Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

CLÉDER SOUS LA RÉVOLUTION.

  Retour page d'accueil      Retour "Ville de Cléder" 

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Comme on sait, la « Révolution » partagea le Finistère en 9 districts : Quimperlé, Quimper, Pont-Croix, Châteaulin, Landerneau, Brest, Lesneven, Morlaix, Carhaix. Depuis, les circonscriptions électorales ont à peu près reçu les mêmes limites, Quimper et Morlaix toutefois étant scindés en deux.

Cléder fut un canton du District de Lesneven, lequel en comprenait 9, avec 36 communes, 8.795 feux et 49.135 personnes ; il arrivait deuxième des communes pour le chiffre de la population : 3.528 en 393 feux, derrière Plouguerneau (4.117 âmes), mais devant Plounévez (3.347), Kerlouan (3.030), Ploudaniel (2.908), etc... Cela en 1793.

D'après Cambry, le district de Lesneven couvrait (1795) de Plouguerneau à Sibiril, 8 lieues, de « Saint-Eloga » à Plounéour-Trez, 4 lieues. Les terres de la côte, les meilleures, produisaient beaucoup d'orge et de froment; le seigle y réussissait moins ; l'avoine, le blé noir et le méteil (séga-guiniz), très peu ; des fèves et des pois, à peine. Cléder et Plouescat fournissaient des oignons et des grains de toute espèce, en abondance. Cléder avait trop de landes. Les pommes de terre étaient cultivées sur la côte depuis longtemps.

L'engrais, c'était le goémon, la cendre, le sable de mer dont on répandait quatre charretées par journal de terre. C'était trop peu. En 1776 et 1778, le rendement moyen de la Bretagne était de 6 pour 1 pour le froment, 8 pour 1 pour le seigle, 9 ou 10 pour 1 pour l'avoine ; de 12 à 30 pour 1 pour le blé noir. Le pays de Saint-Pol était bon producteur de blé, meilleur que Brest, Landerneau et Landivisiau, moins bon, que Lesneven et la Cornouaille. Malheureusement le blé ne pouvant être battu aussitôt, faute de granges, le paysan était réduit à mettre les gerbes en tas, à les recouvrir de terre, et à ne battre qu'au printemps : d'où beaucoup d'impuretés.

La culture du lin était abondante dans tout le Léon.

Saint-Pol avait été un centre actif de tissage, surtout pour les toiles blanches à demi-fil, dites roscoves, et les crées, dont une partie était même exportée. Mais en 1794, la décadence était déjà prononcée, bien que le pays de Léon produisît encore au delà des besoins de sa consommation. Mais celle-ci était-elle suffisante ?

Peu de bois : quelques taillis, de rares châtaigniers, les allées d'ormes qui conduisaient aux châteaux et manoirs. Le paysan n'employait qu'un maigre combustible : la lande, le genêt, la paille.

Le grand commerce était celui des chevaux, « les plus beaux de l'Europe », surtout ceux de Cléder, Plouguerneau, Kerlouan et Guissény ; les haras royaux de Plounévez, Goulven et Plouider étaient réputés ; des étalonniers les concurrençaient. Pour nourriture, les nobles bêtes recevaient des fèves, du trèfle, de la lande pilée avec de l'herbe, même des choux, des panais, des navets.

Les vaches étaient nombreuses et robustes ; les moutons en beaux troupeaux, mais rares.

Les hommes étaient vêtus d'une casaque de toile, à capuchon, sur un gilet court, et du bragou braz ; ils portaient des sabots, ils se coiffaient du bonnet rond de laine bleue, dit boned Sigovi. Les femmes portaient une sorte de corset, et un ou deux jupons courts. La coiffe, de toile épaisse, était fixée au serre-tête de toile plus fine.

La nourriture était surtout de bouillie, de pain bis, de soupe, et, à certains jours, de lard ou de vache. Ce qui n'annonce pas une richesse très grande ! En réalité, la misère était l'état de trop d'habitants.

Le Comité de mendicité de la Constituante avait envoyé, le 9 juillet 1790, aux Administrateurs des départements des tableaux à remplir : population de chaque commune ; nombre d'habitants à secourir ; causes de la mendicité ; remèdes à la misère. En 1792, l'Assemblée législative demanda aussi des renseignements sur l'état de la population, de la mendicité et du vagabondage. Le District de Lesneven ne retourna les états dûment remplis que le 14 janvier 1793 : ils accusaient une situation peu consolante. Des 49.135 habitants, 3.001 ne payaient aucune taxe, 2.717 ne payaient que la valeur d'une ou de deux journées de travail. On comptait 800 vieillards, 424 infirmes, 3.906 enfants de pauvres âgés de moins de 14 ans, 4.949 personnes ayant besoin d'assistance, 812 malades pauvres, 177 mendiants et vagabonds.

A Cléder (3.528 âmes) 683 personnes ne payaient aucune taxe : 455 payaient la valeur d'une ou deux journées de travail ; 817 avaient besoin d'assistance ; plus de 50 malades pauvres : soit 2.005 besogneux, soit les 4/7èmes de la population ! Il faut y ajouter 93 vieillards, 38 infirmes, 686 enfants de pauvres âgés de moins de 14 ans, mais aucun mendiant ou vagabond. Il ne resterait donc que 716 habitants plus ou moins à l'aise. Mais garantir l'exactitude parfaite de tous ces chiffres officiels, serait sans doute exagérer.

Pourquoi la misère si fréquente dans un pays fertile en général ?

Dès 1774, le recteur de Cléder avait déclaré nettement : « Si les propriétaires des fiefs voulaient donner leurs terrains vagues aux pauvres, ils s'en trouveraient beaucoup mieux, car ils tireraient du profit ».

Ses confrères de Kerlouan et de Guimiliau demandent que les impôts soient répartis sur tous les gens aisés au prorata de leurs ressources, et que le produit soit équitablement réparti entre les pauvres.

En 1793 : « Trop d'impôts ! » répond le canton de Cléder. Et aussi, comme on l'affirme, les épidémies, les mauvaises récoltes, les guerres, les routes, rares et mal entretenues, les chemins de traverse abominables...

L'hiver de 1793 avait été terrible, celui de 1794 encore pire. La récolte fut anéantie. Le pain manqua. Pour obtenir un peu de pain moisi, il fallait le certificat de civisme et le bon du Comité de surveillance révolutionnaire. Et la levée en masse des jeunes gens pour les frontières gêna les semailles. Le peuple mourait de faim. Les paysans cachaient les produits agricoles pour éviter les taxations, et ils ne vendaient, en cachette, que contre espèces sonnantes, méprisant les assignats sans valeur.

 

Voir   Ville de Cléder (Bretagne) " La paroisse de Cléder sous la Révolution ".

Voir   Ville de Cléder (Bretagne) " Le clergé de Cléder sous la Révolution ".

Voir   Ville de Cléder (Bretagne) " Les maires (Grall, Riou, Roudaut) de Cléder sous la Révolution ".

Voir   Ville de Cléder (Bretagne) " Cléder et la bataille de Kerguidu sous la Révolution ".

Voir   Ville de Cléder (Bretagne) " Cléder et l'affaire des Kerbalanec sous la Révolution ".

Voir   Ville de Cléder (Bretagne) " Cléder et le maire Kerguvelen sous la Révolution ".

Voir   Ville de Cléder (Bretagne) " Les cahiers de l'état paroissial de Cléder sous la terreur ".

Voir   Ville de Cléder (Bretagne) " Cléder en 1795 durant l'époque révolutionnaire ".

Voir   Ville de Cléder (Bretagne) " Cléder et la paix religieuse durant l'époque révolutionnaire ".

Voir   Ville de Cléder (Bretagne) " Cléder et le régime concordataire ou Concordat ".

Voir   Ville de Cléder (Bretagne) " Cléder et le retour d'exil de M. Le Borgne en 1801 ".

Voir   Ville de Cléder (Bretagne) " L'église de Cléder en ruines et délabrée durant la Révolution ".

 

APPENDICE FAMILLES DE CLÉDER.

La première Réformation de la Noblesse « commença en 1427 et fut continuée pendant près de 23 ans par les Barons et Seigneurs de Bretagne, qui n'avaient garde de souffrir des usurpateurs de la Noblesse dans leur corps... En 1668, après tant de guerres et de divers changements arrivés dans les familles du Royaume », le Roi « établit à Rennes une chambre royale composée de Présidents et de Conseillers » du Parlement de Bretagne, « juges intègres, irréprochables et gentilshommes » qui opérèrent pendant trois ans et réglèrent tous les litiges.

La Réformation de 1427 est estimée « très sûre et très véritable... Et quand les Gentilshommes [la] produisent pour justifier que leurs ancêtres y sont mis au rang des Nobles de leurs paroisses, ils sont reconnus sans difficulté... nonobstant les dérogeances » survenues : « parce que la Noblesse d'une si belle souche, dans des temps si éloignés et non suspects », — quand ses membres sont « trafiquants et usant d'emplois dérogeants... est jugée dormir pendant le trafic, mais se réveille quand le commerce cesse ». (Toussaint de Saint-Luc).

Les nobles sont dits de gouvernement noble lorsqu'ils ont partagé noblement leurs biens. Il faut pour cela :

1° Que les aînés aient aussitôt possédé les biens de leurs auteurs ;

2° Que les cadets et juveigneurs donnent dans le partage, à l'aîné, le nom de « héritier principal et noble » ;

3° Que l'aîné garde pour lui les deux tiers de tous les biens nobles, et les cadets se partagent le dernier tiers.

Kerguvelen, Kersauson, Parcevaux et Kermenguy sont prouvés gentilshommes et nobles d'ancienne extraction, tant par les Réformations que par les partages nobles.

A cause du rôle joué par J.-M.-A. de Kerguvelen comme maire de Cléder et comme commissaire du Directoire, de 1793 à 1797, nous nous étendrons un peu plus sur le passé de sa famille et sur ses propres alliances.

Voir   Ville de Cléder (Bretagne) " Cléder et la famille Kerguvelen ".

Voir   Ville de Cléder (Bretagne) " Cléder et la famille de Kersauson ".

Voir   Ville de Cléder (Bretagne) " Cléder et la famille Parcevaux ".

Voir   Ville de Cléder (Bretagne) " Cléder et la famille Kermenguy du Rozlan ".

 

(René Cardaliaguet).

© Copyright - Tous droits réservés.