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Quelques Officiers Vendéens et Chouans |
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En étudiant aux Archives administratives du ministère de la guerre les états présentés à la commission nommée en 1814 pour examiner les demandes des grades des officiers des armées royalistes, j'ai rencontré quelques dossiers intéressants. En général les états sont fort brefs, mais il arrive parfois que certains officiers donnent la liste des combats auxquels ils ont pris part, des blessures reçues, des circonstances de leurs campagnes, et cela nous permet, soit de nous rendre compte de l'activité plus ou moins grande des divisions auxquels ils ont appartenu, soit de l'importance des combats auxquels ils ont assisté, et de contrôler ainsi les assertions des historiens postérieurs. Quelques analyses, prises dans les différentes armées royalistes de l'ouest, en feront mieux apprécier l'intérêt.
Pierre-Joseph Dupouet était né le 25 mai 1774 à Roussay (Maine-et-Loire), dans le canton actuel de Montfaucon. Il déclare avoir pris les armes le 13 mars 1793, jour du soulèvement général des paroisses angevines, et avoir fait la guerre jusqu'en 1800, d'abord sous d'Elbée et Bonchamp, puis sous Stofflet et d'Autichamp. Il semble bien en 1793 avoir fait partie de la division Bonchamp, qui agissait séparément de la grande armée. Mais en 1794 lorsque Stofflet remania les paroisses de son commandement, Dupouet se trouva attaché à la division de Beaupréau, où il fut successivement major puis lieutenant. Sa première affaire fut à Lalloué, sans doute le camp de la Louée (mars 1793) où la division de Montfaucon surveillait la garnison de Nantes. C'est à Beaupréau, au Boisgrolleau et à Coron (20 et 22 avril) [Note : Dupouet place Beaupreau avant Coron : c'est le contraire qui est exact : Coron et le Boisgrolleau sont du 20, Beaupréau du 22], que ses camarades et lui se trouvent pour la première fois aux côtés de la grande armée. Puis viennent les combats de Thouars (5 mai), de Fontenay (25 mai), de Montreuil (8 juin), de Saumur (9 juin), de Nantes (29 juin), de Martigné (15 juillet), de Vihiers (18 juillet), de Luçon (14 août), de Chantonnay (5 septembre), de Treize Septiers (21 septembre), de Saint-Fulgent (22 septembre), de Torfou (19 septembre), de la Croix-Moriceau (6 octobre), de Chatillon (11 octobre), de Cholet (17 octobre).
Entre Chantonnay, où il eut un cheval tué sous lui, et Treize Septiers un autre tableau de ses états de services ajoute la bataille de Coron, qui est évidemment celle du 18 septembre. Dupouet ne fit pas l'expédition d'Outre-Loire, car il ne cite aucune des affaires qui en marquèrent le cours. Demeuré dans le pays, il se trouva naturellement un des premiers à rouvrir la campagne en 1794, mais il ne mentionne que trois combats cette année, Geté (lisez Gesté, 1er février), Beaupréau (3 février), Jallais (un des combats de mars ou d'avril), car l'affaire de Liré appartient, je crois, à l'année 1795. C'est en tous cas certainement en 1795 qu'il faut placer les deux combats de Saint-Florent où Dupouet eut un cheval tué sous lui (janvier 1795) et de Chatonnes (18 mars). Comme on le voit, les soldats de Dupouet restent étrangers aux expéditions qui ont pour théâtre soit le Haut-Poitou, soit même la région de Cholet. De là vient qu'il ne cite aucun combat lors de la reprise d'armes de 1796. Sa dernière rencontre est celle des Aubiers (4 novembre 1799). Les compagnons d'armes dont il produit les certificats, les deux Soyer, Coulon, Tristan Martin, appartiennent également à l'armée d'Anjou.
Voici maintenant un Poitevin, Jacques-Henri Gauvain, né à Geay, canton de Saint-Varent, demeurant aux Aubiers. Il a servi sous Lescure, La Rochejaquelein, Stofflet, d'Autichamp, et se trouve à la fin de la guerre major de division. C'est évidemment le Gauvin que l'état publié par le P. Drochon cite comme chef de bataillon, en le rattachant à la division de Cerisay, alors que je le croirais plutôt de la division de Bressuire. Il dit lui aussi avoir pris les armes le 13 mars 1793, mais c'est probablement une clause de style, car en réalité sa première affaire est celle de Thouars (5 mai 1793) où les paysans de Lescure firent leurs débuts. Il est avec son général à Fontenay, à Saumur qu'il place à tort avant, à Martigné, à Vié (lisez Vihiers) où il a pris deux canons, à Chatillon, à Tiffauges par quoi il entend sans doute Torfou, à Montaigu (21 septembre). Lui non plus ne fait pas la campagne d'Outre-Loire. Il est en 1794 à Cholet (8 février), à Beaupréau (14 février), à Bressuire (24 février), au Fief des Houteries (18 mars), à l'Absie (10 juillet) où il fut blessé d'une balle à la cuisse, à la Châtaigneraie, où il reçoit deux coups de sabre à l'épaule gauche (12 juillet), aux Quatre-Chemins, à Chanteloup, à Noirlieu (3 avril). On voit combien en 1794-95 il évolue sur un terrain différent de celui de Dupouet, et combien à ce moment les opérations d'ensemble de 1793 ont fait place à des combats divisionnaires. La courte prise d'armes de 1796 lui fournit deux affaires, Boismé et Châtillon. En 1799, il est aux Aubiers où l'ancienne grande armée a donné maladroitement un effort d'ensemble : mais préalablement (en réalité après) il a combattu avec l'armée du Centre, celle de Grignon, à Chambretaud et aux Epesses, la première affaire étant celle du 18 novembre, où Grignon trouva la mort, la seconde étant peut-être antérieure de deux ou trois jours. En 1815 il reprend les armes sous les ordres d'Auguste de la Rochejaquelein, et combat aux Echaubrogues (17 mai), à Saint-Gilles (3 juin), aux Mathes (4 juin) et à Thouars (20 juin).
Caillaud, né le 14 avril 1770 à Moutiers sur le Lay, canton de Mareuil (Vendée) habitait Saint-Florent des Bois en 1793 lorsqu'éclata l'insurrection. Il opéra un des premiers rassemblements, se joignit à MM. de Saint-Pal, de Choupes et Boukli (Bulkcley) à la Roche-sur-Yon où il fut fait commandant (ou chef de bataillon) et assista en cette qualité à la seconde bataille des Sables (29 mars 1793). Peu de jours après il reçut l'ordre de M. de Roisrand (sic), alors son général, de se réunir à M. de Saint-Pal pour prendre la ville de Mareuil où ils firent beaucoup de prisonniers (28 avril). A la nomination du général en chef des armées vendéennes qui se fit à Châtillon (juillet), il fut désigné comme un des premiers officiers de l'armée pour assister à cette nomination. Peu de jours après il battit les républicains dans la paroisse du Champ-Saint-Père et fit quelques prisonniers. Une note marginale dit qu'en 1793 il a assisté à plusieurs combats, notamment à la première bataille de Moutiers-les-Mauxfaits (probablement celle du 21 juin 1793), où il fut blessé à la bouche d'un coup de feu. Après le passage de l'armée en Bretagne, il se réunit au général Charette, conservant toujours son grade de commandant. Le 19 avril 1794 (lisez 10 avril), à la sortie de de la deuxième affaire de Moutiers-les-Mauxfaits, ce général le nomma sur le champ de bataille et en présence de toute l'armée colonel chef de division. Cette division était dénommée division de Luçon. Il a constamment combattu en cette qualité sous les ordres du brave général Charette, et cela jusqu'à l'époque de sa mort : il fut même encore sous les armes quelque temps après. Il a assisté notamment à la bataille des Clouzeaux (19 mars 1794) où il eut son cheval tué sous lui, à la Tabarière, où il fut blessé d'un coup de feu à la jambe gauche, à Saint-Colombin (10 février 1794) où il reçut la même blessure, mais cette fois à la jambe droite : il eut un cheval tué sous lui à la seconde bataille de Challans (probablement celle du 7 avril 1794) et un autre à la bataille de Saint-Cyr (25 septembre 1795).
Six jours après sa soumission, il fut arrêté par les ordres du général Hoche et enfermé à Saumur pendant neuf mois. Il s'en échappa, et après des persécutions de tout genre, il obtint de rentrer chez lui. Quelque temps après il fut encore arrêté et conduit à Fontenay où il resta prisonnier pendant trois mois (1798), plus maltraité qu'il ne l'avait été jusqu'alors. Dès le commencement de 1799 il fut en correspondance avec M. de Suzannet. Dans le courant d'octobre il rassembla sa division : au combat de Saint-Martin son cheval fut blessé sous lui : à Bournezeau il fit capituler les républicains qui étaient fortifiés dans le château ; à Thorigné (Thoriguy), il livra une bataille où il fit 40 prisonniers dont le commandant et M. Gueult, commissaire du pouvoir exécutif. En 1804, il correspondit avec Daniau du Pérat pour effectuer des approvisionnements de guerre. En 1815 il s'est trouvé dans les derniers mouvements de ce pays, notamment au combat d'Aizenay (20 mai). A cette date Caillaud habitait Thorigny, canton de la Roche.
Philippe de Keremar était né à Clisson en 1776, et fit successivement partie des armées de La Cathelinière et de Charette. En 1793 il commandait le camp de Touflou, chargé d'intercepter les communications entre Nantes et Luçon. Il prit part aux deux affaires de Luçon (30 juillet et 14 août) passa la Loire, revint avec Charette et reprit son poste à Touflou. Il livra aux ennemis cinq combats : 1° celui de la Vesselière entre Montaigu et Clisson ; 2° celui du Gros-Caillou où il commandait la cavalerie et Guérin, qui y fut grièvement blessé, l'infanterie ; 3°celui de la Croix du Haut Coin où il battit 4.000 républicains ; 4°celui d'Aigrefeuille où il poursuivit une colonne de 1.200 républicains jusqu'aux portes de Nantes ; 5° celui du pont de Remouillé où il repoussa l'ennemi jusqu'à Montaigu. Dans ces différentes affaires il eut parfois sous ses ordres jusqu'à trois divisions royalistes. Il assiste au combat de Saint-Cyr (25 septembre 1795). Lors de l'affaire des landes de Bejarry (probablemente 29 novembre), il parvient à réunir 400 hommes pour aller secourir Charette, mais arrive trop tard, lorsque la troupe de celui-ci est déjà dispersée. Il ne se soumet pas en 1796, reprend les armes en 1799 sous Suzannet, repousse Travot au château de Beaumanoir, près Boulogne, où il est blessé, est arrêté deux fois dans le cours de la même année, à Vieillevigne d'où il est transféré à Clisson et jugé dans cette ville, puis à Nantes Il accompagne en 1804 Dupérat à Bordeaux où ils s'entendent avec Forestier pour une nouvelle prise d'armes, et il est incarcéré à Nantes. Il est de nouveau emprisonné à Nantes en 1809 sur le soupçon d'être complice des agissements de Saint-Hubert. En mars 1815, il conseille vainement à M. de Barante, préfet de la Loire-Inférieure, de lever une armée vendéenne et de la jeter sur la route d'Orléans. « Je le trouvai obsédé par les chefs militaires : il ne put agréer à temps ma proposition ». Il rejoint alors Louis de la Rochejaquelein qui l'attache à son corps (ou plutôt à sa personne), et se trouve au combat d'Aizenay (20 mai 1815) où il est blessé. Il passe ensuite sous les ordres de Sapinaud, probablement lorsque celui-ci remplaça La Rochejaquelein comme généralissime, et termine la campagne près de lui.
Antoine Dupuy de Lage Boisset n'était pas Vendéen d'origine. Il était né à Limoges le 2 décembre 1765 et exerçait en Poitou les fonctions de contrôleur des fermes du roi lorsque survint la Révolution. En août 1792, il se joint au soulèvement que dirigent Baudry d'Asson et Delouche, y exerce les fonctions de capitaine d'infanterie et assiste aux affaires de Chatillon et de Bressuire. Après la défaite des insurgés, il se cache dans le pays, et reparaît lorsque les Poitevins reprennent les armes. Il est nommé lieutenant de cavalerie par La Rochejaquelein le 9 avril 1793, date qui me semble prématurée, l'entrée en campagne de Monsieur Henri étant du 12 et le combat des Aubiers du 13. M. d'Elbée l'aurait en outre chargé de faire les fonctions de secrétaire en second de l'armée. Le 9 juin à Saumur il aurait été nommé capitaine et chargé de l'escorte du prince de Talmont qui l'aurait nommé le 14 août son secrétaire particulier. Dans la liste des affaires auxquelles il aurait assisté en 1793, il y a un peu de désordre. Il cite Thouars, la Châtaigneraie, les deux combats de Fontenay (5, 13, 16 et 25 mai), puis Coron, Vihiers, Chemillé, Cholet et Argenton, ces trois dernières affaires antérieures a celles de Thouars, puis Saumur (9 juin), Nantes (29 juin), Chatitton (5 juillet), les trois affaires de Luçon (30 juillet, 14 août). Tiffauges (19 septembre), Montaigu (21 septembre), Saint-Fulgent (22 septembre), les Quatre Chemins (5 septembre), Cholet (17 octobre), puis Legeo ou Legé, dont on ne s'explique guère la place en cet endroit, enfin la série des affaires de l'expédition d'outre Loire, Varades, Chateau-Gontier, Laval, Dol, Pontorson, Avranches, Granville, Antrain, Angers, Baugé, Le Mans, où nous retrouvons le même désordre puisque Pontorson et Dol se placent entre Granville et Antrain et que Pontorson est antérieur à Dol. Dans un autre état de services il ajoute Savenay. Il aurait été blessé à la prise de Saumur et aurait eu un cheval tué à la seconde affaire de Luçon. En 1794 il aurait combattu à Chantonnay, Cerisay, Jallais, Saint-Aubin, la Châtaigneraie, Cholet, Gesté, Montrevault, en 1795 à Chavagnes, Doué, les Aubiers, en 1796 à Somloire, à Argenton, aux Cercueils de Maulévrier, puis aux Quatre Chemins et à Chalan (lisez Challans). Or cette dernière affaire est incontestablement celle du 6 juin 1794 Gesté qui se présente la septième est du 1er février, Cholet la sixième du 8 février, Argenton la treizième du 26 février, la Chataigneraie, la cinquième, probablemente du 12 juillet, Saint-Aubin, la quatrième est probablement du 18 mars, etc. [Note : D'après ses états de services, il aurait eu pour chefs Lescure, d'Elbée, la Rochejaquelein, Stofflet et Cady]. Après la pacification, Dupuy fut élu juge de paix. Mais dénoncé en 1797 comme favorisant les prêtres réfractaires, il fut traduit devant le tribunal d'Airvault. Il eut la chance d'être acquitté et se retira en Limousin. Il en revint en 1799, et nous le retrouvons aux trois combats où nous avons constaté la présence de Gauvain, mais rangés cette fois dans leur ordre chronologique véritable, les Aubiers, le Puy du Fou (et non du Four) et Chambretaud. La Révolution avait ruiné Dupuy. Il avait possédé 1200 livres de rentes en biens patrimoniaux. Il ne lui restait plus que 200 livres de revenu. En 1806 il obtint une place de commis aux droits réunis. Quant vint 1815, il reprit les armes, cette fois comme commissaire des guerres à la 2ème légion (La Noue) de la division Bernard, armée d'Andigné, et prit part aux affaires du Lude, de Fouletourte, de Pacé et Saint-Denis d'Anjou.
François Gautté n'était pas non plus un Vendéen d'origine. Il était né à Haget, canton de Miélan (Gers), le 29 janvier 1770 (d'après son acte de baptême, et non 1768, comme le portent ses états de services), et servait depuis plusieurs années (il dit tantôt depuis 1781, tantôt depuis 1787, ce qui est plus vraisemblable), au régiment de Royal Marine, devenu le 60ème d'infanterie, lorsqu'il passa aux insurgés le 4 mai 1793. Quatre jours après, le 8 mai, il était nommé chef de la cavalerie de la division des Sables qui, sous le commandement de Joly avait alors une existence indépendante de l'armée de Charette.
Les différentes pièces où il expose ses services [Note : Dans une pièce il dit « Au Pas Aupton, j'ai fait 81 prisonniers A la Chaise Girault j'ai arrêté 14 ennemis et pris leur drapeau ». Dans une antre il dit : « Le 29 juin 1793, à la Chaise Girault, j'ai pris 80 hommes et un drapeau »], parfois de façon un peu contradictoire quant à la chronologie, nous permettent de suivre les étapes de sa vie militaire. Dans la série de combats qui eurent lieu autour de Saint-Gilles, de la Chaise Giraud et du Pas au Peton (les 13 juin, 10, 23 et 29 juillet) il s'empare d'un drapeau et fait 80 prisonniers. A Luçon, le 14 août il enlève le corps du général Baudry d'Asson pour l'empêcher de tomber au pouvoir de l'ennemi [Note : Il rapporte dans ses états ce fait à la bataille de Torfou, mais c'est une erreur évidente].
Aux Sorinières, le 5 septembre, il a un cheval tué et un blessé. Le 16 (et non le 1er comme il le dit), il soutient la retraite de toute l'armée contre la redoutable armée de Mayence, et délivre 150 personnes tombées au pouvoir de l'ennemi. A Torfou (19 septembre), il a un cheval tué en chargeant sur l'ordre du général Joly une colonne d'infanterie. Avec trois cavaliers, il enlève trois pièces de canon en présence de 3000 hommes. A Montaigu (21 septembre) il s'empare du cheval du général Beysser et poursuit l'ennemi jusqu'au pont de Remouillé où il le force d'abandonner le reste de son artillerie. A Saint-Fulgent (22 septembre) il commande la cavalerie réunie des armées vendéennes et poursuit l'ennemi jusqu'aux Quatre Chemins. A Maulevrier (probablement le 16 décembre) il culbute avec 42 cavaliers une colonne de 300 fantassins et 150 hussards (dans une autre pièce il dit 300 ennemis en tout) et s'empare du bourg. A Machecoul (probablement le 2 janvier 1794) [Note : La date du 25 mai 1794, donnée par un état, est certainement fausse], il est blessé d'un coup de sabre à la tête. A Saint-Colombin le 10 février, il a la main gauche percée d'une balle et un cheval tué. Au bois des Gats en Dompierre, il sauve « sous le bras » le général Charette près de tomber au pouvoir de l'ennemi [Note : Cet épisode se place probablement non en 1795. comme il le dit, mais en février 1794]. Sa cavalerie se distingue à Chauché (2 février), à la Vivantière (5 mars), à Touvois (probablement 19 mars). Aux Clouzeaux (20 mars) par les belles manœuvres de sa cavalerie, il contribue à la défaite et à la mort du général Haxo. A Fréligné (14 septembre) après être resté longtemps exposé à la mitraille, il entre un des premiers dans le camp ennemi. Il est avec Charette à Saint-Cyr (25 septembre 1795), à Saint-Denis de la Chevasse (27 novembre), à la Créancière commune du Luc (15 janvier 1796) où les soldats de Travol lui prennent deux chevaux, à Froidfond (27 février). Joignons-y quelques combats dont il est plus difficile de préciser la date. Machecoul, où il fut chargé de poursuivre la cavalerie ennemie, est soit l'affaire du 10 juin, soit celle du 31 décembre 1793. L'attaque du camp de Ragon se place probablement en septembre. Les trois affaires de Challans où il s'est trouvé sont, je pense, du 31 octobre 1793, du 7 avril et du 6 juin 1794. Dans la seconde, il aurait été chargé de couvrir la retraite de l'armée et aurait dégagé de nombreux fuyards. Dans l'une il fut blessé d'une balle à la jambe. Après la pacification il s'établit a Commequiers. Il reprend les armes en 1799 et réunit à Beaulieu 3000 hommes (il dit ailleurs 4000) de la division des Sables qui furent passés en revue par Grelier du Fougeroux, aide de camp de Suzannet, son nouveau général en chef. Enfin en 1815 il prend part au combat d'Aizenay où il perd encore un cheval.
Marie-Julien Thomas du Préneuf était né à Vieillevigne le 17 février 1770. Il était avocat lorsqu'éclata l'insurrection, à laquelle il se joignit. Le premier chef de la division de Vieillevigne (Vrignaud) ayant été tué à la prise de Machecoul (10 juin 1793) fut remplacé par un parent de M. du Préneuf (probablement Gueraud) lequel fut tué en Anjou avec ses deux frères avant le passage de la Loire, probablement à la bataille de Cholet. Préneuf, qui exerçait les fonctions de commandant en second, major ou lieutenant-colonel, rallia alors les débris de la division et fit la campagne d'Outre-Loire avec l'armée du Centre. Dans la première partie de sa carrière il assista aux affaires de Legé, de Machecoul, des Sorinières et de Villeneuve, de Pont Rousseau, à l'attaque de Nantes, de la Truyère ou Fruyère, de Montaigu, de Treize Septiers, de Torfou, de Chatillon et de Mortagne [Note : Après chacun de ces noms il y a un chiffre qui indique sans doute le nombre de combats livrés au même lieu : un après Machecoul, Pont Rousseau, la Truyère, Torfou, deux après Legé et Montaigu, quatre après Treize Septiers, cinq après les Sorinières et Villeneuve]. Outre Loire il combattit à Chateaugontier, à Laval, à Entrammes, à Ernée, à Fougères, à Granville, à Pontorson, à Dol, à Angers, enfin au Petit Baugé, où il eut les deux jambes brisées (par un boulet). Sans doute transporté à la suite de l'armée jusqu'à Savenay, il fut après cette défaite caché chez des paysans du pays, car il ne rentra dans ses foyers qu'à la pacification. Il était le cousin germain d'un membre du Conseil supérieur de Chatillon que les historiens appellent Thomas de Saint Marc.
Michel Hyacinthe-Léonard Henry du Quengo n'a qu'un dossier très court. Nous y voyons qu'il était né a Saint-Samson, arrondissement de Ploërmel, en 1766, qu'il émigra, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, dans la coalition bretonne, comme chef d'escouade à la compagnie du marquis de la Moussaye, rentra en France après le licenciement, rejoignit les Vendéens, servit d'abord sous M. de Couëtus, chef de la division de Saint Philbert (1793-95), puis fut attaché à l'état-major de Charette (1795-96), qu'il reçut deux blessures, l'une au combat de Montfaucon, l'autre à Varades, en cherchant à traverser la Loire après la mort de son général, qu'il fut arrêté à Nantes, et subit à Vannes en 1796 plusieurs mois de détention, enfin qu'il fit la campagne de 1815 à l'armée royale du Morbihan, comme caporal, ayant rang de lieutenant dans la compagnie d'élite dite des anciens officiers, dont M. de la Ruée était commandant, M. du Bouays lieutenant, Henri de Busnel ancien capitaine au régiment de Béarn, premier sergent.
Parmi les officiers chouans du Morbihan, le dossier le plus détaillé est celui de Jean-Alexis-Marie Foucaud, né à Rieux le 13 décembre 1771. Son père, Foucaud de la Belinière (en Saint-Herblain) avait servi dans la gendarmerie avec le grade de lieutenant. Son grand-oncle avait été également gendarme de la garde. Sa mère était Jeanne Joyaut. Il fut en 1790 et 1791 lieutenant puis capitaine de la garde nationale de Redon sous les ordres de MM. Collobet du Bor et Joyaut de Coesnongle son oncle maternel qui en furent successivement colonels. Le 15 mars 1793, il insurge les paysans de son canton et avec 600 braves qu'il commandait, prend part à l'attaque de la Roche-Bernard où il y eut une trentaine d'hommes tués sur le champ de bataille, puis peu de jours après à l'affaire de Rochefort qui fut beaucoup plus meurtrière. Il signe la sommation faite aux habitants de Redon par M. Hery l'aîné et le malheureux Grignon, et se trouve aux affaires de Saint-Perreux et d'Aucfer, en Rieux. Proscrit après la défaite des royalistes par Beysser, il se retire à Auray où il est élu commandant d'un bataillon de réquisition et envoyé à Belle-Ile. Il y est reconnu, dénoncé et obligé de s'enfuir. « Après un assez long laps de temps passé dans la peine et la misère, la chouannerie s'organise dans le Morbihan . le sieur Foucaud y parut un des premiers ». Il fut nommé chef de canton ou de bataillon dans la division de Sol, et estime à 500 le nombre d'hommes qu'il avait sous ses ordres.
Six mois après, il fut rejoint par ses deux frères, Louis et Augustin, et par ses trois cousins germains, Aimé Joyaut et les deux du Quereron. Il prit part aux affaires de Muzillac, la Gacilly, le Bois de Coloret, Miséricorde, Grandchamp où son frère Louis fut tué. Il posa les armes en 1796 et ne paraît pas les avoir reprises en 1799. Son cousin Joyaut fut guillotiné avec Cadoudal en 1804.
Son frère Augustin-Marie était né à Rieux en 1779. Il prit part comme volontaire à la prise d'armes de 1793 sons les ordres de MM. Bernard et Grignon et combattit à La Roche-Bernard et à Aucquefer. Il reparaît en 1795, comme capitaine attaché à l'Etat-Major de la division de Sol et combat à Quiberon, à Grandchamp, à Locminé et à Muzillac. En 1799, il passa en Vendée comme major d'infanterie attaché à l'Etat-Major du général Suzannet, et se trouve au combat de Mortaigne (29 octobre 1799). « Le 1er novembre, dit-il, à l'affaire de Beaumanoir, avec 60 hommes armés, il battit le général Travot avec 150, en tua 7, en prit 21 et sauva les équipages de la légion de Boulogne ».
Les du Quereron étaient deux frères : l'un, Jean-Marie, fut tué dans la première guerre, en 1795 ou 1796 ; l'autre, Joseph-Marie, né à Rieux le 10 juillet 1777 prend part en 1793, comme volontaire au siège d'Aucfer sous de Sol et Grignon, reparait en 1795-96 comme capitaine-adjoint à l'Etat-Major de Sol et combat à Muzillac, Rochefort, La Gacilly, Saint-Jacut et Malestroit. En 1797, il est placé pendant six mois sous la surveillance de la police. En 1798, il est l'objet d'un mandat d'arrêt qui l'obligea à se tenir caché pendant quatre mois. Le 20 juin 1799, il sortait de Rennes à huit heures du soir, avec M. de la Nougarède lequel était porteur d'ordres du comte d'Artois, lorsqu'un incident imprévu attira sur eux l'attention du corps de garde. Du Quereron, en prenant la fuite, réussit à concentrer sur sa personne les soupçons des soldats, à la poursuite desquels il eut la chance d'échapper. Quelques semaines après, il est nommé colonel de la 4ème légion à l'armée du Maine. C'est lui qu'on désigne généralement sous le nom de Saint-Robert. (La 4ème légion comprenait le pays entre Laval et Château-Gontier, sur la rive gauche de la Mayenne). Lors de la prise du Mans, il commande à Meslay une colonne d'observation. Il prend part aux affaires de Ballée et de Meslay. Après la pacification de 1800, il reste sous la surveillance de la police jusqu'en 1811. En 1815, il fait campagne comme directeur-adjoint des subsistances à l'armée du Morbihan.
Gabriel-Vincent-Toussaint de Francheville était fils du chef de division tué en 1796. Il naquit a Guérande en 1778, rejoignit en mars 1793 avec son père la division de M. Guérif de Lanouan, posa les armes en 1796, fit les campagnes de 1799-1800 comme capitaine et aide-major général dans l'armée de Chatillon, et celle de 1815 comme chef d'un bataillon de 773 hommes dans la division Leridant qui constituait la 2ème légion de l'armée du Morbihan sous de Sol.
Guillaume Gambert était né a Elven en 1770. Il prend les armes en 1794 comme capitaine, devient chef de bataillon en 1795 et conserve ce grade en 1799 et 1815. Il indique comme chef de l'armée royaliste du Morbihan M. de la Bourdonnaye en 1794 et Georges Cadoudal à partir de 1795. Les affaires auxquelles il déclare avoir assisté sont, pour la période 1794-96 : Le Pont du Loc, Plumergat, Muzillac, Camzou, Saint-Bily, etc. ; en 1799-1800 : Elven, Locminé, Grandchamp et différentes escarmouches ; en 1815 Sainte-Anne, Muzillac, Auray. Comme action d'éctat, il dit avoir, en 1795, enlevé un convoi et fait plusieurs prisonniers près d’Elven. Il avait un frère cadet qui a été tué à Elven en 1794 (Lisez probablement en 1795). Il a été mêlé aux projets de Cadoudal en 1804. Son brevet de chef de bataillon dans la légion Leridant, en 1815, est daté du 22 mai, et lui est délivré au château de la Berraye. Son fils Joseph Gambert né en 1797, reçoit deux jours plus tôt, le 20 mai, un brevet de capitaine, et fait figurer dans ses états de services les affaires de Mériadec. Ploermel, Redon, Muzillac, Auray et Plescop.
Un autre Gambert, Mathurin, était né à Pleugriffet le 16 novembre 1776. Volontaire à l'Etat-Major de Guillemot en 1794, il devient, en 1799, capitaine des chasseurs de cette division (alors désignée comme la 1ère), puis en 1815, quand, sous les ordres de Le Thieis, elle est devenue la 3ème, chef du 4ème bataillon. Les affaires auxquelles il a pris part sont : en 1794-96 : Kerguehennec en Bignan et Ambon ; en 1799-1800 Guéhenno, Locminé et Granchamp ; en 1815 : Redon, Muzillac, Auray et Plescop.
Pierre-Marie Gadioux-Pain, né à Vannes en 1779, a fait partie, en 1794, comme volontaire, de l'armée du comte de Silz et a combattu à Grandchamp et à Saiht-Bily. Sergent en 1795, il a pris part, sous Cadoudal, aux affaires de Plumergat et de Piriac ; lieutenant en 1796, il se trouve aux affaires d'Elven, de Pont du Loc et autres. Après Cadoudal, il mentionne comme ses chefs : La Vendée (Mercier), Berthelot, Guillemot (probablement André) et Leridan. Arrêté en 1799, il est incarcéré pendant neuf mois et obligé de s'enrôler, en 1800, au 1er bataillon des chasseurs francs où il devint sergent. Compromis dans le complot de Belle-Ile où son bataillon tenait garnison, il subit onze mois de détention. Mis en liberté, il rejoignit Cadoudal qui l'envoya à Paris. Il y fut de nouveau arrêté, enfermé sept mois à Sainte-Pélagie, puis tranféré, comme déserteur, à Strasbourg où il fit encore trois mois de prison ; il fut alors incorporé dans le 32ème d'infanterie, et ne rentra chez lui qu'en 1803.
Pierre-Anne-Jacques-Bruno Rémond du Chélas, né à Guemené le 15 mai 1759, demeurait en 1815 au Reste, en Langoelan. Cadet gentilhomme, puis sous-lieutenant en 1779 dans Navarre-infanterie, lieutenant en 1786, il donna sa démission en 1787. Dès 1791, il était en correspondance avec M. le chevalier de la Royrie. En 1792 il est mis en arrestation au Faouet avec toute sa famille et relâché après trois mois de détention. En 1793 [Note : En 1793 (lisez 1794), dit-il, il a commandé à toutes les affaires qui furent presque journalières], il organise une division qu'il appelle la division de la Couronne dans l'armée du comte de Silz et devient en 1795, d'après ses dires, major général d'un groupe de quatre divisions comprenant avec la sienne, celles de Bonfils de Saint-Loup, de Jean Jan et du chevalier du Leslay. « Pendant son commandement, il a dirigé personnellement 57 affaires, notamment en 1794 (ou plutôt en 1795) le Pont de Buis dont il a dirigé l'expédition à la tête de 600 hommes d'élite ». Corlay, Gouarec. Locminé, Plumergat où il commandait l'avant-garde, en 1795 (lisez 1796). Guermané (Guéméné), Ménoray, le Moulin de Sare, etc. Sa mère, une sœur, sa femme et ses enfants auraient été incarcérés pendant trois ans au Faouët. En 1797, il est placé sous la surveillance de la police « pour avoir refusé le commandement d'un régiment que lui offrait le général Hoche lors de l'expédition d'Irlande ». Il a eu sous ses ordres quatre chevaliers de Saint-Louis, MM. de Guernissac, de la Roche-Kerandraon, du Baudiez (de Landerneau), de Geslin (de Quimperlé), Carel (de Pontivy), qui était chef de bataillon dans sa légion, de Poulpiquet (de Saint-Pol-de-Léon), qui avait été lieutenant-colonel (sic) à l'armée de Condé. Il ne fit pas la campagne de 1799, mais renoua sa correspondance en 1800 et organisa eu 1815 un bataillon de 500 hommes.
Une supplique adressée par la veuve d'Yves Peuron retrace brièvement la biographie de ce chouan. « Peuron, âgé de 37 ans, tenait à Pontivy, en septembre 1792, un commerce assez considérable de toiles, vins et eaux-de-vie. Compromis par son dévouement pour les prêtres, il se laissa persuader par eux de passer en Espagne où il ne resta que trois mois ». Il fut néanmoins porté sur la liste des émigrés, toutes ses marchandises connsquées, sa femme et ses neuf enfants emprisonnés à Pontivy. Il se jeta alors dans la chouannerie et fut nommé chef du canton de Plouay dans la division Bonfils. D'après le certificat de M. du Chélas, « ayant commandé comme major-générat les quatre divisions de l'Ouest il y aurait fait les campagnes de 1795 et 1796 » [Note : Il a dû prendre les armes en 1794, car son fils Yves est incarcéré en septembre 1794, sa femme et ses autres enfants en novembre 1794. Ils ne sont élargis qu'en mai 1795]. Après la pacification, il fut emprisonné à Saint-Malo. Il s'en échappa le 18 fructidor (4 septembre 1797) avec Jean Jan, Trélo, de la Pommeraye et de Saint-Maur et reprit la campagne. Mais Jean Jan fut tué en juin 1798 et Peuron lui-même périt le 13 novembre 1798, dans une affaire près de Bubry. Son fils Yves, qui avait fait ses premières armes sous son père, devint capitaine dans la division Videlo, puis après la mort de celui-ci (août 1801), sous les ordres de Milloch qui le remplaça. Il fit sa soumission en 1802, fut emprisonné à Ham et y mourut en 1806.
Jean-Gabriel Camenen naquit à Locmariaquer, près Auray, le 13 septembre 1769. Capitaine en 1793, chef de bataillon en 1795, il a servi sous quatre généraux : le comte de la Bourdonnaye jusqu'au commencement de 1795, le général de Silz jusqu'en mai 1795, Tinténiac en juin 1795, Georges Cadoudal de septembre 1795 à 1802. Huit mois avant le retour de Georges et de La Vendée (Mercier) des prisons de Brest, les habitants de Locmariaquer, au nombre de plus de 400, avaient pris les armes sous ses ordres et sous ceux de Pierre Crabot. Personnellement il a pendant tout ce laps de temps organisé et entretenu à ses frais une compagnie de 240 hommes. Il s'est trouvé : 1° à l'affaire de Mangolorian en 1793, 2° à celle de Kerfily, 3° le 20 décembre 1794 il s'est emparé avec ses 200 hommes du fort de Kernavest, en Locmariaquer, défendu par 150 hommes, y compris ceux de la caserne située à une portée de fusil du fort « les armes et les poudres que nous y primes furent d'une grande utitité pour l'armée qui en étoit dépourvue », 4° il se trouve à la prise de Guéméné par la Vendée, 5° à l'affaire de Kerret en Grandchamp où Georges fut blessée. 6° à l'affaire du bourg de Grandchamp où le général de Silz fut tué, 7° aux principales affaires de Quiberon, 8° au combat d'Elven sous le général. Tinténiac, à Josselin, à Cologon (Coetlogon) où le général de Tinténiac fut tué, 9° à toutes les batailles jusqu'en 1799, sous le général Georges, 10° à toutes les affaires de la campagne de 1815, où il fut commissaire général des subsistances. Il a reçu deux blessures. Son père a péri glorieusement pour le roi, ses trois frères ont servi sous ses ordres, son fils aîné, âgé de seize ans en 1815, a fait la campagne avec lui, comme commissaire-adjoint. Il est retraité comme lieutenant, avec un brevet honorifique de capitaine.
Pierre Caillet, né le 27 décembre 1769 aux Fougerais (les Fougerets, Morbihan), menacé en 1791 par les dragons de Lorient pour avoir manifesté son attachement au roi, poursuivi en 1792 pour le même motif avec toute sa famille, prit part à l'insurrection de 1793, courut jour et nuit en 1794 avec M. de Caqueray, officier vendéen, pour rétablir le parti du roi, fut attaché à l'état-major du comte de Silz, nommé en 1795 lieutenant-colonel chargé de la comptabilité sous de Sol, prit part aux affaires de la Gacilly, 1794, de Carentoir, Muzillac, et la Gacilly 1795, de Carentoir et Beganne en 1796, de Granchamp en 1799. Il fut notamment un des sept qui avec de Sol prirent la ville de la Gacilly dont les habitants étaient armés. Emprisonné, puis mis en surveillance jusqu'en 1811, il devint professeur de navigation à Paimbœuf et fut nommé en 1815 chef de la 1ère cohorte de la garde nationale de cette ville.
Yves Le Thieis, né à Bignan en 1761, a servi sous les généraux La Bourdonnais-Coetcandec, Silz, Tintignac (sic), Cadoudal et Sol, comme capitaine de Bignan (1794), lieutenant-colonel 1795 et colonel 1800, et s'est trouvé aux affaires d'Elven, Locminé, Colpo, Bignan, Muzillac, Camaret, la lande de Poublaye, Lominé (sic) et Pont du Loc (1794-1800), Sainte-Anne, Muzillac et Auray (1815).
Alexandre Loyer du Jongaud, né à Limerzel en 1775, est « entré à l'âge de seize ans dans la première conspiration royaliste dont était chef le marquis de la Rouerie », et n'a cessé de servir la cause du roi. Devenu capitaine à l'état-major de Cadoudal, il a été notamment envoyé à Paris en 1798 pour acheter des armes et rallier à la cause royale les députés fructidorisés.
Le Finistère est, parmi les départements bretons, celui qui a fourni le moins de recrues à la chouannerie. Jusqu'en 1800 les insurgés ont constitué une légion de l'armée Cadoudal, la neuvième, dont Hyacinthe de Geslin était le chef. Malheureusement, son dossier est très bref. Nous y voyons seulement qu'il demeurait à Quimperlé, qu'il avait servi dans les régiments de la Couronne et de Normandie, qu'il a été chef de légion sous Georges, qu'il a fait la campagne de 1815 comme lieutenant dans une compagnie d'élite, sans doute celle des anciens officiers, et qu'il reçut la croix de Saint-Louis pour neuf ans de services et quatre campagnes.
Quelques-uns de ses subordonnés ajoutent quelques détails. Guillaume-Joseph-Désiré Duvergier de Kerhorlay, né a Malestroit en 1781, demeurant en 1815 à Lescouant eu Pluguffan, est entré en 1799 comme lieutenant dans la 9ème légion du Morbihan sous le comte de Geslin et a pris part à l'affaire de Coray. Il a fait sa soumission en 1800 et a reçu le 28 pluviose (17 février) une carte de sûreté signée du général de brigade Colomb, commandant l'arrondissement de Quimper. Il reprend les armes en 1815 avec le même grade, mais cette fois sous les ordres du comte de Cornouaille et prend part à la répression des émeutes de Quimperlé.
Elie-Lubin-Marie de Frollo, né vers 1779 à Lanriec « n'avait pas encore 15 ans accomplis, lorsqu'au commencement de 1792 il quittait la maison paternelle pour suivre la Pèche (sic) plus connu sous les noms de Debar et de Darsaine qui le conduisit dans les Côtes-du-Nord et malgré sa jeunesse lui délivra un brevet d'officier. En 1797 il fut le premier à reprendre les armes. Il alla joindre M. le comte de Geslin son ancien chef de division. Il (probablement Geslin) parcourait depuis quelque temps les campagnes sans avoir encore réussi à enrôler un seul homme. Il se joignit à son chef et bientôt ils parvinrent à réunir 400 volontaires ; le comte de Cornouaille et La Rufie ne tardèrent pas à nous seconder. La 9ème légion s'organisa ». A cette pétition sont joints deux certificats l'un de Hyacinthe de Geslin attestant que M. Frollo a servi dans sa division comme lieutenant de canton faisant fonction d'adjudant major notamment en 1797 jusqu'à la reddition ordonnée par le général Georges, l'autre de J. F. Le Gall, maire de Concarneau, chevalier de la Légion d'honneur, « ancien officier de l'armée royale de l'intérieur ».
Trois officiers seulement représentent les Côtes-du-Nord : Jean-Marie Bernard de Villeneuve, né le 3 mars 1750 à Moncontour, est entré au service du roi en mars 1792 en qualité de commissaire dans l'organisation de la Rouerie, il a combattu sous Boishardy, puis sous Le Veneur, a été nommé capitaine le 26 juillet 1794, chef de canton le 22 octobre, chef de division, le 22 mars 1795, chevalier de Saint-Louis le 1er octobre. Il s'est trouvé à la première affaire sur les landes de Meslin entre Lamballe et Saint-Brieuc contre la garde nationale de Lamballe et paroisses circonvoisines où le commandant fut tué et une pièce de canon enlevée (23 mars 1793), au désarmement de la garnison de l'Hermitage dans la forêt de Lorge en 1794, au désarmement de la garnison et de la garde nationale composée de plus de 60 forgerons de la forge de Perrette dans la forêt de Quénécan près Pontivy, à la prise de Quintin (21 juillet 1795), de Chatelaudren (22 juillet) et de Saint-Brieuc (1799), à l'affaire du 16 à Quiberon et presque tous les jours des affaires journalières.
François-Marie Garnier de Kerigant, né à Quintin en 1762, « entra dans le parti royaliste sous les ordres de M. le Général de Boishardy en qualité d'officier en 1792 et a continué d'y servir jusqu'en 1795. Passa sous les ordres de M. le Général Le Veneur jusqu'en décembre 1797 où il fut arrêté. Passa dans l'arrondissement de Dinan où il fut fait chef de légion en 1799. Continua de correspondre avec Mereier et Cadoudal jusqu'en 1802. A fait la campagne de 1815 comme chef de légion commandant une compagnie d'élite composée d'officiers ».
Yves Le Helloco, né au Bodéo, a été successivement sous-lieutenant en 1792, lieutenant en 1793, capitaine en 1794, lieutenant-colonel du canton de Plœuc en 1798. Il a reçu six blessures. Il a correspondu en 1813 et 1814 avec M. de Kersauzon, chargé par le duc de Berry de préparer son débarquement en Bretagne. Il a fait la campagne de 1815 comme porte-drapeau de la légion de Quintin.
Voir aussi
"Quelques
Officiers chouans de Bretagne"
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"Quelques
Officiers chouans du Maine"
Voir aussi
"Quelques
Officiers chouans de Normandie"
Voir aussi
"Quelques
Officiers chouans ou vendéens"
(Cte. Ch. De Calan).
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