Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LE DOYENNÉ DE TRÉGUIER

  Retour page d'accueil       Retour Ville de Tréguier   

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

TRÉGUIER.

Le 17 janvier 1791, M. C. Mallet est encore recteur de la Rive.

Le 12 janvier 1791, M. Y.-R. Duedal, recteur de Saint-Vincent (Hôpital), signe pour la dernière fois aux registres.

Je ne sais ce que sont devenus ces prêtres ni pendant ni depuis la tourmente révolutionnaire.

A cette époque, Yves-Louis Hamon était vicaire de la cathédrale de Tréguier, et depuis 1785 chapelain de Notre-Dame de Coatcolvézou. Il prêta le serment. On dit qu’il se repentit. C’est le 18 novembre 1792 qu’il signe pour la dernière fois les registres. En juillet 1789, il signe recteur du Choeur.

F. Langlois était également vicaire de la cathédrale et prêta le serment. Il signe premier vicaire aux obsèques de Rolland-Jacques Scolan, ex-moine de Beauport, et recteur intrus de Pleudaniel.

A la date du 27 novembre 1791, Gourio signe au registre vicaire de Tréguier.

Les vicaires qui signent curé le 31 juillet 1791, prennent le titre de vicaire à partir du 2 août de la même année. 

On mentionne encore avant la Révolution :

Couston, sacriste de la cathédrale ;

Le Bars, vicaire de choeur de la cathédrale ;

Lancien, vicaire de choeur de la cathédrale, lesquels se réfugièrent à Jersey. J’ignore ce qu’ils sont devenus dans la suite.

M. Costiou, prêtre sacristain de la cathédrale de Tréguier, se noya par accident, lorsqu’il revenait de Jersey en France (1793).

M. Le Nech, chanoine et vicaire général, se réfugia à Jersey, ainsi que M. Mordellès, prêtre de Tréguier, vicaire de Trédarzec.

M. Gabriel Kerambrun, jeune clerc de Tréguier, passe à Jersey en 1792 ; revient au pays ; est arrêté fin novembre 1793 et guillotiné à Saint-Brieuc, le 9 décembre suivant.

C’est chez Joseph Villeneuve que M. Kerambrun se cacha depuis le 12 août jusqu’au 17 décembre 1792. Villeneuve ne justifiant pas le certificat de civisme fut arrêté.

 

CAMLEZ.

M. Olivier Grenard, recteur de Camlez, depuis 1749 jusqu’à 1797. Ce vénérable prêtre a dû se retirer à Tréguier. Il est appelé à comparaître devant la municipalité, où l’on déclare qu’il est incapable d’être transporté. Il est âgé de 98 ans et a cessé ses fonctions trois ans avant la Révolution. Ceci se passe le 19 mars 1796.

M. Le Gall a été curé de Camlez (lisez vicaire) depuis 1785. Il a dû passer à Jersey en 1792. Il est mort recteur de Camlez en 1809. Il desservait aussi Coatréven.

M. Allanet dessert la paroisse de 1795 à 1804. A-t-il juré ?

 

COATRÉVEN.

M. François Scolan a été recteur de Coatréven de 1760 à 1791. A partir de cette époque le cahier de paroisse n’en parle point.

Joseph Le Janic est curé de la même paroisse de 1791 à 1792. Il prêta le serment à la constitution civile du clergé. Au moment de sa mort, il appela pour se confesser M. Lageat, qui fut plus tard exécuté à Lannion. Ce dernier accourut, pressa son confrère de se rétracter, promettant de venir en cas de mort l’enterrer au péril de sa vie. Le Janic ne se rendit à aucune raison et mourut sans confession. Il fut enterré sans prêtre. Bien peu de fidèles, dit-on, assistèrent à ses funérailles.

M. Le Gal, Pierre, fut nommé, en 1801, recteur de Coatréven.

 

LANGOAT.

M. 0llivier Paris était recteur de Langoat, lorsque la Révolution éclata. Il se cacha d’abord au vieux château de Kergadic, près de Fontaine-Pabu. Ayant ensuite émigré à Jersey, il revint à Langoat en 1797. Il en fut de nouveau nommé recteur en 1804 et y mourut en 1822.

Le Corre, prêtre assermenté, était vicaire de Langoat vers 1790.

Kervaudy-Blanvillain, vicaire chapelain de Langoat, passa à Jersey.

Yves-André Guillou Keranrun, docteur en théologie et vice-chancelier de Sainte-Geneviève, massacré le 3 septembre 1792, à Saint-Firmin, était originaire de Langoat. Yves-Jean Rey, son neveu, administrateur des sacrements à Saint-Jacques du Haut-Pas, fut également massacré à Saint-Firmin.

 

MINIHY-TRÉGUIER.

Le recteur de Minihy, M. Julien Lucas, député du diocèse aux Etats-Généraux, se réunit, il est vrai, au Tiers, mais il refusa le serment. D’après le cahier de paroisse, il se retira ensuite à Saint-Péver ; d’après M. René Kerviler et M. Tresvaux, il serait mort en Angleterre. Le collège de Tréguier l’avait eu pour principal.

M. Le Duff, vicaire du Minihy, se retire en 1791 et passe à Jersey.

M. Rolland de Cheffontaine, originaire de Plouguiel, émigré à Jersey, fut nommé recteur de Minihy le 15 octobre 1803.

 

PENVÉNAN.

M. Yves 0llivier ou Lollivier, recteur de Penvénan, fils de Jacques et de Renée Palo, et né à Lézardrieux, trève de Pleumeur-Gautier, refusa le serment et finit ses jours à Jersey, le 16 juin 1793. Il est inhumé le lendemain dans le cimetière de Saint-Hélier (64 ans).

M. Jagou, François-Vincent, installé curé intrus de Penvénan, le 19 juin 1791. Il est remercié le 12 Messidor an III (30 juin 1795), par la municipalité et chassé de Penvénan. Signent la délibération : Dagorn, Denis, Gélard, Balcou, Pasquiou. Jagou était né le 22 octobre 1757.

Le 2 juin 1793, Pierre-Marie Le Pivaing, né à Kerbors, le 8 janvier 1766, ordonné par Jean-Marie Jacob, évêque des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), est nommé par le dit évêque intrus vicaire de Penvénan. Il passe à Kerbors vers 1794, où il meurt le 14 mai 1809.

N’oublions pas de mentionner M. François Taupin, qui comparait le 11 février 1791, avec son recteur, devant la municipalité, et qui refuse comme lui de prêter serment. J’ignore ce que ce digne vicaire est devenu dans la suite.

 

PLOUGRESCANT.

Depuis le 13 août 1785, M. Etienne-Gabriel-Marie-Arthur de Keralio était recteur de Plougrescant, quand survint la Révolution. Il refusa le serment et gagna Jersey. Il rentra le 15 août 1803 et mourut recteur de Plougrescant.

M. Pierre Le Bréauzic, fils de Jean et de Marguerite Berthou, naquit à Pleumeur-Gautier le 10 mai 1754. Vicaire à Plougrescant, en octobre 1788, il se retira à la fin d’octobre, comme son recteur ; passa à Jersey en 1792 ; rentra au Concordat ; devint recteur de Trélévern et Trévoux réunis, et y mourut le 15 décembre 1822.

M. F. Berthou signe curé, le 30 octobre, et curé constitutionnel de Plougrescant le 7 décembre 1791. Il était originaire de la même paroisse et vicaire de Pleumeur. A la fin de 1792, il est vicaire de l’intrus Le Béau, à Pleubian. Il vivait encore en 1804. Il mourut, dit-on, à Langoat, et se repentit.

Le 20 décembre 1792, un M. V. Pacé ou Poué, ci-devant curé de Plounéonr-Méné, signe un baptême à Plougrescant.

M. Loaz, prêtre de Plougrescant, qui a dû mourir recteur de Pommerit, s’est caché pendant une grande partie de la Terreur, dans une grotte de l'île Notre-Dame, Enez ann Itron Varia ; cette grotte s’appelle : Toul ar Gorandoned. Les gens des environs lui portaient de la nourriture.

 

PLOUGUIEL.

M. François Le Quellec, né à Kermouster en 1736 ; ordonné prêtre en 1762, par Mgr. de Cheylus, évêque de Tréguier ; vicaire de Penvénan pendant sept ans, et treize ans chanoine de la collégiale de Tonquédec, fut nommé recteur de Plouguiel par Mgr. Le Mintier, ainsi que promoteur du diocèse de Tréguier. M. Le Quellec refusa le serment, mais continua néanmoins à dire la messe à Plouguiel, malgré l’intrus Boulbin, qui fut naguère vicaire de la dite paroisse et qui était alors en possession de l’église.

La loi qui condamnait les prêtres insermentés à la déportation l’obligea à se tenir caché. Son asile habituel était Convenant-Baron, qu’habitait Charles Hamon. La violence de la persécution le força à gagner Jersey qu’il quitta en 1796, pour se rendre à Londres. Il ne tarda pas à revenir à Plouguiel où il demeura jusqu’à la paix. Mgr. de Caffarelli l’y nomma recteur. Il y est mort, en 1827, à l'âge de 91 ans, objet de l’affection universelle.

M. L’Hermit, curé de Plouguiel de 1783 à 1790, suivit l’exemple de son vénérable recteur ; il refusa le serment schismatique et ne quitta pas le pays, où il exerça un zèle vraiment apostolique. Il fut pris par deux douaniers sur la grève de Tréguier, en revenant d’administrer le baptême dans la Grand-Rue. Conduit à Saint-Brieuc, condamné à mort, il fut délivré de prison la veille même de l’exécution du jugement. En 1803, il devint recteur de Louargat, où il est mort (mars 1816).

Curé de Plouguiel de 1787 à 1790, M. Lannier refusa le serment et se tint caché dans sa propriété de Kergroaz et à Tréguier, et aussi chez ses parents à Porz-ar-Groaz en Plougrescant. Le 1er mai 1795 il fut pris sur le lambris de la chapelle de l'Hôpital, où il se cachait avec M. L'Hermit. Conduit à Lannion, à Guingamp et à Saint-Brieuc, il fut condamné à dix ans de prison et à deux heures de carcan. C’est à Guingamp qu’il fut enfin incarcéré et mis au pilori, le jour de la foire de Noël. A la mort de Robespierre, il fut relaxé sur parole. La paix ne fut pas de longue durée. M. Lannier fut appelé devant le tribunal de Lannion. Fidèle à sa parole, il s’y rendit. Mais la veille du jugement, son frère qui l’avait accompagné, paya un bon dîner aux juges et obtint la mise en liberté de M. Lannier. Celui-ci se cacha de nouveau à Plouguiel et à Kerbors. A la paix, il fut désigné à la cure de Pontrieux, où il est mort, le dernier survivant des vieux prêtres, au diocèse de Saint-Brieuc.

L’intrus Boulbin ne conserva pas longtemps sa cure. Au bout de seize mois environ, il fut mis en arrestation chez les Soeurs de la Croix de Tréguier, et jeté en prison. Il se retira plus tard à Kermaria-Sulard, sa paroisse natale, méprisé de tous les fidèles.

 

TRÉZÉNY.

M. Mordetit est recteur de cette paroisse de 1786 à 1791. Quelques prêtres y passèrent pendant la Révolution, mais elle n’eut pas de recteur en titre. C’est tout ce qu'on connaît.

 

LANMÉRIN.

On sait seulement le nom de M. Le Féyer ou Levéyer, recteur de Lanmérin.

 

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

 

A l’époque dont nous nous occupons, on a pu dire que tous les Français sont pris de folie. Cette folie, ordinairement furieuse, se calme à certains moments, mais elle est folie cependant. Voilà un fait que le bon sens qui raisonne constate de 1789 à 1802 et 1803. Voilà le mal, mais qui l’a produit ? Le diable et sa secte. Toutes les fois qu'une réforme s’est imposée en pays chrétien, le diable s'est efforcé de prendre la tête du mouvement et d’en tirer son profit. La Révolution telle qu’elle nous paraît alors et telle qu’elle est de nos jours, est l’éclosion dans les faits de la réforme protestante et de la philosophie voltairienne. Le diable la guide ou l’entraîne ; elle en est possédée au point que les Bretons fidèles de 1793 ont cru assister à l'avènement de l'Antechrist.

Elle s’est emparée tout d’abord de l'Assemblée Nationale et ensuite du peuple. Les fausses idées de liberté égarent ce dernier qui s'élève contre les seigneurs. Le 14 septembre, Mgr. Le Mintier publie un beau mandement, afin de prémunir son peuple contre les sophismes qu’on répandait dans ses rangs. Afin de fléchir la justice divine, il ordonne des processions dans le diocèse le dimanche 20 septembre 1789. Celle de Tréguier ira à la chapelle de Saint-Yves.

Dès le mois de juillet, sous le nom de chambre littéraire ou de bureau de correspondance, s’étaient formées des sociétés à Tréguier, Morlaix, Lannion, Pontrieux, La Roche-Derrien, qui poussaient au mouvement révolutionnaire. Elles se réunirent et dénoncèrent le mandement épiscopal à l'Assemblée Nationale et au garde des sceaux. La dénonciation est signée : Le Bricquier, Le Goaster, Dugoasmeur-Duportal, Le Bonniec, Kergomar, Le Roux Chef-du-Bois, De Launay Provost, Le Roux, Brunot, Rivoallan, Arthur fils, Couston, Chrétien, Le Guillerm, Bidament, Dumont, Corlouer, Lasbleiz, La Biche Lejeune, Le Vot, Briand, Stéphan, Guével, secrétaire, etc., etc.

On sait quelle fut l’issue du procès : Mgr. Le Mintier s'en tira avec honneur.

Mais, à Tréguier, les patriotes en voulaient à l'Evêque ; ils le menaçaient sans cesse. Le prélat s’enfuit dans le courant de mars 1791, par le Boisriou et Plougrescant, et passa à Jersey. La plupart de ses prêtres l’y suivirent bientôt. Il me semble qu’il serait assez édifiant de rappeler la mémoire des prêtres qui desservaient Tréguier à cette époque, et dont le départ avec celui de l'Évêque laissa à la ville l’unique gloire d’être un chef-lieu de canton, comme Pontrieux et la Roche.

 

Vénérable Chapitre de Tréguier.

MM.

Le Gonidec, grand chantre, oncle du celtiste Le Gonidec, qui passa à Jersey. 

Du Manadau, chanoine trésorier (à Jersey), qui devint au Concordat chanoine de Saint-Brieuc.

Borie, chanoine scholastique (Jersey) et grand vicaire.

Siochan, chanoine.

Kergrech, chanoine.

J.-C. Le Dall de Tromelin, chanoine, vicaire général et archidiacre (Jersey). Il mourut vicaire général de Saint-Brieuc, après 1806.

Garrat de Saint-Priest, chanoine et administrateur du diocèse pendant la Révolution.

De la Motte-Rouge, chanoine (Jersey), devint recteur de Saint-Martin de Lamballe, et mourut, le 19 juin 1832.

Chauvel, chanoine.

Laennec (de Pentièvre), chanoine.

Rolland de Kerhéloury, chanoine théologal, fut fusillé, à l'âge de 69 ans, le 30 juillet 1795, sur la Garenne de Vannes, avec Mgr. de Hercé, évêque de Dol.

Testard du But, chanoine et ancien vicaire général. Il prêta le serment, dit-on.

Mallet, greffier du Chapitre.

 

Séminaire de Tréguier.

MM.

Lallier, lazariste, supérieur, refusa le serment et mourut curé de Lannion, en 1806 ou 1808.

Cardon et Chevrolais, professeurs ; Lorcet, étudiant en théologie, et Le Goff, clerc, étudiant à Tréguier, passèrent à Jersey.

 

Collège de Tréguier.

MM.

Y. Savidan, principal, né à Lannéven (Bégard), en 1760 ; professeur de philosophie en 1786 ; principal en 1791 ; émigra en Angleterre ; au Concordat, curé de Pleumeur, novembre 1803 ; décédé le 24 juillet 1829. (Homme remarquable).

Morvan, professeur de rhétorique, et Marion, professeur, originaire du Faouët, moururent à Jersey, où ils s’étaient réfugiés. Guilcher, professeur, passa à Jersey puis en Espagne, et mourut recteur de Lanloup.

A la fin d’octobre 1792, on comptait à Jersey 146 prêtre du diocèse de Tréguier ; plusieurs en revinrent vers la fin de cette année.

Le registre municipal de Tréguier, en date de l'an Ier 1793, fait défaut à la mairie. Qu’est-il devenu ?

Le 12 décembre 1793, Jean Thépaut, prêtre, est saisi chez Marguerite Le Geut, veuve René Poulain, laquelle est elle-même arrêtée ainsi que la femme Jean Meuric. Quelques jours après, la saisie est mise sur les biens de Pierre Taupin, émigré. Taupin était le domestique de Mgr. Le Mintier.

Le 21 janvier 1794, un bataillon de la première réquisition du District d'Etampes, quitte Dinan, passe par Lamballe, Saint-Brieuc et Guingamp, et arrive le 26 à Tréguier. Il est logé aux Ursulines.

Durant ce mois et le suivant, on fait l’inventaire des biens de MM. de la Motte-Rouge, Boric, Montfort, Couston tous émigrés ou déportés, ce dernier recteur primitif de Trédarzec. La municipalité, qui nomme l'hôpital maison d'humanité, se plaint du vandalisme des troupes, qui dégradent les monuments nationaux et les bâtiments des Ursulines, et qui mettent le désordre dans les maisons de la ville, où elles logent en attendant les casernements qu’on leur aménage.

En même temps, le dit Bataillon d'Etampes brise les autels, les boiseries, les marbres et les statues de l'église des Ursulines ; il remplit d’ordures l'Evêché que la municipalité, est obligée de fermer. Le 7 mars 1794, il entreprend ses déprédations dans la chapelle de l'Evêque, au Cloître et à la Cathédrale, qu’il continuera le 3 mai suivant, époque néfaste, qui vit disparaître le tombeau de saint Yves et les trésors de l’antique église de saint Tudwal, et promener dans les rues, sur le dos de vils soudards, les ornements précieux de la sacristie de Tréguier. J’ai ici sous la main les procès-verbaux de ces infâmes entreprises qui désolèrent tous les agents municipaux eux-mêmes.

Le sac de la cathédrale sera le fait de la société populaire trécorroise, club des Jacobins de Tréguier, laquelle tient ses séances dans la ci-devant église des Lazaristes, et qui demande par la bouche de l’indigne Guével, la destruction des restes du fanatisme.

A la même époque, en mars 1794, les noms des villes sont laïcisés : nous lisons Port-Brieuc, Port-Malo, au lieu de Saint-Brieuc, Saint-Malo. Seuls les chefs d’armée conservent l’ancien nom. Le véritable patriotisme ne s’arrête pas à des vétilles pareilles à celles qui occupaient les politiciens d’alors.

Le 3 mai 1794, dénoncés par Guillaume Salaun, de Brélévenez, MM. P. Lageat, de Lochrist en Coatréven et vicaire de la même paroisse, et A. Le Gall, de Trédaniel, vicaire de Cavan, furent condamnés à mort, par le Tribunal de Saint-Brieuc, sis à Lannion, et exécutés dans la même ville. Madame Taupin, Ursule Terrier, chez laquelle ils étaient cachés, fut condamnée le même jour et exécutée à Tréguier. MM. Lallier, supérieur du Séminaire, et M. l’abbé Guillaume, de La Roche-Derrien, étaient réfugiés le même jour chez Madame Taupin, mais ils eurent le bonheur d’échapper aux sans-culottes.

Le 8 mai 1794, le conseil général (ou municipal) de Tréguier, demande au District d’établir le Temple de la Raison dans la ci-devant église de Notre-Dame de Coatcolvézou.

Le 27 mai 1794, en vertu du décret de la Convention, (11 mai 1794) il est ordonné à M. Siohan Kericut et autres prêtres infirmes ou sexagénaires de se retirer dans la maison de réclusion à Guingamp. Dans la même séance, il est ordonné aux citoyens Merdy et Troadec de rendre à la trésorerie du District, un calice, un ciboire et un soleil, restes du dépouillement de l’argenterie de la ci-devant cathédrale.

8 juin 1794, Fête de l'Etre Suprême et de l'Immortalité de l’âme.

9 juin 1794, les religieuses hospitalières de Lannion et de Tréguier sont mises en arrestation au séminaire. Appel est fait aux communes voisines, afin qu’elles envoient à l’hôpital des personnes propres à soigner les malades et munies d’un certificat de civisme.

18 juin 1794, le peuple de Tréguier plus fidèle à garder le repos des dimanches et fêtes, doit travailler les jours susnommés et se reposer le jour des décades, sous peine d’être considéré comme suspect.

23 juin 1794, les meubles et autres effets, ayant servi à notre ci-devant cathédrale, s’y trouvant brisés et épars, nous ne pouvons y établir le temple de la Raison. Nous prions le District d’en disposer à son gré (Conseil général).

28 juin 1794, défense d’ouvrir les boutiques le jour des décades.

3 juillet 1794, l’assemblée municipale décide de faire effacer de la salle d’humanité (hôpital) les signes du fanatisme. (Invitation de la société populaire).

Le 21 juillet 1794, les Sœurs Hospitalières informent de leurs besoins le Conseil général qui écrit au district de Lannion pour statuer. — 0 humanité ! Pendant ce temps, les soeurs pourront mourir de faim.

23 juillet 1794 : L’assemblée arrête que le culte de l'Etre Suprême sera établi dans la ci-devant cathédrale, la Montagne sur la place, et que les débris superflus (ruines de la cathédrale) seront déposés dans la ci-devant chapelle du Duc.

26 juillet 1794 : Les boutiques seront tous les jours ouvertes, excepté les décades et fêtes républicaines. Quiconque se reposera le dimanche sera tenu de travailler à l’atelier du salpêtre. Tout citoyen devra entendre la lecture des lois le jour des décades. — 0 Liberté !

6 août 1794 : Les Hospitalières qui ne prêteront pas serment, seront recluses dans la maison de détention, mais l’assemblée réclame leur secours.

28 novembre 1794 : Les Religieuses Hospitalières que personne ne peut remplacer, ni pour la confection des remèdes, ni pour le sacrifice, seront rappelées.

21 janvier 1795 : Fête à Tréguier.

22 janvier 1795 : Les prêtres détenus aux Soeurs de la Croix jouiront d’une liberté provisoire, à la charge de se présenter à la première réquisition et de ne pas quitter leurs communes, sans permission expresse de la municipalité.

25 janvier 1795 : Le représentant du peuple à Lorient ordonne de mettre en liberté tous les prêtres assermentés : nulle classe de citoyens, dit-il, ne peut être troublé dans le libre exercice de son culte.

26 janvier 1795 : Le citoyen Le Briquier est mis en liberté par ordre du district de Lannion : il était prêtre assermenté.

28 mars 1795 : En vertu de la promulgation du représentant du peuple, Brué, datée de Vannes, le 9 mars 1795, par laquelle les ministres du culte, cachés pour ce seul caractère, peuvent reparaître avec assurance, en ne conservant toutefois aucun signe apparent de leur ancien état, promettant de vivre sous l’égide des lois de la République et sous la surveillance des autorités constituées, déclare Etienne Briand, prêtre, s’est présenté ce jour devant nous.

Se soumettent ainsi du 28 mars au 3 avril : MM. Marc Jouan, Pierre-Marie-Joseph Garrat, Joseph Couston, Jean Derrien, Charles Riou, Louis-Claude de la Court, prieur de Beauport, Yves Olivier, Toussaint-Marie Biez ; et les jours suivants : Nicolas de Pennec, Olivier L’Hermite (28 mars), Pierre-Louis Briand.

Le 30 mai 1795, Louis-Claude de la Court, non sermenté, déclare qu’il se propose d’exercer le ministère d’un culte connu sous la dénomination de catholique, apostolique et romain.

Le même jour, M. de Saint-Priest, après cette même formule, demande qu’il lui soit décerné acte de sa soumission aux lois de la République.

Ainsi s’expriment le même jour 0llivier L’Hermite, Joseph-Marie Couston, Charles Riou, Etienne Briand.

Signent comme M. de la Court : Marc Jouan, François Guillaume, J.-N. du Réchou.

Tous ces prêtres sont insermentés.

29 août 1795 : Le citoyen Dumont dénonce le fait des prêtres qui exercent leurs fonctions et disent la messe dans des oratoires et des maisons particulières, alors que l’église est aujourd’hui suffisamment en état. Défense leur en est faite. Les membres de l’assemblée iront désormais deux à deux maintenir l’ordre dans l’église. — Il est facile de comprendre que les prêtres insermentés ne voulaient pas se trouver à la cathédrale avec les intrus.

Le citoyen Le Maître, instituteur, obtient pour salle d’école l’église de Notre-Dame. La chapelle Saint-André, où il enseignait, venait d’être vendue au citoyen Crétien.

Au mois de juin 1795, les prêtres les plus vénérés de Saint-Brieuc avaient prêté le serment tel que nous l’avons indiqué plus haut.

Ce fut le point de départ de la Petite Eglise : on ne voulait pas accepter la République.

Le 1er septembre 1795, les Hospitalières de Tréguier se soumirent aux lois de la République, bien persuadées, disent-elles, que ces lois ne porteront aucune atteinte à nos opinions religieuses, et que ces lois ne sont que civiles. Les Hospitalières de Lannion agirent de même, ainsi que des religieuses des autres ordres.

Les prêtres qui se sont présentés à la municipalité en mars et en mai, y reviennent encore, déclarant qu’ils se proposent d’exercer le culte et de se soumettre aux lois de la République (1er jour complémentaire, an III). Nous devons ajouter les noms de MM. Honoré Lallier et Jean-François Liziart.

Le 23 septembre 1895, le bataillon d'Etampes a dû quitter Tréguier pour Brest depuis plus de quinze mois.

Le 11 novembre 1795, on exige de tout prêtre non assermenté de venir reconnaître la souveraineté nationale et de promettre soumission et obéissance aux lois de la République, sous peine de ne pouvoir exercer le ministère. Personne ne se présenta. C’était revenir à la constitution civile, croyait-on.

Le 13 novembre on écrivit de Port-Brieuc que les prêtres peuvent remplir les fonctions du culte moyennant déclaration.

Le lendemain M. de Saint-Priest se présenta et dit : « Je reconnais que l’universalité des citoyens français est le souverain, et je promets soumission et obéissance aux lois de la République ». Item M. Yves-Jean-Marie Kernech, infirme, qui ne put signer ; M. J.-F. Liziart, et (20 novembre) M. Couston ; M. Marc Jouan ; M. Yves 0llivier ; Olivier Grenard, M. Louis-Claude de la Court.

Le 30 novembre 1795 : M. Etienne Briand refuse de se soumettre. Il est arrêté et renfermé aux Carmélites de Guingamp.

Le 1er décembre 1795 : MM. Lallier, Pierre-Louis Briand, du Réchou, Charles Riou, L’Hermite font leur déclaration.

En ce moment la disette est affreuse ; les troupes manquent de subsistances, l’hôpital est aux abois.

Le 23 décembre 1795, le quintal de froment se vend 3.000 livres ; le quintal de seigle 2.000 ; le quintal d’orge 1.800. Le 27 janvier 1796, le quintal de froment 3.200.

C’est vers cette époque que Morinière Villefort, commissaire du Directoire exécutif, presse l’administration de Tréguier d'arrêter les 10 ou 12 prêtres insermentés qui habitent la commune.

Le 8 et le 21 février 1796, on fait des fouilles dans toute la ville : on ne peut mettre la main sur les prêtres. Olivier Grenard et Jean-Marie Kernech, ex-chanoine, infirmes, sont autorisés à rester sous cautionnement.

Par ordre du général Valletaux, quartier général de Saint-Brieuc, M. Joseph-Marie Garrat, prêtre non assermenté, est autorisé à rester paisiblement à Tréguier, puisqu’il n’a pas émigré.

Le général La Barolière ordonne également de ne pas inquiéter les prêtres qui ne sont ni émigrés, ni détenus. Tel est le cas de M. Jean-François Lejeart et de M. 0llivier, prêtre caché. Il leur est donc permis d’exercer leurs fonctions. Semblable permission à M. de la Court.

Le 30 août 1796, MM. Liziart, Yves 0llivier et de la Court demandent à exercer dans l’église cathédrale. Le même jour demande d’un chapelain par Marie-Vincente Le Béver et Anne-Mathurine Kerneau, supérieure et assistante des Hospitalières de Tréguier.

19 décembre 1796, Minière Villefort dénonce MM. Liziart et L’Ollivier, qui devraient dire leur messe à la cathédrale et non ailleurs. Le même se plaint de ce que personne ne porte plus la cocarde nationale (23 février 1797).

Le Normand Kergré, président de Guingamp, écrit à M. Etienne Briand, qui s’est échappé de la maison de détention, qu’il fasse la déclaration selon décret du 29 septembre 1791.

Le 9 janvier 1797, le citoyen Yves Le Breton demande à faire faire l’office du culte dans la chapelle des Cinq plaies, sise à Minihy, et qu’il a bâtie à ses frais.

26 août 1797 : Minière dénonce M. Paris qui officie publiquement dans l’église de Langoat sans avoir obtenu sa radiation de la liste des émigrés.

4ème jour complémentaire, an V, MM. Saint-Priest et François Le Quellec demandent des passeports, pour sortir de la République, afin d’obtenir leur radiation de la liste des émigrés. Le décret du 5 septembre 1797 (19 fructidor) renouvelait en effet toutes les lois de la Terreur contre les prêtres non assermentés.

Le citoyen Pierre Larchantec demeure à Tréguier, car son nom se trouve indûment sur la liste des émigrés de Pontrieux, liste très incorrecte.

22 septembre 1797 : Etienne Briand, enfermé à Guingamp le 29 novembre 1796, déclare ne pas vouloir exercer. Item Yves 0llivier et Olivier L’Hermite, qui n’ont pas émigré ; Marc Jouan, prêtre ; Jean-Marie-Joseph Lannier, prêtre, originaire de Plouguiel, demande à aller à Saint-Brieuc, pour constater que son nom ne se trouve pas sur la liste des émigrés et savoir s’il n’est pas sous le coup de la loi du 19 fructidor.

L’année 1798 fut une année de terreur. Les colonnes mobiles semaient partout le meurtre et l’incendie.

En 1800, Bonaparte rendit la paix à l'Eglise.

Le 1er août 1801, M. de Keralio, ex-curé de Plougrescant, promet fidélité à la Constitution, dans ce sens qu’il ne troublera pas l’ordre civil, qu’il sera soumis aux lois civiles et justes, et qu’il ne fera pas opposition au gouvernement.

Ainsi font MM. Yves 0llivier, ex-curé de Berhet, François Le Quellec, prêtre curé de Plouguiel ; Etienne Briand, ex-vicaire de Plourin ; René-Joseph Geffroy, ex-curé de Plouézoc’h ; Marc Jouan, ex-vicaire de Saint-Norvez ; P.-J.-Marie Garrat de Saint-Priest, ex-chanoine de Tréguier ; Claude-Marie Rolland, ex-chanoine de Tonquédec ; Pierre Le Luyer, ex-vicaire de Pleubian ; Louis-Claude de la Court, ex-prieur de Beauport ; Jacques Liziart, ex-gardien des Récollets de Tréguier ; Yves Le Jeune, ex-religieux lazariste au séminaire de Tréguier. (Octobre 1802 pour ces deux derniers).

8 mai 1803, M. de Saint-Priest est rayé de la liste des émigrés, et, par autorité de Mgr. Caffarelli, installe M. Charles Riou curé de Tréguier (22 mai 1803).

4 juillet 1803, M. Charles Riou se soumet, ainsi que (10 juin 1803) Claude-Marie Rolland de Cheffontaine, prêtre résidant à Tréguier, et le 10 février 1804 M. Yves Savidan.

Le 14 juillet 1804, fête en l’honneur de l’empereur. Grand'messe à la cathédrale et beau sermon de M. Riou.

Tel est l’annuaire du clergé durant la Révolution à Tréguier. Il faut que je le dise, car les faits le constatent, la municipalité de Tréguier fut plutôt favorable qu'hostile au clergé. Ici comme partout il y a cependant des exceptions. La Révolution en disparaissant ne laissa dans cette ville que des ruines. Satan y avait passé avec elle.

(le diocèse de Saint-Brieuc durant la période révolutionnaire).

 © Copyright - Tous droits réservés.