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LE DOYENNÉ DE PLOUARET

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PLOUARET.

Les documents donnent comme curé ou recteur de Plouaret jusqu'au trimestre d'avril 1791, M. Y.-M. Fercoq. Le 24 juillet suivant, on le trouve retiré à Pont-Melvez, ayant refusé le serment constitutionnel ; mais il a touché une allocation ou traitement jusqu'au 16 juillet.

Vient après lui, M. Tassel, curé élu et constitutionnel, lequel touche traitement dès le 14 juin 1791.

 

PLOUNÉVEZ-MOEDEC.

M. Le Bihan en est le curé recteur jusqu'à la fin du second trimestre 1791. Il est remplacé, le 26 juin, par M. Le Douarin, curé élu, lequel signe curé constitutionnel de Plounévez-Moëdec, le 21 juillet 1791.

 

PLOUGRAS.

Les lois imposant le serment constitutionnel trouvent M. Ellès curé recteur de Plougras. Il y est remplacé par un sieur Piriou, curé élu et constitutionnel, lequel est installé le 26 juin 1791.

 

LOGUIVY-PLOUGRAS.

Cette paroisse n'était alors qu'une trève de Plougras. Mais, à cause de l'importance de la localité, le recteur de Plougras y faisait sa résidence habituelle au château de l'Isdu, avec deux vicaires au bourg de Loguivy-Plougras, et un troisième prêtre à Plougras.

Cette paroisse se trouve donc administrée, à l'époque susdite, par M. Ellès, recteur titulaire de Plougras, mais résidant à Loguivy-Plougras, lequel est remplacé par l'intrus Piriou, à dater du 26 juin 1791.

 

PLOUNÉRIN.

M. Pierre L. Pastol y arrive en 1773, administre cette paroisse comme curé recteur jusqu'au 3ème trimestre inclusivement de 1791, pour lequel trimestre il reçoit le traitement dès lors alloué. Il est remplacé par le sieur Le Jeune, curé élu et constitutionnel, dont l'installation eut lieu en cette qualité le 27 novembre 1791. Il venait de Plounévez-Moëdec, où il était déjà vicaire constitutionnel titulaire.

 

TRÉGROM.

M. Roger, arrivé à Trégrom comme curé d'office, le 1er mars 1770, s'y trouve encore, signant recteur jusqu'au mois d'août 1791. Il paraît avoir dû quitter pour le mois de septembre suivant, et il n'aurait pas été remplacé du moins comme recteur. — Trégrom devait donc être sans prêtres titulaires. — On voit en effet des relations de fonctions pastorales, signées en octobre 1792 d'un sieur Joseph Trédern, qui se dit commis par le sieur évêque des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), et en novembre de la même année, par M. Tassel, curé constitutionnel de Plouaret.

 

TONQUÉDEC.

M. Rével, curé recteur de cette paroisse à l'époque dite, s'y trouve encore en avril 1791, et même recevant traitement pour les dix-huit premiers jours du second trimestre. La persécution l'en chasse pour le remplacer par le sieur Bac'hic, de la collégiale, qui y est installé comme curé constitutionnel le 19 juin 1791.

 

PLUZUNET.

Le curé recteur s'en trouve être M. Godest, lequel touche l'indemnité jusqu'au 14 avril 1791. Vient ensuite un sieur Loyer, curé élu et constitutionnel, lequel reçoit un premier traitement le 22 juin 1791.

La liste nominative du clergé constitutionnel des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), liste dressée sur le vu du registre tenu par M. Jacob, et comprenant 175 noms (encore y est-il fait quelques doubles emplois, certains curés ayant passé d'une cure dans l'autre) ; — cette liste, dis-je, ne donne que six noms pour le canton de Plouaret. Ce sont les sieurs Tassel à Plouaret, Loyer et Hamon, successivement à Pluzunet, Bac'hic à Tonquédec, Piriou à Plougras et Loguivy-Plougras, Le Douarin à Plounévez-Moëdec.

Il faut croire que cette liste, pourtant censée officielle, n'est cependant pas complète. En effet, le registre cité plus haut des traitements soldés aux prêtres du district de Lannion, en 1790-1791-1792, porte :

1° Un sieur Le Cam, y désigné comme vicaire constitutionnel de Plougras et Loguivy-Plougras, ayant reçu traitement, en juillet 1791.

2° Un sieur Le Jeune, vicaire constitutionnel à Plounévez-Moëdec, ayant également reçu traitement pour octobre 1791.

De plus, d'après des registres de délibérations et autre papiers documentaires les sieurs Pierre Le Vender, ou plutôt Le Neuder, prêtre-curé (40 ans), Yves Mallédant, prêtre-chapelain (36 ans), Pierre Briand, également prêtre-chapelain (36 ans), se sont présentés devant le conseil général de Plounévez-Moëdec, le 16 février 1791, pour prêter le serment exigé par la loi.

On y voit aussi, le 30 pluviôse an III, un sieur Jean-Baptiste Landouar qui a prêté le serment constitutionnel, autorisé à exercer le culte catholique dans la paroisse de Plounévez-Moëdec, de l'assentiment de toute la commune.

On constate encore des mêmes documents qu'un sieur Le Téchier ou Le Texier, autorisé par le conseil général de Plounévez-Moëdec, le 10 messidor an III, à exercer le culte catholique dans la commune, a prêté le serment de soumission à la loi en même temps que le susdit Jean-Baptiste Landouar.

Sur le registre de comptes que j'ai vu aux archives, il est fait mention d'un sieur Pichouron, ex-récollet ou récollet sécularisé de Saint-Servan, retiré en la paroisse de Plouaret, lequel reçoit traitement du conseil du district de Lannion, même après le 3ème quartier de 1791. Les registres de Plouaret contiennent les pièces de son mariage, après dispenses voulues, le 26 septembre 1803... Pourrait-on conclure que ce sieur Pichouron a prêté le serment ?... Je n'en ai pas trouvé la preuve positive.

Cela posé, il appert, touchant l'attitude des recteurs et vicaires alors titulaires, en présence des dites lois de décembre 1790 et avril 1791, imposant aux prêtres le serment constitutionnel, il appert, dis-je, que :

a) MM. Fercoq, recteur de Plouaret, Robin 1er vicaire, Querrec 2ème vicaire, Le Jan 3ème vicaire, ne prêtèrent pas le serment exigé. — MM. Fercoq, Querrec et Le Jan, signent non assermentés aux notes ecclésiastiques de 1801.

Par contre, notons-le pour mémoire, le sieur Jean-Baptiste Landouar, signant comme vicaire de Plouaret, sur les registres de 1793 et années suivantes, a prêté le dit serment. — Les documents de Plounévez-Moëdec en font foi.

Un sieur Le Féger, de Lanvellec probablement, et dont la signature se trouve sur des registres de Plouaret, a prêté le serment. La liste officielle de l'évêque Jacob porte son nom.

De plus, il y a eu un sieur Leucot, signant en 1793, comme vicaire de Plouaret, certaines fonctions pastorales, et un sieur Lavalot, exerçant ces mêmes fonctions pastorales, en août et mois suivant de 1791, tous les deux en même temps que Tassel, curé constitutionnel de Plouaret et autres assermentés ; on pourrait peut-être en conclure qu'ils ont l'un et l'autre prêté le dit serment. Pourtant je n'en ai pas trouvé la preuve positive.

b) A Plounévez-Moëdec, M. Le Bihan, dit de Goariva, prêtre recteur de cette paroisse, et un M. Jean Jégou, prêtre originaire de Plounévez-Moëdec, qui s'y était retiré depuis le 2 décembre 1792, refusèrent le serment exigé.

D'autre part, prêtèrent ce serment, les sieurs Le Hunder (ou plutôt Le Neuder) prêtre chapelain, P. Briand et Y. Malédant, également prêtre chapelain, Le Téchier ou le Texier.

Il faut ajouter que la persécution installa le sieur Le Douarin, recteur curé de Plounévez-Moëdec, le 21 juillet 1791, et le sieur Le Jeune, désigné comme vicaire constitutionnel de cette même paroisse, le 24 avril 1791, tous les deux ayant prêté le serment.

Le sieur Le Jeune reçoit traitement, en octobre 1791, puis il est transféré comme curé élu, à Plounérin, en novembre 1791.

c) A Plougras et Loguivy-Plougras qu'il faut réunir, puisque Loguivy n'était qu'une trêve de Plougras, MM. Ellès, curé recteur de Plougras, Le Quelennec, vicaire infirme résidant à Plougras, Le Quellec, vicaire résidant à Loguivy, Vincent, vicaire résidant à Loguivy, refusèrent le serment.

Le sieur Piriou, élu recteur curé de Plougras, se soumet à la loi et prête le serment, ainsi qu'un sieur Le Cam, qui reçoit traitement, en juillet 1791, comme vicaire constitutionnel.

Quant au sieur Laudren, vicaire de Plougras à cette époque, je n'ai trouvé comme document à son sujet que l'attestation d'un traitement perçu pour le premier trimestre 1792.

On trouve encore, dans les registres de 1792, le nom d'un sieur Buhot, qui signe comme vicaire de Plougras. Il n'a pas prêté le serment constitutionnel, puisqu'il a été déporté à Ré en 1798.

d) A Plounérin, MM. Pistol, curé recteur, et J.-B. Le Cam, vicaire, n'ont pas prêté le serment constitutionnel.

Nous avons vu que la persécution les remplaça par le sieur Le Jeune, curé élu, transféré de Plounévez-Moëdec, où il était vicaire constitutionnel, et installé à Plounérin, le 27 novembre 1791.

e) A Trégrom, MM. Roger, recteur, et Le Corre, prêtre vicaire, à l'époque des lois en question, n'ont pas dû prêter le dit serment.

Quant au sieur Joseph Trédern, que l'on trouve remplissant certaines fonctions pastorales à Trégrom dans le cours des années 1792 et 1793, se disant commis par le sieur Evêque des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), on peut penser qu'il était prêtre assermenté, mais je n'en ai pas trouvé la preuve positive.

f) A Pluzunet, M. Godest, qui en était alors recteur, et Le Roux, vicaire titulaire, ne prêtèrent pas le serment.

Les sieurs Loyer et Hamon, qui leur succèdent l'un après l'autre dans cette paroisse, se soumirent à l'exigence de la loi constitutionnelle. De même, un sieur Thomas, qui signe à partir de mars 1792 comme vicaire constitutionnel.

g) M. Revel, recteur de Tonquédec, refuse le serment.

Le sieur Bac'hic, de la collégiale, comme le susdit M. Rével, prête le serment et lui succède comme recteur de Tonquédec.

MM. Le Pennec, Riou et Le Bricquer, également prêtres de la collégiale, n'ont pas dû prêter le serment. — Pour M. Le Pennec, du moins, son incarcération à Lannion et à Saint-Brieuc en est la preuve. Je n'ai rien trouvé sur MM. Riou et Le Bricquer.

M. Fercoq, recteur de Plouaret, quitte la paroisse pour se retirer à Pont-Melvez, où il se trouve le 24 juillet 1791. Mais entre temps il a dû revenir et séjourner caché à Plouaret et dans les environs, où il est constant qu'il a baptisé en 1793-94-95-96-97-98-99-1800, d'après un registre relevé des baptêmes dont la déclaration a été recueillie par M. Prigent, curé de Plouaret, pour la période de 1790 à 1803.

M. Fercoq paraît avoir repris possession de son poste pour 1801. Il signe les registres ou notes ecclésiastiques de cette année : recteur non assermenté de Plouaret, en même temps que MM. Le Querrec et le Jan se retrouvent signant aux mêmes registres, comme prêtres non assermentés.

M. Le Jan, né à Plouaret, et vicaire de cette paroisse quand sévit la persécution, reste pendant quelque temps caché chez ses parents. Découvert, il s'enfuit à Morlaix, où il resta inconnu pendant 18 mois. Au bout de ce temps, il revient à Plouaret et y reste jusqu'à la paix. Il est nommé recteur de Penvénan en 1803 et il meurt en 1836.

M. Le Querrec a dû lui aussi rester caché à Plouaret et dans les environs, exerçant le ministère pastoral jusqu'en 1802. Le registre de M. Prigent en fait foi.

Quant à M. Robin, vicaire de Plouaret, on ne retrouve plus son nom aux registres après 1792.

Le registre de M. Prigent cite le nom de M. Fercoq, pour la dernière fois, le 26 juillet 1802. Dès lors, il n'est plus question non plus de M. Le Querrec.

A partir d'octobre 1802, les registres sont signés du nom d'un M. Nicolas, prêtre. Il signe vicaire de Plouaret pour la première fois le 30 mai 1803. M. Privent apparaît et signe comme curé de Plouaret, le 27 mai 1803. — Notons que ce M. Prigent avait déjà signé aux registres de Plouaret en février, mars et octobre 1796, en qualité de prêtre catholique, curé de Ploumilliau.

M. Fercoq avait dû se retirer vers fin 1800 dans sa famille à Pont-Melvez, où il est mort un peu délaissé et sans secours religieux, et cela par la faute de ses parents.

M. Le Bihan, dit de Goariva, recteur de Plounévez-Moëdec, cède la place à l'intrus Le Douarin. Il n'en reste pas moins à Plounévez où il obtient, le 11 messidor an III, du conseil général de la commune, en considération de ses services rendus, la permission d'alterner pour les offices avec le constitutionnel Texier. On voit dans Tresvaux qu'il fut du nombre des vingt prêtres bretons qui furent conduits des divers points de la province dans l'île de Ré pendant le second semestre de 1799. Il y arriva le 18 août, ayant alors 71 ans.

M. Jégou, prêtre (35 ans) originaire de Plounévez-Moëdec, et y habitant après le 2 décembre 1792, que nous avons vu refuser le serment constitutionnel, est, sur son refus, appréhendé et conduit par les gendarmes à la prison de Lannion. Il a dû être relâché, s'il est le même qu'un M. Jégou, que l'on trouve exerçant le ministère pastoral dans le canton, dans le courant des années 1796-97-98-99-1801 et 1802.

M. Ellès, envoyé par M. V. Le Mintier comme recteur de Plougras le 15 octobre 1789, reste dans le pays, et le tableau des prêtres ayant desservi la paroisse le porte comme recteur pendant la terreur. Après la révolution, il est nommé curé d'office de Loguivy-Plougras, où il reste 6 mois. Il est alors transféré à Perros qu'il quitte ensuite pour Lannion.

M. Le Quellec, vicaire de Loguivy-Plougras jusqu'en juillet 1791, part alors pour l'Espagne. Il revient d'exil dans le courant de 1802, se fixe à Lohuec, qu'il quitte le 22 mai 1803, pour venir à Loguivy-Plougras en qualité de desservant en chef. On l'y trouve jusqu'au 16 avril 1839.

Un registre de M. Prigent relate quelques baptêmes administrés en 1800 par un M. Le Quellec. Si c'est le même, il a dû revenir au pays dès fin 1799.

M. Buhot, né et prêtre à Plougras, que nous avons trouvé avec le titre de vicaire en 1792, est déporté à l'île de Ré, où il arrive le 26 mars 1799. Il n'avait alors que 35 ans.

Puisque nous sommes à Plougras, disons en passant que l'intrus Piriou n'y resta que l'espace de 8 mois. Au bout de ce temps, il fut obligé de se retirer devant l'exaspération populaire. Il se réfugia à Lohuec où il a dû mourir fort vieux, âgé de 80 et quelques années.

M. Roger, recteur de Trégrom, a dû fuir devant la persécution, et quitter la paroisse vers la fin août 1792. On le voit reparaître en 1797, exerçant certaines fonctions pastorales qu'il signe comme recteur de Trégrom, jusqu'au mois de juin 1802. A partir de ce moment, il ne prend que le titre de prêtre à Trégrom ; mais il continue à faire du ministère, même dans les paroisses voisines, et tient registre des actes qu'il fait. En septembre 1802, il signe curé d'office à Trégrom jusqu'au 4 juin 1803, époque à laquelle il n'ajoute plus encore que la qualité de prêtre... Quelque temps après, on le voit transféré à la Roche en qualité de curé.

M. Le Corre, vicaire à Trégrom, reste dans le pays, se cachant et se travestissant sous le nom de Fanchonne, pour plus facilement pénétrer auprès des populations et leur procurer l'assistance religieuse indispensable.

M. Revel, recteur de Tonquédec, est arrêté le 19 juillet 1791, et conduit par deux gendarmes à Lannion, puis de Lannion à Saint-Brieuc. — Particularité à noter : on lui retient la somme de 32 francs sur son traitement du 3ème trimestre 1791, pour les frais de cette conduite.

M. Le Pennec, prêtre de la même collégiale, est amené à Saint-Brieuc par les gardes nationales dans le courant du 4ème trimestre 1791. — Comme pour le précédent, on lui retient 45 francs de son traitement du 3ème trimestre, pour les frais de cette conduite.

M. Godest, recteur de Pluzunet, et M. Le Roux, vicaire, cèdent la place aux constitutionnels Loyer et Hamon qui s'y succèdent. — Je n'ai pu trouver ce qu'ils sont devenus après.

L'un des principaux faits à noter est une insurrection dont Plouaret donna le signal, le 20 brumaire an II, et qui s'étendit bientôt aux communes de Rospez, Quemperven, Langoat, Tréméven, Prat, Cavan, Tonquédec, Mantallot, Trézény et Camlez. Ce soulèvement avait pour motif ou cause la levée de 300.000 hommes, prescrite par la loi du 24 nivôse précédent, et pour prétexte le serment constitutionnel exigé des prêtres. Plusieurs milliers d'hommes réunis et armés de toutes façons, se portèrent sur Lannion, avec l'intention de s'emparer de la ville et de se faire remettre les prêtres insermentés.

Accueillie avec enthousiasme par les villes, la Révolution fut repoussée par les campagnes, qui restèrent attachées aux prêtres fidèles et repoussèrent généralement les prêtres jureurs.

C'est à cette disposition d'antipathie pour les jureurs et d'attachement pour les bons prêtres qu'est due l'expulsion de Plouaret de l'intrus Loull ar Boulc'h, par une compagnie de vrais chouans, dont les principaux étaient de Tonquédec. On en trouve le récit humoristique dans Emgam Kergidu, de M. Evizan.

Quel est ce Loull ar Boulc'h ? — En quelle année se produisit son expulsion ? Je ne sais. — Est-ce le sieur Tassel, curé constitutionnel de Plouaret ? Peut-être ; mais je n'ai aucun document certain à l'appui de cette conjecture, sinon qu'il est vrai que Tassel était le curé intrus et jureur, et que Loull ar Boulc'h était curé intrus et jureur. Ce sieur Tassel est cité pour la dernière fois dans le relevé de M. Prigent, comme ayant baptisé l'enfant L'Offret le 4 décembre 1799.

En tous cas, ce Loull ar Boulc'h, poursuivi du presbytère qu'il habitait, où l'on verrait encore, selon la tradition, dans l'une des chambres, la trace d'une balle tirée de la place, poursuivi, dis-je, du presbytère au pont de Roz-an-Klan, de là à la retraite à porcs de Kerbrido, a dû se réfugier à Bourbriac où il serait mort, dit-on, misérablement. Suivant une autre tradition, il aurait gagné Gurunhuel, puis Moustérus, aurait été vu dans les environs du bois de la Roche, et aurait fini tristement, à ce point d'être enterré au coin d'un champ.

M. Evizan rappelle en note, dans son livre Emgam Kergidu, le fait resté dans les souvenirs populaires de quelques prêtres insermentés qui seraient restés dans le pays, le parcourant sous de faux noms et usant d'ingénieux stratagèmes pour procurer aux malheureuses populations tous les secours religieux qu'il était alors possible de leur donner. Ce sont MM. Le Corre, vicaire à Trégrom, sous le nom de Fanchonne ; Mallédant, recteur de Gommenec'h, retiré chez ses parents à Goashallec, dit ar Miliner ; Le Jam, dit ars Krivagner ; Jégou, dit ar C'higner ; L'hermite, dit Lucas al louzaouer.

Ce M. L'hermite, né et vicaire à Gwimaek, refuse le serment. Il est incarcéré à Morlaix. Ayant réussi à s'évader, il fuit à Tréguier où il reste caché quelque temps. Il quitte Tréguier, va à Cavan, à Tonquédec et à Plouaret où il reste, parcourant le pays jusqu'en 1799. Saisi de nouveau en allant voir M. Lannier, caché chez ses parents à Plouguiel, il est conduit à Saint-Brieuc. On dit qu'il fut condamné à mort ; ce n'est pas sûr. Quoiqu'il en soit, il fut délivré par les chouans qui prirent Saint-Brieuc. Il retourna à Tréguier, et, en 1803, il fut placé à Louargat, où il est mort en 1816.

M. Jollivet, dans son histoire des villes et communes des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), signale un Pierre Le Luyer, né le 30 septembre 1752, à Vieux-Marché, lequel aurait montré beaucoup de zèle pendant les troubles de la Révolution, et a laissé des réflexions sur le catéchisme de Tréguier.

(le diocèse de Saint-Brieuc durant la période révolutionnaire).

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