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PLOUNERIN |
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La commune de Plounérin ( Plounerin) fait partie du canton de Plouaret. Plounérin dépend de l'arrondissement de Lannion, du département des Côtes d'Armor (Trégor - Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de PLOUNERIN
Plounérin est pour "Plou erin", et signifie, pour certains, peuplade irlandaise, peuplade venue d'Erin. Pour d'autres, Plounérin, paroisse primitive, signifie littéralement paroisse de Nérin. Saint Nérin était en effet de Grande-Bretagne et se fixa dans la commune qui porte aujourd'hui son nom, lors de l'invasion des Saxons. " Deux hypothèses sont à envisager : La première traduit Plounérin par "Paroisse de Nérin", saint qui a donné son nom à l'église actuelle. Saint Nérin, dont on ne retrouve que très peu de traces, serait un évêque de Grande-Bretagne réfugié en Armorique à l'époque de l'invasion des Saxons au 5ème siècle. Les Bretons de Grande-Bretagne appelèrent à leur secours lors d'une attaque des Calédoniens (habitants de la Haute Ecosse) les pirates saxons qui, au lieu de les aider, les soumirent et fondèrent l'heptarchie anglo-saxonne des sept royaumes de Kent, Sussex, Wessex, Northumberland, Est-Anglie et Mercie qui, en 827, sous Egberg le Grand, s'unifièrent en un seul royaume : l'Angleterre. Saint Nérin choisit de se fixer dans notre localité que la tradition définit comme l'un des principaux centres de la religion druidique dans les Gaules. Il aurait également, d'après une récente (octobre 1988) publication "Du vieux Chemin au Village" de Yves Le Brigant, de Guerlesquin, évangélisé une partie de cette dernière commune et de Plounévez-Moëdec. Il y mourut au VIème siècle. La deuxième hypothèse donne PLOU - ERIN, peuplade venue d'Irlande. Cette deuxième interprétation nous paraît moins vraisemblable (Groupe G.E.E.S. N.D. du Mur).
Plounérin, commune des Côtes-d'Armor, arrondissement de Lannion, canton de Plouaret, est limité au Nord-Ouest par la commune de Trémel, au Nord, par les communes de Plufur et Lanvellec, à l'Est, par Plounévez-Moëdec, au Sud-Est par Loguivy-Plougras, au Sud, par Plougras. Limite ouest du département, Plounérin borde par son Sud-Ouest, le Finistère : commune de Guerlesquin, et par l'Ouest, celle de Plouégat-Moysan. Le point culminant de la commune se trouve près de Costanet (246 m), le plus bas dans la vallée de Kerprigent (104 m), mais l'altitude moyenne se situe aux environs de 200 mètres.
Le lieu du Réchou (Lerachoou) est cité dès 1182, dans une charte mentionnant les possessions des Templiers [Note : Charte de Quimper donnée par le duc de Bretagne Conan IX à Frère Guillaume Ferron, religieux du Temple au "Lérachaou" (le Réchou actuel, appelé aussi "An-Hospital")].
" Cet ordre, militaire et religieux, fut fondé en 1118 par Hugues de Payens et huit autres chevaliers français compagnons de Godefroy de Bouillon. Leur mission était de protéger en Terre Sainte et ailleurs, les pélerins et plus généralement les voyageurs. Ils s'installèrent à Plounérin à une époque où le bourg actuel n'existait pas, à proximité du carrefour des routes suivantes : - La route orientée Est-Ouest : la route nationale actuelle qui, de Plounévez-Moëdec, rejoignait le Rivinic et le bourg actuel de Plounérin. - L'ancienne voie gallo-romaine orientée Nord-Sud qui, nous l'avons vu, aboutissait également au Pont Hire. - L'ancienne voie romaine citée précédemment reliant Lannion à Carhaix par Beg-ar-c'hra, Croix-Ilies, Loguivy-Plougras et la forêt du Beffou. - Le très vieux chemin cité par Yves Le Brigant "qui reliait le Relecq (en Plounéour-Ménez), porte du Léon, à Guerlesquin, porte du Trégor. Il se prolongeait par l'ancienne route de Guerlesquin à Plounérin (la route de Modez) jusqu'à la croix du Rivinic du Recho sur l'ancienne route de Guingamp à Morlaix.
L'ordre des Templiers devint trop riche et trop puissant, financièrement, militairement et politiquement. Le roi de France, Philippe le Bel, désargenté et désireux de s'approprier leur immense richesse, assuré de l'appui du Clergé et des seigneurs, jaloux des privilèges accordés à l'ordre, prit prétexte pour le supprimer des légendes qui couraient sur les moeurs et la conduite immorale des "moines rouges" (Des proverbes en sont restés : Boire comme un templier, jurer comme un templier). Par lettre du 26 Mai 1307, le roi de France avait engagé le duc de Bretagne à se rendre au Concile convoqué à Tours pour examiner les griefs formulés contre les Templiers. Le duc y délégua son fils Jean. Le 13 Octobre 1307, l'ordre fut dissous, les chevaliers qui se trouvaient en France furent arrêtés, torturés et brûlés vifs ; le roi se saisit de leurs biens " (Groupe G.E.E.S.).
Au XIVème siècle (vers 1312), ce lieu encore surnommé Le Temple du Réchou ou Saint-Jean du Réchou, passe aux mains des Hospitaliers [Note : Ordre religieux puis militaire ayant beaucoup de ressemblances avec l'ordre des Templiers] qui y possèdent une chapelle (au nom de saint Jean-Baptiste), treize tenures ainsi que l'étang et le moulin du Temple. Le membre du Réchou (lieu encore appelé "An Hospital") dépendait de celui de Pont-Melvez, et relevait de la commanderie de La Feuillée (Finistère).
Au Moyen Age, outre la présence des hospitaliers, les cisterciens de l'abbaye de Relecq détenaient aussi des biens à Plounérin : ils avaient treize tenures en quevaise dans la frairie dite de Treveza (au hameau de Trévoa, près de l'ancienne chapelle de la Trinité). Ces tenures faisaient partie du membre du Manac'hty, en Plufur.
Plounérin (Ploenerin) est une paroisse dès 1425 (Actes de Jean V, n° 1628). Par lettres datées du 8 juin 1425, Jean V, duc de Bretagne, transfère cette paroisse du siège royal de Guingamp à celui de Morlaix, en faveur de Jean de Penhoët, seigneur de Plounérin (chevalier, chambellan et amiral de Bretagne), fils de Guillaume de Penhoët dit "le boiteux" (décédé en 1403), et de Jeanne vicomtesse de Fronsac (fille de Raymond d'Albret et de Jeanne de La Marche). A noter que le duc de Bretagne ayant été fait prisonnier par les enfants de Charles de Blois, Jean de Penhoët s'était empressé de mettre sur pied "un corps de 13 chevaliers, 468 hommes d'armes, 59 arbalétriers et 255 archers, composant suivant le temps environ 1 600 hommes, dont la revue se fit à Combourg le 27 juin 1420", pour libérer le duc de Bretagne. Peu après sa libération, le duc sut reconnaître les services de Jean de Penhoët et rattache en 1425, les sujets du sire de Penhoët qui relevaient de la juridiction de Guingamp, ceux de Guerlesquin et Plounérin en particulier, à la juridiction de Morlaix. De plus, en 1434, il autorise le sire de Penhoët d'avoir poids et balances à Guerlesquin, et, en 1436, il concède un quatrième pot "pour ses justices en ses terres et seigneuries". Jean de Penhoët épouse successivement Marguerite Charuel, Jeanne du Perier et Marguerite de Malestroit. Il est capitaine des villes et château de Morlaix, amiral de Bretagne de 1401 à 1432 et seigneur de Guerlesquin (Guerlisquin). A sa mort, en 1448, le fief échoit à Guillaume son frère seigneur de Catguallon en Plouégat-Guerrand dont la fille unique Françoise, porte à Pierre de Rohan "le château de Penhoet, maison et manoir de la Bouexière ... Guerlisquin et autres lieux", ce qui explique que vers la fin du XVème siècle, Kerigonan fief de Guerlesquin appartient au vicomte de Rohan. En 1695, la seigneurie de Plounérin passe aux mains du sire de Bruillac ou Breilhac ou Bruliec.
La paroisse de Plounérin s'est, semble-t-il, étendu à l'est, au-delà du Yar, au détriment de la paroisse de Plouégat-Moysan. Le 7 juin 1453, les Actes du Saint-Siège mentionnent le fait suivant : " A l'Archidiacre de Plougastel et Guillaume Ansquer, chanoine de Tréguier. Yves Auffret, clerc de Léon, 22 ans, noble, ayant rapporté au Pape que Hervé Barazer, recteur de Plounérin (diocèse de Tréguier), avait comme concubine une femme mariée dont il avait des enfants, et qu'il s'obstinait à garder malgré les avertissements de Jean, son évêque, et de l'official, Guillaume Touronce, il les charge d'examiner la chose, de priver le dit Barazer de sa paroisse et de la donner à Auffret " (Lat. 485, fo 276).
L'ancienne paroisse de Plounérin faisait partie de l'évêché de Tréguier. La cure était à l'alternative. Avant 1425, Plounérin dépendait de la juridiction de Guingamp, ce qui, étant donné la distance, présentait de nombreux inconvénients. Une grande partie de Plounérin faisait partie du fief de Guerlesquin, propriété de Guillaume de Penhoët, fief rattaché lui-même à la baronnerie d'Avaugour et au Comté de Penthièvre. Le 8 Juin 1425, à la suite de la "supplication de nostre cher bien aimé chambellan Jehan, sire de Penhoët, nostre admiral, pour eschiver vexation et travil du peuple ", le duc Jean V annexe à sa châtellerie de Morlaix qui n'est distante que de trois à quatre lieues les habitants des paroisses susnommées (dont Plounérin) et les distrait de celle de Guingamp. En 1789, elle avait pour subdélégation et pour ressort Morlaix. Durant la Révolution, la paroisse de Plounérin dépendait du doyenné de Plouaret. Plounérin élit sa première municipalité en 1790.
On rencontre les appellations suivantes : Ploenerin (fin XIVème siècle, en 1425, en 1444, en 1453, en 1481, en 1537), Plounérin (en 1620).
Note 1 : la commune de Plounérin est formée des villages : Kerensalvy, Quirio, Petit Saint-Junay, Grand Saint-Junay, Jegou, Kernilaouen, Quero, Kermeur, Tudorec, Trevoéa, Kergoat-Bras, Trois Grands Arbres, ar Voern, Tourbajou, ar Pinquer, Quélenec-Bras, ar Gostanot, Crec'h an Nec'h, Kerigonen, Coat-Quis, Mesmeur, Kernioc, ar Voas-Voen, Coat-ar-Roux, Kergus, ar Recho, Prigent, Kerdonan, Rivino, Roudorovoen, Pont-Izé, Bruliec, Kerlan. Parmi les villages : Saint-Junay.
Note 2 : Liste non exhaustive des recteurs de PLOUNERIN : Jean le Tirand, décédé en 1715. - Noble Christophe le Bihan (1715-1726), recteur de Brélidy. - Jacques le Gloan (1726-1752). - François Lavanant (1752-1771). - François Hublé (1771-1773). - Pierre-Louis Pastol (1773-1790), bachelier, etc ...
Voir aussi " Plounérin durant la Révolution "
PATRIMOINE de PLOUNERIN
l'église Saint-Nérin (1875 - 1878). En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de cinq travées, plus celle du clocher encastré, un transept et un choeur accosté de deux chapelles ouvrant également sur le transept. Due aux plans de M. Lageat, elle fut commencée en mai 1875 et achevée en novembre 1878. La consécration en fut faite le 24 avril 1887. Cette église remplace une église édifiée à partir de 1686. Cette dernière église du XVIIème siècle remplace elle-même une église primitive datée du XVème siècle et où l'on trouvait " les armes des familles Bruillac, Meur, Menou, Quelen, Hemeury, Kercabin, Le Rouge, Kergariou ou Kerepol, .... Dans l'aile sud du faux transept de l'église du XVème siècle, il y avait la chapelle de Bruillac, suivie de la chapelle de Sainte-Anne dite aussi chapelle de Lesmoualc'h formant la première travée du bas-côté et éclairée par deux verrières. La chapelle suivante du bas-côté était dédiée au Rosaire et appartenait aux Le Rouge " (visite des commissaires du 12 octobre 1679). Elle abrite des statues anciennes de la sainte Vierge, saint Nérin, saint Yves, sainte Marguerite. La statue de la Vierge à l'Enfant, en bois polychrome, date du XVII-XVIIIème siècle. Le seigneur de Bruillac est patron et fondateur de l'église de Plounérin où il possédait jadis toutes les prééminences. Il est également fondateur des cimetières, des chapelles et du presbytère de la paroisse. Les seigneurs de Lesmoal possédaient également des prééminences dans l'église ;
Voir aussi " Prééminences de l'église Saint-Nérin de Plounérin "
Voir aussi " Visite de l'église Saint-Nérin de Plounérin "
Nota 1 : "An Itron Corgne", comme l'appellent encore les vieilles personnes de la commune, utilisa sa fortune, son temps et ses capacités à la direction des affaires sociales, municipales et surtout paroissiales de la commune. Un bois de quatre hectares où les coupes étaient réservées aux familles les plus déshéritées a conservé la dénomination de "Coat an Alusonno", bois des aumônes. A cette époque, en région de sol ingrat, les paysans avec les charges de familles nombreuses et de fermages élevés, étaient pauvres et malheureux. La Comtesse entreprit vers 1870 de remplacer l'église du XVème siècle, en très mauvais état par une belle église moderne, avec "un clocher plus haut que les clochers des communes avoisinantes". Soutenue par le conseil municipal présidé par Ignace Le Goff, et aidée par l'abbé Scolan, puis l'abbé Le Troadec, recteurs, Mme Le Corgne fit accepter un projet de G. Lageat, architecte des monuments à Lannion. Commencé on 1864, l'édifice fut achevé fin 1878 par l'entreprise Even de Morlaix. Les pierres furent extraites des carrières du Golen et de Voaswen en Plounérin. La participation financière de Mme Le Corgne s'élève à 15 000 F. Une souscription dans la paroisse totalisa le somme de 11 733 F, plus un grand hombre de "journées" bénévoles évaluées à 7 784 F sur la base du tarif suivant qui nous laisse rêveurs : Grande voiture ou charrette 2, 50 la journée. - Petite voiture ou charrette 2, 00 la journée. - Cheval 1, 50 la journée. - Homme 1, 50 la journée. - Adulte 1, 00 la journée. - Adolescent 0, 50 la journée. Le remplacement d'un monument très ancien auquel se rattachent tant de souvenirs, tant de joies et tant de peines, d'un monument qui, par ses armoiries, ses tombeaux, ses inscriptions, ses places d'honneur, constituait un document sculpté de l'histoire de la paroisse, par une construction moderne, vaste, peut-être un peu prétentieuse, souleva, des décennies plus tard, des critiques trop acides pour être sincères. La construction est belle, la perfection du travail de la pierre force notre admiration. Un tel ouvrage, rare à une époque aussi récente, constitue pour les générations à venir le témoignage de foi de toute une paroisse, et mérite le lourd sacrifice que les municipalités, pourtant composées en majorité de non-pratiquants, consentent à son entretien. Plutôt que de nous engager dans une polémique vaine, réservons notre amour des vieilles pierres et consacrons le respect de l'héritages matériel et spirituel qui nous a été légué, à la conservation des si nombreux ouvrages et vestiges qui risquent chaque année de disparaître : nos manoirs déjà énumérés, nos vieilles chapelles, nos croix. (Groupe G.E.E.S.).
la chapelle de Notre-Dame de Bon-Voyage (1575 début XVIème siècle) ainsi que son oratoire (XVème siècle). Située en bordure de la route nationale et datant du XVIème siècle, elle dépendait de la seigneurie de Bruillac et était le lieu d'inhumation de ses châtelains. Elle est déjà mentionnée au XVème siècle. L’édifice actuel, de plan rectangulaire avec chapelle latérale sud, date de la fin du XVIème siècle avec adjonction au début du XVIIème siècle (elle est remaniée vers 1625). Lors des travaux de restauration entrepris au début du XXème siècle, le charpentier, suivant M. Rouault, enleva une poutre portant la date de 1575. Tandis que les chapelles de Kerigonan, La Clarté, La Trinité et Saint-Quiriou furent fermées le 25 janvier 1793 par deux administrateurs du district de Lannion, la chapelle Notre-Dame de Bon Voyage resta ouverte à la demande des officiers municipaux de Plounérin pour y tenir leur assemblée. N'ayant pas trouvé d’acquéreur lors de sa mise en vente, elle fut rendue au culte le 25 nivôse an XII (1794) (R. Couffon). Elle abrite des statues anciennes de Notre-Dame de Bon Voyage, saint Nérin et saint Ange Gardien. Un procès-verbal de 1618 y mentionne un sépulchre comprenant l'image de Notre-Seigneur étendu et sept images de pierre debout. Elle possède un clocher mur à une chambre de cloche. Sur les sablières, armes de Jean du Chastel, sr. de Bruillac, entourées du collier de Saint-Michel, en alliance avec les armes de sa seconde femme, Marie Le Long de Keranroux, qu’il avait épousée en 1625. Sur la façade Sud (XVIème siècle) se voit un cadran solaire. Le seigneur de Bruillac y possédait jadis des prééminences. Près de la chapelle, oratoire gothique avec trois écussons martelés ;
Voir aussi " Description de la chapelle Notre Dame de Bon Voyage "
la chapelle Notre-Dame de la Clarté (XVIIème siècle). Edifice rectangulaire du XVIIème siècle renfermant les statues de Notre-Dame de la Clarté, sainte Anne et saint Cado. L'eau de sa fontaine, aujourd'hui disparue, était considérée comme miraculeuse et permettait de guérir les maladies des yeux ;
la chapelle Saint Kirio ou Kiriou (ou Quirio). Edifice de plan rectangulaire rebâti en 1879, portant l'inscription : R. KERBORIOU - 1879 - St KIRIOU. Le seigneur de Bruillac y possédait jadis des prééminences. " La chapelle de Kirio, construite en 1879, ne présente que peu d'intérêt. L'eau de la fontaine guérissait les furoncles. Les malades s'y rendaient en pèlerinage. (la fête de Kirio est célébrée le jeudi de l'Ascension qui correspond à la poussée des furoncles de printemps). Pour obtenir la guérison, ils devaient jeter dans la fontaine une poignée de vieux clous de chevaux et boire de l'eau. Dès sa construction, la chapelle de Kirio fut le sujet d'un désaccord entre le recteur de Plounérin et le propriétaire de la chapelle qui désirait s'attribuer une partie des offrandes. L'accord n'ayant pas été conclu, le propriétaire fit appel lors de l'inauguration au pasteur protestant d'Uzel en Trémel ". (Groupe G.E.E.S.) ;
la chapelle du Coeur Immaculé de Marie (XVIIIème siècle), au château de Kerigonan. Cette chapelle, de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés, fut édifiée au XIXème siècle et consacrée au Coeur Immaculé de Marie le 18 septembre 1865. Elle porte les armes de la famille Le Corgne. Elle est désaffectée depuis l'incendie du château et tombe en ruines ;
les anciennes chapelles, aujourd'hui disparues : - les chapelles anciennes du château de Kerigonan et du manoir de Lesmoal. La chapelle de Kerigonan est un édifice en grand appareil de plan rectangulaire avec chevet arrondi. Elle date du XVIIIème siècle et sert en 1937 de soue à porcs. - la chapelle de la Sainte-Trinité. Edifice du début du XVIème siècle de l'atelier de Beaumanoir. Elle dépendait du Manachty, en Plufur, et relevait de l'abbaye du Relec. Vendue par la municipalité, elle fut transportée à Saint-Efflam, en Plestin, pour l'édification d’une villa. - la chapelle Saint-Joseph. - la chapelle Saint-Sébastien. - la chapelle Notre-Dame des Neiges, dépendant de l'abbaye du Relec (ou du manoir de Kerland ?). - la chapelle Saint-Jean du Réchou. Elle dépendait de la commanderie de Pontmelvez et est mentionnée dès 1182. Le dernier édifice était en forme de croix latine ; et, suivant les procès-verbaux de 1735 et 1769, renfermait les statues de la sainte Vierge, saint Jean, saint Nicolas et saint Roch. Le procès-verbal de 1735 ordonnait de boucher la fenêtre du pignon ouest, ajoutant que la tempête ruine la chapelle presque tous les ans à cause de la fâcheuse exposition qu’elle a. En exécution de l'ordonnance du directoire de Lannion, du 25 vendémiaire an III (16 octobre 1794), on abattit à Saint-Jean « cinq vieilles statues pulmoniques qui allèrent se faire régénérer à l’atelier de salpêtre le plus voisin ». - la chapelle Sainte-Jeune au Réchou. Elle était distincte de la précédente et dite la vieille chapelle du Réchou (R. Couffon) ;
Nota 2 : Une autre fondation religieuse de moindre importance, dépendant de l'Abbaye du Relecq, exista à la limite de Plounérin et de Plufur, au hameau de la Trinité. Nous avons précédemment mentionné le prolongement sur Plounérin du vieux chemin reliant le Relecq à Guerlesquin. Deux chapelles furent construites par les moines, l'une au Manaty, en Plufur, l'autre dédiée à la Sainte Trinité sur Plounérin. Un cimetière entourait cette chapelle. Le chapelain du prieuré résidait au manoir de Convenant ar c'huré, dont le nom est demeuré. Il ne reste plus rien de ces édifices. En 1807, après la révolution, sur ordre du préfet, la chapelle en ruines servit à la réparation du vieux presbytère de Plounérin qui se trouvait à l'époque au village de Saint-Junay. Les pierres s'en allèrent à Plestin pour la construction d'une villa. Les anciens ont mémoire des fêtes religieuses célébrées à la Trinité. Elles débutaient par une procession de nuit, "Procession mut", procession muette. Il fallait, pour mériter les indulgences du pélerinage ne pas prononcer une seule parole. Les plaisantins de l'époque s'amusaient cyniquement à faire "manquer" leur pélerinage aux fidèles. Une ombre sautant du haut d'un talus devant une femme ou un homme timoré et une exclamation de surprise ou de peur n'était pas retenue, suivie parfois d'un mot grossier, quand ce n'était pas d'un juron, tant le dépit du pèlerin était grand d'avoir failli à son voeu (Groupe G.E.E.S.).
Nota 3 : "Les Hospitaliers", écrit M. Rouault, reconstruisirent le manoir et la chapelle du Réchou. En effet, les bâtiments qui demeurent sont nettement des XIVème et XVème siècles. La chapelle dédiée à Saint Jean a complètement disparu. Cependant, une pierre sculptée a survécu à l'édifice et se trouve au bourg de Plounérin incrustée dans le mur de la propriété de Mlle André, face au chemin du cimetière. Cette pierre à quatre feuilles dans le style du XIVème siècle provient de la chapelle des Hospitaliers plutôt que de celle des Templiers. Cette chapelle présentait certainement un gros intérêt archéologique et il faut souhaiter que des fouilles soient entreprises un jour à son emplacement parfaitement situé sur le cadastre. Des pierres tombales ont dû demeurer sous les décombres. Elles portent sans doute des inscriptions propres à nous éclairer sur la personnalité des chevaliers en résidence au Réchou. La fontaine de Saint Jean où les moines venaient puiser leur eau fut utiliser et entretenue par les habitants du hameau jusqu'à ces dernières années. L'installation d'un bélier lui vaudra l'abandon. Le Réchou dépendait de la Commanderie de Pont-Melvez et le commandeur appelé localement ‘‘Ar Mestr’’ jouissait d'une dîme, d'un étang, et d'un moulin qui a conservé le nom de "Milin ar Mestr" (Groupe G.E.E.S.).
le calvaire de Kroaz-Marig Fustec (1773). Ce calvaire fut édifié à la mémoire de la jeune Marie (amoureuse d'un jeune homme appelé Pierrig) foudroyée par un éclair en 1773. " La Croix Marig, entre le bourg et le village de Saint-Junay porte les inscriptions : P F par I FUSTEC et MARIE FUSTEC cy tuée AN 1773. Une chanson que nous avons enregistrée raconte la triste histoire de la jeune Marig. La jeune fille aimait Pierrig qu'elle avait accompagné à de nombreux pardons. Son père, mécontent de ce choix, lui interdit d'aller au rendez-vous que les jeunes gens s'étaient fixé au pardon de "Sant Laorans" en Plouégat Moysan et demande au ciel, si sa fille lui désobéit, de la "brûler du haut en bas". Marig hésite entre l'obéissance à son père et la promesse faite à Pierrig. Son amour est le plus fort. Mais à peine a-t-elle quitté la maison que le ciel se couvre brusquement, un violent orage éclate. Un éclair plus vif : la jeune fille en prières est foudroyée. Le père, accablé de remords fait construire à l'endroit du drame une croix la "Kroaz Earig"." (Groupe G.E.E.S.) ;
les croix du Bot (XVIIème siècle, située à Ar Vod), de la Trinité, figurant une descente de croix (1608) et du Réchou ;
le calvaire du cimetière de Notre-Dame de Bon-Voyage ;
les fontaines de Saint-Jean du Réchou (XIV-XVIIIème siècle), de Notre-Dame de Bon-Voyage, de Saint-Kirio, restaurées vers 1988-1989 ;
le manoir du Veot ou de La Boullaye ou La Boulaie (XV-XVIème siècle). Propriété de la famille de La Lande (aux XVème et XVIème siècles), puis de la famille du Coskaër de Rosambo (au XVIIIème siècle). On trouve un Guillaume de la Lande en 1481. " C'est une très belle construction du XIVème siècle ou XVème siècle, bien conservée. Au XVIème siècle, le manoir appartenait au seigneur de la Lande et au XVIIème siècle, à la famille Cosker. Depuis 1800 environ, il était la propriété de la famille Aurégan-Miroux. C'est le modèle des ouvrages défensifs de l'époque, construits autour d'une cour carrée et close. La tradition veut que le Véot, de même que Kergrec'h, sur le territoire de Lanvellec, à la limite de Plounérin, et de nombreuses autres constructions, furent construits par les Anglais. A moins que ce ne fût pour se protéger des Anglais pendant la guerre de succession de Bretagne, après 1341, entre Charles de Blois, aidé par la France, et Jean de Montfort, soutenu par les Anglais. Ces derniers dévastèrent toute la région qui, appartenant au comté de Penthiève, resta fidèle à Charles de Blois " (Groupe G.E.E.S.) ;
le manoir de Lesmoal (1547), édifié ou restauré par Maurice Meur (fils de Guillaume Meur et de Marie Hemery ou Hemeury) et Julienne de Quélen (fille de Julien seigneur du Dresnay et d'Anne Riou), son épouse. On peut voir leurs écus d'alliance mi-parti de Meur - de Quelen sur l'une des colonnes de la porte de l'avenue, sur la longère Sud et à l'intérieur du manoir. Ce couple aura 4 enfants (Maurice, l'aîné, et 3 filles : Constance et Marie décédées sans postérité et Françoise qui héritera de Lesmoal au décès de son frère aîné). Maurice Meur, qui décède en 1585, rend aveu au Roi en 1578 pour sa terre, seigneurie et juridiction de Lesmoal. Durant les guerres de la Ligue, Maurice Meur, fils, qui hérite de Lesmoal au décès de son père en 1585 et qui prend le parti du roi en 1591, est fait prisonnier par le seigneur de Coatredrez (fidèle de Mercoeur), au manoir de Kersenant, à Ploumilliau. Dépouillé des 4000 écus collectés pour la libération de son ami François de Goesbriand, Maurice sera emprisonné à Morlaix et ne devra sa propre liberté qu'après avoir versé 2000 nouveaux écus pour sa rançon personnelle. Il sera libéré 8 mois après sa capture. Il meurt sans héritier et sa soeur Françoise (épouse de Pierre Le Rouge, sr. de la Haye en Plouégat-Moysan) hérite de la seigneurie. Son colombier date de la fin du XVIème siècle (les armes de Maurice Meur, 2ème du nom, sont gravées sur le linteau de l'entrée). La chapelle privée, aujourd'hui disparue, n'apparaît pas dans les aveux antérieurs à 1580. La chapelle est déclarée en ruine en avril 1751 et disparaît avant 1789 (elle n'est plus signalée dans les actes de 1794). Le manoir est la propriété de la famille de Kersauzon en 1789. Le manoir est vendue comme bien national, le 30 juillet 1796, à Aimable-Alexandre Le Roy (juge de paix du canton de Plouaret), et le moulin est vendu le 5 août 1796 à François Lahellec. Au décès de Aimable Le Roy, en 1820, sa fille Françoise Alexandrine Le Roy, épouse Droniou, devient l'héritière de Lesmoal et vend la métairie ainsi que le manoir à Jean François Marie Lahellec et Anne Le Morvan son épouse, en septembre 1821. Le manoir revient ensuite à Caroline Lahellec, fille de Charles Lahellec et épouse de Jean Marie Aurégan. Le manoir est ensuite abandonné dans les années 1870 par la famille Aurégan et tombe dans le domaine de Kerigonan en 1969, après avoir servi de ferme puis à nouveau abandonné en 1960 par ses occupants. Vers 1993, François Cotten et son épouse achètent la demeure et la restaure ;
Nota 4 : Autre seigneurie très importante, la Haute Justice de Lesmoal possède une chapelle privée et un colombier seigneurial l'un des mieux conservés et des plus beaux de la région. Son diamètre à la base est extérieurement de 8,50 m et intérieurement de 6 m. Les murs, d'une hauteur de sept mètres, ne sont pas d’aplomb et le diamètre va en diminuant vers le haut. La voûte, reposant sur une corniche en saillie sur le mur pour empêcher les déprédateurs de pénétrer à l'intérieur, est en pierres de taille. Sa paroi intérieure est lisse et à l'extérieur elle forme des marches. Un trou central de un mètre environ de diamètre permet l'entrée des pigeons. Ce trou est protégé de la pluie par un dôme de pierre posé sur cinq piliers. Nous avons compté à l'intérieur près de cinq cents trous où nidifiaient les pigeons ; la porte d'entrée est surmontée des armoiries de Lesmoal. En 1591, pendant les guerres de la Ligue, Maurice de Meur, seigneur de Lesmoal, collecta la rançon de quatre mille écus exigés pour la libération de son ami François de Goezbriand, du parti du roi, capturé par les soldats de la Ligue et emprisonné au château de Nantes. Il se rendit eu manoir de Kersenant, en Ploumiliau, avec l'argent, mais une indiscrétion permit au seigneur de Coatrédez, appartenant à la Ligue, de se saisir de la rançon et de la personne de De Meur qui, à son tour, emprisonné à Morlaix, dut verser une rançon de deux mille écus pour se libérer. En 1500, propriété des De Meur, Lesmoal appartenait en 1789 à la très ancienne famille de Kersauzon, d'origine anglaise, comme son nom l'indique (sauzon, pluriel breton qui signifie anglais) dont le berceau se situe au château de Kersauzon en Plougonven. A la révolution, le manoir et la métairie de Lesmoal furent saisis et vendus comme biens nationaux. Ils devinrent après 1800 et jusqu'à 1960 la propriété de la famille Aurégan qui fit construire, il y a un siècle environ, à proximité des bâtiments anciens une belle maison bourgeoise appelée Manoir, identique à une autre construction, propriété de la même famille, située en ville de Guerlesquin. (Groupe G.E.E.S.).
le manoir de Guerveur dépendant de la seigneurie de Bruillac. Pendant les guerres de la Ligue, vers 1590, une complainte nous rapporte que dix-huit hommes de guerre commandés par le seigneur de Bruillac y furent massacrés pendant leur sommeil par les troupes mercenaires de la Fontenelle, campées au château de Trébiant en Trémel. Ces soldats, selon leur profit, combattaient, tantôt pour, tantôt contre la Ligue ;
le manoir de Keraës ou Keraez (XVIème siècle) ;
le manoir de Bruillac. Du XIIIème au XVIIème siècles, le château de Bruillac, siège d'une seigneurie importante, a joué un grand rôle dans l'histoire locale. Place forte importante, de forme rectangulaire d'une superficie de cinq à six hectares, Bruillac est entouré de murs imposants construits en pierre sèche d'une largeur de quatre mètres (deux charrettes se croisaient facilement sur le chemin de ronde), d'une hauteur de quatre mètres environ, bordés de fossés profonds. Ces murailles sont actuellement couvertes de bois et broussailles, mais sont partiellement conservées. Deux portes monumentales en plein cintre, commandaient l'entrée du château, l'une à l'Est, l'autre à l'Ouest. Dans l'enceinte, face aux entrées, se dressaient deux tours armées d'un canon qui balayait les allées menant au château. Les personnes âgées se souviennent de la porte Est, démolie il y a une plusieurs années. En nous rendant sur les lieux, nous jouissions à l'avance du plaisir d'admirer et de photographier la porte Ouest, magnifique entrée de pierres de taille, grande fut notre déception d'apprendre qu'elle a été enlevée, par un entrepreneur. Quand nos enfants désireront retrouver les traces du vieux passé de leur localité, il leur faudra chercher sur la côte, dans les pierres d'angle, les voûtes des portes ou les cheminées intérieures des villas modernes, les restes éparpillés de nos châteaux, de nos vieux manoirs et de nos chapelles. Il ne reste du château qu'un colombier, insigne de seigneurie, construit vers 1480 par Jean de Ploesquellec. Les murs sont lézardés et couverts de lierre. Une partie s'est éboulée et dans quelques années, l'édifice ne sera plus qu'un amas de pierres. (Groupe G.E.E.S.).
le manoir de Kerdréal récemment démoli, qui, en 1761, appartenait à Mme de la Bédoyère et dépendait de Bruillac ;
le manoir de Kergoat, dépendant de la seigneurie de Lesmoal ;
le manoir de Kerprigent, qui, en 1500, appartenait à Jean du Perrier, seigneur du Menez ;
le manoir de Toul Balaven, auquel se rapporte une légende macabre bien dans le style des légendes bretonnes. Laissons M. Rouault nous le conter : " Au manoir de Toul Balaven, habitait jadis un seigneur qui eut dans sa vie bien des malheurs. L'existence fut pour lui, une suite de déboires, de chagrins, de revers de fortune, de souffrances telles qu'homme n'en avait jamais tant supportées sur cette terre de misères. En un mot, c'était un être accablé par la malédiction divine. Avec cela malingre et disgracieux. Notre homme méditait en silence ses mécomptes. Il y voyait, dit-on la tragique revanche de l'immanente justice, car le grand livre du bien et du mal portait à son passif des méfaits monstrueux que la légende ne relate pas, mais qui étaient à coup sûr parmi les plus odieux qui se puissent commettre. Il méditait donc sur son sort, mais refusait farouchement de céder aux supplications de sa famille et de ses voisins qui l'exhortaient à demander pardon à Dieu de toutes ses fautes devant l'Eglise et devant les hommes. Le sieur de Toul Balaven se raidissait dans son mépris de la société avec laquelle, chaque jour, un peu plus, il rompait les liens qui l'y unissaient. Il en vint à ne plus quitter son manoir d'où il avait chassé ses serviteurs. Seul dans une chambre de la demeure de ses pères, il attendait la mort. Non pas avec résignation, comme on pourrait le croire, mais avec joie, avec impatience, car il considérait sa fin comme une ultime victoire sur ses contemporains soucieux, contre son gré, de lui redonner des sentiments conforme, à la sage doctrine des hommes de sa condition. Les moines voisins, ceux du Relecq, qui desservaient la chapelle de la Trinité, ne désespéraient pas de ramener à Dieu cette brebis égarée. Lorsqu'ils apprirent la décision du sieur de Toul Balaven de se retirer du monde, et de mettre fin à ses jours par une claustration définitive, les religieux, précédés par leur Père Prieur, se rendirent au manoir maudit, suivis d'une foule mystique de paysans en prières que les dernières frasques de leur noble voisin, quoi qu'ils y fussent habitués depuis longtemps, avaient bouleversés d'émotion. Et la légende rapporte le colloque tragique qui opposa le Prieur de la Trinité à l'emmuré volontaire. En vain, au travers de la porte fermée, le moins eût-il recours aux pathétiques exhortations. Rien n'y fit, le sieur de Toul Balaven, avec une sadique ironie, demeura dans son entêtement, refusant le secours de la religion et blasphémant le nom du Seigneur au point de repousser par avance une inhumation en terre sainte. Toul Balaven devint un lieu sacrilège de terreur pour la population de Plounérin. Nul ne passait plus sans se signer en vue du manoir. Le temps s'écoula. L'homme mourut, et ce fut de nuit qu'on pénétra dans son logis, à la lueur des torches, après avoir creusé dans le courtil voisin une fosse destinée à recevoir sa dépouille. Longtemps, Toul Balaven resta vide d'habitants, nul ne se souciant de prendre la suite du gentilhomme réprouvé. Cependant toute chose s'atténue à l'épreuve des ans et un jour vint où un fermier prit possession des lieux déserts. Et c'est là que se situe le drame de la légende dont on s'étonne qu'une gwerz n'ait pas perpétué le souvenir. Lorsque le fermier au soir de son arrivée à Toul Balaven gravit l'escalier de pierre pour pénétrer dans la chambre de l'étage, il aperçut avec effroi, dans l'encoignure de la pièce, à même le plancher, un crâne... un crâne humain parcheminé, grimaçant... D'où venait-il ? A quel trépassé avait-il appartenu ? Tout le monde l'ignorait. Le paysan le prit, avec la déférence des gens de la campagne pour les reliques, l'enveloppa dans un mouchoir et s'en fut au bourg le déposer dans l'ossuaire qui, à l'époque, flanquait l'église paroissiale. Sa surprise ne fut peu pas profonde lorsque de retour à sa ferme, il retrouva à l'endroit même où il l'avait aperçu la veille .... Le crâne. Tous les voisins accoururent, hommes, femmes et enfants. Les hommes seuls eurent le courage de gravir les marches de pierre pour contempler de leurs yeux la présence du chef mystérieux. Le conseil des anciens décida qu'il fallait, une fois encore, transporter au cimetière la récalcitrante relique. Ce fut fait sur le champ par un groupe d'hommes à l'âme bien trempée. Le lendemain…. le crâne avait repris sa place dans l'angle de la chambre haute. Alors une vieille femme rapporta en chevrotant ce qu'elle savait du sieur de Toul Balaven et dit bien haut sa conviction que le crâne voyageur était celui de l'homme damné qui ne fut pas inhumé en terre sainte. Et depuis lors, le crâne demeura dans son coin de prédilection, personne n'osant plus y porter la main ". Nous avons voulu le voir un jour, avec le malin désir de provoquer à notre tour la légende. Nous arrivions trop tard. Huit jours plus tôt le fermier qui habitait ces lieux, excédé par la macabre présence, l'avait envoyé rouler parmi les cailloux, sur le pavé de la cour, où nous eûmes le loisir d'en contempler les débris. La légende était morte à son tour, mais nous avons voulu que son thème soit ici conservé. N. B. Nous pensons que, dans nos légendes, il y a toujours une part de vérité, si minime soit-elle. Celle que nous avons rapportée s'explique sans peine. Il est possible que le seigneur de Toul Balaven ait existé. Il est possible aussi qu'il ait rompu avec la foi de ses pères comme avec le reste du monde et qu'il soit vraiment mort d'inanition après une grève de la faim, seul, dans l'ombre de la chambre haute. Quant au mystère du crâne, nous l'imaginons sans peine. Il y eut jadis un cimetière autour de la chapelle de la Trinité, proche de Toul Balaven et le sol en est toujours farci d'ossements humains quoiqu'il y eut, un jour, translation de reliques de la Trinité au cimetière du bourg. Quelque mauvais plaisant, gêné sans doute par la venue d'un fermier à Toul Balaven, eut l'idée saugrenue de l'en chasser en prélevant crâne sur crâne dans le champ de repos de la Trinité. C'est là l'explication plausible de cette légende. (Groupe G.E.E.S.) ;
les manoirs de Kerland, de Coëtléon ;
la maison (XVIIIème siècle), située à Saint-Junay. Le village de ce nom aurait été autrefois le centre de la paroisse avec son église. L'existence du "Vieux Presbytère" datant de 1600 en est la preuve. Le presbytère actuel, au bourg ne fut construit qu'en 1863 ;
10 moulins ont été recensés dont des moulins à eau de rivière tels que : Kerprigent, Bruliec, Kerigonant, Coet-ar-Rouc, Dour-Guido ;
A signaler aussi :
l'ancien château de Kerigonan (ou Kerigonant), aujourd'hui disparu. Il possédait une chapelle privée aujourd'hui en ruines. Il a servi de refuge à Poëns de Kerilly, dit Auguste, âgé de 18 ans, et à une douzaine de chouans qu'il commandait. " L'histoire de Lesmoal semble mélée à l'histoire du manoir voisin de Kérigonan. Il y eut, en effet, des alliances entre les familles de Meur, de Kersauzon, et de Quélen. M. Le Baron de Saizieu, propriétaire du manoir de Kérigonan, a racheté, en 1969, les vieux bâtiments et la ferme de Lesmoal. - Le manoir de Kérigonan appartint autrefois au vicomte. Manoir très ancien, Kérigonan avait sa chapelle privée, encore actuellement conservée. Mais son importance dans l'histoire locale date de la présence de Mme la Comtesse Stéphanie Le Corgne de Launay, née de Quélen. Elle fit construire en 1852-1853, au bourg de Plounérin, un établissement tenu par les Soeurs du Saint-Esprit, destiné à l'éducation des jeunes filles. Abandonné pendant plusieurs années, il fut repris vers 1935 par les religieuses de Porzampark en Plounévez-Moëdec qui le transformèrent en maison de repos. Mme Le Corgne construisit à Kérigonan une nouvelle chapelle, consacrée au Coeur Imnaculé de Marie, le 18 Septembre 1865, et vers 1870 un château important qui brûla entièrement en une nuit vers 1890. Les causes do l'incendie n'ont jamais été éclaircies. Ce château et la chapelle, en ruines, ont été démolies et les pierres enlevées en 1963-1964. " (Groupe G.E.E.S.) ;
l'ancien menhir, situé à La Clarté et aujourd'hui disparu ;
l'ancienne fortification de terre, au lieu-dit "Ar C'hastell" ;
l'ancienne chapelle de la Trinité (XVIème siècle), édifiée par l'atelier Beaumanoir et qui relevait jadis de l'abbaye du Relecq. Vendue par la municipalité de Plounérin, ses matériaux ont servi à l'édification d'une villa à Saint-Efflam (en Plestin-les-Grèves) ;
l'ancienne chapelle Notre-Dame des Neiges, située à proximité de Kerlan-Izelan. Il ne restait en 1980 que des pierres éparses sous la mousse. Un pilier circulaire d'environ 60 cm de diamètre et d'un mètre de haut terminé par un chapiteau très épuré, se trouvait jadis dans la cour de Kerlan-Uhelan, avec quelques belles pierres taillées provenant de cette chapelle ;
Nota 5 : De la préhistoire, Plounérin n'a conservé que très peu de vestiges intacts. Monsieur Rouault nous signalé avoir retrouvé : "Sur le flanc de l'un des ménés dont la chaîne traverse le territoire de notre commune et situé entre Kéravilin et Traou-an-Dour, un curieux éparpillement de roches parmi lesquelles figure un menhir couché sur le flanc et rompu en trois morceaux. Tout autour de ce menhir, noyées dans un enchevêtrement de bruyères et d'ajoncs, sont disséminées des pierres énormes qui mériteraient une étude particulière, car plusieurs d'entre elles présente des cavités et des saillies qui ne sont pas dues à l'érosion. Sans craindre de nous tromper, nous pouvons affirmer que l'on se trouve en présence de mégalithes attestant l'existence des hommes à cet endroit à une époque primitive". Personnellement, nous avons été frappé par l'alignement parfait de séries de roches et de l'équidistance entre elles, par la position debout pointe en l'air, de très nombreuses pierres qui, manifestement, ont été posée, de la main de l'homme. Contrairement à l'opinion de M. Rouault, il nous semble possible que les cavités et saillies, malgré leurs sculptures bizarres, soient dues à l'érosion. Nous avons remarqué que, hors de la parcelle en question, il n'y avait dans les alentours aucune roche apparente. Le menhir couché signalé par M. Rouault mesure six mètres de longueur quatre-vingt centimètres de largeur et soixante-dix centimètres d'épaisseur. Il présente deux glandes cavités en forme de siège près de la tête. Un tumulus également est visible en bordure du Yar, à proximité du carrefour de la route nationale et du chemin qui relie Guerlesquin à Plestin. Près de Kersalvy, en outre, il existe un dolmen écroulé. A la Clarté, en bordure de la route nationale, existait un menhir et une hache de pierre a été récemment découverte dans les environs. En 1934, lors d'une rectification de la vieille route qui va de Plounérin à Guerlesquin, on découvrit prés de la ferme du Hars-Vian, une sépulture préhistorique gauloise renfermant un vase de terre grossière et des ossements. M. Le Brigant considère de plus que "l'étang de Plounérin est un ancien site gaulois : un très vieux village, le Faouet, s'est servi de cette nappe d'eau comme protection naturelle". Nous sommes amené tout naturellement à parler de la "Roche Kirio" cet imposant bloc de pierre de trois cents mètres cubes, qui repose à deux-cent-vingt mètres d'altitude sur le sommet de la colline de Kirio. Ce monolithe fut quelquefois considéré, à tort nous le croyons, comme un monument celtique. Cette roche sculptée par les intempéries, ne porte comme empreinte du travail de l'homme que la croix de fer qui la surmonte et l'échelle de fer scellée dans le roc qui permet de l'escalader. Après la prise des places fortes vénètes par César et la destruction totale de la flotte vénète par Brutus, en 56 avant Jésus-Christ, les Ocismes, dont la capitale était Vorganium (Notre Carhaix actuel), étant les alliés des Vénètes subirent l'occupation romaine. Dans notre région, deux bases romaines : Carhaix (Vorganium) dans les terres et, sur la côte, le Yaudet près de Lannion, importante base maritime où des fouilles considérables ont été entreprises ces toutes dernières années. La particularité des voies romaines est leur tracé en ligne droite. En reliant ainsi le Yaudet à Carhaix, la route passe par Plounérin où il en existe des vestiges. sur la commune de Plounérin, cette voie serait jalonnée du Nord au Sud par les hameaux de Kerdreal, Ar Chastel, dénommé ainsi sur toutes les cartes, mais localement appelé "le Castellou", déformation certaine de "castellum", forteresse romaine. En effet, à cet endroit, en bordure du Yar, existent des ruines très anciennes d'une grande superficie. De forme rectangulaire, ayant comme dimensions intérieures approximatives cent-cinquante mètres sur vingt mètres, la forteresse est entourée de murs très larges (six mètres environ) d'une hauteur moyenne actuelle de huit mètres. Malheureusement, il ne reste que le bourrage intérieur et des traces de pans de murs, car, pendant des siècles et encore récemment, l'édifice a servi de carrière. Le Yar, qui actuellement le traverse en son milieu, formait un étang de quatre ou cinq hectares qui protégeait la face Sud de la place forte. Le cours d'eau dévié longeait la face Ouest et une partie de la face Nord par des douves encore très visibles. Il y a quelques années, des pièces romaines furent trouvées dans cette forteresse. Gravelen, appelé aujourd'hui la "côte jaune", traduction littérale du breton. Nous n'avons jamais compris ce que la couleur désignait dans ce nom, et il serait peut-être osé, ce n'est qu'une interprétation personnelle, de le rapprocher du "véles" latin désignant un fantassin. D'autant plus facilement qu'au sommet de cette côte à 203 mètres d'altitude, dominant toute région avec vue par temps clair sur la mer, existe une parcelle de plusieurs hectares entièrement close d'un muret en pierre sèche d'une construction à notre connaissance inhabituelle dans notre région. M. Rouault, précédemment cité, nous signale y avoir trouvé personnellement des débris de tuiles et de briques et, à la fin du XIXème siècle, M. Guennec crut y avoir découvert un camp romain. Il y existerait, loin de toute habitation, un puits très profond taillé dans le roc. Saint Junay - Manoir de Kéraez (Ker-ahes, qui ne peut manquer de nous indiquer la ville de Carhaix). - Park-Neves - Milin ar Mestr - Pont Hire. Une autre voie romaine est reconnue passant par le Vieux Marché, Loguivy-Plougras, la forêt du Beffou. Contrairement à ce qui était admis, M. Le Brigant situe le point d'intersection de cette voie avec la route nationale au lieu dit "Beg-ar-c’hra" et non à "Beg-ar-Menez", autrefois appelé "Menez Croix Jean". On pourrait donc en déduire que la voie romaine passant par Plounérin rejoignait la voie romaine Vieux-Marché - Forêt de Beffou à "Croix Ilies" à un kilomètre environ de "Beg-ar-c'hra".. (Groupe G.E.E.S. N.D. du Mur).
Voir " Informations diverses sur la ville de Plounérin ".
ANCIENNE NOBLESSE de PLOUNERIN
En 1280, le château de Bruliec ou Breillac (ou Breilhac ou Bruillac) appartenait à la famille du Châtel (Chastel). La seigneurie de Bruliec (ou Bruillac) possédait jadis un droit de haute justice avec patibulaire à quatre pots et droits de prison et tenait ses audiences au bourg de Plounérin. Propriété de Jean de Plusquellec, puis de Maurice de Plusquellec (vers 1506, époux de Vincente de Rohan) et Jean de Plusquellec (vers 1520, époux de Jeanne de Kermavan ou Carman). Cette seigneurie passe ensuite entre les mains successives des familles Maillé (en 1577), Chastel (en 1618), Huchet de La Bédoyère (en 1716), Tréouret de Kerstrat (vers 1775).
Nota 6 : Lignée des Bruillac - Ploesquellec : M. Rouault a établi l'ordre de succession des seigneurs de Bruillac. La lignée des De Bruillac a échappé à ses investigations. La seule connue, "Nannie" épousa, vers 1340, Henry de Ploesquellec et fit passer aux mains de l'illustre lignée des Ploesquellec le domaine de Bruillac. Les Ploesquellec seigneurs de Plusquellec, près de Callac, se disaient issus des comtes de Poher et donc du même sang que les Ducs de Bretagne. Suivent, mais nous ne ferons que les citer : - Morice de Ploesquellec, fils aîné de Henry. - En 1408, Alain, fils aîné de Morice, chambellan du Duc Jean V. - Ensuite Maurice, fils aîné d'Alain de Ploesquellec, vieux garçon de conduite peu exmplaire. Ses biens furent confisqués en 1423 par le Duc Jean V, puis rendus en 1425, en raison des bons services de son père. - Henry, frère de Maurice. - En 1453, Jean de Ploesquellec succède à son père. Il épouse Aliette de Penmarch en 1480. Or, en 1489, Anne de Bretagne, âgée de 12 ans, succédait à François II. Jean de Ploesquellec, détrousseur de grand chemin, se met au service du roi de France et trahit sa souveraine. Sur ordre de la Duchesse Anne, il est arrêté le 13 Avril 1489 à Vieux Marché, ainsi que son camarade de ripailles, Guyon le Rouge, seigneur d'Ancremer en Plouigneau. Jugés seulement en 1493, les deux compères furent attachés, une journée entière, à leur propre pilori de Haute Justice, portant au cou l'écriteau "Voleur, menteur, parjure". Après Jean de Ploesquellec, suit à nouveau un Morice de Ploesquellec. - Puis Jean de Ploesquellec, qui épouse en 1528, Françoise de Carman, riche héritière des anciens vicomtes de Léon. Son épouse exigea par contrat de mariage que leurs enfants portent le nom et les armes des Carman. C'est la fin de la branche illustre des Ploesquellec. - Enfin, Charles, puis Morice, tous deux fils de Jean, les derniers Ploesquellec à avoir habité Plounérin. (Groupe G.E.E.S).
Nota 7 : Lignée des Du Chastel : - Jean du Chastel, seigneur de Coatangars, acheta le 16 mai 1618 à Charles de Maillé, marquis de Carman, résidant hors de Bretagne, le domaine de Bruillac. Jean du Chastel appartenait à une famille illustre qui compte un Grand Maître de France sous Charles VII, plusieurs évêques et capitaines célèbres. - Viennent ensuite Ignace-François et son frère. - Tanguy du Chastel qui épousa en 1659 Françoise de Kerprigent de Plounérin. - Leur fils Jacques-Claude. - Claude-Michel-Mathurin, époux de Brigitte de Muzillac. - Leur fille Aude-Marie-Jacquette, qui, en 1716, épousa Hugues Humbert comte de la Bédoyère. Restée veuve, elle quitte Plounérin. Ce sera le départ définitif de la famille du Chastel. Les terres sont affermées. - En 1775, la seigneurie de Bruillac devint la propriété de Messire Joseph-Louis Tréouret, chevalier de l'ordre militaire de N.D. du Mont Carmel et de St Lazare de Jérusalem, comte de Kerstrat, époux de Dame Hyacinthe de Robien. Lui succède son fils Jean-Hyacinthe Tréouret de Kerstrat. A la révolution, ses biens sont saisis et vendus comme biens nationaux. (Groupe G.E.E.S).
Nota 8 : La plupart des légendes se rapportant au château de Bruillac nous dépeignent un seigneur "la terreur". Mme Guézennec, de la gare de Plounérin, dont plusieurs générations de la famille Gallou-Guézennec se sont succédées, depuis 1800, à Bruillac, nous en a raconté quelques-unes : 1°) Le seigneur de Bruillac, se promenant à cheval, surprend un paysan qui coupait de la lande sur son domaine. Le seigneur met pied à terre, se saisit de la faucille du pauvre bonhomme et le décapite. Il ne pourrait s'agir que de notre fameux Jean de Ploesquellec. 2°) Le légende suivante, elle aussi, cadre bien avec notre personnage : Les marchands empruntaient l'actuelle route nationale pour se rendre à Morlaix et dans le Léon. Un Normand à la bourse bien garnie se rendait à la Foire Haute. Il se fait accoster par le seigneur de Bruillac qui l'invite à passer la nuit chez lui. Enivré par ses hôtes, il se réveille le lendemain matin délesté de son magot. Il se rend à Morlaix et conte sa mésaventure aux gardes de la maréchaussée qui, sur son insistance et avec l'assurance qu'il peut apporter la preuve de la malhonnêteté du seigneur de Bruillac, acceptent de l'accompagner à Plounérin. Le propriétaire de Bruillac proteste. Il n'a jamais vu cet homme. Il demande aux agents d'arrêter cet imposteur et accepte de prêter serment sur l'Evangile. Notre malin Normand propose à tous de se rendre dans la chambre, au-dessus du portail d'entrée, où il a passé la nuit. Il descelle une pierre et retire de la cachette son témoin : un morceau de tissu découpé de son habit qui s'ajuste parfaitement à son vêtement. Le seigneur de Bruillac, confondu, est conduit par les gardes à Morlaix (Groupe G.E.E.S).
La seigneurie de Favet possédait jadis un droit de haute, moyenne et basse justice et appartenait vers 1631 au seigneur de Lesmoal à Plounérin.
La seigneurie de Lesmoal est unie à Favet en 1765. Cette seigneurie possédait jadis un droit de haute, moyenne et basse justice à trois piliers attestée en 1679 et qui s'exerçait en 1765 au bourg de Plounérin. Propriété successive des familles de Penhoët (XIVème et début du XVème siècle), de Bouteville (début du XVème siècle jusque vers 1506, suite au mariage d'Isabeau de Penhoët et Jean de Bouteville, baron du Faouët, vers 1410), du Combout (vers 1506 à 1539, suite au mariage de Jeanne de Bouteville et Jean du Combout), Le Jolis (de 1539 à 1540, suite au mariage de Constance du Combout et Charles Le Jolis), Le Meur ou de Meur (de 1540 à 1628, par acquêt de septembre 1540), Le Rouge (de 1628 à 1665, suite au mariage de Françoise Meur avec Pierre de Rouge, sr. de la Haye), de Volvire (de 1665 à 1667, suite au mariage de Marie Ursule Le Rouge avec Hyacinthe de Volvire, comte de Ruffec), de Kergariou (de 1667 à 1720, par acquêt de mai 1667), de Belingant (suite au décès de l'oncle Toussaint de Kergariou en 1720), puis au baron de Penmarch (vers 1730). Avec la Révolution, la seigneurie de Lesmoal disparaît. Le propriétaire des lieux, de Kersauzon Vieux Châtel est porté sur la liste des émigrés arrêtée le 16 plûviose an II (4 février 1794). La seigneurie (manoir et métairie) est vendue comme bien national, le 30 juillet 1796, à Aimable-Alexandre Le Roy (juge de paix du canton de Plouaret), et le moulin est vendu le 5 août 1796 à François Lahellec. Acquis dans la seconde partie du XIXème siècle par le vicomte Le Corgne de Launay et Stéphanie de Quélen, sieur et dame de Kerigonan, le moulin passe en 1887 à Louis de Kersauson puis par mariage dans la famille Costa de Beauregard pour enfin être démoli en 1952 (lors de la construction de la voie express). La seigneurie est la propriété de Guillaume de Meur, fils de Maurice de Meur et Marie Kercabin mentionnés en 1481. Un autre Maurice de Meur est sieur de Lesmoal (ou Lesmoalch) en 1585. En 1711 la seigneurie appartient au sieur de Kerepot, puis en 1756 à François Joseph de Kersauzon (époux de Renée Joseph de Bellingant). Au XVIIème siècle, cette seigneurie possédait des biens à Guerlesquin (Menez-Meur et la chapelle Saint-Egonnec, Goazivinic, Gollodic, Guignec, Kerbrunec, Kerhellou, Kerlazren ou Kerlaëron, Kernostis, Kervranton, la Garenne, la Villeneuve, Salver, Treusquer, ...) et à Plounérin (Cosdannot ou Amulé Coz, Crech an Marec, le Vieux Moulin du Faouet, Goazhalec, Kergoat, Traou an Dour Iselaff, ...). Le manoir de Lesmoal (1547) fut construit par Maurice Meur et Julienne de Quélen. En 1591, pendant les guerres de la ligue, Maurice Meur est dépouillé d'une rançon de 4 000 écus, collectée pour la libération de François de Goezbriand. Il est fait prisonnier par le seigneur de Coatrédrez alors Ligueur au manoir de Kersenant à Ploumilliau. En 1789, le manoir est la propriété de la famille de Kersauzon.
En 1500, Kerprigent appartenait à Jean du Perier, sieur du Mené ; le Bezuon, à Guillaume de la Lande ; Coéléon, à Yves du Cosquer ; Kerlan à Henri de Kercabin, sieur dudit lieu, en Plouëc. Kerigonan était propriété du vicomte de Rohan. Lesmoal de Kerigonant, de la maison de Meur (d'argent à la fasce d'azur, accompagnée au chef d'un croissant de gueules), a produit un gouverneur de Lannion et un docteur en Sorbonne, aumônier du Roi, connu sous le nom de sr. de Saint-André, l'un des fondateurs des Missions étrangères, et deux pages du Roi.
La haute justice de Kermoal et de Favet appartenait en 1789 à M. de Kersauson.
Kerouach, Kermeno, Keragus, le Cosou et Quelennec étaient aussi terres nobles.
En 1710, dans un " Rolle de répartition de la somme de treize mil sept cent trente livres qui doit estre imposée sur touttes les seigneuries et fiefs ecclésiastique et laïques de l'évesché de Tréguier " (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, C 3479), on trouve mentionnée à Plounérin la seigneurie de Bruillac Chastellenie au sieur du Chastel (60 livres), la seigneurie de Lesmoal et Faver au sieur de Querepol (50 livres).
Lors de la Réformation des fouages de 1426, les nobles suivants sont mentionnés à Plounérin (Ploenerin) : Alen de Plusquellec (ou Ploesquellec), Even de Kermenguy, Riou Plouezoch (ou Ploezoch), Jehan du Cosquer (ou Quosker), Alen de la Lande (ou En Lan), Menou Kerprigent. On y mentionne aussi plusieurs « treff » : treff Lochan (où l’on trouve Brient en Quosker), treff an Ospital (où l’on trouve Jehan du Quosker), treff Charruel (où l’on trouve Even Kermenguy), treff an Fauoet (où l’on trouve Riou Ploezoch), treff Goeza (où l’on trouve Menou Kerprigent), treff Guen (où l’on trouve Alen en Lan).
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Tréguier de 1481, on comptabilise la présence de 6 nobles de Plounérin (en 1426, il y avait aussi 6 nobles) :
Jehan CALLAC (5 livres de revenu) : porteur dune brigandine, comparaît armé dune vouge ;
Morice KERGUABIN (40 livres de revenu) : porteur dune brigandine, comparaît armé dune pertuisane ;
Menou KERPRIGENT (60 livres de revenu) : porteur dune brigandine, comparaît en archer ;
Guillaume de LA LANDE (20 livres de revenu) : porteur dune brigandine, comparaît en archer ;
Jehan PLESQUELLEC de Bruillac (400 livres de revenu) : comparaît revêtu de sa robe et non armé ;
Guillaume PLOEZOCH de le Quelenec (140 livres de revenu) : porteur dune brigandine, comparaît en archer ;
Dans une "Montre" de Tréguier en 1503 (Archives Départementales des Côtes d’Armor, 1 C 184 et 74 J 49), plusieurs nobles de Plounérin sont mentionnés :
- Jehan de Plusquellec sieur de Bruillac comparu a six chevaux.
- Rolland Ploezech sieur du Quellenec a trois chevaux.
- Henry de Kergabin à cheval armé.
- Renault de la Lande à cheval.
- Morice Garec comparu par Jan de Plusquellec.
- Yvon Plouelan comparu par Morice Le Meur.
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