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La chapelle Saint-Yves est édifiée à la fin du XVème siècle (dans les années 1470) par le seigneur de Trogorre, maître des lieux, Alain de Plougras et son épouse Marie Le Rouge du Bourouguel (famille de Plouigneau), ce petit édifice rectangulaire est dédiée au grand saint breton Eozan (Erwan) ou Yves Héloury de Kermartin (1253-1303) juge intègre canonisé en 1347. A noter que Maurice de Plougras fut le 130ème témoin de l’enquête de 1330 en vue de la canonisation d'Yves Héloury.

Les deux écus accolés qui dominent l’entrée principale (côté couchant) représentent l’union des familles de Plougras et Le Rouge du Bourouguel dont le château se dressait en contrebas.

Aspect général.

Il s’agit d’un édifice rectangulaire de 11m x 6,5m à 2 entrées cintrées, l’une au midi, la principale au couchant. Au levant une baie à la fleur de lys en honneur au XVème siècle, au midi autre ouverture à meneaux. Le campanile contient une cloche de 1835 offerte par la fabrique à la suite de la donation de la chapelle par Pierre Quilliou de Roscongar en Morlaix (la cloche d’origine est fondue pendant la Révolution).

Le pignon du couchant est surmonté d’un petit campanile avec une cloche plus récente (1835).

Au levant, la grande baie du chevet présente un remplage à fleur de lys usuel dès la fin du XVème siècle.

Mobilier.

A l’intérieur, près du chœur, l’ancien retable évoque le « miracle du bled » à Trédrez : Saint Yves miraculeusement rempli de froment un coffre vide destiné à la nourriture de ses pauvres. On y trouve les armes en bosse de Louis du Parc de Locmaria mort en 1626, époux de l’héritière de Trogorre Françoise de Coatrédrez.

Sablières du XVème siècle.

Statues.

On trouvera également de part et d’autre du chevet des statues en bois polychrome :

- Marie avec l’ange Saint Michel. Marie, la main gauche sur le Livre des Saintes Ecritures, coiffée du voile et de la guimpe des veuves, écoute saint Michel venu lui annoncer sa mort prochaine (ancienne partie du groupe de la Seconde Annonciation).

- Saint Yves avec son livre de droit, qu’il utilisait comme repose-tête quand il consentait à se donner quelques heures de repos.

- Saint Herbot avec sa baratte (« Allons prier Saint Herbot pour qu’il nous donne du beurre » dit un vieux proverbe breton).

- Vierge à l’enfant au manteau royal (motif qui apparaît à partir de 1499, union Anne de Bretagne et Louis XII).

Divers.

Nota : les photos réalisées par Roger Frey sont la propriété du site infobretagne.com.