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Quelques Officiers Chouans de Bretagne |
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CHOUANS DE BRETAGNE.
Joseph-Fidèle de Cadoret, né à Nantes en 1798, entra dans la marine en 1812, fut volontaire royal en mars 1815, rejoignit M. de Coislin le 21 mai et combattit sous ses ordres à Cambon, à Quéhillac, au débarquement de la Rochebernard, à Folleux, à Tréhiguier et à Guérande. Il reçut, le 27 juin, un brevet de lieutenant.
Cadoux, né à Trévé (Côtes-du-Nord) en 1763, fut officier dans la coalition de la Rouairie en 1791-1792, à l’armée royale de Bretagne de 1794 à 1796, fut placé sous la surveillance de la police de 1799 à 1812 fit la campagne de 1815 à l’armée royale de Bretagne, et reçut un brevet de capitaine.
Cahours, né à Saint-Hilaire (Manche) en 1791, fit la campagne de 1815 comme sous-lieutenant dans la division Coislin, et prit part aux affaires de Cambon et de Guérande.
Alexis de Caire du Lauzet, né à Marseille en 1780, fils d’un lieutenant des maréchaux, s’offrit en otage de Louis XVI avec son père, sa mère et son oncle M. de Condorcet, émigra avec toute sa famille en Italie en 1792, puis en Angleterre en 1793, passa en Bretagne à la fin de 1794, fut d’abord capitaine à l’état-major de Puisaye, puis, entra en novembre 1795, dans les Chevaliers catholiques avec le grade de lieutenant, passa lors de la pacification de septembre 1796 dans la division de Fougères, sous M. de Chalus, comme capitaine au 2ème bataillon et contribua à « maintenir les royalistes en armes jusqu’en septembre 1797, où des forces supérieures les forcèrent de se séparer ». Il avait été blessé le 19 avril 1796, d’un coup de feu à la jambe au combat de Saint-Hilaire des Landes. Ses états de services sont signés par le chevalier de Busnel, 1er adjudant général du grand état-major des armées de Bretagne ; le chevalier de Jouette, major-général des Côtes-du-Nord ; Alex, de Séguin, commandant en second la division de Mordelles ; Apuril, lieutenant-colonel ; de Sagazan, chef d’escadron : Olivier de la Blairie capitaine d’infanterie.
Calvé de Soursac (Pierre-Guillaume-Jean), né au Croizic le 25 février 1756, lieutenant dans Bassigny-infanterie, puis lieutenant garde-côtes dans la capitainerie de Vannes, sous M. Gibon de Keralbeau, fut nommé commandant du Croizic au moment de l’acceptation de la Constitution par le roi et destitué en septembre 1792, lors de la proclamation de la République. Il était entré, en 1792, dans « l’armée de Bretagne sous M. le comte de la Rouérie, commandant en chef la première insurrection de Bretagne ». Il contribua, le 14 mars 1793, à la prise de Guérande, « faisant partie de l’armée de M. de Lanouan, commandant l’arrondissement de Savenay, se porta le 18 sur le Croizic, fit arborer le drapeau blanc dans la ville et sur la côte et désarmer tous les Républicains », et fut nommé commandant du Croizic le 20. Mais le général Beysser reprit la ville le 31. Calvé fut condamné à mort par contumace et inscrit sur la liste des émigrés, dont il réussit à se faire rayer en 1796. En 1799, il reprit les armes sous M. Jégo, qui fut fusillé à Guérande. En 1809, il était capitaine d’une compagnie de garde nationale dans sa ville natale.
Chassin de Kergommeaux (Paul-Alain-Marie), né à Saint-Malo en 1778, lieutenant à l’armée de du Boisgny, division du chevalier de la Vieuville (octobre 1799 - février 1800), nommé en 1814 receveur des contributions indirectes à Saint-Florent (Maine-et-Loire), fit la campagne de 1815 (20 mai - 1er septembre) comme capitaine d’état-major faisant fonctions de commissaire ordonnateur à l’armée d’Autichamp.
Michel-Armand de Cornouailles, né à Briec, le 22 décembre 1777, baptisé à Quimper, le 27 juillet 1780, entra à l’école royale militaire de Rebais, le 31 décembre 1785, fut licencié en 1792, « porté sur la liste des émigrés et forcé de servir sur les vaisseaux de la République pour sauver sa mère pendant les années orageuses de 1793 au 22 octobre 1795, où il entra comme volontaire dans la 9ème légion de l’armée royale de Bretagne », passa en 1796, dans les guides du général en chef Georges Cadoudal, fut nommé, en 1798, chef du canton de Briec par brevet de S. A R. Monsieur, fit les campagnes de 1799-1800 Le 27 mars 1815, le général Vabre lançait de Brest l’ordre « d’arrêter le nommé Cornouaille, dit Carnage, comme embaucheur de royalistes ». Nommé le 22 mai colonel de la 9ème légion de l’armée du Morbihan par le commissaire royal, M. de Floirac, « il leva, disent le maire et l’adjoint de Quimper, une légion de 800 hommes, maintint constamment le respect des personnes et des propriétés, mena avec son état-major lors de son cantonnement à Quimperlé du 31 juillet à la fin du mois d’août, une vie plus que frugale pour alléger les charges de la ville et montra beaucoup de calme lors des émeutes de Quimperlé, où il fut blessé deux fois à la tête ». Il avait reçu précédemment deux autres blessures, un coup de feu à la jambe en 1796 et un coup de poignard à la main droite en 1799. Nommé chef de bataillon en 1816, dans la légion du Finistère, il passa en 1817 avec le même grade dans la légion de l’Indre. Les notes de son colonel, M. de Maleissye, étaient alors très élogieuses : « Officier plein de zèle et de dévouement, a beaucoup gagné sur la connaissance de son métier dont il s’occupe sans cesse, se fait aimer et considérer ». Mais, deux ans après, au moment où pour satisfaire les hommes de gauche, les ministres de Louis XVIII cherchaient à éliminer de l’armée les officiers qu’on pourrait appeler réactionnaires, Cornouailles fut mis à la retraite le 9 septembre 1819, sur le rapport du général Rottenbourg, sous prétexte que « son instruction est très faible », en réalité, d’après les dénonciations de l’agent provocateur Le Guével qui le prétendait complice d’une conspiration contre Louis XVIII, en faveur du comte d’Artois. Il mourut en 1822.
Athanase-Emmanuel-Félicité de Couessin, né à Assérac en 1779, page du grand maître de Malte, fit les campagnes de 1799-1800 comme officier dans l’état-major de Châtillon, et celle de 1815, comme capitaine de cavalerie. Louis-Marie, probablement son frère, fit dans la même armée la campagne de 1815, comme capitaine.
Placide-Emmanuel de Courson, né à Plouha en 1777, entra comme lieutenant en 1794 dans l’armée royale de Bretagne, division le Veneur de la Roche. En 1795, à l'aflaire de Vilmario (sic) « il a soutenu le feu avec vingt hommes pour protéger la retraite des blessés ; la même année, à l’affaire de Plaintel, il est resté seul avec son chef de bataillon et lui a sauvé la vie ». Capitaine en 1798, il fit les campagnes de 1799-1800 à la division Courson de la Villevalio, armée Le Gris du Val, puis de Mercier et prit part au combat de Pont-du-Loc en Grandchamp. Entré en 1812 dans l’administration comme commis à cheval des contributions indirectes, il reprit les armes en 1815, comme aide-major général sous de Sol, se battit à Redon le 4 juin 1815, où il reçut une balle dans le poignet gauche, à Ploërmel et à Sainte-Anne. Ses chefs attestent qu’il « a rempli avec intelligence, exactitude et fidélité les divers commandements qui lui ont été confiés ». J’ai retrouvé dans son dossier un certificat qui me paraît assez intéressant pour être reproduit ici : « Nous soussignés, anciens serviteurs des troupes de l’intérieur de la France de S. M. Louis XVIII, dites des chouans, division de Saint-Brieuc, certifions que M. Placide-Emmanuel de Courson à servi dans les dites troupes en qualité de lieutenant et de capitaine durant toute leur existence ». Plouha, 25 octobre 1814. Signé : Henry de Beauchamp, ancien membre de l’arrondissement de Saint-Brieuc, armée royale de l’Ouest ; de Geslin Bourgogne, Auffret de Kerlegan, ancien lieutenant de vaisseau, chevalier de Saint-Louis ; de Boisboissel, chevalier de Saint-Louis ; de Kernezne ; Courson de la Villevalio, ancien chef de la légion ; le chevalier de Courson de la Villehélio, chevalier de Saint-Louis ; Penanster, colonel commandant la 7ème légion du Morbihan.
Parfait-Armand de Courson, frère aîné du précédent, né à Plouha en 1774, fut d’abord garde de la marine, puis en 1792, lieutenant dans les troupes de l’Inde. Fait prisonnier par les Anglais en 1793, il ne revint en Europe qu’en 1798. Entré en 1799, comme lieutenant-colonel dans l’armée royale des Côtes du Nord, il fit sa soumission le 4 février 1800 et fut néanmoins emprisonné à Saint-Brieuc pendant quelque temps en 1801-1802. Il retourna aux colonies et devint lieutenant de cipayes en 1803. Revenu en France en 1815, il fut nommé chef de bataillon au 5ème régiment de la garde royale. Son cousin, Jean-Marie de Courson, servit en 1799 dans l’armée de Chatillon et assista à la prise de Nantes, puis en 1815, dans celle de Coislin et fut blessé le 7 juillet à l’affaire de Guérande. Il reçut un brevet de chef d’escadron.
Daniel (Louis-Jean), dit Emmanuel, né en 1764 à Corseul, était dès 1791 « en butte à l’opposition des révolutionnaires ». Il servit successivement, en 1794, sous les ordres de MM. de Boishardy qui le chargea d’organiser les cantons de Matignon, Plancoët et Plédéliac, de Cormatin qui le nomma chef de canton et de Busnel, en 1795, sous le Vicomte de la Villegourio, chef de la division de Lamballe, en 1795-1796, sous Victor de la Baronnais, en 1799-1800, sous Mercier et en 1815, sous Courson et Pontbriand. Il assista à l’affaire de la Forêt en Pleven, aux deux combats livrés dans la même semaine à Henanbihen, ces trois affaires en 1796, au combat des Alleux près Moncontour (sans date indiquée), à l’affaire de la Malhoure en 1815. « Avec les gens sous ses ordres, il contribua en 1795 à l’enlèvement au Guildo d’un bâtiment pour passer en Angleterre MM. de Tinténiac, de Chateaubriand et Macé et pour servir la correspondance, en 1796, sous le feu croisé des bâtiments anglais et des républicains, il parvint avec M. de Gouyon à s’aboucher avec le secrétaire du Commodore Anglais ». Il fut emprisonné à deux reprises. Arrêté une première fois à Ruca le 29 avril 1795, il reçut plusieurs coups de baïonnette et de crosse de fusil, fut emprisonné pendant huit mois et réussit à recouvrer sa liberté et celle de ses deux compagnons d’infortune, Jacques Landier et l’émigré Jean Colombel, en désarmant son escorte sur la route de Rennes à Saint-Malo. Arrêté une seconde fois, le 4 novembre 1803, à Saint-Pern, « il se débarassa d’un des gendarmes, mais un autre le resaisit à petite distance » ; il fut enfermé à Ham, puis à Sainte-Pélagie ; en 1807, on lui fit des offres très avantageuses s’il consentait à se soumettre ; il refusa, et ne fut mis en liberté qu’en 1814.
Jérôme-François du Bois de Garangerin, né le 17 décembre 1776 à Paulx (Loire-Inférieure), fut capitaine des volontaires royaux de la division de Machecoul de 1793 à 1796, et chef d’escadron dans la même division en 1799-1800.
Joseph du Boishamon, élève d’artillerie en 1790, fit partie en 1791-1792 de la coalition de la Rouérie, servit à l’armée royale de Bretagne sous Pusaye de 1793 à 1796 et fut emprisonné en 1799-1800.
François-Claude du Poulpry, né en 1756 en Bretagne, capitaine dans Boulonnois-infanterie, n’émigra pas et fut employé dans le parti royaliste par Guimar de Coetidreux depuis février ou mars 1795 jusqu’à 1801. Il figure en effet sur sa liste comme chef de bataillon dans la 4ème légion du Finistère (Crétineau-Joly, Histoire de la Vendée militaire, tome V, p. 370).
Even (Joseph-Laurent), né à Callac en 1755, fut « employé par M. le marquis de la Roirie (sic) dès 1791 dans ses projets en Bretagne », servit de 1794 à 1802, d’abord comme capitaine, puis comme chef de canton dans la division de Saint-Brieuc sous Le Veneur de la Roche, fut nommé en 1798 chef du 4ème bataillon de la 7ème légion du Morbihan sous de Bar. Impliqué en 1804 dans le procès de Cadoudal, il fut acquitté et fut néanmoins interné à Bar-sur-Aube.
Fourché (Jean-Julien), né à Pacé (Ille-et-Vilaine) vers 1772, prit les armes le 13 mars 1793 et ne les déposa que le 4 février 1800. Capitaine de la compagnie du Rheu dans la division de Mordelles, il présenta un certificat de Sévère de la Bourdonnaye pour les campagnes de 1794 à 1796, et un autre de Couesbouc pour celles de 1799 à 1800. Il fut arrêté à Nantes, le 1er septembre 1801, avec Pierre Guillou, d’Iffendic, jardinier, ancien chouan. (Mémoires de la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, année 1924, p XXIX).
Fournier de Molines (Félix-Auguste), né à Saint-Omer en 1770, après avoir successivement servi dans Rouault, Bylandt, Damas et Moira, et avoir été en 1796 aide de-camp de Béhague, fut nommé le 4 août 1799 major de hussards à l’armée de Cadoudal ; (alias commandant la cavalerie légère de la 7ème légion), assista à la prise de Saint-Brieuc en 1799 et fut blessé à la bataille du Pont-du-Loc en 1800.
Fraboulet de Kerléadec (François), né à Hennebont en 1783, mousse en 1791, aspirant en 1794, lieutenant de vaisseau en 1808, fit la campagne de 1815 à l’armée du Morbihan, division Joseph Cadoudal, comme capitaine au 1er bataillon.
Fustel de Coulanges (Hippolyte), né à Brest en 1795, aspirant de marine en 1812, fit la campagne de 1815 comme sous-lieutenant des volontaires royaux dans la légion de Dinan, puis entra avec son grade dans la légion des Côtes-du-Nord.
Gabillard (Jean-Julien), né à Médréac (Ille-et-Vilaine) le 28 août 1768, entra, dit-il, « en 1793 dans l’armée du marquis de la Vieuville », c’est-à-dire dans les rassemblements qui, se trouvant sur le territoire de l'ancien évêché de Saint-Malo, reconnurent plus tard l’autorité de M. de la Vieuville. Il fut nommé, le 20 février 1796, par Puisaye chef du canton de Médréac avec rang de lieutenant colonel, fit la campagne de 1799 dans la division de Félix de Botherel, et fut nommé le 26 mai 1815, par le marquis de la Boessière colonel en second de la 6ème légion d’Ille-et-Vilaine, dont Henri du Boishamon était colonel en premier. Il prit part aux affaires de Langouet près Rennes, où les royalistes enlevèrent un convoi escorté par 800 hommes et firent 80 prisonniers, affaire dont le succès lui fut principalement attribué, au combat de Saint-Maur ou Sainte-Maure près Dinan, le 18 juin 1795, où il reçut une balle qui lui traversa la poitrine, à celui de la Lande du Guiller, le 20 novembre, où il eut le bras gauche fracassé d’un coup de feu, à l'affaire du château d'Evrignac, aux deux combats de Caulnes près Saint-Jouan-de-l'Ille, aux aflaires du Pont de Gévezé, de Bécherel, de Saint-Pierre de Chateauneuf, de la Maison-Neuve près Bécherel, de la Barille près Montauban, de Saint-Méen, de la Trinité en Porhoet, et « beaucoup d’autres moins remarquables ». Le 13 juillet 1815, à l’affaire de Saint-Jouan-de-l’Isle, il réussit pendant une heure à contenir avec 25 hommes une troupe de cent grenadiers ennemis, ce qui donna à M. du Boishamon le temps d’arriver avec sa légion et de leur faire mettre bas les armes ; dans cette affaire, il eut la cuisse traversée par une balle. Il fut emprisonné à quatre reprises différentes, pendant une durée totale de sept ans et trois mois, notamment en 1797, de 1800 à 1802 et en 1808, cette dernière fois pendant 38 mois de suite. « Par son dévouement persévérant et innébranlable, par sa bravoure, sa capacité militaire et sa moralité, il est un des hommes qui ont le plus honoré le parti royaliste de la Bretagne ».
Gaignard (François), né à Teillé (Loire-Inférieure) le 31 décembre 1776, demeurant en 1814 à Saint-Julien de Concelles, rejoignit les Vendéens le 28 juin 1793 et entra comme soldat « dans l’armée du général Fleuriot ». Il devint en 1794, capitaine de grenadiers à la 3ème division de l’armée de Scépeaux, en 1799, capitaine de cavalerie à la 3ème division de l’armée de Châtillon, en 1815, chef d’escadron de cavalerie à l’armée de d'Andigné, dans la 3ème division sous le colonel de Landemont. Il prit part, en 1793, aux affaires de Nort, etc... En 1794, à celles de Couffé, Saint-Mars et autres, en 1795, à celles d’Oudon, la Maison-Blanche, Couffé, Teillé, Pannecé, Pontron, Mouzeil, Heric et autres, en 1796, à celles du Petit bourg d'Auverné, de Couffé, du Val, de Trans et autres, en 1799, à la prise de Nantes. « Pris le 10 mai 1795 et condamné à être fusillé, il s’est sauvé avec 12 grenadiers républicains qui ont pris parti dans l’armée. A Trans, il a fait 11 prisonniers, dont le capitaine Payen du bataillon d’Arras. Il a sauvé la vie à M. Palierne, major de division, à l'affaire de Pannecé et au sergent Cottineau aux landes de la Charrais en présence de M. le général de Bourmont. Il a fait plusieurs prisonniers aux affaires de la Roche et de l'Auge-au-Moine. La veille de l’entrée à Nantes, il a fait seul à Carquefou, 7 prisonniers qui attaquaient son avant-garde ».
Garnier de la Villesbret (Louis), né à Montauban le 7 janvier 1777, page du duc de Penthièvre, « s’arma en 1791 avec un grand nombre de gentilshommes bretons pour empêcher l’incendie des châteaux, fit partie en 1792 comme volontaire de la coalition du marquis de la Rouérie », entra en 1793 comme volontaire dans l’armée royale dont M. de Boishardy était le chef, devint capitaine en 1794, sous M. de Saint-Régent, en 1799, lieutenant du canton de Plouasne dont M. de Mellon était le chef, ou, comme on dit ailleurs, commandant le 3ème bataillon de la 6ème division d’Ille-et-Vilaine dont Félix de Botherel était le colonel. Il fut nommé le 28 mai 1815, par M. de la Bœssière lieutenant-colonel commandant le 1er bataillon de la 7ème légion d’Ille-et-Vilaine, dont M. de Pontual était, je crois, le colonel, et comme celui-ci ne put organiser sa légion, il rejoignit avec ses soldats la 6ème légion dont Henri du Boishamon était colonel. « De 1793 à 1800, il s’est trouvé aux affaires du Pont de Bodieu, de la Perchais, de Locminé, où l’armée royale étant attaquée par des forces supérieures, il soutint la retraite et s’exposa au point d’être entouré par une compagnie de grenadiers dont il se fit jour en leur tuant deux hommes, aux deux affaires de Josselin, à celles de Colognon (lisez Cœtlogon), de Quintin, de Chateaulaudrin (lisez Chatelaudren), de la forêt de la Noé, aux deux affaires de Lorge, à celles d’Elven, de Plumaugat, du frêne de Néant, de la Trinité, de la Meule-en-Montauban, où il fut blessé, du camp de Gaillarde, aux deux affaires de Loudéac, aux deux combats sur la lande du Mené, aux deux de Saint-Jouan et beaucoup d’autres moins marquants ». En 1815, il prit part au combat de Saint-Jouan-de-l'Isle. Il fut incarcéré quelque temps en 1797. Ses chefs et ses collègues s’accordent à vanter « sa grande bravoure et son dévouement sans borne ».
Gautrais (Pierre), né le 28 mars 1764 à Vendel (Ille-et-Vilaine), domicilié à Fleurigné, servit successivement « comme volontaire en 1791 dans l’armée de Bretagne sous M. le marquis de la Rouérie, en 1793, dans l’armée vendéenne sous M. le prince de Talmont, en 1794, dans l’armée de Bretagne sous M. de Boisguy, en 1799 et 1814, sous M. de Prévalaye, en 1815, sous M. de Sol de Grisolle et M. Pilet ». Il avait été nommé capitaine en 1796 par Puisaye. Son brevet lui fut renouvelé le 4 juillet 1815 par le marquis de la Boessière qui le qualifie « capitaine à la 7ème compagnie des chasseurs royaux de la légion de Fougères ». Il dit avoir prit part « aux affaires de Granville, de Villedieu, d'Antrain et Dol, du Mans (1793), d'Argentré, de la Vieuville, de la Houlette, de la Flochais (lisez très probablement Fiochais), de la Croix-Avranchin, de Valeine, de Romagné, de Saint-Hilaire-des-Landes, de Chateaujaune, d’Antrain, et plusieurs autres moins importantes ». Un autre état moins détaillé place les affaires de la Croix-Avranchin et Valeine en 1799, celle d’Antrain en 1815 et ajoute en 1796 un premier combat de Valeine et un combat du Leroux. Il cite comme blessures : « un coup de sabre à la jambe droite à l’affaire de Dol en 1793, un autre à la même jambe à l’affaire de la Houlette en 1794, plusieurs coups de crosse de fusil à l’affaire de Laignelet en 1795, un coup de feu à la tête à l’affaire du Leroux en 1796 ». Il fut emprisonné à trois reprises, d’abord de 1797 à la lin de 1798, où il fut délivré par les chouans, puis en 1800, où il fut remis en liberté le 15 avril sur l’ordre du général Tilly, enfin de 1802 à 1804, après quoi il demeura sous la surveillance de la police jusqu’en 1808. J’ai remarqué dans son dossier deux certificats, un du lieutenant-colonel Sausset attestant « qu’il a fait partie de la coalition de la Rouérie en 1791 et 1792 » ; l’autre du lieutenant-colonel Boiton certifiant « qu’il fut un des premiers à venir le seconder pour former le premier noyau des chouans ».
Auguste-Charles François-René Gouyon de Beaucorps, né à Rennes en 1780, entra comme volontaire avec le grade de sous-lieutenant dans l’année royale du Morbihan commandée par le comte de Silz (probablement en 1795), prit part aux affaires de Grandchamp, de Saint-Thille (?) ou Saint-Vitte (?) et du Nédo, fut sous-lieutenant aux hussards de Warren dans l’année royaliste de Quiberon sous M. de Puisaye, fut blessé d’un coup de feu à la jambe gauche le 21 juillet 1795, entra le 26 décembre comme volontaire avec rang de sous-lieutenant dans les cadres de Léon, rentra en Bretagne le 2 janvier 1797, fut en 1799 volontaire dans les chasseurs royaux du Morbihan, prit part aux affaires de Sarzeau, la Porte-Cannu (?) etc..., fut nommé le 15 septembre sous-aide-major de la division d’Ille-et-Vilaine sous M. de la Prévalaye, blessé le 14 novembre près de la Guerche d’une balle à la cuisse, incorporé comme conscrit dans l’armée républicaine en 1803, blessé en 1805 et nommé commissaire des guerres en 1813.
Goyer (Etienne), était né au Pont-Saint-Esprit (Gard) le 17 août 1776. Si on prenait au pied de la lettre l’état de services qu’il a dressé, on serait tenté de les révoquer en doute, car presque toutes les dates sont fausses : campagnes sous d'Autichamp 1790-1791, sous La Roche-Jaquelein 1792-1793, sous Boishardy (1794-1797, blessures à Granville le 10 août 1792, au Mans le 6 février 1793, etc... Seule la date de sa blessure au Pongant (2 février 1796) est peut-être exacte. Mais si on laisse de côté les dates, on se trouve en présence d’une série de faits très vraisemblables, qui ne peuvent avoir été inventés par un Languedocien qui en 1814 n’habitait plus la Bretagne, et qui sont d’ailleurs, confirmés en partie par un certificat de M. de la Moussaye. Dans cette pièce, datée du 24 octobre 1814, « le vicomte de la Moussaye, lieutenant-colonel de cavalerie, président de la députation envoyée par les gentilshommes bretons vers S. M. Louis XVIII au mois de juillet dernier, demeurant au château de la Chénaye en Matignon, déclare qu’étant commandant d’un corps franc dans les environs de Moncontour après les désastres de Quiberon et sous les ordres de M. Le Veneur de la Roche, il a eu sous ses ordres le nommé Bleddor dit Goyer, lequel avait servi antérieurement dans la garde de confiance de M. de Boishardy jusqu’au moment de sa mort, et qu’il a été blessé au passage de Pontgamp ». On peut donc supposer qu'Etienne Goyer s’est enrôlé, comme il le dit dans les chasseurs du Roussillon, qu’il a été nommé sergent dans la légion des Deux Tertres (sic), qu’il est passé aux royalistes en 1793 et a servi dans l’armée vendéenne sous les ordres de d’Autichamp et de la Roche-Jaquelein, qu’il a ensuite rejoint les chouans, d’abord comme sous-lieutenant dans la légion de M. de Boishardy, puis comme lieutenant dans la légion du général Tonton (de son vrai nom Bernard de Villeneuve), et de nouveau comme capitaine dans la légion de M. de Boishardy, qu’il a été blessé d’un éclat de bombe à la jambe gauche au siège de Granville, de deux balles à la même jambe à la bataille du Mans, et d’un coup de sabre à la main gauche au passage du Pontgant. Rentré dans son pays après la pacification de 1796, il fut (en 1797) capitaine dans l’armée royaliste de M. de Saint-Christol, émigra en 1798, fit la campagne de 1799 en Italie dans l’armée autrichienne sous les ordres du prince Charles, et revint en France à une époque indéterminée. Il reprit les armes en 1815, rejoignit à Nîmes l’armée du duc d'Angoulême, où il servit comme capitaine d’après un brevet signé du vicomte de Bruges, quitta Nîmes le 27 mars avec l’armée qu’il suivit jusqu’à la capitulation de la Palud, rejoignit le 1er juillet le général Jean de Barre qui lui conserva son grade de capitaine et, par ordre daté de Beaucaire le 8 juillet, lui confia la mission de désarmer les bonapartistes de la Palud et des environs. Enfin, le 10 août, il rentra comme capitaine au 1er régiment des chasseurs royaux du Gard.
Louis-Mathias de Jouette, né à Saint-Domingue le 14 avril 1769, capitaine de milices dans son pays natal en 1790, aide de camp du général marquis de Rouvrais à l’armée du Nord de Saint-Domingue en 1791-1792, volontaire aux cadres de du Dresnay en 1793, major aide de camp à l’armée royale de Bretagne en 1794, lieutenant-colonel, puis colonel-major-général à la division des Côtes-du-Nord, passa en Angleterre en 1796, fut en 1797-1798 colonel des chasseurs britanniques à Saint-Domingue, reçut trois blessures dans ces diverses campagnes et fut maintenu en 1814, dans son grade de colonel.
Jousseaume de la Bretesche (Armand), né à Nantes en 1779, officier attaché à la division Le Moelle (armée de Charrette) en 1795, eut un cheval blessé au combat de Saint-Cyr, devint en 1796 major de la division de Montfaucon sous Stofflet, puis sous d’Autichamp, passa en 1799 sous les ordres de Suzannet et prit part au combat de Mélay près de Montaigu, et devint en 1815 chef de la division de Montfaucon dont il porta l’effectif à 3.000 hommes, et avec laquelle il combattit à la Grolle et à Rocheservière.
Louis-Honorat de Keroignant de Trézel, né vers 1746, volontaire en 1773 au régiment provincial de Vannes, puis sous-lieutenant au bataillon de garnison de la Fère, n’émigra pas, fut emprisonné comme suspect en 1793-1794 et devint en 1796 membre du conseil de l’armée royale de Bretagne, chargé de la correspondance.
Louis Marie-Joseph de Kérouartz, né à Lannilis en 1766, lieutenant de vaisseau en 1788, fit les campagnes de 1793, 1794 et 1795, dans l’armée de la Vendée comme chef de division sous d’Elbée, puis sous la Roche-Jaquelein, combattit à Tiffauges, à Châtillon, à Mortagne, à Cholet, à Laval où il fut blessé, à Pontorson, à Antrain où il reçut une seconde blessure, au Mans, à Angers et à Savenay, commanda l’artillerie vendéenne en 1796, fut en 1815 adjudant-général sous Suzannet et combattit à Rocheservière.
Leroy (Jean-François), né en 1759 à Baynes près Balleroy (Calvados), d’abord dragon au régiment de la reine de 1780 à 1788, député à l’Assemblée législative de 1791 à 1792, nommé chef de bataillon le 20 septembre au bataillon 6bis du Calvados, fit la campagne de 1792 à l’armée de Custine, passa le 25 mai 1793 avec tout son bataillon du côté des fédéralistes, fit évader le 12 juin à Chateau-Gontier 200 prisonniers vendéens, parmi lesquels était le prince de Talmont, fut nommé par Puisaye colonel adjudant général, puis le 15 juillet 1793, major général, se réfugia en Bretagne après la défaite de l’armée fédéraliste et contribua avec Paisaye à organiser la chouannerie. Arrêté et emprisonné à Rennes, le 30 décembre 1794, mis en liberté après la pacification de la Mabilais (avril 1795), il retourna en Normandie deux ans après, fut élu membre de l’administration municipale de Bayeux, destitué comme royaliste en 1797 et nommé maire par Bonaparte, en 1800.
Letertre (Jean) dit Mayence, né à Saint-Mars-du-Désert (Loire-Inférieure), le 19 mars 1765, prit les armes le 13 mars 1793, devint capitaine d’une compagnie bretonne sous Bonchamp, se distingua particulièrement au passage de la Loire en enlevant Ancenis à la pointe du jour à la tête de sa compagnie, ce qui lui valut les éloges de Talmont, et à Dol où il sauva l’armée en arrêtant la déroute des soldats, ce qui lui mérita les compliments de Lyrot. Il assista en outre aux affaires de Coron, de Doué, de Martigné, de Chatillon, de Torfou, de Chantonay, de Montaigu, de Nantes, de Laval, d'Antrain, d’Ernée, de Granville, de Pontorson, d’Angers, de Baugé, de la Flèche et du Mans. Au commencement de 1794, il rejoignit Charrette, en reçut quelques milliers de poudre et organisa la 3ème division nantaise, forte de 4.000 hommes, dont il remit plus tard le commandement au colonel Palierne, sous lequel il servit comme lieutenant-colonel. Il fit les campagnes des généraux Scépeaux et Chatillon, reçut six blessures, « détruisit entièrement (en 1795) un bataillon (républicain) revenant de Quiberon » et obtint en 1796 de Chatillon la promesse de la croix de Saint-Louis. Il reprit les armes en 1815 à l’armée de d’Autichamp dans la division Cady et combattit à Chemillé.
Il y a dans le dossier Letertre une pièce intéressante, c’est l’état de sa division, telle qu’il l’avait organisée. Le commandant en second est Jean Fonteneau, les chefs de canton sont les deux frères Espivent et M. le Vicomte de la Houssaye, le capitaine de la cavalerie est Jean Julien, les capitaines de paroisses sont Jean Morin et Jacques Lebert pour Saint-Mars-du-Désert ; Jacques Rigaud et Pierre Deshaies pour Ligné ; Julien Colineau, Jacques Ménard et Pierre Rédureau pour Couffé et Saint-Giron ; Jean Cerclai pour le Don ; François Joly et Jacques Mousseau pour le Cellier ; Jean Surcherez pour Maux ; Esprit Blandin et Blandin dit La Valeur pour Carquefou ; Julien Chanteau pour Thoiré ; François Bahault pour Sainte-Luce ; Jean Peignon pour Doulon ; Pierre Poitou pour Saint-Donatien de Nantes ; Jean Bodin pour Sucé ; Jean Habert pour Petit-Mars et Nort ; Pierre Cruaut pour Mouzillé ; François Gagnard et Louis Gerbron pour Teillé ; Pierre Vié pour Trans.
Letort (Charles), né le 3 janvier 1773 à Saint-Sulpice-des-Landes près Saint-Mars-la-Jaille (Loire-Inférieure), passa dans la Vendée en 1793, fut capitaine d’infanterie sous Bonchamp, puis sous Fleuriot et d'Autichamp, assista en 1793 à 32 affaires : le Mesnil, Beaupréau, Chalonnes, Bressuire, Thouars, Fontenay, Montreuil-Bellay, Saumur, Nort, Nantes, Pont-Barré, Erigné, Doué, Martigné, Briant, Vihiers, Chatillon, Torfou, Ancenis, Candé, Laval, Antrames, Chateau-Gontier, Ernée, Fougères, Granville, Pontorson, Dol, Antrain, Angers, La Flèche, Le Mans, Savenay. Nommé chef de bataillon dans la 2ème division de l’armée de Scépaux, il y fit les campagnes de 1794, 1795 et 1796. Incarcéré à Nantes par ordre du général Grigny, le 2 janvier 1798, il fut mis en liberté le 4 juillet. Il reprit les armes comme chef de bataillon en 1799-1800 (affaires de Bain, etc ..) et en 1815 (affaire de Guérande). La Restauration le nomma juge de paix à Candé.
Le Veneur (René-Marie-Auguste), né à la Villedollée (Côtes- du-Nord), le 4 août 1748, demeurant en 1814, à la Villechaperon en Hénon, entra dans les mousquetaires comme surnuméraire en 1764, lorsque son compatriote, le marquis de la Rivière en était capitaine, devint titulaire en 1766, et servit jusqu’au licenciement du corps en 1775. Dans ses états de services, il fait valoir « son assiduité aux Tuileries pendant l’esclavage du roi martyr dans le but d’utiliser les moyens de le défendre ». Il fut chargé par la Reine d’une mission dangereuse et de confiance près de l’archiduchesse Christine, se trouva aux Tuilleries le 28 février 1791, et le 20 juin 1792, travailla avant le 10 août avec son ami de la Villeurnois, à réunir les défenseurs du trône, fut désigné le 9 août par le roi pour obtenir un brevet de lieutenant-colonel, prit part le 10 à la défense des Tuileries avec MM. de Mailly, d'Allonville, de Vioménil, de Marigny, et fut grièvement blessé à la jambe. Il rejoignit les chouans et fit de nombreux voyages dans la Bretagne, le Maine et l’Anjou, pour organiser l’armée de Scépeaux qui, par arrêté pris à Pontron le 10 juin 1795, le nomma général en second. De là, il passa par ordre du roi dans le Poitou, l’Orléanais, le Blésois, la Touraine et la Sologne, et organisa des conseils royaux dont il forma des cadres à Poitiers, Blois, Tours et Orléans. Lorsque Louis XVIII chercha à constituer l’unité des forces royalistes, il nomma, par lettre datée de Vérone, le 22 octobre 1795, Auguste Le Veneur, général en chef de l’armée d’Orléanais et de Sologne sous les ordres supérieurs de Charrette, et ce fut celui-ci auquel le roi confia le soin de le recevoir chevalier de Saint-Louis. Dans ces diverses campagnes, il reçut deux blessures dans la Vendée et la Bretagne, et une blessure légère en Sologne. Après la pacification de 1796, il fut employé en qualité de militaire dans l’agence royale de Paris avec le chevalier des Pomelles, et chargé par le roi « dans ce temps de calme, de donner à la Chambre des députés des sujets propres à servir la cause royale ». En 1815, la goutte l’empêchant de servir activement le parti du roi, il fournit à M. de Courson de la poudre et du plomb. Il rappelle en terminant que son frère, l’abbé Le Veneur, fut « assassiné comme réfractaire d’une manière horrible », qu’il a vendu deux fermes pour subvenir à la cause du roi, que les républicains ont saisi et fait vendre une de ses terres et trois mobiliers, qu’il ne lui reste qu’une fortune médiocre et qu’il a trois enfants. La Restauration lui confirma son brevet de maréchal de camp.
Mais il y avait à cette même date dans les Côtes-du-Nord un Jean-Marie Le Veneur de la Roche, demeurant à Moncontour, ancien officier au régiment d’Artois, qui avait commandé en chef pendant cinq ans dans les Côtes-du-Nord, avait été blessé, incarcéré à Saint-Brieuc en 1799, et disait avoir été nommé général par Puissaye. On les confondait l'un avec l'autre, et les réclamations s’entrecroisent dans leurs dossiers, les Parisiens tenant pour Auguste Le Veneur, les Bretons pour Le Veneur de la Roche, sans paraître toujours se douter qu’ils avaient servi dans deux régions très différentes.
Marion (Julien), né à Baden (Morbihan), le 22 octobre 1773, demeurant en 1814 à Arradon, était embarqué sur la Thétis, comme maître d’équipage depuis le 22 août 1793, lorsque le 22 décembre 1794, il fit entrer cette corvette dans la rivière du Morbihan et la livra au général de l’armée royale, M. de la Bourdonnaye-Coetcandec, avec les munitions et autres objets nécessaires à l’armée qui furent distribués à ses troupes. A l’affaire de Guémené, il sauva la vie au général Mercier, qui venait d’être fait prisonnier par quatre grenadiers. Il se trouva à l’affaire de Grandchamp (1795) où, dit-il, M. de la Bourdonnaye commandait, et où M. le comte de Scytz (lisez Silz) fut tué. Nommé capitaine par Cadoudal, il assista à l’affaire de Pontsalle contre le général Hoche, à celle de Quiberon, sous le général Tintignac (sic) à celle de Cologon (Coetlogon) où le général fut tué. Nommé aide-de-camp de Mercier, il fut admis avec lui à l’île d’Yeu à la table du comte d’Artois. Il fit entrer dans la rivière de Crach deux chaloupes chargées de munitions destinées aux armées royales, et franchit tous les obstacles et dangers possibles, en passant à portée de pistolet entre les deux canonnières qui bloquaient l’entrée de la rivière. En 1799, il se trouva à l’affaire de Guéhéno, s’empara de la place de Sarzeau et de deux pièces de canon qui s’y trouvaient et fit mettre bas les armes à la garde nationale forte de 120 hommes, étant à la tête de quelques grenadiers du bataillon dont on venait de le nommer chef quand Cadoudal voulut former un corps de troupes réglées. Il combattit à Grandchamp le 21 janvier 1800. Arrêté en 1802, il fut emprisonné à Bordeaux et détenu pendant trente mois. Remis en liberté, il commanda jusqu’en 1814 différents navires avec lesquels il fit le cabotage. Il fit la campagne de 1815 comme chef de bataillon dans la légion Léridant. Un autre Marion (Jean-Pierre), né également à Baden, capitaine de grenadiers en 1796, blessé à Grandchamp, employé à la correspondance en 1799, fait valoir que son père et sa mère, emprisonnés par les Républicains, moururent de misère à l’hôpital, et qu’un de ses oncles fut pris et fusillé comme royaliste.
Pierre-Marie de Pioger, né en 1777 à Fougeray (Ille-et- Vilaine), fut « choisi pour chef, quoique enfant, par quelques paroisses insurgées aux environs de Redon », prit part aux affaires de Bougrot et de Saint-Perreux (1793), rejoignit en 1795 l’armée de Charrette, où il servit comme officier d'état-major, eut les deux cuisses traversées par une balle au combat de la Preuille le 3 janvier 1796, et fit la campagne de 1815 dans la 4ème légion de l’armée du Morbihan sous M. de Sécillon comme capitaine de la compagnie de Saint-Vincent (4ème compagnie du 2ème bataillon). Son frère, Armand-Aimé, né en 1779, à Fougeray, servit lui aussi comme officier dans l’état-major de Charrette en 1795-1796, assista aux affaires de Saint-Cyr, des Quatres-Chemins, etc..., et fit comme capitaine la campagne de 1815 à l’armée du Morbihan. Il reçut une grave blessure à la main à l’armée de Charrette, et fut blessé très grièvement en 1815, à l’affaire de Redon.
A une tout autre famille appartenait François-Jean Pioger, né le 17 avril 1770 à Saint-Martin de Sablé (Sarthe). Fils d’un tisserand, il s’était enrôlé en 1787 et servait dans le 109ème régiment d’infanterie quand il passa aux chouans en mai 1794. Nommé sous-lieutenant en mai 1795, blessé d’un coup de baïonnette à la jambe gauche lors de la prise du fort Penthièvre le 21 juillet 1795, nommé lieutenant en août par Cadoudal pour avoir contribué à ramener 400 hommes avec armes et munitions de Quiberon sur le continent, il fut arrêté en 1798 et détenu pendant six mois à Belle-Isle. Il fut nommé capitaine le 1er novembre 1799 pour avoir avec 15 hommes seulement pris deux pièces de canon et fait mettre bas les armes aux 36 hommes de la garde de Sarzeau. Arrêté à Paris en mai 1801, il fut détenu jusqu’en 1814. Il suivit Louis XVIII à Gand en 1815 et fut nommé en 1816 capitaine dans la légion d’Ille-et-Vilaine.
Poulain du Chesnay né à Saint-Méloir (Ille-et-Vilaine) en 1734, capitaine au régiment provincial de Rennes, puis au bataillon de garnison de Monsieur, réformé en 1790 pour refus de serment, fait valoir dans ses états de services « son commandement du Clos-Poulet en 1791-1792 sous le marquis de la Rouarie (sic) et le chevalier de la Vieuville, une tentative sur Saint-Malo, l’organisation de la correspondance, son emprisonnement en 1793 à Saint-Malo ».
Poulain de la Fosse-David, né à Perros (Côtes-du-Nord), vers 1787, sous-officier au 1er régiment de marine, puis chef de timonerie, enfin enseigne auxiliaire, est très recommandé par Courson de la Villevalio comme « ayant formé et commandé la 1ère compagnie des grenadiers de marine de l’armée royale des Côtes-du-Nord. Ayant fait deux voyages en Angleterre et opéré deux débarquements d’armes ». La commission lui accorde un brevet de capitaine.
Ramel (Mathurin), né à Ploërmel en 1782, volontaire en 1797 dans la 5ème légion du Morbihan sous M. Dubois (lisez du Bouays), successivement caporal fourrier le 4 semptembre 1799, sergent, puis sergent-major, enfin lieutenant le 9 janvier 1800 dans la compagnie de chasseurs dont Etienne Guyot était capitaine, fut blessé à Grandchamp en 1800, entra comme commis à la sous-préfecture de Ploërmel en 1801, devint receveur des droits réunis et reprit les armes en 1815 dans la compagnie d’élite de la légion d’Henri de Boishamon avec grade de sergent et rang de lieutenant par brevet du 26 mai.
Rébion (Pierre-Marie), du Loroux (Loire-Inférieure), était probablement fils de Rose Aubron, veuve Rebion, de Saint-Julien-de-Concelles, guillotinée à Nantes à l'âge de 50 ans pour avoir pris part à l’émeute qui avait eu lieu au Loroux le 12 mars 1793. Je reproduis ses états de services tels qu’il les a donnés dans un ordre qui ne me paraît pas toujours respecter la chronologie exacte des événements. Il débuta à l’armée de Bonchamp, comme officier d’état-major, secrétaire de la division du Loroux sous les ordres de M. d’Isigny père et assista aux combats de la Pierre-Percée, de l'Isle-le-Bas, de Loué, de Machecoul, de Luçon, de Nort, au siège de Nantes, aux combats de Vertou, du camp des Cléons, de la Chapelle-Hulin, de Tiffauges, aux batailles de Chatillon et Beaupréau. Après le passage de la Loire, il fut capitaine d’infanterie dans la division de M. d’Autichamp, armée du général Henri de la Roche-Jacquelein, et se trouva aux combats de Varades et de Château-Gontier, à la prise de Laval, au combat du jeudi soir auprès de Laval, où il fut « laissé pour mort d’un coup de refouloir dans la poitrine », à la bataille de Laval, au combat d'Ernée, à la prise de Fougères, au siège de Granville, à la bataille de Dol, où il eut son cheval tué sous lui en combattant sur la route de Pontorson, au siège d’Angers, où il eut la cuisse gauche traversée par une balle, à la bataille du Mans où, quoique grièvement blessé, il resta une partie du jour et toute la nuit à cheval, fut chargé à diverses reprises par le général Stofflet de ramener au feu les soldats qui pliaient, notamment près des halles, et ne sortit du Mans que le matin, toute la ville étant au pouvoir de l’ennemi, enfin au combat d’Ancenis. En repassant la Loire au-dessus de la Chebuette, en Saint-Julien, il eut une affaire avec une chaloupe canonnière et reçut encore un coup de feu à la cuisse gauche. Souffrant de ses blessures, il ne put pendant longtemps prendre part à aucune affaire majeure. Faisant partie de l’armée d’Anjou sous le général Stofflet, comme secrétaire en chef de la division Prudhomme, il fut chargé de la surveillance des ateliers d’habillement et de chaussures de la division, et prit part à la bataille de Chavagne. La division du Loroux étant passée en 1795 dans l’armée de Charrette avec son nouveau colonel Tristan Martin, Rebion devint aide-major de la division et se trouva aux combats d’Aigrefeuille, de Saint-Sébastien près de la fonderie, à la bataille de Saint-Cyr, au combat de la Chapelle-Hulin. Le Loroux étant occupé par l’ennemi, il s’embusqua avec quelques cavaliers de Saint-Julien près de l’Arche-d’Ambrée, sur la route de Nantes, s’empara de la correspondance ennemie et la porta au comte de Bruc. Cette correspondance était tellement importante que le Loroux fut évacué le lendemain. Il se trouva ensuite aux combats de Vallet et de la Regrippière. La division du Loroux étant repassée dans l’armée d’Anjou sous les ordres de d’Autichamp, il prit part au combat du bois de Lépaux. Près des bois de la Garanne, n’ayant avec lui que huit chasseurs de la compagnie qu’il commandait et un cavalier, il fit prisonnier douze soldats républicains et les conduisit au comte de Bruc. Il se trouva ensuite aux combats de Morveau (Montrevault) et de Chaudron. Surpris près de Chaudron par une colonne mobile, il perdit les quatorze chasseurs restes de sa compagnie, et ne dut la vie qu’au dévouement du brave chasseur Dupont. « Dans ce moment les armées royales étaient dissoutes, les généraux Stofflet et Charrette fusillés ».
Renaud (Alexis), né à Auray le 9 mars 1776, sous-lieutenant le 15 septembre 1793 dans la compagnie d’élite des royalistes à l’armée du général de Silz, lieutenant le 1er février 1794 dans l’armée de Cadoudal, sergent d’artillerie le 24 juin 1796 dans le régiment d’artillerie de Rotalier, y fit les campagnes de 1796-1797-1798 et 1800, entra le 1er mai 1801 dans l’année républicaine comme fourrier de grenadier dans un corps basque commandé par le colonel Harispe, fit partie en 1802 et 1803 de l’armée des Grisons, fut nommé le 22 mai 1813 sergent-major de la 2ème cohorte. Il reprit les armes avec les royalistes en 1815, ayant été nommé le 20 juin capitaine-adjudant à l’état-major de Sol. Il dit avoir été blessé en 1815 à l’affaire de Quiberon. Il est probable qu’il faut lire 1795.
Renault (Joseph-Mathurin), né le 3 janvier 1778 au Crouais (Ille-et-Vilaine), demeurant en 1814 à Saint-Méen, fit la campagne de 1793 comme volontaire sous les ordres de M. de Bédée qui certifie le fait, en tant que « commandant pendant cette campagne le cantonnement de Médréac », passa comme volontaire le 1er septembre 1794 dans le bataillon de Médréac, alors commandé par Gabillard « sous les ordres de feu M. le marquis de Chateauneuf commandant en chef, et de feu M. le chevalier Félicité de Botherel son successeur », devint lieutenant le 2 mars 1796 et capitaine le 22 mars après l’affaire du Crouais où il s’était particulièrement signalé. Il cite comme y ayant pris part les affaires de la Perchais, du Hinglé, de Saint-Jouan, de Gévezé, d’Irodouer, du Loup du Lac, de la Barette, une deuxième affaire de Saint-Jouan, le Crouais, Saint-Méen, la Trinité, une deuxième affaire de la Barette, où, à la tête de quelques hommes, il mit en fuite un bataillon républicain, Plumaudan, le Tertre, Plumaugat, la Goussais. Ennobli en 1814, il fit la campagne de 1815 comme capitaine dans la 6ème légion d’Ille-et-Vilaine sous Boishamon et combattit à Saint-Jouan-de-l‘Isle.
Renaut (Louis-Victor), né à Londres en 1796 de parents émigrés, y habitait encore en 1814 et s’inscrivit à cette date dans les rangs des volontaires royaux destinés à débarquer en France. En 1815, il était revenu en Bretagne et habitait à Rennes chez ses parents Son dossier nous permet de reconstituer l’état-major de la légion de Vitré tel qu’il existait à cette date. Le général marquis de Chateauvieux, qui se qualifie « commandant les volontaires royaux d’Ille-et-Vilaine » paraît en être le chef. En tous cas il date de son quartier général de Vitré un ordre du 19 août 1815. Courson de la Belle-Issue se qualifie « commissaire subdélégué et major de la légion de Vitré ». Onffroy des Varennes signe un ordre le 8 août à Vitré comme adjudant-général, Berthier de Grandry se dit major général. Renaut, nommé le 20 juin, lieutenant de la 2ème compagnie du cadre du 4ème bataillon de la légion de Vitré, fait fonctions d’aide de camp du général de Chateauvieux.
Richard de la Roullière, de Nantes, né vers 785, lieutenant au 76ème régiment d’infanterie en 1811, fit la campagne de 1815 dans la division Coislin et fut nommé lieutenant-colonel le 27 juin, il pris part aux affaires de Cambon et de Quéhillac, au débarquement de la Roche-Bernard, aux affaires de Folleux, de Tréhiguer et de Guérande. Il fut, sous la Restauration, capitaine adjudant major dans la garde royale.
Richer (Alexandre), né aux Pas, près de Pontorson en 1777, fut en 1792 volontaire dans la coalition de M. de la Royerie (sic), servit en 1793 dans la Vendée sous M. de la Roche-Jaquelein à l’affaire de Granville, fut lieutenant dans l’armée de Bretagne sous M. du Boisguy de 1794 à 1796 et capitaine « dans l’armée de l’Ouest » sous M. de Frotté de 1797 à 1800, dans la division dont M. Danguet était lieutenant-colonel et M Davy major. De 1794 à 1800, il assista aux trois affaires de Saint-James, aux deux affaires du Bois-Rouland, aux deux affaires de la Croix-Avranchin, à l’affaire de Fougères, aux deux affaires de la Piochais, aux trois affaires de Valeine, aux affaires de Poilley, de Romazy, de Romagné, de la Chapelle-Jeanson, etc...
Robert de Boislouveau (Charles-Pierre), né en 1791 à Luitré (Ille-et-Vilaine), entra en 1813 dans les gardes d’honneur, fit la campagne de 1815, d’abord comme volontaire (1er mai), puis comme lieutenant (25 juin) dans une compagnie d’élite de la légion de Fougères sous le colonel Hay de Bonteville et le commandant Pilet, et prit part aux affaires de Saint-Brice, Saint-Etienne, le Boisrouault, le Ferré et Antrain.
Rohault de Villeneuve, né à Quintin vers 1787, aspirant de marine en 1807, fit la campagne de 1815 comme capitaine adjudant-major sous Courson et prit part aux affaires de la Malhoure et de Saint-Gilles.
Rolland (Olivier-Jean) dit La Justice, né à Dinan en 1773, fut lieutenant en 1794 dans la division du Clos-Poulet, combattit à Béon et à Clée, où il fut blessé, fut en 1795 capitaine sous M. de Boishardy et prit part à l’affaire du Château de la Houssaye en 1795 et à celle de Saint-Brieuc en 1796, reçut deux blessures, fut en 1799-1800 chef de canton sous Le Gris du Val et en 1815 capitaine sous Pontbriand.
Saint-Gilles (Bertrand de), né à Romillé en 1778, entra comme sous-lieutenant le 10 mai 1794 dans l’armée royale du comte Henri de la Vieuville, fut nommé lieutenant et aide de camp le 20 mars 1795, capitaine le 1er mai, chef de bataillon ou de canton le 10 avril 1796 à la division de Fougères dans l’armée de Boisguy et fut blessé à l’affaire de la Croix. Arrêté près de Chateauneuf, il fut détenu pendant trois ans et quatre mois dans les prisons de Saint-Malo, Rennes, Honfleur et le Havre et ne fut élargi que lors de la pacification de 1800. Capitaine au 140ème régiment d’infanterie en 1813, il se battit à Lutzen, etc..., à Champaubert, etc... Il fit la campagne de 1815 sous de Sol et fut blessé à l’affaire de Grandchamp.
Saucet-Duval (Julien), né à Saint-Brice en 1765, fut nommé capitaine dans la coalition de la Rouérie le 6 octobre 1791, employé à la correspondance en février 1793, nommé capitaine-adjoint à l’état-major de la division Boisguy en mars 1795, commandant en second de la colonne normande de M. de Tuffin en août 1795, adjudant de la division de Fougères le 26 janvier 1796. Il assista à 19 affaires principales, notamment à celles de la Croix-Avranchin, de la Piochais, de Romagné, du Ferré, de Saint-Mars-le-Blanc où il fut blessé, de Saint-James (en 1795) où, à la tête de 400 hommes, il rétablit le combat et détermina une victoire complète.
Thomas, né à Ploërmel en 1775, adjudant de division sous Cadoudal et Guillemot, fut blessé au combat du faubourg de Locminé le dimanche des Rameaux 1796 et devint secrétaire de Cadoudal. La Restauration le nomma percepteur à Montfort.
Thomas de la Reignerais (Jean-Baptiste), né à Pléboulle en 1780, entra à 13 ans, le 2 juillet 1794, dans l’armée royale, à la division de la Baronnais, « commanda, après la malheureuse affaire de Quiberon l’avant-garde du corps franc de M. le vicomte de la Moussaye dans la partie de Moncontour », rentra comme chef de canton dans la division de la Baronnais, fut blessé et estropié en délivrant M. de Magni, officier de la division, et breveté par Puisaye major et chevalier de Saint-Louis. En 1804, à la suite du procès de Cadoudal, il fut arrêté et exilé hors de Bretagne.
Dans le dossier Rio, j’ai trouvé une pièce assez curieuse, c’est une demande de la Légion d’honneur, signée par le chef de division Audran « pour les six plus anciens capitaines de l’armée royale du Morbihan ayant fait les trois guerres » : François Rio, de Grandchamp, blessé à Sainte-Anne en 1815 ; Vincent Bérigault, de Plougoumelen, blessé ; Jean-François Le Treste, d'Arradon, blessé, d’une rare bravoure ; Julien Cohic, de Sulniac, capitaine de grenadiers, qui prit deux pièces de canon à l’affaire de Grandchamp ; François Martin, de Sulniac, intrépide dans le péril, ayant toujours resté sous les armes, prisonnier pendant neuf mois en 1807, s’étant fait remarquer en 1815 à l’affaire d’Auray où il eut dix hommes de sa compagnie tués à ses côtés ; Jacques Conan, d'Elven, qui se distingua particulièrement en 1799 à l’affaire de Locminé où il entra le premier dans la ville.
J’ai trouvé dans le dossier d’un officier républicain un rapport de quelques lignes sur l’affaire de Fouesnant qui me paraît apporter quelques précisions sur le caractère très contesté de cette émeute. Cet officier, Daniel (Jean-Yves-Philibert), né à Brest le 10 juin 1752, après avoir été pendant quelques semaines, en 1778, capitaine dans le bataillon des milices garde-côtes de Saint-Renan, était entré dans la gendarmerie. « Le 9 juillet 1792, à la tête de 150 hommes, dont douze gendarmes à cheval, le capitaine Daniel marcha sur la commune de Fouesnant, où il y avait un rassemblement de 400 rebelles. Il reçut leur feu à demi-portée de fusil, eut un homme tué, trois blessés, commanda la charge, mit les rebelles en déroute qui perdirent plus de 50 hommes morts sur la place ou de leurs blessures. On leur fit 40 prisonniers. Au moment où cette affaire s’engageait, 7 ou 8 mille hommes se rassemblaient au son du tocsin dans toutes les communes environnantes et devaient le même jour se réunir à ceux de Fouesnant pour se porter sur Quimper, y brûler les archives du département, détruire les administrateurs et piller la ville ».
Note : Tous ces documents, comme ceux que j’ai analysés ici-même, il y a trois ans, viennent des Archives du Ministère de la Guerre.
(Cte. Ch. De Calan).
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