Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

Vitraux ou verrières de l'église de Tonquédec.

  Retour page d'accueil       Retour Page "Ville de Tonquédec"   

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

L'église de Tonquédec est moderne 1835, à l'exception du chevet qui date du milieu du XVème siècle.

Ville de Tonquédec (Bretagne)

Sa maîtresse-vitre comprenait six lancettes de cinq panneaux chacun, dont un d'architecture. Il ne subsiste plus aujourd'hui que seize des vingt quatre panneaux historiés, les huit autres ayant été détruits par la foudre en 1847. A. de Barthélemy, qui avait étudié cette verrière avant qu'elle n'ait été ainsi très endommagée, en a donné une bonne description (Bulletin Monumental, 1849) ; et nous mêmes, en même temps qu'une description sommaire, avons publié les photographies de dix des panneaux subsistants, prises par MM. Tournel lors d'une récente remise en plomb. Néanmoins, nous en donnons aujourd'hui une description plus complète en suivant l'ordre qu'avaient autrefois les panneaux dans la verrière.

Eglise Saint-Pierre de Tonquédec (Bretagne): verrière.

 

Eglise Saint-Pierre de Tonquédec (Bretagne): verrière.

 

Eglise Saint-Pierre de Tonquédec (Bretagne): verrière.

Verrière de Tonquédec en 2015

(Note : Cette verrière de 2015 ne correspond plus à la description qui suit et qui date de 1935)

De bas en haut, et de gauche à droite  (description datant de 1935) :

1°- Sur un fond vert, saint Pierre est assis sur un trône d'or. Il porte en tête la tiare d'or, est vêtu d'une aube blanche, d'une dalmatique rouge et d'une chape bleue doublée de blanc. Dans la main droite, il tient une énorme clef et dans la main gauche un livre. Le livre, le bas de l'aube, et le dallage ont été refaits.

2°- La Vierge, nimbée de vert, en robe rouge et manteau bleu, tient son fils dans ses bras (panneau détruit).

3°- Rolland de Coetmen, revêtu d'une casaque à ses armes, est à genoux devant un prie Dieu sur lequel est ouvert un livre. Derrière lui, saint Yves vêtu de blanc avec un camail d'hermines panneau détruit.

4°- Jeanne Anger, agenouillée devant un prie Dieu vert, se détache sur un fond rouge violacé. Elle est coiffée d'une coiffe à bourrelets garnie de perles, porte une robe mi- parti aux armes de Coetmen et d'Anger et un surcot garni de fourrure. De sa bouche sort un phylactère portant l'inscription : « S. Margarita, ora deo pro me ». Derrière elle, sainte Marguerite, en robe rouge et manteau bleu, tient une croix et sort d'un dragon. La jupe de Jeanne Anger a été refaite.

5°- Jean de Coetmen, représenté, comme son père, à genoux sur un prie Dieu vert, se détache sur un fond vert. Derrière lui, saint Jean l'évangéliste, nimbé d'or, en robe bleue et manteau rouge, tient le calice empoisonné. Un phylactère porte : « Mater Dei memente mei ad resurrectionem ». Dans ce panneau, seuls les annelets dit blason ont été refaits.

6°- Sur un fond bleu, Jeanne du Pont. A genoux devant un prie-Dieu bleu, la donatrice porte en tête un chapel et est vêtue d'un surcot violet garni d'hermines et d'une jupe armoriée mi parti au I de Coetmen, au II coupé du Pont et de Rostrenen. Derrière elle, saint Christophe, en tunique violette et manteau vert, porte sur ses épaules l'Enfant Jésus nimbé, en robe violette, et tenant le globe du monde. Sur un phylactère : S. XPRIS TOFORE ORA DEO PRO ME.

7°- Résurrection de Lazare. Le Christ, nimbé d'or avec croix rouge, et vêtu d'une robe violette, bénit Lazare couché au premier plan dans un linceul que découd un personnage. Celui-ci porte une tunique verte à manches rouges et des chausses bleues. A gauche, derrière Lazare, un personnage, en violet, et une femme, en robe rouge et manteau bleu. La figure de Lazare a été refaite ainsi que celle du personnage qui découd le suaire.

8°- Entrée à Jérusalem (1er panneau). Le Christ, nimbé et vêtu d'une robe violette comme précédemment, est monté sur une ânesse. Derrière lui, trois apôtres, dont celui du premier plan en robe rouge et manteau bleu. Zachée, monté dans un arbre vert, est en veste rouge et chausses bleues. La scène se détache sur fond rouge. Une partie du coin inférieur droit a été refaite.

9°- Entrée à Jérusalem (2ème panneau). Des personnages venus au-devant du Christ, étendent des vêtements à terre. Celui de gauche porte un justaucorps vert à manches rouges et des chausses bleues ; celui de droite des chausses jaunes et une veste rouge à collet bleu. Il déplie un drap rouge. Dans le fond, en jaune, la ville de Jérusalem dont on aperçoit des habitants sur les murs ; personnage de gauche en bleu, celui de droite en rouge.

10°- La Cène. On voit le Christ au milieu des apôtres ; son disciple bien-aimé a la tête sur son sein, et Judas, sans nimbe, tend la main vers lui (panneau détruit).

11°- Le Lavement des pieds (panneau détruit).

12°- Le Jardin des Oliviers. Le Christ, vêtu comme précédemment, prie à genoux. Devant lui, un ange blanc et or tient un calice surmonté d'une hostie. Les trois apôtres dorment ; saint Pierre, nimbé de vert, en robe rouge et manteau bleu, a la main sur la garde de son épée ; saint Jean, nimbé de rouge, en robe verte et manteau rouge ; saint Jacques, nimbé d'or, en robe bleue. Au fond, des soldats s'approchent avec précaution.

13°- Le baiser de Judas. Les soldats juifs s'emparent de Notre-Seigneur (panneau détruit).

14°- Jésus est souffleté.

Eglise Saint-Pierre de Tonquédec (Bretagne): verrière.

Le Christ, vêtu comme précédemment, a la tête complètement enveloppée dans un linge dont deux bourreaux serrent les extrémités. Celui de gauche est coiffé d'un turban blanc à fond rouge, vêtu d'une veste bleue et de chausses l'une rouge l'autre verte, et chaussé de souliers, l'un sert, l'autre rouge. Le bourreau de droite porte une robe rouge à collet bleu, des chausses bleues et des bottes jaunes. A l'arrière-plan, deux autres personnages : l'un à gauche, casqué, a une casaque violette ; l'autre, à droite, porte un bonnet vert et une robe bleue à manches rouges. La scène se détache sur un fond rouge.

Ce tableau est à remarquer. Parmi les très nombreuses verrières de la Passion qui subsistent en Bretagne, c'est la seule avec celle de Saint Nicolas-du-Pélem, faite d'ailleurs d'après le même carton, où le Christ ait la tête complètement enveloppée. Rappelons que l'on trouve semblable représentation sur les ivoires du XIIIème siècle (R. Koechlin : Les ivoires gothiques français) et également sur des broderies, telles que la chape de Saint Louis, évêque de Toulouse, à Saint-Maximin.

15°- Notre-Seigneur devant Pilate. Le Christ, vêtu comme précédemment, comparait devant Pilate. Celui-ci, en robe rouge à perlages avec manches violettes, col d'hermine et souliers bleus, est assis. Devant lui, au premier plan, un garde, dont la figure est rouge, porte un bonnet or, une veste verte à galons d'or et des chausses rouges. Derrière le Christ, un personnage en veste bleue présente un plateau avec aiguière d'or. Les architectures sont jaunes.

16°- La Flagellation. Notre-Seigneur, attaché à une colonne, est frappé de verges panneau (détruit).

17°- Le Couronnement d'épines. La scène se détache sur un fond rouge. Le Christ, sans nimbe et vêtu d'une robe violette, est assis, les mains liées. A gauche, un bourreau barbu, en bonnet rouge, veste verte et chausses rouges, semble présider l'exécution. A droite, un autre bourreau, en veste bleue et chausses rouges, injurie Notre Seigneur. Au second plan, trois bourreaux enfoncent à force sur la tête du Christ la couronne d'épines. Celui de gauche porte une casaque bleue et rouge à manches rouges ; celui du centre, à tête grimaçante, est en manches de chemise et justaucorps vert et bleu ; enfin, celui de droite est en veste à manches rayées.

18°- Le Portement de Croix. Jésus plie sous le poids de Croix ; un soldat le frappe, un autre porte les clous panneau détruit.

19°- Le Christ est attaché à la Croix. Scène sur fond vert avec arbres bleus. Le bourreau, au premier plan, porte une veste bleue à manches rouges et des chausses rouges ; un autre, à gauche, est en robe violette ; un autre, à droite, en veste bleue à broderies d'or et en chausses rouges. Au second plan, la Vierge, en robe rouge et manteau bleu garni d'hermines. Dans le fond, personnage en armure et casaque violette.

20°- Mort du Christ (panneau détruit).

21°- Descente de Croix. La vierge, en robe rouge et manteau bleu, soutient le corps de son fils, fond jaune.

22°- Ensevelissement du Christ. Au fond du panneau, la Vierge, nimbée d'or et portant un manteau bleu, se penche vers le Christ, dont elle soutient de ses mains le bras gauche. Saint Jean, auprès d'elle, est en violet. En tête du linceul, Joseph d'Arimathie, rasé, porte un turban jaune et une robe verte ; Nicodème, barbu, est en robe rouge. Au premier plan, la Madeleine, en robe rouge et manteau bleu, tient sa boîte à parfum d'or et oint le bras droit du Christ. Le fond de cette scène est vert.

23°- La Résurrection. Le Christ, en manteau rouge et tenant une bannière or et blanche, sort du tombeau dans une gloire. A gauche, un soldat, en armure argent et or et chaussures rouges, tient un bouclier gris bleu. A droite, un autre soldat, en armure argent et or, porte un pourpoint bleu à manches rouges. La scène se détache sur fond bleu.

24°- Le Christ aux Limbes. La porte de l'enfer est figurée par la gueule de Léviathan en gris bleu avec oeil jaune. Le Christ porte un manteau rouge et tient à la main gauche une croix d'or. De la main droite il saisit Adam, derrière lequel on aperçoit Eve. Le fond de la scène est rouge.

Dans le tympan, des anges tiennent les instruments de la Passion. Autrefois, suivant une enquête de 1486, l'on y voyait en supériorité les armes écartelées d'Avaugour et de Tonquédec, et, au-dessous, quatre écussons de Coetmen (Tonquédec) mi-parti avec Léon, Craon, Laval et Dinan Montafilant, alliances les plus honrables de la maison de Coetmen.

Ainsi que nous l'avons indiqué ailleurs, cette verrière, due à la générosité de Jean de Coetmen et de Jeanne du Pont, est postérieure à la mort d'Olivier de Coetmen, frère aîné de Jean et décédé en 1467, et antérieure à l'annonce officielle du décès de leur père, connu seulement le 3 février 1470. C'est donc entre ces deux dates qu'il convient d'en situer la commande.

Les plaies du Christ, les têtes carrées, les expressions grimaçantes et même bestiales de certains personnages, le lourd trône de Pilate, indiquent un carton allemand. On pense à l'école de Westphalie et surtout au maître de Schoppingen en considérant la coiffure caractéristique de saint Pierre, la garde de l'épée du centurion et l'aigle à deux têtes du vitrail de Saint Nicolas du Pélem [Note : En particulier sur le panneau interne du volet droit du célébre retable de Schoppingen, l’un des personnages est tout semblable à l’un de ceux assistant à la résurrection de Lazare].

Au point de vue facture, la verrière de Tonquédec présente de grandes analogies avec la verrière de Notre-Dame de la Cour, bien qu'un peu plus colorée, et nous avions cru précédemment pouvoir l'attribuer avec certitude à l'atelier d'Olivier Le Coq et de Jehan Le Lavenant. Cependant, une étude plus approfondie de la verrière de Saint Nicolas du-Pélem, dûe inconstestablement au même atelier, nous a montré qu'il n'en était probablement rien. (Contribution à l'étude des anciennes verrières - Société d'Emulation des Côtes-d'Armor, 1935).

 © Copyright - Tous droits réservés.