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TONQUEDEC |
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La commune de Tonquédec ( Tonkedeg) fait partie du canton de Plouaret. Tonquédec dépend de l'arrondissement de Lannion, du département des Côtes d'Armor (Trégor - Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de TONQUEDEC
Tonquédec tire son nom du château. Ce nom est composé de deux mots bretons "ton quédec" ou "guedet", lesquels signifient "lieu élevé où l'on fait bonne garde". La toponymie y révèle la présence d'installations religieuses ou templières : Le Mouster, monastère, L'hôpital, Stang-an-Clan, étang du malade...
Tonquédec est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Pluzunet. Le bourg de Tonquédec n'a pas été établi en fonction du château, mais, semble-t-il, en relation avec un autre lieu fortifié situé non loin du village de La Vieille-Motte (Ar Goz-Vouden) et du lieu-dit "An Coz-Castel" (le vieux château).
La toponymie de Tonquédec révèle la présence de nombreuses installations religieuses : le Mouster, monastère, l'Hôpital, Stang-an-Clan, étang du malade, le Minihy.
Lors de la réformation des fouages en 1426, sur 60 feux (173 contribuants) de Tonquédec, 1 feu se trouve situé au Minihy. Au moment des guerres de la Ligue (XVIème siècle), la paroisse de Tonquédec est imposée par commission du duc de Mercoeur : 63 écus 40 sous (dont le minihy de Tonquédec pour 1 écu).
Le lignage des vicomtes de Tonquédec (vicecomitis de Tonkadoc), éteint au début du XIIIème siècle, se fond dans une branche cadette des comtes de Trégor et Goëllo, connue sous le nom de Coëtmen. Un acte de l'abbaye de Beauport (Bello Portu) enregistre en 1231 une donation faite par Geslin (vicomte de Coëtmen), fils du comte Henri de Penthièvre, avec l'accord de son fils Alain, vicomte de Tonquédec. Geslin est l'époux de N. de Tonquédec, fille de Prigent, vicomte de Tonquédec : " Ego Gellinus, Henrici comitis filius, notum facio omnibus, etc., quod ego dedi et concessi, assensu et voluntate Alani vicecomitis de Tonkadoc, primogeniti filii mei, Deo et canonicis beate Marie de Bello Portu, pro salute anime mee et Henrici militis filii mei, in puram, liberam et perpetuam elemosinam donacionem quam fecerunt mihi perenniter Ruallonus, filius prepositi de Plooc, et fratres sui pro meo servicio : videlicet tenementum Eudonis le Kadre et quindecim jornellos terre sitos juxta cimiterium de Larmor in parrochia de Plooc ; etc. Datum anno Domini M° CC° XXX° I° ".
Alain, fils des précédents, est vicomte de Tonquédec dès 1231 et de Coëtmen (ou Coatmen) en 1256. Rolland, son fils, époux d'Adeline de Landegonnec, lui succède. En 1298, Prigent de Coëtmen, époux d'Anne de Léon ou Laval, est vicomte de Tonquédec. Son petit-fils, Jean de Coëtmen, époux de Marie de Dinan (dame de Runfau et Goudelin), prête serment au duc comme vicomte de Coëtmen et Tonquédec avant de décéder en 1371. Leur fils Rolland III de Coëtmen épouse en 1401 Jeanne de Penhoët. Rolland IV, époux de Jehanne Anger de Lohéac, est vicomte de Coëtmen et Tonquédec en 1438. Coëtmen est érigée en baronnie par le duc François II au profit de Jean de Coëtmen, époux de Jeanne du Pont.
Voir aussi " Généalogie des seigneurs de Coëtmen "
L'ancienne paroisse de Tonquédec dépendait de l'évêché de Tréguier, de la subdélégation et du ressort de Lannion. Elle relevait du roi. Le recteur est ici le prévôt de la collégiale. Durant la Révolution, la paroisse de Tonquédec dépendait du doyenné de Plouaret.
L'église était une collégiale en patronage laïque : les canonicats étaient présentés par les seigneurs de Tonquédec. Les armes de la seigneurie de Tonquédec, étaient de gueules à 7 (ou 9) annelets dargent. Ce sont les armes de la famille de Coëtmen, éteinte depuis 1750.
On rencontre les appellations suivantes : Tonkadoc (en 1231), Tonguedoc (en 1235), Tonkedoc (en 1239), Trunkedus (en 1242), Tonquedec (en 1253, en 1267, en 1330), Tonquedeuc (en 1395).
Note 1 : la commune de Tonquédec est formée des villages : Le Loc, Kergouriou, Kerbrunec, Kersaliou, Keranguez, Troguindy, Kernevez, Languivy, Kergroahan, Kerellé, la Vieille-Motte, Rugulaouen, Cossic, le Mouster, Kercastel, l'Hôpital, le Minihy, Kerandiot, le Bouder, Kerantant, Kermeur. Parmi les villages : Le Minihy, Le Mouster, L'Hôpital.
PATRIMOINE de TONQUEDEC
l'église Saint-Pierre (du XVème siècle en partie), reconstruite en 1835-1837 sur les plans de Lageat qui conserve le chevet du XVème siècle. A la requête de Rolland IV de Coëtmen et par autorité du Pape Eugène IV, elle est érigée en collégiale le 17 août 1447 par Jean de Ploeuc, évêque de Tréguier. La nouvelle église est bénite le 7 octobre 1837. Le chevet et les portes datent du XVème siècle. La balustrade du clocher date de 1773. La maîtresse-vitre (12 mètres de haut sur 4,30 mètres de large) de 1475 est en partie détruite par la foudre en 1847 : il ne reste que seize panneaux des vingt quatre d'origine. Y sont représentées les scènes de la Passion et la seigneurie de Coëtmen : Jeanne Anger de Lohéac mariée en 1430 à Roland IV de Tonquédec, Jean de Coëtmen, leur fils et Marguerite du Pont de Rostrenen son épouse. Le vitrail est l'oeuvre de l'atelier trégorrois d'Olivier Le Coq et Jehan Lavenan, maîtres verriers de Tréguier, et fut offert à la collégiale par Jean II de Coëtmen et son épouse Jeanne du Pont de Rostrenen. " L'église comprend un clocher extérieur et une nef avec bas côtés de sept travées terminée par un chevet plat. A l'exception du chevet du XVème siècle et du clocher, depuis sa base jusqu'à la balustrade, daté de 1773, l'édifice actuel a été presqu'entièrement reconstruit sur plans de M. Lageat, approuvés le 25 juillet 1835. L'on a réemployé les portes anciennes du XVème siècle. L'église fut bénite le jour de la fête du Saint Rosaire et consacrée en 1837. La maîtresse vitre fut brisée par la foudre en 1847 et l’église restaurée en 1896 " (R. Couffon). Un caveau placé sous le choeur renferme les restes mortels de quelques-uns des membres de cette Maison de Tonquédec. Le bénitier est du XIIIème siècle. La chaire date du XVIIIème siècle. Les statues anciennes représentent Saint Pierre, Saint Yves, Saint Efflam, Saint Herbot et Sainte Barbe. Les seigneurs de Tonquédec sont les fondateurs de l'église de Tonquédec. L'huile sur toile, intitulée "Saint Pierre délivré par l'Ange" date de la seconde moitié du XVIIème siècle. Jean II est inhumé dans l'église paroissiale. A noter, qu'en 1665, le Père Maunoir, invité par Vincent de Meur (seigneur de Kerhuon, né à Lannion en 1629 et supérieur du séminaire des Missions Etrangères), vint prêcher une mission à Tonquédec et y guérit une fille ;
Nota 1 : Le seigneur de Tonquédec était fondateur et seigneur prohibitif de l'église paroissiale que Jean de Ploeuc, évêque de Tréguier, érigea en collégiale, le 17 août 1447, à la demande de Rolland IV de Coatmen (ou Coëtmen), vicomte de Tonquédec. Ce privilège fut autorisé par le pape Eugène IV. Il y avait sept chanoines et un prévôt ou doyen, tous à la nomination du vicomte. Le prévôt avait 2.400 livres de revenu, et chaque chanoine, 800. La maîtresse vitre de l'église est du XVème siècle. Elle représente diverses scènes de la vie de Jésus-Christ. Sur les panneaux inférieurs se voient saint Pierre, patron de l'église, avec saint Yves, sainte Marguerite et saint Christophe ; puis Rolland IV de Coatmen et Jeanne du Plessix Angier, sa femme, et Jean II de Coatmen, leur fils, époux de Jeanne du Pont, donateur du vitrail. Ces seigneurs sont présentés par leurs patrons. On voit sur cette vitre les armes des Coatmen ; elles se montrent encore au pignon de l'église ; au-dessus de la principale porte d'entrée, sont les armes des Quengo, martelées pendant la Révolution. Sous le choeur de l'église se trouvait un caveau destiné à la sépulture des seigneurs. Il y avait dans la paroisse trois chapelles relevant de l'église principale, la première, appelée la chapelle de Notre-Dame de Tonquédec, dans le village et frairie de Kermeur. Le vicomte de Tonquédec avait un fief sur le revenu du luminaire de la fabrique de cette chapelle. La seconde, appelée chapelle de Loguiny, se trouvait au village ou frairie de Kergroachen, et enfin, au lieu de Rubuzoas, une troisième chapelle antique, dite chapelle du château, déjà ruinée en 1682. Le vicomte de Tonquédec était également fondateur et patron de l'église paroissiale de Trégrom et avait trois chapelles sur ses terres en cette paroisse, les chapelles de Saint-Fiacre, de Saint-Thurien et du Christ (Gaultier de Kermoal).
Voir aussi " Description de l'église de Tonquédec "
Voir aussi " La verrière de l'église de Tonquédec "
la chapelle du Loch ou de la Vierge au Loc (1755). En forme de croix latine, elle est dédiée à la Vierge et date du XVIIIème siècle. Elle porte l'inscription : F. F. PAR YVES PASQUIOU M. KERHERVES SA Fe GOUERNr 1755 — MESSIRE IAN BLOT PR(EVO)T RECTEUR DE TONQUEDEC. Le maître-autel date du XVIIIème siècle. Parmi les statues modernes : saint Yves ;
la chapelle Saint-Guénolé (XVIIIème siècle), restaurée en 1989. De forme rectangulaire, elle a été édifiée avec des pierres de réemploi d'un édifice plus ancien. On y trouve une statue en bois polychrome (H. 1 m) de saint Guénolé, datée du XVIIIème siècle : l'abbé est en habit mauriste, tenant une crosse dans la main droite ;
la chapelle Saint-Gildas (XV-XVIème siècle), restaurée en 1756 (pignon ouest) et fondée, semble-t-il, par la famille Coëtmen (présence de leurs armes sur la croix du calvaire). Edifice en forme de croix latine datant du début du XVIème siècle, à l'exception du pignon ouest reconstruit au XVIIIème siècle. Sur le portail de la tour date de 1756 et sur le vantail de bois celle de 1757 ; sur la tour l'inscription suivante : Mr BLOT PRt Rt DE T.QUEDEC Y. BRIAND Gr. F. P. F. LAGIAT 1756. Le maître-autel est moderne avec bas-relief du XVIème siècle. Les stalles, classées, sont du XVIème siècle. Elle renferme des statues anciennes : Saint Gildas, Saint-Nicolas, la Trinité, Sainte Appoline, jeune martyre d'Alexandrie (XVIème siècle). La vie de saint Gildas est célébrée sur les panneaux en bois sculpté de l'autel ;
la chapelle Notre-Dame de Kerivoalan (1600). Cette chapelle de plan rectangulaire possède un clocher mur à lanternon et une porte gothique sur la façade ouest. La tribune (1600) est ornée de huit panneaux en bois sculptés et d'entrelacs celtiques. Les têtes de deux personnages sculptés sur une niche du mur sud pourraient représenter les fondateurs de la chapelle. Cette chapelle dépendait, semble-t-il, de la seigneurie de Kergrist, située en Ploubezre ;
l'oratoire de Rubudas (1713). A proximité, on peut voir les fondations d'une chapelle restée inachevée. Lorsque la donatrice, la comtesse de Quengo de Tonquédec meurt, son mari y fera édifier un oratoire dédié à la Vierge. Le calvaire qui se trouve à proximité date de 1734 ;
les anciennes chapelles, aujourd'hui disparues ou détruites : - la chapelle Saint-Médard ; - la chapelle de Saint-David ou Saint-Avit. Elle existait encore au XVIIIème siècle ; - la chapelle privée de Saint-Michel à Kermeur (vendue en 1926) ; - la chapelle Saint-Yvi (en Loguivy) ; - la chapelle dite du du château. Elle était en ruines dès 1682. Actuellement, un petit oratoire avec fontaine a été bâti à son emplacement. Il porte l'inscription : PAR L'ORDRE DE M. KERLEAN P(RE)VOST DE TONQ(UE)DEC ET CE F. P. INISAN BORDONNEC E F LE GOU..Ur. 1713 ;
le château de Tonquédec (1447), se trouve à proximité d'une ancienne motte castrale. L'édifice primitif qui remonte au XIIème siècle, a été démantelé en 1394 par ordre du duc de Bretagne (lors du conflit qui opposa les Penthièvre au duc Jean IV) : entre le 24 janvier et le 8 juin 1394, le duc Jean IV s'empare du château et le fait raser après sa victoire sur Olivier Clisson, auquel Roland II et Roland III de Coëtmen (ou Coatmen), vicomtes de Tonquédec, étaient alliés (descendants des Penthièvre, ils avaient pris parti pour Charles de Blois). L'édifice est reconstruit à partir de 1406 (donjon, tours du nord) par Roland IV de Coëtmen, dédommagé le 22 novembre 1406 par un don ducal de 3000 livres. Du temps de Jean II de Coëtmen (dernier vicomte de Tonquédec du nom de Coëtmen), une levée d'impôt autorisée pour la fortification du château de 1473 à 1476 a du contribuer à la construction de l'aile ouest du logis, terminée au sud par une grosse tour. Le château revient ensuite par alliance à la famille Guyon de la Moussaye. Vers mars 1588, Charles Gouyon de la Moussaye, seigneur de Tonquédec commence d'entretenir une garnison dans le château. L'édifice est alors classé comme place forte grâce aux travaux pour l'artillerie effectués entre 1577 et 1582. La famille La Moussaye est protestante, donc pour le roi Henri IV et durant toutes les guerres de la Ligue, en désaccord avec la population locale restée très catholique. Démantelé de nouveau vers 1626, le château est vendu par Amaury III de Gouyon, marquis de la Moussaye, à René du Quengo (comte du Rochay) le 15 ou 16 décembre 1636 [Note : L'origine de la famille Quengo se situe au village du Quengo, tout près de Rohan, dans le Morbihan, vers 1200 avant d'émigrer au château de Rochay à Langast dans les Côtes-d'Armor. Louise de Quengo (dame de Brefeillac et épouse de Toussaint de Perrien, décédé en 1649), soeur de René, née en 1584, décédée en 1656 sans enfant, est enterrée dans la chapelle Saint-Joseph de l'ancien couvent des Jacobins, à Rennes]. A la Révolution, René André de Quengo, vicomte de Tonquédec, réussit à garder son château. Vendu au sieur Perrin (Perrien ?), le château reviendra à nouveau à la famille De Quengo qui le rachète en 1828. Il sera légué par une descendante au comte de Chambord qui n'en voudra pas. Ce château appartient aux XIXème et XXème siècles au marquis de Kerouartz, puis à un descendant, le Comte Claude de Rougé qui en est actuellement propriétaire (suite au mariage de la fille du marquis de Kerouartz avec le comte Pierre de Rougé). On trouve, à Rubudas, un oratoire construit en 1713 à l'emplacement de la chapelle du château déjà en ruines dès 1682 ;
Voir Histoire du château de Tonquédec ;
Voir Prise et reprise du château de Tonquédec en 1614 ;
Nota 2 : Dans les Côtes-du-Nord, près de Lannion, sur les bords du Guer et le penchant d'une vallée riante et pittoresque, s'élèvent les ruines de l'antique château de Tonquédec, le plus beau et le plus remarquable de la Bretagne. Ses énormes tours, au nombre de dix, ses remparts de quatre à cinq mètres d'épaisseur, bâtis en pierres de grand appareil, donnent l'idée la plus imposante de cette forteresse du moyen âge, dont l'assiette forme un cap entre deux vallées, l'une où coule le Guer, l'autre, un petit ruisseau sortant d'un étang voisin. La première des trois enceintes ou cours qui composent le château, est un ouvrage avancé, construit pour la défense du corps de la place. On y pénétrait par une porte à herse et pont-levis. Dans cette première cour, se développait la façade intérieure. Il s'y voit une tour qui contenait les prisons de la juridiction. Une porte, ayant aussi herse et pont-levis, donnait accès dans la cour principale où étaient placés l'habitation seigneuriale et plusieurs autres bâtiments. A gauche, la grande salle ou salle d'honneur ; à droite, dans l'une des tours, se trouvait la chapelle. Au dessous de la grande salle, sont d'énormes caves voûtées, destinées aux provisions du château ; elles servaient aussi de refuge aux vassaux qui venaient y mettre en sûreté leurs familles, leurs grains et leurs bestiaux. La troisième cour ou enceinte avait la forme d'un triangle, au sommet duquel se dresse le donjon faisant à lui seul une forteresse séparée du reste du château, n'ayant de porte qu'au second étage. Un pont-levis descendait de cette porte sur une culée en maçonnerie, construite au milieu de la cour. Un second pont communiquait du rempart sur cette même culée, en sorte que, si le reste du château était pris, la garnison pouvait encore se défendre dans le donjon ou gagner la campagne par les souterrains. A l'extérieur, sur la droite, le rempart décrit une rentrée en demi-cercle dans laquelle s'élève une forte tour ronde ne tenant au corps de la place que par deux pans de mur. On entrait dans cette tour par une fenêtre du deuxième étage d'où s'abattait un pont-levis joignant le parapet de la muraille opposée. Cette tour est surmontée d'un reste de tourelle. Des douves entouraient le château et pouvaient recevoir les eaux de l'étang voisin.
Nota 3 : Tronquedec, et par contraction Tonquédec, parait dériver du celto-breton traon, vallée, et quedec ou guedec, gué, garde, nom tiré de la position même du château, dont la fondation se perd dans les origines de l'histoire de Bretagne. En 1180, l'héritière de Tonquédec épouse Geslin, juveigneur d'Henri d'Avaugour et de Mathilde de Vendôme. En 1151, il avait eu en partage la vicomté de Coatmen, dont il prit le nom et les armes. Les Coatmen (ou Coëtmen) étaient de preux et vaillants chevaliers dont le nom est inscrit bien souvent dans les glorieuses annales de la Bretagne. — Alain II de Coatmen, vicomte de Tonquédec, accompagna, en 1270, le duc Jean Ier aux croisades. — Rolland III de Coatmen, vicomte de Tonquédec, servait dans le parti de Charles de Blois, et fut fait prisonnier la bataille d'Auray, après des prodiges de valeur. Nulle part plus que dans la vicomté de Tonquédec, les Anglais n'éprouvèrent une résistance opiniâtre. — Rolland IV, son fils, fut un des plus zélés partisans des Penthièvre et leur plus puissant défenseur. Pendant plus de trente ans, on le voit au premier rang de ceux qui soutiennent les descendants de Charles de Blois. Lors de la guerre de Clisson contre le duc Jean IV, le connétable, renfermé au château de l'Hermine, céda plusieurs places fortes pour sa rançon, entre autres Guingamp et la Roche-Derrien, reprises peu après par Coatmen qui, à la tête de ses vassaux, le 27 octobre 1387, attaqua Guingamp et força Kermarec, son commandant, à se rendre, vie et bagues sauves. En 1394, Jean IV assiégea la Roche-Derrien, où s'était retranché Coatmen, et l'obligea à se rendre. Dans le même temps, du Perrier, comte de Quintin, grand maréchal de Bretagne, assiégeait, dans Tonquédec, les partisans du connétable. La garnison, sur le point d'être forcée, proposa de se rendre si, dans huit jours, la place n'était pas secourue. Cette capitulation ayant été acceptée, l'attaque fut suspendue, mais elle fut reprise peu après, et le château tomba au pouvoir de du Perrier, qui en donna le commandement à Henri du Juch , chambellan du duc, et à Jean le Barbu. Sur les entrefaites, on fit un traité en vertu duquel Coatmen devait rentrer en possession de sa terre ; mais, malgré cette réconciliation apparente, les hostilités continuèrent. Coatmen reprit les armes, et le duc, craignant que le château de Tonquédec ne servit de refuge à ses ennemis, le fit raser en 1395, et, par lettres patentes données à Nantes, le 8 juin de la même année, déchargea Henri du Juch du serment qu'il avait prêté, de garder fidèlement cette place et de ne la rendre qu'à lui. Enfin, cette même année, le 19 octobre, on conclut, à Aucfer près de Redon, un traité de paix, dont l'un des articles portait que « le comte de Penthièvre obéirait au duc, nonobstant la démolition et abattue du château de Tonquédec, dont il ne demanderait jamais le rétablissement au duc ni à aucun autre à cause de lui » ; ce qui fait voir l'importance que le duc attachait à cette place. Cependant, la clause du traité concernant la défense de rétablir le château ne fut pas mise à exécution, car, après la mort de Jean IV, il fut rebâti par Rolland de Coatmen, vers 1447. Ainsi les ruines actuelles sont celles du château reconstruit à cette époque, moins l'entrée ou avant-cour, qui fut ajoutée dans le XVIème siècle. A l'époque de la Ligue, Tonquédec tenait pour le roi ; il appartenait alors à Charles de Gouyon, baron de la Moussaye. — Vers 1589 ou 1590, le fameux Fontenelle étant sorti de Morlaix avec cinq cuirasses et sept arquebusiers seulement, fut pris devant le château de Guerrand et mené prisonnier à Tonquédec, d'où il fut délivré, ayant, pour sa rançon, rendu le château de Coatfrec et touché deux mille écus pour ses fortifications. — Le 19 février 1590, les habitants de Morlaix envoyèrent cent arquebusiers commandés par Kergaradec pour secourir les ligueurs qui assiégeaient Tonquédec. Cette même année, la garnison du château ayant appris que l'arrière-ban de Cornouailles, commandé par du Breignou, cadet de la maison de Ploeuc, était arrivé à Plestin dans l'intention de rejoindre le duc de Mercœur à Saint-Brieuc, envoya deux cents hommes qui s'emparèrent du bourg, tombèrent sur l'arrière-ban, tuèrent beaucoup de monde et firent quelques prisonniers, au nombre desquels était du Breignou, qui fut conduit à Tonquédec et y mourut de ses blessures. — En 1592, Tonquédec était considéré comme une des plus fortes positions de la Bretagne, et les Etats y entretenaient garnison pour le roi. — Sous Louis XIII, quand Richelieu voulut porter le dernier coup au protestantisme et à la féodalité encore trop puissante pour son génie ombrageux, il fit démolir toutes les forteresses particulières. C'est par ses ordres que le château de Tonquédec fut démantelé. La famille de Coatmen, qui porte de gueules à neuf annelets d'argent, et dont la devise était : Item, item ; de même, toujours de même, posséda le château de Tonquédec jusqu'en 1487. En cette année, Gillette de Coatmen, fille de Jean II, porta les terres de Coatmen et de Tonquédec dans la famille d'Acigné, par son mariage avec Jean VI d'Acigné. Jean VII d'Acigné, leur fils, lieutenant-général pour le roi en Bretagne, mourut en 1539, laissant deux enfants : un fils, Jean VIII, dont le fille Judith, épouse Charles de Cossé-Brissac et lui porte la terre de Coatmen ; une fille, Claude d'Acigné, qui épouse Claude du Chastel en 1525, et lui porte Tonquédec. La branche aînée de Coatmen s'était éteinte en la personne de Louis, vicomte de Tonquédec et de Coatmen, fils de Jean II, époux de Françoise Péan de la Roche-Jagu, mort sans enfants. La branche cadette ne s'éteignit qu'en 1750, dans la personne d'Alexis-René, marquis de Coatmen, gouverneur de Tréguier, maréchal de camp, commandant de Brest et de la Basse-Bretagne. Claude du Chastel, fille de Claude du Chastel, dont nous avons parlé plus haut, et de Claude d'Acigné, épouse, en 1570, Charles de Gouyon, baron de la Moussaye. Amaury III de Gouyon, leur petit-fils, marquis de la Moussaye, vicomte de Tonquédec, vend, par acte du 16 décembre 1636, la vicomté de Tonquédec à René Ier de Quengo, comte du Rocher, dont la famille fournit plusieurs officiers aux ducs et, après la réunion, servit la France comme elle avait servi la Bretagne. Outre un grand nombre d'officiers tombés sur les champs de bataille, elle a produit deux lieutenants-généraux : Anne-Louis de Quengo, marquis de Crenolle , en 1779, grand'croix de Saint-Louis, en 1814, et son fils Guy-Auguste, chevalier de Saint-Louis, lieutenant-général en 1824, mort en 1829. Cette famille porte pour armes : d'or au lion de sable armé, lampassé et couronné de gueules, et pour devise : Cominùs et eminùs ; de loin comme de près.
Nota 4 : En présence de ces ruines qui ont résisté au temps et à la main encore plus destructive des hommes, l'imagination se laisse bercer par une romantique rêverie. L'ombre de la chevalerie lui apparaît avec ses paladins, ses fêtes et ses tournois ; elle entend le son du cor annonçant l'arrivée d'un chevalier et le pont-levis criant sur ses gonds pour lui donner passage. Elle voit flotter sur les remparts la bannière des Coatmen annonçant un brillant tournois. Ici on faisait la veille des armes ; là était la chapelle dont les voûtes retentirent si souvent des paroles sacramentelles : . « De par Dieu, Notre-Dame et saint Michel, je te fais chevalier ». D'un côté, la salle des ancêtres, où les images enfumées des aieux semblaient dire à leurs descendants : « Souviens-toi de qui tu es fils et ne forligne pas » ; de l'autre, la salle d'honneur, où plus d'un troubadour célébra par ses chants la beauté des dames, les brillants coups de lance et les exploits des chevaliers, où les preux parlèrent si souvent de faits d'armes, de joutes ou de tournois. Là, sans doute, le sire de Tonquédec entretint ses amis de son voyage d'outre-mer, et, quand il voulut partir et se mettre à la voie, comme le sire de Joinville, il envoya quérir quelque ministre du Seigneur pour se réconcilier avec Dieu et recevoir de ses mains le bourdon et l'écharpe ; car, dans ces temps, la foi régnait encore dans le coeur de ces chevaliers, dont la devise était : E peb hend lealdet ; en tout chemin loyauté. Et, lorsqu'il s'empartit : peut-être aussi, comme le sénéchal de Champagne, n'osa-t-il tourner la face vers Tonquédec, « de peur d'avoir trop grand regret et que le coeur ne lui attendrit de ce qu'il laissait son bel chastel qu'il avait sans doute fort à cœur ». Pour moi, en quittant ces ruines, je me sentis saisi d'une vive émotion, et si je tournai la tête, ce fut pour les saluer par ces paroles d'un poète moderne : 0 murs! ô créneaux! ô tourelles ! Remparts ! fossés aux ponts mouvants ! Lourds faisceaux de colonnes frêles ! Fiers châteaux, modestes couvents ! Cloîtres poudreux, salles antiques, Où gémissaient les saints cantiques, Où riaient les banquets joyeux ! Lieux où le coeur met ses chimères ! Eglises où priaient nos mères, Tours où combattaient nos aïeux !... Comme tous les vieux châteaux, celui de Tonquédec a aussi ses chroniques merveilleuses : on raconte qu'un lièvre, d'une grandeur énorme, un lièvre, tel qu'on n'en vit jamais, se promène souvent au milieu des ruines ; les chiens s'arrêtent à sa vue, le plomb meurtrier ne saurait l'atteindre, et, si on le poursuit, il ne s'enfuit pas, mais se retire lentement et disparaît tout d'un coup, sans qu'on sache comment. On le voit surtout dans ces belles soirées où la lune vient, de sa lumière argentée, blanchir le sommet des tours et répandre sur ce romantique paysage un jour mystérieux. Des kornandons ou nains, génies capricieux, habitent le château. Quelquefois aussi une dame blanche se promène sur la plus haute tour. Comme la Dame blanche d'Avenel, avait-elle la mission de veiller sur le manoir ? Fée bienheureuse, venait-elle combler de ses faveurs le berceau de l'enfant nouveau-né, ou bien, sinistre messagère, à la veille d'un jour de deuil, voilait-elle la bannière des Tonquédec ? Elle n'entend plus les joyeux carillons ni les sons funèbres des trompettes. Ses nuits s'écoulent tristes et sombres, au milieu de ses remparts qu'elle n'a pu préserver de la ruine, et si parfois elle fait entendre un cri plaintif, l'écho seul lui répond. Puisse-t-elle, du moins, arrêter les ravages du temps et conserver les restes actuels, pour rappeler aux générations à venir et les combats dont ces murs furent les témoins, et la vaillance de ces vieux chevaliers sans peur et sans reproche (Gaultier de Kermoal).
le château de Troguindy, restauré au XVIIIème siècle ;
le manoir de Rubudas (XVème siècle), édifié par les seigneurs de Coëtmen. Sous l'Ancien Régime et jusqu'en 1739, la juridiction de la seigneurie de Tonquédec, avec droit de basse, moyenne et haute justice, s'y exerce. Ce manoir est converti en ferme durant la Révolution ;
les fontaines de Rubudas (vers 1713), de Stang-ar-Chlan (1736), de Saint-Gildas (XVIème siècle, reconstruite en 1990), de Saint-Rivoal (près des rives du Léguer), de Kerjean, Kerfeunteun, de Sterven ;
l'ancien presbytère (XVIIIème siècle) ;
les croix de de Kerbrunec (XVIIème siècle), de Poul-ar-Feunteun (1700), du Minihy (XVIème siècle), de Rubudas (1734), du Loch (1767), de Kerandriot ou du Rest (XVIIIème siècle), de Stang-ar-C'hlan (XVIIIème siècle), de Saint-Gildas (XVIIème siècle et porte les armes de la seigneurie de Coëtmen), de Feunteun-Wern (XVIIIème siècle), de lenclos paroissial (1742), de Kerivoalan (XVIIème siècle). A signaler également deux autres croix du XVIIIème siècle situées près du Loch sur la route de Buhulien ;
les manoirs de Kerhuon, de Runeber, de la Vieille-Motte ou Coz-Vouden (1628, avec colombier et étang), de Runecuz (1784) ;
les vieilles fermes de Kerdouca (1703), de Lestang (1644, agrandi en 1740), de Kerjean (1786), de Kervranton (1686) et Poulanfeunteun (1627) ;
les maisons anciennes de Kersaliou (1786), de Minihy (1785), de Coëtdavid (1775), de Mouster (1712-1721 et 1775), Kernevez (XVIIIème siècle) ;
l'école privée catholique (1739) ;
l'ancien presbytère (XVIIIème siècle) ;
5 moulins ont été recensés dont les moulins à eau de rivière tels que : Kerallé, Kergrist, Tremorvan ou Tromorvan ou Traou-Morvan (1756-1759), du château (papeterie) ;
A signaler aussi :
le puits de Cossic (1785) au convenant Le Roux ;
Voir " Informations diverses sur la ville de Tonquédec ".
ANCIENNE NOBLESSE de TONQUEDEC
La seigneurie de Tonquédec appartenait à une branche cadette des comtes de Bretagne et prend ainsi le rang de vicomté. Les terres de la vicomté de Tonquédec s'étendaient, outre sur la paroisse, sur Ploubezre, Rospez, Louargat, Belle-Isle-en-Terre et Trégrom. C'est au village de "Crec'h Cludic" que se dressaient les fourches patibulaires de la seigneurie de Tonquédec. La justice était rendue à l'auditoire de Rubudas, au nom du seigneur qui possédait un droit de haute, moyenne et basse justice. La vicomté d'ancienneté semble avoir donné naissance par son démembrement aux vicomtés de Tonquédec et de Plestin et à la seigneurie de Runefau. Prigent, vicomte de Tonquédec, seigneur de Coëtmen en Tréméven à la fin du XIIème siècle, maria sa fille aînée à Geslin de Penthièvre, fils cadet d'Henri d'Avaugour, comte de Penthièvre, et lui donna en dot le comté de Tonquédec et de Plestin. Il maria sa seconde fille à Georges III de Dinan Montafilant et lui laissa la seigneurie de Runefau. Du début du XIIIème siècle à 1520, cette vicomté appartient à la famille des Coëtmen (ou Coatmen ou Coitmen). La vicomté passe ensuite aux Gouyon de La Moussaye (au début du XVIIème siècle), puis à la famille Quengo de Tonquédec (en 1636). Cette seigneurie, qui était encore aux mains de René du Quengo en 1785, possédait jadis un droit de haute justice avec patibulaire à quatre pots qui s'exerçait au lieu-dit "Rububoas" (ou Rubudas). En 1268, le vicomte de Coëtmen et de Tonquédec accompagne Jean Ier aux croisades. En 1282, le vicomte de Tonquédec figure dans un traité conclu entre Jean Ier et Henri d'Avaugour. Au cours de la guerre de succession de Bretagne, les Coëtmen, vicomtes de Tonquédec, s'engagent aux côtés de Charles de Blois. Après la bataille d'Auray en 1364, Jean 1er de Coëtmen, vaincu, se rallie au nouveau duc Jean IV de Montfort. En 1378, le sire de Coëtmen fidèle au duc Jean IV, se ligue pour empêcher la réunion de la Bretagne à la couronne de France. En 1379, Rolland de Coëtmen et Geoffroy de Kerimel contribuent au retour du duc réfugié près du roi d'Angleterre. Rolland III se rebelle contre le jeune duc. En représailles, sa forteresse de Tonquédec est détruite en 1394-1395 par le duc Jean IV dans sa campagne contre Olivier de Clisson duquel Rolland III de Coëtmen, vicomte de Tonquédec était l'allié. En 1402, le vicomte de Coëtmen proteste contre la nomination du duc de Bourgogne comme régent et gouverneur du duc Jean V. En 1406, pour faire face à la menace anglaise, le château est reconstruit par Rolland IV de Coëtmen (ou Coatmen). Grâce au soutien financier du duc de Bourgogne, Roland IV de Coëtmen (ou Coatmen) entreprend sa reconstruction et son agrandissement, avec l'ajout d'un donjon. Jean II de Coëtmen adapte la forteresse à l'artillerie et aménage sur la façade ouest des appartements seigneuriaux. En 1590, le château de Tonquédec avait été relevé et occupé par les troupes du roi qui y restèrent pendant neuf ans. En 1451, Rolland de Coëtmen préside les états de Vannes. En 1487, le vicomte de Coëtmen est fait baron par le duc François II, en récompense de ses services dans les dernières guerres, notamment au siège de Nantes. Après les guerres de la Ligue, en 1626, le château est démantelé sur décision de Richelieu.
Nota 5 : Tonquédec était une ancienne vicomté et châtellenie avec haute, basse et moyenne justice, qui fournissait cinq chevaliers à l'armée du duc, autant que les barons de Vitré et de Fougères ; elle relevait prochainement du duc. Ses seigneurs, au premier rang de la noblesse de Bretagne, étaient les premiers menants (Menant, droit de menée. Droit qu'a un seigneur d'avoir un jour pour se délivrer aux plaids avec tous ses sujets) en la juridiction de Lannion, et devaient au roi, de chef rente, vingt-cinq sous monnaie, à chaque terme Saint-Michel, de moitié avec le seigneur du Runfeau (ou Runefeau). Ils avaient des cours dans six paroisses sur lesquelles s'étendaient les terres de la vicomté : Tonquédec, Ploubezre, Rospez, Louargat, Belle-Ile-en-Terre, Trégrom, et trois grandes barres ou juridictions principales : Coatmen, Tonquédec et la Roche-Derrien. Ils avaient, en outre, une sécherie de poisson en Pleumeur-Bodou et Trébeurden, du 1er mai au 14 septembre. Leurs vassaux devaient, dans cet intervalle, y apporter tous les congres et anguilles qu'ils péchaient, à peine de soixante sous et un denier d'amende par contravention. Le vicomte de Tonquédec avait le privilège de prendre le buffet dont s'était servi l'évêque de Tréguier, le jour de son entrée dans sa ville épiscopale ; il avait le droit d'apprécier en deniers les rentes de grains à lui dues, et de les évaluer douze deniers plus cher que le prix fixé par les trois marchés précédents de Lannion. Sa cour ou juridiction était tenue au lieu de Rubuzoas par le sénéchal et autres officiers, et ses plaids généraux quatre fois par an. Indépendamment de tous ces droits, le vicomte de Tonquédec avait un sergent général féodé (officiers chargés de mettre à exécution les sentences, arrêts et juments), lequel était franc et exempt de toute taille. [Le seigneur de Coatleven en Trégrom, prévôt (ses fonctions consistaient à poursuivre les malfaiteurs ; il faisait fonctions d'écuyer aux entrées solennelles) de Tonquédec, recevait des chefs rentes en vertu desquelles il devait à la seigneurie, à chaque époque de Saint-Michel, une paire d'éperons dorés estimée vingt-cinq sous, et une paire de gants estimés seize sous] : droit de greffe civil et criminel (droit sur les jugements et actes), droit de sceau (le sceau sert à sceller les ordonnances, lettres patentes, provisions de charges ou offices) et de tabellionage, droit de lods, rachats (droit qu'a le vendeur de reprendre la chose en remboursant le prix) et sous-rachats, droit de guet (droit que chaque habitant non noble ou ecclésiastique des châtellenies paie au seigneur châtelain, au lieu de la garde et du gué que celui-ci pouvait exiger qu'ils fissent dans son château) sur les hommes de la châtellenie de toute ancienneté, sauf le temps de guerre où, d'après un aveu de 1538, il ne pouvait l'exercer qu'avec la permission du roi. Il avait droit de marché le lundi et trois foires dans l'année, et, pour les hommes et sujets de la paroisse de Tonquédec, droit et privilège d'exemption de toutes les contributions qui se font pour la nourriture par étapes, garnisons et passage des gens de guerre par la ville de Lannion et autres villes ou lieux circonvoisins. La vicomté avait conservé l'ancienne coutume des Gaulois kimris, tirant son origine de la tribu ou clan kennedl. La kennedl s'associait pour la culture des terres comme pour le service des armes. Elle formait un petit état ayant pour chef un pen-kennedl ou capitaine. Chaque membre du clan se considérait comme l'homme ou le parent du Pen-Kennedl, qui devait accorder à tous une égale protection. Ceux qui construisaient des maisons au lieu de Rubuzoas, près du château, étaient exempts de toute taille et subside par privilège spécial (Gaultier de Kermoal).
Voir La seigneurie de Tonquédec ;
La seigneurie de Pont-Blanc appartient en 1629 à Benjamin du Liscoët (seigneur du Bois de La Roche à Coadout), époux d'Anne de Coatrieux. Cette seigneurie passe ensuite entre les mains des familles Coëtlogon (en 1682) et de Trogoff (en 1780).
Indépendamment de la vicomté de Tonquédec, Tonquédec avait pour maisons nobles : la Vieille-Motte, Kerhuon, Kerrel, Le Porzou et Troguindy. Sous l'Ancien Régime, le manoir de Rubudas abrite l'auditoire où s'exerce, jusqu'en 1739, la juridiction de la seigneurie de Tonquédec.
En 1710, dans un " Rolle de répartition de la somme de treize mil sept cent trente livres qui doit estre imposée sur touttes les seigneuries et fiefs ecclésiastique et laïques de l'évesché de Tréguier " (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, C 3479), on trouve mentionnée à " Tonquédec et Minihy " la seigneurie de Tonquédec à la dame de Tonquédec (120 livres), la seigneurie de Coatneven (10 livres), la seigneurie du Claziou (10 livres), la seigneurie de Pontblanc en Tonquédec (10 livres).
Lors de la réformation des fouages de 1426 sont mentionnés à Tonquédec les nobles qui suivent : le vicomte de Coetmen (Quoitmen) et de Tonquedec, Plaisou l'Outraige (Plezou Loutraige), veuve d'Olivier le Frotter. On mentionne aussi les manoirs suivants : Tnouguindy ou Tuonguindy (métayer Rolland Salaun) appartenant à Jehan Periou ; Kerherell ou Kerherel (métayer Guillaume le Dylavrec ou Delavrec) propriété de Plaisou l'Outraige (Plezou Loutraige). On y mentionne aussi plusieurs lieux-dits : Ker Meur, Ker Gall, Ker Goez, Ker Neguez, Ker Gruahan, Ker Gouriou, Ker Gopuranton, Ker Brimec, Ker Ylis, Ker an Draon, Ker Riguallen, Ker Castell, Ker Finit, Kernech Huguoarn, Run Briz Guas, Run en Barz, Ker Gouzoucha, Quoyt David, Loc Yvy, Tnou Guindi, Ster Men, Run Gourouhan.
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Tréguier de 1481, on comptabilise la présence de 6 nobles de Tonquédec (alors qu'en 1426, il y avait 2 nobles) :
Jehan de COETMEN de Coetmen (3000 livres de revenu) ;
Alain LESCORRE (10 livres de revenu) : porteur dune brigandine, comparaît en archer ;
Olivier LEZNEVEN (15 livres de revenu) : porteur dune brigandine, comparaît en archer ;
Alix PENNOU (60 livres de revenu) : défaillant ;
Jehan QUEMENER (a tout vendu) ;
Raoul SEFFEZAN (5 livres de revenu) : défaillant.
Dans une "Montre" de Tréguier en 1503 (Archives Départementales des Côtes d’Armor, 1 C 184 et 74 J 49), plusieurs nobles de Tonquédec sont mentionnés :
- François de la Haye sieur de Troguindy comparu à cheval en brigandines salade et javeline "et luy est enioint avoir arc et trousse au prochain et premier mandement".
- Prigent Lescorre comparu à cheval à brigandines salade et espée "et luy est enioint avoir arc et trousse au premier mandement".
- Jean Lesmuen comparu à pied "et luy est enioint fournir en estat d’archer en brigandines salade espée arc et trousse au premier mandement".
- Arnoul de la Piege a defailly.
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