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LA ROCHE DERRIEN

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La commune de La Roche-Derrien (pucenoire.gif (870 octets) Ar Roc'h-Derrien) est chef lieu de canton. La Roche-Derrien dépend de l'arrondissement de Lannion, du département des Côtes d'Armor (Trégor - Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de LA ROCHE-DERRIEN

La Roche-Derrien est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Ploëzal. La Roche-Derrien, fondée semble-t-il vers le Xème siècle sur un ancien site gallo-romain, tire son nom du château de la Roche (ou d'une motte féodale), construit au XIIème siècle (ou vers 1070-1079) par Derrien (ou Derien) de la Roche (quatrième fils de Henri, comte de Penthièvre, qui était frère du duc régnant, Alain III de Bretagne). Dans sa " Chronique de Bretagne ", Pierre Le Baud écrit : " La forteresse (de la Roche-Derrien) reste dans l'ombre et se détache en contre-jour dans le soleil levant, entourée de murailles crénelées et de douves, dressant cinq hautes tours circulaires et, au centre, un donjon carré couvert d'une toiture pointue. La ville et sa forteresse sont perchées sur un escarpement. En contrebas, une rivière miroite au soleil ". Ce château semble être à l’origine de la paroisse.

Sous le pontificat de Martin, élu évêque de Tréguier en 1067, Derrien reçoit en partage la seigneurie de la Roche-Jaudy et quelques années plus tard, en 1078, il fait construire un vaste château-fort dont il ne reste plus de traces. Un prieuré, le prieuré de Sainte-Croix, est fondé par Derrien, seigneur de la Roche entre 1151 et 1175 (vers 1154, semble-t-il). En 1218, Eon de la Roche-Derrien, sur le point de partir pour Jérusalem, cède sa terre, y compris le château de la Roche, à Geoffroy, vicomte de Rohan. En février 1257, le prieuré de Sainte-Croix, appartenant alors à l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes, est cédé par elle à l'abbaye de Sainte-Croix de Guingamp, en échange du prieuré de la Madeleine de Moncontour et de la chapelle Saint-Quirin de Coëtmieux. Certains lieux-dits tels que Saint-Jean semblent révéler l'ancienne présence des templiers.

La Roche-Derrien est mentionnée, vers 1330, lors du procès de canonisation de Saint-Yves. En effet à cette époque " Sibille, veuve de Raymond de Gressilh (ou Grunlie), de la Roche-Derrien, âgé de 55 ans " (témoin n° 52 et 88), ainsi que " Yves Suet, clerc de La Roche-Derrien, âgé de 70 ans " (témoin n° 3) et " Geoffroy de Saint Léan, recteur de l'église de La Roche-Derrien, diocèse de Tréguier, âgé de 70 ans " (témoin n° 5) déposent lors de l'enquête sur la vie de Saint Yves.

L'histoire de la Roche-Derrien est surtout marquée par la Guerre de Succession de Bretagne qui dégénère en conflit franco-anglais entre Jean IV de Montfort, demi-frère anglais du duc Jean III de Bretagne et Jeanne de Penthièvre, la nièce de ce dernier, épouse de Charles de Blois. Assiégés du 30 novembre au 3 décembre 1345, les habitants de la Roche-Derrien capitulent et livrent la place au comte de Northington, qui y place une garnison anglaise. Entre le 20 et le 27 mai 1347, Charles de Blois vient mettre le siège devant la Roche-Derrien. Attaqué de l'extérieur le 18 ou le 20 juin par les troupes commandées par Dagworth, Charles de Blois perd la bataille de la Roche-Derrien et, blessé, est fait prisonnier.

Après avoir fait lever le siège de Rennes (5 juillet 1357), Bertrand du Guesclin reçoit en remerciement de Charles de Blois la ville et la châtellenie de la Roche-Derrien. En 1373, Du Guesclin, connétable de Charles V, prend possession de la Roche-Derrien au nom du Roi. En mai 1375, les Anglais, commandés par le comte de Cambridge et le duc Jean IV, lieutenants du roi d'Angleterre, occupent de nouveau la place de La Roche-Derrien. Par un traité du 27 juin 1387, le connétable Olivier de Clisson s'engage à remettre au duc de Bretagne ses places du Penthièvre, dont la Roche-Derrien. Par sentence du roi Charles VI, en date du 20 juillet 1388, ces places sont mises sous séquestre entre les mains du Roi. En 1394, le duc Jean IV reprend et fait raser le château de la Roche-Derrien.

En 1389, des indulgences sont accordées à la Roche-Derrien, par le Saint Siège à ceux qui par leurs aumônes concouraient aux réparations des édifices du culte : " Cupientes igitur ut parrochialis ecclesia Beate Marie de Rochaderyani, Trecorensis diocesis, que, sicut accepimus, reparatione indiget non modicum sumptuosa … reparetur Datum ut supra " (Archives du Vatican).

En 1409, le duc Jean V s'empare encore des places du Penthièvre dont la Roche-Derrien, mais les rend par traité du 8 août 1410 à Marguerite de Clisson. En mars ou avril 1420, tandis que le parti de Marguerite de Clisson ait fait prisonnier le duc Jean V, l'armée ducale s'empare de nouveau de la Roche-Derrien.

Un acte du 8 mai 1623, mentionne que la fondation de l'hôpital de la Roche est due aux anciens seigneurs de la famille de Kersaliou [Note : Il semblerait que cette fondation doit être attribuée à Geffroy de Kersaliou de Chef-du-Bois, qui, en 1245, suivit saint Louis à la croisade].

La Roche-Derrien (La Roche Derian) est appelée ville dès 1405.  Vers 1418, saint Vincent Ferrier prêcha à La Roche-Derrien. La Roche-Derrien (Rocha Deryani) était paroisse dès 1444. Le nom de la Roche-Derrien est aussi " Kapital Stroup ", la capital des teilleurs de lin. Autrefois, la Roche-Derrien faisait partie du comté de Goëlo. Cette ville dépendait de l'évêché et de la subdélégation de Tréguier. Elle ressortissait au siège royal de Lannion et avait pour seigneur, au moment de la Révolution, le duc de Penthièvre. La cure était présentée alternativement par le pape et par l'évêque.

Le faubourg de Chef-du-Pont (fief des couvreurs et chiffonniers) appartenait autrefois à la commune de Langoat ; il a été réuni à celle de la Roche-Derrien d'abord par ordonnance du 15 février 1836, puis par la loi du 24 juillet 1839.

On rencontre les appellations suivantes : castrum de Rupe (vers 1165), Rocha, Rupes (en 1202), Rocha Deriani (en 1256), la Roche Derien (en 1294), eccl. de Rocha (vers 1330), la Roche Derien (en 1387).

Ville de la Roche-Derrien (Bretagne)

Note 1 : de toutes les batailles qui eurent lieu dans la région de La Roche-Derrien, l'une d'entre elles a frappé les esprits et les historiens. Il s'agit de celle qui vit la capture de Charles de Blois (en 1347).

Note 2 : la commune de La Roche-Derrien est formée des villages : Convenant Kerambellec, Baurette, Convenant Saint-Jean, le Poulier, Kerverzot, Convenant Plapous, les Grandes Buttes, Butte-Bihan, Kerhancon Bihan, Keravel, Kerhamon, Kernevez, Croas-Guégan, Convenant Dominarflem, la Ville-Neuve, etc.

Note 3 : Liste non exhaustive des recteurs de LA ROCHE-DERRIEN : Yves le Saint, décédé en 1703. - Louis Briand (1703-1705). - René le Cuziat (1705-1714), maître ès arts. - Alain le Dû (1714-1730). - Yves le Cosmeur (à partir de 1730), curé à Langoat. - Claude le Polozec, décédé en 1765. - Jean Mahé (1765-1769), curé à Ploëzal. - François Geffroy (1769-1773), recteur de Loc-Envel. - Yves Laviec (1773-1790), etc ...

Ville de la Roche-Derrien (Bretagne)

Voir   Roche-Derrien " Ouvriers et artistes de la Roche-Derrien ".

Voir   Roche-Derrien " Les seigneurs de Kersaliou et la Roche-Derrien ".

Voir   Roche-Derrien " Les anciennes coutumes de la Roche-Derrien ".

Ville de la Roche-Derrien (Bretagne)

Voir   Roche-Derrien " Le doyenné de la Roche-Derrien durant la période révolutionnaire ".

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PATRIMOINE de LA ROCHE-DERRIEN

l'église Sainte-Catherine d'Alexandrie (XIII-XIVème siècle), initialement dédiée à Notre-Dame et siège de la paroisse de la Roche-Derrien dès 1330. Ses parties les plus anciennes remontent à la moitié du XIIIème siècle. Elle est classée parmi les Monuments Historiques depuis le 4 septembre 1913. Cette église aurait été élevée par des chanoines augustins du prieuré de Sainte-Croix de Guingamp. Gravement endommagée en 1345 lors d'un assaut du comte de Northampton à la Roche-Derrien durant la guerre de succession, l'église est restaurée dès 1394, après la victoire du parti de Jean de Monfort sur celui de Charles de Blois. En 1376, Roland de Kersaliou, seigneur de La Roche-Derrien, fit construire en pierre de tailles, au dessus du choeur, une grande et haute chapelle composée d'une nef et d'un bas-côté. Vers 1394, l'église est transformée en forteresse par le connétable Olivier de Clisson, quand le duc Jean IV eut rasé le château de la Roche-Derrien. Le porche Ouest, modifié pour la défense, devint alors l'unique accès. L'entrée Sud, alors fermée, ne fut remise en état qu'à la fin du XVème siècle ou au début du XVIème siècle. Ces travaux de fortification subsistent toujours aux angles. La foudre causa d'énormes dégâts à l'édifice en 1793 : flèche détruite, verrières brisées, maçonnerie ébranlée. L'ensemble fut restauré en 1820 et une nouvelle sacristie fut construite contre la longère Est. L'ancienne sacristie, construite au dessus du porche Sud en 1633, et son escalier en pierre ont alors disparu mais on a conservé le mur adjacent au porche supportant son accès à la chapelle de Kersaliou. Le clocher, qui date du XIVème siècle, est refait en 1853. Le portail date du XIIIème siècle. La tourelle d'angle de l'église date du XIVème siècle. L'intérieur renferme un retable sculpté du XVIIème siècle qui aurait appartenu initialement à la chapelle des capucins de Saint-Brieuc. Le bénitier, décoré des symboles des quatre évangélistes, date du XIVème siècle. Les orgues proviennent de l'Abbaye de Westminster (comme indiqué sur une plaque disparue au XIXème siècle) et datent du XVIème siècle : la paroisse de la Roche-Derrien en a fait l'acquisition en 1847 auprès de la cathédrale de Saint-Brieuc au prix de 8 000 F. Les orgues auraient été importés d'Angleterre en 1540 lors de la suppression des monastères par Henry VIII. Les orgues possèdent, semble-t-il, les plus anciens tuyaux recensés en Bretagne et lors de sa restauration en 1995-1999, on y a découvert dans le sommier du grand orgue un écrit de 1636 ainsi que deux parchemins du XIIème siècle. Les fonts baptismaux datent du XVème siècle. On y trouve un vitrail, oeuvre de Henri Magne (dessinateur) et Léglise (maître verrier), daté de 1927-1928 et qui représente la célèbre bataille de la Roche-Derrien de 1347. Le tableau "La Vierge Marie et le Christ accueillant l'âme du mourant", oeuvre de Duval, date de 1691. Les gisants datent du XVIIème siècle : il s'agit de François de Kerbouric et de son épouse, Louise de Kersaliou, fondateurs de la chapelle du Rosaire et enterrés le 19 janvier 1680. Le retable de la chapelle du Rosaire date de la fin du XVIIème siècle. L'église abrite une statue de saint Loup, en bois polychrome, qui date du XVème siècle (cette statue proviendrait dit-on de la chapelle Saint-Jean, réédifiée au début du XVIIème siècle) ;

Note 1 : L'INTERIEUR : - a) La Nef : Elle comprend trois travées voûtées sur croisées d'ogives surbaissées du XIVème siècle. Les ogives et les doubleaux prennent appui sur des colonnettes à culots décorés de grotesques. Les murs goutereaux, en simple maçonnerie de blocage, sont percés seulement de grandes arcades et de fenêtres hautes. Les voussures des grandes arcades pénètrent directement dans les piliers ou reposent sur les chapiteaux des colonnes. On remarquera l'alternance des supports, tantôt forts et octogonaux, tantôt faibles et circulaires. Les fenêtres hautes sont largement ébrasées et comportent un fenestrage à deux lancettes. - b) Le faux-transept : Un arc diaphragme, assez aigu, sépare la nef du faux-transept. L'importance des piliers de ce faux-transept suggère que la construction d'une tour sur la croisée avait été prévue dans l'édifice du XIIIème siècle. La toile, fixée au dessus de l'arcade, représente " la Vierge Marie et le Christ accueillant l'âme du mourant". Sa restauration en 1996, par les ateliers Bailly de Paris, a permis de retrouver la signature du peintre et l'année 1691, ainsi que le visage original du prêtre qui avait grossièrement été transformé. - c) Le Choeur : Les deux travées du choeur ont des arcades à deux voussures épannelées. Elles sont moins larges que celles de la nef et le tracé des arcades est plus aigu. La grande fenêtre du choeur est garnie d'un fenestrage du XIIIème siècle, comportant quatre lancettes surmontées de trois roses. Le retable du Maître-autel, classé, remonte à la seconde moitié du XVIIème siècle. Son tabernacle en dôme et ses rinceaux permettent de le dater. Au haut du choeur, à hauteur de la voûte, on distingue les figures de trois personnages sortant à mi-corps de la muraille et dont on ne s'explique pas bien la présence à cet endroit. Certains spécialistes pensent qu'il s'agit de Charles-de-Blois, de son épouse et d'un aumônier. D'autres pensent que la tête du milieu est celle du comte Derrien, fondateur de La Roche-Derrien vers 1067, que la tête de droite représente Amice son épouse, et l'autre Eudon leur fils. Les stalles, du XVIIème siècle elles aussi, sont peu ornées. Elles constituent cependant un beau travail de menuiserie. Au dos extérieur de ces stalles sont fixés cinq petits panneaux, classés, représentant la visitation, la nativité, l'annonce aux bergers, l'adoration des mages et la circoncision. La porte de la sacristie, du XVIème siècle, ainsi que le chandelier en fer forgé du XVème siècle conservé dans la sacristie, sont des oeuvres classées. - d) La chapelle de Kersaliou : Elle se situe au Sud du choeur et est composée d'une nef et d'un bas-côté. A l'un des piliers est adossée une statue de Saint-Loup, du XVème siècle. Le pignon de cette chapelle est percé d'une fenêtre remarquable, à cinq lancettes supportant une rose, qui elle-même encadre quatre quatre-feuilles. Le vitrail date de 1927 et représente la célèbre bataille de La Roche-Derrien où fut fait prisonnier Charles de Blois en 1347 par les anglais. Sur ce vitrail, on devine à l'horizon la flèche de l'église, à gauche se dresse la tour carrée de la forteresse, puis les remparts et les jardins suspendus. Les toits descendent en rampe jusqu'au vieux pont sous les arches duquel coulent les eaux du Jaudy. Un gentilhomme breton ploie le genou pour recevoir l'épée de la main de Charles de Blois blessé. Dans les quatre-feuilles, se détachent sur fond violet, les armes de BLOIS et de BRETAGNE, de MONFORT et de LA ROCHE-DERRIEN. Au dessous, ont été placés les blasons du souverain Pontife Pie XI et de l'évêque de l'époque. Deux autres fenêtres, d'un beau tracé, éclairent la chapelle seigneuriale ; l'un des vitraux rappelle le martyre de Sainte-Catherine d'Alexandrie, titulaire de l'église. Sur les trois autels qui meublaient la chapelle en 1757, il n'en reste plus qu'un seul, du XVIIIème siècle, dédié à Saint-Yves et à Saint-Alphonse et dont l'immense retable couvre presque toute la longère. Son fronton triangulaire monte jusqu'au lambris de la voûte. A l'angle Sud-Est existe un poste de tir. - e) La chapelle du Rosaire : Elle se situe dans le bas-côté Nord et a été reconstruite en 1894 sur ses anciennes fondations. Le retable, avec son fronton circulaire, est un très beau travail du XVIIème siècle. Une statue de la Vierge, la meilleure de toutes, occupe une des niches. Dans l'enfeu qui forme saillie sur la paroi extérieure sont couchés deux gisants. Il s'agit d'un marchand et de sa femme, fondateurs de la chapelle et inhumés en 1680. Lors de la construction de l'actuelle chapelle, on a retrouvé des ossements dans l'enfeu. - f) La chapelle des fonts : Elle se trouve à l'angle Sud-Ouest, sous la tour. Ses fenêtres profondément ébrasées, ses fenestrages, ses chapiteaux indiquent qu'ils appartiennent sans nul doute à l'église primitive du XIIIème siècle. Cette chapelle abrite deux cuves octogonales du XVème siècle. La cuve principale est décorée de quatre têtes barbues. - g) Les orgues : Au fond de la nef se dresse le monumental buffet d'orgues datant de 1847. Les orgues actuels datent du XVIème siècle et viendraient, dit la tradition, de la célèbre abbaye de WESTMINSTER. Ils auraient été transférés sur le continent en 1546. La paroisse de La Roche-Derrien en a fait l'acquisition auprès de la cathédrale de Saint-Brieuc en 1847 et y a apporté quelques améliorations : l'adjonction d'une boîte expressive renfermant quatre jeux : hautbois, cornet, flûte douce et flûte octaviante. Plus tard, on y a ajouté une voix humaine. Lors de la restauration de l'instrument en 1995 et 1996, on a découvert dans le sommier du grand orgue, un écrit datant de 1636, ainsi que deux parchemins du XIIème siècle. - A l'angle NORD-OUEST, la porte donne accès au corps de garde ou magasin qui, au temps de la fortification, remplaça une chapelle identique à celle des Fonts. - A l'angle NORD-EST, se trouve un autel dédié à Saint-Joseph et Saint-Eloi. Son retable classé, de la fin du XVIIème siècle, encadre une fenêtre du XIVème siècle à trois lancettes tréflées et un tympan ajouré de trois quatre-feuilles. Vestige de la fortification, la porte d'accès à la tourelle octogonale, conduisant, au dessus du bas-côté, au corps de garde. Des départs d'arc ne correspondent plus à l'exécution actuelle. - L'EXTÉRIEUR : - Façade Sud : Un porche s'ouvre en profonde saillie, sur le bas-côté Sud. Sa porte extérieure à trois moulures toriques, est du XIVème siècle. Les parois intérieures sont décorées de niches ajourées. Un bénitier est incorporé à la maçonnerie de ce porche ; ses quatre faces représentent les symboles des quatre Evangélistes. Malgré sa facture barbare, il ne remonte qu'au XIVème siècle. Dans la niche, une statue de Sainte-Catherine. La porte d'accès à la chapelle de Kersaliou est une réplique, en plus petite, de la porte extérieure du porche Sud. A droite de cette porte, sur la face Ouest du contrefort, on remarque une inscription en lettres galliques d'une lecture difficile : il s'agit de la date de la construction de la chapelle: MCCCLXXVI (1376). - Façade Ouest : Elle comporte un porche à quatre voussures du XIIIème siècle. Des débris de colonnettes indiquent qu'une voûte protégeait l'entrée. La partie supérieure de la façade est agrémentée d'une grande fenêtre rayonnante à quatre lancettes supportant une rose dont le remplage primitif n'a pas été rétabli. Au dessus de la fenêtre s'ouvrent trois oeils-de-boeuf de la fin du XVIème siècle. A l'angle Nord-Ouest, un corps de garde ou magasin en mauvaise maçonnerie, date de la fortification. A l'angle Sud-Ouest, la tour. Elle a été construite au XIVème siècle sur la chapelle des Fonts du XIIIème siècle. Elle comprend trois étages de hauteurs inégales, séparés par des cordons. Elle est épaulée par des contreforts d'angles. Les voussures de ses fenêtres reposent sur des colonnettes. La plate-forme de la tour est décorée d'une balustrade ajourée de quatre-feuilles et supportée par une corniche bien moulurée, sous laquelle court une frise, en creux, d'influence normande. - Façade Nord : la longère Nord est toute en maçonnerie de blocage avec contreforts en tailles. Remarquer, au droit de la chapelle du Rosaire, l'unique arc-boutant, qui contrebute la poussée de la voûte de la nef. - Façade Est : Le chevet du choeur, en grandes tailles, est épaulé par deux contreforts à un seul ressaut. La grande fenêtre du choeur est séparée par un cordon d'une fenêtre haute, éclairant les combles, garnie d'un fenestrage à quatre lancettes, d'un tracé tout anglais. - Vestiges de la fortification : A l'angle Sud-Est, un poste de tir, et, à l'angle Nord-Est, une grande tourelle octogonale, percée de meurtrières avec porte d'accès à l'extérieur, et au dessus du bas-côté, un réduit éclairé par deux fenêtres jumelées.

Note 2 : l'orgue de La Roche-Derrien a été acquis en 1847 à la cathédrale de Saint-Brieuc par le Conseil de fabrique Rochois au prix de 8 000 F. Il a été transféré dans l'église Sainte-Catherine par l'atelier Cavaille-Coll en 1848 et remonté dans un buffet neuf en chêne de style néo-gothique. Cet orgue, selon une tradition constante, avait été importé d'Angleterre en 1540. Une plaque disparue dans la première moitié du XIXème siècle en faisait état et indiquait qu'il provenait de l'abbaye de WESTMINSTER. Il avait été probablement transféré sur le continent lors de la suppression des monastères par Henry VIII. En 1636, comme l'atteste un document écrit retrouvé dans le sommier du grand orgue en 1974, il avait été "refait par Paul MAILLARD, ouvrier d'orgue natif de GISORS en Normandie et ses deux sommiers ont este fais aneuf par Pierre DUSCHENE, natif du Mont SAINT MICHEL en NORMANDIE". En 1821, il connut également divers travaux de restauration réalisés par Louis LAIR, facteur d'orgues du MANS, qui remplaça les corps en fer blanc par de l'étain et refit le plein jeu du positif, une partie de sa montre et les trois claviers. Les archives paroissiales en date du 27 septembre 1847 conservent l'acte de vente de l'orgue de SAINT-BRIEUC à la paroisse de LA ROCHE-DERRIEN conclu entre le curé DANIEL, le Maire GUYOMARD, le bureau du conseil de fabrique et Mr. Aristide CAVAILLE : " Le dit vendeur s'oblige à faire lui-même la pose de l'instrument dans l'église de LA ROCHE. La fabrique fera confectionner à ses frais la Tribune et le nouveau buffet, le dit CAVAILLE ne se chargeant que du placement des orgues". En 1900, DIDIER modifie sa composition et une nouvelle restauration de l'abbé LE ROY en 1929 concerne 4 jeux qui ne fonctionnaient plus. Son électrification fut réalisée en 1943, en même temps que l'agrandissement de la Tribune par l'entreprise rochoise TOUPIN et une nouvelle remise en état des jeux par M. MACK. Vingt ans après, l'état de dégradation est tel que l'orgue s'éteint peu à peu. Son dernier titulaire, Mr. Armand LIORZOU, a cessé définitivement de l'utiliser à la fin des années 1960. Son classement parmi les Monuments Historiques est intervenu le 11 Juillet 1990 et l'acte de sa nouvelle restauration a été signé le 24 Novembre 1993 par Mr. DECAVELE, Technicien Conseil de TOULOUSE, représentant le Ministère de la culture et Mr. Pierre VIALLE, facteur d'orgue à FLEURANCE dans le GERS. Cette restauration a consisté en particulier en la reconstruction de divers jeux (cornet de récit, tierce de positif, trompette et clairon du grand orgue, voix humaine, pédale, ... ) Quatorze rangs de pleins jeux ont été refaits : 9 au grand orgue, 5 au positif, à leur place réservée en 1636. De l'orgue de SAINT-BRIEUC de 1540 fonctionnent encore le bourdon du Positif, le Mazard, la basse de doublette et, au grand orgue, la montre de huit, le prestan et quelques tuyaux du cornet. Les sommiers du grand orgue et du positif ainsi que les mécanismes sur les abrégés sont toujours ceux de 1636.

Ville de la Roche-Derrien (Bretagne)

Voir aussi   La Roche-Derrien " Description de l'église Sainte-Catherine d'Alexandrie de La Roche-Derrien "

la chapelle Saint-Jean (XIVème siècle), restaurée en 1603. " Edifice rectangulaire du XIVème siècle avec influence anglaise marquée, restauré au début du XVIIème siècle, ainsi que l'indique la date de 1603 sur le pignon ouest. Il renferme les statues anciennes de saint Sébastien, saint Loup, deux bustes de moines et la statue moderne du Bienheureux Charles de Blois " (R. Couffon). Cette chapelle aurait été érigée par les Templiers, au XIIème ou XIIIème siècle et aurait fait partie du prieuré Saint-Jean, anciennement Sainte-Croix, fondé au XIIème siècle par Derrien, seigneur de La Roche. Cette chapelle possédait jadis un cimetière. Il ne reste plus grand chose du mobilier intérieur. Une statue de Saint-Loup a été transférée dans l'église. Le clocher mur a une chambre de cloche. Cette chapelle avait été saccagée il y a une vingtaine d'années, ce qui explique son état actuel ;

la chapelle Notre-Dame de la Pitié (1770), située à Keravel et édifiée, d'après la tradition, à l'ombre d'un If qui aurait été planté par Du Guesclin (en hommage à Charles de Blois) et à l'emplacement où les Anglais firent prisonnier Charles de Blois le 18 juin 1347. La chapelle a été édifiée par la famille Dutertre au début du XVème siècle. Vu l'ancienneté de certains éléments intérieurs, il semblerait que 1770 soit la date de sa restauration (date inscrite sur le pignon ouest). Les messes y furent interrompues après la Révolution et rétablies le 27 mai 1912. Statues anciennes de la sainte Vierge et Pieta ; poutre de gloire avec crucifix entre la sainte Vierge et saint Jean. Le chancel qui clôt le choeur (grille de bois massive et rustique) est antérieur au XVIIIème siècle. L'If a été détruit lors de la tempête de 1999. Certains prétendent que l'épée de Charles de Blois serait enterrée sous les racines de l'arbre. Une quarantaine d'ex-voto et une plaque de marbre datant de la Seconde Guerre mondiale sont encore visibles ;

la chapelle du calvaire Sainte Eutrope (XVIIIème siècle-1866). Cette chapelle était primitivement dédiée à la Sainte Vierge sous le nom de Notre-Dame du Calvaire ou des sept douleurs. Située sur l'ancienne motte féodale du château et d'un petit oratoire en bois, elle n'a pas été construite à La Roche-Derrien. Elle a été, en faite, vendue par les " Dames hospitalières de Lannion " du couvent Sainte-Anne, grâce à la ferveur et à la dévotion des habitants de La Roche pour la sainte Vierge, et déplacée de Lannion à La Roche-Derrien en 1866. Sa chapelle jumelle se trouve encore à Lannion ;

Ville de la Roche-Derrien (Bretagne)

Voir aussi   La Roche-Derrien " Description de la chapelle Notre-Dame du Calvaire de La Roche-Derrien "

l'ancienne chapelle Saint-Eutrope, mentionnée en 1678 et démolie en 1850. Elle jouxtait une maladrerie ou un hôpital, fondé en 1249 (ou 1245 ?) par Geoffroy de Kersaliou à son retour de croisade. Seule subsiste une fenêtre du XIIIème siècle encore visible place du Martray. Cet hôpital fait l'objet de nombreux dons : Jean Bernard Pezron (en 1452), Yvon Bellanger (en 1477), Jehan Chef du Bois (en 1489), Catherine Michel (en 1679), .... Un acte, daté du 5 novembre 1790, décrit cet établissement : " L'hôtel-Dieu de La Roche-Derrien renferme, dans son enceinte, cinq grands appartements, une grande cour pavée, un puits au milieu, un grand jardin et un grand grenier. L'église mesure quatre vingt pieds de long sur dix de large. En dedans, une cour de trente sept pieds de long sur quinze de large. En dedans, on n'y célèbre point la messe les jours de dimanche et de fêtes, et dans le courant de l'année il ne s'y en célèbre pas plus de douze à quinze. Le revenu du dit Hôtel-Dieu est de quatre cent vingt cinq livres, tant en argent qu'en grains. Les appartements ne servent qu'à loger quelques pauvres caducs et pendant la dernière guerre, l'église a servi de grenier pour mettre le fourrage des dragons du Régiment d'Artois ". Les filles du Saint-Esprit s'installent dans les locaux de l'hôpital en 1818 pour y créer un établissement scolaire. Cet établissement comptait en 1880 neuf religieuses et environ trois cent élèves ;

la croix ou le calvaire de Notre-Dame de Pitié (XVIIème siècle). Ce calvaire à double face a certainement été déplacé ;

la ferme de Keravel (XVIème siècle) ;

une maison de bois (XVème siècle) située sur la place du Martray ;

la maison "Ty bras ru" ("la grande maison rouge"), édifiée en 1547 par la famille Le Saint (dont l'un des membres fut avocat et sénéchal de plusieurs juridictions) de Kerbellec et originaire de Runan. Son escalier date de 1547. Le deuxième étage de cette maison a servi vers 1776 d'auditoire. On y trouve aujourd'hui un petit musée privée nommé "le Musée jadis" ;

le moulin de Kerverzot ;

Roche-Derrien (Bretagne) : moulin de Kermezen

A signaler aussi :

la motte de l'ancien château (XIIème siècle), importante place forte du duché de Bretagne au XIIIème siècle, puis rasé en 1394. Une porte appelée Porte an Gazec est mentionnée en 1294. Une autre porte dite du Cimetière est mentionnée en 1345. A noter que la chapelle du calvaire a été érigée sur cette motte en 1867 ;

les maisons à colombage du bourg ;

le colombier de Saint-Jean, près de la chapelle Saint-Jean ;

une stèle gauloise (située rue Saint-Jean). Elle semble marquer l'emplacement d'urnes funéraires. Cette stèle proviendrait de la commune de Camlez ;

en 1854, on a trouvé près de La Roche-Derrien, un poignard en bronze et une épée gauloise de l'époque celtique ;

en 1872, au centre de La Roche-Derrien, en creusant une carrière, on a découvert des monnaies bretonnes de Jean IV et de Jean V, auxquelles étaient jointes des monnaies de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne ; Louis de Masles, comte de Flandre ; Charles II, duc de Lorraine, etc ;

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ANCIENNE NOBLESSE de LA ROCHE-DERRIEN

Derrien, cinquième fils d'Eudon, comte de Penthièvre, et d'Agnès de Cornouailles, eut en partage la terre et seigneurie de la Roche, et y bâtit, en 1070, un château appelé depuis de son nom, Roche-Dérien (ou Roche-Derrien). (D. Morice, t. I, Table généal. des rois, comtes et ducs de Bretagne, p. XVI.) Nous trouvons après lui un autre Dérien, son fils, selon toute probabilité, fondateur du prieuré de Sainte-Croix de Guingamp, en 1154 (D. Morice, Preuves, col. 639) ; il eut pour héritier, Henri, comte de Guingamp ; son neveu Conan, fils puîné d'Henri, fut père d'Eudes, qui figure parmi les témoins de la fondation de l'abbaye de Beauport, par Alain, comte de Goëllo et de Penthièvre, en 1202. (D. Lob., liv. VI, p. 188). Eudes se croisa en 1218, ainsi que l'affirme le titre que nous donnons ici : « Noverint... quod ego Eudo de Rupe Deriane tradidi universam terram meam, in minori Britanniasitam, Gaufrido vicecomiti de Rohan, super sexcentes libras cursualis monetae, quos mihi tradidit Jerosolymam proficiscenti, anno Domini MCCXVIII. (Titres de l'abbaye de Blanche-Couronne, au diocèse de Nantes) », et mourut sans postérité [Note : Au lieu de mourir sans hoirs, Eudes le Croisé ne serait-il pas plutôt le père d'Avicette, dame de Kersauson ? Nous ne voulons pas l'affirmer, n'ayant aucune preuve authentique, mais on avouera que les dates concordent singulièrement pour corroborer cette assertion] ; il fut enterré à l'abbaye de Bégar (Bégard). Du mariage de sa soeur Plaizou avec Olivier, naquit Jeanne, leur unique héritière, qui, vers 1267, porta en dot à Bertrand Gouyon, sire de Matignon, la seigneurie de la Roche-Derrien, donnée en 1317, à Guy de Bretagne (D. Morice, liv. VI, p. 234), et en 1336, à Duguesclin, par Charles de Blois (D'Argentré, liv. V, ch. XXXV). La Roche-Derrien portait comme Penthièvre : De Bretagne au chef de gueules. Penthièvre était cadet de Bretagne. [Note : La Roche-Derrien porte un nom célèbre dans l'histoire de Bretagne. « L'an mil trois centz - Quarante et sept furent dolentz - En juin le vingtiesme jour, .... - A la Roche-Derrien, en Tréguier, - Ou mourut maint bon chevalier - Maint vassal, maint bon baron... - Premier, le sire de Laval, - Rohan, Montfort, Rogé (Rougé) Derval - Le sire de Chasteau-Briand - Moururent en un moment. - Prisonnier fut Charles (de Blois) de voir (de vrai) » (J. de Kersauson).

« La Roche-Derrien doit son origine et son nom à un comte de Penthièvre ou de Guingamp, nommé Dérien, lequel, en 1070, fit bâtir sur une roche un château fort. Les vicissitudes de cette place furent nombreuses du XIIIème au XVème siècle. Une charte de 1218, publiée par les bénédictins, fait connaître que Eudes de la Roche, le même, sans doute, qui figure comme témoin dans l'acte de fondation de Beauport, en 1202, livra, en partant pour la Terre-Sainte, au vicomte de Rohan, son château de la Roche-Derrien, comme gage de la somme de 600 livres, monnaie courante, empruntée au vicomte, qui devait conserver le gage jusqu'au complet paiement de l'argent prêté. (Traduction du titre ci-dessus). Prise par le comte de Northampton, en 1345, assiégée, en 1347, par Charles de Blois, comme on vient de le voir, ravagée par Du Guesclin en 1373, assiégée, prise et démantelée par Jean IV, en 1394... reconstruite plus, tard, puis enlevée aux Penthièvre, en 1409, la forteresse de la Roche-Derrien servit un instant de refuge, en 1489, aux troupes du capitaine Gouisquet, l'héroïque défenseur de Moncontour et Guingamp. De nos jours, il ne reste rien de ses fortifications. La Roche-Derrien, dont la seigneurie appartint quelque temps au connétable Du Guesclin, a conservé un usage que l'on peut considérer comme un débris des vieilles coutumes féodales. Le lundi de la Pentecôte, quatre hommes, précédés d'une sorte de bouffon et d'un cortège armé, vont porter au village de la Villeneuve, à cinq ou six cents mètres de la ville, un veau tout écorché. Là, le bouffon prononce un discours, puis l'animal dépecé est partagé entre un certain nombre de familles convoquées à cette distribution. Le samedi après le Sacre (Fête-Dieu), veille d'une des fêtes de la Roche-Derrien, les quatre hommes dont il a été parlé dressent sur la place de la ville une table chargée de friandises, de vins et de liqueurs ; puis, prenant leurs fusils, ils vont à la rencontre des jeunes filles du village de la Villeneuve, lesquelles, portant un énorme pot de lait couronné de fleurs, se rendent, suivies d'un nombreux cortège, à la table préparée, où elles distribuent le lait aux jeunes gens qui les entourent. Ceux-ci, après avoir fait aux jeunes paysannes les honneurs de la collation, les reconduisent triomphalement au village de la Villeneuve. L'église de la Roche-Derrien, placée sous le vocable de Catherine de Suède, l'une des compagnes de sainte Brigide, est de l'époque de transition ; son transept méridional appartient au XIVème siècle ; le maître-autel, en chêne sculpté, peut être considéré comme un chef-d'oeuvre de la Renaissance » (Bretagne contemporaine, Côtes-du-Nord, t. III, p. 73).

La seigneurie de la Roche-Derrien, possédait primitivement par la maison de la Roche, était au XIVème siècle, propriété de Charles de Blois qui la donna à Bertrand Du Guesclin en 1356. Elle passa plus tard dans la maison de Rohan-Soubise. Cette châtellenie est incluse dans la donation faite le 27 octobre 1481 par le duc François II à son fils François de Bretagne. Elle possédait jadis un droit de haute, moyenne et basse justice et avait dans sa mouvance la seigneurie de Kersaliou.

La seigneurie de Chef-du-Pont possédait jadis un droit de haute, moyenne et basse justice. Propriété au début du XVème siècle du vicomte de Tonquédec. Cette seigneurie passe ensuite entre les mains des familles d'Acigné (vers 1544), Le Carme ou Le Kerme (vers 1567), Crésolles (suite au mariage d'Anne Le Kerme avec Gilles de Crésolles), Cleuz (vers 1611, suite au mariage de Jeanne de Crésolles avec Guy de Cleuz), du Halegoët (en 1623), du Cambout (en 1698, suite au mariage de Madeleine du Halegoët avec Armand du Cambout) et de Crozat (en 1714).

La seigneurie de Kersaliou de Pommerit-Jaudy (mouvance de la châtellenie de La Roche-Derrien) possédait jadis un droit de haute justice avec patibulaire à quatre pots. Propriété au XVème siècle de la famille Kersaliou qui s'est fondue dans la famille du Chastel. Propriété de Tanguy du Chastel en 1518. La seigneurie est vendue en 1556 à Pierre du Boisgelin, sieur de Kerhir. Cette terre passe ensuite entre les mains de la famille Rogon, seigneurs de Carcaradec (en 1676, suite au mariage de Jeanne du Boisgelin avec Louis Rogon).

Cinq moyennes et basses justices :

- les seigneuries de Kervéséon, Rocumelez (ou Rocumélen ou Roc'hmélen) et Lisle-Loi (ou Lisle-Loy). Propriété de la famille Rochumelen (ou Roc'hmélen), puis de la famille Trogoff (au XVème siècle, suite au mariage de Marguerite de Rochumelen avec Alain de Trogoff), Le Borgne (vers 1647, suite au mariage de Marie de Trogoff avec Robert Le Borgne).

- les seigneuries de Keringant et Trauhadiou (ou Trohadiou). Propriété de Raoul Hingant (avant 1439) puis de Sylvestre Rolland en 1555. Cette seigneurie passe ensuite entre les mains successives des familles Harscoët (en 1583), Le Brun (en 1703), du Cambout (suite au mariage de Béatrice Le Brun avec Pierre Louis du Cambout), de Montigny (en 1762). Trohadiou (située à Trédarzec) appartient en 1535 à Pierre Herscoët.

Deux moyennes justices (Keressé et Kelieset) et une basse justice (Le Prat-Ledan) :

- la seigneurie de Keressé de Pommerit-Jaudy est citée en 1583. Elle est annexée à Rocumelez (ou Rocumélen) dès 1674. Propriété de Prigent de Rosmar (seigneur de Coatléven) en 1571 et en 1585, puis de Guillaume Le Borgne (en 1674).

- la seigneurie de Kelieset (ou Kerliézec) de Pommerit-Jaudy. Cette seigneurie tenait ses audiences à Pouldouran ou La Roche-Derrien. Propriété de Claude du Chastel en 1545, puis de la famille de Bourblanc (dès 1617).

- la seigneurie de Prat-Lédan de Pommerit-Jaudy possédait jadis une basse justice qui s'exerçait à La Roche-Derrien de 1757 à 1790. Propriété d'Olivier Le Scanff en 1535.

Les autres maisons nobles étaient : Trévecart, Lajo, Merionet, La Ville-Grignon, Bodeuc, et le Couédec.

En 1710, dans un " Rolle de répartition de la somme de treize mil sept cent trente livres qui doit estre imposée sur touttes les seigneuries et fiefs ecclésiastique et laïques de l'évesché de Tréguier " (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, C 3479), on trouve mentionnée à La Roche-Derrien : le prieuré de Saint-Jean de La Roche-Derrien (10 livres) [Note : La consistance de cette petite seigneurie ecclésiastique apparaît dans un aveu de 1636 dans lequel il n'y est pas fait mention de l'existence d'une quelconque juridiction. Ce prieuré possède plusieurs dîmes à La Roche-Derrien, Pommerit-Jaudy et Plouguiel ainsi qu'une rente qu'elle perçoit sur chaque bateau transportant du sel et déchargeant aux ports de Tréguier ou de La Roche-Derrien. En 1681, il est uni, quant à son bénéfice, au séminaire de Tréguier (Références : A 49 / A. D. 22) ; 23 H 272 / A. D 35)], la seigneurie de La Roche Derrien à M. le comte de Vertus (120 livres), la seigneurie Chastellenie de Chef du Pont à M. le duc de Coislin (50 livres), la seigneurie de Cargré à monseigneur le duc de Coislin (30 livres), la seigneurie de Villebasse à M. le président de Cornullier (50 livres), la seigneurie de Querjuguin Troadiou à la dame de Trohadiou ou ayant cause (10 livres), la seigneurie de Chef du Bois au sieur comte de Rays (50 livres), la seigneurie de Quericu et Quercabin au sieur de Kerven de Guennec (30 livres) (Y. Botrel).

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Tréguier de 1481, on comptabilise la présence de 10 nobles de La Roche-Derrien (il y avait 10 nobles en 1426) :

Yvon BELANGER (80 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Raoul de CHEFFDUBOYS (50 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

François de CHIEFFDUBOYS de Coetrevan (600 livres de revenu) : comparaît en robe ;

Thomas de HAULEVER (100 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Roland KERGRIST de Keranec (200 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Yvon KERGRIST (40 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Yvon LE GUEYNEC : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Thomas LE HAULENER (100 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Meryen NICOLAS (30 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Pierre STEFFNOU : défaillant.

 

Dans une "Montre" de Tréguier en 1503 (Archives Départementales des Côtes d’Armor, 1 C 184 et 74 J 49), plusieurs nobles de La Roche-Derien (La Roche-Derrien) sont mentionnés :

- Pierre de Kergrist sieur de Keravel comparu a trois chevaux armé en estat d’homme d’armes et lance goustilleur et page.

- Briand de Cheff du Boys sieur de Kerbersault comparus à cheval en robe sans harnois "et luy est injoint au premier mendement avoir harnois en estat d’archer et outre fournir d’aultre archer et habillement suffisant".

- Pierre de Haulever mineur comparu par Jan de Kergrist son curatteur à pied sans harnois "et luy est injoint au prochain mendement fournir de deux archers pour les mineurs et habillement suffisant".

- Thomas Le Clerc comparu à pied et javeline "auquel a esté enjoint au premier mendement fournir de cheval en brigandines manches faldes sallade banniere espée arbalestre et traict".

 

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LA BATAILLE DE LA ROCHE-DERRIEN

(année 1347)

DEFINITION.

Le château de La Roche fut construit, semble-t-il au XIIème siècle par Derrien de La Roche.

On sait selon Bernard Tanguy, que le terme de "la roche" se répand au cour de la première moitié du XIème siècle. Dans le cartulaire de Redon, les deux frères, Derrianus et Jagu, signent comme témoins, une charte, et prennent chacun le nom d'un château près du pays de Tréguier : Derrien, château de La Roche-Derrien, et Jagu, celui de La Roche Jagu. De toutes les batailles qui eurent lieu dans la région de La Roche-Derrien, l'une d'entre elles frappé les esprits et les historiens. Il s'agit de celle qui vit la capture de Charles de Blois, l'un des deux prétendants à la succession de Bretagne, survenue à la suite de la mort du duc Jean III le 30 avril 1341. Il y eut, en effet, d'autres batailles autour de ce site. Si nous voulons préciser le caractère de la rencontre entre les anglo-bretons et les franco-bretons lors de cette nuit de juin 1347, nous pouvons retenir l'expression de "commando" employée par Michael Jones, expression qui exprime assez bien le caractère modeste du facteur militaire par rapport aux énormes conséquences de la capture du chef. Nous pourrions aussi employer l'expression "coup de main heureux"

 

CONTEXTE POLITIQUE.

Charles de Blois et Jean de Montfort, le père du futur Jean IV, défendent chacun, leurs droits à la couronne ducale de Bretagne. En 1344, le roi de France reconnaît Charles comme successeur légitime. Aussitôt Jean quitte Paris et passe au plan militaire. Rappelons que Charles est le neveu de Philippe de Valois, roi de France. Jean de Montfort fait alors appel à Edouard III, roi d'Angleterre. C'est ainsi que la guerre de Succession de Bretagne devient un épisode de la guerre de Cent Ans, et que les conflits, après au duché, prennent un caractère international. Le 26 septembre 1345, Jean de Montfort meurt. Edouard III, curateur de son très jeune fils, dirige les affaires de Bretagne.

 

SITUATION MILITAIRE.

Le contexte général :

Le 19 octobre 1342, Edouard III débarque à Brest pour entamer une campagne, dans le duché, au nom de Jean de Montfort. Les anglais occuperont cette place pendant 42 ans. Brest contrôle une zone d'environ 40 kilomètres à vol d'oiseau. Les motivations d'Edouard III sont principalement militaires et stratégiques. Thomas Daggeworth, lieutenant du roi en Bretagne est chargé personnellement de tenir Brest. Michael Jones, par l'étude des quittances et des salaires de garnison, apporte un nouvel éclairage sur l'approvisionnement et, par conséquent, l’importance des troupes qui y ont séjourné. La capitainerie de Brest est un poste très important à tel point qu'il arrive à son capitaine de tenir simultanément d'autres postes défensifs tels que celui des îles anglo-normandes par exemple.

L'étude de la garnison est très intéressante. Elle nous permet d'estimer celle de La Roche-Derrien pour la même période. Ainsi, il suffit à Jean IV, au moment de la trêve de Bruges en 1375, de 200 hommes pour tenir tous ses châteaux dans le duché. Chiffres qui nous ramènent à une proportion beaucoup plus cohérente que ceux avancés, parfois, de plus de 16.000, par les chroniqueurs anciens.

Quand Brest fut défendu contre les Montfortistes en 1341, elle était peut être tenue par 300 hommes, (chiffre avancé sans preuves définitives en l'état actuel de la question). En période de trêve, la garnison comptait environ 100 hommes. En période de crise, elle pouvait se composer de quelque 240 hommes. A l'occasion des références utilisées par cet auteur, les renforts pouvaient être constitués de 20 à 30 hommes d'armes avec un nombre équivalent d'archers. Pour conclure, Michael Jones suppose que le nombre d'hommes ordinairement présents, sauf à l'époque d'un siège, était bien en dessous de 200. On peut aussi comparer ces chiffres avec ceux de Calais qui comptabilisent un effectif de plus de 1000 hommes et même avec ceux de Cherbourg qui indiquent 350 hommes. La petitesse de la garnison de Brest s'explique par l'absence de marche, c'est à dire d'un arrière pays organisé. Le contrôle de la campagne environnante était assuré par l'envoi de "commandos" partis de Brest.

La situation à la Roche-Derrien :

A partir de ces données il apparaît à peu près cohérent de chiffrer la garnison de la Roche-Derrien à 50 hommes, voire 30 en période de paix. La première prise de la ville par les Anglais a lieu en 1345, les forces anglaises sont probablement renforcées par des compagnies venues du Nord de la France. Bien que surpris, les habitants, dans un premier temps, se défendent vivement, n'hésitant pas à construire un mur derrière une des portes incendiée, par les assaillants. C'est un premier détail qui sous-entend que la ville est close et emmurée. Une partie de la population est pro-anglaise. Après la trêve, puis la reprise des combats, on décide, dans un deuxième temps, de parlementer. Le comte de Northampton et le capitaine Hue Cassiel s'accordent pour permettre à l'évêque de Tréguier, Hue Arrel et Raoul de la Roche et à tous ceux qui y séjournent, de quitter la place. Ils sont pro-français. Il apparaît évident, dès 1342, que les anglais s'efforcent de contrôler le littoral breton.

Le comte, après avoir mis garnison dans la Roche-Derrien, s'en retourne en Léon. Il essaie de surprendre Lannion au passage. Tentative qui échoue. C'est au cours de l'hiver 1346 que Richard Toussaint, capitaine de la Roche, réussit, par trahison, après plusieurs tentatives, à prendre et piller la ville emmurée de Lannion. Là, encore, les assaillants ne devaient pas être très nombreux car un chevalier, Geffroy de Pontblanc et sa maisonnée, leur tient tête quelque temps. Remarquons qu'il s'agit, à nouveau, d'une opération de type "commando" qui se déroule la nuit. Au retour de ce coup de main, les anglais, attaqués par le capitaine de Guingamp, Geffroy de Tournemine, contournent la Roche-Derrien par le gué au Provost au niveau du Pont-Rod actuel, en aval de la ville, et se retrouvent ainsi face aux Guingampais. Ils restent maîtres du terrain. D'après Dom Lobineau, il semble que l'attitude jusque là, assez favorable, des anglais envers les Rochois, change à cet instant. En janvier 1346, Thomas Daggeworth devient lieutenant général pour la Bretagne, à la place du comte de Northampton rappelé à Londres par le roi d'Angleterre.

L'hiver est assez difficile. Les hommes de la garnison doivent trouver leur ravitaillement sur place. C’est au cours d’un de ces raid qu’un convoi est attaqué, sans succès, par les hommes de Charles de Blois. L’habileté et le courage des anglais sont reconnus par les auteurs En août 1346 a lieu la funeste bataille de Crécy. La ville de Ploermel est prise au cours de l'automne. Et aux alentours de Noël, en novembre 1346, a lieu la rencontre de Cadoret. En 1347, cela fait donc un an et demi que les anglais tiennent la place de la Roche-Derrien dans les possessions des Penthièvre.

LA CAPTURE DE CHARLES DE BLOIS.

En juin 1347, Charles de Blois décide d'entreprendre le siège de la Roche. Il dispose d'une artillerie importante composée de neuf gros engins capables de lancer des bedaines en pierre de 25 kilogrammes à 200 mètres environ. C'est là un atout considérable. D'autre part les assiégeants ne courent que peu de risques, certains chroniqueurs n'hésitent pas à avancer que ceux-ci rencontrent "moult sympathie et que leur camp regorge de victuailles". Pendant ce temps le moral des assiégés baisse. La chute imprévisible des projectiles entraîne de l’inquiétude et une diminution de leur ardeur jusque dans la maisonnée même du capitaine anglais dont l'épouse attend un enfant. A tel point que la garnison finit par demander la capitulation. Elle consent à tout rendre "corps et vie sauve". Charles atteint son but, la partie est gagnée, il arrache la ville aux anglais. Malheureusement, il est mal conseillé. Il exige une reddition sans conditions c'est à dire que les assiégès se constituent prisonniers de guerre. C’est une erreur, le siège continue. Thomas Daggeworth, que les bretons appellent Dagorne, se trouve à Carhaix. Il a déjà quitté la ville et se dirige vers Bégard où il fait étape. Charles de Blois se méfie et dispose ses troupes en conséquence, réparties en trois groupes dont le plus aguerri est cantonné au Placis-vert, environ 1,5 hectare, à proximité du pont de la Roche, avec ordre de n'en point bouger. Il s’installe lui même avec ses chevaliers et quelques hommes sur le plateau qui surplombe la ville, non loin de la maladrerie. Le troisième tiers, constitué de quelques compagnies est disséminé autour de la ville. On peut donc tenter d'estimer la quantité d'hommes dont dispose Charles à ce moment là. Pour les compagnies réparties autour de l'agglomération, 150 hommes. Pour le groupe des chevaliers, à partir de la liste des tués "dont les noms sont connus", 21 tués et 5 prisonniers, tous grands porteurs de nom, on peut penser que le chiffre total n'est pas supérieur à une centaine de combattants. Pour le troisième groupe, compte tenu de la superficie il peut s’estimer à partir de la superficie du Placis-vert environ de 15000 mètres carrés, 200 à 300 combattants. C'est là, dans l'esprit de Charles de Blois, que devait avoir lieu le choc frontal. A cela, s'ajoute les chargés d'engins balistiques, soit une centaine d'hommes. Ce calcul très approximatif, mais cohérent, permet d'évaluer la troupe entre 500 et 1000 combattants. Très nettement supérieur en nombre aux assiégés, ce chiffre explique l'ambiance détendue signalée par les chroniqueurs du temps. Mais les anglais, bien informés de ce dispositif, selon leur habitude, n'empruntent pas le pont principal de la Roche surveillé par les troupes d'élite !

Arrivés assez tôt le soir du dimanche 17 juin à Bégard, sans avoir été entendus de quiconque, ils s'y restaurent. Chacun fait sa prière dans l'église, puis ils se reposent. Sur l'heure de minuit, Daggeworth réveille ses gens, leur indique la manière dont ils doivent assaillir l'ost du duc, leur donne aussi un signe de reconnaissance à utiliser entre eux lors du prochain combat. Cette troupe se met en marche dans cette nuit de ténèbres obscures. Au lieu de prendre le chemin qui l'aurait amené directement sur le Placis-vert, Daggeworth passe la rivière au pont Aziou. Nous pensons qu'il doit s'agir, soit du pont St Vincent sous Lestrézec, soit plutôt 3 kilomètres en amont, près d'un lieu dit Kerlaziou. Tout ceci prouve une habilité consommée, utilisant des renseignements acquis, on ne sait comment. Les Anglais arrivent, avant le point du jour jusqu'aux tentes du duc. Sans être aperçus, ils ont le temps "de disposer plusieurs charroys" afin d'empêcher, Charles de Blois, tout à la fois de fuir et de combattre. Quelques sentinelles de la Maladrerie donnent le premier signal d'alarme. Les gentilshommes, franco-bretons, réveillés en sursaut sortent de leurs tentes. Ils sont immédiatement neutralisés. Le combat s'organise autour de Charles de Blois. Dans la confusion les anglais utilisent leur signe de reconnaissance. Daggeworth se trouve pris par deux fois. C'est à ce moment que la garnison de 40 à 50 hommes sort de la ville assiégée pour venir fondre sur le camp et y délivrer Daggeworth.

Ils rejoignent le groupe arrivé de Bégard, ce qui permet d'estimer les forces anglaises à une centaine de combattants. L'on peut voir que la sortie de 40 à 50 hommes de la ville assiégée modifie le nombre des combattants en leur faveur. Il est tout aussi cohérent d'estimer, par conséquent, les troupes des gentilshommes à une centaine de combattants. Epuisés et inférieurs en nombre, les hommes de Charles de Blois ne peuvent résister longtemps.

Charles est isolé. Blessé, séparé des autres chevaliers, il recule et s'adosse à un moulin à vent pour y attendre la mort. C'est à cet endroit, que selon la tradition, fut édifiée la chapelle Notre Dame de Pitié. Dans le procès de canonisation de saint Yves, Dom Plaine insiste bien sur le fait que ce ne fut pas un combat réglé. Ce fut uniquement celui de plusieurs duels simultanés. Finalement il se rend à Tanguy du Chastel, ancien Bléziste devenu Montfortiste Par ce geste, Charles désigne celui qui percevra la rançon de sa capture. Il en prive probablement volontairement. Daggeworth. On comprend ainsi l'animosité du chef anglais qui lui rendra sa captivité plus pénible.

CONSEQUENCES.

La noblesse franco-bretonne est décimée. Charles de Blois est retenu huit ans en Angleterre. Le sort du duché semble se trouver entièrement entre les mains d'Edouard III roi d'Angleterre. Le seul côté positif de ce malheureux événement fut de mettre en valeur les qualités de son épouse. Jeanne de Penthièvre. Elle sut rallier, à la cause de son mari, les nombreux seigneurs hésitants, et poursuivre la lutte. Peu de temps après, les français secondés par des mercenaires genevois, reprennent facilement, la ville de La Roche-Derrien.

publié avec l'aimable autorisation de l'Arssat-Lannion

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