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LES SEIGNEURS DE KERSALIOU ET LA ROCHE-DERRIEN.

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Les seigneurs de Kersaliou, en Pommerit-Jaudy, eurent, dès le XIIIème siècle, une influence prépondérante à la Roche, où ils avaient aussi des juridictions de haut, bas et moyen exercice dans l'auditoire de la châtellenie.

En 1245, Geoffroy de Kersaliou, seigneur de Chef du Bois, suivit saint Louis à la croisade. C'est ce gentilhomme qui à son retour aurait fondé l'hôpital de la Roche, pour soulager les misérables atteints de la lèpre.

La famille de Kersaliou était d'ancienne extraction, elle portait d'argent et de gueules, de six pièces, au lion de sable armé, lampassé et couronné d'or. Brochant sur le tout cette devise : «Tout pour Dieu ».

Peu d'années avant 1880, le voyageur qui venait de Guingamp à la Roche, pouvait apercevoir sur sa droite, avant d'arriver à cette dernière ville, un manoir perdu au milieu de grands arbres, demeure modeste quoique spacieuse : c'était l'antique habitation de la famille de Kersaliou, appelée Chef du Bois (en breton Pen ar Hoat). Les seigneurs de Kersaliou en prirent le nom.

Ce manoir a disparu et fait place à un magnifique château appartenant à la famille de Launay.

Les archives nous renseignent sur quelques-uns des membres de la famille de Kersaliou de Chef du Bois.

Le 15ème jour de novembre 1433, mourut dame Katherine de Kersaliou, propriétaire de la seigneurie. Les comptes sont rendus par Alain Meryan, receveur de la seigneurie de Kersaliou.

En 1449, cette seigneurie appartenait à dame Jehanne de Kersaliou.

Plus tard, en 1482, ses possesseurs furent Olivier du Chatel et Marie de Poulmic.

Claude du Chatel devint propriétaire en 1540. En février, ce même Claude du Chatel, baron de Marcé et vicomte de Pommerit, et Claude d'Acigné, sa femme, vendirent à Pierre de Boisgelin « la seigneurie de Kersaliou, avec prééminence d'église, enfeux, vitres, armoiries, pierres tombales, moulins, étangs, colombier, droit d'ancrage aux havres de la Roche-Derrien et de Lantréguier, etc., etc. ».

Jean de Boisgelin, à qui la seigneurie passa ensuite, mourut au mois de mai 1655. Sa fille aînée et héritière. Jeanne de Boisgelin, épouse de Louis Rogon, seigneur de Carcaradec, lui
succéda.

En 1701, la seigneurie était a Vincent Rogon, seigneur de la Villéon.

En 1757 enfin, la seigneurie de Kersaliou fut acquise par Louis-Annibal Rogon, seigneur de Carcaradec, à qui elle fut vendue par Louis Rogon, seigneur de Kersaliou.

Une grande chapelle, du côté de l'épître, dans l'église paroissiale de la Roche-Derrien, était ornée de trois autels et décorée des armes des Kersaliou. Au milieu de cette chapelle « une tombe élevée sur laquelle étaient deux personnages en bosse de pierre », qui ont été mutilés, sans doute à la Révolution, était la sépulture des membres de la famille de Kersaliou.

Les droits de cette famille, sur la seigneurie de la Roche-Derrien, étaient assez étendus [Note : Tous les droits dont l'énumération va suivre leur ont été affermés par les seigneurs de la Roche pour 9 livres tournois en 1605, 18 livres en 1656, 30 livres en 1679, 12 livres seulement en 1771].

Ils avaient :

1° Droit et devoir d'ancrage sur les navires qui entraient dans la rivière, de Tréguier à la Roche et de la Roche à Tréguier, et droit d'ancrage sur les marchands des navires qui entraient dans la même rivière, depuis le pont de la Roche jusqu'à Tréguier et à la grande mer, à partir d'une pierre nommée « Men an Tarou » inclusivement. (Probablement le rocher appelé aujourd'hui Le Taureau, qui se trouve en effet en effet en mer, à l'entrée de la rivière).

2° Le droit de foire et de coutume dans la ville de la Roche-Derrien.

3° Le droit de jeu sur les habitants.

Le droit de foire et de coutume se prélevait sur la foire nommée « La foyre du gled ». qui, se tenant à la ville, commençait « le jour de la feste de Monsieur Saint Barthélémy, au moys d'août, à 4 heures de l'après-midi, pour se terminer au soleil couchant du lendemain ». Durant, ce temps, « le seigneur de Kersaliou est seigneur de la dite ville et foyre ; il a le droit de prendre sur les marchandises exposées, savoir : De chaque mercier qui estale, une douzaine d'aiguillettes ; de chaque boucher un os moëllier de bœuf et 4 deniers monnoie  de chaque tavernier nouveau, un pot de vin ; dessus chaque boisseau de froment qui se vand à la foyre, 2 deniers monnoie et une joinetée de blé ; pour chaque achapt d'avoine, 2 deniers monnoie : de chaque achapt de laine, 2 deniers monnoie. De chaque charge de chanvre ou lin broyé, 10 deniers monnoie ; de chaque charge de fléaux, 10 deniers monnoie ; de chaque cordier ou vandeur de corde, 1 licol ; de chaque charge de pots de terre, 10 deniers ; de chaque vandeur de cruble, 1 cruble de chaque charge ; de chaque charge de sacs à passer farinne, 1 sac ; dessus chaque charrette de bois, soit planches, limandes ou autres bois, œuvrés ou non, fagots ou busches, 20 deniers ; dessus chaque charge de cheval, bois de charpente ou à feu, 10 deniers ; de chaque marchand vandeur de drap, 5 deniers. De chaque cordonnier qui estale, 13 deniers ; de chaque marchand vandeur de toille, 2 deniers ; de chaque vandeur de chandelles, 1 chandelle. Dessus chaque ruche de mouches à miel vandue, 2 deniers ; dessus chaque cheval, poulain ou cavalle vandue en la dite foyre, 8 deniers ; dessus chaque beste à corne, 2 deniers ; dessus chaque peau de vache ou bœuf, 4 deniers ».

Voilà pour le droit de foyre et voici maintenant quels étaient les droits de coutume exigibles par les seigneurs de Kersaliou sur les marchandises vendues au marché de la Roche le vendredi :

« Scavoir : De trois vendredis et jour de marché, un et premier : de chacun marchand mercier, hors d'icelle ville qui estale aux dits jours de marché, 1 obolle monnaie ; de chacun vendeur de fusseau, 1 obolle ; de chacun vandeur de vaisselle de bois et de panniers, 1 obolle ; dessus chaque pochée ou acbapt d'avoine, 2 deniers ; de chacun boucher qui vand chair et viande en la dite ville durant le cours de l'an, un quartier de mouton, au premier jour d'août pour chacun de l'an ; de chaque potée de beurre, 1 maille de beurre ; de chacun tavernier nouveau qui expose vin en vante, en caresme, en la dite ville et faute bourgs, 1 pot de vin de chacun, avec une dixième partie du devoir qui se prend sur les charges et pochées de sel, en la dite ville, par le prieur du dit lieu ».

Cette longue énumération des droits de foire et de coutume est un peu fastidieuse, mais elle nous permet de nous représenter ce qu'était le commerce rochois à cette époque.

Les droits de jeux achèvent de nous édifier sur ce qu'était la vie de nos aïeux aux siècles passés.

Le seigneur de Kersaliou exerçait ce droit « sur tous les gens de métier, boulangers et artisans de la Roche-Derrien qui sont tenus d'élire des rois, reines ou ducs et de parcourir la ville en jouant et dansant, précédés d'un sonneur, pendant les quatre dimanches qui suivent, le pardon de l'église paroissiale. Le premier dimanche défilent les boulangers avec leur reine ; le deuxième dimanche les texiers, les cousturriers et tondeurs avec leur roi ; le troisième dimanche les bouchers avec leur roi ; les cordonniers avec leur duc et les marchands de chandelles avec leur reine ; le quatrième dimanche les marchands, serruriers, perceterres et jardiniers avec leur roi, et les charpentiers et maçons avec leur duc ».

Les défaillants étaient condamnés à payer au seigneur 60 sous et un denier d'amende (informations produites avec l'aimable autorisation de la famille de Marie Charant - " La Roche-Derrien et son Histoire ").

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