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 Plogonnec durant la Révolution

 LA PAROISSE DE PLOGONNEC

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Au moment où se dessinèrent les premiers symptômes de la tourmente révolutionnaire, le recteur de Plogonnec était M. de Rosaven. Lui prêtaient concours dans son ministère : J. Goraguer, curé ; Jean-Joseph Seznec et Joseph-François Vistorte.

Député du clergé aux Etats Généraux, il prêta, dans l'Assemblée Nationale le 3 Janvier 1791, un serment qu’il rétracta trois jours plus tard, à la séance du 6 Janvier. Rentré dans sa paroisse en Octobre 1791, il signe pour la dernière fois aux registres, le 8 Avril 1792, et émigre à Jersey, puis de là en Angleterre. Il mourut en Allemagne, vers la fin de 1801 (Peyron, Documents pour servir ....., I, p. 122).

Quant à Goraguer, il se vit élu, le 4 Septembre 1790, président de l'Assemblée Communale, chargée de la Constitution de la municipalité.

Le dimanche 6 Février 1791, à l’issue de la grand'messe, Goraguer, Seznec et Vistorte prêtèrent en chaire, à main levée, le serment de maintenir la Constitution en ce qui n’est ni ne sera contraire au spirituel, l'Assemblée ayant décrété elle-même ne vouloir toucher au spirituel [Note : Le 29 Juin 1792, à l’issue de la grand'messe, Seznec prêtera le serment sans restriction, ainsi que Yves Coadou, diacre de Plogonnec].

Vistorte ne tarda pas à rétracter son serment. Nommé, le 5 Avril, curé constitutionnel de Bannalec, il refusa. Sa dernière signature à Plogonnec est du 27 Novembre 1791. Il sera arrêté le 12 Décembre suivant (Manuscrit Boissière, pp. 59, 186), conduit au Château de Brest et déporté en Espagne le 12 Août 1792 (Peyron, Documents..., II, pp. 93, 109, 211).

Le 14 Mai 1792, Expilly nommait à la cure de Plogonnec Antoine Le Hars, constitutionnel, ci-devant curé de Plovan.

Le 7 Octobre, Le Hars et Seznec prêtent le serment Liberté-Egalité.

Le 19 Mars 1793, 246 citoyens non mariés ou veufs sans enfants étaient réunis dans l’église paroissiale, et l’on procéda, par voie de tirage au sort, à l’élection de vingt soldats nationaux qui partiraient au secours de la République.

Le 13 Vendémiaire an IV (5 Octobre 1795), Le Hars, Seznec et Coadou déclarent se soumettre aux lois de la République, conformément à la loi du XI Prairial an III (30 Mai 1795). Le 7 Vendémiaire an VI (28 Septembre 1797) ils jureront haine à la Royauté, attachement et fidélité à la République et à la Constitution de l'an III.

Le 24 Prairial an IV (12 Juin 1796), une fête civique fort intéressante eut lieu à Plogonnec pour célébrer les victoires remportées par Bonaparte dans sa campagne d'Italie.

« L’an IV de la République Française une et indivisible, le 24 Prairial, le peuple du canton de Plogonnec s’est assemblé au chef-lieu de son arrondissement à l’effet de célébrer la fête des époux et celle de la reconnaissance et des victoires qui lui avaient été annoncées plusieurs jours auparavant. Cette fête devait se célébrer le 10 Prairial conformément aux arrêtés du Directoire exécutif du 27 Germinal et du 18 Florial présente année mais le Finistère n’ayant pas reçu les lois en temps utile, le département par son arrêté du 15 de ce mois a fixé l’époque de leur célébration le 24 Prairial.

Les amusements ont commencé à 8 heures du matin et n’ont été interrompus qu’à midi. Un repas civique a été servi en honneur des héros de la Liberté.

Tout le monde était invité à y prendre part. A deux heures de l’après-midi les corps constitués accompagnés de leurs concitoyens et escortés du détachement placé dans le canton pour la correspondance et de 25 militaires, tous en ordonnance et sous les armes, d’une colonne mobile qui se trouvait lors à Locronan, se sont rendus dans la salle de l'Administration municipale auprès de l’autel de la Patrie qui était placé au pied de l’arbre de la Liberté et sous lequel était placé des branches de l'aurier ornées de ruban tricolore.

La place est désignée à chacun, d’un côté les vieillards des deux sexes, accompagnés de leurs enfants et petits enfants, tenaient les permières places. Les personnes mariées qui méritaient de servir d’exemple à leurs concitoyens les suivaient de près. De l’autre côté on voyait occuper les places les plus distinguées les pères et mères des défenseurs de la Patrie, et particulièrement ceux qui avaient eu l’avantage de pouvoir lui fournir le plus.

Le Comité du pouvoir exécutif prés le Conseil municipal du canton a prononcé prés de l’autel de la Patrie un discours analogue à la circonstance, qui fut suivi des plus vifs applaudissements.

On proclame ensuite à haute voix les noms des époux les plus dignes par leurs actions louables de servir d’exemple à leurs concitoyens, avec les noms de tous les citoyens du canton qui consacrent leur temps et leur vie à la défense de la Patrie, on indique autant qu’il est possible l’armée dans laquelle chacun d’eux sert. On fait mention des victoires que chacune de ces armées a remportées. On proclame les noms des citoyens de ce canton qui ont participé à la gloire de chacune d’entre elles. On fait commémoration de ce que le sort des combats ont fait glorieusement périr pour la cause de la liberté. Les pères et mères des défenseurs de la Patrie qui se sont signalés ont reçu un témoignage public de la reconnaissance nationale. Aussitôt des cris redoublés de " Vive les époux vertueux ", " Vive les héros de la liberté ", " Vive la République " se sont fait entendre de toutes parts.

Des chants civiques ont suivi.

Quelques temps après les magistrats du peuple ont déposé leurs décorations sur l’autel de la Patrie où il y avait deux factionnaires. Les militaires ont formé un faisceau de leurs armes. Tout le monde s’est donné les plus grands témoignages de reconnaissance, de satisfaction et d’amitié.

La musique anima cette fête touchante. On s’y est amusé jusqu’à 4 heures sous l’égide de l’égalité. Les rafraîchissements étaient publics.

Un roulement annonça le départ des corps constitués. Chacun a observé sa place.

Le cortège au chant des hymnes civiques et d’allégresse a marché en ordre jusqu’à la maison commune auprés de laquelle une collation champêtre était préparée de la part des époux du canton.

A 6 heures chacun se retira chez soi en témoignant sa satisfaction, son dévouement à la République et sa sensibilité à la reconnaissance nationale ».

Dans les premiers, mois de 1800 était ministre du culte à Plogonnec, Pierre Colin, vicaire à Landudal avant la Révolution. Ayant troublé la célébration de la messe à Locronan, le dimanche 2 Mars 1800, il fut condamné par le tribunal de Châteaulin à un mois de prison, à 50 francs d’amende et aux dépens (Bernard, Documents et Notes … pp. 52-53).

Sacré à Paris le 9 Mai 1802, Mgr. André arriva à Quimper le 19 Août et fut installé solennellement le 22 du même mois.

Le 29 Novembre, les habitants de Plogonnec lui adressèrent la lettre suivante pour le remercier de lui avoir donné comme desservant M. Louboutin.

« MONSIEUR L’EVÊQUE,

Privés pendant les différentes crises de la Révolution des ministres de la religion sainte de nos ancêtres, notre paroisse fut momentanément desservie par des prêtres des paroisses voisines qui y donnaient leurs soins dans les besoins les plus pressants ; mais ces soins étaient d’autant plus insuffisants que l’opinion religieuse de la majorité des habitants ne leur permettait pas d’en profiter. Quelle a du être notre satisfaction en voyant rendue à cette religion bienfaisante la splendeur dont elle avait été dépouillée. Vous avez mis le comble à cette satisfaction, Monsieur l'Evêque, en nous donnant M. Louboutin pour ministre. Nous avons vu naître dans nos environs ce prêtre vertueux ; il a constamment exercé son ministère (jusqu’à l’époque fatale des troubles), dans la paroisse voisine et connait et nos défauts et nos besoins, et travaille avec zèle à nous corriger des uns et à pourvoir aux autres. Plus que personne, il peut réussir par ses soins à aplanir les haines, les inimitiés particulières. Les dissensions domestiques qu’avaient fait naître les différences d’opinions religieuses disparaîtront bientôt, et nous avons l’espoir prochain de les voir remplacer par l’union qui régnait dans cette paroisse avant la Révolution. Pour voir réaliser cet espoir flateur, nous vous prions, Monsieur l'Evêque, de vouloir bien nous continuer Monsieur Louboutin pour notre ministre principal dans la nouvelle organisation des paroisses. Nous avons la conviction que lui plus que personne peut achever parmi nous une réunion sincère dont il a jeté les premiers fondements. Nous vous demandons cette grace avec instance ». (H. Pérennès). 

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