean (mentionnée en 1670), la chapelle du Taureau (située jadis dans la forteresse), la chapelle Saint-Esleder (mentionnée encore en 1869 et située jadis au Mouster) ;

le château du Taureau (1521-1661). Certains affirment que cette forteresse aurait été reconstruite de 1542 à 1544, avec l'accord de François Ier, et financée par les commerçants morlaisiens qui voulaient se défendre des pillages et incursions anglais (en effet, en 1522, les Anglais avaient pillé Morlaix). La reconstruction a été probablement conduite par Philibert De L'Orme. Une première garnison de trente hommes et son gouverneur s'y installent en 1544. On y pénètre par un portail à pont-levis. Flanqué d'une tour ronde, écroulée en 1609 et rétablie en 1614, il contenait des logements, une chapelle, une batterie pour les besoins de la garnison. Jusqu'en 1660, époque à laquelle Louis XIV enleva à la ville de Morlaix le château du Taureau, la communauté morlaisienne en choisissait la garnison et nommait le capitaine. L'édifice est fortement remanié par Vauban puis par Siméon Garangeau et François Amédée Frézier de 1689 à 1745 (agrandissement de l'édifice avec des logements pour la garnison, onze cellules, onze casemates avec chacune un canon, et une chapelle). Les modifications entre 1745 et 1900 sont essentiellement liées à l'évolution de l'artillerie. En 1721, le château devient une prison (Louis René Caradeuc de la Chalotais et Quentin Tapin de Cuillé y sont emprisonnés, le dernier cité y est emprisonné en 1757), et, à la Révolution, en 1790, le château, qui appartient à l'Etat, accueille des détenus révolutionnaires : de nombreux prêtres insermentés furent enfermés au Taureau. En 1871, le dernier prisonnier est Louis Auguste Blanqui (surveillé par 25 hommes, il a passé 6 mois au fort). Le château du taureau est abandonné vers 1889 et désarmé en 1890. Il est classé monument historique en 1914. De 1930 à 1937, Mélanie Lévèque de Vilmorin loue le château du taureau pour 1 000 F par mois pour en faire une résidence avec 14 chambres. Les Allemands y placent des pièces d'artillerie durant la seconde guerre mondiale. En 1960, on y installe une école de voile qui fonctionne jusqu'en 1980, date de la fermeture du château. A partir de 1996, l'Etat, propriétaire, engage 17 millions de francs de travaux de restauration : construction de la cale en 1998, restauration extérieure (de 2000 à 2004), restauration intérieure (de 2004 à 2006). L'ouverture au public a lieu le 17 juin 2006. A noter que c'est en 1776, qu'un corsaire morlaisien, Charles Cornic met en place le premier balisage de douze balises pour entrer dans la baie ;

Note 1 : « L'an 1541, les Nobles Bourgeois de la ville de Morlaix, qui depuis que leur ville eût esté brûlée par les Anglois l'an 1521, avoient de coustume en temps de guerre d'aller faire le guet au Bas de la Rivière, ceux de la ville close de Saint-Martin, assistez des paroisses de Taulé, Henvic et Karantez (Carantec) à Penallan en Trecarantec (Trégarantec) ; et les habitans des faux-bourgs de saint Mathieu et saint Melaine, assistez des paroisses de Plou-Jean (Ploujean), Plouezockh (Plouezoch) et Plougaznou (Plougasnou) à Bar-ar-Menez ; ennuyez de ces guets furent conseillez par un Religieux du Couvent de saint Dominique dans leur ville nommé Frère Nicolas Le Trocler, de bastir un fort sur un rocher qui est à l'entrée du havre dudit Morlaix nommé le Toreau vis-à-vis de la pointe de Karantec. Cet avis fut trouvé bon et fut présenté requeste au Roy pour en avoir la permission » (Albert Le Grand). Pol de Courcy, dans son itinéraire de Rennes à Brest, paru en 1859, trace la description du Taureau. Le château est armé d'une batterie basse et rasante de canons de gros calibre, placée dans les casemates voûtées par Vauban en 1680. Des pièces plus, légères, parmi lesquelles on remarque deux anciennes couleuvrines à huit pans, dont l'une porte les armes de Bretagne, entourée de la cordelière, défendent la plate-forme qui est dominée par une tour ronde en forme de donjon, écroulée en 1609, et rétablie en 1614. Le fort contient des logements et une vaste citerne pour l'usage de la garnison ; l'entrée du midi donne du côté de la rade, et se ferme au moyen d'un pont-levis. Les bourgeois de Morlaix, pour se mettre à l'abri des incursions des Anglais, construisirent cette forteresse en 1542 ; ils en entretenaient la garnison, et nommaient le capitaine pour un an. En 1660, Louis XIV dépouilla la ville de ce glorieux privilège, unique à cette époque en France, d'exercer sa souveraineté sur une place forte frontière. Après cette confiscation, elle ne fut plus qu'une prison d'Etat où fut renfermé en 1775 La Chalotais, procureur au parlement de Bretagne, transféré de là à Saint-Malo, et en 1795 les terroristes Romme, Soubrany, Goujon, Duroy et Bourbotte qui se poignardèrent dans leur prison pour échapper à la honte de l'échafaud A la même époque on renfermait dans les casemates les prêtres réfractaires. Après l'insurrection de la Commune de 1871, le socialiste Blanqui y passa aussi quelque temps. « Lorsque la grosse tour du château s'écroula en 1609, la sentinelle, disant actuellement son rosaire, fut couverte des ruines, en telle façon toutefois qu'elles se formèrent en guise d'un dome à l'entour de lui. Ayant été longtemps en cet antre, il advint qu'un des dogues du château alla parmi ces ruines, et sentant cet homme se mit à japper : les soldats estants allés voir ce que c'était, l'entendirent se plaindre, et ayant osté plusieurs charetées de pierres de dessus luy ils le trouvèrent en cette grotte miraculeuse, le chapelet en main, remerciant Dieu et N.-D. Du Rosaire » (Albert Le Grand). Mais le château a perdu peu à peu son aspect ; en 1890 on a fait sauter les vieux canons. Quand survint l'alerte de Fachoda, on y posa des canons Maxim. Mais les canons ont été enlevés ; les gardiens sont partis ; le feu qui l'indiquait aux navigateurs ne brille plus. Le vieux Taureau reste immobile au milieu des vagues écumantes, pleurant sa gloire passée. Toutefois de combien de sinistres drames n'a-t-il pas été le témoin ! Le 23 Octobre 1747, un navire corsaire de Saint-Malo, l'Alcide, se perdit près des roches Ricard ; 27 des hommes de l'équipage purent gagner le château. Une quarantaine se jetèrent à la nage et furent noyés. Une gabarre de Dourdu put recueillir 47 naufragés cramponnés aux mâts et agrès. L'aumônier, le Père Janeau, Cordelier, mourut à peine débarqué à Carantec ; 22 noyés furent inhumés à Carantec, 3 à Plouézoc'h, 6 à Locquénolé, 1 à Ploujean. L'équipage se composait de 193 hommes. Un canon de l'Alcide avec quelques autres épaves est conservé au musée de Morlaix. Le 23 Novembre 1893, un navire anglais de Glascow, l'Abonkir-Bay, se perdait dans les mêmes parages. Tout l'équipage périt ; 14 noyés furent relevés sur la côte, et inhumée au cimetière de Carantec. Un mausolée leur fut élevé, grâce à une souscription publique (C. Lazennec).

Note 2 : liste des Prêtres enfermés au Château du Taureau et déportés à Brême, le 25 Avril 1793 : Guillaume Rochongar, vicaire de Trévarn, en Dirinon. - Olivier Martin, vicaire de Lanvoa, en Dirinon. - François-Augustin Falher, recteur de Dineault. - Jollivet, prêtre de Dineault. - Pavec, recteur de Plogonnec. - Thomas, prêtre de Plogonnec. - Menoux, diacre de Pont-Christ. - Pierre Goasduff, vicaire à Bodilis. - Scouarnec, prêtre de Saint-Ségal. - Jacques-François Le Corre, vicaire à Saint-Goazec. - Julien Trémeur, prêtre de Landerneau. - Guillaume Hervé, vicaire au Moustoir-Trébrivant. - Jacques Le Corre, capucin de Landerneau. - Yves Gourmelon, vicaire à Saint-Divy. - François-Gabriel Causeur, vicaire à Saint-Divy. - François-Marie Lezoc, vicaire à Porspoder. - Henry, vicaire à Laz. - Ansquer, vicaire à Querrien. - Quéméner, prêtre de Quimperlé. - Tanguy, prêtre de Quimperlé. - Vinoc Gouil, vicaire à Querrien. - Pierre Jaffry, prêtre à Pont-Croix. - Le Goff, recteur de Plourin-Morlaix. - Guillaume Le Jeune, recteur de Plougoulm. - Le Gac. prêtre à Châteaulin. - Jacques, vicaire à Gourin. - Yves Cochard, acolyte à Plondaniel. - Le Dantec, acolyte à Morlaix. (Chanoine Peyron, Documents, II, 162-163).

Plouézoch : château du taureau

 

Ville de Plouézoch - Bretagne Voir Histoire du Fort et Château du Taureau

Ville de Plouézoch - Bretagne Voir Gouverneurs du Fort du Taureau

Ville de Plouézoch - Bretagne Voir Visite du château du Taureau au début du XXème siècle

une croix monolithe (moyen âge) de l'église Saint-Etienne. Sur le placitre, côté Nord, une croix très ancienne en un seul bloc de granit, croix à bras très courte, caractéristique des croix taillées dans les menhirs ;

une croix hosannière (XVIème siècle), au Sud, dans l’enclos de l’église Saint-Etienne. Elle est surnommée "hosannière" car on y chantait l'hosanna. Elle possède un fût cannelé et un panneau à quatre lobes paraissant du XVIème siècle. Elle comporte un pupitre en pierre destiné à recevoir le livre de l’officiant pour le chant de l'hosanna, après la bénédiction des rameaux. Au sommet, un petit médaillon où le Christ est entouré de deux anges adorateurs. C’est l’ancienne croix du cimetière qui autrefois entourait l’église de ses tombes. Auprès un vieux bassin en pierre provenant de l’église. C’était la cuve contenant la réserve d’eau bénite. Plus loin, une colonne surmontée d’un chapiteau provenant de l’ancien ossuaire ;

Ville de Plouézoch (Bretagne) : croix hosannière.

la croix Kroaz Kouign Amann (1850), édifiée en souvenir du passage en 1506 de la duchesse Anne non loin de Roc'hou (chez Jean de Kerjean-Pastour et son épouse Anne de Quélen qui lui servit des gâteaux beurrés). En 1793, la croix est brisée par les habitants de Plouézoc'h. Une nouvelle croix est érigée en 1850 par Désiré de Launay, mais a du être déplacée en 1907. " Jean Pastour (de Kerjean) et sa femme Jeannette de Quélen, qu'il avait épousée en 1494, eurent l'honneur de recevoir à Kerjan la visite de la duchesse Anne, reine de France, lorsqu'elle se rendit, en pèlerinage à Saint-Jean-du-Doigt, en 1505. Elle apprécia fort, assure-t-on, de savoureuses galettes confectionnées par la châtelaine elle-même, et l'en complimenta. Pour commémorer cette royale collation, les Pastour érigèrent une croix au carrefour voisin, sur la vieille chaussée qui menait les fidèles à Traon-Mériadec. Cette croix, renversée en 1793, a été relevée depuis et conserve son nom breton de Croaz kouign-amann (croix des gâteaux beurrés) " ;

d'autres croix ou vestiges de croix : deux croix du cimetière (1920 et XIXème siècle), deux croix (1954 et 1621-1964), deux croix de Runic (1820 et 1946), les trois croix de Saint-Antoine (1758, 1877 et XIXème siècle), Trodibon (1865) et une croix fixée au mur à Saint-Gonven ;

l'ancien château de Lanoverte ou Lannovert (XVIème siècle), Gwasglaz, en breton. La seigneurie est possédée en 1445 par Marie de Kérouzéré, dame de Trogoff (épouse d'Yvon de Trogoff) et passe ensuite aux familles Quenec'hcan (ou Quénéc'han) et Tromelin, dont la fille Marie, dame du Bren et de Gwasglaz, épousa Auffray de Goësbriand (capitaine de Morlaix en 1539). Propriété de la famille de Goezbriand ou Goësbriand (vers 1540), puis de la famille de Saint-Tropez. Le bâtiment principal était jadis flanqué de deux tourelles et on raconte que, de celle de gauche, partait un souterrain qui menait au château du Taureau ;

Ville de Plouézoch - Bretagne Voir Le château de Lanoverte à Plouézoch

l'ancien château de Trodibon (XVIIIème siècle). Il aurait été édifié sur les ruines d'un château plus ancien. Ce château tire son nom d'une ancienne chapelle dédiée à saint Dyboan ou Dibon (Dibon viendrait d'Adibon, disciple de Joseph d'Arimathie). Cette terre était possédée jadis par Bertrand de La Motte (en 1674), Pierre du Marchaix-Poilpré (en 1698), Cécile Drillet de Lanigou (vers 1750), la famille de la Dillonière (négociant à Morlaix au XVIIIème siècle), Pierre de La Moussaye (durant la Révolution), puis passe entre les mains de la famille de Kersauzon (ou Kersauson-Vieux Châtel) et de la famille Jézéquel (négociants en bois de Morlaix) en 1966. Propriété de François de Kersauson (1754-1831), maire de Plouézoch de 1810 à 1831. D'importants travaux ont été réalisés par Louis Joseph Marie, comte de Kersauson (1850-1928), maire de Plouézoch de 1889 à 1925. La fille de ce dernier, Anne de Kersauson (1880-1964), épouse Robert Costa de Beauregard, maire de Plouézoch de 1925 à 1943. Le corps principal orienté Sud-Ouest est flanqué d'une aile en retour d'équerre vers le Sud-Est. " La grève s'élargit en « palue » devant le beau château moderne de Trodibon, bâti au pied de la colline, adossé à un bois touffu qui s'étage sur les pentes. Cette terre doit son origine à une chapelle dédiée à Saint-Dyboan ou Saint-Dibon, d'où est venu le nom de Trodibon (vallon de Saint-Dibon). Elle appartenait en 1674 à noble homme Bertrand de la Motte, bourgeois morlaisien, et en 1698 à noble homme Pierre Poilpré, sieur du Marchaix, époux de demoiselle Renée Salaün, lesquels firent faire et bénir une cloche pour la chapelle, le 7 mai 1698. Nobles personnes François Cuillerot, sieur de la Pignonnière, et demoiselle Augustine-Périne Denis imposèrent à cette cloche le nom de François-Augustin (Archives de Plouézoch, Cahier de 1698). Pendant la Révolution, la propriété de Trodibon, comprenant le manoir et les métairies de la Porte, Kerarprince, Kerfenefas et, Runverret, était possédée par M. Pierre-Joseph de la Moussaye. Le 11 février 1793, le conseil général de la commune le dénonçait comme aristocrate dangereux et réclamait sa mise en surveillance, ce qui ne l'empêcha pas de protester plus tard contre son arrestation et d'appuyer chaleureusement la pétition que les citoyens de la section de Lanoverte adressèrent au Comité du Salut Public, le 26 floréal an 2, pour obtenir sa mise en liberté. Libéré après thermidor, M. de la Moussaye revint à Trodibon et y vécut sans être désormais inquiété. Ce domaine fut ensuite acquis par la famille de Kersauson, et le château est vers 1905 la résidence de M. le comte Louis-Joseph de Kersauson-Vieux-Châtel, ancien député, maire de Plouézoch. " (L. Guennec) ;

Ville de Plouézoch (Bretagne) : château de Trodibon.

la maison de Kerfénéfas, ancien lieu noble (métairie) faisant partie des terres de Trodibon, est mentionnée dès 1445 comme étant occupée par le métayer Jehan Pezron. La demeure appartient à la famille Forget en 1543, puis successivement aux familles Le Barbu, Quintin, Coail, Kerbaul, Le Cosquer (en 1674), Cécile Bernard de Basseville (durant la Révolution), Audren de Kerdrel, Turgy d'Estrée. " Quant à Kerfénéfas, mentionné dans la même réformation, « le métayer à Jehan Pezron en son hostel de Kermeface », c'est une grande maison grise entre une cour à portail et un jardin clos de murailles ébréchées ; elle appartenait en 1543 aux Forget [Note : Une vieille croix voisine porte toujours le nom de Croatz-Forget], par acquêt des Le Barbu, puis vers 1580 aux Quintin, aux Coail en 1630, à Guénolé Kerboul, sieur de Mesgouez, Le Cosquer, en 1674. Les héritiers de ce dernier la transmirent aux Bernard de Basseville. Madame veuve Bernard de Basseville, née Marzin, y ré sidait sous la Révolution et y recueillit pendant la Terreur, dans une cachette qu'on montre encore, deux prêtres insermentés, MM. Le Corre, ex-vicaire de la paroisse, et Pen, qu'elle sut soustraire à toutes les perquisitions. Cette excellente dame ne fut d'ailleurs aucunement molestée, et entretenait de forts bans rapports avec les officiers municipaux, qui lui délivrèrent, « l'octody du 2ème décade de frimaire 1793 », un certificat de civisme agrémenté d'un signalement des plus réjouissants. Le 11 frimaire an 5, les autorités de Morlaix font réquisitionner chez elle huit cents livres de froment. Bien d'autres nobles n'en furent pas quitte à aussi bon compte... Non loin de Kerfénéfas existe dans une lande un monticule de vastes dimensions, qui semble être un tumulus ; la ferme voisine porte en effet le nom très significatif de Runverret (le tertre du cimetière). A quelque distance vers le nord, une élévation de terrain offre à son sommet plusieurs mégalithes paraissant avoir fait partie d'un cromlec'h " (L. Guennec) ;

le château de Kercadoret (1890), située non loin de la chapelle dédiée à Saint Gonven et édifiée par Charles Henri Marie, baron Saladin. Cette propriété restera dans la famille Saladin jusqu'en 1998. A noter que l'ancêtre de la famille Saladin serait Oger de Saint-Chéron d'Anglure, qui accompagne en 1188 Henri II à la troisième croisade ;

l'ancien manoir de Lansalut, aujourd'hui en ruines. Cet édifice aurait été construit au début du XVIème siècle sur ordre de la duchesse Anne de Bretagne et donné par la duchesse à la famille Le Gac pour service rendu. " Au nom de Lansalut, que porte encore actuellement l'une des plus honorables et vieilles familles morlaisiennes, se rattache une légende assez curieuse. Lorsque la duchesse Anne fit, en 1505, le pèlerinage de Saint-Jean-du-Doigt pour demander la guérison de son œil endolori, il lui prit fantaisie de revenir à Morlaix en longeant la côte, pour admirer tout à loisir ce beau golfe si étonnamment découpé par les flots, et le grand Kreisker projetant sur la mer son ombre protectrice. Mais comme le cortège, après avoir franchi le ruisseau de Pont-Cornou, s'apprêtait à gravir la longue montée de Plouézoch, tout-à-coup surgit des taillis une bande de brigands, pirates anglais ou routiers des dernières guerres, qui se jeta sur l'escorte de la reine. Malgré leur résistance, les quelques hommes d'armes et soldats qui la formaient furent vite débordés et allaient succomber sous le nombre... Heureusement, non loin de là, plusieurs paysans travaillaient à défricher une lande, et accoururent au bruit. Devant ce renfort inattendu, les détrousseurs jugèrent prudent de lâcher pied, pas si vite cependant que plusieurs ne fussent atteints et occis. En interrogeant ses sauveurs, la reine Anne apprit d'eux qu'ils s'appelaient Le Gac et étaient, quoique pauvres, d'authentique noblesse, le duc Jean V ayant, en 1438, anobli leur aïeul. Alors elle ordonna qu'on leur bâtit, à l'endroit même de la rencontre, un confortable manoir auquel elle imposa le nom de Lansalut (la lande du salut), et leur fit donaison de tout ce canton de la paroisse. A la fin du seizième siècle, la branche aînée des Le Gac s'est fondue dans Concer, par le mariage de Guillaume Concer, sieur de Runfellic, et de Barbe Le Gac, dame de Lansalut ; leur second fils François Concer et sa femme Jeanne de la Boulaye, sieur et dame de Lansalut, résidaient à Plouézoch en 1626. En 1674, cette terre avait fait retour à écuyer Yves Le Gac, sieur de Kerhervé, père de François Le Gac de Lansalut, sieur de Kerhervé, maire de Morlaix en 1691. " (L. Guennec) ;

le manoir du Roc'hou (1711). L'édifice actuel est composé de trois corps de bâtiments placés en équerre. Une inscription est gravée au-dessus de la porte d'entrée : "IHS 1711". La demeure appartient à la famille Huon de Kermadec depuis 1820. A noter que les plus anciens propriétaires de la terre du Roc'hou sont les de La Haye, seigneur de Roc'hou et de Catgoualen, en 1558. Sur cette terre s'élevait déjà un manoir au XVIème siècle. Ce manoir du XVIème siècle est transmis par alliance à la famille du Dresnay en 1670, puis le domaine devient propriété de la famille Mazurié de Pennaneach, de la famille Pastour de Kerjean (en 1815), de la famille Huon de Kermadec (à partir de 1820). " Depuis la Croas-kouign-amann jusqu'à la chapelle de Saint-Antoine, où se terminera notre excursion, le chemin longe les futaies des Roc'hou, belle propriété entourant un manoir possédé en 1558 par Nicolas de la Haye, sieur des Roc'hou et de Trégatgoualen, et que Marie-Anne de la Haye, fille et héritière de Yves de la Haye, sieur de Kerlaudy, les Roches, Luzec, apporta aux du Dresnay en épousant en 1670 Jean du Dresnay, chevalier, seigneur de Kerbaul, Lohennec. Leur petit-fils François Julien du Dresnay, chevalier des Roches, frère cadet, de Joseph-Michel, comte du Dresnay, gouverneur de Saint-Pol-de-Léon et du Minihy, fut chef d'escadres et gouverneur des îles de France et Bourbon en 1768. La terre des Roc'hou, acquise par les Mazurié de Pennanech, a été vendue vers 1815 aux Pastour de Kerjan, d'où elle a passé aux familles de Launay de Pontgirault et Huon de Kermadec. La partie la plus ancienne du manoir se compose d'un pavillon carré flanqué d'une tourelle à cul-de-lampe ; le reste remonte au dix-huitième siècle " (L. Guennec) ;

Ville de Plouézoch (Bretagne) : château de Roc'hou.

l'ancien manoir Traon-Nevez, converti en ferme. L'ensemble comportait jadis plusieurs bâtiments. Propriété, semble-t-il, de la famille Ponthus Tuonévez (vers 1445) et Ponthus Tnoumenez (en 1481). On trouve ensuite comme propriétaire Maurice de Ploësquellec, seigneur de Brillac (en 1543) et Auffray Coail. La fille de ce dernier, Marie, épouse le 25 novembre 1642 un certain Claude Gratz. Le fils aîné de ces derniers, Yves Gabriel est ensuite sieur de Traonevez (ou Neufval). Le domaine passe ensuite à la famille Le Gac de Lansalut et intègre alors le domaine de Trodibon. Traon Nevez devient ensuite un Centre aéré avant d'être cédé en 2002 à l'association "Masse-Trevidy" de Morlaix.

Note 3 : Au sud du parc se cache, dans un étroit vallon ombragé qui vient brusquement déboucher sur la grève, le vieux manoir, converti en ferme, de Traonévez, berceau de la famille du même nom, portant, d'après Guy Le Borgne, de gueules semé de fleurs de lys d'argent. La réformation de 1445 cite « le métayer au sire de Lescoloarn au Tuobrenez », et la montre de 1481 un Ponthus Tuonévez, archer en brigandine parmi les nobles de Plouézoc'h. En 1543, Messire Maurice de Ploësquellec, seigneur de Bruillac, était propriétaire de Traonévez, qui avait passé, vers la fin du même siècle, à Jean Coail, mari de Jeanne Cazin. Leur fils, Auffray Coail, baptisé à Saint-Mathieu de Morlaix le 20 avril 1579 (Reg. par. de Saint-Mathieu de Morlaix), sieur de Traonévez, conseiller du Roi et son baillif au siège de Lanmeur en 1620, épousa Constance de Lescorre, dont Marie Coail, héritière de Traonévez, mariée 1° à Yves de Kerret, sieur de Kerdoret, sans enfants ; 2° le 25 novembre 1642, à écuyer Claude de Gratz, sieur de Beauregard et du Bois de la Rive. (Reg. par. de Saint-Mathieu de Morlaix) Ce dernier, bien qu'issu d'une antique et puissante maison du Dauphiné, ne put produire à la réformation de 1670 des titres constatant son ascendance ; aussi se vit-il débouté et frappé d'une amende comme usurpateur [Note : Arrêts de la Chambre de la réformation 1663-71, mss. de la bibliothèque de Morlaix]. Il décéda le 24 juillet 1675 au manoir de Traonévez, et fut inhumé dans son enfeu de l'église de Lanmeur. Son fits aîné, Yves-Gabriel du Gratz, sieur de Neufval (traduction française de Traonévez), né en 1644, épousa Françoise-Clotilde de Jauréguy, mais leurs enfants moururent en bas-âge, et la sœur d'Yves, Marie-Marthe du Gratz, dame de Villesaint, apporta Traonévez aux Le Gac de Lansalut par son mariage, célébré à Plouéroch le 23 juin 1669, avec Claude Le Gac, sieur de la Villeneuve, plus tard sénéchal de Guingamp. Yves-Gabriel Le Gac, sieur de Lansalut, capitaine de la paroisse de Plouézoch, et sa femme Jeanne-Judith de Kerleau résidaient en 1720 à leur manoir de Traonévez, où mourut le 25 mars 1712 messire Jean-Claude Le Gac de Lansalut, sieur recteur de Louargat. On le trouve possédé, en 1750, par Pierre Le Gac de Lansalut, mari de Françoise-Céleste Cœuru, dame de Coatilès, et père de Louis-Gahriel-Claude Le Gac de Lansalut, capitaine au régiment de Nice Infanterie et chevalier de Saint-Louis, qui épousa en 1757, à Locquénolé, Marthe-Françoise du Chesny. Aujourd'hui, Traonévez dépend de la propriété de Trodibon, ainsi qu'un autre vieux manoir, Kerfénéfas, et les fermes de la Villeneuve et Kerarprince, anciens lieux nobles cités dans la réformation de 1445 : « le métayer à la dame de Tuogoff Keranpris. — Le métayer à Messire Pierre de Tuogoff en son hostel de la Villeneuffve ». Kerarprince, qui porte gravé sur sa lucarne, en caractères gothiques, le nom de son constructeur : Y. Jégaden, vivant en 1550 d'après les registres paroissiaux, reste un type caractéristique d'habitation rurale au seizième siècle (L. Guennec) ;

l'ancien manoir de Kerjean ou Kerjan (XVIème siècle), entièrement restauré au XXème siècle. Propriété successive des familles Gourmelon, Pastour (suite au mariage de Jeanne de Gourmelon avec Jean Pastour en 1470). On trouve ensuite le fils de ce dernier Jean Pastour, époux de Jeannette de Quélen. Anne de Bretagne y séjourne en 1505 lors de son Tro Breiz (passage à Saint-Jean-du-Doigt) : les seigneurs du lieu étaient alors Jean Pastour et sa femme Jeanne de Quélen. Il devient au début du XXème siècle, la propriété de la famille de Kermadec ;

Note 4 : Plus près du bourg, sur les pentes verdoyantes que couronne le bois des Roc'hou, on rencontre le vieux manoir de Kerjan (ou Kerjean), possédé pendant trois siècles et demi par la famille Pastour, depuis le mariage, célébré en 1470, de Jean Pastour, sieur de Morant, présumé cadet de la maison de Ploesquellec, et de Jeanne Gourmelon, dame de Kerjan et du Launay, petite-fille d'Alain Gourmelon, sieur de Kerjan, vivant en 1445. Leur fils Jean Pastour et sa femme Jeannette de Quélen, qu'il avait épousée en 1494, eurent l'honneur de recevoir à Kerjan la visite de la duchesse Anne, reine de France, lorsqu'elle se rendit, en pèlerinage à Saint-Jean-du-Doigt, en 1505. Elle apprécia fort, assure-t-on, de savoureuses galettes confectionnées par la châtelaine elle-même, et l'en complimenta. Pour commémorer cette royale collation, les Pastour érigèrent une croix au carrefour voisin, sur la vieille chaussée qui menait les fidèles à Traon-Mériadec. Cette croix, renversée en 1793, a été relevée depuis et conserve son nom breton de Croaz kouign-amann (croix des gâteaux beurrés). Au dix-septième siècle, les Pastour délaissèrent Kerjan pour habiter d'abord le manoir de Pontplancoët, en Plougasnou, que leur avait apporté l'alliance de Valentin Pastour, sieur de Kerjan, avec Jeanne de Quélen, fille de Guillaume de Quélen, sieur de Pontplancoët, et d'Olive Le Bozec, en 1606, puis celui de Kerambellec en Guimaëc, et le château de Mesgouez en Plougasnou, après le mariage en 1707, de François-Louis Pastour et de Catherine de Kerc'hoent, dame de Mesgouez. Leur fils aîné, Jean-Joseph Pastour, seigneur de Kerjan, le Mesgouez, Pontplancoët, épousa en 1740 Marie-Josèphe de Kerouartz, dont François-Toussaint Pastour, chevalier, comte de Kerjan, enseigne des vaisseaux du Roi, marié en 1770 à Marie-Madeleine de Goezbriand. M. Alfred de Courcy nous a dépeint dans son étude sur Le Breton (Esquisses — le Breton, 1840, p. 89-90), les touchantes funérailles du dernier des Pastour, M. Yves-Guy-Marie Pastour de Kerjan, décédé en 1839, que deux mille paysans de Plougasnou et de Plouézoch vinrent escorter d'une distance de trois ou quatre lieues, et que quatre cents jeunes gens des deux paroisses portèrent à bras depuis Morlaix jusqu'au tombeau de ses ancêtres, ultime témoignage de la reconnaissance et de l'affection du peuple envers cet homme de bien. Ses deux filles Urbane et Louise épousèrent, l'une M. Charles de Launay de Pontgirault en 1818, l'autre M. Henri Salaün, baron de Kertanguy. La famille Huon de Kermadec, par alliance avec les Launay, possède vers 1905 le manoir de Kerjan, édifice du début du seizième siècle, à portes gothiques et fenêtres à meneaux. Un écusson aux armes alliées des Pastour et des Quélen, sculpté sur un manteau de cheminée, fixe approximativement l'époque de sa construction, Jean Pastour ayant épousé en 1494 Jeanne de Quélen. La chapelle se voit au bord de l'avenue, mais elle est transformée en grange. Les seigneurs de Kerjan avaient aussi leur chapelle particulière dans l'église de Plouézoch, du côté de l'épître, éclairée par une vitre à leurs armoiries : d'or au lion de gueules accompagné de cinq billettes d'azur pleines et mi-parti de Quélen et de Parcevaux, et contenant une arcade et enfeu avec deux bancs et des tombes plates, ornés des mêmes écussons. (A. 19). Cet enfeu existe encore. (L. Guennec) ;

l'ancien manoir de Rosangavet, situé au Sud-Est de Kernoter, tout à l'extrémité de la commune, était possédé en 1445 par Guyomarc'h Cazin, père de Jean Cazin, qui se fit représenter à la montre de 1481 par Bertrand Le Floch, archer en brigandine o page, et eût pour fils autre Jean, époux de Marguerite Le Marant, dont Jean Cazin, sieur de Rosangavet, mentionné dans la réformation de 1543. Son arrière petite-fille Louise Cazin, héritière du lieu, se maria vers 1616 à Jacques Carion, sieur de la Noë, d'une famille espagnole. Leurs héritiers ont vendu la terre de Rosangavet à Jacques Boudin, sieur de Launay, secrétaire du Roi en 1701, et la dernière des Carion épousa en 1759 le chevalier de Tréanna, dont elle ne laissa pas d'enfants. La ferme actuelle n'a rien conservé de l'ancienne demeure. Les seigneurs de Rosangavet avaient un banc dans le chœur de l'église de Plouézoch, du côté de l'épître (L. Guennec) ;

la ferme de Rucroa (1584) ;

la fontaine Saint-Jésus (XVIIème siècle) ;

la maison Ar Baradoz (1455) ;

7 moulins dont les moulins à eau de Bien (Bren ?), de Lannovert, de Triéven. En 1320, on recensait : le moulin de Hinbez, de Blecrez, de Foulerez, de l'étang au Rochis.

A signaler aussi :

des cairns ou tumulus et un dolmen en ruines, situés à la pointe de Barnénez. Le double cairn néolithique, construit entre 4 500 et 3 900 ans avant Jésus-Christ, a été découvert en 1954, et restauré de 1955 à 1968. A noter que les chambres funéraires avaient été murées après le rachat du tumulus dans les années 1950 à un entrepreneur qui l'utilisait comme carrière de pierre. Ce cairn (monument en pierre recouvrant des sépultures), qui mesure 75 mètres de long et 28 de large, abrite onze chambres funéraires. Dans l'une des chambres, ont été mises à jour en 2011 des peintures, datant du Vème millénaire avant notre ère. Il se compose de deux monuments d'âges différents : le plus ancien ou cairn primaire sert d'appui au cairn secondaire, postérieur. Le cairn primaire contient cinq tombes à couloir. Le cairn secondaire abrite six autres tombes à couloir. Les couloirs varient de 5 à 14 mètres de longueur et donnent accès à des espaces relativement étroits, de forme polygonale ou circulaire, appelés chambres ;

Plouézoch : cairn de Barnenez

 

Plouézoch : cairn de Barnenez

le port de Dourdu-en-Mer, où fut construite, vers 1496, par ordre d'Anne de Bretagne, la caraque Maréchale baptisée ensuite Cordelière, navire de sept cents tonneaux, qui périt dans le combat naval livré à la flotte anglaise sous saint Mathieu, par l'héroïque Hervé de Porsmoguer, le 12 août 1512. On exportait aussi à partir de ce port des toiles renommées, tissées dans le pays ;

Note 5 : Au plus creux de la combe, le village de Dourdu-en-Terre abrite ses quelques maisons blanches entourées de verdure, autour du pont que franchit la route de Morlaix. En aval, après un ancien moulin féodal reflétant dans son calme petit étang ses pignons à crochets et sa chaussée presque cyclopéenne, s'élargit un sinueux estuaire, vaseux et désolé à mer basse, mais que la marée vient remplir en berçant sur l'eau verdâtre la voile pourpre des gabarres. De hautes collines désertes, vêtues d’un fauve manteau de taillis et de landes, cernent cette mystérieuse coulée où, selon un dicton qui a cours à Plouézoch, serait enfoui, dans quelque recoin ignoré, un trésor d'une fabuleuse richesse.

Etre Croaz ar Rest hag ar C’hras an Treiz.
E man eur parkik besquellek a dal Breiz.

(Entre la croix du Rest et la montée du Passage.
Existe un petit champ irrégulier qui vaut toute la Bretagne).

Sur une sorte d'éperon rocheux, triangulaire formant terrasse au-dessus de la rivière se voient les vestiges du château de Kerantour, autrefois possédé par les Goezbriand. A ses pieds passait la route de Plougasnou et de Saint-Jean-du-Doigt, aujourd'hui rectifiée en cette partie, et dont il faut suivre le tronçon abandonné, vers Kerjan et les Roc'hou, pour retrouver quelques traces du pavage, disparu ailleurs, que la duchesse Anne y fit poser pour faciliter aux pèlerins l'accès de la chapelle miraculeuse du Précurseur (L. Guennec).

Etre Montroulez ha Sant-Yann.
Zo gret eur pavé nevez-flamm.
Zo gret eur pavé e mein griz.
Da zarempret Sant-Yann-ar-Biz
.
(Entre Morlaix et Saint-Jean.
Est fait un pavé tout neuf.
Est fait un pavé en pierres grises.
Pour fréquenter Saint-Jean-du-Doigt.)

l'ancien manoir de Kernoter. De Kervec, un chemin très accidenté mène à l'ancien manoir de Kernoter, autrefois possédé par la famille de Quenquizou. Jean de Quenquizou, miseur à Morlaix en 1452, fut père d'Alain de Quenquizou sieur de Kernoter et de Mezanrun, sénéchal de Morlaix et Lanmeur en 1484, puis conseiller aux Grands jours du parlement ducal en 1495. Il eut de sa femme, Perrine de Goezbriand, Raoul de Quenquizou, gentilhomme et échanson du duc François II en 1488, père de François, sieur de Kernoter, parrain à Plouézoch le 28 avril 1524. Le fils de ce dernier, Raoul de Quenquizou, vendit vers 1567 la terre de Kernoter à Vincent du Parc, sieur de Mesquéault, époux de Jeannette le Rouge, dont autre Vincent du Parc, sieur du Mesquéault, marié à Anne Thorel, dame de Rosgustou, et résidant en 1588 au manoir de Launay en Saint-Melaine de Morlaix. Leur fils aîné Pierre du Parc, sieur de Kernoter est, le 2 mars 1590 « reczeu a jurer l'union a la charge daler trouver Monseigneur le duc de Mercœur dans le moys et de cze bailer cauption de mil escus suilvant quoy led. Sr de Kernoter a baillé a cauption le Sr du Parc son père et Me Yves Marec » et prêta serment de servir le parti ligueur entre les mains de l'archidiacre de Plougastel [Note : Reg. de la Ste Union 1589-1590 f° 88 verso (Arch. de la mairie de Morlaix)]. Il dut mourir sans hoirs, car sa sœur Françoise du Parc apporta Kernoter aux Toulbodou en épousant Yvon Toulbodou, sieur de Coatquéau, dont une seule fille, Renée, née à Kernoter, baptisée à Plouézoch le 16 novembre 1598 et mariée vers 1625 à Jean de Guicaznou, écuyer, sieur de Kerandulven en Lanmeur. René de Guicaznou leur fils, marié à Elisabeth de Kerpoisson, dame de la Villesavary, vendit vers 1660 le manoir de Kernoter à un marchand morlaisien, Yves Ferrière, sieur de Bussé. Il fut saisi pendant la Révolution sur l'émigré Jacques-Joseph de Kerouartz et vendu comme bien national. Ce manoir converti en ferme, mais à peu près intact, est demeuré un vrai type de gentilhommière d'autrefois, avec son grand portail cintré, sa cour close et pavée, abritant le puits, sa porte à arcature gothique et écussons mutilés, ses fenêtres aux nombreux petits carreaux, ses lucarnes de pierre, ses hautes cheminées, sa tourelle d'escalier aux larges dalles de granit. Dans l'une des salles du rez-de-chaussée, on voit sur le manteau de la cheminée le blason des Quenquizou, de sable fretté d'or. Derrière la maison s'étend un vaste jardin entouré d'une muraille élevée que flanquent du côté du chemin deux grosses tourelles rondes percées de meurtrières. Lorsque debout sur le couronnement d'une de ces tours, on contemple la calme et souriante vallée du Dourdu, les vieux moulins cachés dans le feuillage, le souple ruban de la rivière argentant les prairies, au pied des menez escarpés de Triévin et de Kerseach, tout ce paysage d'une quiétude si douce, on se prend à envier le sort de ceux qui ont vécu là, au temps jadis, en l'heureuse-monotonie d'une existence aussi tranquille que le cours du ruisseau qui serpente au-dessous du vieux manoir. De Kernoter dépendait une « arcade et enfeu eslevé de terre de deux piedz et de long six piedz et demy » situé du côté de l'évangile du maître-autel de l'église de Plouézoch, avec un banc et une petite vitre armoriée, comme l'arcade, de deux écussons, le premier de sable à la fasce d'or accompagnée de 3 coquilles de même, qui est Périou du Mesquéault, l'autre parti de même et d'or à six feuilles de sinople, qui est Toulbodou de Kernoter (L. Guennec) ;

l'ancien manoir ou château de Barnénez. " Nous voici sur la grève, tout au fond de la profonde et jolie anse de Térénez, si bien encadrée de collines fleuries d'ajoncs, si bien séparée de la mer par un étroit goulet obstrué de roches rousses, qu'elle semble un vrai lac, verdâtre et silencieux. En traversant à Kernéléhen l'isthme qui rattache au continent le sauvage promontoire de Barnénez, on découvre soudain toute la rade de Morlaix et la côte du Léon, depuis Locquénolé jusqu'à Roscoff. Le coup d'œil est très beau à marée haute, surtout quand un navire pénétrant dans la baie, évolue à travers les passes, toutes voiles déployées. D'ailleurs, cette pointe de Barnénez mérite en elle-mème d'être explorée. Ses entrailles recèlent, paraît il, du minerai de plomb et d'étain ; sur sa croupe escarpée et nue s'arrondissent deux énormes tumulus ou cairns formés de pierres amoncelées, dont l'un exploité comme une carrière, a fourni les matériaux de tous les talus en maçonnerie sèche qui couvrent la presqu'île d'un inextricable lacis. Les restes d'un dolmen se voient plus au Nord, et enfin, à l'extrême rebord de la falaise, en face de l’île Stérec, existent de nombreux vestiges de murailles et d'enclos " (L. Guennec). Au sommet du cap se dressait autrefois le château de Barnénez (Bar-ar-ménez, le haut de la montagne) transmis par les Ponthou aux Goezbriand en 1277. Vers 1905, la ferme avait encore conservé une grange voûtée en ogive très alguë ;

l'ancien manoir de Keristin. En suivant le chemin de Kernéléhen, qui se dirige au Nord-Ouest, vers la mer, nous laissons à droite, dans le joli vallon de Pont-Cornou, les restes du manoir de Keristin, remplacé par une maison moderne. La réformation de 1445 cite « le métayer à Ollivier Meryen en son hostel de Kerjestin ». On trouve en 1640, parmi les nobles résidant à Saint-Melaine de Morlaix, un Jan de Kermerien, écuyer, sieur de Keristin, époux de Renée de Lanrivinen. Noble homme François le Diouguel, sieur du Poulfanc, Keristin, Térénez, Rosludu, avocat en la Cour et syndic de la ville et communauté de Morlaix en 1673-1674 résidait vers 1685 en son manoir noble de Keristin, avec sa femme Marie le Pontoys et leurs enfants dont l’aîné, Mathieu, âgé de 8 ans, fut tué le 8 décembre 1686 d'un coup de fusil par le fils du fermier, Yves Léon. François le Diouguel mourut à Keristin le 28 octobre 1711, âgé de 78 ans, laissant deux fils, Missire François le Diouguel, sieur recteur de Loguivy-Plougras, et Maurice, sieur de Térénez, mort sans hoirs avant 1747, et deux filles, Anne, mariée à Jean de Castillon, sieur de Kerbriand, et Anne-Françoise, héritière de Keristin, qui épousa le 11 février 1714 Jean-Augustin de Kermerchou, sieur du Cosquer. On se souvient encore en 1905, à Plouézoch, des vieilles demoiselles Pastour de Kerjan qui habitaient ce manoir et se faisaient conduire jadis (il y a près de 60 ans) en chaises à porteur à la grand'messe (L. Guennec) ;

l'ancien manoir de Bren. Le manoir de Bren était possédé en 1427 par les Ploësquellec, et plus tard par les Trogoff, Quénechcan (ou Quenec'hcan, Quénéc'han), Tromelin et Goezbriand ; il avait une moyenne justice annexée à la juridiction de Coatcoazer. Quelques pans de murs enlierrés et des amas de décombres en indiquent, seuls l'emplacement. Au-dessous, dans la verte coulée de Pont-Cornou, on aperçoit parmi les arbres l'ancien moulin féodal de Lanoverte, et plus à l'Est, sur la pente dénudée qui domine à droite le vallon, un autre vieux manoir en ruine, le Roslan, jadis résidence d'une branche cadette de la famille de Goezbriand, issue d'Hervé, second fils d'Hervé, seigneur de Goezbriand et de Plézou de Kerbouric, mariés vers 1336. Bien que situé en Plougasnou, ce manoir avait dans l'église de Plouézoch droit de banc, tombe et enfeu, placés entre le premier et le second pilier du chœur, du côté de l'épître. Le dernier des Goezbriand-Roslan, Messire Yves de Goezbriand, chevalier, seigneur de Roslan, Kervéguen, Cosquérou, fils de Christophe et de Marie de Kersaintgily, dame du Cosquérou, morte au Roslan le 21 août 1670 et enterrée au couvent des Carmes de Saint-Pol épousa en 1649 Louis Budes. Il décéda sans enfants le 5 février 1672, âgé de 55 ans. « dans sa maison de Roslan et son corps fust inhumé dans l'église de Plouézoch sous la tumbe enlevée dépendant de ladite maison de Roslan le dimanche 7, environ les 5 heures du soir » (Registres paroissiaux). Sa sœur aînée Anne hérita de lui et apporta le Roslan dans la famille de Kermenguy, où elle était entrée par alliance en 1651. L'édifice principal est en partie rasé. Ses portes et ses cheminées ornées de moulures Renaissance attestent qu'il avait été reconstruit au début du dix-septième siècle ; sur l'écusson du petit portail se distingue un mi-parti d'une fasce surmontée d'un lambel, qui est Goezbriand-Roslan, et de six trèfles posés 3. 2. 1., qui est Kersaintgily. Sous la Révolution, M. Postic, prêtre insermenté, ayant sollicité l'autorisation d'exercer le culte dans la chapelle du manoir, l'administration du canton de Plouézoch, « considérant que des rassemblements considérables de fanatiques y ont lieu les jours ci-devant fêtes et dimanches : considérant que ces rassemblements sont des attentats à la loi, qu'on y allume les torches du fanatisme, on y aiguise les poignards de la guerre civile, on y dénature les événements de la Révolution, on y calomnie les intentions du corps législatif, que l'horrible chimère de la contre-révolution est l'objet de leurs plus folles prédictions comme de leurs plus coupables espérances » (Registres des délibérations, archives de Plouézoch) interdit, par son arrêté du 2 messidor an 6, d'ouvrir cette chapelle et d'y célébrer la messe (L. Guennec) ;

l'ancien manoir du Roslan (situé en Plougasnou). C'était jadis résidence d'une branche cadette de la famille de Goezbriand, issue d'Hervé, second fils d'Hervé, seigneur de Goezbriand et de Plézou de Kerbouric, mariés vers 1336. Bien que situé en Plougasnou, ce manoir avait dans l'église de Plouézoch droit de banc, tombe et enfeu, placés entre le premier et le second pilier du chœur, du côté de l'épître. Le dernier des Goezbriand-Roslan, Messire Yves de Goezbriand, chevalier, seigneur de Roslan, Kervéguen, Cosquérou, fils de Christophe et de Marie de Kersaintgily, dame du Cosquérou, morte au Roslan le 21 août 1670 et enterrée au couvent des Carmes de Saint-Pol épousa en 1649 Louis Budes. Il décéda sans enfants le 5 février 1672, âgé de 55 ans. « dans sa maison de Roslan et son corps fust inhumé dans l'église de Plouézoch sous la tumbe enlevée dépendant de ladite maison de Roslan le dimanche 7, environ les 5 heures du soir » (Registres paroissiaux). Sa sœur aînée Anne hérita de lui et apporta le Roslan dans la famille de Kermenguy, où elle était entrée par alliance en 1651. L'édifice principal est en partie rasé. Ses portes et ses cheminées ornées de moulures Renaissance attestent qu'il avait été reconstruit au début du dix-septième siècle ; sur l'écusson du petit portail se distingue un mi-parti d'une fasce surmontée d'un lambel, qui est Goezbriand-Roslan, et de six trèfles posés 3. 2. 1., qui est Kersaintgily. Sous la Révolution, M. Postic, prêtre insermenté, ayant sollicité l'autorisation d'exercer le culte dans la chapelle du manoir, l'administration du canton de Plouézoch, « considérant que des rassemblements considérables de fanatiques y ont lieu les jours ci-devant fêtes et dimanches : considérant que ces rassemblements sont des attentats à la loi, qu'on y allume les torches du fanatisme, on y aiguise les poignards de la guerre civile, on y dénature les événements de la Révolution, on y calomnie les intentions du corps législatif, que l'horrible chimère de la contre-révolution est l'objet de leurs plus folles prédictions comme de leurs plus coupables espérances » (Registres des délibérations, archives de Plouézoch) interdit, par son arrêté du 2 messidor an 6, d'ouvrir cette chapelle et d'y célébrer la messe (L. Guennec) ;

l'ancien manoir de La Villeneuve-Polard. Une vieille avenue mène aux ruines du manoir de la Villeneuve-Polart (ou la Villeneuve-Polard), qui conserve encore le nom de ses primitifs possesseurs, les Polart, éteints cependant depuis le XVIIème siècle, et dont la généalogie remontait jusqu'à Guyomarc'h Polart, sieur de la Villeneuve, époux de Péronnelle de Kersaliou, vivant en 1374. Son petit-fils Jean Polart, mentionné à la réforme de 1445, fut père d'Olivier, bailli de Bodister en 1475, qui obtint en 1478 des lettres de sauvegarde du duc François pour lui, sa femme Marguerite de Quélen, et leurs domaines, et fut représenté à la montre de 1481 par Bertrand le Comte, en corselet o pertuisane. Il eut pour fils Jean Polart, marié à Catherine de Pluscoat, dont Olivier, archer en brigandine à la montre de 1534, époux de Madeleine Rivault, duquel issut Pierre Polart, sieur de la Villeneuve, allié à Marguerite de Kermellec, dame de Kergus. Leur fils aîné Pierre se maria vers 1572 à Louise de Kerbuzic ; il en eut, de 1573 à 1585, trois fils, François, Pierre et Jean, et six filles dont l’aînée, Marie Polart, héritière de la Villeneuve et Kergus, épousa vers 1610 François du Louet, sieur du Plessis-Coatjunval, gouverneur de Landerneau en 1636. Nous ignorons malheureusement lequel de ses trois frères fut le bienheureux Polart, l'admirable « Frère Louis de Morlaix », mais il est possible que ce soit Pierre Polart, qualifié de sieur de Lodemeur dans un acte de 1594, et le seul dont, nous ayons trouvé une mention postérieure à celle de son baptême, le 23 janvier 1578. Nous avons du moins découvert l'acte de décès de Frère Louis, mort victime de son dévouement lors de la peste de 1631 à Morlaix. L'humble religieux n'avait pas failli à son sang ; sous sa grossière bure battait un noble et chevaleresque cœur, et en lui, la vieille race dont il descendait s'éteignit glorieusement sur un champ de bataille qui vaut bien tous les autres. Frater Ludovicus ondine Sti Francisci de conventu Patrum capucinorum E vita migravit pestilentia dominica die sexta mensis Julii, anno dni millio sexclentessimo trigessimo primo, nunc corpus sepultum est in ecclesia Sancta Margareta juxta, cimiterium divi Mathei [Note : V. 2ème Reg. des déçès de Saint-Mathieu de Morlaix, f° 7 recto]. L'épidémie de 1631, relativement peu meurtrière, paraît s'être localisée en la seule paroisse de Saint-Mathieu, alors comme aujourd'hui la moins saine de Morlaix ; les registres de Saint-Martin n'accusent en effet que deux victimes de la « contagion » et ceux de Saint-Melaine, pas une seule. Elle commença le 8 avril 1631 par le décès de Marguerite Cren et emporta 118 personnes jusqu'au 1er janvier 1632. Dom Lobineau dit, dans la Vie du bienheureux Porlat, que le fléau diminua dès après son trépas pour disparaître bientôt, ce qui fit croire au peuple que le saint moine s'était offert en holocauste afin d'apaiser la colère de Dieu. La vérité est qu'il mourut au début de l'épidémie, puisque trente décès seulement précèdent le sien, et que la peste fit de cruels retours offensifs en 1638 et 1640, décimant cette fois la ville entière et surtout le clergé, fidèle à suivre l'exemple si héroïquement donné par Frère Louis de Morlaix. La chapelle de Sainte-Marguerite, où l'on vénérait son tombeau, n'existe plus depuis la Révolution. Claude du Louet, sieur de la Villeneuve, Trevey, Kergus, Lesplougoulm fils de François et de Marie Polart, baptisé à Plouézoch le 19 mars 1613 épousa vers 1640 Françoise de Ploësquellec, héritière du Boisriou : il mourut le 17 août 1670 et fut inhumé « sous la tombe enlevée de la maison de la Villeneuffve » située, ainsi que trois bancs dépendant de la même seigneurie, sous la seconde arcade du côté de l'évangile dans le chœur de l'église de Plouézoch. Sa fille aînée Gylonne du Louet apporta la Villeneuve et le Boisriou aux Le Borgne par son mariage, en 1677, avec Maurice le Borgne, sieur de Villeguien, et ces deux terres appartiennent depuis à cette famille. On eût aimé retrouver à la Villeneuve le logis qui vit naître et grandir le bienheureux Frère Louis, la salle où il s'assit avec son hôte le mendiant au banquet offert par sa sœur, la dame du Louet, les murailles encore imprégnées de l’arome de ses vertus, mais l'édifice actuel n'est pas celui qu'habitaient les Polart. Son portail monumental, formé de deux pilastres cannelés et d'un fronton classique, est surmonté d'un écusson armorié timbré d'un heaume à volets et lambrequins, et entouré du collier de Saint-Michel. Il offre un mi-parti au 1: coupé au 1 d'un fascé et vairé, qui est du Louet ; au 2 d'un chevron accompagné de trois coquilles, qui est Polart ; au 2 d'un chevronné de six pièces, qui est Ploësquellec. Cette pierre, enfouie dans un coin de la cour sous la Révolution, a été récemment découverte et remise en place. Le portail, encore garni de ses vantaux sculptés, donne accès dans une grande pièce éclairée par deux fenêtres bouchées en partie ; l'étage supérieur renferme plusieurs anciens meubles datant de l'époque, depuis longtemps révolue, de la prospérité du manoir. La chapelle a été détruite ; (L. Guennec) ;

l'ancien manoir du Rest, lieu de naissance de François Lachiver (1566-1619), ancien évêque de Rennes. Sur l'une des cheminées était sculpté l'écusson de la famille Quinquizou, les seigneurs du lieu au XVIème siècle. En revenant à Plouézoch par la route de Lanmeur, précédemment rejointe, on trouve sur la gauche le village du Rest, ancienne terre de la famille de Quélen. Jean de Quélen, sieur du Rest, mentionné dans la réformation de 1445, épousa Marie du Dresnay, dame dudit lieu, héritière de la branche aînée de cette illustre maison. Leur petit-fils Henri de Quélen, sieur du Dresnay et du Rest, nommé dans une transaction de 1504, fut père d'Olivier, marié en 1491 à Jeanne de Troguindy, dont Julien de Quélen, sieur du Rest, entre les nobles de Plouézoch, réformation 1535. Son fils Olivier abandonna le séjour du Rest pour aller résider au manoir de Kerlan, en Sibiril, dont il avait épousé l'héritière, Françoise de Lambezre, en 1552. Cette branche des Quélen, après avoir été maintenue, lors de la réformation de 1670, en qualité d'écuyers et chevaliers d'ancienne extraction, s'est fondue avant 1700 dans Montigny ; elle avait depuis longtemps aliéné la terre du Rest, qui appartenait en 1669, à noble homme Jacques Allain, sieur de la Marre, la Villeneuve, Montafilant, Kervasdoué, riche négociant et banquier de Morlaix. De son mariage avec Françoise Coroller, en 1655, il laissa de nombreux enfants, mais ses fils moururent sans alliance, et leurs sœurs, toutes mariées dans de grandes familles, les Tinténiac, de Plœuc, d'Oilliamson de Saint-Germain, des Nos des Fossés, Berthou de Kerverzio ; le Merdy de Catuélan et Roger de Campagnolles, se partagèrent sa fortune. Du manoir, il ne subsiste plus qu'un bâtiment percé d'une porte dans le style du quinzième siècle, et une cour pavée. C'est au Rest que naquit, selon Courcy, l'évêque de Rennes François Lachiver, en 1566 (L. Guennec) ;

l'ancien manoir de Triévin. Il s'agit d'une ancienne châtellenie incorporée au fief de Coatcoazer, et antérieurement possédée par les Menguen. Raoul le Menguen, sieur de Triévin, vivant vers 1400, épousa Amice de Coatcongar, dont une fille, mariée à Richard Etienne. Ce dernier, cité parmi les nobles de Plouézoch à la réformation de 1445 laissa trois fils : Philippe Estienne, sieur de Triévin, décédé sans enfants de son mariage avec Marie Le Meur, déguerpie (veuve) en 1481 ; Nicolas, sieur de Triévin, archer en brigandine à la montre de 1481, mort sans hoirs, et Charles, époux de Constance de Kerouzéré, qui vendit en 1488 la terre de Triévin à Nicolas de Coëtanlem, sieur de Keraudy, père de Marguerite de Coëtanlem, dame de Goezbriand. C'est à Triévin que naquit, en 1638, le marquis de Goezbriand, maréchal de camp et gouverneur du Taureau. Après sa mort, cette terre échut en partage à son troisième fils Charles-Jean, chevalier de Goezbriand, page du Roi en 1680 et auteur de la branche encore existante de cette famille. Triévin appartient vers 1905 à Mme Huon de Kermadec. On y voyait naguère l'ancien portail, défendu par une tour carrée mi-croulée, et les restes délabrés de l'habitation. A l'extrémité du jardin existe le pignon de la chapelle domestique, dont Le vocable est oublié. La ferme du Petit-Triévin a également été une terre noble, d'après la réformation de 1445, qui cite « le métayer à Messire Allain de Ploësquellec en son hostel de Trieffevin » (L. Guennec) ;

le hameau de Kerivalen. Trois kilomètres environ séparent le Dourdu, ou plutôt le Treiz, le Passage, du bourg de Plouézoch. On rencontre en chemin le hameau de Kerivalen, autrefois terre noble de la famille Le Borgne. Jean Le Borgne, sieur de Kervidou, mentionné parmi les nobles de Plouezoch en 1445, vendit en 1485 le lieu de Kerivalen à Tanguy de Keranguen, duquel le retira par retrait lignager sa fille Catherine Le Borgne, qui le revendit peu après à Nicolas Coëtanlem, sieur de Keraudy. Cet autre manoir, voisin de Kerivalen, n'est plus qu'un groupe de masures. La fille aînée de Nicolas Coëtanlem, Marguerite, héritière de sa grande fortune, fit entrer Keraudy et plusieurs autres terres dans le Patrimoine des Goezbriand, en épousant le 4 novembre 1500 Guillaume de Goezbriand, seigneur dudit lieu. Plus près du village, vers la droite, existait aussi le manoir de Coatquif, possédé au dix-septième siècle par les Coatanscour, qui l'affermaient aux recteurs de Plouézoch pour en faire leur résidence. En 1686, il avait passé à noble homme François Dorigny, de Morlaix, et vers 1780, à Jean-Eléonore Le Roy de Durdan, officier volontaire sur les vaisseaux du Roi. Saisi pendant la Révolution sur l'émigré de Kerouartz, ce manoir fut vendu comme bien national et a été depuis remplacé par une maison moderne (L. Guennec) ;

le hameau de Kerseach. On y voit vers 1905 une vieille et solide maison gothique avec d'originales ouvertures, un escalier extérieur et un puits monumental dans la cour. Jean de Leau, sieur de Kerseach, et sa femme Catherine an Quenquis (du Plessis) y résidaient en 1568 ; leur fille Catherine épousa le 8 juillet 1604 Nicolas Nuz, sieur de Kerhunan, fils d'autre Nicolas, maire de Morlaix en 1578, dont Catherine Nuz, héritière de Kerseach par le décès sans hoirs de son oncle Jean de Leau, inhumé dans l'église de Cuburien le 16 août 1645 [Note : L'une des dalles tumulaires de cette chapelle, chargée d'un écusson aux armes des de Leau, d'azur au chevron d'or accompagné de 3 molettes de même, doit recouvrir la sépulture de Jean de Leau], et mariée le 19 juillet 1643 à écuyer Claude-Marie Jarnage, sieur de la Planche (L. Guennec) ;

En passant à Kervec, on rencontre une ferme de laquelle dépend un champ contenant un tumulus d'une centaine de mètres de pourtour et encore assez saillant, malgré d'évidentes tentatives d'assolement. Cette pièce de terre porte le nom singulier de Parc ar criminalou (le champ des criminels) ;

Ville de Plouézoch (Bretagne) : quartier Saint-Antoine.

Ville de Plouézoch - Bretagne Voir Découverte de la commune de Plouézoch au début du XXème siècle

Ville de Plouézoch (Bretagne) : quartier Saint-Antoine.

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ANCIENNE NOBLESSE de PLOUEZOCH

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Tréguier de 1481, on comptabilise la présence de 20 nobles de Plouézoch (il y en avait 20 en 1426) :

Lancelot ALLAIN (12 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Jehan CAZIN (40 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Yvon CAZIN (25 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Jehan COLLOTIN (5 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une pertuisane ;

Nicolas ESTIENNE (100 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Nicolas ESTIENNE (105 livres de revenu) : comparaît en archer ;

Jehan LE BORGNE : défaillant ;

Yvon LE BOUCZAULT : porteur d’une jacques et comparé armé d’une pertuisane ;

Jehan LE CHEVER (5 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Jehan LE GABACZON : porteur d’une brigandine et comparé armé d’une pertuisane ;

Pierre LE GAC de Lansalut : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Marie LE MEUR (50 livres de revenu) : défaillant ;

Raoullet LE QUENQUISOU : excusé comme appartenant à une compagnie d’ordonnance ;

Olivier PENSORNNOU (10 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Mahé PERIOU : porteur d’une jacques et armé d’une vouge ;

Jehan POULART (60 livres de revenu) : excusé comme appartenant à une compagnie d’ordonnance ;

Olivier POULART (100 livres de revenu) : comparaît en robe ;

Bertrand QUELEN (5 livres de revenu) ;

Jehan ROLLAND (5 livres de revenu) : porteur d’une jacques et comparait armé d’une pertuisane ;

Ponthus TNOUMENEZ (60 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer.

 

Dans une "Montre" de Tréguier en 1503 (Archives Départementales des Côtes d’Armor, 1 C 184 et 74 J 49), plusieurs nobles de Plouezoch sont mentionnés :

- Ollivier Poullart curateur d’autre Ollivier Poullart comparu à cheval en brigandines salade et partisaine espée "et luy est enioint fournir et comparoir au prochain mandement garny de salade arc et trousse".

- Jean Cazin pour Yvon Cazin son père comparu à cheval et brigandines salade et partisaine.

- Guillaume Quictier comparu par Nicolas Coatanlen en brigandines salade espée et arbalestre "et luy est enioint fournir et comparoir au prochain mandement garny d’habillemens gens et chevaux pour homme d’armes".

- Jacob Aultret comparu pour Janne Gomelon en brigandines salade espée et partisaine.

- Guillaume de Quenguisou sieur de Kernaulter comparu à deux chevaux armé de brigandines salade et partisaine "et luy est enioint fournir d’arc et trousse".

- Amaury du Bois de la Roche "pourtant qu’il a esté informé qu’il est au service desdits sieur et dame en la compagnie de monsieur le mareschal de Gyé excusé".

- Jean Rolland comparu à cheval à brigandines salade espée et partisaine.

- Guillaume Labé comparu pour François fils Perceval de la Haye à cheval à brigandines salade espée et partisaine.

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