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LA PAROISSE DE PLOGONNEC

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Origines.

Au Cartulaire de Quimperlé nous trouvons le nom de cette paroisse écrit : Pluegunnuc, — Ploegonohc, — Ploegonoc, — et en 1516, Ploegeunec.

Le premier acte qui nous signale l'existence de cette paroisse, est du 21 avril 1204 : c'est une donation à saint Ronan ainsi conçue [Note : Cartul. p. 108. — Edition Le. Maître-Berthou. — Traduction de Dom Placide Le Duc, p. 240. — Histoire de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé] :

« A tous les fidèles de Jésus-Christ qui verront cet écrit, Guillaume, par la permission de Dieu évêque de Quimper, salut dans le souverain Sauveur. Sachez que nobles hommes Daniel, Guy, Alain, enfants de Guiomar Daniel, donnent à perpétuité à l'église de Saint-Ronan les terres scavoir Maës-Roënient et Goeth-Telent en Ploegonnoc, lesquelles terres sont tenues de nous, pour satisfaction d'un excès qu'ils ont commis dans le cimetière de ladite église de Saint-Ronan, pour être possédées sauf le droit qu'y a Saint-Corentin, devant payer en l'avenir de Les Guengat, par les mains de celui qui sera possesseur de la terre, un quarteron de froment que leur père a légué auparavant à ladite Eglise.

Fait dans la mesme Eglise l'an depuis l'incarnation du Verbe 1203 (1204 N.-S. Pâque tombant cette année le 25 avril) le 21 d'avril, l'an X de notre pontificat. Furent présents à ceci : Guy doyen de Porzoet (Porzay), Geoffroy Prieur (de Locrenan), Maître Guillaume, le prestre blanc (Albi) dignitaires de Ploegonoc et Ploeneveth (Plonévez-Porzay), Can Prévost, Geoffroy prêtre et plusieurs autres ».

S'il faut s'en rapporter à l'aveu de 1644, des seigneurs de Névet, il faudrait faire remonter l'origine de la paroisse de Plogonnec à saint Corentin. Nous y lisons, en effet, que saint Corentin ayant pris possession de son siège.... « Le roi Gradlon donna à l'Evêque le droit de rachapt sur la terre de Névet, tant pour la proximité que bonté du terroir et d'une étendue si grande qui fut limitée, que saint Corentin pour la comprendre en une seule paroisse, lorsqu'il divisa son Evêché en paroisses, il fit celle de Plogonnec de plus de trois lieues de long et deux de travers en aucuns endroits ».

Quoi qu'il en soit, les seigneurs de Névet, se prétendaient fondateurs de l'église de Plogonnec, car comme le remarque l'aveu, « il se voit en la construction de l'église paroissiale de Plogonnec qu'en tous les pignons, entrées, portes et en la tour comme aux vitres, il n'y a aucunes armes en supériorité qui témoignent fondateur que les seules armes de Névet, n'y ayant aucune soit des ducs ni évêques ains Névet uniquement non plus de tombes ni enfeux, ce qui manifeste qu'ils en sont les seuls fondateurs et qu'on n'y auroit droit de les y opposer ».

« Mais il arriva que les seigneurs évêques de Quimper ne se voulant contenter de ce droit de rachapt [Note : Rachat, droit, du revenu d'une année à la mort du possesseur. — Bail, droit, au revenu du fief pendant la minorité du seigneur possesseur du fief] voulurent en faire naître un droit de bail, ce qui leur fut contesté par les seigneurs de Névet, et sur ce débat il y eut procès qui dura longtemps pour se terminer par une transaction, le 15 juillet 1377 ».

Nous donnons ici la copie de cette transaction, intéressante à plus d'un titre et, recommandable par son ancienneté relative, car les pièces originales de cette époque ne sont pas très nombreuses aux archives départementales. On remarquera que l'accord des évêques de Quimper et des sires de Névet est soumis à l'approbation royale de Charles V et non à celle du duc de Bretagne Jean IV ; et nous pouvons en trouver la raison, soit dans l'agitation des partis en Bretagne pendant la guerre de succession, soit dans une condescendance à l'autorité royale qui prétendait depuis longtemps que les droits des reguaires, appartenant aux évêques de Bretagne, relevaient de sa souveraineté.

Karolus Dei gracia Francorum Rex [Note : Série G 22] notum facimus universis presentibus pariter et futuris quod de, licencia et auctoritate nostri parlamenti curie, inter partes infrascriptas seu earum procuratores, tractatum concordatum et pacificatum extitit, prout in quadam cedula super hoc confecta sigillisque dictarum parcium et aliis in dicta cedula declaratis, ut prima facie apparebat impendentibus sigillita et per procuratores dictarum parcium inferius nominatos dicte nostre curie unanimiter et concorditer tradita continetur, cujus quidem cedule tenor sequitur in hec verba :

Après plusieurs plaiz et debas esmeuz et ventilez par la court du parlement du Roy notre sire par l'espace de vingt-sept ans ou environ dentre reverend père en Dieu monsour Alain Legal jadiz evesque de Cornouaille et monsour Gieffroy le Marchec evesque aprésent de Cornouaille d'une part et tant en son nom que ou nom de son église de Cornouaille et monsour Hervé du Juch tutor et curator de feu Hervé jadis sire de Nevet et Salaun de Leymenguen soy portant garde comme l'on disait de Hervé fils et principal hoir dudit sire de Nevet de l'autre, sur le débat du baill que lesdits reverens pères en Dieu disoient tant en leurs noms que en nom de l'église de Cornouaille devoir avoir et leurs gens leur droit en tous les heritages et terres que ledit sire de Nevet tenait de l'église de Cornouaille quant quiconques sires de Nevet demeurent en non aage après la mort de leurs prédécesseurs, comme les evesques de Cornouaille ont acousturné a avoir et lever baill sur les heritages et terres que les autres nobles tiennent ou fiè de leur église de Cornouaille par tant de temps qu'il n'est mémoire du contraire, et lesdits sires disaient que ilz et leurs prédécesseurs en estoient exempts par quoy ny entre tenuz par plusieurs raisons, est composé et accordé entre ledit reverent père en Dieu monseur Gieffroy le Marchec evesque à présent de Cornouaille o l'assentenient de humble chapitre de Cornouaille es noms dessus ditz, considerant que c'est l'utilité de la dicte église, sur ce solempne tresté et deliberacion euz entre eulz d'une partie, et Jehan de Nevet tutor et garde du dit sire de Nevet de present par la deliberacion et consentement de monsr Jehan du Juch, monsr Riou de Rosmadec, monsour Guy vicomte du Fou; monsour Eon de Trezéguidi, Monsour Guillaume de Rosmadec, Guillaume de Tregonyec, Raoul de Lanros, Salaun de Leymenguen, Yvon Buzic et plusieurs autres des amis et parens du dit sire de Nevet, considerans que cest l'utilité du dit sire, eus sur ce solempnes tresté et deliberacion entre eulz d'autre partie, en la maniere qui sensuit. C'est assavoir que ledit evesque de présent aura rachat en lan presant a comencier à la Magdelaine prouchain venant, es heritages toutes que ledit feu Hervé jadis sire de Nevet tenoit ou fiè de la dite église ou temps de sa mort pour le rachat de lannée de la mort du dit feu Hervé et ou décès de dame Jehanne du Pont, aura le dit evesque ou son successour lannée entiere pour lannée rachat en ce que elle tient en douaire ou fiè de leglise de Cornouaille acause de feu monsour Hervé jadis sire de Nevet son mari père du dit feu Hervé, et, des ores en avant, aura le dit evesque ou ses successeurs es ditz noms après la mort dudit Hervé sire de Nevet de présent et de ses successeurs et des fames et veves et des filles et tous juvenignours et de leurs successours et cause ayant deulz, es dites terres ou dit fiè après leur décès, une année a cause de rachat, auront toutes les fois que ils decedront es heritages et terres que ils tiennent et tiendront ou fiè de la dite église tant es paroisses de Ploegonnet, de Ploegoff et de Landuyan en la paroisse de Privelen que ailleurs ou fiè de l'église de Cornouaille, en la manière et forme conme le duc de Bretagne le prent et doit prendre en ses fiez nobles ; et partant ne peut ledit evesque ne ses successours es dits noms, demander requérir ne avoir bail es dits heritages du dit sire de Névet ne des successours ne des filles ne des femes veuves ne juvenignours, ne de leurs successours en aucune maniere pour le temps a venir par cause des terres a eulz venues et a venir ou fiè de l'église de Cornouaille de par les sires de Nevet et ses successours, et aussi ne pourront les dits sires de Nevet ne leurs successours ne autres ayans cause deulz, empèchier le dit evesque ne ses successours davoir rachat ou dit heritage en la maniere dessus dite en tenans et accomplissans les dites accordantes et composition. Et par cette composition et accordance ledit Jehan de Nevet tutor du dit sire de Nevet à présent a voulu, gréé et promis en bonne foi faire sa diligence, sa cure et tout son povoir de trouvier le dit Hervé Minor sire a présent de Nevet, quant il aura aage de faire serment et ratifier, et avoir ferme et estable ceste accordance et composicion come à lui appartient, lequel serment s'il ne vouldroit faire quand il aura aage a ce, ne ratifier ne avoir, ferme ni estable cette accordance et composicion, pourra lors ledit evesque et son successour resmuer le procès du plait sur le bail, en l'estat et ou point ou quel il estoit avant le traitté de laditte accordance et composicion si comme si oncques n'eust esté parlé ne traitté dacort. Toutes ces choses et chacune d'icelles tenir fournir et accomplir bien et loyauement sans jamois venir encontre par aucune exception de decevance ne autrement, jurerent les dits evesques de présent et le dit Jehan de Nevet ou dit nom en tant comme leur appartient o les distes déliberacions et pour mayre fermeté et afin que la dite composition ne puisse être rescindée ni cassée en aucune manière ou temps avenir, supplient les dessus nommez evesque et Jehan de Nevet es dits noms a notre sire le Roy de France ou ses presidens de son parlement que il leur plaise mettre et interposer leur decret sur les choses dessus dittes o toutes solempnités de droit et raison qui en tel cas sont nécessaires ; donné tesmoing, le scel du dit evesque et le scel du dit chapitre pour eulx et en testification du dit assentement en tant comme a chacuns deulx appartient et le scel du dit Jehan de Nevet pour luy es dits noms et les sceaux monsour Jehan du Juch, monsour Riou de Rosmadec et de monsour Guy vicomte du Fou es prieres et requeste dudit -Jehan es dits noms et pour eulx en tant comme a chacun deulx appartient, en certification du dit assentement, le XV jour de juillet lan mil trois cens soixante et dix sept :

Ad quod quidem accordum ac omnia et singula in supradicta cedula contenta, tenenda, complenda et exsolvenda ac firmiter et inviolabiliter observanda, dicta curia nostra, partes predictas et earum quamlibet, quathenus unam quamque ipsarum tangit seu tangere potest, ad requestam et de consensu magistrorum Johannis de Clozello dicti episcopi Corisopiten ex una parte et Guillermi de Villaminou dicti Johannis de Niveto tutoris et gardiatoris Hervei de Niveto scutiferi ex alia procuratorum, virtute certorum procuratoriorum quorum tenores inferius sunt inscripta. Per arrestum condempnavit et condempnat et eaut arrestum ejusdem curie teneri, compleri observari et exsolvi ac execucioni demandari voluit et precepit, dicta ecciam curia nostra, omnia et singula, in superius dicta cedula clarius contenta, in quantum rite et juste facta sint et quathenus dictas partes tangit et convenit, rata habens atque grata et ad requestam et de consensu dictarum parcium procuratorum superius nominatorum et quathenus easdem partes tangit seu tangere potest, ut est dictum, voluit, laudavit et approbavit auttorisavit que et confirmavit, laudatque approbat auttorisatque per presentes, cum nostra et dicte nostre curie interposicione decreti, tenores vero procuratoriorum de quibus supra fit mencio speciatim subsequntur.

Noverint universi quod nos Gaufredus permissione divina Corisopiten episcopus, nostro et ecclesie nostre nomine, facimus Constituimus et ordinamus dilectos nostros et fideles venerabiles viros et discretos magistros Johannem de Guyscruy, Johannem de Clozello et Gaufridum Henrici et eorum quemlibet in solidum, nostros procuratores generales et nuncios speciales, dantes eisdem procuratoribus nostris et eorum cuilibet in solidumn, nostro et ecclesie nostre predicte nomine, plenam et liberam potestatem et speciale mandatum quoad supplicandum et requirendum approbacionem, ratifficacionem, confirmacionem quod si et in quantum indiget tractatus concordie habite seu cornposicionis inter nos ex una parte et nobilem domicellum Johannem de Niveto tutorem seu curatorem Hervei ad presens domini de Niveto minoris etatis, a Domino nostro Rege Francie seu parlamento ejusdem et super hoc suum decretun apponere, habentes (ratum) quicquid per dictos procuratores nostros actum, gestum seu ecciam procuratum fuit circa premissa, promittentes nostro et ecclesie nostre predicte nomine, sub hypotheca rerum nostrarum et ecclesie nostre predicte ; pro dictis procuratoribus nostris et eorum quolibet si necesse fuerit judicatum, solvi et judicio sisti.

In cujus rei testimonium sigillum nostrum presentibus litteris est appensum.

Actum, die sabbati post festum epiphanie domini, anno ejusdem Domini millesimo CCC° septuagesimo septimo.

Item.

Sachent tous que en notre cour de Kemper-Corentin pour ce en droit personnellement establi Jehan de Nevet escuyer, tutor et garde de Hervé de Nevet son neupveu, fut establi constitué et ordoné et encore fait constitue et ordone ou dit noms, au bien amé maistre Guillaume de Villemenou son procureur et message espécial, quant a prier et supplier à très noble, tres souveraine court la court du Parlement du Roy notre sire, d'encliner a donner et adjouter son decret a la composicion et accord faites, s'il lui plaist, d'entre Revt père en D. Monsr Geffroy le Marhec par la grace de D. evesque de Cornouaille d'une part et le dit Jehan de Nevet ou……. sur le débat du bail que le dit Revt père en D. demandoit avoir des heritages que le dit sire de Nevet tenoit de lui, dont plusieurs plaits ont esté meus par ladite souveraine court du Parlement entre le dit Revt père en D. et son predecesseur d'une part et le dit sire de Nevet et son predecesseur d'autre, dont plus amplement est faict mencion es lettres desdites ordonnance et composicion, donant ledit Jehan ou dit nom au dit son procureur plain povoir et mandement..... dictes prières et suplications faire et à prendre et accepter ledit decret, ou cas quil viengne en plaisir a la dite très souveraine court le donner et à adjouster es dites composicion et accordance, ayant le dit Jehan ou dit nom, fait et estably tout que son procureur et messagé especial fera tant pour lui que contre lui es dites choses et leurs appartenances, promettant par son serment et soubz hipotheque de tous ses biens le jugier son dit procureur et messagé especial estre.

Donné tesmoing, notre scel establi es contrats de Kimper-Corentin le XIIème jour de janvier l'an mil CCC cent soixante dix sept.

Quod ut firmius ....... perseveret, presentes litteras sigilli nostri munimine fecimus roborari, salvo tamen in omnibus jure nostro et quolibet alieno. Datum et actum inter partes in parlamento nostro, anno Domini millesimo trecentesimo septuagesimo septimo.

Regni nostri quarto decimo, die XXIème mensis februarii

Pro episcopo.

Ce droit de Rachat reconnu par le précédent accord comme appartenant aux évêques de Quimper, ne fut pas même exigé toujours en rigueur par eux, et l'acte suivant nous montre Claude de Rohan, peu après son élection au siège de Quimper, en faire la rémission à Jean de Névet à la mort de son père Hervé et de sa mère Jeanne Labbé.

« Claude de Rohan par la Grâce de Dieu, esleu et, administrateur de levesché de Cornouaille à touz ceulx qui ces présentes lettres verront salut. Comme par le deceix de Jehanne Labé, nous soit escheu et advenu en rachat plusieurs terres, héritages, rentes et choses héritelles que elle tenait de nous au temps de son dit deceix, a foy et debvoir de rachat pour cause du droit de domaine luy appartenant es terres et heritages de feu Hervé de Nevet son mary en son vivant Sr dudit lieu de Nevet decebdé paravant la dite Jehanne et que du revenu d'icelles nous appartienne jouir pour ung an entier, pour raison du dit rachat, ou aultrement en faire et disposer a notre plaisir ; savoir faisons, pour les bons et agréables services que nous a fait et espérons que plus fera notre bien amé et feal Jehan de Nevet Sr du dit lieu filz et héritier des dits nommez ; A iceluy pour ces causes et autres à ce nous mouvant, avons aujourd'huy donné et octroié, donnons et octroions par ces présentes, tout et tel droit de rachat qui nous est escheu, compete et appartient, peut et doibt competer et appartenir par le deceix d'icelle Jehanne, à cause des dites terres héritages possessions, sae sines quelle tenait de nous a foy et debvoir de rachat pour raison des dits douaires, comme dit est, en voulant et voulons que le dit Sr de Nevet en jouisse entièrement tout ainsi que nous mesmes faire le pourrions, pourveu touteffois que la juridiction sera tenue et exércée par nos officiers de justice et la recepte en faicte par les mains de notre receveur dessus les lieux, et rapportant ces présentes avec le mynu du grant et valleur du dit Rachat, ensemble certifficacion du dit de Nevet d'en avoir jouy par aultant quil pourra monter et valloir, voulant iceluy estre a mes dits receveurs alloué et passé en clerc mise et descharge à ses comptes, aux auditeurs desquels mandons ainsi le faire sans difficulté.

Donné à Paris soubz notre signe et scell, le vingt jour de may l'an mil cinq cens deux.

CLAUDE DE ROHAN,
Esleu de Cornouaille »
.

Malgré cet octroi gracieux de Claude de Rohan qui fut peut être imité par quelques-uns de ses successeurs, les seigneurs de Névet ne supportaient qu'avec peine cette dépendance de l'autorité ecclésiastique pour leur terre Névet ; et c'est pour cette raison, nous dit encore l'aveu cité plus haut, « que les seigneurs de Névet quittèrent leur ancienne demeure en leur antique château de Névet situé audit Plogonnec, le ruinèrent et ses appartenances de toute habitude, même les moulins, étangs et chaussées, ne voulant désormais résider sous telle domination et lors firent construire le château de Lezargant en PIgnévez-Porzay ».

Ces pièces nous ont du moins servi à démontrer l'antique origine de cette paroisse de Plogonnec, qui a conservé dans la composition de son nom celui du saint qui selon toute probabilité a été son patron primitif, saint Égonnec ; d'autant plus que non loin de l'église paroissiale actuelle se trouve une chapelle dédiée à saint Egonnec.

Nous ne voulons pas en tout cas nous arrêter à l'opinion d'un recteur de Plogonnec en 1600, qui sous prétexte que le nom de la paroisse se prononçait en breton Pluguon, le traduisait en latin sur les registres (Plebs cynica seu canina), étymologie peu flatteuse pour les paroissiens qui heureusement ignoraient aussi bien le grec que le latin.

Ville de Plogonnec (Bretagne).

Division de la paroisse.

La paroisse se partageait en huit parcelles, dont chacune avait deux représentants au conseil de la paroisse ; ils étaient nommés par les conseillers sortants, comme nous le montre la délibération suivante :

« Ce jour de dimanche 4 avril 1717, délibération publique faite à la manière accoutumée, en la sacristie de la chapelle de Saint-Éloys à l'issue de la grande messe y dite et cellebrée, où se sont assemblé les délibérateurs cy après, pour nommer un nouveau procureur terrien en la paroisse de Plougonnec, au lieu et place de Jan Philippe de Kervorn et ce pour faire les fonctions de procureur terrien en ladite paroisse pendant une année, comme ont fait les précédans procureurs terriens et mesme pour changer et nommer d'autres délibérateurs au lieu et place de ceux qui sont présant en charge et pour cet effet se sont présentés les délibérateurs à présent en charges scavoir : René Le Grand, René Cornic, René Louboutin, Jan Le Joncour, Hervé Le Flochlay, René Le Joncour, Jan Le Hénaff, Jan Petitbon le jéune, Jan Bernard, Allain Le Douin, Jan Salliou, Guillaume Coadou, Yves Seznec fabriques et délibérateurs et Jan Philippe procureur terrien, lesquels ont nommément nommé pour procureur terrien en place du dit, Philippe François Bourbria de Queragoff audit Plougonnec, lesquels délibérateurs ont nommé en leur lieu et place pour délibérateurs scavoir :

Pour le Goré, Jan L'Ollivier et Jan Le Berre de Kerres.

Pour Nevet, Louis Bernard et Corentin Philippe.

Pour Quillien, Yves Le Hénaff et Allain Le Berre du manoir de Bonnescat.

Pour Gourchabellic, Jan Seznec et Guillaume Le Quéinnec.

Pour Bouenou, Yves Moysan et Thomas Le Boudoullec.

Pour Kerilis, Barnabé Keravel et Henri Gouriten.

Pour Kerdanguy, Guillaume Omnès le jeune, Allain Pezron.

Et pour le Gouellet, Jan Le Quéinec de Kernescop et Henri Philippe.

Tous paroissiens de Plougonnec et délibérateurs entrant en charge.

Fait et arrêté en ladite sacristye, soubz le signe desdits Hénaff Bernard et Seznec pour leur respect et les soubz signants prêsants, recquerants, les autres délilberateurs et procureur terrien sortants de charge ne sachant signer ».

Barnabé Bourbria, prêtre.

Guillaume Bernard, curé.

Pierre Douirin, prestre.

Kerinoal.

Yves Seznec.

J. Hénaff.

J. Bernard.

Les gents de la délibération avaient non seulement à se recruter eux-mêmes mais à pourvoir chaque année à la nomination des fabriques de l'église paroissiale, des confréries et des diverses chapelles de la paroisse ; un compte particulier était tenu pour chacune des chapelles dont les revenus étaient exclusivement réservés pour l'entretien de la chapelle qui les percevait, mais à l'occasion les plus riches venaient en aide aux plus pauvres sous forme d'emprunt ou de prêt, c'est ainsi que le 18 juin 1702, les délibérateurs consentent qu'on prenne « en prest de la chapelle de saint Pierre la somme de 100 liv. soubz le bon plaisir de M. le marquis de Névet, et la somme de 60 liv. de la chapelle de saint Denis pour achever de payer ce qu'on doit pour la cloche refaite et les réparations de la chapelle de saint Thégonnec ».

Voici quels -furent les fabriques nommés dans la réunion du 4 juillet 1700, nous aurons en même temps l'état des chapelles de Plogonnec au commencement du XVIIIème siècle ; sont nommés :

Pour Saint-Thurien, Alain Le Queynec de Keranoïc.

Pour Saint-Sébastien, Jan Philippe de Ty-Quéinnec.

Pour Saint-Thégonnec, Yves Le Grand de Prat-Youen.

Pour Saint-Pierre, Henri Omnès de Kerouarch.

Pour Saint-Eloy, Yves Le Hénaff de Keranfriant.

Pour Saint-Aubin, Hervé Dervé du Kergoat.

Pour Saint-Denis, René Le Grall de Goenach.

Pour N.-D. de Lorette, Yves Tanguy.

Nous allons successivement passer en revue ces différentes églises de la paroisse.

Eglise paroissiale.

L'église paroissiale de Plogonnec a pour patron saint Thurien, Thuriau ou Thuriaf, évêque de Dol, qui mourut au milieu du VIIIème siècle. Si, comme nous pouvons le supposer, la paroisse de Plogonnec a existé antérieurement, il est vraisemblable qu'elle eut dans le principe pour patron saint Thégonnec, dont le nom se reconnait encore dans le mot Plogonnec ou Ploegonnec Plebs Egoneci, et dont le souvenir est encore en vénération dans cette paroisse, puisqu'une chapelle lui est dédiée.

Excepté la tour qui est du XVIIème siècle, le reste de l'église actuelle nous offre un beau spécimen de l'architecture du XVIème. Avant cette époque, quatre gros piliers soutenaient au milieu de l'église une tour centrale qui datait vraisemblablement du XIIIème siècle ou peut-être d'une époque antérieure. Les quatre gros piliers, derniers vestiges de cette construction primitive, ne disparurent qu'au commencement du XVIIIème siècle. Les délibérations suivantes du général, vont nous édifier sur les différentes modifications survenues à cette époque dans l'aménagement de l'église.

« Sur ce qui avait été agréé par Monseigneur, sur la remontrance du vénérable promoteur le 17 de ce mois faisant la visite épiscopale, les délibérateurs ont été unanimement d'avis qu'on fasse une dépense de 2 à 300 liv. pour un rétable et sculptures convenables pour l'ornement de l'autel qui est au bout du maître-autel du côté du nord. Que l'argent nécessaire pour cet effet sera pris de la fabrique de la confrérie de Saint-Sébastien érigée en la dite église, parce que le dit autel servira dans la suite pour l'office de la dite confrérie.

De plus ont résolu qu'il se fit un chœur entre les deux piliers qui soutiennent le crucifix, jusqu'au deux autres piliers et que pour cet effet on démolit les deux petits autels qui y sont et dont Mgr a agréé le démolissement.

« De plus, le vieux jubé qui est au-dessus de la petite porte de l'église du côté du midi étant inutile, ne pouvant contribuer qu'à entretenir l’irreligion des personnes qui s'y retirent, durant l'office divin, menaçant déjà de soi-même ruine, diminuant beaucoup la clarté de l'église, sera démoli ».

Par délibération du 25 juillet 1721 l'on se résout à démolir les 4 gros piliers qui obstruaient le milieu de l'Église. « Les délibérateurs réunis pour délibérer au sujet des quatre grands piliers d'en haut qui soutenaient autrefois l'ancienne tour, ont été d'avis qu'ils soient démolis, n'ayant plus de tour à soutenir, offusquant notablement l'église, empêchant de voir des côtés, l'office divin, n'étant point du tout ou qu'un très faible soutien du boisage de l'église qui n'est pas dans leur alignement, et enfin étant un obstacle à ce qu'on forme un chœur pour le clergé et la décence des offices, comme on l'a dit dans les visites épiscopales, et qu'on leur substitue quatre autres petits piliers dans l'alignement de ceux d'en bas et du boisage, remettant toutefois dans le pilier d'en bas des dits quatre du côté du Nord, le bénitier qui est actuellement en espèce et dans la même situation vis à vis de la sacristie, et dans celui du haut du côté du midy le bénitier qui est à présent aussi en espèce vis à vis de l'autel de saint Michel, comme il se trouve à présent le 29 juin 1731 ».

On relève dix ans plus tardle pavé de l'église, et l'on agrandit la chapelle Saint-Herbot. « Quant aux réparations de l'église, ont été d'avis qu'on lève le milieu de l'église, et autant que l'argent le pourra permettre, le bout d'en bas à la hauteur du bout d'en haut, et comme la chapelle de Saint-Herbot qui forme la croix est plus petite que celle de Saint-Modé vis à vis, et qu'il n'y a qu'une petite fenêtre, sont aussi d'avis qu'on agrandisse la dite chapelle de Saint-Herbot pour être autant que faire se pourra conforme à celle de Saint-Modé, et qu'on y mette une grande vitre, et qu'on pave la nef de l'église ».

Le 13 juin 1706, les paroissiens avaient voté la refonte de deux cloches fendues ; l'une déjà descendue de la tour ne portait aucune armoirie, l'autre étant dans la tour portait d'un côté les armes de Névet et de l'autre celle de Bulliec « lesquelles deux cloches lesdits paroissiens souhaitent qu'elles soient converties et mises en une seule cloche et pour cet effet, donnent pouvoir à V. et D. Missire Glme René Bougeant Sr Rtr, pour qu'il fasse le marché le plus avantageux possible avec le Sr Le Moign maître fondeur, qui mettra sur la nouvelle cloche les mêmes armoiries, — la fonte de la cloche sera faite au bourg et on fournira au dit Le Moign un endroit couvert et les materiaux nécessaires à l'installation de son fourneau ainsi qu'un homme pour l'aider jusqu'à parfait ouvrage ».

Avant de décrire les chapelles et vitraux de l'église donnons les inscriptions qu'on lit à l'extérieur de l'édifice.

Notre confrère M. l'abbé Abgrall dans son livre d'or nous donne les inscriptions suivantes.

Sur l'un des côtés du clocher : M : Yves CVZON : P : DE : KIACOB.

Et dans le tympan de la grande porte :

TV: TVRIAVE : TVAM : TVRRIM : TEMPLVMQVE : TVERE.

NE : NOCEANT : ILLIS : TELA : TRISVLCA : JOVIS.

Saint Turiau garde ta tour et ton église, défends les bien contre la foudre.

Plus loin, ajoute M. Abgralt on trouve : M : RENÉ : CORNIC : RECTEVR : 1637.

Pour cette dernière inscription je proposerai une autre lecture, au lieu de Cornic il faudrait lire SEZNEC, et au lieu de 1637, 1657. Car d'une part il n'y a pas eu de recteurs de Plogonnec du nom de Cornic, au XVIIème siècle. D'autre part sur la tour, M. de Courcy [Note : Bretagne contemporaine] a lu une inscription ainsi conçue : « Fut commencée en 1658 du temps de Jacques et François Le Doaré de Botefellec fab. et continuée en 1660 du temps de Le Henaff et Guezennec ». La tour a donc bien été édifiée sous le rectorat de Mre René Seznec (1643-1691).

Sur le portail sud M. de Courcy lit encore : H. Kernaleguen fab. 1581.

Sous le porche nous avons lu : J. Seznec, Keradilly f. l'an 1656.

L'église est composée de trois nefs se terminant par une abside droite ornée de trois fenêtres, dans lesquelles se voient encore de très beaux restes de vitraux du XVIème. siècle.

La maîtresse vitre représente des scènes de la Passion et de la Résurrection de N.-S.

Au bas de ces scènes se voit saint Michel présentant un chevalier et son épouse à genoux.

Plus bas est un fragment de vitrail où l'on voit un évêque portant sur les épaules une banderolle avec cette inscription : sant Allar, et qui présente un chevalier à genoux, sur la poitrine duquel se remarquent deux empreintes de mains, ce qui nous fait reconnaître en ce chevalier un Sgr de Guengat, c'est sans doute par erreur que M de Courcy dit avoir vu dans ce vitrail saint Alain présentant le chevalier Alain de Névet. Il nous semble que ce fragment de vitrail de saint Allar a dû être transporté, comme plusieurs autres, de la chapelle de saint Thélau, appelé aussi saint Héler ou Alar.

Le second vitrail au chevet de l'église côté de l'épître, surmontait l'autel dédié d'abord à saint Michel et au Rosaire depuis 1723. Dans leur délibération du 23 mai, les paroissiens déclarent « que sur ce qu'on leur a représenté qu'il fallait un autel destiné a l'office de la dite confrérie où le tableau du Rosaire fut placé, ont choisi pour cet effet, l'autel du côté de l'épître au midi du maître-autel, comme le plus éclairé, et pour ne pas offusquer la vitre qui est au milieu du dit autel en y apposant le tableau du Rosaire, ont été d'avis qu'il fut mis à côté, entre le maître-autel et le dit autel du Rosaire, de l'autre côté sera un tableau de l'ange gardien ».

On voit, encore dans ce vitrail des scènes du Jugement dernier, une image de saint Sébastien, un saint Michel présentant un chevalier (un Sr de Kergadalan dit M. de Courcy) et sainte Barbe présentant une dame de Kerharo, elle porte une robe rouge sur laquelle se voit une tête de cerf d'or, or les armes de Kerharo étaient de gueules à la rencontre de cerf d'or.

Au-dessus de l'autel que M. de Courcy appelle de Saint-Cadou, côté de l'Évangile du maître-autel, se voit un beau vitrail représentant dans la partie supérieure la Transfiguration ; dans la partie inférieure, au milieu est la Madone avec l'Enfant Jésus, ayant à sa droite Marie-Madeleine et à sa gauche sainte Catherine, celle-ci est coiffée d'une barette ou bonnet de docteur, un livre d'une main, un glaive de l'autre et une roue brisée à ses pieds. La Sainte-Vierge présente à l'Enfant Jésus un fruit qui semble une orange dont on aurait détaché l'écorce par quartier ; l'Enfant Jésus tint, au contraire en main une orange non écorcée. Les vêtements de la Vierge et des Saintes-Femmes portent en bordure des inscriptions formant broderie, nous y avons lu par exemple ces mots : « Ora pro nobis. Amen. Ave regina, misericordia vita dulcedo et spes nostra... ».

En 1723, les paroissiens prirent cet autel pour la desserte de la confrérie de Saint-Sébastien, « considérant, disent-ils, dans leur délibération du 23 mai, qu'ils ont dans la même église une dévote et célèbre confrérie de Saint-Sébastien bien et duement érigée, dont l'office se fait du moins depuis quelque temps sur un petit autel du côté nord fort incommode et obscure, ont été d'avis que l'office de la dite confrérie se fit sur le plus haut autel de l'église du côté nord et afin qu'il y eut quelque conformité avec celui du Rosaire on y placera au côté de l'Evangile un tableau représentant le martyr du saint et de l'autre côté au-dessus de la porte de la Trinité un tableau de saint Roch comme patron dans la peste et autres maladies contagieuses ».

La chapelle Saint-Modetz.

La belle statue de pierre de Saint-Modetz que l'on trouve à main gauche en entrant dans l'église par le porche méridional, se trouvait il y a une vingtaine d'années sur l'autel en face, et les panneaux peints représentant quelques scènes de la vie du saint, formaient alors trois volets qui en se repliant renfermaient le saint comme dans une armoire ; cette niche, en forme de tryptyque, était surmontée d'un couronnement en bois à trois pans sur lesquels on pouvait lire : M. R. SEZNEC : R : 1656 — ce qui nous donne la date de la niche et des peintures ; la statue est certainement plus ancienne.

Près de cette chapelle est une belle verrière où se voit sainte Marie-Madeleine tenant dans une main un vase de parfum et de l'autre présentant une dame à genoux, une dame de Guengat évidemment, car sa robe est mi-partie au 1er d'azur aux mains dextres appaumées d'argent, au 2ème d'argent aux chevrons [Note : La famille de Lezivy portait : d'argent à 4 chevrons de sable] de sable coupé d'azur au levrier d'argent.

La chapelle de Saint-Herbot.

Le bas côté nord faisant pendant, à la chapelle de Saints-Maudetz, possède actuellement un joli vitrail composé de différents fragments qui furent transportés vers le milieu de ce siècle (XIXème), par les soins de M. Dupont recteur, de la chapelle de Saint-Théleau, pour être adaptés à cette fenêtre, à trois panneaux, dont voici la description :

Dans celui du milieu N.-S. ressuscitant, et au-dessous un évêque sans mître portant une crosse. Dans le panneau à gauche du spectateur, trois personnages : un évêque dans un bateau, un ermite sur un cerf, un évêque en chape, crosse et mître. Au troisième panneau : saint Eloy ferrant un cheval, un évêque en crosse et mître sur un cerf, enfin un ermite tenant d'une main un bâton, de l'autre une cloche.

On remarque dans l'église les statues de Saint-Thurien, Saint-Tugen, Saint-Cado, Saint-Etienne, Saint-Michel, Sainte-Barbe, Saint-Mathurin, Saint-Laurent, Saint-Herbot, Saint-Yves, Saint-Claude.

Recteurs de Plogonnec.

1313. — Nicolas Gautier, était auparavant Recteur de Neuillac. (Cart 51-13).
1531. — François de Treanna Recteur (déal).
1538. — Nicolas de Tyvarlen chan. Recteur de Plogonnec et de Cast (déal) .
1560. — Alain An Mauguen résigne (déal).
1580. — Jean Le Gall (G 95).
1596-1623. — Louis Le Nouy ou Le Noy (G 106).
1624-1642 — Toulguengat.
1643-1690. — René Seznec.
1692-1694. — R. Blanchard, promoteur.
1698-1705. — Claude Salaun,
1706-1716. — G. R. Bougeant.
1717-1732. — Lozeach docteur Sorb., devient recteur Cuzon.
1733-1742. — P. Lait, avait été Recteur de Quéménéven, était promoteur en 1742 (G. 211).
1744-1767. — Jacques Hennaff d'Oixant, venait de Plobannalec.
1768-1780. — Yves Le Couëdic.
1780-1790. — Rosaven de Leissegues.
1804-1805. — Corentin Kernaléguen.
1805. — Nicolas Louboutin.
1810.— Jean-François Le Bail.

Maisons nobles de la paroisse de Plogonnec.

Boschet — Sr de Lopeau fondu en 1464 dans Kerpaën : d'azur à l'aigle d'or.

Dremiel — Sr du Run et Kernisan : d'argent à 3 fasces de gueules.

Franquetot — Baron de Névet : de gueules à la fasce d'or chargée de 3 étoiles d'azur et accompagné de 3 croissants d'or.

Guirieuc. — Sr de Bonnescat : d'azur à la fasce d'or accompagnée de 3 étoiles d'argent.

Kerpaën — Sr de Lopéau et du Quinquis, de Kerguistan : d'argent au chêne arraché de sinople, au sanglier de sable brochant sur le fut, de l'arbre.

Névet — D'or au léopard morné de gueules.

Quilliou — Sr de Keroncuff : d'argent au chef de sable.

Torcol — Sr de Queffros : de sable au chevron d'argent accompagné de 3 besants d'or.

Kerléau — Fasce ondé d'or et d'azur de 6 pièces.

Juch — D'azur au lion d'argent armé et lampassé de gueules.

Tréanna — D'argent à la macle d'azur.

Guengat — D’azur à 3 mains dextres appaumées d'argent rangées en pal.

Chapelle Saint-Aubin.

Saint Aubin, Albin ou Albain, évêque d'Angers, 1er mars. Les comptes de cette chapelle, de 1675-1718, nous montrent qu'elle était desservie par un chapelain, qui recevait 20 sols pour ses messes le premier jour de l'an, le dimanche gras et les lundy et mardy de Pasques, et 10 sols pour sa messe le jour du pardon (1er mars) et à la Chandeleur.

On donnait de plus à MM. les prêtres de la paroisse « pour leur droit d'office le jour du pardon » 2 l. 6 s. 2d.

En 1896, on paye 98 l. 12 à Jan Le Berre, Menuisier, et à Me François Morvan, sculpteur, « pour avoir fait des niches à Saint-Aubin, Saint-Eurlo (Gurloës) et commencer un à Notre-Dame, et fait deux parements d'autel ». En 1699 on donne 93 liv. à Guillaume Nicolas, Me peintre, pour avoir peint les images et les autels de la chapelle.

Cette chapelle vendue à la Révolution fut rachetée par les paroissiens en 1809 et donnée à la fabrique par les sieurs Cariou, Seznec et Le Noach suivant acte du 10 octobre 1828 — une ordonnance du 15 mars 1829 autorisa cette donation.

Saint-Pierre.

Le relevé des comptes nous donne des détails sur les jours de pardon de la chapelle sur les offrandes qu'on y reçoit et les réparations qu'y s'y firent à la fin du XVIIème siècle.

Le compte de 1666, rendu par Nicolas Cornic, fabrique, porte : « Reçu en offrande le jour du grand pardon qui fut le 1er dimanche d'août 29 liv.

Plus en offrande le jour de St-Pierre 1er jour d'aoust, 47 s.

Le jour de Sainte-Anne, 12 s.

En marchandises qui sont reçues en offrande à la chapelle et vendues, 86 liv. 7 s. 5 d. ».

« En décharge nous remarquons :

A MM. les prêtres pour droit d'office le jour de la Saint-Pierre en juin, 51 s.

Aux mesmes le jour du grand pardon 8 liv.

Aux mesmes à la fête de Saint-Pierre en février, 25 s.

Au chapelain pour la messe le 1er jour de l'an, 5 s.

Au chapelain pour la messe le lundi de Paques, 5 s.

Pour retirer les bulles des indulgences qui sont accordées à la chapelle le jour de Saint-Pierre au mois de juin, payé à un libraire de Quimper, 5 liv. ».

En 1667, le compte donne le détail des recettes à l'occasion de la vente des offrandes :

« Pour vendition d'une robe usage de femme, 4 l. 2 s.

Pour un hault de chausse-bleuff, 4 l. 2 s.

Pour un jetton de mouches a miel, 50 s.

Pour un couple de poulettes, 7 s.

Pour le prix d'une chemise, 25 s.

Pour le prix d'une juppe 33 s. ».

Nous signalerons parmi les dépenses en 1667 : « payé à un peintre pour avoir peint un devant, d'autel de la dite chapelle, 9 liv. ».

En 1672 : « payé à Me Jean Coquen pour avoir étoffé l'imaige au-dessus de la fontaine et réparer les vitres en triquetrac 6 l.

Pour lambrisser l'église 202 liv. ».

En 1674 : « à François Le Gall, Maître maçon, pour la construction de la sacristie, 45 liv.

A Jacques Faillant et à Fiacre Le Breton, Mes charpentiers, pour avoir boisé la tour et la sacristie et avoir fait le ballustre, 90 liv. ».

En 1675 : on dépense en ardoises pour couvrir le dôme 19 liv. 10 s. et on donne à Jean Nihouarn « pour avoir accommodé la croix du dôme et fait un coq pour mettre dessus 7 liv. ».

Un travail important de peinture fut exécuté en 1694, car le compte porte : « à M Hauteville pour la peinture et dorure qu'il a fait à la chapelle Saint-Pierre 450 liv. ».

La dernière reconstruction de la tour de Saint-Denis date de 1765.

Chapelle Salut-Denis ou de Seznec.

Ancienne chapelle dont on possède encore les comptes de 1601 à 1633. — De 1602 à 1608, ces comptes sont rédigés en latin, ce qui est peut-être unique pour des comptes de cette. époque ; c'est qu'à Plogonnec se trouvait alors comme recteur Mr Louis Le Noy, le prêtre le plus savant de son temps, nous dit le père Maunoir.

Les fêtes de la chapelle sont celles :

De N.-D. de Pitié.

De N.-D. de Treffguron.

De Mr Saint-Denis.

De N.-D. de la Chandeleur.

Le dimanche de la Sexagésime.

Les offrandes consistent ordinairement en cochons, poule, blé noir, filasse mais surtout en beurre. A l'article dépense, nous voyons au Compte de 1601, qu'on donne 5 sous pour acheter un bonnet aux lutteurs, aux fêtes de Notre-Dame et de saint Denis — en 1602 on fait venir au pardon des bateleurs pour divertir la foule « ledit mimis et histrionibus VII s. » et en 1605 « pro pileo lusoribus seu athletis, 3 s. 4 d. ».

Voici du reste, comme spécimen, des extraits du Compte latin de 1602 :

« Sunt rationes et computæ quæ reddit Joanes Gall junior, receptorum et datorum durante suo munere et institutione in scindicum et procuratorem sacelli domini Dyonisii, vulgo de Seznec, in parochia plebis Cynicœ alias de Plogonec, dominica in octavis Augustissimæ Eucharistiæ, quo die assuetum est defunctum suo officio rationem reddere, coram parochianis et moderno custodi et procuratori qui tali die quotannis eligi solet et hujus munus fuit, anno millesimo sexcentesimo primo.

Se se onerat et fatetur recepisse de Yvone Senec precedente procuratore sommam, VI l. VI s. V d.

Pro oblatione in magno altari, dominica infra octavas eucharistiæ recepit sommam, XVI s. II d.

De Joanne Gall Kerfeunteun in oblatione, X d.

De maria Coroler, pro venditione unius chapeleti, II s. Id.

De petro Cujeur, pro venditione unius porcelli X s. X d.

In festo Beatœ Mariœ de Tréguron XLVIII s. IIII d.

In festo domini Dionisii octobris, IIII s. IIII d.

Pro frumento nigro XVIII s. IIII d.

Pro butiro XVIII s. IIII d.

Data seu misiæ.

Expensa dominica Eucharistæ : dedit domino Yvoni Kernescop pro sua missa V s. X d.

Dno Alano Jestin pbro V s.

Dno Guillelmo Goarin IIII s. II d.

Dno Joanni Joncœur IIII s. II d.

In festo Btae Virginis de Treguron.

Dno Yvoni Kernescop V s.

Dno Alano Jestin pbro IIII s. II d.

Dno Guillermo Cornyc IIII s. II d.

Dno Guillermo Goarin IIII s II d.

Dno Joanni Cozqueric IIII s. II d.

Dno Guillermo Glecun IIII s. II d.

Dedit mimis et histrionibus VII s.

Pro lumine ad missas celebrandas III s. IIII d.

Pro reparatione campanæ XVII s. VI d.

Pro charta ad librum faciendum V s.

Pro consultatine bullæ concessæ in prefata ecclesia IIII s. II d.

Pro una chorda ad campanam pulsandam XX d.

Pro clavibus ad sarcienda tecta VIII s. 4 d.

Pro lapidibus opertoriis X s.

Pro calce XXXVIII s. IIII d.

Pro labore cuidam latomo in tejenda ecclesia L s. ».

Outre les jours, de pardons signalés plus baut il est fait mention en 1627 du pardon de N.-D. des Fontaines, mentionné au compte de 1628 sous le nom de pardon de Feunteuniou.

Dans le compte de 1602, on paie aux mimes et histrions 7 sous comme nous venons de le dire. En 1603, au lieu de plusieurs personnages, il n'est question que d'un comédien ou mime, mais probablement de première force car on lui donne 16 s. 8 d. au jour du grand pardon de N.-D. de Tréguron : « Lusori seu mimo XVI s. VIII d. » — en 1604 : « mimis et histrionibus VIII s. III d. » — en 1605, « dedi mimo XII s. VI d. », enfin en 1607 c'est XVI s. VI d. qui sont donnés : « Histrioni et mimo ». C'est le dernier compte qui fasse mention de telles gratifications aux bateleurs le jour des pardons ; dans, les comptes subséquents, il n'est plus question que de la gratification accordée aux lutteurs : ce n'est plus un bonnet, mais des éguillettes dont la valeur varie de XV deniers à 2, 3, 4 et même à 12 sous. Quelquefois il y a trois luttes par an : aux pardons de N.-D de Pitié, de N.-D. de Tréguron, et de Saint-Denis. Outre les luttes, on jouait aussi à la soule, car le compte de 1628 porte reçu en offrande le jour de la soulerie, XI sous et en 1833, reçu en offrande le jour de la soute, III s. VI d.

En 1682, Jacques Pérennès était chargé de refaire la niche de N.-D. de Tréguron, le compte de 1639 porte qu'on a reçu en offrande 14 sous le dimanche de la Sexagésime c'est-à-dire le dimanche du Conciou. J'ignore ce que veut dire ce terme, — ce dimanche semble être celui où l'on jouait à la soule.

Pour assurer l’instruction aux paroissiens de ce quartier, par ordonnance de Mgr de Coetlogon, du 27 juillet 1686, on devait donner à Mre Alain Le Grand, prêtre de Plogonnec, 15 écus pour y dire la messe et faire le catéchisme les dimanches et fêtes, mais en cas où il manquera on rabattera 10 sols de cette somme par fête et dimanche.

Chapelle de Trégonnec.

La chapelle de saint Thégonnec ou saint Egonec, non loin du bourg sur la route de Guengat, n'a actuellement rien de remarquable si ce n'est cette particularité que la nef est traversée par une source, et qu'on y honore le saint qui selon toute vraisemblance a donné son nom à la paroisse.

Notre-Dame de Lorette.

Nous voyons par la délibération suivante du général de Plogonnec qu'au siècle dernier on trouvait cette chapelle et trop petite et trop éloignée du centre de la paroisse :

« Au général de la paroisse composé des délibérants anciens fabriques et procureurs terriens, a été remontré par M. le recteur, que s'il voit avec plaisir le zèle qu'ils témoignent avoir pour honorer la sainte Vierge, il n'a pu voir sans peine le peu de ressource qu'ils ont pour satisfaire une dévotion si bien fondée, que la chapelle de Lorette est si incommode par son éloignement, par sa petitesse, par sa situation qui ne permet pas d'y faire la moindre augmentation, qu'il semble qu'elle ne soit faite que pour être la chapelle domestique du meunier voisin ; que, y ayant quelques fonds dans la chapelle de Lorette et plusieurs autres fabriques de la paroisse, on ne peut en faire un usage plus avantageux que de les employer à la construction d'une nouvelle chapelle dédiée à la vierge ; qu'en entreprenant cet ouvrage on doit regarder l'utilité et l'avantage de toute la paroisse, sans oublier celui des terres de Rouennou et de Quellien qui n'ont point de chapelle à leur bienséance, qu'étant destinée pour satisfaire la dévotion de tout le peuple elle doit être d'une grandeur proportionnée aux fréquentes assemblées qu'on espère y avoir, elle doit être en outre à peu près dans le centre de la paroisse, sans cependant oublier de la fonder autant que faire se peut dans un lieu uni, en bel air et abrité, pour épargner les réparations ; qu'un gentilhomme de la paroisse, porté pour son bien, a offert dans son terrain non seulement un emplacement le plus commode pour toute la paroisse et le plus à portée des terres de Quellien et de Rouenou, mais même une belle carrière pour en tirer les pierres nécessaires, et les bois pour les charpentes, qu'après de pareils offres, ce serait marquer bien peu de zèle pour la mère de Dieu que de ne pas mettre la main à l'œuvre ».

Il ne semble pas que ce vœu des paroissiens ait été réalisé au siècle dernier, et plus de cent ans plus tard en 1870, M. Penanrun, recteur, constatant que la chapelle menacait ruine et que l'emplacement était insuffisant pour la reconstruire au même lieu, obtint de la libéralité d'un habitant de Plogonnec un terrain suffisant un peu plus loin, sur le penchant de la colline qui domine le vallon où passe le chemin de Quimper à Châteaulin, et en 1872 s'éleva la chapelle actuelle qui couta environ 15.000 francs.

Saint-Théleau.

Cette chapelle, la plus belle de la paroisse, semble dater en grande partie du XVème siècle. Les archives de la fabrique possèdent les comptes de cette chapelle de 1604 à 1678, on peut, en les étudiant, avoir quelques renseignements sur différents travaux qui y furent exécutés, et sur quelques anciens usages à l'occasion des pardons qui s'y célébraient.

Saint-Théleau est appelé dans les comptes, Saint-Héler ou Saint-Theler, ou Saint-Thélar ou Saint-Alar, comme nous l'avons remarqué dans l'inscription de la maîtresse vitre de l'église paroissiale. La chapelle de Saint-Théleau a aussi été appelée quelquefois chapelle Saint-Eloy, notamment au commencement de ce siècle, mais nous devons dire que dans les comptes de 1604 à 1678, les deux saints ne sont pas confondus mais honorés séparément et l'on y marque soigneusement les offrandes faites le jour de la fête de Mr saint Théleau le 10 février, et celles faites le jour de saint Eloy.

Voici du reste la nomenclature des jours plus particulièrement fêtés dans la chapelle :

La Saint-Philibert.

Le jour de la Toussaints.

Les lundi et mardi de Pâques.

Le dimanche de Quasimodo.

La fête de Saint-Eutrope.

De Saint-Méen.

De Saint-Eloy et le jour du grand pardon qui était célébré le dimanche qui suivait la fête de la Nativité de saint Jean- Baptiste.

Le pardon était publié dans les rues de Quimper. Les comptes, celui de 1604 notamment porte :

« Pour faire bannyr le pardon à Quimper-Corentin 4 s. 2 d. ».

On annonçait également les luttes et le prix réservé au vainqueur :

« Pour pourpoinct aux lutteurs 15 s.

Pour bannye pour le dit pourpoinct 5 s. ».

Le fabrique avait la charge de donner collation et dîner aux prêtres et serviteurs : « Aux recteur et prêtres pour le vin de vespres la veille du pardon 10 s.
Pour le dîner le jour du pardon aux prédicateur, recteur et prêtres, sonneurs et serviteurs 60 s. »
.

Les sonneurs étaient tout spécialement invités pour le grand pardon, et en 1638 ils sont grassement rétribués :

« Aux sonneurs, le jour du grand pardon, comprins leurs dépens à la collation qu'il leur paya jusqu'à 15 sols quand il fit marché o eux de venir au dit grand pardon 8 l. 12. ».

« Item à ceux qui portaient la croix et la bannière à la réception des processions 12 sols. ».

Les écoliers de la paroisse ne manquaient pas d'accourir offrir leurs services soit aux prêtres, soit au fabrique, le jour du grand pardon car le comptable porte d'ordinaire, « aux escholiers ledit jour 5 sols » (1638).

Le jour du pardon il n'y avait plus personne au bourg, or en 1638 la visite pastorale était annoncée précisément pour ce jour à Plogonnec ; faut que Messieurs de la visite viennent jusqu'à Saint-Théleau, ou la remettent à un autre jour. Le comptable porte en effet parmi ses mises.

« En despans au recteur et au comptable qui allerent expres au bourg de Guengat pour supplier Messieurs de la visite épiscopale de condescendre au pardon de Saint-Théleau ou la remettre un autre jour, qui furent occupés à ce faire un jour entier, 29 sols. ».

Au pardon de Saint-Théleau comme à celui de Saint-Denis il y avait des luttes. On donnait en prix un pourpoint d'une valeur de 15 sols, mais généralement le fabrique rachetait le pourpoint pour une moindre valeur.

(1630). « Aux luicteurs pour avoir laissé le pourpoint à la chapelle 9 sols, item en aguillettes aux dits luicteurs pour commencer la luicte 2 sols ».

La chapelle de Saint-Théleau était voisine de Place-ar-C’horn, aussi ne manquait-elle pas de retirer quelque profit du passage de la grande procession dite septennaire et qui de fait se faisait et se fait encore tous les six ans ; les comptes en font différentes mentions.

(1635). « Le jour de la Procession solennelle qui se fait à Locrenan de 7 ans en 7 ans, nommée le tour de saint René, en offrande en la chapelle faite en l'honneur de saint Théléau près le bois du Duc, reçu 72 sols ».

(1648). Le comptable « dit avoir perçu dans un chapelle qu'il fit auprès du bois du Duc le jour de la procession septennaire de saint René et durant la semaine après, 19 liv. ».

(1654). « En offrande le jour de la grande procession de saint René appelée vulgairement Tro-an-Menehy 23 l. 12 s. 3 d. ».

(1667). « Avoir reçu en offrande sur l'autel et en la chapelle qu'il fit auprès du bois de Bulliec le jour de la grande procession de saint René appelée Trovenii, 62 l. 16 s. 4 d. ».

Parmi les offrandes en nature faites au saint, nous pouvons signaler :

Une ruche de mouches à miel vendue 12 s. 6 d.

M. de Lopezeau en 1604, donne une aulne 1/2 de toile vendue 26 s. 8 d.

Pour un couvrichief 4 s. 2 d.

Pour une serviette 2 s. 1 d.

Le dimanche de Quasimodo en oblation de Jean Goarin pour un tiers de la vendition d'un veau, tierzatim entre Plogonnec (Saint-Thuriau) saint-Pierre (et saint Théleau) 15 sols.

Les offrandes consistaient principalement en fil et filasse, l'étoupe était distribuée aux femmes pour être filée, et un jour était déterminé pour qu'elles vinssent toutes ensemble remettre leur travail au fabrique qui ne manquait pas de leur servir une petite collation. Nous trouvons cette mention au compte de 1654 : « en pain et beurre aux fillandières le jour de la renderie de fil en ladite chapelle 45 sols ».

Les offrandes en argent étaient relativement considérables, le jour du grand pardon il n´était pas rare d’y voir tomber jusqu'à 10 écus, aussi la chapelle de Saint-Théleau pouvait elle venir en aide soit au général, soit à saint Thuriau. En 1644, les paroissiens doivent équiper 4 soldats pour aller au service du roi, la caisse est vide et le fabrique de saint Théleau consent à leur prêter six vingt livres. En 1660 il ne prête plus mais donne « 100 liv. à Guillaume Hénaff fabrique de l'église parochienne de Plogonnec pour aider à la construction de la tour de ladite église ».

Mais quelquefois l'offrande faite au Saint au lieu d'être un profit devient un surcroit de dépense pour le budget car nous trouvons cette mention au compte de 1635 : « donné à Yvon Le Roy de la paroisse de Guengat pour aider la petite fille trouvée à saint Théleau 4 liv. ».

Travaux exécutés à la chapelle.

En 1608, la refonte et bénédiction d'une cloche donnent lieu aux recettes et dépenses suivantes :

« Reçu de M. de Keriven, de Mademoiselle de Bonnescat et de Mademoiselle de Locivibris pareyn et marenes de la cloche lorsqu'elle fut baptisée, 71 s. 1 d.

Donné au fondeur de la cloche en collation pour accorder avec lui touchant la pose d'icelle, 20 sols.

A maréchal nominé Nouel pour son salaire et ses soufflets à fondre la cloche, 40 sols.

A ceux qui aidèrent à fondre lad. cloche, pour leur souper 40 sols.

Audit fondeur pour le marché d'avoir fondu icelle cloche, 12 l. 10 s. ».

Une autre cloche fut, fondue en 1619, mais on n'en désigne pas les parrain et marraine.

En 1627, refonte d'une autre cloche.

« Collation aux clocheurs le jour que la cloche fut fondue. 6 liv.

Au maître fondeur pour avoir fondu la cloche, 19 l. 4 s.

Aux dits clocheurs pour 114 liv. de métal pour aider à faire ladite cloche à raison de 10 sols la livre, 94 l. 8 s. ».

En 1614, on donne 4 l. 10 s. à Bernard, vitrier, qui a peint l'image de N.-D. de Pitié.

« En 1642, au peintre pour avoir peint le Crucifix qui est sur la poutre avec des images, et l'image de N,-D. de Pitié, 91 liv. ».

1649. « Par avance au sculpteur quand les paroissiens firent marché avec lui de faire les imageries de la croix de pierre de ladite chapelle 18 liv. ». L'année suivante on lui paie 62 liv. pour son travail, il s'agit sans doute ici de la croix du cimetière.

En 1667. Une croix neuve est faite et posée par Darcillon sur le clocher moyennant 10 liv. « Le coq d'airain pour mettre sur la croix pour servir de girouette » coûte 4 liv.

(Abbé Peyron).

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