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LOGUIVY-PLOUGRAS |
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La commune de Loguivy-Plougras ( Logivi-Plougraz) fait partie du canton de Plouaret. Loguivy-Plougras dépend de l'arrondissement de Lannion, du département des Côtes d'Armor (Trégor - Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de LOGUIVY-PLOUGRAS
Loguivy doit son nom à "lok" (lieu consacré) et à saint Ivi, né au nord du pays de Galles. Il quitte le monastère de Lindisfare dirigé par Cuthbert en 685.
Loguivy-Plougras est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Plougras. Loguivy-Plougras est cité en 1429. En 1422, le duc Jean V confisque à Jean de Penthièvre la châtellenie et la forêt de Beffou. Il les donne alors à Jean de Kermelec, seigneur de Châteaugal, le 25 juin 1422. Les seigneurs de Trogorre étaient considérés jadis comme les premiers seigneurs de Loguivy-Plougras.
Loguivy-Plougras comptait autrefois douze villages : Trégonven, Penpoul, Kergrist, Rouel, Quenec'hguen, Trogorre, Dresnay, Treuscoat, Listrihon, Beffou, le Rest et Toulguidou.
Toulguidou (aujourd'hui en Plounérin) était jadis un domaine quévaisier appartenant aux chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (terra guidonis, en 1182). Il relevait de la commanderie de la Feuillée ou encore du Palacret. Ce domaine enclavé dans le fief de la seigneurie de Scozou était encore surnommé " le Temple de Toulguidou ". La tradition rapporte qu'au lieu-dit Menec'h-Ru (moines rouges) s'élevait jadis un monastère habité par les Templiers. A signaler aussi l'existence ancienne d'une chapelle du Christ, au lieu-dit Kergrist.
On rencontre également la treff de Locyvy, en la paroisse de Plougras en 1455 (Archives des Côtes d'Armor 1E 2552). Loguivy-Plougras élit sa première municipalité au début de l'année 1790. La commune de Loguivy-Plougras fut chef-lieu de canton de 1790 à lan X. Par la loi du 13 juin 1856, quatre villages de Loguivy-Plougras et létang de Beffou ont été réunis à Plougras.
Jadis, simple trève de Plougras, Loguivy-Plougras dépendait du diocèse de Tréguier, de la subdélégation de Morlaix et du ressort de Lannion. Durant la Révolution, la paroisse de Loguivy-Plougras dépendait du doyenné de Plouaret.
On rencontre les appellations suivantes : Locquyvi (réformation de 1426), treff de Locyvy (en 1455), Locivy Ploegroes (en 1477), Locquivy (en 1481), Locyvy Ploecroas (en 1557).
Voir aussi "Le cahier de doléances de Plougras, et de Loguivy et Lohuec ses trèves, en 1789"
Voir aussi "Election de la municipalité de Loguivy-Plougras en 1790"
Note 1 : Par un acte du 11 mai 1950, la forêt de Beffou est acquise par le département des Côtes-d'Armor. La forêt occupe aujourd'hui 611 hectares environ, au XIXème siècle la forêt occupait 900 hectares environ. Les anciens maîtres de Beffou sont : Eon de Rennes, frère du duc Alain III (1034-1079), Etienne, comte de Penthièvre et fils puîné d'Eon (1079-1138), Alain Le Noir, fils d'Etienne puis Henri son frère, comte de Tréguier (1138-1160), Conan IV (1160-1171), Geoffroy, fils de Henri II Plantagenet (1171-1186), Alain, comte de Penthièvre (1186-1212), Pierre de Dreux, dit Mauclerc par confiscation (1212-1237), Jean I (1237-1286), Jean II (1286-1305), Arthur II (1305-1312), Jean III (1312-1318), Guy de Bretagne, comte de Penthièvre (1318-1331), Charles de Blois Chatillon, décédé en 1364, puis Jeanne de Penthièvre sa veuve (1331-1384), Jean de Blois, comte de Penthièvre (1384-1404), Olivier de Blois, comte de Penthièvre (1404-1420), Jean V, puis François de Bretagne son fils aîné (1420-1422), Pierre de Bretagne (Pierre II en 1450). De 1422 à 1444, la moitié de la châtellenie de Beauffou ou Beffou est détenue par Pierre de Kermelec : partie représentée par Belle Isle et Coat an Noz. On trouve ensuite les propriétaires suivants : Jean de Laval, neveu du duc (1453-1476), Nicolas de Laval, fils de Jean (1476-1531), Guy de Laval, fils de Nicolas (1531-1548), Renée de Rieux (1548-1567), Sébastien de Luxembourg puis Marie de Beaucaire sa veuve (1568-1571), Guy Paul d'Andelot, comte de Laval (1571-1586), Pierre de Coatrédrez (1586-1637), la maison du Parc de Locmaria (1637-1745) et Louis-Vincent, comte de Goesbriand (1745-1752).
Note 2 : la commune de Loguivy-Plougras est formée des villages : Porslan, Kerguelen, Kerverder, Kernevez, Quénéquen, Parc-Stéphan, Keraveo, Lez-Leguer, Kerydré, Kernon, le Quinquis, Trogorre, Kervisien, le Dresnay, la Voeu, Kerguelven, le Couelon, Pengalet, Trovern, Kerforn, Saint-Hinguer, le Hinguer, Goas-Courgal, Kerahouarn, Kermabalen, Mez-en-Ein, Keroué, le Ménou, Pen-Stang, Guern-Launay, Kerlosquet, Scozou-Bihan, Scozou-Bras, le Coadou, Huellaf, la Grande-Salle, Tossenou, Poulguern. Parmi les villages : Saint-Conven. Jadis le territoire paroissial de Loguivy-Plougras était divisé en 12 frairies : Trégonven, Penpoul, Kergrist, Rouel, Quenec'hguen, Trogorre, Dresnay, Treuscoat, Listrihon, Beffou, le Rest et Toulguidou.
Note 3 : Le 21 mai 1944, le hameau du Dresnay a connu un drame. Treize hommes du hameau soupçonnés d'apporter leur aide à la Résistance, ont été arrêtés (sur dénonciation semble-t-il) par les Allemands. Certains furent transférés à Rennes, Compiègne et enfin vers le camp de Neuengamme, en Allemagne, d'où ils ne reviendront plus.
Voir aussi " Le pardon de Loguivy-Plougras "
PATRIMOINE de LOGUIVY-PLOUGRAS
l'église Saint-Emilion (1516 - 1557). En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de trois travées et clocher semi encastré, un transept, et un choeur à chevet plat avec bas côtés de trois travées dont l’une occupée par deux sacristies. Le clocher date de 1566-1601. Il sagit dune ancienne chapelle restaurée de 1885 à 1887 qui est devenue église paroissiale en 1855-1856 : " Ancienne chapelle des seigneurs de Trogorre, dans laquelle le culte est célébré depuis le 1er mai 1856, et devenue définitivement église paroissiale en 1888. Elle remonte au XVIème siècle, mais tout le choeur et une partie du transept ont été reconstruits au XIXème siècle " (R. Couffon). Les principales dates la concernant se lisent sur l'entablement dominant les colonnes du porche : " Ceste chapelle fut commencée 1516 et la tour 1566 ". D’autres inscriptions viennent renseigner sur la marche des travaux. La sablière de l’aile sud du transept porte en lettres gothiques : « Le XIII jour d’avril l’an mil Vc cinquante ung (1551) le bois de la chapelle a été faict ». Dans l’aile nord, la sablière porte « O mater Dei, memento mei, Deus omnipotens ». Enfin, la sablière de la longère nord de la nef porte : « Le bois du bout d’a bas de ceans faict (une tête puis une clef) Auguste Glamyon gouarner à p(rese)nt l’an M V cz L VII (1557) » ; et au-dessous : « fet J. Guille ». En 1601, Fiacre de la Haye, architecte de l'église de Ploumiliau, « besognait » à Saint-Emilion ; puis en 1678 l’on construisit une sacristie, démolie au XIXème siècle lors des agrandissements. Le 5 février 1875, la foudre endommage le clocher de la chapelle : la flèche est refaite en 1875. Le choeur est refait en 1885-1887 sur les plans d'Ernest Le Guerrannic. La nef est agrandie et restaurée de 1885 à 1887 d'après les plans de l'architecte Le Guerannic : " Les plans d’agrandissements de Saint-Emilion furent dressés dès décembre 1841 par M. Lorin, puis à nouveau le 5 mai 1879 par M. Guépin ; mais, trouvés trop onéreux, d’autres furent demandés le 5 octobre 1879 à M. Maignan, puis, finalement, d’autres encore à M. Le Guerrannic. Ces derniers, approuvés le 31 juillet 1885, eurent leur exécution confiée le 30 septembre 1885 à M. Louis Alexandre, entrepreneur à Belle-Isle-en-Terre. Le choeur et la partie orientale du transept furent alors refaits. Les nouveaux piliers ont leurs bases rondes tandis que les anciens les ont polygonales. Les sablières de la partie ancienne sont un peu plus hautes, les nouvelles viennent de Lannion. L’achèvement des travaux eut lieu en 1887 " (R. Couffon). La chapelle est, semble-t-il, un ouvrage dû à l'ordre de Malte. Elle est dans le style gothique. On remarque un superbe maître-autel du XVI-XVIIème siècle. Les fenêtres sont en ogive. Les sablières sculptées datent de 1551 et 1557. " Mobilier : Le maître-autel, du XVIème siècle, a été restauré par M. Philippe Le Merer sculpteur et M. Thomas Alexandre, menuisier sculpteur de Loguivy, qui a refait également les autels latéraux avec ceux de la chapelle du Dresnay. Le maître-autel est orné de chaque côté de la sainte Vierge et de l'Ange de l'Annonciation et de petites statuettes de saint Ivy, saint Yves, saint Thomas et saint Ignace. L’un des autels latéraux a un retable Renaissance représentant la fuite en Egypte et l'Adoration des Mages. Statues anciennes de saint Emilion, saint Jean-Baptiste et saint François-d'Assise ; et parmi les modernes : saint Ivy " (R. Couffon). Les seigneurs de Trogorre possédaient des prééminences dans l'église. En 1923, une stèle est érigée en l'honneur du cardinal Dubourg, né le 1er octobre 1842 à Loguivy-Plougras et ordonné prêtre le 22 décembre 1866 : suite au bref pontifical du 7 août 1906, Monseigneur Dubourg, évêque de Moulins, est transféré à l'archevêché de Rennes où il est intronisé le 11 septembre 1906 comme successeur du cardinal Labouré, et le 4 décembre 1916 il est nommé cardinal de l'église romaine. Ce dernier meurt le 22 septembre 1921 ;
Nota 1 : Droits honorifiques de la seigneurie de Trogorre. " Dans la maîtresse vitre de la nef, de laquelle église, et dans les deux autres qui l'accompagnent disons et donnons pour constant, qu'il n'y a que les seules et uniques armes des seigneurs de Locmaria du Parc, en supériorité. Egalement que dans l'ornement au-dessus de la corniche du maître-autel, ainsi que dans la sculpture des bancs qui accompagnent le dit maître-autel. Les mêmes armes sont ainsi dans le pavage de la dite église, en trois endroits différents, savoir : vis-à-vis de l'entrée des balustres du maître-autel et vis-à-vis des entrées des deux autres autels qui l'accompagnent. Les mêmes armes sont aussi sur les cloches et sur tous les pilastres d'entrée du cimetière, avec une litre au dedans de la dite église, portant les mêmes armes. Dans la tour en dehors, sont les armes dont le timbre porte une croix pattée (Trogorre), et au-dessous de l'entrée du portail également que dans tous les jambage de forces ou arcs-boutans qui entourent la dite église, en dehors, sont encore les mêmes armes de Trogorre [Note : La dîme de la seigneurie de Trogorre était régie et arrentée sur le pied des baux à ferme du 23 juillet 1746, et 11 juin 1749 : 123 livres]. Dans la sacristie dattée, avoir été bâtie en 1678, sont les armes des seigneurs de Locmaria en relief en dehors " (A. de K.).
abbé Dubourg. |
Voir aussi " Description de l'église Saint-Emilion en Loguivy-Plougras "
l'église Saint-Ivy, ancienne église paroissiale du XVIème siècle, reconstruite entre 1860 et 1864. Elle s'est substituée à un édifice du XVème siècle, propriété des seigneurs de Trogorre et fondée d'après la tradition par les Templiers. Cette ancienne église, tréviale puis paroissiale devient chapelle en 1856. En 1857, le recteur de Loguivy reçoit l'autorisation de détruire la vieille chapelle Saint-Ivy. En 1900, la vieille cloche de l'église Saint-Emilion, datée de 1612, y est transférée. " C’est l'ancienne église paroissiale. Elle a été reconstruite en 1860-1864 en réemployant les fenestrages du XVIème, et entièrement restaurée en 1935, par les soins de Monsieur le chanoine F. Guegan, recteur. Elle est en forme de croix à branches sensiblement égales avec clocher à l'extrémité de la branche sud. Mobilier : Statues anciennes de la sainte Vierge et de sainte Anne. Statue de Notre-Dame de Délivrance dûe au ciseau de Le Merer ; statues modernes de saint Ivy et saint Emilion ; cloche de 1612. La balustrade formant l'entrée du cimetière provient d'un ossuaire élevé par les soins du recteur François Nicolas, qui mourut presque subitement le 21 décembre 1695 " (R. Couffon). Plusieurs fondations y furent faites par la famille du Dresnay : 1) par acte du 25 février 1672, François du Dresnay et son épouse Barbe du Coetlosquet assurent à la fabrique du Rosaire, à titre perpétuel, une rente annuelle de 37 livres (Archives départementales des Côtes-d'Armor, 20G222) ; 2) en 1684, Anne du Dresnay (soeur de François), lègue une rente perpétuel de 6 livres à la fabrique de Sainte-Anne (Archives paroissiales) ; 3) en 1708, Gilette du Dresnay (soeur de François) lègue 3 livres à la confrairie de Saint Rosaire (Archives départementales des Côtes-d'Armor, 103J5) ;
Nota 2 : les droits, en cette église tréviale de Loguivy, des seigneurs du Parc, consistaient en les seules et uniques armes des seigneurs de Locmaria, placées en supériorité au premier jour de la maîtresse vitre de la nef, avec une litre au-devant de l'église, portant les mêmes armes, tant en peinture qu'en relief ; en une tombe élevée du côté de l'épître, " armoyée " des armes des Trogorre, et du côté de l'évangile, en une autre tombe élevée, sans armoiries. Dans le pavage de l'église vis-à-vis de l'entrée du maître-autel, il y avait trois tombes plates portant les armes des seigneurs de Locmaria. Les mêmes armes étaient encore en relief en dehors au-dessus de la porté d'entrée de la longère méridionale, et en supériorité, du côté de Sainte-Anne. Au pignon du coeur, ainsi que dans le clocher et sur les cloches se trouvaient les armes de Trogorre qui sont : une croix pattée [Note : les mêmes armes se voyaient au-dessus de la petite porte d'entrée de la cour du château de Trogorre]. " En, et sur les guérites du clocher, et dans le reliquaire étaient celles des seigneurs de Locmaria, en alliance avec celle des Névet : d'or au léopard morné de gueules " (A. de K). Le seigneur de Kerroué y avait aussi sa chapelle privative avec enfeu du côté gauche de l'autel [Note : le corps de Hervé-Louise de Lagadec y a été inhumé le 4 janvier 1792]. Les prééminences attachées à la seigneurie du Dresnay " consistait dans les deux premiers arcs du côté de l'évangile et la chapelle audit côté une tombe relevée sous le premier arc avec banc et accodoirs plusieurs autres pierre tombales et autres bancs dans ladite église, droit d'y poser ses armes au-dessous de celle de Trogorre, premier seigneur de ladite trève " (Archives départementales des Côtes-d'Armor, E 1745). Un acte daté du 6 octobre 1564 détaille les prééminences des seigneurs de Scozou dans l'église tréviale : " un arc, une pierre tombale enfeu et enterrement y étant ensemble, l'autre pierre tombale et enterrement avec un escabeau et accodoirs étant dessus, ladite pierre tombale étant au choeur de l'église tréviale de Loguivy au côté d'icelle église devers le côté midi " (Archives départementales des Côtes-d'Armor, 103.J2 et C.187). En 1788, parmi les prééminences de Scozou sont mentionnés la chapelle privative du Rosaire et " du côté de l'évangile contre l'un des piliers près de la chaire du prédicateur, l'autel dédié à saint Quiriou avec bancs et accodoirs les enfeux et pierres tombales y joignanttes ". Dans un aveu daté du 17 juin 1673, Jean-Baptiste du Drezit, seigneur du Scozou et du Lesdu, précise que le sir du Lesdu possède " prééminences et droits dans l'église tréviale de Loguivy, avec sa chapelle prohibitive dans lad eglise dans la première aile du côté de l'épître où se voit un grand escabeau à double étage avec deux arcades et voûtes au pignon et deux vitres l'une audit pignon et l'autre vis à vis de l'autel " (Archives départementales des Côtes-d'Armor, E 1014).
Voir aussi " Description de l'église Saint-Ivy en Loguivy-Plougras "
la chapelle Notre-Dame du Dresnay (fin du XVIème siècle), édifiée par Olivier II de Quelen (seigneur du Dresnay) et son épouse Françoise de Lampezre ou Lambezre, dame de Kerlan et Troumilin (mariés vers 1554). Elle est en forme de croix latine avec un chevet plat. Le clocher date de 1588. Son pignon Ouest est renforcé par deux contreforts latéraux. On y trouvait autrefois les armes de la famille Quelen du Dresnay. Il semble qu'il s'agisse d'une restauration ou d'un agrandissement d'une chapelle mentionnée à cet endroit en 1539 et d'un ancien sanctuaire roman primitif. La chapelle abrite une statue de Notre-Dame de Bon Secours (XVème siècle). Une poutre de gloire date du XVIème siècle [Note : l'écu de la poutre de gloire représentait, à l'origine, les armes de Quelen et du Dresnay (côté gauche de l'écu) et de Lampezre et Traoumilin (côté droite de l'écu). Ce qui est confirmé par un sceau de 1555]. " Edifice en forme de croix latine de la fin du XVIème siècle ; le clocher porte la date de 1588. Mobilier : Retable de 1775. Statues anciennes de la sainte Vierge, saint Jean évêque, saint Pierre, sainte Philomène, sainte Marguerite, saint Roch, saint Fiacre, saint Yves, saint Eloi, saint Antoine ermite ; tribune portée sur une poutre engreslée avec écusson au I et IV du Parc, au II macles, au III du Dresnay ; tombe élevée du XVIème siècle d’un seigneur du Dresnay " (R. Couffon) ;
Voir aussi " Description de la chapelle Notre-Dame du Dresnay "
la chapelle Saint-Yves de Trogorre (fin du XVème siècle) qui porte les armes de la famille Plougras. Il s'agit de l'ancienne chapelle prohibitive de la terre de Trogorre [Note : le manoir du Keroué, situé en Plougras était chargé de six deniers de chef rentes envers la seigneurie de Trogorre ; le dit manoir 5 sols monnaie]. Petit édifice rectangulaire des dernières années du XVème siècle, remanié. Sur le pignon ouest, deux écussons aux armes de Plougras, pleines et en alliance avec Le Rouge, armes d'Alain de Plougras et de sa femme Marie Le Rouge qui rendit minu le 27 février 1491. Le remplage du chevet a été remplacé par un panneau de bois sculpté représentant saint Yves donnant son blé aux pauvres. Mobilier : Statues du XVIème siècle de saint Yves, sainte Vierge, saint Jean, évêque et groupe de l'Annonciation dont l’ange est placé sur un socle portant le nom de saint Herbot (R. Couffon) ;
Nota 3 : " dans cette chapelle il y avait eu un écusson, dans la maîtresse vitre. Il ne restait plus, en 1749, que la couronne de marquis, l'écu ayant été rompu. Dans les ornements qui étaient au-dessus de la corniche du maître-autel, les armes des du Parc se voyaient en sculpture et en relief. Dans le pignon d'occident, au-dessus de la porte d'entrée se trouvaient celles de Trogorre, une croix pattée ". (A. de K. ).
Voir aussi " Description de la chapelle Saint-Yves "
la chapelle Sainte Catherine de Kerroué (vers 1500), autrefois dédiée à sainte Catherine et désaffectée vers 1938. " Edifice rectangulaire de la fin du XVème siècle ou du début du XVIème siècle avec amortissement du pignon reposant sur un dromadaire et un éléphant. A l'intérieur, statues anciennes de sainte Catherine et sainte Marguerite " (R. Couffon). Sa cloche, d'un poids de 70 livres, est l'oeuvre de Le Louarn et date de 1636 : la cloche présente les armes du fondeur ainsi que les écus accolés des seigneur et dame de Kerroué, François du Dresnay (" croix ancrée de sable accompagnée des 3 coquilles de gueules ") et Marie de Penmarch (" coupé au 1 de gueules à la tête de cheval d'argent, au 2 d'or à la fasce d'azur accompagnée de 6 pigeons de même 3, 3 "), avec l'inscription suivante : 1663 JESVISA MESSIRE FRANCOIS DV DRESNAY SEIGNEUR DU KOETZ (1663 - Je suis à messire François du Dresnay seigneur de Keroetz). Une chapellenie assurait jadis le service d'une messe le dimanche et fêtes, ainsi que des prières " pour les âmes des défunts seigneurs de Kerroué suivant leurs intentions et le règlement fait par le seigneur évêque ". Cette fondation était financée par une rente annuelle payée au curé de Loguivy (Loguivy-Plougras) : 36 livres jusqu'en 1726 et 150 livres en 1750. Une dalle funéraire rappelait naguère le souvenir de Claude-René de Lagadec, maire de Loguivy-Plougras de 1819 à 1830 : " Ici repose du sommeil du juste Messire Claude-René de Lagadec, dernier du nom, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, époux de Dame Jeanne-Théodore de Saisy. Il naquit au château de Kerroué le 24 Xbre 1751 et rendit sa belle âme à Dieu le 19 juin 1837. Requiescat in pace ". Cette chapelle privée est déplacée dans le parc du château et restaurée par la famille de la Morinière vers 1998-1999 ;
les anciennes chapelles privées aujourd'hui disparues : - Saint Hinguer (dite Saint-Ignace sur la carte de Cassini) ; non loin, fontaine dite feunten Sant Inger. - la chapelle Saint-Tugdual (Sant Tual) ou " Chapel c'hoat ", propriété de la seigneurie de Beffou, était située non loin de l'ancienne fontaine sant Tual (disparue vers 1960) et semblait datée du XVème siècle. - la chapelle Saint-Thomas. - la chapelle du Christ, à Kergrist. - la chapelle Saint-Patrice. Elle avait été achetée par la fabrique le 27 thermidor an VI. - la chapelle de Saint-Jean, dépendant de Plouaret ;
le manoir ou château de Kerroué (XVIème siècle). La bâtisse centrale remonte au XVIème siècle (vers 1580) et le manoir placé en équerre date du XVIIème siècle. Le château primitif avait été édifié au XVème siècle par le seigneur de Kerroué, Alain du Dresnay. Le château deviendra ensuite la propriété successive des familles Lagadec, Rocquefeuille et Poré du Breuil. Propriété de la famille La Morinière depuis 1990, l'édifice est en cours de réhabilitation. Durant la Révolution, Kerroué servi de refuge occasionnel au chef chouan Poens et au prêtre insermenté de Plougras, Philippe-Ange Ellès ;
l'ancien manoir du Dresnay, situé jadis au lieu-dit " ar Maner " et aujourd'hui disparu. C'était le berceau de la famille du Dresnay où, dès 1356, sont mentionnés Robin et Even du Dresnay. En 1728, le manoir est occupé par la famille Duhamel. D'après un acte notarial daté du 10 mai 1781, l'édifice était déjà en ruines en 1781. En 1794, le domaine qui appartient à Paul Gilbert Mottier (dit La Fayette) est mis en vente comme Bien National [Note : il sera vendu le 10 avril 1794 à Yves-Julien Prigent Kersallic, nommé commissaire du Directoire exécutif du canton de Loguivy en 1795 et condamné à mort par le Conseil Royal en 1798 ] (Archives départementales des Côtes-d'Armor, 1Q 2/75) ;
l'ancien manoir de Lesdu, aujourd'hui disparu. Dans un minu du 21 avril 1703, il est dit que " la maison du manoir est sans locataire ni chommage à cause de son indigence en réparation " (Archives départementales des Côtes-d'Armor, E 2302) ;
les manoirs de Kerbizien, de Kerguelen, de la Grande Salle ;
les croix de Beffou, de Dresnay, de Pont-ar-Menan, de Bech-Coat et Kernevez, Stivel, de Guer-Launay, de Saint-Emilion. Une croix au carrefour des routes de Plougras / Plounérin et une croix sur la route de Plougras ;
le calvaire (1722) ;
l'ancien presbytère (1690) ;
la ferme du Guerniou (XVIIème siècle), de Ker-Ydré (1746), de Coadout (1756), du Rest (1764), de Keruel (1788), de Keravéo (1588), de Tregonven (1676) ;
18 moulins ont été recensés dont les moulins à eau de rivière tels que : Quelen (1610-1677), Beffou ou Beaufou, Crès ou Creis (vers 1600-1610), Lisdu, Kerradenec, Kerroué, Rouel ou Roälle ou Kerguelen, Guern-Launay à papier, dit Izellan, Ar-Prat, Kernevez, Lossenvy (XVIème siècle) à tan,Toulguidou, Traou C'hi, Cosquer, Milin Prad ou Dresnay, Hinger à foulon,....
A signaler aussi :
la motte féodale de Trogorre. Le château aurait été détruit, selon la tradition, pendant la guerre de succession de Bretagne entre 1341 et 1364 ;
la motte féodale de Beffou, ancienne résidence des comtes de Penthièvre. Ce château fut probablement édifié par Etienne, comte de Penthièvre, ou l'un de ses fils ;
l'allée couverte du Brohet de 18 m de longueur dans la forêt de Beffou (époque néolithique) ;
les substructions de Manach-Ru ou Menech-Ru (époque gallo-romaine). On y a découvert aussi une hache en bronze et deux meules de moulins ;
un dolmen entre Lezauregan et Croaz-Henchou (aujourd'hui disparu) ;
un menhir entre Lesplouz et Coastilliou (aujourd'hui disparu) ;
l'ancien colombier de Kerroué édifié vers 1655 par François du Dresnay, restauré en 1723-1724 et démoli vers 1850 ;
les exploitations ferrifères de Beffou ;
le tronçon de la voie romaine Carhaix - Le Yaudet, situé au Pavé ;
Voir " Informations diverses sur la ville de Loguivy-Plougras ".
ANCIENNE NOBLESSE de LOGUIVY-PLOUGRAS
En 1536, Alain du Dresnay, seigneur de Kerroué, s'affranchit de la vassalité de Trogorre (la seigneurie voisine) pour passer sous la dépendance de Guingamp. Son fils Pierre, du parti des Ligueurs, est tué en décembre 1594. A noter que pendant la Révolution, une bande de chouans sous les ordres de Charles Guillaume Poens de Kerilis fait de Kerroué une base de repli. La seigneurie de Kerroué, qui possédait un droit de haute, moyenne et basse justice, a appartenu successivement aux familles de Beaucours (au début du XVème siècle), du Dresnay (du XVème siècle à 1731) et Lagadec (de 1714 à 1792). Confisquée comme bien national, elle sera restituée à Claude-René de Lagadec en 1802.
La seigneurie de Beffou avait haute, moyenne et basse justice. On ne connaît pas de famille de Beffou, mais une motte servit au cours du bas Moyen Age de résidence temporaire aux maîtres des lieux. Le domaine était sous la responsabilité d'un receveur : Morice Plousguen (vers 1404-1405), Brient de Kermeno (vers 1410), Henri Poence (vers 1411-1418), Jean Le Nas (de 1420 à 1422), Rolland Le Pinart (de 1440 à 1445), Jehan du Cosker (vers 1450).
La seigneurie de Trogorre s'étendait sur plusieurs paroisses, mais la plus grande partie de ses biens se situaient à Loguivy-Plougras. Les premiers seigneurs connus appartenaient à la famille "de Plougras". La maison de Plougras, aujourd'hui disparue, remontait au XIIIème siècle (Alanus de Plebe Crucis en 1288, Maurice de Plougras vers 1330, Guillaume de Plougras en 1415, Alain I de Plougras décédé en 1459, Alain II de Plougras décédé en 1464), Alain III de Plougras décédé en 1490, ...). Par acte du 3 mai 1508, François de Plougras, seigneur de Trogorre, cède à Yves Pinart, sr. de Kerverziou (en Plouigneau) et de Noé-Verte (en Lanloup), plusieurs tenues de la seigneurie de Trogorre [Note : Yves Pinart était homme de loi, sénéchal de Léon à Lesneven et conseiller au Parlement de Bretagne]. Julienne Pinart, petit fille héritière de ce dernier, épousera vers 1555 François de Lannion, seigneur du Cruguil, et dès lors ses biens seront rattachés au domaine du Cruguil, seigneurie de la paroisse de Brélevenez. Le domaine du Cruguil passera dans la famille des Cars au XIXème siècle, puis à la famille Mac-Mahon par le mariage d'une filles des Cars avec Charles de Mac-Mahon.
La seigneurie du Ménez possédait également des biens sur la trève de Loguivy-Plougras (Keruhel, Penpoul, Garz an Laour, Pen an Vern, Kerbian, Trégonven, ...). Les premiers seigneurs connus sont : Charuel (aux XIIème et XIIIème siècles), du Mené (du XIVème au début du XVIème siècle), du Perrier (du début du XVIème siècle à 1661), du Parc de Locmaria (de 1661 à 1745), de Goesbriand (de 1745 à 1752),...
La seigneurie du Scozou (terre de la Salle, de Kerguelen, Toulguidou appartenant aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ...), qui disposait jadis d'un droit de haute justice, relevait de la seigneurie supérieure de Callac. Propriété successive des familles Scozou (au XVème siècle), Guadalem (en 1423), Tuonguidy ou Troguindy (en 1427), Clévédé (en 1513 et en 1530), Le Rouge (1530-1560, suite au mariage de Margilie Clévedé avec François Le Rouge, sir de la Haye en Plouégat-Moysan), du Parc (1560-1632, suite au mariage de Jeanne Le Rouge avec Vincent du Parc), Toulboudou (1632-1647, suite au mariage de Françoise du Parc avec Yves de Toulboudou), Guizcanou (1647-1662, suite au mariage de Renée de Toulboudou avec Jean de Guicaznou), du Drezit (1662-1747), Descognets (1747-1788). Après partage, Scozou sera cédé par Louis Descognets, par acte du 10 octobre 1788, à la famille de Lagadec (en la personne de Hervé-Louis de Lagadec, seigneur de Kerroué), pour la somme de 14.500 francs (Archives départementales des Côtes-d'Armor, E 2302).
La seigneurie du Lesdu, simple terre noble, dans la mouvance directe de Guingamp, était la propriété successive des familles du Dresnay (au XVIème siècle), Hemery (jusqu'en 1644, suite au mariage de Gilette du Dresnay avec un dénommé Hemery), de Launay (en 1644), du Drezit (suite au mariage de Catherine Hemery avec Pierre du Drézit), acquéreur de la seigneurie du Scozou le 24 août 1662 (jusqu'en 1747), Descognets (1747-1788). Descognets (ou De Cognets ou Descougnetz) de Correc se rend acquéreur de l'ensemble Scozou + Lesdu auprès de Reine-Corentine du Drézit. Après partage, Lesdu sera cédé par Joseph-Jean Descognets, par acte du 26 juillet 1798, à la famille Petit (en la personne de Noël-Nicolas Petit, négociant à Morlaix), pour la somme de 16.000 francs (Archives départementales des Côtes-d'Armor, 60J162).
La seigneurie du Dresnay était la propriété successive des familles du Dresnay (aux XIIIème et XIVème siècles), de Quelen (à la fin du XIVème siècle et jusqu'en 1681), de Montigny (1681-1748), de La Rivière (1748-1770, entre autre Yves Joseph Thibaud, marquis de la Rivière, dont la fille épousera Roch Gilbert du Mottier, marquis de La Fayette), de La Fayette (1770-1792). La seigneurie possédait jadis un droit de haute, moyenne et base justice s'exerçant le Vendredi dans la maison de Rochefort (vis-à-vis de la chapelle du Dresnay). Cette seigneurie fut réunie vers 1300 à celle de Traouénès. Dès le début du XVIIIème siècle, Le Vieux-Marché, Dresnay et Traouénès avaient les mêmes seigneurs et la juridiction du Dresnay et Traouénès fut alors transférée au Vieux-Marché.
Note : Demoiselle Rose-Jacquette de Quélen était fille de Messire Urbain-Guillaume, marquis de Quélen, maréchal des camps et armées du Roi, chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, seigneur de Quélen, Kerohant et autres lieux ; et de demoiselle Rose-Marie Joséphine Hérisson, dame marquise de Quélen. Rose-Jacquette de Quélen épousa, en 1790, messire Guy-Marie-Joseph-Gabriel-Ambroise, comte puis marquis du Dresnay, colonel de cavalerie, chevalier de Saint-Louis, fils de Messire Louis-Marie-Ambroise-René, marquis du Dresnay, baron de Montrelais, seigneur de Lezonnet qui fut l'un des principaux chefs de l'expédition de Quiberon ; et de demoiselle Marie-Josèphe-Anne de Coëtlosquet dame marquise du Dresnay. Le comte et la comtesse Guy-Marie du Dresnay émigrèrent en Hollande d'abord, puis vinrent à Jersey où mourut, le neuf mai 1794, leur fille, née le 14 octobre 1792, à la Forteresse de Hellevoet-Fluys, province de Hollande, et dont l'acte d'inhumation se trouve aux registres de la paroisse de Saint-Hélier. — (De L'Estourbeillon, Les Familles Françaises à Jersey pendant la Révolution). A noter que Guy-Marie-Joseph-Gabriel-Ambroise, marquis du Dresnay, né le 28 février 1770 et mort le 17 mars 1837 à Saint-Paul-de-Léon (Finistère) avait recruté une armée de volontaires royalistes dans l'île de Jersey où il a émigré de 1791 à 1800. Il est le fils de Louis-Marie-Ambroise, marquis du Dresnay, (1741-1798), maréchal de camp, émigré à Londres. (Les Filiations Bretonnes. Vicomte de La Messelière. - Tome II, page 175). Le marquis Urbain de Quélen né à Landerneau, paroisse de Saint-Houardon, le 7 mai 1729, décéda à Jersey, le 1er janvier 1794 (J. Baudry).
La seigneurie de la Lande relevait directement de Guingamp. Elle possédait jadis un droit de basse justice. Propriété successive des famille Le Rouge (en 1533), de Penmarch (aux XVIème et XVIIème siècles), de Tuomilin (1650-1697) et Bizien de Munehore.
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Tréguier de 1481, on comptabilise la présence de 14 nobles de Loguivy-Plougras :
Alain BIGODOU (30 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Jehan BRIEND (5 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît armé dune vouge ;
Olivier BRIEND (5 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Yvon CARN (10 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît armé dune pertuisane ;
Hamon CLERC (20 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Guillaume COENT (10 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Jehan COENT (5 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Charles DU DRESNAY de Kerrouez (60 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
DU DRESNAY (40 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Quiriau KEROUSY (15 livres de revenu) : défaillant ;
Yvon LARBALESTRIER : défaillant ;
Alain LE FLOCH (40 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Henry de QUELEN de Dresnay (80 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Guillaume PRIGENT (25 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer.
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