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PLOGONNEC

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La commune de Plogonnec (pucenoire.gif (870 octets) Plogoneg) fait partie du canton de Douarnenez. Plogonnec dépend de l'arrondissement de Quimper, du département du Finistère (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de PLOGONNEC

Plogonnec vient du breton « ploe » (paroisse) et de saint Conec ou Connec. Certains historiens identifient Conec ou Connec à saint Thégonnec ou Egonnec.

La paroisse de plogonnec appartient au doyenné de Douarnenez. Le bourg se trouve à 12 kilomètres Nord-Ouest de Quimper, en bordure de la veille voie romaine qui menait de Quimper à Lanvéoc. Vers 1936, Plogonnec comptait environ 2.670 habitants. L’éponyme de la paroisse est saint Connec, Guénégan ou Conogan, que la tradition fait succéder à saint Corentin sur le siège épiscopal de Quimper [Note : L'Identité de Conner et Conogan est prouvée par le fait qu’une ancienne chapelle de Plomelin était indifféremment désignée par l’un ou l’autre de ces vocables]. La légende fait naître saint Connec au hameau de Tréfentec, qui se trouve en Plonévez-Porzay, à proximité de la baie de Douarnenez. D’après une vieille rimolen, il aurait été chassé un jour par ses compatriotes, qu’il quitta, en les accablant de sa malédiction : Sant Tegonnec a Blogonnec - Zo ginidik a Drefentec. - Gant kalon mantret a laras : - Trefentegis, tudigou ter, - C'houi en em gavo ato ber : - Gant daou pe dri eost ar bloa - C'houi a vo paour memez tra. - Kement ki klaon a zeui er vro - E Trefentec a ziskenno (Abbé Mével). Plogonnec est une paroisse primitive qui a perdu une portion de son territoire au profit de Guengat. Plogonnec comprend huit quartiers ou cordelées que l’on désigne en breton sous le nom de tréo : quartier du bourg, Kertanguy, La Lorette, Seznec, Le Gorré, Quillien, Saint-Théleau et le Le Goulit.

Ville de Plogonnec (Bretagne).

L’existence du bourg de Plogonnec (Ploe Gonoc) est attestée dès 1203 et le 21 avril 1204 dans un acte de donation de l'église de Saint Ronan : "... Sachez que nobles hommes Daniel, Guy, Alain, enfants de Guiomar Daniel, donnent à perpétuité à l'église de Saint-Ronan les terres scavoir : Maës-Roënient et Goeth-Telent en Ploegonnoc...".

D'après un aveu de 1644 des sires de Névet, l'origine de Plogonnec remonterait à saint Corentin : " Le roi Gradlon donna à l'évêque (Corentin) le droit de rachat sur la terre de Nevet, tant pour la proximité que bonté du terroir et d'une étendue si grande que saint Corentin pour la comprendre en une seule paroisse lorsqu'il divisa son évêché en paroisses il fit celle de Plogonnec de plus de trois lieues de long et deux de travers en aucuns endroits ".

Ville de Plogonnec (Bretagne).

La famille de Névet est l’une des familles les plus connues de la paroisse de Plogonnec (Hervé, marié en 1260 à Béatrice de la Roche-Bernard, petite fille d'un duc de Bretagne porta le titre de chevalier et fut le premier Névet connu). Par un aveu de 1778, nous savons que la famille de Névet (qui semble-t-il avait un droit de haute, moyenne et basse justice) possédait un auditoire de justice et des fourches patibulaires à quatre piliers à Kernevet (entre Plogonnec et Quimper). Cette famille de Névet s’est installée par la suite au XVème siècle à Lézargant (paroisse de Kerlaz). Un hôpital ou hospice, destiné à accueillir des pauvres enfants orphelins, est fondé le 7 mars 1705 à Plogonnec par le marquis Malo de Névet. Cette hôpital cesse d'exister en 1786. La paroisse de Plogonnec dépendait autrefois de l'ancien évêché de Cornouaille. A la fin du XVIème siècle, les guerres de la Ligue dévastent la paroisse.

On rencontre les appellations suivantes : Ploe Gonoc (1203), Ploegonoc (en 1285), Plogonec (en 1602).

Ville de Plogonnec (Bretagne).

Note 1 : liste non exhaustive des maires de la commune de Plogonnec : René Louboutin (1789-1790), ... Jérôme Le Douerin (1798), Hervé Le Floc'h (1798-1799), Hervé Seznec (1799-1800), Henry Damey (de 1800 à 1814), René Le Berre (de 1814 à 1815), Yves Coadou (de 1815 à 1816), Guillaume Le Hénaff (de 1816 à 1837), Jean Philippe (de 1837 à 1845), Hervé Le Hénaff (de 1847 à 1866), Guillaume Louboutin (de 1867 à 1872), Nicolas Le Quéau (de 1872 à 1896), Henry Marie Damey (de 1896 à 1919), Henry Damey (de 1919 à 1925), Jean Marie Coadou (de 1925 à 1929), Jean Philippe (de 1929 à 1935), Jean l'Helgouac'h (de 1935 à 1941), Vincent Boussart (de 1941 à 1944), Charles Damey (de 1944 à 1945), Louis Philippe (de 1945 à 1947), Hervé Le Floc'h (de 1947 à 1971), Jean Philippe (de 1971 à 1983), Jean Marie Douérin (de 1983 à 1989), Jean-René Hascoët (1989-2001), Jean-Yves Henry (2001-2008), Christian Keribin (2008-2020), etc ....

Note 2 : Liste non exhaustive des RECTEURS DE PLOGONNEC AVANT LA RÉVOLUTION : En 1313. Nicolas Gautier. — Le 9 Septembre 1375, démission de Hervé Sulven. — En 1375. Raoul Pennec (Peyron, Actes du Saint-Siège, p. 87). — En 1531. François de Tréanna. — En 1538. Nicolas de Tyvarlen, recteur de Plogonnec et de Cast, qui portait d’azur au château à deux tours couvertes d’or. — En 1560. Alain Mauguen résigne. — Le 5 Janvier 1559. Jean Le Gall (Archives vaticanes. Paul IV. Bullaire. L. 28, fol. 1). — Le 11 Mai 1560. Alain de Lezongar (Archives vaticanes. Paul IV. Bull. L. 11, fol. 232). — En 158...-1623. Louis Le Noy (Peyron. Deux recteurs méconnus : Heluau, recteur de Briec, Le Noy, recteur de Plogonnec). — En 1624-1642. Guillaume Toulguengat. — En 1643-1697. René Seznec. — En 1697. Louis des Hayeux. — Vilestienne, sieur de Roslan, vendit en 1694 son office de procureur fiscal du marquisat de Pont-Croix, se fit prêtre et devint recteur de Plogonnec en 1697. Deux ans auparavant il avait fait don d’une pension de 3.000 livres au Séminaire de Quimper. C’était probablement un des convertis du Père Maunoir. — En 1698-1705. Claude Salaün qui blasonnait : à la fasce de gueules accompagnée de trois hures de sanglier de sable. — En 1706-1716. Guillaume-René Bougeant. — En 1717-1732. René Lozeac'h, docteur en Sorbonne. — En 1732-1743. Joseph Lair. — En 1743-1766. Jean-Marie Heussaff d'Oixant [Note : Ce Jean-Marie d’Oixant était le fils de Jacques d’Oixant qui avait été marié avant de recevoir la prêtrise. Jacques mourut recteur de Plobannalec en 1747. Très vieux, il avait négligé de faire réparer l’église et le presbytère. A sa mort, son fils, recteur de Plogonnec, fut obligé de désintéresser la fabrique de Plobannalec (Note de M. le chanoine Jézégou)]. — En 1767-1780. Yves du Couédic. — En 1780-1786. Nicolas Le Douaré. — En 1786-1792. Jean-Marie de Leissègues de Rozaven. Liste non exhaustive des PRÊTRES ET CURÉS DE PLOGONNEC AVANT LA RÉVOLUTION : En 1609. Goarin. — En 1609-1618. Y. Kernescop. curé. — En 1609-1639. Joncour. — En 1610-1620. Jacques Thomas. — En 1620. Kerpaen. — En 1620-1639, 1658. Charles Kerriou, qui signe plusieurs fois en 1639 : « prêtre indigne ». — En 1623. Saliou. — En 1625. Albin Quintin, Albin Guégon, Jacques Le Nouy, Charles Kerriou, Nicolas Kernilis, Pierre Philippe. — En 1643. Darcillon. — En 1643-1658. Guillaume Toulguengat, curé. — En 1646-1651. Cuzon. — En 1648-1653, P. Gourcuf. — En 1649-1654. Nihouarn. — En 1649-1662. H. Joncour. — En 1653-1661. Le Hénaf. — En 1672-1674 Deschamps, curé. — En 1676. Nihouarn. — En 1677. Queinec. — En 1677-1692. Jean Berre, curé. — En 1681-1697. Seznec. — En 1697-1699. Laurent Kerbourc'h, curé. — En 1702. Daniel Lorin, curé. — En 1705-1706. J. Laouénan, curé. — En 1712. Lemarié, curé. — En 1713-1718. Guillaume Bernard, curé. — En 1721. Barnabé Boulbris. — En 1722. Philippe. — En 1723. Charles Bozec. — En 1734. Y. Horellou. — En 1738. G. Le Poriel. — En 1767-1750. C.-J. Colin, curé. — En 1751. Y. Le Goff. — En 1751-1755. André Goazcoz. — En 1753. Jean Seznec. — En 1753-1781. Guillaume Seznec, curé. — En 1776. Le Grand. Liste non exhaustive des RECTEURS DE PLOGONNEC DEPUIS LA RÉVOLUTION : En 1802 (Novembre)-1803. Nicolas Louboutin. — En 1804 (1er Janvier)-1805. Corentin Kernaléguen, né à Keranou, en Plonévez-Porzay, le 6 Janvier 1739, ordonné prêtre à Pâques 1767 (Ancien recteur de Berrien). — En 1805-1813. Nicolas Louboutin. — En 1813-1816. Pennarun. — En 1817-1824. Vincent Kervennic. — En 1824-1827. Guillaume Riouall. — En 1827-1851. Yves Tanguy. — En 1851-1863. Joseph Dupont, qui restaura les chapelles et plusieurs des calvaires de la paroisse. — En 1863-1886. Laurent Pennarun. — En 1886-1896. Jean-François Le Bras. — En 1896-1926. Matthieu Carval, chanoine honoraire. — En 1926-1937. Michel Léon, chanoine honoraire, ancien professeur au Grand Séminaire. — En 1937-1947. Pierre Bihan, né à Scaër en 1885, prêtre en 1912, chanoine honoraire. — En 1947-1968 Jean Laurent Croissant. — En 1968-1978. Michel Le Guellec. — En 1978-1990. Mathurin Bernard, etc .. Liste non exhaustive des VICAIRES DE PLOGONNEC DEPUIS LA RÉVOLUTION : En 1810. J.-M. Elien. — En 1810 (22 Septembre). Jean-François Le Bail. — En 1816. Jean-Pierre Michel. — En 1816. Jean Morvan. — En 1819. Guillaume Le Guen. — En 1823. Joseph Guével. — En 1824. Louis Tandé. — En 1831. Hervé Goasguen. — En 1834. Louis Le Nahennec. — En 1838. Pierre Le Tanter. — En 1843. Alain Berthou. — En 1844. Jean Léost. — En 1847. Henry Paillart. — En 1854 (30 Septembre). François Pérennou. — En 1854. François Guillerm. — En 1859. Emile Floc'h. — En 1861. Hervé Ker­vennic. — En 1862. Jean Normand. — En 1863. Jacques Coroller. — En 1868. Bernard Herjean. — En 1871. Yves Velly. — En 1874. René Le Gall. — En 1875. Clet Berriet. — En 1891. Pierre Lesvenan. — En 1892. Alain Le Pape. — En 1895. Jean Sergent. — En 1909. Jean Mengay [Note : Mort à Salonique, au cours de la grande guerre]. — En 1911. Jean-Marie Le Stum. — En 1919. Goulven Séité. — En 1931. Joseph Corvez. — En 1935. Louis Loaec. — En 1936. François-Marie Guivarc'h, etc .. (Archives de l'Evêché du diocèse de Quimper et de Léon).

Note : .

Ville de Plogonnec (Bretagne).

Voir   Ville de Plogonnec (Bretagne) " Quelques notes sur la paroisse de Plogonnec ".

Voir   Ville de Plogonnec (Bretagne) " La paroisse de Plogonnec durant la Révolution ".

Voir   Ville de Plogonnec (Bretagne) " Le cahier de doléances de Plogonnec en 1789 ".

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PATRIMOINE de PLOGONNEC

l'église Saint-Thurien (XV-XVIIème siècle), édifiée en majeure partie dans le premier tiers du XVIème siècle à l’emplacement d’un sanctuaire plus ancien du XIIIème siècle. Quatre piliers du XIIIème siècle sont démolis suite à une décision datée du 25 juillet 1721. Saint Thurien, Thuriau, Thurial est un ancien archevêque de Dol de Bretagne qui mourut vers le milieu du VIIIème siècle : il est invoqué pour combattre les fièvres. L'édifice présente quelques restes du XVème siècle, mais date en majeure partie du XVIème siècle, à l'exception du clocher de type Beaumanoir qui date du XVIIème siècle (travaux commencés en 1657 et terminés en 1669), puis remanié au XVIIIème siècle : il est accosté de deux tourelles octogonales (chacune coiffée d'un dôme surmonté d'une lanterne). L'église se compose de trois nefs (six travées avec bas-côtés) sans transept, terminées par un chevet plat ornementé, soutenu par d'épais contreforts et ajouré de trois belles fenêtres ogivales à meneaux. Le porche sud date de 1581 et porte l'inscription "H. Kernaleguen. Fab. 1581". La porte extérieure, en plein cintre, a ses voussures reposant sur des colonnettes remployées du XVème siècle. Ce porche a conservé sa porte intérieure en bois portant l'inscription "J. Seznec. Keradilly. F. Lan 1656". Le clocher-porche, à dôme surmonté de deux lanternons, porte la date de 1657 : il est accosté de deux tourelles octogonales d'escalier et remanié au XVIIIème siècle. La tour porte l'inscription "M. Yves Cuzon P. de K(er)Jacob" et "René Seznec Recteur 1657". La chambre des cloches porte la date de 1669 : la même date est inscrite sur la tourelle sud. L'ancienne tour conservée sur l'avant-dernière travée de la nef s'effondre en 1720. La sacristie est construite en 1864. La chaire à prêcher, oeuvre de Charles Gabriel Le Poupon (sculpteur à Quimper), date de 1777-1780 : les docteurs d'Occident sont sculptés sur les panneaux de la cuve de la chaire à prêcher. Les boiseries du choeur datent du XVIIème siècle. Deux confessionnaux à demi-dôme datent du XVIIIème siècle. L'autel principal est installé en 1990. L'ancien jubé a disparu en 1719 pour "des raisons de sécurité et de morale". L'église possède six verrières du XVIème siècle. Ces verrières sont consacrées à la Passion, à la Transfiguration, au Jugement dernier, à la Résurrection et aux Saints. Elles ont subi, au cours des siècles, de nombreuses restaurations. On reconnaît dans les différentes vitres, les armoiries des familles Névet, Tréanna, Tinténiac, Kerpaen, Le Guirriec, Guengat, Boscher, Quilliou, Le Torcol, Tromelin, Kergaladen et Kerhao. La maîtresse vitre retrace neuf scènes de la Passion. Les deux autres vitraux représentent, côté sud, une grande scène du Jugement dernier, et côté nord, une grande scène de la Transfiguration. Ces verrières sont l'oeuvre d'Olivier et de Laurent Le Sodec vers 1520. Un autre vitrail représente Marie Tromelin, épouse en troisième noces d'Alain de Guengat (vice amiral de Bretagne). Dans les fenêtres des bas-côtés, on voit saint Nicolas, saint Eloi, saint Edern, saint Théleau, saint Sébastien,... Le vitrail de la Transfiguration est restauré en 1635 par les peintres-verriers Yvon et Mathieu Bernard. Les vitres de la Résurrection et des Saints proviennent de la chapelle Saint-Théleau : elles ont été transférées à l'église paroissiale en 1862. Deux vitraux de 1904 racontent des épisodes de la vie de saint Thégonnec et de saint Thurien. Les vitraux sont déposés en 1942 et entreposés au presbytère. En 1953, Jean Jacques Gruber est chargé de remonter les verrières et de les restaurer. On vénère à Plogonnec une statue en granit de saint Maudez (XVIème siècle), placée à l'intérieur de l'église de Plogonnec, près d'une des portes du côté sud. A signaler un panneau peint du XVIIème siècle racontant quelques scènes de la vie de saint Maudez (il s'agit, semble-t-il, d'un élément rescapé d'une niche à volets ayant abrité jadis la statue de saint Maudez). L'église renferme un reliquaire en forme de pupitre du XVème siècle (avec les armoiries de la famille Boscher de Locpezo, maison fondue dans Kerpaen en 1464) et un autre reliquaire de la fin du XVIIème siècle (contenant des reliques de saint Thuriau et portant le poinçon de l'orfèvre quimpérois Joseph Bernard). L'église abrite aussi les statues de saint Thuriau et saint Etienne (XVIIIème siècle), saint Claude (XVIème siècle), saint Herbot (XVIIème siècle), saint Pierre, saint Yves, saint Tugen, saint Cado, saint Sébastien et une Vierge-Mère (XVIIIème siècle). La chapelle Saint Herbot est agrandie en 1741 ;

Eglise de Plogonnec (Bretagne).

Nota 1 : Cette église du XVIème siècle présente une riche architecture. Elle est décorée de nombreux pignons à crossettes, ajourés de grandes fenêtres, dont le tympan se trouve abrité sous une arcature gothique saillante. Le clocher est fort remarquable. C’est une robuste masse de granit, accostée de deux tourelles hexagonales, que coiffe un dôme à lanternes. De la plate-forme, cernée d’une galerie à balustres en gaines, se dégage un beffroi à double chambre. Il est couronné d’un gracieux campanile, formé de dômes et de lanternons superposés. Sur la façade de ce clocher, dans le tympan de la porte principale, sous une niche contenant la statue de Saint-Turiau, titulaire de l’église, on lit : + IHS : MR - TV : TVRIAVE : TVAM : TVRRIM : TEMPLVMQVE : TVERE. NE NOCEANT : ILLIS : TELA TRISVLCA : JOVIS [Note : « O Saint Turiau, garde ta tour et ton église : défends les bien contre les traits à 3 pointes de Jupiter ». — Saint Turiau était archevêque de Dol, au VIIIème siècle]. Chacun des mots du premier vers commence par un T. L’auteur probable du distique est le bon recteur René Seznec dont le nom se lit sur la joue du contrefort voisin, à droite, à mi-hauteur de la porte : M : RENE SEZNEC : RECTEUR : 1657 - H : LE PORHEL : E : R : GVENN : F . F . 1657. Sur la tourelle Nord : D : CHARLES : KRIOV PBRE. A la façade du clocher, plus haut que la niche de saint Turiau, on lit sur un cartouche : M . YVES : CUZON . F . DE . KERIACOB. Plus haut encore, il y a quelques écussons, dont un grand, timbré d’une couronne de marquis ; tous ont été martelés. Côté Sud, au bas de la tourelle : JACQ : ET : FRANC : LE : DOARE : DE : BOTEFELLEC : 1658. Plus haut : M . LE . HENAFF . E . GVILL . LE . HENAFF . E . Y . GVEZENNEG . F . 1660. Sur la galerie à balustrade de la chambre des cloches : BERNARD : A : MENGVY : CORNIC : F : 1661. Le porche sud est voûté avec trois tores saillants formant arcs doubleaux parallèles. Au-dessus du portail figure cette inscription : H . KERNALEGUEN . FAB . 1581. A gauche, statue en granit de sainte Barbe ; à droite, statue de sainte Anne avec la Vierge. Sur un meneau du clocher, côté Sud : I : NIHOVARN : DE : KGANABHE FABRIC : ET : I : NIHOVARN . FF . 1659. A l’intérieur du porche Ouest deux inscriptions, d’allure moderne rappellent sans doute les inscriptions anciennes qui s’y trouvaient. On y lit d’une part : M . RENE . SEZNEC . RECTEUR . d’autre part : Y . SEZNEC KRADILY . F . LAN 1656. L’église de Plogonnec appartient donc, dans son ensemble, à l’architecture du XVIème siècle. La tour est du siècle suivant. A une époque antérieure, quatre gros piliers soutenaient au milieu de l’édifice une tour centrale. Ils ne disparurent qu’en 1721. Deux ans plus tôt, on avait démoli le vieux jubé qui dominait la petite porte latérale du côté Midi, pour trois motifs : il menaçait ruine, obscurcissait l’église et ne pouvait contribuer qu’à entretenir l’irréligion des personnes qui s’y retiraient pendant l’office divin. En 1731, on releva le pavé de l’église, et la chapelle Saint-Herbot fut agrandie (Peyron). En 1735, la nef fut restaurée avec des pierres venant de calcaires démolis ou sérieusement endommagés. A l’extérieur de l’église, tous les écussons ont été martelés. Quant à la sacristie, on la reconstruisit en 1864. A l’intérieur, l’église comprend une nef à six travées et deux bas-côtés. Les colonnes sont rondes ou hexagonales, sans socles ni chapiteaux. Le grand autel est flanqué de deux niches Renaissance, contenant les statues de saint Thurien et de saint « Stéphan » ou Etienne, tous deux en évêques, avec crosse, mitre et chape. Elles sont, parait-il, modernes. Derrière apparaît un beau vitrail Renaissance figurant de bas en haut, six scènes de la Passion : Jésus devant Pilate — le Portement de Croix — le Crucifiement — la Descente de Croix — la Mise au Tombeau — la Résurrection. Au-dessus, chacun des quatre panneaux est terminé par une charmante décoration blanc et or, enfants, arabesques, vases, feuillages, médaillons. Dans le lobe supérieur, la sainte Vierge assise porte l'Enfant Jésus. Plus bas, deux écussons modernes : d’azur au griffon d’or, puis, d’argent au chef de sable. Au-dessous, deux écussons anciens : d’argent à la mâcle d’azur, qui est Tréanna, écartelé aux 1 et 4 de Tréanna, aux 2 et 3 d’argent au croissant (ou à la merlette) de gueules. Au bas de la verrière sont les effigies de donateurs agenouillés. A droite, un seigneur, tête nue, l’épée au côté, porte sur sa tunique : d’or au léopard de gueules, qui est Nevet ; sa femme en châtelaine du XVIème siècle est vêtue d’un chaperon, d’un corselet violet à larges manches et d’une robe verte. Tous deux sont présentés par un saint roi, couvert d’un manteau doré et tenant une croix d’or. A gauche, on voit un autre seigneur portant les mêmes armes de Nevet, et une châtelaine. Ils sont présentés par un saint Jean, avec l’agneau qui porte une bannière rouge chargée d’une croix d’or. Plus bas encore, quatre écussons modernes : 1. D’argent à l’arbre de sinople, au sanglier de sable. — 2. Fasce ondée d’azur et d’or. — 3. d’azur à la fasce d’or accompagnée de trois molettes d’argent. — 4. D’azur à trois mains d’argent, qui est Guengat. Dans la chapelle latérale de droite, se trouve une Vierge Mère du XVIIIème siècle. On y aperçoit un ancien vitrail du jugement dernier. Au sommet le Christ est assis dans les nuages, son manteau est de pourpre, ses bras ouverts. Au-dessous, la sainte Vierge agenouillée est entourée d’anges et d’élus : papes, prêtres, religieux et fidèles. Plus bas, deux anges sonnent de la trompette. A droite, le purgatoire est figuré comme un lac aux eaux vertes, où les patients sont plongés jusqu’au cou ; on y voit des têtes tonsurées ; un ange emporte une des âmes dans ses bras. A gauche, d’affreux démons grimaçants et velus, violets, verts ou rouges, entraînant les réprouvés avec fureur ; un d’eux enfonce à grands coups de maillet trois grosses chevilles de fer dans le toile d’un damné qu’il transperce ; un autre mord la main d’un damné. — En bas, une sainte est agenouillée ; à sa gauche figure un chevalier, sieur de Kergadalen, présenté par saint Michel ; à sa droite, une dame de Kerharo est présentée par sainte Barbe ; elle porte sur son cotillon rouge un rencontre de cerf d’or, blason des Kerharo. Dans le tympan, deux écussons modernes : Nevet et de gueules au rencontre de cerf d’or. En cette même chapelle, est un beau vitrail de 1904, d’excellente facture, figurant des scènes de la vie de saint Thurien. En voici la légende, à partir du bas : COMMENT St THURIEN PETIT ENFANT PRIAIT AU TOMBEAU DE SAINT SAMSON. — COMMENT St THURIEN CHANTAIT ET PRIAIT EN GARDANT SES BREBIS ET FUT EMMENÉ PAR L’ARCHEVÊQUE D’ARMAHEL. — COMMENT St THURIEN REPROCHE AU SEIGNEUR RIVALON L’INCENDIE DU MONASTÈRE DE SAINT MAOCHUS. — COMMENT St THURIEN VIT LE CIEL OUVERT ET LES ANGES DU SEIGNEUR PORTANT L’ARCHE DU TESTAMENT ET FIT ÉRIGER UNE CROIX EN CE LIEU. — COMMENT St THURIEN RESSUSCITA UNE JEUNE FILLE DANS LA VILLE DE LANMEUR. — COMMENT LES MOINES DE SAINT GERMAIN-DES-PRÉS ÉTEIGNIRENT UN INCENDIE PAR LA VERTU DES RELIQUES DE St THURIEN. Plus bas, toujours au bas-côté droit, il est une fenêtre où l’on a restauré les débris d’une dame donatrice portant d’azur au levrier d’argent, et présentée par sainte Madeleine. Au-dessous, dans la chapelle de Saint-Joseph, on voit deux statues en pierre, peintes, d'évêques ; la première, gothique, vêtue de la chasuble antique, porte sur son socle : St CLAUDIUS ; l’autre, celle de saint Maudez, a du style et de la noblesse : le saint tient une crosse et un livre à la reliure ornée de cabochons. A côté, dans un cadre en bois, on a réuni les deux panneaux qui formaient autrefois les volets de sa niche à armoire. Cette niche en forme de triptyque était surmontée d’un couronnement en bois à trois pans, sur lesquels on pouvait lire : M . R . SEZNEC : R : 1656, ce qui nous donne la date de la niche et des peintures. La statue est plus ancienne. La niche offre neuf scènes : saint Maudez prêchant — se dirigeant vers une chapelle — confessant un paysan — se tenant sur le rivage, un navire à l’arrière-plan — étant dans un bois — guérissant un enfant boiteux — agenouillé auprès d’un roi — deux personnages chevauchant dans un bois où jouent des animaux — saint Maudez en abbé. Dans la chapelle supérieure du bas-côté Nord, se trouve l’autel de saint Sébastien. La verrière présente, en sa partie inférieure : au milieu, la sainte Vierge assise avec l’enfant Jésus, qui tient le globe du monde ; on lit, à la hauteur de son visage : SALVE REGI LONREANS ; — à gauche, Madeleine avec son vase à parfums — à droite, sainte Catherine d'Alexandrie avec son épée et un fragment de roue. Madeleine, note, M. Le Guennec, présente une dame de Guengat à genoux, dont la robe porte : mi-parti d’argent à deux chevrons de sable coupé d’azur à un lévrier d’argent. Le peintre verrier a eu la délicate pensée de faire saluer la Vierge Marie par les deux saintes qui l’assistent. Il a inscrit sur les rebords du manteau de Madeleine une prière mal orthographiée, s’inspirant du Salve Regina : SALVE REGINA MISERICORDIAE VITA DVRCE EXPES NOSTRA SAVE — AVE REGIN MISERICORDIAE VITA DVRCEDO. Quand à sainte Catherine, on lit de chaque côté de sa tête : AVE GRA., puis au bas de sa robe : AVE GRACIA PLENA DOMINVS TEON DENES. La partie supérieure du vitrail offre la scène de la Transfiguration. Au-dessus des trois disciples éblouis par la vision, le Christ apparaît entre Moïse et Elie. Le premier est reconnaissable à sa verge et aux tables de la Loi qu’il porte sous forme d’un livre, où sont inscrites ces deux formules : Ego sum qui sum, puis : Credo in Deum. Au sommet de la verrière figurent deux écussons modernes : fascé d’argent et de gueules — de sable au chevron d’argent accompagné de trois besants d’or. A ce vitrail, fait suite une verrière datée de 1904 et retraçant des épisodes de la vie de saint Thégonnec. En voici la légende à partir du bas : COMMENT St THÉGONNEC FUT CHASSÉ PAR LES HABITANTS DE TRÉFEUNTEC ET LEUR PRÉDIT QU'ILS SERAIENT TOUJOURS PAUVRES ET QUE LES CHIENS ENRAGÉS DU PAYS PASSERAIENT PAR LEUR VILLAGE. — COMMENT St THÉGONNEC, DANS SON ERMITAGE DE PLOGONNEC, GUÉRISSAIT LES MALADES ET LES FIÈVREUX ET CHASSAIT LES CHIENS ENRAGÉS. — COMMENT St THÉGONNEC FIT TRAINER PAR UN LOUP LES PIERRES POUR LA CONSTRUCTION DE SON ÉGLISE EN LÉON. Plus bas, dans le même collatéral, autel de Sainte-Anne. Dans la fenêtre, débris d’un saint Sébastien, lardé de traits. Plus bas encore, autel des Trépassés surmonté de la statue de saint Mathurin, ayant à ses pieds un buste qui représente une âme du purgatoire. Un peu plus loin, près de la sacristie, apparaît la vieille statue de granit de saint Herbot, aux cheveux demi-longs, avec un livre et un bâton, accompagné d’un boeuf, qui est moderne. Le vitrail avoisinant l’autel de saint Mathurin, est composé de différents fragments qui furent transportés, vers le milieu du XIXème siècle, par M. Dupont, recteur, de la chapelle Saint-Théléau, pour être adaptés à cette fenêtre à trois panneaux, dont voici la description : Au panneau du milieu sont les restes d’une scène de Résurrection, avec Notre-Seigneur et un soldat endormi au pied du sépulcre ; au-dessous, un évêque portant la tonsure, avec crosse, mais sans mitre. — Dans le panneau, à gauche du spectateur, trois personnages : un évêque dans un navire, qui doit être saint Nicolas ; un ermite, saint Edern, sur un cerf ; un évêque en chape, avec crosse et mitre. — Au troisième panneau : saint Eloi ferrant un cheval, dont il a coupé le pied pour opérer avec plus de commodité ; saint Théleau, avec crosse et mitre, chevauchant un cerf ; enfin un ermite tenant d’une main un bâton, de l’autre une cloche. Au tympan, on aperçoit des anges. La chaire à prêcher porte la date de 1780 (Archives de l'Evêché).

Ville de Plogonnec (Bretagne).

Nota 2 : TRÉSOR. On conserve au presbytère : 1. Un reliquaire de cuivre argenté en forme de coffre, mesurant 0 m. 08 de long, avec cinq petites ouvertures sur le couvercle. La face antérieure porte un écusson chargé d’une aigle éployée. Sur le fond est gravée cette inscription en caractère gothiques, en une seule ligne : A ploegonnec : S. theleu ; S. Maudez. Le nom de saint Maudez a été gravé après coup par une main moins habile. D’après les armoiries, ce reliquaire serait de la fin du XVème siècle. Il porte en effet les armes des Boscher, seigneurs de Locpézo, (aujourd’hui Lopéau) en Plogonnec d’azur à l’aigle éployée d’or, fondus en 1464 dans Kerpaen. Le manoir de Lopéau était voisin de la chapelle de Saint-Théleau, où l’on voit encore, sculptés sur les meneaux d’une des fenêtres, deux écussons portant l’aigle des Boscher. 2. Un petit reliquaire rond en argent, portant le nom de SAINT THVRIEN. Le poinçon figure la lettre B. Au fond, le monogramme du Christ. 3. Un patène d’argent doré, portant le poinçon L. R. S., qui semble du XVIIIème siècle. La lampe du sanctuaire de l’église est en argent. PARDONS ET FÊTES. Les comptes de l’église paroissiale, de 1616 à 1643, sont conservés au presbytère. Ils nous apprennent que de nombreuses offrandes étaient faites à l’occasion du pardon de saint Thurien, du grand pardon de la Madeleine, des fêtes de sainte Barbe, la Toussaint, saint Maudez, Noël, saint Etienne, de premier de l’an, de saint Yves, la Pentecôte, le mardi de la Pentecôte, saint Herbaud et les fêtes du Sacre. Aux jours des pardons de saint Thurien et de saint Etienne, le compte de 1623 signale des éguillettes et de l’argent à distribuer aux lutteurs. Il est mention au compte de 1632, d’une quête de saint Corentin (Archives de l'Evêché).

Nota 3 : CONFRÉRIES. — SAINT-SÉBASTIEN : Cette confrérie doit dater du XVIIème siècle. Les plus anciens comptes que nous possédons sont de 1684. Les offices de la confrérie se célébraient en 1723, à un petit autel du côté Nord de l’église « fort incommode et obscure ». Les délibérateurs du 23 Mai de cette année sont d’avis que l’office de la confrérie se fasse « sur le plus haut autel de l’église du côté Nord », et afin qu’il ait quelque conformité avec l’autel du Rosaire qui lui fait pendant au bas-côté Sud, on y placera deux tableaux représentant l’un saint Sébastien, l’autre saint Roch, « patron dans la peste et autres maladies contagieuses ». — LE ROSAIRE : La confrérie du Rosaire fut établie à Plogonnec, en 1723. Nous le savons par une délibération du 23 Mai de cette année : « Les délibérateurs prient Messire Lozeach, Docteur de Sorbonne et Recteur, pour deliberer au sujet de l’établissement du Rosaire en la dite paroisse. Cet établissement paroissoit convenir dans une paroisse si considérable et si nombreuse, d’autant que, parce qu’il n’y en avait point, plusieurs des paroissiens qui étaient de la dite Confrérie, s’absentoient de l’office de la dite paroisse les jours de la vierge et le 1er dimanche du mois, pour gagner en d’autres églises où le dit Rosaire est établi, les indulgences y accordées, au préjudice des règlements faits pour l’assistance en l’office en sa paroisse. Les délibérateurs voulant et participer eux-mêmes, et contribuer à faire participer les autres aux indulgences du dit Rosaire, ont été unanimement d’avis que le Rosaire fut établi, et sur ce qu’on leur a représenté qu’il fallait un autel destiné à l’office de la dite confrérie où le tableau du Rosaire fut placé, ont choisi pour cet effet l’autel du côté de l’épître, au Midi du maître-autel, comme le plus éclairé et pour ne pas offusquer la vitre qui est au milieu de l’autel, en y apposant le tableau du Rosaire, ont été d’avis qu’il fût mis à côté entre le maître-autel et le dit autel du Rosaire, et de l’autre côté, un tableau de l’ange gardien, et ont prié M. le Recteur de demander à Monseigneur l'Evêque la permission requise et d’obtenir des Pères Dominicains de Quimperlé de venir faire le dit établissement, s’il est possible, le mois prochain... » (Archives de l'Evêché).

la chapelle Saint-Albin (XVIème siècle - 1951), située au village de Sant Alc'houen. Saint Albin est un ancien évêque d'Angers. L'édifice primitif du XVème siècle, vendue à la Révolution, est racheté en 1809 par les paroissiens qui l'offriront à la fabrique, le 10 octobre 1828. A l'exception du clocher du XVIème siècle, l'édifice a été reconstruit en 1950-1951 sur les plans de M. Lachaud. Un linteau porte la date de 1667. La chapelle abrite les statues de saint Albin (en évêque), saint Urlou (Gurloës), sainte Barbe, saint Sébastien et deux Vierges-Mères. L'une des Vierges-Mères est posée sur un socle en granit portant la date de 1576. Les niches et les statues de sainte Barbe et de saint Urlou datent de 1696 et sont l'oeuvre, semble-t-il, du sculpteur François Morvan ;

Nota 4 : Cette chapelle se trouve à environ 8 kilomètres Est du bourg, au village de Sant Alc'houen, vieux saint breton, sur les confins de Kerfeunteun. Bâtie vers le milieu du XVIème siècle, en forme de croix, elle est éclairée par trois fenêtres flamboyantes, dont l'une a des ressauts, indiquant une époque plus ancienne. On lit sur la porte latérale : M. D. DEBYE : F. La sacristie est du XVIIIème siècle ; on y lit : H . H . Y. OLLIVIER . 1728. Saint Aubin ou Albin, évêque d'Angers, est le titulaire de la chapelle. Au maître-autel, à droite, une niche à colonnes torses contient la statue de saint Albin en évêque et bénissant. A gauche, dans une niche de même genre, et dont le socle porte : MI RE RENE HENAF 1698, apparaît une très jolie Vierge-Mère, simplement drapée : Intron Varia ar c'helou mad. On voit dans le transept, sainte Barbe avec sa tour, saint Sébastien dans une niche à volets, saint Hurlou ou Gurloes, en moine, avec bâton et livre, ayant sa mitre posée près de lui et montrant la plaie de sa jambe. Dans la nef, sur un socle de granit, où est inscrite la date de 1576, est une Vierge-Mère en bois, presque plate. Le calvaire, voisin de la chapelle, porte d’un côté le Christ, de l’autre une Vierge-Mère couronnée. On lit sur le socle : I . KNALEGVEN . F. Le pardon a lieu le premier dimanche de Septembre. Les comptes de cette chapelle, de 1675 à 1718, nous montrent qu’elle était desservie par un chapelain, qui recevait 20 sols pour ses messes, le premier jour de l’an, le dimanche gras, les lundi et mardi de Pâques, et 10 sols pour sa messe à la Chandeleur et le jour du pardon, 1er Mars. En 1696, Jean Le Berre, menuisier, et François Morvan, sculpteur, touchent 90 livres 12 sols pour des niches à saint Aubin, saint Eurlo, une niche commencée à Notre Dame et deux ornements d’autel. En 1699, on donne 93 livres à Guillaume Nicolas, pour avoir peint les autels et les statues de la chapelle. La chapelle Saint-Albin, vendue sous la Révolution, fut rachetée par les paroissiens et donnée à la fabrique le 10 Octobre 1828, par les sieurs Cariou, Seznec et Le Noac'h (Peyron. Bulletin de la Société Archéologique du Finistère. 1900, pp. 43-44) (Archives de l'Evêché).

la chapelle Notre-Dame-de-Lorette (1872), qui a remplacé une chapelle du XVIIème siècle. L'édifice actuel est en forme de croix latine. La fondation de la chapelle primitive aurait était faite par un seigneur de Rubihan (ou Rubien) au milieu du XVIIème siècle dans la vallée du Steir : emporté par le courant alors qu'il traversait à cheval la rivière, il aurait imploré Notre-Dame de La Lorette de lui accorder son secours. Notre-Dame de La Lorette guérit des fièvres. Tombée en ruines, la chapelle est reconstruite sur les hauteurs en 1872 par l'entreprise Le Naour sur les plans de l'architecte Bigot, pour le prix de 15 000 francs. La chapelle abrite les statues de Notre-Dame de Lorette, saint Tugen, saint Cado, sainte Barbe et saint Michel ;

Nota 5 : Une petite chapelle dédiée à Notre-Dame de Lorette existait encore en 1872, à six kilomètres Sud du bourg de Plogonnec, au fond de la vallée du Stéir, près d’un moulin, et du vieux pont à éperon si pittoresquement drapé de lierre et de mousse, qui franchit l’ancienne route de Quimper à Brest, par Lanvéoc. Voici en quels termes la mentionne le cantique breton de 1872 : E kichenik ar ster vras tre daou venez huel, - En amzer goz, on tadou d’oa savet eur chapel, - Savet eur chape! vian d’an Itron Varia, - A roet o devoa dezi vit hano Loreta. Quelques strophes de ce chant en attribuent la fondation à un seigneur de Rubien qui, dans la seconde moitié du XVIIème siècle, allait se noyer dans le Stéir, à cet endroit. La Vierge de Lorette, qu’il eut l’idée d’invoquer, le sauva du naufrage et quelques mois plus tard, au même lieu, se dressait le nouveau sanctuaire en l’honneur de la Mère de Dieu. Tombée en ruines, la chapelle fut rebâtie en 1872, plus haut, sur le versant Sud du vallon du Stéir : Chapel Intron Loreta zo savet a nevez - Savet gant tud Plogonec, francoc'h war ar menez. C’est un édifice régulier de style gothique, bâti par M. Naour, entrepreneur, sur les plans de M. Bigot. Il contient quelques statues, la plupart modernes. Parmi les anciennes, il y a une Vierge-Mère, vêtue d’une longue robe sans ceinture, finement ciselée et dorée : c’est Notre-Dame de Lorette — Sainte Barbe avec sa tour, — deux saint évêques, XVIIème siècle, saint Tujen et saint Cadou, à haute mitre et barbe fournie, — saint Jean, vêtu à la romaine, avec la jambe gauche nue, chaussé de jambières, drapé dans un manteau dont il relève un pan, de la main droite, — un assez beau saint Michel, aux ailes dorées et éployées tenant sa balance de Balanser an eneou, et frappant de sa lance le hideux dragon qui se tord à ses pieds, — saint Laurent, en diacre, appuyé sur le haut gril qui fut l'instrument de son supplice. Il tient à la main la palme du martyre. Le grand pardon se célèbre le second dimanche d'Août, le petit pardon le dernier dimanche de Mai. Nous avons sous la main trois cantiques bretons édités chez de Kerangal, Quimper. Les deux premiers datent de 1872 : Kantikou Loreta, Histor ar chapel. Le troisième porte l'imprimatur du 14 Janvier 1893. On invoquait jadis Notre-Dame de Lorette pour la guérison des fièvres. La légende rapporte que l’on devait remplacer tous les sept ans la marche d’acier placée au portail de la chapelle, parce qu’elle était usée du fait du passage des pèlerins, très nombreux. Le cantique de 1872 s’en fait l’écho : E peb leac’h voa Loreta anavezet bars pell, - A bep tu e tiredjer da bedi er chape!, - Kement a dud a zeue, mar des bet lavaret - E vije a bep seiz vloas eun treujou diruset. Entre la chapelle et le moulin de la Lorette, il y a, au bord du vieux chemin, une grosse pierre arrondie, qui porte en chiffres romains le nombre CCLXX (Archives de l'Evêché).

la chapelle Saint-Thégonnec ou Saint-Egonnec (1701). La date de 1701 se trouve gravée à côté d'une fenêtre surmontant une porte en anse de panier. Selon la légende, Connec (ou Thégonnec) naquit au hameau de Tréfentec (ou Tréfeuntec) en Plonévez-Porzay. Il s'agit d'un édifice de plan rectangulaire avec clocher Renaissance et campanile à lanternons de la fin du XVIIème siècle ou du début du XVIIIème siècle. Dans la nef se trouve une fontaine. L'autel date du XVIIIème siècle. La chapelle abrite les statues de saint Thégonnec, saint Egarec, sainte Marguerite et une Crucifixion ;

Nota 6 : Cette chapelle, que les bonnes gens appellent Sant-Tregônec, est situé sur une pente, à 2 kilomètres 500 Sud-Ouest du bourg, à la limite du territoire de Plogonnec et Guengat [Note : Un ruisseau, au bas de la chapelle, sépare les deux paroisses. Sur le mamelon qui est en face se dresse l’ancien manoir de Guengat]. C’est ce qui a donné lieu au dicton populaire, touchant saint Thégonnec, chassé par ses compatriotes de Tréfentec : Sant Thegônec a gemeras eur goall pennad — Hag a lammas tre betek douar Guengat. La chapelle est une construction rectangulaire, bâtie en grand appareil, avec un assez joli clocher Renaissance, décoré de modillons, d’une frise de losanges et d’un campanile à lanternon. Les fenêtres, sans meneaux, sont cintrées. Une arcade gothique décore l’entrée du choeur. A l’intérieur, l’unique autel est flanqué des deux statues de saint Trégonnec et de saint Trégarec. Le premier, de grand style, est coiffé d’une haute mitre et soutient sa crosse dans le pli de son bras gauche, il tient en mains un livre ouvert. Les draperies de son vêtement sont bien traitées, dans le genre du XVIIIème siècle. Saint Egarec, quoique de la même époque, a une pose plus simple [Note : Ici encore, le peuple a transformé saint Egarec en saint Trégarec]. Il a en mains la crosse et à ses pieds un lion. Ici, comme dans sa chapelle de Briec, ce saint est, invoqué pour les maux d’oreilles, et l’on voit, appendues aux deux chandeliers de droite et de gauche, plusieurs oreilles de cire, à côté de bras, de jambes et d’enfants en cire. On voit encore, dans la chapelle, sainte Marguerite, agenouillée sur un hideux dragon. Dans la longère gauche de la nef est pratiquée une fontaine, sous une petite arcade. Elle sourd dans un bassin de pierre à peu près carré, dont le fond laisse apparaître des fragments de porcelaine. Son eau coule dans un second petit bassin rond, traverse verticalement l’axe de la nef à angle droit par un caniveau de granit, et s’écoule au dehors par un petit déversoir pratiqué dans le mur de droite, à côté de la porte latérale. Cette fontaine est ornée d’une naïve statuette du saint, de même facture que les saints de Plogonnec du XVIIIème siècle, qui figurent à la Troménie. Bien qu’elle soit spécialement dédiée à saint Thégonnec (qui guérit de la fièvre), M. Le Guennec y vit, en Septembre 1929, deux vieilles femmes en faire couler l’eau dans leurs oreilles. L’autre fontaine, située plus bas au bord du ruisseau, est celle de Saint-Trégarec, Elle est souterraine et l’on y descend par cinq marches. Une grosse pierre ronde de quartz avoisine le bassin. L’eau s’écoule par une sorte de profonde rigole ou canal à ciel ouvert. Dans l’enclos, vieux tronc de bois garni de fer. Le 16 Floréal an III (5 Mai 1795) la chapelle Saint-Thégonnec fut demandée par Louis Reignier pour servir à l’exercice du culte (D. Bernard, Documents et notes, p. 27). Les archives paroissiales possèdent les comptes de la chapelle, de 1624 à 1668. Ils nous apprennent que des « éguilettes » étaient distribuées aux jeunes gens qui sortaient victorieux de la lutte, au jour du pardon, en la fête de l’Ascension. Il y avait aussi ce jour-là des luttes d’enfants. Le compte de 1634 fait pour eux la dépense « d’éguilettes ». Plus de trace de ces luttes de jeunes gens ou d’enfants à partir de 1645. Guillaume Le Mauguen est chargé en 1631 de « faire limage du crucifix, de Notre Dame et de saint Jean ». Il s’agit sans doute d’un calvaire qui avoisinait la chapelle (Archives de l'Evêché).

la chapelle Saint-Pierre (XVI-XVIIIème siècle). Il s'agit primitivement d'une ancienne chapelle domestique appartenant aux seigneurs de Névet, devenue par la suite chapelle tréviale. L'édifice, en forme de croix latine, date du XVIème siècle ainsi que l'indique une inscription latine et la date de 1594 : " CLAVIGERI TEMPLI QUOD LONGUM DIRUIT AEVUM - CLAUDIUS HIC NEMEUS PRIMUS FUNDAMINA JECIT - TERTIUS HENRICUS FRANCOS CUM JURE REGEBAT - PONTIFICE ET SUMMO SIXTO TUM PRESULE CARLO - AC HUMILIS PASTOR LODOICUS SACRA MINISTRA(BA)T 1594 " [Traduction : la chapelle de saint Pierre étant tombée de vétusté. Claude de Névet s'avisa de la rebâtir, sous le règne de Henri III, roi de France (note : décédé en 1589), le pontificat de Sixte (note : décédé en 1590), l'épiscopat de Charles (note : il s'agit de Charles de Liscoat, évêque de Quimper de 1583 à 1614) et le rectorat de Louis (note : il s'agit du recteur Louis le Noy), son humble pasteur]. Les parties les plus anciennes datent, semble-t-il, de 1588 (reconstruction de Claude de Névet). La chapelle porte aussi diverses autres dates "Belinger 1588, Quernaleguen, Fab. 1591-I. Queo, 1608, Map, 1614, J. Joncour 1616, I. Perron 1618". Le clocher est à lanternon avec trois dômes : daté du XVIIIème siècle, il est touché par la foudre en 1992 et restauré en 1995 [Note : on retrouve la date de 1759 sur la tour et la date de 1765 sur le dôme]. La sacristie a été édifiée en 1674 par François Le Gal. Le retable du maître-autel, oeuvre de l'atelier Le Déan, date de 1677 (versement de 130 livres) et 1678 (versement de 260 livres) : " marché fait avec eux pour faire un retable sur le grand autel et deux niches avec deux figures de Notre-Dame et de saint Pierre ". En 1694, le retable a été repeint par maître Hauteville de Locronan. La pierre de consécration en ardoise recèle une relique. La chapelle abrite les statues de saint Pierre, saint Jean évêque et une Vierge-mère ;

la chapelle Saint-Denis ou de Seznec (XVIIème siècle). L'édifice actuel est de plan rectangulaire et date de la seconde moitié du XVIIème siècle. Sur le linteau d'une porte au Sud est gravée la date de 1613. Le clocher a été endommagé par la foudre le 30 novembre 1937. Au-dessus de la porte, est gravée la date de 1675. Dans des niches Renaissance, oeuvre de Jacques Perennes, se trouvent deux statues encadrant l'autel : celle de saint Denis avec l'inscription "Mire R. Seznec. Ch. Bras. Fa 1683" et celle d'une Vierge (Notre-Dame des Trois Couronnes) avec l'inscription "R. Seznec F. 1682-Mire R. Seznec. R.". La chapelle abrite aussi une Vierge-Mère du XVIIème siècle dite Notre-Dame de Tréguron et une Pietà en granit. A signaler, que les comptes de 1601 à 1633 de cette chapelle existent encore ;

Nota 7 : Cette chapelle est située à 5 kilomètres 500 au Sud-Est du bourg, sur la vieille route de Plogonnec à Quimper, par Kerfeunteun. Seznec est la dénomination populaire de cette chapelle, située au hameau de même nom. La date de 1675 qu’on lit au-dessus de la porte indique qu’elle a été reconstruite à cette époque. Le clocher a été découronné par la foudre, dans la nuit du 30 Novembre 1937. A l’intérieur de la chapelle, deux belles statues en granit, renfermées dans des niches Renaissance à colonnes torses, encadrent l’autel. Du côté de l'Evangile c’est Saint Denys (Saint Denis) avec sa mitre et sa crosse esquissant un geste de bénédiction. Au pied de la statue ces inscriptions : MIRE : H. QEINEC : C — H : BRAS : FA : 1683 ; puis : JAQES RENNES. Du côté de l’épître, superbe Virgo lactans, avec les inscriptions suivantes : R : SEZNEC F. 1682— MIRE : R : SEZNEC : R. Non loin se trouvent une statue de la Vierge-Mère du XVIIIème siècle avec l’indication : N.-D. de Tregeuren [Note : Tregeuren ou Treguron « des trois couronnes »], puis une Piéta en granit ancienne. Un calvaire avoisine la chapelle. La partie supérieure en kersanton présente le Christ, dont le sang est recueilli par deux anges aux mains, et un aux pieds. Au sommet plane une colombe. Des statues jumelées figurent aux croisillons : la Vierge, Saint Jean et deux abbés mitrés. A la face antérieure, nous lisons : YVES TOULGVENGAT RECTEUR POVR LORS [Note : Toulguengat fut recteur de 1624 à 1642. René Seznec lui succéda] ; à la face postérieure : SEZNEC, 1648 (?). La fontaine de dévotion se trouve à 300 mètres Sud-Ouest de la chapelle. Nous avons la bonne fortune de posséder les comptes de la chapelle Saint-Denys, de 1601 à 1633. Ici encore, prenons pour guide M. le chanoine Peyron, qui en a fait une étude approfondie. Fait remarquable, ces comptes, oeuvre du recteur Le Noy, sont rédigés en latin. Ils nous apprennent que les fêtes de la chapelle sont celles de Notre-Dame de Pitié, de Notre-Dame de Tréguron, de Saint-Denys, de Notre-Dame de la Chandeleur, puis le dimanche de la Sexagésime [Note : Aujourd’hui, deux pardons se célèbrent dans la chapelle, celui de Notre-Dame de Treguron, le premier dimanche de Mai, et celui de Saint-Denys, le deuxième dimanche de Juillet]. Ce dimanche est appelé, dans le compte de 1639, le dimanche du Conviou, abréviation de Condeviou, vocable signifiant le compte ou la somme des jours qui séparent la Sexagésime de la fête du dimanche suivant ou « dimanche gras » [Note : Les anciens appelaient ainsi les 6 jours qui séparent Noël du premier de l’an, et le premier de l’an de la fête de l'Épiphanie]. En 1627 et 1628, il est mention pour la chapelle d’un pardon de N.-D. des Fontaines. Les offrandes consistent d’ordinaire en cochons, poules, blé noir, filasse, mais surtout en beurre. Le compte de 1601 signale que l’on dépense 5 sous pour acheter un bonnet aux lutteurs, aux fêtes de Notre Dame et de Saint Denys. Trois ans plus tard, on leur octroiera des ceintures de cuir pour retenir leur pantalon. En 1602, on fait venir au pardon, pour divertir la foule, des bateleurs et des comédiens. Après 1607, il n’est plus question de ces mimes ; les comptes ne signalent plus que les lutteurs, à qui on donne désormais comme gratification des « éguilettes », c’est-à-dire des insignes de décoration. Certaines années, les luttes avaient lieu à trois reprises, près de la chapelle : aux pardons de N.-D. de Pitié, de N.-D. de Tréguron et de Saint Denys. Outre les luttes, il y avait aussi le jeu de la soule. Le compte de 1686 nous apprend que, par ordonnance épiscopale du 27 Juillet de cette année, Alain Le Grand recevra 15 écus pour dire la messe à Saint-Denys et y faire le catéchisme les dimanches et fêtes (Archives de l'Evêché).

la chapelle Saint-Théleau (XVIème siècle), située à l'orée du Bois du Duc et commencée en 1544 par l'atelier de Saint-Herbot. Elle aurait été construite sur un ancien lieu de culte au dieu Cernunos (le dieu de la nuit). L'édifice est en forme de croix latine et date du XVIème siècle ainsi que l'indique sur la tourelle l'inscription "Le 22 jour de may 1544 fust commencée" et la date de 1573 sur l'aile sud du transept. Son clocher (XVIIIème siècle) est accosté sur le côté sud d'une tourelle d'escalier, ornée de niches, de clochetons et pinacles. Le clocher est endommagé par la foudre en 1976. Au-dessus de la porte latéral sud, est gravée la date de 1775. La sacristie porte les inscriptions "V. Mi. A. Le Grand. F. Perfiou. F. 1695" et "I. Le Diredec. F.". L'autel date du XVIIIème siècle. Au-dessus du maître-autel, se trouve un bas-relief représentant saint Théleau, à cheval sur un cerf. La chapelle abrite aussi les statues de saint Méen, saint Eloi, saint Sébastien, saint Jérôme, saint Maudez et une Pietà du XVIème siècle. A signaler que la chapelle, dépendant autrefois du fief épiscopale, est encore appelée dans les comptes de la fabrique Saint Héler, Saint Théler, Saint Thélar, Saint Alar ou encore Saint-Eloy ;

Nota 8 : Cette chapelle s’élève à deux kilomètres Nord-Nord-Est du bourg, à l'orée du Bois-du-Duc. Elle est du XVIème siècle. On lit en effet sur le mur extérieur du croisillon Sud du transept, la date de 1573. La façade Midi fut remaniée au XVIIIème siècle, comme en témoigne la date de 1775, inscrite au-dessus de la porte. Quant à la sacristie annexée au chevet de l’édifice, elle date de la fin du XVIIème siècle. On lit en effet sur la paroi extérieure : I : LE : DEREDEC : F., puis : V. MI. LE GRAND. - F. PER FIOV : 1695. Le pignon Ouest de la chapelle est orné d’une belle porte gothique, à colonnettes sans chapiteaux. Au-dessus de cette porte s’étale une galerie à fort encorbellement, avec balustrade aveugle. Deux tourelles polygonales, qui ont perdu leur couronnement pyramidal, accostent la tour peu élevée. La tourelle de droite est richement décorée de niches gothiques, de pinacles à crossettes jumelées, de baies surmontées d’arcatures saillantes et joliment tachetées d’un lichen gris argent, rehaussé de touches d’or fauve. On y lit en caractères gothiques : Le 22 jour de may 1544 fut fondé cest. Le beffroi, qui est remarquable, possède cinq étages de bases superposées. A l’intérieur de l’édifice, dans les soufflets de la vitre principale, des anges tiennent les instruments de la Passion. Le maître-autel est surmonté d’un retable sculpté. Au panneau central, saint Théleau, monté sur un cerf, s’élève vers une colline que domine un château. A droite de l’autel, grand Saint-Théleau en évêque sur un cerf ; à gauche, beau Saint-Meen avec mitre et grosse. Au croisillon Nord du transept, on aperçoit, dans une jolie niche gothique, un groupe d’une Pietà en granit, puis saint Sébastien et un autre saint, tête-nue, tenant une croix, avec un lion à ses pieds (saint Marc ou plutôt saint Jérôme le lion du désert) ; au tympan de la fenêtre, Dieu le Père. Dans un coin du transept Midi, apparaît une gracieuses statue de saint Eloy (en breton sant Alar ou Aller), avec tunique à manches bouffantes, chausses de toile, col rabattu sur un ample manteau, que recouvre une sorte de camail. Le saint est coiffé d’un bonnet à oreillettes relevées ; près de lui, on voit l’enclume, les tenailles et le pied coupé du cheval de la légende. Au fond de l’édifice, du côté Nord, est une chambre obscure, qui devait servir de prison pour les ivrognes ou malfaiteurs. Près de la chapelle, au Midi, se dresse le calvaire, qui date de 1649. Aux croisillons figurent les statues jumelées de la Vierge et de saint Pierre, de saint Jean et d’un saint Abbé. Contre le fût de la croix Christ assis, en granit. Au Nord de la chapelle, petite maison gothique qui devait sans doute loger le chapelain. A l'Ouest, édifice portant la date de 1767. Dans un coin du placitre, à l’angle Sud-Est, on voit un gros galet de forme ovoïde, mesurant environ 0 m. 60 de long et 0 m. 40 de large, objet et témoin d’un ancien culte païen. Une fontaine de dévotion existe à 300 mètres Sud-Ouest de la chapelle. D’après un aveu à la seigneurie de Nevet du 30 Octobre 1778, en la chapelle « Saint-Eloy » se trouvaient les armes de Léon en supériorité et les armes de Guéméné-Rohan : de gueules à trois poignards d’argent posés en bande [Note : Il y a ici une erreur : ce dernier blason est celui des Coatanezre, de Ploaré]. M. le chanoine Peyron a fait une étude suggestive des comptes de la chapelle Saint-Théléau, de 1604 à 1678. Voici le sommaire des résultats de ses recherches. Ces comptes distinguent fort bien saint Théleau de saint Heler, ou saint Theler, ou saint Thelar, ou saint Alar, en français saint Eloy. Le premier est fêté le 10 Février, le second notamment au jour du grand pardon qui, alors comme de nos jours, se célébrait le dimanche après la Nativité de saint Jean-Baptiste. Les fidèles fréquentaient particulièrement la chapelle en la fête de saint Philibert, le jour de la Toussaint, les lundi et mardi de Pâques, le dimanche de Quasimodo, puis aux fêtes de saint Eutrope, de saint Eloy et le jour du grand pardon, dimanche après la Saint-Jean. Le pardon était publié dans les rues de Quimper. On annonçait également les luttes et le prix réservé au vainqueur. La fabrique était chargée de fournir collation la veille du pardon et dîner le jour même aux prêtres et serviteurs. Les sonneurs étaient spécialement invités. Le jour du pardon, nul ne restait au bourg, et en 1638 deux exprès furent dépêchés au bourg de Guengat « pour supplier ces Messieurs de la visite épiscopale de condescendre au pardon de Saint Théleau ou le remettre un autre jour ». Etant voisine de Plass ar C'horn, notre chapelle députait aux jours de grande Troménie un quêteur à la petite hutte bâtie auprès du bois de Bulliec pour abriter une statuette de saint Théleau [Note : En 1940, on conserve au presbytère de Plogonnec quelques statuettes de la fin du XVIIème siècle, qui paraissent à la Troménie : saint Tugen avec un chien couché à ses pieds, saint Thurien, sainte Anne avec la Sainte Vierge, saint Mathurin avec une âme du purgatoire à ses pieds]. Les offrandes consistaient principalement en fil et filasse. L’étoupe était distribuée aux femmes pour être filée, et, au jour fixé, elles venaient toutes ensemble remettre leur travail au fabrique, qui ne manquait pas de leur servir une petite collation. Les offrandes en argent étaient relativement considérables. La chapelle recueillait assez souvent la somme de dix écus ; aussi pouvait-elle venir en aide au « général » de la paroisse. En 1644, par exemple, les paroissiens doivent équiper quatre soldats pour le service du Roi ; et comme la caisse est vide, le fabrique de Saint-Théleau consent à prêter 120 livres. En 1660, il donne 100 livres pour aider à la construction de la tour de l’église paroissiale. Une des cloches de Saint-Théleau fut refondue en 1608. Lors de sa bénédiction, furent parrain M. de Keryven, marraines les demoiselles de Bonescat et de Locivibris. Deux autres cloches furent fondues l’une en 1619 et l’autre en 1627 (Archives de l'Evêché).

l'ancienne chapelle Saint-Pierre (XVI-XVIIème siècles). Cette chapelle se trouve au fond d’un vallon, à environ deux kilomètres et demi Nord-Nord-Ouest du bourg. Pour y accéder, on prend la route de Plogonnec au Juch. C’est un bel édifice très régulier du XVIème siècle, en force de croix latine, tout entier en magnifiques pierres de taille. Le clocher, en forme de lanternon à trois dômes, appartient au genre Renaissance et est d’une décoration assez soignée. Il est accompagné d’une tourelle dégagée, qu’une passerelle relie à la plateforme, aux angles de laquelle apparaissent des canons de granit. La porte à fronton triangulaire est accostée de deux colonnes ioniques cannelées, ayant un tambour feuillagé qui repose sur une base carrée. Sur le pignon Ouest de la chapelle on lit à gauche : J. JONCOUR. 1613 ; à droite : Y. MAP. 1614. Plus haut : 1678. Sur la tourelle accostée au clocher : DOARE . CHAPELAIN . 1759. Sur le dôme, côté Midi : HENRY OMNES DE ROZAVEIL 1765 [Note : la cloche porte : RENE LEHENAP DE KERERVOUAN F. 1675]. Si nous contournons la chapelle par la droite, nous rencontrons d’abord, au-dessus de la porte latérale, l’inscription : I . QVEO . 1608, puis à la face Ouest du transept Sud : BELINGER . 1588 . H . LAGALLAN ; plus loin, au côté Midi du même transept : QVERNALEGVEN . FAB . 1591. La façade Nord de la chapelle porte l’inscription suivante : M : Y : NIHOUARN PRESTRE : ET CHAPELAIN. G . LE DOARE . F. 1674. A l’intérieur de l’édifice, à la paroi de gauche, est sculptée cette inscription : Clavigeri templi quod longum diruit aevum - Claudius hic Nemeus primo fundamenta jecit - Tertius Henricus Francos cum jure regebat, - Pontifice et summo Sixto tum proesule Carlo - Ac humilis pastor Lodoicus sacra ministrat 1594 [Note : Le temple du Porte-Clefs étant tombé de vétusté — Claude de Nevet s’occupa d’en jeter les fondations — Sous le digne règne de Henri III, roi de France — Le souverain pontificat de Sixte (V), l’épiscopat de Charles (du Liscoat) — Et durant le saint ministère de l’humble pasteur Louis (Le Noy)]. Sur un fragment en kersanton du croisillon de croix utilisé comme bénitier on voit le léopard de Nevet et on lit : ... RECTEUR 1644 [Note : Ce recteur était René Seznec]. Il ressort de ce qui précède que la chapelle Saint-Pierre est particulièrement riche en inscriptions. Voilà un édifice dont les parties les plus anciennes remontent à 1588 [Note : Dans le voisinage de la chapelle existe toujours la maison à accolade du chapelain, avec la date de 1570]. Henri III mourut en 1589, Sixte V en 1590 ; la date de 1594 doit donc se rapporter à la construction de la façade Nord de l’édifice, qui fut plus tard restaurée en 1674. Le pignon Ouest est du XVIIème siècle, la tourelle et le dôme furent restaurés au XVIIIème siècle. Le maître-autel, du XVIIIème siècle, est en granit. Il est décoré de frises d’oves coupées de têtes humaines, d’angelets portant des bouquets fleuris et de deux gracieuses figures féminines, l’une blonde, l’autre brune, à la poitrine bien accentuée, élégamment drapées à là juive, la tête couverte d’un voile, et balançant des encensoirs de bois. A gauche de l’autel, majestueux saint Pierre mouvementé, dans une niche surmontée de deux écussons ovales avec des armes fantaisistes ; à droite, belle Vierge-Mère dite : ltron Varia Guir Zicour. Dans le transept de droite, statues de Saint Jean l’évangéliste, et d’une Vierge-Mère foulant aux pieds une Eve à la queue de serpent : c’est l'Immaculée-Conception : Mari Consevet hep pec'het. La croix du placitre, qui est moderne, repose sur une base ancienne en coupole godronnée avec cette inscription : QVID . TIBI . MORTIFEROS . PEPERIT : XRE . DOLORES QVID . QVOQVE . VESTE . TVA . TE . SPOLIAVIT . AMOR [Note : Cette, inscription, comme celle de l’intérieur de la chapelle, doit être l'oeuvre du recteur latiniste Le Noy]. Non loin de la chapelle, on voit deux gros galets, que les jeunes gens se plaisaient à soulever à force de bras, à l'occasion des pardons [Note : Il est question de lutteurs et d’athlètes dans les vieux comptes rédigés par l’abbé Le Noy : les athlètes s’employaient à soulever les galets. Ces exercices étaient l’occasion de paris. — A N.-D. de Kerdevot, en Ergué-Gabéric, certains athlètes abusèrent de la boisson et le recteur fit briser de nuit, par le bedeau, quelques-uns des gros galets qui entouraient la chapelle]. La fontaine de dévotion se trouve en contrebas, à l'Ouest de la chapelle. Le relevé des comptes nous donne des détails sur les jours de pardon de la chapelle Saint-Pierre et sur les réparations qui s’y firent dans la seconde partie du XVIIème siècle. La chapelle Saint-Pierre était fréquentée le jour du grand pardon, premier dimanche d'Août, aux fêtes de Saint Pierre le 22 Février et le 29 Juin, au jour de Sainte Anne, au premier de l’an et le lundi de Pâques. Vers 1940, le pardon se célèbre toujours le premier dimanche d’Août. La chapelle fut lambrissée en 1672 ; la sacristie bâtie deux ans plus tard. Un travail important de peinture fut exécuté en 1694, car le compte porte : « à M. Hauteville pour la peinture et dorure qu’il a faites à la chapelle Saint-Pierre 450 livres » (Archives de l'Evêché) ;

l'ancienne chapelle Saint-Corentin, dite de l'Hôpital, déjà en ruines en 1778 et aujourd'hui disparue ;

Nota 9 : L’aveu du 30 Septembre 1778 des droits de la seigneurie de Nevet mentionne « les ruines d’une chapelle autrefois dédiée à saint Corentin dans les rabines de Rubien, sur le chemin qui va du dit village à Plogonnec ». Cette chapelle existait en 1685, puisque par un acte du 9 Juillet de la même année les fabriques paroissiaux reconnaissent avoir reçu de Yves Moisan, fabrique de la chapelle de l'Hôpital, du consentement des paroissiens, la somme de 90 livres. En 1616, il est question dans les comptes de l’église paroissiale de « Parc an Hospital ». Cet édifice se trouvait à un kilomètre 500, Sud, du bourg de Plogonnec, en bordure de la route de Quimper à Lanvéoc, là où sont aujourd’hui les deux petites maisons qui font face à la croix dénommée Croix de l'Hôpital et jadis Croix de Saint-Corentin. A une cinquantaine de mètres au Nord-Est des maisons, on voit encore la petite fontaine circulaire de l'Hôpital, d’un mètre environ de diamètre. La croix de l'Hôpital, d’un caractère celtique bien marqué, est portée par un soubassement rond en granit (Archives de l'Evêché).

l'ancienne chapelle Saint-Jean, située jadis à Landibily (ou Landibilic) et aujourd'hui disparue. Les vieillards du village de Landibily se rappellent y avoir vu les ruines d’une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste. Ce hameau est à un kilomètre Nord du bourg, dans la direction de Locronan ;

le calvaire de Treunot (XVème siècle) ;

le calvaire du placitre de la chapelle Saint-Denis (1641 ou 1648), portant les inscriptions "Yves Toulguengat Recteur Pour lors" et "Seznec 1648" . Il s'agit de l'oeuvre de Roland Doré ;

d'autres croix ou vestiges de croix : la croix de la chapelle N.D. de Lorette (Haut Moyen Age), Créac'h-Manach (1900), Kernescop (1862), Kerradénec ou Croas-ar-Guellec (1862), Kervao (1861), Maner-Kereil ou Croas-Boulic (1871), les trois croix de l'église de Plogonnec (vers 1860, XIXème siècle et 1820), la croix du cimetière de Plogonnec (1877), Croas-Bléon (1305), Prat-Youen ou Croix-de-Saint-Jean (vers 1860), Rubihan (XIIème siècle), Saint-Albin (XVIème siècle), Saint-Pierre (1644 et oeuvre de Roland Doré, XXème siècle), Saint-Théleau (XVIème siècle, 1649, XIXème siècle) ;

Nota 10 : CALVAIRES ET CROIX : 1. Trêve du bourg. — Près de l’église, au Midi, croix de mission, restaurée par le recteur Dupont. A cent mètres Ouest du bourg, à l’intersection des routes de Guengat et du Juch, Kroaz-ar-Bleon, croix de mission dont le socle ancien porte une inscription que l’on ne peut déchiffrer. A Landegevel, sur la vieille route de Locronan, Kroaz Sant-Yann : croix de saint Jean Baptiste : belle statue en pierre du Précurseur, dans une niche du socle. 2. Trêve de Kertanguy. — C’est d’abord une croix appelée Kroaz-Boulic, à environ 1.500 mètres à l'Ouest du bourg, à l’intersection de la route du Juch et d’un petit chemin qui va à Locronan. Le socle porte : Philibert Toussaint 1871. Puis les croix de Keroualc’h, à 1.700 mètres Ouest du bourg, de Kernescop, 500 mètres plus loin, et de Saint-Philibert, à 1.800 mètres Nord-Ouest. La chapelle Saint-Pierre et son calvaire appartiennent à cette trêve. 3. Trève du Goulit. — Ici, une seule croix, la croix minuscule dénommée Kroaz-Bazkâmm, sur la route du Juch. Ce dénuement des habitants du Goulit a provoqué l’humour de leurs compatriotes qui leur décochent cet épigramme : Ar paourkez Goulidis - N’o deuz na Kroaz nag Ilis ; - N’o deuz nemet Kroaz-Baskamm - Ha kouls n'o deffe tamm. 4. Trève de Lorette. — Croix de l'Hôpital et Croix de Keridou, à 200 mètres Sud de la chapelle de Lorette. 5. Trève de Seznec. — Croix de Kervao sur la route de Quimper, à 7 kilomètres 500 Sud du bourg. Kroaz-ar-Vossen, la « Croix de la Peste », près de Pont-Youen. Cette dernière, à fût bosselé, porte une belle Piéta de granit à l’avers du Christ. 6. Trêve de Saint-Albin. — Kroaz Crec'h-ar-Manac'h à un kilomètre Sud-Est de la chapelle Saint-Albin [Note : Elle a été restaurée et porte la date de 1900] ; Kroaz-ar-Poull à deux kilomètres Nord ; Kroaz-ar-Guellec à trois kilomètres Nord. 7. Trêve de Saint-Théleau. — Outre la croix de la chapelle Saint-Théleau, il faut mentionner ici Kroaz Beulliec, sur le parcours de la Grande Troménie de Locronan, et, si l’on veut, la fameuse Kroaz-Keben à la limite de Locronan et Plogonnec [Note : A la Troménie, les habitants de Locronan passent entre le talus et cette croix, qu’ils semblent ainsi vouloir laisser a Plogonnec, tandis que les gens de Plogonnec contournent la croix par le Sud, la laissant à Locronan] (Archives de l'Evêché).

l'arc de triomphe du placitre de l’église Saint-Thurien (XVIème siècle), restauré en 1730 avec l'ajout d'un couronnement classique ;

le manoir de Rubian ou Rubihan (XVIème siècle), restauré au XIXème siècle. Autrefois existait un portail fortifié d'une échauguette et d'une tourelle qui disparut vers 1930. Au dessus de la porte figuraient les armes des Kerviher. Propriété de Jehan de Kerviher, alors que Rubihan est fief d'évêque (1426), d'Hervé de Kerviher (1481), de Jean de Kerviher (1508), de Prigent de Kerviher (1545), de Marie de Kerviher qui l'apporte en dot à Georges Lezandrevez (1562), sénéchal de Quimper. " Maison du XVIème siècle, grande, haute, massive, ajourée de fenêtres à croisillons, avec une grosse tour carrée en arrière et une salle à immense cheminée. Il y avait jadis au devant du manoir, un portail fortifié d’une échauguette et d’une tourelle. La petite porte était surmontée d’un écusson aux armes des Kervicher : d’azur à trois mains d’argent avec un lambel de gueules. [Note : Rectification : " D'azur à trois mains (appaumées) d'argent, un fer d'épieu de même en abyme "]. Rubian appartenait en 1426, à Alain Rubian ; en 1536, à Jean Kernevez ; en 1545 à Prigent de Kervicher qui le laissa à son gendre Georges de Lezandevez [Note : Le manoir de Lezandevez était en Briec. Plus tard, les seigneur de Rubian se retirèrent à Penquelennec, en Peumerit. Ils avaient leur tombeau dans l’église des Carmes, à Pont-l’Abbé], sénéchal de Cornouaille en 1551, décédé le 11 Juin 1565. En 1648 nous trouvons Nicolas de Lezandevez. Les Lezandevez avaient comme armes : d’or, à trois têtes de maures de sable tortillées d’argent " (H. Pérennès) ;

le manoir de Seznec ou de Garlant (XVIème siècle). Près de la chapelle Saint-Albin, on trouve à droite du chemin, sur un versant, les ruines du manoir de Garlant. Le portail d’entrée s’est effondré, et ses pierres moulurées gisent sur le sol, claveaux, éléments d’arcades, pieds-droits etc... A droite, un fragment de mur offre encore une meurtrière. La cour en pente était bordée à droite, de l’édifice principal, maison du XVIème siècle, à un étage, avec porte en accolade et quatre fenêtres à meneaux en croix. On voyait dans ce bâtiment une belle cheminée à corniche, un escalier tournant de pierre et une fenêtre pratiquée sur le pan coupé de l'arrière-façade au Nord. Cette construction a été démolie en 1930. De l’autre côté de la cour est un autre édifice, qui, bien qu’il n’ait pas eu d’autre destination que celle d’écurie et d’étable, du moins dans ses salles basses, est construit avec plus de soin et de luxe que la maison d’habitation. Les murs sont faits de grandes pierres de taille bien appareillées et son pignon Ouest est vraiment monumental. La partie attenante au portail offre en bas, une salle sans cheminée, et au premier étage, une chambre éclairée par une très belle fenêtre carrée à croisillons et moulures très soignées. Derrière est une autre pièce. On y accède par un corridor bordé d’un banc de pierre, puis par une belle vis d’escalier dont la partie supérieure est ruinée et dont la toiture a disparu. Le bâtiment qui suit un peu plus bas a sa façade décorée d’une curieuse galerie aveugle, régnant sous la corniche : elle est composée d’abord d’une moulure avec glacis, puis de dix panneaux séparés par de courts pilastres, à trois pans, pénétrant dans la corniche et reliés par une moulure courant sur toute la longueur. Il semblerait, à voir l’amorce d’une fenêtre demeurée au bout de la partie de droite, que la façade fut plus élevée autrefois. Quelques fenêtres et portes gothiques percent les murailles en avant et en arrière. Le manoir appartenait en 1636, à écuyer François, sieur de Trégoezec, en Dinéault, qui portait : d’argent à la croix pattée de gueules chargée en coeur d’une coquille d’or. Le 7 Mai 1654, Nicolas de Trégouazec, sieur de Trégouazec et de Garlant, est parrain pour un baptême célébré à Plogonnec. Fut marraine en même occurence, Louise de Kerpaen, dame de Lopéau (H. Pérennès) ;

le manoir de Bonescat (XVIème siècle), remanié au XVIIIème siècle. Au sud du manoir existait jadis une petite chapelle du XVIIIème siècle dédiée à Saint-Louis. Un colombier est situé non loin du manoir. " Ce manoir se trouve sur la pente d’un vallon, à environ un kilomètre Sud-Est du bourg, à gauche, et non loin de la route de Plogonnec à Quimper. C’est une construction massive du XVIème siècle, en pierre de taille, avec une porte ogivale, mais remaniée et appauvrie au XVIIIème siècle et des fenêtres qui ont perdu leurs meneaux. Au Sud du manoir, on aperçoit les ruines d’une petite chapelle du XVIIIème siècle, avec chevet à trois pans, sous le vocable de saint Louis. Le colombier existe toujours. En 1426, Bonezgat est habité par Hervé de Kernevez ; en 1536 par Guillaume de Kernevez ; en 1562 par François Le Guirriec ; en 1627 par Alain Le Guirriec et sa femme Anne Le Goff. Le 18 Août de cette année, le recteur Toulguengat tint sur les fonts du baptême un enfant d’Alain. Le 17 Juillet 1631, Alain Le Guirriec, fils d’Alain, est baptisé par Jacques Saliou, recteur de Landeleau. Parrain, Anne Le Guirriec, sieur de Kermabeuzen ; marraine, Jeanne Guivarch, dame de Lopéau. Le 2 December 1652, Seznec, recteur de Plogonnec, baptise Bonaventure Le Guirriec, fils de Jacques, sieur de Bonezgat et de Guillaumette de Tréouret. Le 7 Septembre 1654, Louise, fille des mêmes, reçoit le baptême ayant pour parrain René, baron de Nevet et pour marraine Louise de Guengat (Archives communales de Plogonnec). Les Guirriec blasonnaient d’or à la fasce d’azur accompagnée de 3 merlettes d’éperon d’azur. En 1778 le propriétaire de Bonezgat est messire de Kerléan, dont relèvent, à titre de ligence, les manoirs du Beuzit et de Coëtmorvan. Il possède les prééminences du seigneur de Cludon dans l’église paroissiale, à savoir, une chapelle avec banc et tombe, ses armes dans la grande vitre au-dessous de celles de Nevet, ses armes en bosse dans le clocher (Aveu du 30 Septembre 1778 au marquisat de Nevet) " (H. Pérennès) ;

le manoir de Keradily (1845) édifié par Guillaume Louboutin et Marie Jeanne Seznec, avec les matériaux de l'ancien édifice ;

le manoir de Lezoudoaré, reconstruit et restauré en 1945 ;

la fontaine Saint-Thégonnec (XVIème siècle), dédiée à saint Egarec ;

l'ancienne fontaine Saint-Pierre ;

l'ancienne fontaine Saint-Théleau, située jadis au Sud-Ouest de la chapelle Saint-Théleau ;

l'ancienne fontaine Saint-Denis ;

la maison (1781), située 1, rue de Saint-Théleau ;

la ferme (1787-1788) de Kerlagat ;

12 moulins dont le moulin à vent de Kerganapé et les moulins à eau de la Lorette, Butel, Coat-Gallou, Benescat, Kerganapé, Beuliec, du Jug, Meil-ar-Roc’h, Plac-an-Tolou, de Névet (à papier),…

A signaler aussi :

la découverte de haches polies (époque néolithique) ;

la découverte d'urnes cinéraires entre Plogonnec et Guengat et des tuiles romaines à Kerustans ;

la découverte de traces d'une enceinte fortifiée à Coz-Kemper ;

une motte circulaire au lieu-dit "An Douffès" ;

une pierre druidique "Ar Gazeg venn" (la jument blanche), située à la limite avec Locronan ;

l'ancien dolmen "Toul ar Gramp Zu" (trou de la chembre noire), rasé lors du démembrement ;

des tumuli (âge du bronze) : celui de Kervolzet (près de Lezoudoaré) et ceux de Bonescat et Rubihan ;

la stèle de Kerlagat (âge du fer), située près du Croëzou ;

la stèle christianisée située sur le placitre de l’église (âge du fer) ;

Nota 11 : ANTIQUITÉS. On peut voir dans l’ancien cimetière qui avoisinait l’église, deux bétyles, en forme de troncs de cône, dont l’un est surmonté d’une croix. Près du presbytère, fragment d’un autre bétyle. Vers 1850, on découvrit plusieurs urnes cinéraires en terre, entre Kervern et Kerguerbé, à la limite des communes de Plogonnec et de Guengat. Tuiles et restes romains sur les terres de Kerustum, à deux kilomètres Sud du bourg. A droite de la voie romaine de Quimper à Lanvéoc, au haut de la côte de La Lorette, M. du Chatellier signale une enceinte fortifiée appelée Coz-Kemper, défendue par plusieurs retranchements. A l’intérieur, on voit les traces d’un grand nombre d’habitations rectangulaires. Dans le bois de Bonescat, à 200 mètres Est du manoir, il y a une belle motte circulaire nommée An Douffès. L’enceinte intérieure mesure 25 mètres de diamètre. Les parapets, bordés de douves, ont 4 mètres de hauteur au-dedans et 7 mètres au-dehors. Du côté Nord, il y a une double enceinte, formée d’une contrescarpe de 3 mètres de hauteur, sur 3 mètres de largeur. La porte principale s’ouvre à l'Ouest il y a une seconde au Sud. Une autre motte se dresse près du Moulin du Castel, à droite du chemin de fer de Quimper à Châteaulin, en face du second passage à niveau, précédant la station de Quéménéven, entre les bornes 701 et 702, dans une prairie. Petite enceinte à l'Est, près de la motte précédente, avec restes de retranchements. En Février 1931, le fermier du village de Mene-Treut, à 2 kilomètres Nord-Ouest du bourg de Plogonnec, découvrit dans un talus, près de chez lui, un certain nombre de pièces d’or du XVIème siècle, cachées par leur propriétaire, au plus fort des guerres de la Ligue. Il y avait là des écus au porc épic de Louis XII ; des écus aux « H couronnés » de Henri III ; des écus au Soleil, à la Salamandre et à la Croisette de François Ier ; des écus de Bretagne aux hermines couronnées : des écus au Soleil, de Charles IX ; des doublons d'Espagne, frappés des Lions du Léon et des tours de Castille ; des doublons du Portugal, à l’estampille de Sébastien.

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ANCIENNE NOBLESSE de PLOGONNEC

La réformation de 1426, signale pour Plogonnec les manoirs de Coëtperennez, Rubian, Coëtnevet, Lezodoare, Kergoz, Keroncuff, Mirantaldu, Bonezgat, Kerolivier, Locpezeau, Auffron. Cinq autres manoirs sont mentionnés à la réformation de 1443 : Langoendic, Penvern, Kernaët, Beuzit et Queffros. Il faut y ajouter d’après la réformation de 1536, le Quenquis et Keradillé, ce dernier relevant de l’évêque de Cornouaille.

De plusieurs de ces manoirs, plus rien n’existe ; les noms de quelques autres survivent dans des noms de villages ; tel par exemple, les villages de Coëtbernez, dans le Gorré, et de Beuzit ou la Boissière ; voici les manoirs qui subsistent vers 1940 : Bonezgat (ou Bonescat), Rubian, Le Quenquis ou Garlant.

AUTRES FAMILLES NOBLES.

1. Alain Noël, seigneur de Coëtperennez, en 1426.

2. Nevet. La première mention de cette famille date de 1270 : Hervé de Nevet, paroisse de Plogonnec. Il suffira de signaler deux membres de cette famille, dont on trouvera ailleurs la généalogie complète : Hervé et Claude de Nevet (Voir la commune de Kerlaz). Pour se rendre complètement indépendant de l’évêque de Cornouaille, avec lequel ses ancêtres avaient eu des démêlés, Hervé VI fit raser son manoir de Coëtnevet, en Plogonnec, et le fit reconstruire au-delà du ruisseau voisin en Kerlaz, trêve de Plonévez-Porzay. Ce fut le manoir de Nevet ou de Lezargant. Comme il mourut en 1444 et que les réformations de 1426 et 1443 mentionnent encore le manoir de Coëtnevet [Note : La réformation de 1536 mentionnera Jacques de Nevet, seigneur du dit lieu], on peut conclure que le transfert du manoir en Plonévez-Porzay eut lieu en 1443-1444. Claude, baron de Nevet, gouverneur de Quimper en 1585, fit rebâtir la chapelle Saint-Pierre, en Plogonnec. Armes : d’or au léopard morné de gueules.

3. Launay ou du Guern, seigneur d'Auffront : d’azur au croissant d’or.

4. Le Barbu, seigneur de Keroncuff — Jehan Le Barbu, mentionné à la réformation de 1426, mourut en 1434. Son frère Yves fut ambassadeur pour le duc de Bretagne à Rome, de 1423 à 1426. Son oncle avait été évêque de Vannes (1383), puis de Nantes (1404). Armes : d’or au sautoir alésé et fleuronné d’azur.

5. Kerpaen, seigneur de Lopéau. En 1426, Bernard de Kerpaen ; en 1481, Bernard de Kerpaen : d’argent au chêne arraché de sinople, au sanglier brochant sur le fût de l’arbre. La famille Boscher, de Plogonnec, fut fondue en 1464 dans Kerpaen : d’azur à l’aigle d’or. Voici quelques actes de baptême du XVIIème siècle, relatifs aux Kerpaen : Le 2 Février 1626, Toulguengat, recteur, baptise Louise, fille de Jean de Kerpaen et de Françoise Rouvray. Parrain : Alain Kerpaen, sieur de Lopéau ; marraine : Louise de Moalien, dame de Coatguilly. Le 19 Août 1629, baptême par Joncour, prêtre, de Gabriel, fils de Jean de Kerpaen, sieur de Kerernaut. Le 29 Février 1631, Nicolas de Kerpaen, sieur de Penlan, baptise Jean, fils d’Allain de Kerpaen et de Jeanne Guivarch. Parrain : Jean de Nevet ; marraine : Françoise Tual, dame de Beaubourg.

6. Lescuz, seigneur du Beuzit [Note : Le manoir de Lescuz se trouvait en Plomodiern] : de gueules à trois fers d’épieu d’argent.

7. Kerrigny seigneur de Penvern : d’azur au lion d’or couronné et lampassé d’argent.

8. Trémarec, seigneur de Trébuzoret : d’azur à trois coqs d’argent becqués et membrés de gueules [Note : Trémarec, manoir en Briec].

9. Le Torcol, seigneur de Queffros : de sable au chevron d’argent accompagné de trois besants d’or.

 

A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1481 qui s'est tenue à Carhaix les 4 et 5 septembre, revue militaire à laquelle tous les nobles devaient participer munis de l'équipement en rapport avec leur fortune, les nobles suivant de Plogonnec étaient présents :

Jehan Kerpain, archer en brigandine ;

Jehan de Balyc, indisposé, comparu par Guillaume le Boëdec et Yvon le Tréhiden, archer en brigandine ;

Hervé Kermeher, archer en brigandine.

 

A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1562 qui s'est tenue à Quimper les 15 et 16 mai, les nobles suivants de Plogonnec apparaissent :

le sieur du Mené, default ;

le sieur de Lospesennec, mineur, comparoît par M. Channiou, dict faire archer ;

le sieur de Boulyec, présent, dict faire arquebusier à cheval ;

le sieur Robien, sénéchal de Cornouailles, présent, dict qu'il est exemt pour son office ainsi qu'il l'est par l'esdict, et néanmoins dict avoir baillé sa déclaration d'arquebusier à cheval ;

François le Guirieuc, sr. de Bonnescat, présent, dict faire corselet.

(à compléter)

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