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MINIHY-TREGUIER

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La commune de Minihy-Tréguier (pucenoire.gif (870 octets) Ar Vinic'hi) fait partie du canton de Tréguier. Minihy-Tréguier dépend de l'arrondissement de Lannion, du département des Côtes d'Armor (Trégor - Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de MINIHY-TREGUIER

Minihy signifie littéralement « terre des moines voisine du monastère ». Le mot breton « minihy » correspond au français « refuge religieux ». L'origine de Minihy-Tréguier est à mettre en relation avec le minihy (lieu d'asile) du monastère de Tréguier.

Minihy-Tréguier est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Ploulandréguer. Le " minihy " de saint Tugdual ou fief de l'évêque de Tréguier possédait jadis des franchises protégées sous peine d'excommunication par les statues synodaux des évêques de Tréguier en 1334 et en 1371 (Lobineau, Pr., 1607-1608). Le statut du "minihy" de Tréguier est remis en cause en 1430 par le pape Martin V, qui prétend que le minihy de Tréguier abrite des criminels, et demande au duc de l'abroger ou de le réduire à la seule ville de Tréguier.

Durant la Révolution, la paroisse de Minihy-Tréguier dépendait du doyenné de Tréguier. Commune depuis 1790, Le Minihy-Tréguier a cédé en 1836 (ordonnance du 15 février 1836) à la commune de Tréguier les Buttes, le faubourg de Kerfant et la chapelle Saint-Michel. Jadis, desservie par la cathédrale, la paroisse du Minihy-Tréguier ne possédait pas d'église paroissiale et ce n'est qu'en l'an XII (après le Concordat) que l'ancienne chapelle Saint-Yves devient église paroissiale.

On rencontre les appellations suivantes : Minihium beati Tudguali confessoris (en 1293, en 1371, en 1374), Minihium seu asylum beati Tugduali (en 1334), Le Minihy de Trecoria (en 1430), Mynezehy de Treguier (en 1437), Le Minihy Plouelantreguier (en 1656), Minihy proche Tréguier (en 1715), Minihy en Tréguier (en 1738), Le Minihy Tréguier (en 1788). On trouve l'appellation Ploulantréguier dans un extrait d'aveu de 1655. C'est, semble-t-il, le nom de Minihy-Tréguier avant que le lieu devienne un "minihy" du temps de Saint-Yves.

Ville de Minihy-Tréguier (Bretagne)

Note 1 : au Minihy-Tréguier est attaché le nom de saint Yves Haelori de Kermartin, né à Kermartin en le 17 octobre 1253 (fils d'Hélor ou Hélory et d'Azou du Quinquis), étudiant à Paris (en 1267), étudiant à Orléans (de 1277 à 1279), official à Rennes (en 1280), official à Tréguier (en 1284), recteur de Trédrez (de 1284 à 1292), recteur de Louannec (de 1292 à 1303). Il meurt à Kermartin le 19 mai 1303. Une enquête pour sa canonisation fut décrétée par bulle du 26 février 1330. Il est canonisé par bulle du 17 mai 1347 ;

Ville de Minihy-Tréguier (Bretagne)

Note 2 : la commune de Minihy-Tréguier est formée des villages : Pen-an-C'hras, Pen-an-Oas, le Châtel, Kernormand, Kermein, Keroudot, Santès-Castel, Kermartin, Kerzehan, Mezobran, Kergonan, Beau-Verger, Kerneveac, Saint-Renault, Kerarpunt, Keriec, Kerguiomar, le Merdy, Troguindy, Kerdano, Kerallic, Kerprigent, le Quillio, Rugilec, Pont-Losquet, le Vieux-Château, Kermoal, Keraufur, Kerivalen. Parmi les villages : Le Penity.

Note 3 : Liste non exhaustive des recteurs de MINIHY-TREGUIER : François le Goff, jusqu’en 1696. - Noble Jean-François du Mousteru (1696-1705). - Yves Daniel (1705-1745), recteur de Lanmérin. - Pierre Lasbleiz (1745-1760), recteur de la Rive, à Tréguier. - François-Marie le Calvez (1760-1783). - Charles Malet (1783-1784), recteur de la Rive, à Tréguier. - Lucien Lucas (1784-1790), etc...

Ville de Minihy-Tréguier (Bretagne)

Voir aussi   Ville de Minihy-Tréguier (Bretagne) " Le pardon de Tréguier et Minihy-Tréguier "

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

PATRIMOINE de MINIHY-TREGUIER

l'église Saint-Yves, ancienne chapelle dont la voûte fut achevée en 1418. Il s'agit de l'ancienne chapelle de Kermartin fondée en 1293 par saint Yves (suite à la mort de sa mère en 1290), réédifiée au XVème siècle (vers 1460), et qui devient église paroissiale en l'an XII (en 1801). L'édifice est composé d'une seule nef, sans aile ni chapelle latérale. L'église est restaurée au XIXème siècle. La façade ouest fut reconstruite de façon assez lourde de 1819 à 1824 ; et, en 1821, Jacques le Guen, tailleur de pierres, refaisait la partie adjacente de la longère nord. En 1823, l’on démolit, au cours de ces travaux, une petite chapelle du cimetière renfermant le cénotaphe de saint Yves, qui menaçait ruines et qui masquait un peu l’église. En 1889, une partie de la corniche et la balustrade qui la surmonte, ainsi que le couronnement des contreforts furent refaits. L’édifice a été classé le 8 août 1923 en raison de ses beaux fenestrages et de son porche nord remarquable. Elle est consacrée le 15 mai 1947. Elle est de plan rectangulaire, et compte cinq travées voûtées sur croisées d'ogives. Le chevet plat est ajouré d'une grande baie divisée par des meneaux et surmontée d'une rose. Un portail s'ouvre au midi dans la troisième travée sous un arc qui date du XIVème siècle. Les parties les plus anciennes datent de la fin du XIVème siècle et du début du XVème siècle. Les archives de la cathédrale de Tréguier indiquent qu’en 1418 fut achevée la voûte de Saint-Yves de Kermartin, laquelle contenait cent toises et que fut payé l’artisan Alain Menou à raison de 40 sous la toise ; qu’elle fut construite par les soins de messire Yves Lavec, gouverneur sous Messieurs du Chapitre. Autrefois, l'église était partagée en deux par une belle grille en bois de chêne, retirée en 1819. La chaire est du XVIIème siècle. Près de la chaire se trouve un grand tableau (1659, oeuvre du peintre Alix Charles), où le testament de saint Yves, daté de 1297, est écrit en entier. Yves de Kermartin consacra à perpétuité la chapellenie qu'il avait fondée dès 1293 sur le domaine paternel et qui comprenait la chapelle où il célébrait la messe quand il séjournait à Kermartin. C'est sur l'emplacement de cette chapelle que fut construite en 1480 et agrandie en 1816 l'église actuelle de Minihy-Tréguier. La pierre d'autel, en kersantite, date de 1860 (sur le montant de l'autel, sont sculptés des anges portant les écussons de la famille Héloury). On y conserve une bannière datée de la fin du XVIIème siècle et un missel de saint Yves qui paraît dater au plus du XIVème siècle. La galerie à prêcher date de 1860. L'église abrite les statues de saint Yves entre le riche et le pauvre (XVème siècle), Notre-Dame de Kermartin, oeuvre du sculpteur Bonniec de Kerbors (XV-XVIème siècle et la polychromie est refaite en 1659), la Vierge (XV-XVIème siècle, et provient de l'église Notre-Dame de Coat-Colvézou à Tréguier). Le jubé, qui séparait l’église en deux, fut enlevé au cours des travaux de 1819 ;

Eglise de Minihy-Tréguier (Bretagne)

Nota 1 : Nous croyons devoir placer ici un extrait d'un aveu de 1601, dans lequel on énumère tous les biens attenants à cette fondation de la chapellenie. « Vénérable et discret Barthélémy Mathurin, chanoine et trésorier de Tréguier et chapelain de la chapellenie de saint Yves de Kermartin, tient sous la dite seigneurie de Kermartin, à cause d'icelle chapellenie : tous et chacun des héritages et terres qui appartiennent à la dite chapellenie, lesquelles ont été données à la dite chapelle, par le dit saint Yves, et lesquelles il avait eu de partage, pour son droit avenant de la dite maison de Kermartin, de laquelle il était fils et juveigneur, lorsque augmentant la fondation qui était auparavant en icelle chapelle, il y donna pour plus ample dotation et fondation, tout ce qui lui comptait de droit avenant de la succession de ses père et mère, réservant à ses successeurs, concurremment avec le dit seigneur, évêque de Tréguier, le droit de patronage et de présentation de chapelain au dit saint Yves, lorsque le cas y échoit. De quoi sont les successeurs seigneurs de Kermartin en bonne et valable possession immémoriale, jusqu'à présent. Desquelles terres la déclaration en suit : les maisons, portes, galerie, étables, jardins, vergers, colombier, bois de haute futaie et une pièce de terre de jouxte, en laquelle est situé le dit colombier, joignant et s'entretenant ensemble et d'un endroit sur la dite chapelle, d'autre sur le chemin menant du dit lieu de Kermartin à la fontaine saint Yves, d'autre sur autre chemin menant de la dite fontaine à la dite chapelle. Item, une autre maison, porte, aire, jardin et courtil de jouxte, où demeurait jadis Jean Hervé, avec une pièce de terre illec adjacente appelée.... joignant et s'entre-laçant ensemble, et d'un endroit sur terre Geffroy le Lagadec, et d'autre endroit, sur le chemin menant de la dite chapelle à la fontaine de Monsieur saint Yves, quitte de rente et de chefs rentes ». Suit un autre extrait détaillant les biens des seigneurs de Kermartin, où l'on voit qu'ils partageaient avec les seigneurs de Coatmen, de Pommerit et du Verger, l'honneur de porter l'Evêque de Tréguier, pour son installation, depuis la cathédrale jusqu'à l'église de Notre-Dame de Coatcolvezou, et de là au palais épiscopal, avec le droit de partager avec eux tout ce qui restait du souper de l'évêque, y compris linge et vaisselle.

Eglise de Minihy-Tréguier (Bretagne)

Nota 2 : Procès verbal de l'état de la chapelle de Saint-Yves de Kermartin en 1601. " Amaury Jascob, conseiller du Roy et son séneschal en Tréguier, au siège de Lannyon, sçavoir faisons que le premier jour de septembre mil six centz ung, nous aurions décerné nostre commission aux vénérables chanoines du chappitre de Tréguier pour et à leur requeste faire appeller par devant nous, au lundy et mardy dix septiesme et dix huictiesme jours dudict mois de septembre, à heure de neuff heures du matin, en l'auditoire de la ville de Lantréguier, escuyer Jacques Le Sainct et damoyselle Vincente de Quélen, sa compaigne, sieur et dame de Traouangoaz, Loguevel, Kermartin, etc., pour et aux fins de la commission esmanée de la court et siège présidial de Rennes, du vingt et septiesme jour de juillet dernier, signée Henry, à nous entre aultres adressée, veoir vacquer aux preuves y jugés entre partyes et condescendre sur les lieux contentieux pour en faire estat et procès verbal suivant laquelle assignation serions ledict jour de lundy dix septiesme dudict mois de septembre, acheminés de la ville de Lannyon, où pour l'exercice de nostre charge faisons nostre plus continuelle résidence, jusques à ladicte ville de Lantréguier, distante dudict Lannyon d'environ quattre lieues, où nous estantz rendus sur les dix heures du matin dudict jour, et prins pour adjoinct maistre Pierre Le Gualès, commis au greffe de nostredicte jurisdiction et de luy prins le serment en tel cas recquis, serions condescendu en l'auditoyre dudict Lantréguier où auroinct comparus par devant nous nobles et vénérables missires Nicollas de Tnougoff, recteur de Bourbriac, et Phelippes du Hallegoët, sieur de Kerscaou, chanoines dudict Tréguier, et maistre Louys de Kermel, leur advocat et procureur, lesquels nous auroinct remonstré avoir suivant ladicte commission émanée dudict siège et la nostre, faict assigner lesdicts sieur et dame de Traouangoaz par devant nous, à ce jour, lyeu et heure, en production de tesmoings et pour veoir faire estat et procès verbal de la chapelle contentieuse entre partyes, recquérant en estre faict appel, ce que aiant esté ordonné auroict audict appel comparu escuyer François Le Sainct, sieur du Plesseix, leur fils, se portant leur procureur, lequel s'expédiant par maistre Gilles Le Bugalle, son advocat, nous auroict remonstré ledict sieur de Traouangoaz, son père, estre absent de la province, mesmes avant la signiffication de la présante assignation, recquérant qu'il eust tardé de l'exécution de nostre commission jusques à son retour, ce que aiant ledict de Kermel oudict nom empesché, aurions ordonné que nous passerions outre à l'exécution de ladicte commission, de quoy ledict Le Sainct a protesté de grieff et d'en appeler, dont luy aurions décerné acte ; et sur ce auroict ledict de Kermel oudict nom, produict à tesmoigns vers et en présance dudict Le Sainct et oudict nom, missive Rolland Le Roux, recteur du Minihy, Guillaume Le Roux, Pierre Jergon, noble Pierres Goezbriant et damoyselle Francoyse Crestien, lesquels jurés par leurs serments et ledict prebstre par ses sainctes ordres, nous ont promis dire la verité estantz par nous interrogés, ce que aurions reservé de faire, passé de la descente sur les lieux de ladicte chappelle, et décerné acte de ladicte jurée et de la protestation dudict Le Sainct oudict nom de reprocher lesdicts tesmoings et de ce que il auroict en l'endroict assigné lesdicts chanoines et ledict de Kermel, leur procureur, de comparoir par devant nous audict auditoyre, au mercredy vingt et sixiesme jour dudict mois de septembre, à pareille heure de neuff heures du matin, pour voir, pendant le délay d'informer d'entre partyes ausy produire tesmoings de sa part ; et le recquérant ledict de Kermel oudict nom, aurions suivant nostredicte commission reservé de condescendre sur les lieux de la chapelle de monsieur de sainct Yves, dont est cas entre partyes, pour en faire estat et procès verbal à deux heures de l'apprès midy dudict jour, à laquelle heure à ledict de Kermel, oudict nom, assigné lesdicts sieur et dame de Traouangoaz, de se trouver, si bon leur semble, en la personne dudict Le Sainct, leur filz ; de quoy nous avons aussi decerné acte. Et advenu lesdictes deux heures de l'après-midy dudict jour, serions avec nostredict adjoint, acheminés de ladicte ville de Lantréguier, sur les lieux de ladicte chappelle de monsieur sainct Yves, estant assisté desdicts de Tnougoff et du Hallegoët, chanoines, et dudict de Kermel, leur advocat et procureur, et aussy dudict François Le Sainct, sieur du Plesseix et du dict Le Bugalle, son advocat. Et y allant, avons remarqué que le pavé conduist depuis ladicte ville de Lantréguier jusques à icelle chappelle, laquelle est fort près de ladicte ville de Lantréguier et sittuée au bout d'une grande place et franchise d'environ ung grand journal de terre, plantée de deux costés de belles et anciennes rabines, et environnée, à main gauche comme l'on vient du manoir de Kermartin à icelle chappelle, de terres du lyeu noble de Crechmartin ; et de l'autre costé des terres des dépendances dudict manoir de Kermartin et de la maison de ladicte chappelennie, et joignant le bout suzain de ladicte chappelle à une maison couverte de genestz, fors le travers du chemin quy est entre deux, que maistre Guillaume Michel, paintre, sur ce présant et par nous appellé d'office, nous a dict estre ausy du domaine de ladicte chapelle et de fondation de la maison de Kerrouzaut Kerhir, en laquelle ledict sieur du Plesseix a dict avoir esté maryée une fille de ladicte maison de Kermartin, et dépendre ausy icelle fondation de ladicte maison de Kermartin, ce que ledict de Kermel, oudict nom, a contesté ; et aiant, en la présence desdictes partyes, visité ladicte chapelle, avons veu qu'elle est somtueusernent construicte et toutte battie de taille au dehors et couverte d'ardoyses, et le sommet de plomb, avec ung grand clocher ausy batty de taille, au hoult souzain de ladicte chappelle où est la principalle porte d'icelle, respondant droict sur ladicte issue. Et aux deux costés de ladicte chappelle sont, outre, deux autres grandes portes, vis à vis l'une de l'autre. Et estants entrés en ladicte chappelle pour icelle visiter par le dedans, avons trouvé le coeur estre fermé d'une belle et antienne clotture de boys, et y avoir ung écusson au dessus de la porte de l'entrée, engravé au boys d'une croix engrelée avec quatre aigles à deux testes, que ledict Michel nous a dict estre les pleines armes de ladicte maison de Kermartin, et au dessus d'icelle clotture, avons veu ung crucefix et plusieurs images. Et estantz audict cœur, avons trouvé iceluy contenir de long dix huict piedz ou environ, et vingt et troys piedz de travers ; et qu'il est pavé de pierre platte carée, sans pierre tumballe en aucun endroict dudict cœur. Et avons remarqué que, entour ledict cœur, sont deux vieux bancz dossiers de bois de chesne, l'un du costé de l'évangile, contenant quatorze piedz et demy de long et ung pied et troys doigts, de laize, au hault duquel y a en pareil ung écusson, engravé au boys, desdictes armes de Kermartin ; et l'autre banc du costé de l'épittre, contenant de long quinze piedz et de largeur un pied et deux doigts. Et est ledict cœur fort petit, et n'y a que un grand et maistre autel ; et contre ledict banc dossier, du conté de l'évangile et jouxte le marchepied, avons veu ung acoudouër neuff, de bois de chesne, de troys pieds de long et autant de laize et de hauteur ; et sur ledict marchepied, au dessus dudict acoudouër, une grande fausse chasse de boys, contenant environ cinq piedz et demy de longueur, deux piedz de laize et trois piedz de hauteur ; lesquelles chasse et acoudouër ledict de Kermel oudict nom, nous a dict empescher les chanoines et suppostz de ladicte église de s'assoir sur ledict banc dossier, comme ils avoinct accoustumé pour célébrer le service divin, par estre lesdictz acoudouër et fausse chasse contre ledict banc, et ne rester de placze vidde dudict banc que environ quatre piedz de long, comme avons vu. A quoy ledict Le Sainct a respondu que ledict acoudouër n'empesche que on ne puisse s'assoir sur ledict banc, et que on n'a rien innové audict cœur, et que ses prédécesseurs, sieurs de Loguevel et de Kermartin, y avoinct les mêmes droicts, que ledict de Kermel oudict nom à contesté, dont leur avons décerné acte, et outre remarqué que, au dessoubz du grand autel, contre le marchepied, y a un grand coffre au devant de la porte de l'entrée dudict cœur, contenant cinq piedz de long et deux piedz de travers, où l'on met les ornementz de ladicte chappelle. Et au-dessus dudict grand autel, audict coeur, avons veu qu'il y a troys grandes vittres en lenterne, où sont plusieurs armoiries, et nous a esté montré par ledict Le Sainct, en la principale vittre du millyeu, troys petitz écussons coste à coste, au haut de ladicte vittre, en endroict du mictant, qui sont, sçavoir : l'écusson plus hault, bruslé d'argent et de gueule de dix pièczes des armes de Loguevel et de Quélen en alliancze avec les armes de ladicte maison de Kermartin, et celluy du millyeu, des mêmes armes en escartelé, avec pareil blason ; et le troysième, en alliancze avec lesdictes armes de Kermartin, Du Poirier et Charruel, comme nous ont dict lesdiscts Le Sainct et Michel, et au dessoubz, environ le mictant de ladicte grande vittre, y a un écusson à part des pleines armes de ladicte maison de Kermartin quy sont une croix greslée avec quatre aigles à deux testes de sable en champ d'or ; et au bas de ladicte vittre, sont deux représentations d'un gentilhomme et d'une damoiselle, où sont lesdictes armes de Loguevel et de Kermartin en alliance, tant en l'armure du gentilhomme, que desoubz ladicte représentation ; et en la représentation de ladicte damoyselle, sont lesdictes armes de Loguevel, en alliance avec lesdictes armes de Kermartin et Du Menné. Et a costé desdictz troys écussons, en ladicte grand vittre, nous a esté monstré, et avons veu du costé de l'évangile deux écussons des armes du cardinal de Coattivi et de Plouec, evecques esté dudict Lantréguier. Et du costé de l'épittre, troys autres écussons, deux desdictes armes de Plouec et ung desdictes armes de Coattivi, au rapport dudict Michel, et au sommet de ladicte grand vittre, y a un écusson d'ermisnes et, aux deux costés, deux mittres et une crosse, sans armes, et n'avons ausy veus en ladicte grand vittre, que les susdictes armes. Et aux deux autres vittres estants à costé, sont plusieurs aultres armes de gentils hommes, et entre aultres des maisons de Boiséon, Coattreven et Cheff du Boys, comme nous a rapporté ledict Michel. Et à la sortie dudict cœur, avons remarqué qu'il y a deux autels de pierre contre ladicte clotture, l'un non armoyé, à main gauche, et l'autre, à main droicte, armoyé des armes de la maison de Kermoisan, avec une grand vittre en l'endroict de checun autel et plusieurs armes esdictes vittres, sçavoir en ladicte vittre, à main gauche, deux écussons des armes de la maison de Crechmartin en juvigneurie de ladicte maison de Kermartin, et troys écussons des allianczes de ladicte maison de Crechmartin ; et ung vieil acoudouër au dessoubz et plus bas que ladicte vittre, contenant quattre piedz de long et deux piedz et demy de travers ; et une tumbe au devant, armoyée des armes de ladicte maison de Crechmartin, de laquelle dépendent lesdictes préminanczes, comme nous a dict ieelluy Michel, et en l'autre vittre, vis à vis, et en une autre du mesme costé qui est près du chantereau de ladicte chappelle, sont les armes des maisons de Kermoisan, Kerbinçon, Kergolleau et autres, comme nous a ausy rapporté ledict Michel. Et aiant faict mesurer ladicte chappelle depuis le cœur jusques au portal du clocher, avons trouvé icelle contenir de long quarante cinq piedz, et vingt et deux et demy de laize ; et nous a esté monstré et avons veu en la voulte au dessus de l'entrée dudict cœur, au second arc d'icelle voulte, un écusson des plaines armes de ladicte maison de Kermartin, et une pierre tumballe, armoyée de mesmes armes, contre le benettouër, comme l'on entre en ladicte chappelle, du costé de la maison de ladicte chappellennie ; et au dessus de ladicte porte et de celle quy est de l'autre costé, vis à vis, nous a esté monstré deux écussons effaczés, où estoinct painctes antiennement les armes de Loguevel et de Kermartin en alliance, comme nous ont rapporté lesdicts Le Sainct et Michel ; et au chantereau de ladicte chappelle quy est au bas d'icelle, contre ledict portal des cloches, nous a esté ausy monstré les plaines armes de ladicte maison de Kermartin, engravé au boys dudict chantereau, et ausy lesdictes plaines armes de ladicte maison de Kermartin, en la vittre dudict portal, sans autres armes. Et au paroy, contre ledict chantereau, à main gauche, comme l'on entre en ladicte chappelle par ledict portal, avons veu un escriteau en latin, de vieille escripture, que lesdictes partyes ont esté à ung estre le testament dudict feu sieur de sainct Yves, duquel y aiant plusieurs mots effacés audict paroy, et ne pouvant que deficilement estre leuz, nous auroict en l'endroict ledict Kermel, oudict nom, apparu ung autant dudict testament, inséré en ung procès verbal faict par maistre Yves du Mousterou, sieur de Kerguyomar, séneschal esté des Regaires de Lantréguier, du cinquiesme jour de novembre mil cinq cents soixante dix sept, signé Yves du Mousterou et P. Feger, lequel ayant esté collationné avecq ce qui est escript audict paroys, avons leu et trouvé ledict testament en la mesme forme qu'il est inséré audict procès verbal, fors les mots quy en suivent, quy sont effaczés en divers endroicts audict paroy et ne se peuvent lire, sçavoir : Ego, Yvo, Cristy, ejus, Minihy, juxta, adjacente, sita, infra, Miniham, nonobstante, municipali, tunc, vivente, mihi, prestante, super, hoc criminali, prout, nunc, ejus, pro cultu, divino, hic, in perpetuum, et pour informer des signes dudict Mousterou et Feger, apposés audict procès verbal, a ledict de Kermel oudict nom, en l'endroict, produict à tesmoings lesdicts Bugalle, Michel et Pierre Goezbriant, sur ce présantz, lesquels jurés par leurs serments dire vérité, sommairement et séparément interrogés, ont, à l'apparution leur faicte dudict procès verbal, dict cognoistre par comparaison de lettres les signes dudict Yves du Mousterou, séneschal lors des Regaires dudict Lantréguier, et de maistre Pierres Feger notaire de ladicte jurisdiction y apposés ; duquel procès verbal, avons adjugé transumpt audict de Kermel, oudict nom le recquérant, et coppye audict Le Sainct. Et ne nous aiantz esté monstré ny veu autres armes ny intersignes de noblesse au dedans de ladicte chappelle, nous serions retirés hors d'icelle par ledict portal des cloches, principalle porte de ladicte chappelle, au dessus de laquelle en la pierre par dehors, nous a esté ausy monstré et avons veu, élevé en bocze et timbre, les pleines armes de ladicte maison de Kermartin avec une devise au dessus, contenant ces mots : A toutz ditz ; et deux vieux écussons des deux costés, painctz en la muraille, des armes de Loguevel et de Kermartin en alliancze, et au plomb quy est au dessus de la couverture de ladicte chappelle, environ le milieu d'icelle, avons ausy veu et nous a esté monstré, ung écusson de checun costé en bocze et timbre desdictes armes de Loguevel et de Kermartin en alliancze, et nous a ausy ledict de Kermel, oudict nom, monstré un écusson en bocze, en la pierre dehors ladicte chappelle, au dessus de la vittre quy est jouxte la principalle vittre de ladicte chappelle, du costé de l'évangile, que ledict Michel nous a dict estre les armes de ladicte maison de Cheff du Boys. Et n'aiant ausy trouvé autres marques ny intersignes au dehors de ladicte chappelle, nous serions avecq nostredict adjoinct en présance desdictes partyes condescendus en une petite chappelle, distante du portal de ladicte grand chappelle d'environ dix sept piedz, estante sur quattre arcz ouvertz, contenante de long dix sept piedz et sept piedz et demy de travers, où y a un autel seulement, et au dessus une vittre où sont plussieurs armes des maisons de Kermartin, de Loguevel, de Traouangoaz et d'Assigné, comme lesdictes partyes ont estés à ung, et icelles avoir esté renouvellées puis les troys ans derniers ; et au deux costés de ladicte vittre, sont deux écussons effaczés, comme aussy deux autres écussons estants au dessus desdicts arcz ; et au milieu de ladicte chappelle, y a une tumbe enlevée et en bocze la représentation de mondict sieur sainct Yves, et par le dehors de ladicte chappelle, nous a ledict de Kermel monstré deux écussons en bocze des armes de l'évesque du Chastel, et une crosse à travers, l'un au pignon du boult suzain de ladicte chappelle et l'autre au dessus de l'arc comme l'on entre en icelle, du costé de ladicte grande chappelle. Et à la recqueste dudict Le Sainct, serions ausy condescendu jusques à la maison de ladicte chappellenie, distante de ladicte grande chappelle de trante piedz seulement, et nous a esté monstré, au dessus de la grande porte de la court de ladicte maison, ung écusson en bocze en la pierre des pleines armes de ladicte maison de Kermartin ; et au dessus de la petitte porte, les armes de maistre Yves Nigry, quy auroict esté chappellain de ladicte chappellenie, comme nous a dict ledict Michel. Et nous auroict ledict Kermel oudict nom, en l'endroict, remonstré que les armoiries quy sont ès dictes ehappelles et maisons, mesmes desdicts sieurs de Kermartin et de Loguevel, est par la concession desdicts sieurs du chappitre, et en commémoration dudict sieur sainct Yves, à l'honneur duquel et de la Vierge Marye, les dictes chappelles auroinct esté dédiées et consacrées. Ce que ledict Le Sainct a contesté et maintenu que sesdicts prédécesseurs y ont leursdictes armes et intersignes de noblesse de tout temps inmémorial, et non de concession mais de droict de fondation par avoir esté ladicte chappelle battye et construicte en sa terre des dépendances dudict manoir de Kermartin, et par ledict sieur de sainct Yves, qui en estoict juvigneur. De quoy nous avons décerné acte ausdictes partyes, et de ce que ledict Le Sainct, oudict nom, a ausy, en l'endroict, assigné ledict de Kermel, oudict nom, comparoir par devant nous au lendemain, audict auditoyre de Lantréguier, à heure de midy, pour voer condescendre sur les lieux d'autre chappelle dépendante de ladicte maison de Kermartin, sittuée en l'église cathédralle dudict Lantréguier, pour estre par nous faict procès verbal de l'estat d'icelle et des préminanczes et intersignes de noblesse y estants ; de laquelle assignation ledict de Kermel, oudict nom, a protesté de nullité, disant qu'il n'y avoict commission pour cest effect, dont leur avons ausy décerné acte ; et par ce estoict tard, nous serions retiré à nostre logeix, audit Lantréguier. Et ledict lendemain aient vacqué à l'audityon de partye des tesmoings, faits jurer par lesdicts sieurs du chappitre, serions à la recqueste dudict Le Sainct condescendu avec nostredict adjoinct audict auditoyre, et faict faire appel desdicts sieurs du chappitre et dudict de Kermel, oudict nom ; lesquels, apprès information sommaire faicte l'heure de midy dudict jour estre sonnée et passée par les atestations de missire Baptiste Le Chevoir, sieur de Sainct-Louys, et Guillaume Michel, présants de leurs personnes, quy l'auroinct ainsy atesté par leur serment, aurions par n'avoir lesdicts sieurs du chappitre ny ledict de Kermel, leur procureur, comparu audict appel, iceux jugés deffaillantz et par le proffilt réservé de condescendre sur les lieux de ladicte chappelle, pour en faire estat et procès verbal à valloir et servir audict Le Sainct comme il appartiendra. Et nous estant en l'endroict acheminés, avecq nostredict adjoinct, à ladicte église cathédralle de Lantréguier, estant asisté dudict Le Sainct et dudict maistre Guillaume Michel, painctre, nous auroict iceluy Le Sainct monstré une chappelle du costé de l'oriant, estant au dessus du grand autel de ladicte église cathédralle, au boult suzain, au rang des chappelles quy cernent le cœur de ladicte église, laquelle chappelle ledict Michel nous a dict s'appeler vulgairement la chappelle de Nostre Dame de Recouvrance, où y a un immage de ladicte effigie de Nostre Dame, avec troys grandes vittres en lanterne au dessus de l'autel ausquelles sont seulement les armes antienes de Kermartin et de Loguevel, comme avons veu, et des maisons du Plesseix et Traouangoaz et de leurs allianczes, au rapport dudict Michel ; et, au dessoubz dudict autel, avons veu une tumbe où il y a en bocze l'effigie d'une damoyselle, dame esté de la maison de Kermartin, comme nous a dict icelluy Michel, et icelle tumbe armoyée de quattre écussons des armes plaines de Loguevel et de Kermartin, et en alliance des armes de Quélen et Le Menné, et d'autres de Loguevel et de Kermartin en alliancze ; et au dessus dudict autel avons veu un tableau auquel sont les armes de Loguevel en alliancze avecq d'autres armes quy sont à présent effaczées. Et nous a ledict Michel dict que antiennement il y avoict autour de ladicte chappelle une seinture armoyée des armes de ladicte maison de Kermartin et de ses allianczes, de laquelle se voit encore quelque marque d'environ ung pied, des deux costés, aux pilliers de ladicte chappelle, à l'entrée ; et mesmes en la blanchisseure d'icelle que on void avoir esté faicte résentement. Et nous a ledict Le Sainct monstré un écusson qui y est au hault de la voulte d'icelle chappelle estante ausy blanchye, auquel écusson ledict Michel nous a dict que, avant ladicte blanchisseure faicte puis les deux ans derniers, y estoinct painctes les armes pleines de ladicte maison de Kermartin. Et ce faict, nous serions retirés en notre logeix audict Lantréguier, pour parachever l'audition des tesmoings desdicts sieurs du chapitre. Et le lendemain aurions monsté à cheval et serions retirés, pour l'exercice de notre charge, audict Lannyon, duquel lieu aurions, suivant ladicte asignation donnée par ledict Le Sainct, oudict nom, auxdits sieurs du chappitre pour voer jurer et produire tesmoings de sa part, party le mercredy matin, vingt et sixiesme jour dudict mois de septembre mil six cents et un ; et estant rendu environ les dix heures du matin audict Lantréguier, nous seroict venu trouver ledict Le Sainct, à la recqueste duquel serions condescendus audict auditoyre de Lantréguier, aiant ledict Le Guallès, nostre adjoinct, et aiant faict faire appel desdicts sieurs du chappitre, auroinct comparu audict appel vénérables missives Guillaume Le Joliff, scolasticque, et Ollivier Coadallan, et Phelippes du Hallegoët, chanoines dudict chappittre, vers et en présance desquels ledict Le Sainct, oudict nom, auroict produict à tesmoign maistre Guillaume Michel, painctre, Bernardin Le Gros, Nicollas Gautier, noble Pierres Péan, sieur de Porzanlan, et Ollivier Hernidou, lesquels et checun présants et jurés, ont promis dire la vérité, lorsqu'ils seront par nous enquis ; de laquelle jurée nous avons décerné acte, et de la protestation desdicts Joliff, Coadallan et Hallegoët de reprocher lesdicts tesmoigns. Et, le recquérant ledict Le Sainct oudict nom, avons continué ladicte jurée à deux heures de l'apprès midy dudict jour, à laquelle heure il auroict assigné lesdicts chanoines en production d'autres tesmoigns. Et advenu lesdictes deux heures, nous serions derecheff condescendus audict auditoyre ; et apprès information sommaire faicte par les atestations de Nicollas Moignet et Ollivier Nicol ladicte heure de deux heures apprès midy estre sonnée et passée, quy l'auroinct par serment ainsy atesté, aurions, pour n'avoir à l'appel faict desdicts chanoines comparus ny aucun pour eux, iceux jugés deffaillantz et par le proffict auroict ledict Le Sainct produict à tesmoigns nobles homes Maudet de Larmor, sieur de Treveznou, escuyer, Yves Le Merdy, sieur de Lancivellien, Phellippes Potin, Amise Feullou, Katherine Coatquenquis et Janne Lascoarnec, lesquelz et checun, présantz de leurs personnes et jurés par leurs sermentz, ont promis dire la véritté lorsqu'ilz seront par nous enquis. De laquelle jurée avons ausy décerné acte et réservé d'ouyr lesdicts tesmoigns à la descence, ce que aurions faict tant ledict jour que le lendemain, et du tout rédigé nostre présant procès verbal soubz nostre signe et celuy de nostredict adjoinct et dudict Michel, painctre, lesdictz dix septiesme, dix huict, dix neuf, vignt et six, vignt et sept et vignt et huictiesme jours dudict mois de septembre mil six centz et ung. Pour vériffication du procès verbal cy dessus, contenant vingt et ung, rôles d'escriture cestuy compris, Amaury JASC0B, séneschal. G. MICHEL, P. GUALÈS, pour le Greffe ".

Voir aussi    Ville de Minihy-Tréguier (Bretagne) " Les documents sur le tombeau, les reliques et le culte de Saint-Yves "

 

Eglise de Minihy-Tréguier (Bretagne)

Voir aussi   Ville de Minihy-Tréguier (Bretagne) " Description de l'église Saint-Yves de Minihy-Tréguier "

le tombeau de saint Yves (XVème siècle). Dans le cimetière se trouve un autel, dit " tombeau de saint Yves " et qui date du XVème siècle. Il s'agit, semble-t-il, d'une pierre d'autel placée après les transformations de l'église en 1460, dans le choeur, puis remplacée dans l'église par un autel plus important vers 1860. Cette pierre est alors placée dans le cimetière sous une chapelle, aujourd'hui détruite, représentant le cénotaphe des parents de saint Yves. L'édifice est constitué d'un seul bloc de pierre, en granit de Kersanton : il est percé en son milieu d'une arcade cintrée et décoré sus ses faces d'arcatures aveugles flamboyantes ;

Minihy-Tréguier (Bretagne) : tombeau de Saint-Yves

 

Minihy-Tréguier (Bretagne) : tombeau de Saint-Yves

 

Minihy-Tréguier (Bretagne) : tombeau de Saint-Yves

la chapelle Saint-Joseph de Mézaubran ou Mézobran (XVIIème siècle), placée sous le patronage de Joseph d'Arimathie et ancien lieu de pardon. Il s'agit d'une chapelle privée édifiée, semble-t-il, avec l'aide des Templiers à l'entrée du manoir de Mézaubran. Edifice rectangulaire du XVIIème, dans lequel une messe fut fondée chaque dimanche par Rolland Le Goales le 1er octobre 1662 ;

l'ancienne chapelle Saint-Marc, dite aussi des Cinq-Plaies, construite au XIXème siècle, avec un réemploi de fenestrage du XIVème siècle, et aujourd'hui détruite. Elle relevait de Troguindy. " Edifice rectangulaire du XIXème siècle dans le chevet duquel l’on a incorporé un élégant remplage du XIVème siècle. Près de la chapelle, fontaine. Mobilier : Statues anciennes de saint Marc, N.-D. de Bonsecours, Pieta, Crucifix, sainte Trinité, saint Yves, saint Modez " (R. Couffon) ;

l'ancienne chapelle Saint-Dreneau, dite Saint-Renault, au village de Saint-Renan, détruite ;

le calvaire près de l’église Saint-Yves ;

la chapellenie (1293). Il s'agit d'un édifice commandité par Jean de Kermartin et construit pour le gardiennage de la chapelle Saint-Yves. Il s'agit aujourd'hui d'un manoir du XIX-XVème siècle, propriété privée appartenant au patrimoine national en raison de son caractère historique et de son architecture particulier. La maison du chapelain fut bâtie par Yves Hélory à l'extrémité du domaine paternel, sur le territoire du " Minihy " de Tréguier qui jouissait d'un privilège d'immunité et d'asile. L'évêque ratifia la fondation et pourvut de ce bénéfice le fondateur lui-même. La cour est fermée d'une enceinte percée de deux portes en arc brisé, doublées d'une archivolte. La maison a gardé sa disposition ancienne et on y accède par une entrée formée de quatre portes ogivales en granit. Avec son colombier situé en contrebas et dominant le cours du Jaudy, la chapellenie offre toutes les caractéristiques architecturales d'une demeure traditionnelle du Trégor, auquel s'attache le souvenir du Saint Patron des avocats, " grand justicier et redresseur de torts " (Ernest Renan). Ce manoir possédait jadis un souterrain qui le reliait à Kerandraou et à Troguery. Il servira aussi d'hospice pour les pauvres ;

le château de Troguindy. Le manoir de Troguindy (XIIIème siècle) tire son nom de la vallée du Guindi qu'il domine. Il s'agit, à l'origine, d'un édifice à deux étages, éclairé par des fenêtres carrées et flanqué de deux tourelles couvertes d'un toit en flèche. Cette seigneurie avait jadis une haute justice qui s'exerçait à Tréguier. Au moment de la Révolution, elle appartenait au duc de Richelieu ;

le manoir de Mézaubran ou Mezo Bran (XIV-XVème siècle) éponyme de la famille Le Gualès de Mézaubran (1655). Il est encore orthographié "Mezau Bran", "Mezobran" ou Mesobran. Mezau Bran (ou le domaine du corbeau) doit son nom à des moines pilleurs qui auraient, d'après la légende, établi leur quartier général sur le site afin de rançonner les bateaux. Saint-Yves aurait célébré une messe sous le chêne plusieurs fois centenaires qui jouxte la chapelle. Propriété successive des familles De l'Isle (ou de Lisle), Le Goualès ou Gualès ou Goalès, De Gonides (ou Le Gonidec) de Treissan, Du Plessis d'Argentré (1895 à 1920), Le Goaziou. Le fief avait des prééminences dans la cathédrale de Tréguier ;

Minihy-Tréguier (Bretagne) : manoir de Mézaubran

le manoir de Kerpunz (XVIIème siècle), de Keroudot, du Merdy, de Kernabat, de Kermin ou Kermen (XIVème siècle), de Saint-Renaud (XVIème siècle), de la Chapellenie, de Crech-Martin, de Guernalio, de Keriec, de Kerivoalan, de Kerzehan ;

la fontaine de Saint-Marc ;

l'ancienne fontaine de Mézaubran, située autrefois au bas de la chapelle. C'est une fontaine sans eau aujourd'hui ;

la ferme de Binen (1642), de Kerallic (1788), de Kerzehan ;

la maison de Traou-Martin (XVème siècle) ;

le colombier de Kermartin (XIIIème siècle). Il comporte 750 boulins et passe pour avoir été construit par Héloury de Kermartin, père de Saint Yves ;

10 moulins dont les moulins à eau du Pont(-ar-Scoul), l’Evesque, Keralio, de Tréguindy ou Troguindy, du Pont-Arcsoul, Mor-Mezo-Bihan, Kerzehan, ...

A signaler aussi :

l'ancien manoir de Kermartin, démoli en 1834 par Mgr de Quelen ou Quélen (archevêque de Paris et propriétaire du manoir) pour cause de vétusté. Il se composait, dit le chevalier de Fréminville, « d'un seul corps de logis dans lequel on entre par une porte en ogive. A droite de l'entrée, est la chambre qu'habitait saint Yves. On y voit encore le lit dans lequel il mourut. Les fenêtres qui éclairent la chambre sont garnies extérieurement de fortes grilles en fer. Au-dessus est une autre chambre, éclairée par deux grandes fenêtres à croisées de pierres. A gauche de l'entrée, est la grande salle ou salle d'honneur. Son toit et son plafond sont depuis longtemps écroulés. Cette salle a aussi deux grandes fenêtres à croisées de pierres. » (Antiq. des C.-du-N.). M. de Quélen, alors archevêque de Paris et propriétaire de Kermartin, a fait reconstruire ce manoir en 1834, et placer sur la porte d'entrée l'inscription suivante : "Ici est né, le 17 octobre 1253, et mort le 19 mai 1303, saint Yves, official de Tréguier, curé de Trédrez et de Louannec. Sa maison, qui a subsisté jusqu'en 1834, a été alors démolie pour cause de vétusté". On a conservé un lit que l'on croit avoir appartenu à Yves Hélory : c'est une simple couchette close, en bois de chêne, ornée de sculptures gothiques (mais certains historiens, qui le datent du XVème siècle, prétendent qu'il s'agit d'un lit ancien qui aurait été apporté là après l'incendie). Un portail sous deux arcs de granit (la porte charretière et le guichet des piétons), donne accès dans la cour du manoir, et il existe encore une tourelle ronde. Le manoir de Kermartin resta en la possession de la famille de saint Yves jusqu'au XVème siècle, époque à laquelle Olivier de Kermartin épousa une demoiselle Plenou de Quélen. Leur petite fille Jeanne se maria à Thibaut Berard, dont elle eut une fille qui devint la femme de Maurice de Quélen, seigneur de Loguével. Ensuite la terre de Kermartin passa de la famille de Quélen dans celle de la Rivière, qui la posséda jusqu'en 1792. L'héritière de ce dernier nom, épouse du fameux marquis de La Fayette, la vendit alors à M. le comte de Quélen, seigneur de la Ville-Chevalier, père de Monseigneur Quélen, archevêque de Paris, qui la vendit à la famille Guillerm. En 1910, la propriété appartient à M. Sylvain de Sagazan. Kergoas, partage de Kermartin, est passé par alliance dans les familles Morand et Le Gonidec de Traissan ;

Le manoir de Kermartin reconstruit en 1834 sur l'emplacement où naquit saint Yves, et qui fut incendié en 1895.

Le manoir de Kermartin reconstruit en 1834 sur l'emplacement où naquit saint Yves, et qui fut incendié en 1895.

Minihy-Tréguier (Bretagne) : maison de Saint-Yves

Le manoir de Kermartin actuel sur l'emplacement où naquit saint Yves, et qui fut incendié en 1895.

Minihy-Tréguier (Bretagne) : maison de Saint-Yves

 

Minihy-Tréguier (Bretagne) : maison de Saint-Yves

le menhir de Kerfos (époque néolithique) ;

la Croix Rouge (Croas-Ru) ;

l'aqueduc sur le Guindy (1610) ;

débris de voie romaine Tréguier – Carhaix ;

l'ancienne Chapelle-Inden. Cet édifice, aujourd'hui disparu, était généralement attribuée aux Templiers. Il s'agissait d'un vaste bâtiment à deux ailes, dont les portes et les fenêtres étaient ogivales. La grande et la petite arcade du portail étaient défendues par deux tourelles ;

les anciens manoirs de Kermoal (XIIIème siècle) et le Bilo (reconstruit en 1828), aujourd'hui disparus ;

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ANCIENNE NOBLESSE de MINIHY-TREGUIER

La seigneurie de Kermartin possédait jadis un droit de moyenne et basse justice qui s'exerçait à Tréguier. Propriété de la famille de saint Yves dès le début du XIIIème siècle au moins. Propriété de Maurice de Quélen, sieur de Loguével en 1535, puis des familles Le Saint, le Pavic ou Pavie (suite au mariage de Marie Le Saint avec Olivier Pavic, gouverneur de Tréguier), La Rivière (vers 1627, suite au mariage de Vincente Pavic avec Olivier de La Rivière, seigneur du Plessis-Hérupel).

La seigneurie de Kerprigent possédait jadis un droit de basse justice qui s'exerçait à Tréguier. Propriété de Jean de Kermel (fils de Gilles de Kermel et de Jeanne de Rosmar) vers 1600.

La seigneurie de Mézaubran ou Mezobran possédait jadis un droit de basse ou moyenne justice. Propriété de Jean de Lisle en 1412 et de Raoul "En Enes", alias de Lisle en 1535. Cette seigneurie passe ensuite dans les familles Le Goalès (vers le début du XVIIème siècle), du Maine, de Montbarré (vers 1757), de La Bigotière et Le Gonidec de Traissan (au XVIIIème siècle).

En 1710, dans un " Rolle de répartition de la somme de treize mil sept cent trente livres qui doit estre imposée sur touttes les seigneuries et fiefs ecclésiastique et laïques de l'évesché de Tréguier " (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, C 3479), on trouve mentionnées à " Minihy Plouay Lantréguier " la seigneurie de Quermartin à M. de La Rivière gouverneur de Saint-Brieuc (30 livres), la seigneurie de Querprigent à la dame douairière de Lézardo (30 livres).

Lors de la Réformation des fouages de 1426, les nobles de Minihy-Tréguier sont comptabilisés, semble-t-il, sous Tréguier.

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Tréguier de 1481, on comptabilise la présence de 42 nobles de Minihy-Tréguier :

Pierre ALLIOU : défaillant ;

Prigent ALLIOU (25 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Jehan CADE (35 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Guillaume CARIOU (10 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Tudual CHARLET (25 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Jehan COETCOLVEN (70 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Jehan COETDOU (90 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une vouge ;

Even COLIN (80 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

DRONIOU (100 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en arbalétrier ;

Guillaume DU CHASTEL (60 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Jehan DU COZKER (30 livres de revenu) : défaillant ;

Pierre DU KERILIS : défaillant ;

Chrestien ELIAS (60 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Jehan ESTIENNE (40 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Olivier ESTIENNE (35 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Mace GAULTIER (80 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Morice GELARD (20 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Pierre GUEGAN : défaillant ;

Raoul JEGOU (10 livres de revenu) : défaillant ;

Tristan JEGOU (20 livres de revenu) : défaillant ;

Jehanne KERLOEGUEN (40 livres de revenu) : défaillant ;

Guillaume KERNECH (60 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Prigent KERRIEC (10 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Vincent KERRIEC (15 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Roland LE CERF (60 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Jehan LE DIHAULEN (6 livres de revenu) : défaillant ;

Yvon LE HAEYNEC (10 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Geffroy LE LAGADEC de Kernabat (200 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Vincent LE MERDY (60 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Jehan LE SAINT (70 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Jehan LE SERVENT (60 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Yvon LESNE (30 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Morice de LISLE (80 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Yvon LOCHOU (20 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Marcel LOLIFANT : défaillant ;

Guillaume LOZ (25 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Christophe MENGUY (20 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Jehan MENOU (110 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Jehan RIOU (70 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Jehan ROGER : défaillant ;

Yvon ROGER (80 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Guillemette de TREAL de Tnouguindy (400 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer.

 

Dans une "Montre" de Tréguier en 1503 (Archives Départementales des Côtes d’Armor, 1 C 184 et 74 J 49), plusieurs nobles de Ploelantreguier (aujourd'hui Minihy-Tréguier) sont mentionnés :

- Geffroy Le Lagadec sieur de Kernabat comparu a deux archers en la personne de Bertrand Abiou et Tregoat (?) bien montés et armés de brigandines manches faldes sallade bannierre espée arc et trousse "et leur est faict inionction faire à leur maistre comparoir dedans le prochain mandement et lance garnie".

- Yvon Estienne comparu à cheval en brigandines sallade espée et partisaine "et luy est inionction faicte dedans le prochain mandement fournir bannierrearc et trousse".

- Maistre Tanguy de Kerriec comparu par Ollivier son frère à cheval en brigandines manches faldes sallade gorgeline espée et partissaine "et luy est inionction dedans le 1er mandement avoir arc et trousse".

- Huon de Kerrallan comparu à cheval en brigandines manches faldes sallade bannierre espée arc et trousse.

- Rolland Le Sainct comparu à cheval une espée a son costé ..... "et luy est inioinct dedans le 1er mandement avoir brigandines sallade gorgeline arc et trousse".

- Ollivier Hellyas comparu en brigandines manches faldes sallade bannierre arc et trousse. 

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