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Morlaix durant la Révolution : les Etats-Généraux

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Les députés nommés aux Etats-Généraux par le Tiers furent : MM. Mazurié de Pennanech, de Morlaix, Baudoin de Maison-Blanche, avocat, Coupé, Sénéchal de Lannion et Le Lay de Grantugen.

Le bas-clergé se réunit aussi et nomma pour députés aux Etats-Généraux : MM. Expilly, recteur de Saint-Martin de Morlaix, Lucas, prieur de l'abbaye du Relecq, et de Lanney, chanoine de l'ordre des Prémontrés, recteur de Plouégat. On peut voir les portraits de ces députés, qui se trouvent dans la salle du musée de notre ville. Quant aux deux ordres privilégiés du Haut-Clergé et de la Noblesse, ils refusèrent de faire partie des Etats-Généraux.

Les Etats-Généraux s'ouvrirent à Versailles, le 5 mai 1789 ; dès les premières séances la lutte s'engagea entre le Tiers qui demandait la réunion en communes et la Noblesse et le Clergé qui s'y opposaient. Les communes finirent par l'emporter et la fusion des trois ordres s'accomplit le 27 juin. Dès que l'heureuse nouvelle se fut répandue dans la province, l'allégresse devint générale.

Pour célébrer avec éclat cette réunion, la communauté de Morlaix fit chanter un Te Deum, illuminer la ville et distribuer quatre barriques de vin ; en même temps elle envoya une députation au comte de Guichen et aux corps constitués pour les inviter à assister à la fête « afin de donner ce premier exemple de l'esprit de concorde et de patriotisme qui étouffe tout, levain attribué à l'ordre du Tiers, et prouver d'autant plus aux deux autres l'amour de la paix et le dévouement inviolable qui caractérisent les sentiments du peuple pour le bienfaisant monarque qui les comande ».

Les jeunes gens, avec l'enthousiasme de leur âge, se levèrent pour la défense de la patrie et envoyèrent à Rennes, comme député, le jeune Testard pour prendre part en leur nom au pacte fédératif. Au retour de leur député, les commissaires des jeunes gens s'étant réunis à l'Hotel de Ville prirent une délibération par laquelle ils s'engageaient à former un corps de volontaires :

« L'assemblée des commissaires des jeunes citoyens de la ville de Morlaix, ayant pris communication de l'arrêté des étudiants en droit de la ville de Rennes, en date du 16, a arrêté :

1° qu'il serait sur le champ procédé au recensement du nombre des jeunes citoyens de la ville de Morlaix, au-dessus de l'âge de 14 ans, qui ont signé le pacte d'union et qu'il serait nommé deux commissaires par chaque paroisse ; que chacun de ces commissaires serait muni d'une liste de ceux qui habitent la paroisse dont ils seront chargés, afin de pouvoir rassembler promptement au besoin ceux qui s'engageront librement et volontairementi pour la défense de la patrie ;

2° que les malheureuses circonstances que forcent en ce moment les citoyens à veiller à leur propre sûreté et à prévenir les funestes effets de la cabale qui environne le trône et séduit le meilleur des rois en compromettant le sort de toute la France et l'existence libre de tous ses sujets. Les circonstances, disons-nous, étant les seules causes de nos précautions, il est spécialement recommandé à tous les jeunes citoyens de se conduire avec toute la prudence et la sagesse qui conviennent à des gens honnêtes et humains, sans oublier l'énergie et la fermeté qu'exige le service de la patrie, et que si quelqu'un d'entre nous s'écartait jusqu'à commettre des désordres ou des déprédation et enfin à faire des actes qui n'eussent pas été arrêtés et approuvés par l'assemblée, il sera sur le champ rayé de la liste et reconnu indigne d'être membre de notre union patriotique ;

3° qu'il sera dès ce jour, ouvert une souscription qui sera présentée à tous les pères de famille et autres citoyens de bonne volonté, à l’effet de faire un fonds nécessaire pour, d'après son produit, déterminer le nombre des jeunes citoyens qui pourront être équipés, ornés et entretenus pour aller au secours de nos frères dans les cas que l'exigeront ;

4° qu'étant impossible de prévoir jusqu'où les dangers pourront s'étendre, le nombre des jeunes citoyens qui ne seront pas destinés à partir feront en sorte de se procurer des armes et de se tenir prêts à se rassembler au besoin ;

5° que les jeunes gens qui n'ayant rien de plus à coeur que de manifester leur amour pour le bon ordre et leur désir bien naturel de veiller à la sûreté de leurs parents et de leurs concitoyens offrent à la municipalité, à qui les commissaires sont chargés de porter cet arrêt, de monter par eux-mêmes la garde en tel nombre qu'il sera jugé nécessaire jusqu'à ce que le calme soit rétabli ;

6° que copie de la présente sera envoyée à nos frères de Rennes et délivrée aux électeurs des diverses corporations de cette ville ;

7° déclarons, dès cet instant, infâmes et traitres à la société, les personnes qui seraient assez basses et assez viles pour solliciter ou accepter les places des citoyens qui seraient obligés de partir pour la défense de la nation et jurons de nous opposer de toutes nos forces et de toute notre puissance à ce qu'elles occupent ces places.

Ainsi signé : Larraut, Andrieux, Le Loutre, de Rezenvern, Cretté, aîné ».

Au mois d'octobre de la même année, l'inquiétude régnait dans toute la région par suite d'une mauvaise récolte. La circulation des grains était entravée, malgré les décrets de l'assemblée nationale, et chaque commune retenait les approvisionnements qu'elle avait. Brest, menacé par la disette, envoya des commissaires à Morlaix, à Lannion, à Pontrieux, à Tréguier et dans les villes voisines pour acheter des grains. Ces commissaires, après avoir acheté du blé à Pontrieux, le faisaient conduire à Brest, lorsque en traversant Lannion, ils furent menacés de mort par la population. Brest se hâta d'envoyer à leur secours une colonne de volontaires, à laquelle se joignirent les volontaires de Morlaix. Grâce à eux, l'ordre fut bientôt rétabli. Les commissaires des villes qui avaient envoyé des troupes, parmi lesquels se trouvaient Bouëstard de la Touche, Le Denmat de Kervern et Diot de Morlaix, se réunirent en assemblée à Lannion sous la présidence de Bouëslard et prirent cette délibération : « qu'un même intérêt et un seul esprit devait animer les patriotes en cet instant, tous les membres de l'assemblée s'empressaient de resserrer les liens de la fraternité qui les unissaient, et qu'ils se promettaient en même temps un attachement et une fidélité toujours inviolables ».

(M. A. ALLIER).

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