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LA CHAPELLE SAINT-ANTOINE A PLOUEZOCH

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La plus intéressante chapelle qui se trouve à un kilomètre du bourg, au carrefour des routes de Morlaix. Lanmeur et Plougasnou, est un édifice de 1574, dédié à Saint-Antoine et bâti sur un tertre ombragé de frênes, d'où le regard embrasse, au sud, un immense horizon. Sur la façade fait saillie un porche en auvent fermé par une grille de bois à balustres très élégamment tournés, avec bagues, fleurons et chapiteaux corinthiens, reposant sur une base de panneaux sculptés. Le chœur, terminé en hémicycle, est flanqué de deux chapelles latérales et séparé de la nef par une arcade que surmonte un clocheton gothique mutilé. Au maître-autel se voient la statue de Saint-Antoine armé d'une clochette et suivi de son cochon, en souvenir des cochons de l'hôpital des religieux Antonins, autorisés à vaguer dans les rues de Paris pour y chercher leur nourriture de porte en porte, celle d'une Vierge-Mère dite Notre-Dame-de-Grâce et un groupe de Saint-Yves entre le riche et le pauvre. Beaucoup plus grand que ses deux interlocuteurs, le bon Sant-Erwan repousse du geste la bourse du riche, gentilhomme à perruque, en bel habit Louis XIV, pour saisir les papiers que lui tendait, d'une main malheureusement absente, le paysan à la veste frangée et aux chausses minables.

Ville de Plouézoch (Bretagne) : chapelle Saint-Antoine.

Sur l'autel de gauche sont les images de Saint-Yvy et Saint-Maudez, tous deux crossés, mitrés, et bénissant ; ce bas-côté renferme un caveau où reposent divers membres de familles du pays, Trogoff de Kerlessy, Coroller de Kervescontou, Miorcec de Kerdanet, Pitot du Hellès, etc., qu'énumère une longue inscription moderne. L'autel de droite est orné des statues de Saint-Jacques, avec son chapeau garni de coquilles et son bourdon, et de Saint-Philippe, qui sont également peints sur le coffre de l'autel. On remarque sur les piliers du chœur les armoiries des Kergournadech — échiqueté d'or et de gueules — et des Goezbriand — d’azur à la fasce d'or.

Au milieu de la nef, sur le tref ou poutre triomphale, est posé un Christ en croix, accompagne de la Sainte-Vierge et de Saint-Jean, tous trois de taille naturelle et abrités par une sorte de dais couvert de peintures figurant le Père Eternel et les quatre Evangélistes. Près de la chaire, il y a sur une console une statue de saint tenant un livre fermé. Les poutres et les frises du lambris offrent quelques sculptures et statuettes. A droite du portail gît dans un coin un fragment de l'ancienne croix gothique du cimetière, remplacée en 1757 par une autre bien inférieure ; on y reconnait quatre personnages, le Christ ; une Vierge-Mère ; Saint-Antoine et son cochon, ayant au cou une cloche, dressé contre son genou ; Saint-Yves, en robe longue et camail, argumentant sur ses doigts. Au sud de la chapelle, à Kerbridou, coule la fontaine consacrée sous un petit édicule ; le jour du pardon, le dernier dimanche d'avril, on y jette des clous pour obtenir la guérison des furoncles.

Ville de Plouézoch (Bretagne) : chapelle Saint-Antoine.

En 1679, les vitraux contenaient les armoiries des Goezbriand, des Pastour de Kerjan, des Rosmadec mi-parti de Kergournadech, et des Kerscau. Pendant la Révolution, Saint-Antoine devint le lieu de réunion des assemblées électorales primaires de la commune, et dut à cette circonstance de conserver sa cloche, qui servait à convoquer les citoyens. Le 21 thermidor an 9, les abbés Henry et Carn déclaraient vouloir exercer leur culte dans les chapelles de Saint-Antoine et de Trodibon, en même temps que le curé constitutionnel Morvan faisait la même déclaration pour l'église paroissiale.

La seigneurie de Saint-Antoine, formée de deux métairies nobles, a appartenu à la famille de Kerc'hoent de Kergournadech, éteinte en 1616 dans Rosmadec par le mariage de Renée de Kerc'hoent « le plus considérable parti qui fust alors dans la Bretagne », avec Sébastien de Rosmadec, marquis de Molac, gouverneur de Nantes et de Quimper. En 1674, elle avait passé aux Kerscau, puis aux Kersaintgily-Traonjulien par alliance en 1686. Les fermes voisines de Kerbridou et de Tréoguer sont aussi d'anciennes terres nobles. Guy de Quélen, sieur de Kerbridou, épouse en 1499 Catherine le Borgne, dont Isabelle de Quélen, héritière, mariée vers 1527 à Guy de Kerscau, sieur de Kerenec. Tréoguer a été aux Goezbriand vers le milieu du seizième siècle ; en 1674, Jean Crouézé, sieur de la Maillardière, sénéchal de Morlaix, en était le possesseur.

De Saint-Antoine, le chemin dévale brusquement pour aller rejoindre, à mi-pente, la route de Plougasnou à Morlaix. Du carrefour se détache un sentier de traverse, abrupt et raviné, qui plonge dans la vallée On y rencontre une vieille fontaine de granit, à édicule, piscine et niches de saints, nommée Feunteun-Jésus. De l'inscription gravée sur son fronton, les premiers mots seuls restent lisibles : BIBE : AQVAM : VIATOR : ...

(Louis Le Guennec).

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