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Au milieu de leurs préoccupations commerciales, les bourgeois de Morlaix ne restaient pas étrangers aux idées qui, dans la dernière moitié du XVIIIème siècle, entraînaient la France vers la Révolution, et, lorsque 1789 arriva, ils se trouvèrent prêts à prendre part à la lutte.

Notre ville devint alors le centre du mouvement révolutionnaire ; c'est elle qui prit en mains la direction des affaires et qui donna, le mot d'ordre aux pays environnants. Ses agents se répandirent dans les campagnes pour propager les idées nouvelles, et nous trouvons ses bataillons de volontaires partout où il faut défendre la liberté, à Lannion, à Saint-Pol, à Poullaouen, à Henvic, sur les côtes, en Normandie, à Paris et à la frontière.

La municipalité Morlaisienne se mit en relations avec les communes rurales et leur apporta le secours de ses lumières dans toutes les questions difficiles qui surgissaient à chaque instant. Pleine d'activité et dévouée au bien public, elle entretenait une correspondance suivie avec ses représentants et le gouvernement central. Cependant elle resta toujours fidèle aux idées de modération, contenant les exaltés et imposant le respect de la loi. Lorsque le parti girondin eut été vaincu, elle se sentit atteinte, mais elle n'abandonna pas son poste de combat. Plus les périls devenaient grands, plus elle fit preuve d'énergie et de patriotisme. C'est à ces hommes dévoués que Morlaix dut de ne pas voir l'échafaud politique se dresser sur ses places publiques. S'il y eut quelques crimes de commis, si quelques malheureux furent tués, si quelques victimes furent envoyées au tribunal révolutionnaire, c'est que la municipalité fut un jour débordée par le torrent révolutionnaire. La responsabilité de ces faits doit retomber sur ces esprits exaltés qui, aux heures de crise, se montrent dans tous les partis, sur ces tribuns des sociétés populaires et des clubs, sur ces émissaires étrangers envoyés par les dépositaires de la force publique. Si on se rappelle que cette époque fut celle de la Terreur, on comprendra tout ce qu'il fallut de courage aux hommes qui étaient à la tête de la municipalité pour résister aux factions, imposer aux passions misérables et se dévouer sans réserve à l'oeuvre du salut public (M. A. ALLIER).

Voir  " Les troubles à Morlaix durant la Révolution "

Voir  " Les doléances des corporations de Morlaix durant la Révolution "

Voir  " Morlaix sous la Révolution et les Etats Généraux "

Voir  " Exhortations du Roi et mandement de l'évêque de Tréguier "

Voir  " Les paroisses de Morlaix durant la Révolution "