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A Minihy-Tréguier, est attaché le nom d'un des Saints patrons de la Bretagne : Saint-Yves (Yves Heloury de Kermartin 1253-1303, proclamé Saint le 19 Mai 1347 par le Pape Clément VI).

L'église de Minihy-Tréguier est bâtie à l'emplacement de la Chapelle construite par Saint-Yves en 1293, dite " Chapelle de Kermartin ", dédiée à Notre-Dame. Ce fait est rappelé dans une confirmation de la fondation dite " testament de Saint-Yves " en date du 2 Août 1297.

Cette chapelle est réédifiée au début du XVème siècle et est devenue Eglise paroissiale en l'an XII après le Concordat. Elle fut classée Monument historique par décret du 8 Août 1923.

A l'intérieur, on peut voir plusieurs statues anciennes dont un groupe " Saint-Yves entre le riche et le pauvre " (oeuvre du XVème siècle) et le testament de Saint-Yves en latin. Le bréviaire restauré de Saint-Yves y est exposé durant le mois de Mai. De très belles bannières ornent l'église et sortent pour la procession du grand pardon.

Le testament de Saint-Yves.

Le Testament de Saint Yves : une toile monumentale de 386 cm x 269 cm, dans laquelle deux anges joufflus, sur un arrière-plan paysage, déploient une vaste tenture où l'on peut lire un texte latin d'une vingtaine de lignes, soigneusement calligraphiées en gros caractères.

Ce texte est la reproduction de celui qui fut peint directement sur les murs de l'église au XVIème siècle, et repeint les siècles suivants, lui-même retranscrit à partir du testament original, écrit sur parchemin de la main même d'Yves Héloury, et qui a disparu, consumé par les flammes de l'autodafé révolutionnaire de 1794.

Le titre en est explicite, « Sancti Yvonis Testamentum » : il s'agit bel et bien du testament d'Yves Héloury de Kermartin, document précieux entre tous puisqu'il constitue le seul écrit du Saint ayant été conservé. Ce testament, étonnant dans le droit coutumier de l'époque, détaille les dispositions juridiques prises pour que la chapelle qu'il fit construire en 1293 sur ses terres, devenue ensuite l'église Saint Yves, ne soit jamais annexée par quiconque, parents ou étrangers, et reste dédiée à « la célébration à perpétuité du culte divin ».

Inscrit à l'inventaire des Monuments Historiques, ce tableau est en attente de classement.

Les reliques.

" Il y a dans l'église de Saint-Yves une relique de ce saint fermée et scellée avec authentique dans un reliquaire de bois doré ; et une autre relique de saint Fortunat martyr renfermée aussi dans un reliquaire de bois doré et scellée avec authentique. La première a été détachée des reliques authentiques de Saint Yves conservées dans la cathédrale de Tréguier, et accordée en 1817 par le Recteur de cette ville au Recteur du Minihy. Ces reliques sont à l'autel, chacune à côté du tabernacle " (extrait du registre paroissiale de Minihy-Tréguier, p. 14).

" Nous Recteur et Vicaire de Minihy-Tréguier, certifions que monsieur Ollivier, Vicaire général de Saint-Brieuc, et monsieur Simon, chanoine, sont venus à St Yves en Minihy-Tréguier le 17 mai 1874 et ont en notre présence ouvert deux reliquaires en bois, dans l'un desquels étaient enchassées une relique de St Yves et une de St Juste et dans l'autre une relique de St Fortunat. Le lendemain 18 mai, Monsieur le Vicaire général est venu avant midi et a en notre présence tiré les reliques des deux reliquaires en bois et les a, sur l'avis de Monseigneur l'Evêque qui se trouvait à Tréguier, mises dans un reliquaire en bronze doré dont Monsieur le Comte et Madame la Comtesse de Roquefeuil ont fait don à l'église de Saint Yves. Le 18 aussi, dans l'après-midi, Monsieur Simon est venu déposer dans le même reliquaire en bronze les authentiques écrits sous la dictée de Monsieur Ollivier et signés par lui, il y a aussi déposé les anciennes authentiques qui se trouvaient dans les deux reliquaires en bois. Ensuite il a mis le sceau de Monseigneur l'Evêque sur chacune des reliques, et après avoir fermé le Reliquaire il y a appliqué aux 4 angles le même sceau de sa Grandeur. Fait à Minihy-Tréguier et signé par nous le 19 mai 1874. Joseph Rémond, recteur. Guy Menguy, vicaire " (extrait du registre paroissiale de Minihy-Tréguier, p. 68-69).   

Les vitraux sont très fournis :

Divers.

Dans le cimetière, il y a un très beau calvaire et un autel du XVème siècle en granit de kersanton.

A proximité immédiat se trouve un édifice commandité par Jean de Kermartin et construit pour le gardiennage de la chapelle Saint-Yves.

Non loin, se trouve le manoir de Kermartin où Yves Héloury, Saint-Yves, naquit le 17 Octobre 1253 et mourut le 19 Mai 1303. Il fut malheureusement détruit par le feu à deux reprises, en 1480 et 1834 : seul vestige, le colombier du XIIIème siècle.

A la mort de ses parents, Yves Heloury hérite du domaine paternel qu'il utilisera comme hospice pour héberger des malheureux qu'il soignait et servait lui-même. Le manoir de Kermartin restera dans la famille jusqu'au XVème siècle, puis passera à la famille De Quelen, aux La Rivière dont une descendante épousera le Marquis de La Fayette, puis à nouveau à la famille de Monseigneur De Quelen, archevêque de Paris.

Nota : les photos réalisées par Roger Frey sont la propriété du site infobretagne.com.