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LES ILES GLÉNANS

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Nous avons déjà dit un mot de ces îles, dans la notice sur la paroisse de Fouesnant, à laquelle elles étaient annexées pour le spirituel. Nous y revenons ici, puisqu'elles existèrent comme paroisse indépendante, pendant une douzaine d'années, de 1872 à 1884.

Les îles Glénans

Ce groupe d'îles fut occupé anciennement par les Gallo-Romains, et on a trouvé, il y a quelques années, deux amphores dans l'île Saint-Nicolas, et deux autres dans l'île-aux-Moutons. Dès le VIème siècle, les Glénans dépendaient du monastère de Saint-Gildas de Rhuys, qui possédait également Loctudy ; mais au commencement du XIIIème siècle, l'évêque de Quimper Renaud obtint la soustraction de Loctudy à la juridiction de Rhuis et à la direction des abbés laïcs au Pont ; cependant, les Glénans demeurèrent aux religieux de Saint-Gildas, Un prieuré devait exister à l'île Saint-Nicolas, qui possédait une chapelle sous ce vocable ; mais les religieux n'y durent pas résider longtemps. Un aveu de 1584 déclare que « les îles sont inhabitées, sans aucun logis ni bâtiment ».

En 1717, il est dit, dans le rapport d'un commandant Robelin, que « sur l'île Saint-Nicolas, il y avait autrefois un hermite, dont il reste encore une petite maison couverte en paille avec une tour, un jardin clos d'un bon mur et un puits d'eau douce très bonne ». Il ajoute qu'on vient de construire dans cette île une grande presse pour y préparer les sardines (un carré de 120 pieds de côté). On y a bâti une petite chapelle pouvant contenir vingt personnes. Pour l'exploiter, un sieur Lheurter s'était associé MM. Yves Gouic, Keriven, Chapeaux et Billette. Ils auraient même reçu un droit de 5 sols par tonneau de chaque barque qui y relâchait, à condition d'y construire un fort à leurs frais. Mais ces presses brûlèrent en 1735. Ce ne fut qu'en 1754 qu'on étudia l'établissement d'un fort à l'île Cigogne ; commencé en 1756, il n'était pas terminé en 1780 ; mais il s'y trouvait une garnison pourvue d'un aumônier qui, en 1758, était un sr. Le Guillou. En 1773, la chapelle du fort était emportée par la mer.

voir îles Glénans "Histoire des îles Glénans"

En 1794, les 50 hommes de la garnison formaient toute la population de l'archipel, et depuis la Révolution, aucun service religieux n'y était fait, si ce n'est parfois par les prêtres de Concarneau. C'est aussi dans cette ville qu'on conduisait les enfants pour le baptême et les cadavres pour l'enterrement religieux.

voir îles Glénans "La piraterie et le fort cigogne sur les îles Glénans"

Pendant les guerres du 1er Empire les îles Glénans vont être occupées en permanence par les Anglais.

voir îles Glénans "Occupation des îles Glénans par les Anglais"

En 1817, le fort Cigogne fut désarmé ; il n'y resta qu'un gardien ; mais, d'un autre côté, la population s'accrut par la construction du phare de l'île Penfret, l'exploitation de la soude, et l'installation d'un vivier à l'île Saint-Nicolas.

voir îles Glénans "Naufrages sur les îles Glénans"

Tout l'archipel comptait environ 100 habitants en 1870, lorsque M. l'abbé du Marhallac'h songea à procurer quelques secours spirituels à ces pauvres îles. Il avait à son château du Pérennou, sur la rivière de Quimper, un bateau de plaisance, sur lequel, avec un ou deux matelots, il s'embarquait le samedi soir, pour aller dire la messe aux Glénans, le dimanche, dans un petit abri de planches dressé sur la grève. Mais il forma dès lors le projet d'y former un établissement plus durable où, au besoin, un prêtre pourrait résider. Il choisit pour cela l'île du Loc'h, comme étant la plus centrale de l'archipel et d'un abord plus facile.

L'île du Loch doit son nom à un étang saumâtre qui donne à l'île un peu plus de fraîcheur et quelque ressource pour la culture.

C'est dans cette île que Souvestre a localisé une de ses légendes bretonnes, la Fée de l'île du Loc'h, dont voici la trame. Houarn de Lannilis, fiancé à Bellah, n'ayant pas d'argent pour entrer en ménage, se met en route pour chercher fortune, muni de deux reliques, que lui confia sa fiancée, la clochette de saint Kalédoc [Note : A Plouguerneau, il y a une petite chapelle dédiée à saint Ké, dont la cloche sonne d'elle-même, lorsqu'une flotte ennemie paraît en mer] qui sonne en cas de péril, et le couteau de saint Corentin, qui détruit les maléfices. Bellah conserva le bâton magique de saint Vouga, pour rejoindre Houarn en cas de besoin. Houarn arrive à Pont-Aven ; là, il apprend qu'à l'île du Loc'h est une fée, la plus riche du monde, car un courant apporte dans son étang tous les trésors des navires naufragés. Houarn arrive sur le bord du Loch, y voit un cygne, s'y accroche, mais est entraîné aussitôt au fond de l'eau, où la fée le reçoit dans son merveilleux palais, lui donne à boire, si bien qu'il se laisse à promettre à la sirène de l'épouser ; mais voilà qu'elle lui offre un poisson, et comme il le découpe avec le couteau de saint Corentin, le poisson l'avertit qu'il est un ancien fiancé de la fée, qui l'a ainsi transformé, et que pareil sort l'attend. Il veut fuir, mais la fée, le saisissant avec un filet magique, le change en grenouille.

A cet instant, la clochette de saint Kalédoc tinta jusqu'à Lannilis, et Bellah, grâce à son bâton magique, arriva en un instant au Loch, et s'étant fait bien venir de la fée, sous prétexte d'une partie de pêche, se saisit de son fameux filet magique, le jeta sur la fée et la changea en crapaud ; grâce au couteau de saint Corentin, elle put ensuite rendre la forme humaine à tous les fiancés de la groac'h, et revint chargée de trésors à Lannilis avec son fiancé Houarn.

C'est non loin de cet étang, à l'abri d'une petite dune de sable, que M. du Marhallac'h conçut le projet d'une chapelle en bois, recouverte d'un toit en carton bitumé ; ce toit unique recouvrait non seulement la chapelle, mais le presbytère, qui occupait ce qu'on pourrait appeler les bas-côtés, séparés simplement de la nef par une serpillière recouverte de papier peint. L'eau tombée du toit était la seule qui fût buvable dans l'île, et lorsque la sécheresse se prolongeait, on en était réduit à aller emprunter un peu d'eau à la citerne du fort Cigogne. M. du Marhallac'h voulut dédier la paroisse à Notre-Dame des Iles, et fit des démarches pour en obtenir la reconnaissance légale. Sa nomination à la députation, en 1871, alors qu'il était encore aumônier des mobiles bretons renfermés à Paris, ne contribua pas peu à obtenir cette faveur, qui fut accordée par décret du 27 Septembre 1891. La demande en avait été faite par Mgr. Sergent, le 28 Mars 1891, et le 16 Juillet 1871, Mgr. du Marhallac'h écrivait au Prélat, alors aux eaux du Mont-Dore, d'où il ne devait pas revenir vivant :

« Monseigneur, depuis l'autorisation que vous avez bien voulu me donner, je suis venu m'établir aux îles Glénans, et j'y ai commencé mes fonctions de Recteur. Mes pauvres insulaires s'en montrent très reconnaissants, et je ne le suis pas moins à Votre Grandeur de m'avoir confié ce petit troupeau. Le soin qu'il réclame n'est pas incompatible avec les loisirs de la retraite. Je l'ai souvent désirée au milieu des agitations du monde, et j'en jouis davantage après les vicissitudes presque romanesques que j'ai traversées depuis un an ».

Ces loisirs de la retraite ne devaient pas être de longue durée. Le nouvel Evêque de Quimper prit M. du Marhallac'h comme vicaire général et, en Août 1873, M. Yves-Marie Le Guen, de Plouarzel, était nommé recteur des Glénans. Il eut pour successeurs :

D'Octobre 1876 à Décembre 1879, M. Pierre-Marie Messager, de Henvic.

Et de 1879 à 1884, M. Jean-Noël Thymeur, de l'île de Sein, dernier recteur.

Pendant ces douze années, les registres paroissiaux portent 2 mariages, 18 baptêmes et 26 inhumations, dont 11 de cadavres venus à la côte ou trouvés en mer.

En fait de ministère ecclésiastique, ce résultat était peu encourageant. Le zèle des prêtres ne pouvait guère s'exercer pour l'instruction des fidèles que le dimanche, car l'île du Loc'h ne contenait qu'une seule famille de cinq ou six membres et, le dimanche, l'assistance à la messe était bien peu nombreuse, l'état de la mer ou du vent empêchant souvent l'accès de l'île, avec le danger d'une saute de vent rendant le retour pénible, surtout pour l'île Penfret, distante de l'église d'environ deux lieues.

Cependant, pendant sa courte existence, la paroisse des Glénans a été témoin de cérémonies sinon bien pompeuses, au moins fort touchantes. Deux ou trois fois, la procession de la Fête-Dieu, favorisée par un beau temps, a pu se faire avec une solennité peu banale. L'île étant complètement dépourvue de route, la procession se faisait sur mer ; un certain nombre de barques pavoisées étaient groupées sur le bord du rivage. Le Recteur, ou un prêtre ami venu pour l'assister dans la circonstance, montait sur le banc de l'une des barques, tenant d'une main le Saint-Sacrement et, de l'autre, le mât pour assurer son aplomb ; les autres barques suivaient, chargées de paroissiens chantant des cantiques ou des hymnes liturgiques qu'accompagnait un harmonium tenu par un artiste de l'île Saint-Nicolas.

La procession se dirigeait ainsi vers l'île du fort Cigogne, où le gardien et sa femme avaient préparé un beau reposoir dans une ancienne casemate qui avait autrefois servi de cuisine pour la garnison ; les fourneaux existaient encore, si bien que, pour remplacer la musique militaire, la femme du gardien, maniant en mesure les couvercles des immenses bassines produisait l'effet de tout un régiment de tambours battant aux champs.

Le Saint-Sacrement bien établi sur le reposoir, la porte de la casemate était fermée, et alors ceux qui avaient suivi la procession prenaient un peu de repos avec quelques rafraîchissements, dans la cour du fort. Puis la procession se reformait à bord de la flottille, et le Saint-Sacrement était reporté avec le même cérémonial à l'église paroissiale.

Le premier acte inscrit sur le registre paroissial est du 9 Août 1872 ; le dernier, du 4 Octobre 1882. On avait essayé loyalement d'établir un service religieux pour les îles, mais il devint bientôt évident qu'on ne pouvait le continuer utilement.

voir îles Glénans "La chapelle des îles Glénans"

On avait trouvé des prêtres se résignant à vivre de privations de toutes sortes, sans communication avec le continent, si ce n'est trois fois dans le mois, pour la correspondance et le renouvellement des provisions, réduits le plus souvent à se nourrir du produit de leur pêche ; mais on ne pouvait les laisser vivre ainsi isolés et surtout sans profit spirituel appréciable sur des âmes avec lesquelles ils ne pouvaient, par la force des choses, parvenir à se mettre en contact. De plus, en 1883, la chapelle de bois et de carton était renversée par la tempête ; on ne pouvait songer à la reconstruire et, dès lors, des démarches furent faites pour le transfert du titre paroissial des Glénans au Guilvinec, établissement autrement utile et qui n'a cessé de prospérer dans de grandes proportions.

(Extrait des Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

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Un mot sur les Glénans.

Au XVIIIème siècle, toutes les petites îles, ou mieux les îlots, des côtes de Bretagne avaient quelque fortification, et recevaient une garnison, au moins en temps de guerre [Note : Je ne parle pas de Belle-Isle, d'Ouessant, ni même de Groix à l'entrée de Lorient, qui mérite le nom d'île et forme une commune peuplée du canton de Port-Louis]. Ainsi dans l'Océan Dumet, en avant de Guérande, Houat et Hoedic un peu vers l'Ouest, entre le continent et Belle-Isle ; les Glénans en avant de Concarneau ; et dans la Manche, les Sept-Iles, au canton de Perros-Guirec, arrondissement de Lannion.

Nous voyons à Dumet (1756) 60 hommes, un commandant, deux lieutenants ; à Houat et Hoedic, 80 hommes avec un lieutenant-colonel, deux capitaines, deux lieutenants [Note : Les deux îles sont distantes de 5 kil. La garnison se partageait sans doute entre les deux : de là deux capitaines...], à l'île aux Moines, la principale des Sept-Iles, 60 hommes avec un commandant [Note : Le commandant est seul mentionné, il est clair qu'il n'était pas seul officier].

Chacune des garnisons a un chirurgien, qualifié chirurgien-major, ayant un traitement mensuel de 60 l.

Je ne parlerai que des Iles Glénans voisines de Concarneau et à propos de Concarneau [Note : Les indications qui précèdent et celles qui vont suivre, sont empruntées à l'Inventaire sommaire des Archives d'Ille-et-Vilaine. Intendance. C. 1054 — 1072 (1756-1789).].

Ce petit archipel qui au XVIIIème siècle dépendait administrativement de Concarneau [Note : Ogée (I. 396) « Elles dépendent de la ville (disons de la trêve) de Concarneau »], est aujourd'hui de la commune de Fouësnant.

Au XVIIIème siècle, les relations des Glénans étaient, comme aujourd'hui encore, surtout avec Concarneau.

En temps de guerre le petit archipel était occupé militairement. La garnison de Concarneau lui fournissait un détachement de cinquante hommes et un commandant. Le détachement se partageait entre deux des îles : Saint-Nicolas, une des plus grandes, et la Cigogne la plus élevée. Une chaloupe était affectée au service entre les deux postes. La petite garnison était relevée chaque quinzaine.

Tout ce qui lui était nécessaire venait de Concarneau. Ainsi les lits qui, suivant l'usage du temps, étaient à trois places. Ainsi les vivres, la viande salée et le biscuit, (adjudicataire le sieur Villemeur-Billette) — le bois, la chandelle, même l'eau douce. Les vivres sont renouvelés tous les quinze jours. — Il y a aux îles un munitentionnaire.

Nul doute que la pêche sur le rivage ne fournisse un supplément de nourriture et ne dispense souvent d'abuser de la chair salée. Toutefois le ministre de la guerre estime que le « détachement de l'île de la Cigogne ne peut subsister avec sa solde ordinaire » ; et il accorde un supplément de un sou par jour a chaque fusilier, deux sous à chaque caporal, quatre sous au sergent.

Voilà la Cigogne devenue une garnison de choix !

Le service médical est assuré par un officier prenant le titre de chirurgien major [Note : L'état sanitaire semble bon, si l'on en juge par le mémoire présenté par le chirurgien-major, de mai 1761 à janvier 1762 (C. 1058) ; la purgation y est en grand honneur : c'est une panacée. Exemples : Un rheume de poitrine, tisane pectorale, potion huileuse, minoratif ; — chûte aux reins (sic), tisane laxatife, potion huileuse, enplâtre ; — fluxion et lièvre, purge deux fois, etc. — (Je respecte l'orthographe du chirurgien-major, écrivant comme il parle)].

Bien que la garnison soit relevée chaque quinzaine, elle a un aumônier agréé par l'évêque de Cornouaille, et qui reçoit une rétribution calculée sur 800 livres par an. Les vases sacrés, ornements, linges d'autel et missel sont fournis libéralement par le curé de Fouësnant.

La présence d'un aumônier aux îles Glénans n'est pas un privilège accordé à cette petite garnison. C'est une règle usuelle. De même l'île Dumet [Note : Commune de Piriac, canton de Guérande. Il y avait là un fort construit en 1755, pris bientôt par les Anglais et démoli] avec une garnison de 60 hommes, a son aumônier, que les capucins du Croisic pourvoient des ornements nécessaires.

Le détachement établi à l'Ile aux Moines, une des Sept Iles [Note : Commune de Perros-Guirec, canton de l'arrondissement de Lannion] et composé de 60 hommes relevés chaque mois, avait été moins bien traité. On n'avait songé ni au chirurgien ni à l'aumônier. Le détachement porte ses doléances à l'intendant : « Nous sommes dans une île déserte. Tout nous manque : chirurgien et confesseur. Nous vivons en hérétiques... ». Il est fait droit et très libéralement à leur demande : on leur envoie un chirurgien ; et le prêtre qui leur est adressé « a une chapelle pourvue des ornements nécessaires au service divin ».

(J. Trévédy).

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