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COMBOURG

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La commune de Combourg (pucenoire.gif (96 octets) Komborn) est chef lieu de canton. Combourg dépend de l'arrondissement de Saint-Malo, du département d' Ille-et-Vilaine (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de COMBOURG

Combourg vient de "combe" et de "borne" (vallée frontière).

Combourg est une paroisse primitive qui englobait autrefois les territoires de Lourmais (sa trève), Trémeheuc, Lanrigan et, semble-t-il, Saint-Léger-des-Prés et Cuguen. La tradition fait de saint Lunaire l'évangélisateur de la contrée au VIème siècle et l'on montre à l'appui de cette tradition une fontaine et une croix qui lui sont dédiées dans la Grande-Rue. Sans faire remonter au VIème siècle la paroisse de Combourg, on peut au moins assurer qu'elle est érigée antérieurement au XIème siècle. Une charte nous apprend que le duc de Bretagne Alain III, décédé en 1040, jouissait d'une portion des revenus de l'église Notre-Dame de Combourg, c'est-à-dire de la moitié de ses dîmes de grains et de ses prémices (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 426). Ce prince abandonne ses droits à Rivallon ou Rivalon, père de Guitmond Le Chat, qui s'empresse d'en faire don aux religieux. De son côté Rivallon, premier seigneur de Combourg, fondant en 1066 le prieuré de la Trinité, donne à ces mêmes moines ce qui lui appartient à Notre-Dame, c'est-à-dire "la moitié du pain offert, toute la cire, tous les deniers et enfin toutes les oblations faites en ladite église de Combourg aux fêtes de Noël, Pâques et la Nativité de la Vierge, ainsi que le Vendredi-Saint, jour où l'on venait à Combourg adorer la Croix" (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 426).

Ville de Combourg (Bretagne).

Le château primitif de Combourg est construit vers 1025 par Ginguené ou Junkène (fils de Haimon, vicomte de Dinan, et frère du vicomte Haimon, de Rivallon seigneur de Combourg ou Combour, de Josselin seigneur de Dinan et de Salomon seigneur du Guesclin), archevêque de Dol entre 1008 et 1039, pour servir de siège à une seigneurie chargée de défendre son fief archiépiscopal et Ginguené le donne ensuite à son frère bâtard Riwalon (ou Riwallon ou Rivoallon, surnommé Chèvre-Chenue). Voir Rivallon et broderie de Bayeux. Il est vraisemblable que le territoire de Combourg avait été donné à Ginguené par le duc de Bretagne Alain III, mort en 1040, qui nous est signalé ailleurs comme ayant eu des intérêts à Combourg (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 426). Riwalon ou Rivallon de Combourg épouse Aremburge, fille d'un seigneur du Puiset en Beauce, qui lui donne plusieurs enfants. Parmi ceux-ci, deux, Gilduin et Guillaume, se distinguent par leur piété et méritent d'être, après leur mort, honorés d'un culte par l'Eglise : - saint Gilduin, chanoine de Dol, élu archevêque de cette ville en 1076, refuse cet honneur par humilité et meurt en l'abbaye de Saint-Père de Chartres (où de nombreux miracles illustrent son tombeau, et sa fête se célèbre à Rennes le 27 janvier), - le bienheureux Guillaume devient en 1070 abbé de Saint-Florent, prend part au concile de Clermont en 1095 et meurt en odeur de sainteté le 30 mai 1118. Riwalon seigneur de Combourg et Guitmond, fils de Gausbert, donnent l'ancienne église Notre-Dame à l'Abbaye de Marmoutiers (en Touraine) et favorise ainsi l'installation d'un prieuré de bénédictins (Prieuré de la Trinité) dépendant de l'Abbaye de Marmoutiers. Rivallon décède vers 1070 et il est inhumé dans le prieuré de la Trinité. Le prieuré possédait un droit de haute justice : son gibet à trois pots se trouvait "dans le pasty de Ruel" (sur la route de Rennes à Avranches) avec un cep et son collier. Outre saint Gilduin et le bienheureux Guillaume, Rivallon laisse un troisième fils, nommé Jean, né d'une autre femme appelée Innoguen. C'est lui qui hérite de la seigneurie de Combourg et qui fonde vers 1076 aux portes de Dol, dans les fiefs qu'il tient de l'archevêque, le monastère de l'Abbaye-sous-Dol. Il épouse Basilie et prend le nom de Jean de Dol, nom que va conserver la plupart de ses descendants. Le successeur de Jean Ier de Dol est son fils Gilduin, appelé tantôt Gilduin de Combour, tantôt Gilduin de Dol. Dans une charte, ce dernier confirme aux moines de Marmoutiers ce que leur avaient donné son père Jean de Dol et son aïeul Rivallon : "Notum sit quod Gilduinus de Combornio, Johannis filius dedit ... sicut pater ejus Johannes et Rivallonius avus ejus dorenaverant" (D. Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 455). La puissance de Gilduin nous apparaît dans un acte où il se trouve entouré de ses barons : "Coram Gilduino et baronibus suis" : il s'agit de chevaliers et de seigneurs relevant de lui, tels que Hamon Le Chat, Tugdual de Lanrigan, Geffroy Boterel, Engelbert du Rocher, etc .. (D. Morice, Preuve de l'Histoire de Bretagne, I, 455). Ce Gilduin de Combourg disparaît tragiquement, en 1137, sur les grèves du Mont Saint-Michel. Jean II de Dol, fils de Gilduin et de Noga, entre par la suite en possession de la seigneurie de Combourg et des fiefs de Dol. Jean II prend la croix en 1147 et ne revient de Terre-Sainte qu'au bout de trois ans. Il meurt en 1162, laissant ses seigneuries à sa fille Yseult, qu'il avait placé sous la tutelle de Raoul, baron de Fougères, son beau-frère. Yseult de Dol épouse Harsculfe de Soligné et lui apporte la baronnie de Combourg avec les fiefs de Dol. Ils les possèdent en 1181, lorsque est faite par ordre d'Henri II, roi d'Angleterre, une enquête pour obtenir le recouvrement des biens de l'Eglise de Dol en partie usurpés. C'est d'ailleurs dans cet acte que se trouve mentionnée la construction du château de Combourg par Ginguené, archevêque de Dol : "Gingueneus archiepiscopus dedit Ruelloni fratri suo quidquid Asculfus de Solineio habet cum uxore sua in territorio Doli, scilicet feuda XII militum, et masuras quas habet in burgo S. Marie et creditionem mille solidorum in Dolo ... Castellum etiam de Comborn fecit et dedit eidem Ruelloni" (D. Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 683). Harsculfe de Soligné et Yseult de Dol meurent en 1197 et sont inhumés dans l'abbaye de la Vieuville, dont leurs ancêtres avaient favorisé la fondation. Le sceau d'Harsculfe de Soligné porte un écu écartelé d'argent et de gueules : ce blason est celui qu'adopte son fils Jean III de Dol et il devient celui de la baronnie de Combourg. Le sceau d'Yseult de Dol présente un champ d'azur fretté d'argent, au chef cousu d'argent, et pour légende : Sigillum Issadis Delensis. Jean, fils des précédents, prend le nom de sa mère dont il recueille les seigneuries, et s'appelle Jean III de Dol, sire de Combourg. Il soutient énergiquement la cause de l'évêque de Dol maltraité par le duc de Bretagne Pierre Mauclerc et voit ce prince ravager ses terres de Combourg en même temps que celles de Dol. Il fait beaucoup de bien aux monastères notamment à l'abbaye de Montmorel en 1222 et 1240 (Cartularium Montis Morelli). Ses successeurs à Combourg sont Harscouët de Dol, Jean IV de Dol son fils, vivant en 1278, et Jean V de Dol, mentionné en 1330. La fille unique de ce dernier seigneur, Jeanne de Dol, hérite de la baronnie de Combourg et épouse successivement : 1° Jean de Tinténiac, seigneur dudit lieu, tué en 1352 à la bataille de Mauron, et - 2° Jean de Châteaugiron, sire de Malestroit, décédé le 7 novembre 1374 (Archives d'Ille-et-Vilaine, fonds de Laillé). Avec Jeanne de Dol s'éteint la famille des premiers sires de Combourg. De l'union de Jeanne de Dol avec le sire de Malestroit naît Jean de Châteaugiron, dit de Malestroit, baron de Combourg, qui épouse Marguerite de Quintin et meurt en 1397. Les deux fils de ce seigneur lui succèdent, l'un après l'autre, à Combourg : Jean, tué à la bataille d'Azincourt, en 1415, ne laissant qu'un enfant mort jeune, et Geoffroy, mari de Valence de Châteaugiron. Ce dernier, capitaine de Rennes, reconstruit son château de Combourg. Il décède en 1463 et il est inhumé dans l'église de Derval. Son tombeau y portait cette épitaphe : "Ci gist hault et puissant Monsieur Geoffroy sire de Combour, de Chasteaugiron et d'Amanlis, qui décéda le XVè jour de novembre, l'an de grace 1463. Priez Dieu pour lui". Le fils de Geffroy de Malestroit et de Valence de Châteaugiron, Jean, prend le nom de Derval, terre qu'il fait ériger en baronnie. Il épouse dès 1450 Hélène de Laval. Il meurt en 1482 et sa veuve en 1500. L'un et l'autre sont inhumés en l'abbaye de la Vieuville, où leur est élevé un magnifique mausolée portant cette inscription : "Cy gisent haults et puissants Monseigneur Jean sire de Derval, de Combour, de Chasteaugiron, de Rougé et de Foulgeray, qui trespassa le dernier jour du mois de may, l'an de grace M CCCC LXXXII, et Madame Hélène, sa compagne, fille du comte de Laval ... laquelle trespassa le tiers jour du mois de décembre, l'an de grace MCCCCC". Ils ne laissent point d'enfants et la seigneurie de Combourg échoit à la petite-nièce du baron défunt, petite-fille de sa soeur Gillette de Malestroit, vicomtesse de la Bellière. Il s'agit de Françoise de Rieux, femme de François de Laval, sire de Montafilan. Cette dame jouit de Combourg jusqu'en 1493, date à laquelle, par transaction le 16 décembre 1493, elle cède sa baronnie à sa tante Jeanne Raguenel, dame de Renac (propre nièce du dernier sire de Combourg), et à la fille de celle-ci, Jeanne du Châtel, épouse de Louis de Montejean. Cette dernière vient à mourir avant sa mère et c'est alors sa mère, la dame de Renac qui conserve seule Combourg jusqu'à son propre décès, arrivé le 23 juin 1506. Ce sont alors les petits-fils de cette dernière, Jacques et René de Montejean, qui en héritent successivement. Jacques de Montejean décède sans postérité le 21 décembre 1517, et son frère le maréchal René de Montejean meurt aussi sans enfants en 1539. Leur succession à Combourg est recueillie par leur soeur Anne de Montejean, femme de Jean, sire d'Acigné, mort en 1540. Une fille de ceux-ci, Philippette d'Acigné, reçoit en partage la baronnie de Combourg et épouse en 1553 Jean, sire de Coëtquen (d'après les Mémoires de Charles Gouyon, sire de la Moussaye, François d'Acigné, sire de Montejean et frère de Philippette, aurait habité Combourg avec sa femme Anne de Montbourcher en 1569, année où il est tué à la bataille de Jarnac). Créé en 1575 marquis de Coëtquen, comte de Combourg, vicomte d'Uzel et de Rougé, et baron de Vauruffier, fait chevalier des Ordres du roi et nommé lieutenant de Sa Majesté en Bretagne, Jean de Coëtquen se signale dans les plus célèbres combats de son temps, à Dreux, à Saint-Denis, Montcontour et autres batailles. Il décède dans son château de Vauruffier, le 29 juin 1604, et Philippette d'Acigné, sa veuve, le suit au tombeau en 1615 : l'un et l'autre sont inhumés au chanceau de l'église des Dominicains de Dinan, dans l'enfeu des Coëtquen. Leur fils unique, Jean de Coëtquen, qu'on appelle comte de Combourg, décède avant eux : il avait épousé en 1578 Renée de Rohan, fille du prince de Guémené. Il combat à Loudéac, où commande son père, en avril 1591, et y est laissé pour mort sur le champ de bataille, mais survit à ses blessures et ne meurt que onze ans plus tard, le 29 juillet 1602, au château de Combourg. Louis, marquis de Coëtquen, fils du précédent, succède en 1604 à son grand-père défunt. Gouverneur de Saint-Malo, il épouse en 1609 Henriette d'Orléans, fille du marquis de Rothelin, qui lui donne un fils baptisé à Saint-Malo, le 11 juillet 1611, par l'évêque du lieu, et nommé Malo par la Communauté de ville et Renée de Rohan, son aïeule. Le marquis de Coëtquen est tué au siège de la Rochelle, le 6 octobre 1628. Il laisse deux fils, Malo et Hercule. Ce dernier, qualifié comte de Combourg, meurt en 1649 sans avoir contracté d'alliance. Malo Ier, marquis de Coëtquen et comte de Combourg, gouverneur de Saint-Malo et gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi, né en 1611, épouse en 1631 Françoise de la Marzelière, fille du marquis de la Marzelière. Devenue veuve au mois d'août 1674, elle meurt elle-même le 14 juillet 1677. Son fils aîné Malo II, marquis de Coëtquen et seigneur de Combourg, gouverneur de Saint-Malo et lieutenant général en Bretagne, épouse en 1662 Marguerite de Rohan-Chabot, fille du duc de Rohan. Cette dernière, qui perd son mari le 24 avril 1679, décède en 1720. Malo Auguste, fils des précédents, marquis de Coëtquen et comte de Combourg, épouse : - 1° en 1696 Marie Charlotte de Noailles, fille du duc de Noailles, - 2° en 1723 Marie Loquet de Grandville, fille du général des finances en Bretagne. Lieutenant général des armées du roi, ce seigneur de Combourg se trouve dans la plupart des actions de guerre de son temps et s'illustre par sa défense de la ville de Lille. Il a une jambe emportée à Malplaquet et décède au château de Combourg, le 1er juillet 1727. Son corps est solennellement conduit par les prêtres de Combourg au couvent des Jacobins de Dinan, où il est inhumé dans l'enfeu de ses ancêtres. Ce marquis a de son premier mariage un fils, Jules Malo de Coëtquen, qualifié comte de Combourg, et mort peu de temps avant lui, le 13 janvier 1727, âgé de vingt-huit ans, laissant veuve Marie Charlotte de Nicolay, qu'il avait épousé le 29 octobre 1721. De cette union sont nés deux enfants, Augustine et Malo-François de Coëtquen, mineurs en 1727. De son second mariage le marquis de Coëtquen laisse une fille, Anonyme de Coëtquen, nommée plus tard Louise Françoise Maclovie. Malo-François meurt très jeune, avant 1734, car à cet époque le comté de Combourg se trouve aux mains de Mlle de Coëtquen (Louise Françoise Maclovie) et de sa nièce, Mlle de Combourg (Augustine de Coëtquen). L'une et l'autre ne tarderont pas à de marier : Mlle de Combourg, la première, en 1735 avec Charles, duc de Rochechouart, puis Mlle de Coëtquen un peu plus tard, en 1739, avec Emmanuel de Durfort, duc de Duras. Soit par suite d'arrangements de famille, soit en conséquence du décès d'Augustine de Coëtquen, morte dès 1746 (devenue veuve du duc de Rochechouart en 1743, cette dame s'était remariée en 1744 à Louis de Lorraine, comte de Brienne), le comté de Combourg demeure en entier à la duchesse de Duras. Mais son mari et elle le vendent, par contrat du 3 mai 1761, à René-Auguste de Châtaubriand et à Apolline de Bédée sa femme. M. de Châteaubriand achète en même temps la seigneurie de Boulet, en la paroisse de Feins, seigneurie qui, sans être unie à celle de Combourg, appartient dès 1430 aux barons de ce nom. Il prend possession aussi, conjointement avec M. de Montbourcher, de la baronnie d'Aubigné, dont il ne conserve que les fiefs relevant de Combourg. René Auguste de Châteaubriand appartient à une branche cadette des sires de Châteaubriand-Beaufort, puînés eux-mêmes des puissants barons de Châteaubriant (Briand de Châteaubriant, fils cadet de Geoffroy V, baron de Châteaubriant, avait épousé vers la fin du XIIIème siècle Jeanne de Beaufort, dame dudit lieu en Plergueur. Ce fut la tige des sires de Châteaubriand-Beaufort). De son union avec Apolline de Bédée, fille du seigneur de la Bouëtardaye, il a deux garçons : Jean Baptiste Auguste et François René, et quatre filles qui deviennent Mme de Marigny, de Québriac, de Farcy et de Caud. Il meurt, frappé d'apoplexie, au château de Combourg, le 6 septembre 1786, âgé de 69 ans, et il est inhumé le 8 dans le chanceau de l'église paroissiale. Sa veuve décède à la Ballue, en Saint-Servan, le 31 mai 1798. Des deux fils que laisse M. de Châteaubriand, le plus célèbre est le cadet, François René de Châteaubriand. Son frère aîné, Jean Baptiste Auguste de Châteaubriand, qui du vivant de son père se fait appeler M. de Combourg et signe même Jean de Combour (Combourg), devient en 1786 possesseur de la seigneurie de ce nom et il est le dernier comte de Combourg. Il ne tarde d'ailleurs pas à se fixer à Paris et épouse en 1787 Thérèse Le Pelletier de Rosambo. L'un et l'autre périssent victimes de la Révolution : saisis dans la capitale et condamnés à mort, ils sont exécutés le 3 floréal an II (22 avril 1794). M. de Châteaubriand avait 34 ans et sa femme 23 ans seulement (Bulletin de Rennes, XXII, 192).

Ville de Combourg (Bretagne).

Voici ce que dit le Pouillé de Rennes : Riwallon, seigneur de Combourg, commença par donner à Albert, abbé de Marmoutiers (1034-1064), la moitié des revenus de l'église de Notre-Dame de Combourg. L'autre moitié de cette église appartenait alors à Guitmond, fils de Gausbert ; « mais parce que lui et ses pères l'avoient eue par voies simoniaques, il avoit là-dessus de terribles remords de conscience. Les plus gens de bien qu'il consulta lui conseillèrent de s'en défaire en faveur des serviteurs de Dieu, et il n'en trouva point qui lui parussent plus saints ni plus dignes de l'avoir que les religieux de Marmoutiers. Il leur en fit donc un don du consentement de Guillaume et de Buterus, ses fils, et de Roseinde, son épouse. Guitmond et Guillaume, son fils, qui étoit déjà prêtre, poussèrent les choses plus loin; car, dégoûtés du monde, ils vinrent à Marmoutiers et supplièrent avec instance l'abbé et les religieux de leur accorder le saint habit de la religion. Mais parce que Guitmond avait encore sa femme, elle consentit à la séparation et promit de son côté de garder toute sa vie la continence. Les religieux de Marmoutiers, voyant la générosité et la piété de cette dame, lui promirent de la regarder aussi à l'avenir comme leur soeur et de lui faire tout le bien qu'ils pourroient. Ils promirent même à Buterus, son second fils, de le recevoir aussi parmi eux s'il vouloit imiter la piété de son père et de son frère » (D. Martène, Histoire de Marmoutiers, I, 405 - Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 493). L'abbaye de Marmoutiers fût ainsi devenue maîtresse de toute l'église de Notre-Dame de Combourg si les bonnes intentions de Riwallon, le premier donateur, avaient été exécutées ; mais il n'en était rien : cette première moitié de l'église était injustement détenue par les enfants de ce Riwallon et par leur oncle Raoul, fils d'Hervé. Toutefois, « l'exemple de Guitmond toucha Raoul, et voyant qu'il possédoit une partie de cette église injustement, il la donna aussi à Marmoutiers et fit consentir à cette donation Orguen, son épouse, et Poherius, son fils. Guitmond, surnommé le Chat, fils aîné de Riwallon, donna aussi la portion qu'il avoit de cette église et promit de faire ce qu'il pourroit pour engager ses frères à donner aussi la leur ». Benoît, évêque d'Aleth, confirma ces donations à Dinan, en présence de ses archidiacres, le jeudi de la première semaine de carême, l'an 1099 (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 493). Guitmond le Chat exécuta sa promesse et les moines de Marmoutiers jouirent paisiblement de l'église de Notre-Dame pendant plusieurs années. Mais après la mort de ce seigneur, Haimon, son fils, « eut la témérité d'enlever de dessus l'autel une oblation qui y avoit été faite, disant qu'il n'avoit point confirmé la donation de son père. Cette action sacrilège parut si impie à l'évêque qu'il l'excommunia, et cette excommunication fut aussitôt suivie d'une maladie mortelle. Alors Haimon, sentant la main de Dieu qui l'avoit frappé, lui demanda pardon avec de très-grands sentiments de componction et fit reporter par son médecin le don sur le même autel d'où il l'avoit ravi. Haimon le Chat, son oncle, qui l'avoit porté à cette violation, éprouva une punition de Dieu encore plus sensible. Se voyant dans un péril de mort évident, il se fit porter au monastère, demanda pardon aux moines, confirma la donation qu'il avoit faite autrefois avec son frère Guitmond le Chat, et y ajouta ce qu'il n'avoit pas encore accordé ». Il supplia même les moines de lui donner l'habit religieux, ce à quoi ceux-ci consentirent, et il fit approuver sa conduite par sa femme Aremburge et par son fils Even en 1132 (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 493). Les Bénédictins n'étaient pas toutefois encore à la fin de leur lutte contre les simoniaques. Nous les avons vus offrir l'entrée de leur monastère à Buterus, ou Bouttier, fils de Guitmond ; ils avaient fait davantage : ils avaient laissé la jouissance de l'église de Notre-Dame au prêtre Guillaume, frère de Bouttier, à sa vie durant. Mais à la mort de ce dernier, loin d'imiter la conduite de son père et de son frère, Bouttier rentra violemment en possession de la portion de l'église donnée par Guitmond. Frappé d'excommunication, il résista longtemps aux instances de son évêque, de l'archevêque de Dol et du seigneur de Combourg, qui le suppliaient tous de faire restitution. Cédant enfin à leurs prières, il profita, en 1133, de la présence à Combourg d'Odon, abbé de Marmoutiers, et de Donoald, évêque d'Aleth , et remit enfin aux moines ce qu'il leur avait pris ; il fit approuver cet acte par Thomas, son fils aîné, et par ses autres enfants, Simon et Gilduin, clercs. En reconnaissance, les moines accordèrent au clerc Simon la jouissance durant sa vie du tiers de l'autel de l'église ; de son côté, l'évêque Donoald donna le droit à l'abbé de Marmoutiers de lui présenter le chapelain chargé de desservir cette église, puis il conduisit cet abbé à Notre-Dame et le mit en possession de l'édifice en lui faisant sonner les cloches (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 567, 568). A partir de cette époque, l'abbaye de Marmoutiers demeura paisiblement maîtresse de l'église de Combourg. Elle faisait au recteur une pension congrue estimée 1.500 livres au XVIIIème siècle (Pouillé de Rennes).

Ville de Combourg (Bretagne).

En 1575, Henri III érige la baronnie de Combourg en comté. Les lettres royales, données à cet effet au mois de juin 1575, portent que le roi, voulant récompenser Jean sire de Coëtquen, chevalier de son Ordre et baron de Combourg, érige "en titre de baronnie sa terre et seigneurie du Vauruffier et celle de Combourg qui souloit estre baronnie en comté". Elles ajoutent que Sa Majesté "unit et incorpore à la seigneurie de Coëtquen lesdits baronnie du Vauruffier et comté de Combourg, ainsi que la vicomté de Rougé" et érige le tout en marquisat, sous le nom de marquisat de Coëtquen. Ces lettres patentes sont présentées par Jean de Coëtquen, le 15 juin 1580, à la Chambre des comptes de Bretagne pour y être enregistrées (elles auraient déjà été enregistrées au Parlement le 12 octobre 1576). Le comté de Combourg figure une large bande de territoire descendant du Nord-Est au Sud-Ouest, depuis l'embouchure du Couësnon jusqu'à la limite méridionale des paroisses de Dingé et de Québriac. Elle est bornée au Nord par la mer, à l'Est par la baronnie de Fougères et par la seigneurie d'Aubigné, au Sud par les châtellenies d'Hédé et de Tinténiac, à l'Ouest par le marquisat de Châteauneuf et par le régaire de Dol. Le corps principal de ce comté se compose de seize paroisses, qui sont, en allant du Nord au Sud et de proche en proche : Roz-sur-Couësnon, Saint-Marcan, Cendres, Pleine-Fougères, La Boussac, Trans, Cuguen, Lourmaie, Lanhélen, Meillac, Combourg, Tréméheuc, Saint-Léger, Lanrigan, Dingé et Québriac. Il est vrai que dans quelques-unes de ces paroisses, le duc de Bretagne, le baron de Fougères, l'évêque de Dol et le sire d'Aubigné possèdent certains fiefs, néanmoins, à part Dingé, Meillac, Cuguen, Pleine-Fougères et Trans, "on peut dire que la seigneurie de Combourg embrasse dans ses domaines, fiefs et arrière-fiefs, la généralité du territoire des seize paroisses sus-nommées, et encore embrassait-elle certainement la plus grande partie de Pleine-Fougères et de Cuguen" (A. de la Borderie). Mais le sire de Combourg possède en outre un certain nombre de fiefs dans 18 autres paroisses, à savoir en : Epiniac, Carfantain, Saints, Bonnemain, Baguer-Morvan, Baguer-Pican, Saint-Broladre, Cherrueix, Montdol, Notre-Dame de Dol et l'Abbaye-sous-Dol (enclavées dans le régaire de Dol), Vieuxviel, Sougeal, Saint-Ouen-la-Rouairie, Bazouge-la-Pérouse et Noyal-sous-Bazouge (enclavées dans la baronnie de Fougères), Plerguer (enclavée dans la seigneurie de Châteauneuf) et Saint-Georges de Rennes. En tout 34 paroisses dans lesquelles le comte de Combourg a des droits. D'après les déclarations du comté de Combourg faites au roi en 1580 et 1682, cette seigneurie a du domaine proche en neuf paroisses, à savoir : en Combourg, Roz-sur-Couëson, Saint-Marcan, Cuguen, Lourmaie, Tréméheuc, Saint-Léger, Dingé et l'Abbaye-sous-Dol.

- En Combourg, il s'agit "du chasteau et forteresse dudit lieu, terrasses, jardins, écuries, mails, ormaies, cours, colombier, estang, pescheries d'icelui, moulin à eau, chaussée et retenue d'eau, avec droit de mousteaux des habitants de la ville et faubourgs et des autres sujets sous la banlieue ; au-dessous de laquelle chaussée est la prairie dudit lieu, dans laquelle la terre du jardin du Grand-Bois est comprise, contenant le tout ensemble 200 journaux de terre ou environ, joignant de toutes parts à terres et fiefs ci-après et au prieuré dudit lieu de Combourg : l'auditoire, les prisons, halles et four à ban ; les haies et garennes estant en la paroisse dudit Combour, où estoit anciennement levée la justice patibulaire à quatre piliers dudit comté, et où sont deux emplacements, l'un d'un moulin à vent, l'autre d'un moulin à draps appelé le moulin Madame ; les prés et rivières de Tramel, contenant 10 journaux de terre, etc ..." (Déclaration de Combourg en 1682 - Archives de Loire-Inférieure).

- En Roz-sur-Couësnon, "le manoir et vieil emplacement du chasteau de Gaugray, estang, moulins à eau et à vent, avec des bois taillifs et de haute futaie, contenant 30 journaux de terre, joignant au grand chemin Nantois ; des garennes, grèves et salines estant sur le rivage de la mer, pescheries, marais, etc ..; droit de pescheries sur les grèves de la mer depuis Beauregard sous Pontorson jusques à Lislemer (sic) et d'y tenir pentières aux oiseaux de mer, lesdites pescheries, grèves et pentières prohibitives à tous autres" (Déclaration de Combourg en 1682). "Droit sur les salines dudit lieu à deux ruches de sel blanc sur chacune ; à laquelle paroisse de Roz est adjointe la chapelle de Paluel-Mauny (aujourd'hui disparue), dépendant de l'abbaye de Montmorel, en laquelle sont dues plusieurs rentes" (Déclaration de Combourg en 1580 - Archives du château de Châteauneuf). Cette terre seigneuriale de Gauvray en Roz-sur-Couësnon fait partie des fiefs de Godeheut, qui sont à l'origine une juveigneurie de la baronnie de Fougères, advenue, semble-t-il, au sire de Combourg par quelques alliance avec une fille de la maison de Fougères, appelée Godehilde ou Godeheut.

- En Cuguen, le comte de Combourg possède "le lieu, terre et seigneurie du Plessix-Espine, prez, bois de haute futaie, auquel il y a deux mottes, en l'une desquelles y a emplacement de maison et forteresse environnée de douves, avec deux estangs et un moulin à eau, domaines et garennes, le tout contenant 80 journaux de terre ou environ" (Déclaration de Combourg en 1580 - Archives du château de Châteauneuf). La seigneurie du Plessix-Espine tire son origine et son nom d'une famille l'Espine, très considérée au XIIème siècle dans le pays de Dol. Elle a sous sa mouvance la châtellenie de la Roche-Espine, appelée plus tard la Roche-Montbourcher.

- En Dingé, le sire de Combourg possède la forêt de Tanouarn et le bois taillis des Champs-Roger, qui va en quelques endroits jusqu'auprès du grand étang de Boullet, appartenant au seigneur d'Aubigné. Ce bois n'a cependant que 300 journaux d'étendue, tandis que la forêt de Tanouarn "joignant par endroits le lieu où fut autrefois la forêt de Hédé appartenant au roi, et par autres endroits les landes de Québriac et de Tinténiac, contenait avec les landes et pasnages d'autour cinq à six mille journaux de terre...d'ailleurs elle était presque toute plantée en bois taillifs, à l'exception des touffes et des chevauchées qui étaient en bois de haute futaie" (Déclaration de Combourg en 1682).

- Enfin le sire de Combourg possède : - en Saint-Marcan "la mestairie de la Courtepierre avec estang, moulin, bois, etc ...". - en Lourmaie "450 journaux de lande". - en Tréméheuc "500 journaux de landes et sur l'une d'elles, dite la lande de Rochefortn, la justice patibulaire de Combourg portée sur quatre piliers". - en Saint-Léger les landes de Landehuan, mises en culture au XVIIème siècle et afféagées, plus "un emplacement de moulin à vent et un four à ban". - en l'Abbaye-sous-Dol un autre four banal "où estoient tenus de venir cuire leur pain tous les vassaux du prieuré de l'Abbaye", membre de l'abbaye Saint-Florent de Saumur (Déclaration de Combourg en 1682).

Ville de Combourg (Bretagne).

Quant aux mouvances nobles du comté de Combourg, leur nombre est considérable puisque la déclaration de 1682 en énumère environ 440. Parmi elles se trouvent de grandes seigneuries dont les possesseurs relèvent ainsi de Combourg : telles sont le comté de Landal, la vicomté de la Rouairie, les châtellenies de Beaufort, la Roche-Montbourcher et Québriac, les seigneuries de Limoellan, Montlouët, la Villarmois, Trémigon, le Boishue, Lanrigan, le Plessix-au-Chat, la Guihommeraye, etc .... En 1760, il ne s'exerçait pas moins de dix juridictions dans Combourg : c'était d'abord celle du comté de Combourg, puis celle de l'abbé de la Vieuville, enfin les huit juridictions des seigneurs de la Bouteillerie, la Bouexière, Chasteaux et Trémigon en Combourg, du Buat et de la Guyommeraye en Bonnemain, du Châteignier en Trémeheuc et de la Rivière-Chantegrue en Saint-Léger (Archives d'Ille-et-Vilaine, C).

Le château subit plusieurs sièges : le duc Conan II l'enlève en 1065 à Riwalon qui s'était allié aux Normands et les Normands s'en empare en 1164 au nom du duc Conan IV dont la politique anglaise avait provoqué un soulèvement de ses vassaux. Le château est encore pris en 1173 par Raoul II seigneur de Fougères au nom des Bretons sur les Anglais.

La ville de Combourg n'était pas fortifiée, elle était entourée, semble-t-il, au Moyen Age, d'une enceinte de haies. Ce qui ne l'empêcha pas d'être incendiée deux fois en 1233 par les troupes de Robert Sorel, capitaine aux ordres du duc Pierre de Dreux (Pierre Mauclerc). En 1234, le duc Pierre Mauclerc s'empare du château puis pille et incendie la ville de Combourg, mais Jean de Dol le lui enlève peu après. Vers le même temps Normand de Québriac, maréchal du duc de Bretagne, dépouilla Guillaume de Champaigne, prieur de la Trinité de Combourg, Geffroy de la Chapelle et Hubert Boutier, chevaliers du sire de Combourg, et ce dernier lui-même Jean de Dol (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 889 et 890) : c'est ce que témoignèrent, dans l'enquête faite à ce sujet en 1235, le doyen de Combourg, G. Robert (recteur de Combourg), Simon (prieur de la Trinité), Guillaume Giquel (chapelain du sire de Combourg), Jean Chaorcin (chevalier), et les abbés de la Vieuville et du Tronchet (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 889). Le maréchal d'Audrehem y est battu par le capitaine anglais Hugues de Caverly en 1354. Combourg tient pendant la Ligue le parti du Roi.

Ville de Combourg (Bretagne).

La seigneurie possédait jadis une fuie, un droit de Quintaine, un droit de Saut des Poissonniers dans l'étang et un droit de haute justice : ses fourches patibulaires à quatre piliers se dressaient jusqu'au XVIIème siècle dans les Garennes de Combourg (au lieu-dit le Moulin Madame) puis sur la lande de Rochefort en Tréméheuc. L'auditoire et les prisons de la seigneurie de Combourg se trouvaient au bourg de Combourg. Le prieur de l'Abbaye-sous-Dol devait au comte de Combourg une rente annuelle de 4 livres à l'Angevine, et la dame prieure de Tinténiac, religieuse de Saint-Georges de Rennes, tenue seulement à 4 sols de rente "en recognoissance de l'usage du tison de Noël qui est accoustumé marqué pour sondit prieuré en la forest de Tanouarn" (Déclaration de Combourg en 1580). Le prieuré de la Trinité de Combourg, dont l'église subsiste encore à l'ombre du vieux château, ayant été fondé par les seigneurs du lieu, devait acquitter certaines redevances au profit du baron de Combourg : elles consistaient "en trois barriques de vin breton et trois de vin d'Anjou dues chaque année à trois termes, plus neuf chouesmes (pain blanc de première qualité) et neuf miches feuilletées en pain de froment, payables aux jours de Saint-Martin, Noël et Pasques". Ces barriques de vin, ces chouesmes et ces miches devaient être portées au château par le prieur, qui de plus était tenu "de fournir de paille les prisons dudit chasteau et de la ville de Combour, tant aux basses-fosses qu'ailleurs" (Déclaration de Combourg en 1580 et 1682). Les paroissiens de Québriac devaient la rente annuelle de 5 sols monnaie et d'une "miche feuilletée" payables le jour de la Pentecôte au château de Combourg. Ceux de Montdol, chaque année, "une paire de gants blancs". Le jour de l'Ascension il était dû, chaque an, au sire de Combourg, par les bouchers de Dol, en l'acquit des pelletiers de cette ville, "une pelisse blanche de telle grandeur qu'elle puisse couvrir et entourer un fût de pipe et que les manches soient de telle largeur qu'un homme armé y puisse passer le bras facilement". D'autres habitants de Dol, "à cause des terres de la Motte estant en dehors de l'église Saint-Samson", devaient de rente au comte de Combourg "une livre de poivre" (Déclarations de Combourg en 1580 et 1682). Au seigneur de Combourg appartenait le droit de tenir en sa ville un marché tous les lundis et plusieurs foires par an. En 1547, ces foires, au nombre de trois, se tenaient à la fête de Notre-Dame l'Angevine (8 septembre), le mardi de la Trinité et le premier jour de juillet. Deux autres foires furent accordées au marquis de Coëtquen par lettres patentes du roi en date de mai 1623 : elles furent fixées l'une au 15 mai et l'autre le 5 août, pour être tenues à Combourg (Archives du château de Combourg). Le comte de Combourg jouissait aussi d'une foire très importante qui se tenait le 20 octobre chaque année au bourg de Saint-Léger. La foire de Saint-Marcan, tenue à la fête de Saint-Eloi, appartenait aussi au comte de Combourg, qui jouissait encore des coutumes de Saint-Ouen de la Rouairie et d'un droit de bouteillage à Combourg même consistant "à prendre trois chopines de la première pipe de vin nouveau qui arrive chacun an en la ville de Combourg" (Déclaration de Combourg en 1580). Jusqu'au XVIème siècle, en effet, on cultiva la vigne en grand et l'on fit du vin dans tout le pays de Dol et des environs. Concernant la forêt de Tanouarn appartenant au sire de Combourg, le seigneur de Tinténiac "à cause de sa mestairie de Chastelain", et celui de Québriac "par cause de sa mestairie du Boismarqué" étaient obligés de fournir chacun "un parc aux bestes domestiques lesquelles sont prises en la forest de Tanouarn par les officiers et forestiers d'icelle forest" (Déclaration de Combourg en 1580). Enfin le seigneur de Combourg prétendait avoir "le droit de bris des navires et barques échoués en mer depuis le pont de Pontorson jusqu'au Vivier de Hirel" (Déclaration de Combourg en 1580). Quant aux nombreuses églises et chapelles construites sur le territoire du comté de Combourg, le seigneur dudit lieu se disait "fondateur des abbayes de la Vieuville et du Tronchet, des prieurés de Combourg et de l'Abbaye-sous-Dol, des chapelles de Paluel, la Magdeleine de Combourg, l'hôpital et le château de Combourg, et prééminencier des églises paroissiales de Combourg, Québriac, Dingé, Saint-Léger, Trans, Vieuxvil, Roz-sur-Couësnon, Meillac, Cendres et autres lieux" (Déclaration de Combourg en 1580).

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Il semble que la paroisse de Combourg, qui dépendait autrefois de l'ancien évêché de Saint-Malo, ait existé avant le XIème et qu'elle est, par conséquent, antérieure au château. A la fin du XIème siècle, l'église de Combourg était devenue la propriété de deux familles qui s'en partageaient les revenus : la famille des Guitmond et celle de Rivallon. Guitmond, fils de Gausbert, jouissait de la moitié de cette église : "mais parce que lui et ses pères l'avaient eue par voies simoniaques, il avoit là-dessus de terribles remords de conscience. Les plus gens de bien qu'il consulta lui conseillèrent de s'en défaire en faveur des serviteurs de Dieu, et il n'en trouva point qu'il lui parussent plus saints ni plus dignes de l'avoir que les religieux de Marmoutiers. Il leur en fit donc un don du consentement de Guillaume et de Boutier, ses fils, et de Roséine, son épouse. Guitmond et Guillaume, son fils, qui etoit déjà prêtre, poussèrent les choses plus loin ; car, dégoutés du monde, ils vinrent à Marmoutiers et supplièrent avec instance l'abbé et les religieux de leur accorder le saint habit de la religion. Mais parce que Guitmond avait encore sa femme, elle consentit à la séparation et promit de son côté de garder toute sa vie la continence. Les religieux de Marmoutiers, voyant la générosité et la piété de cette dame, lui promirent de la regarder aussi à l'avenir comme leur soeur et de lui faire tout le bien qu'ils pourroient. Ils promirent même à Boutier, son second fils, de le recevoir aussi parmi eux, s'il vouloit imiter la piété de son père et de son frère" (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 493). L'autre famille possédant la seconde moitié de l'église de Combourg avait pour chef Rivallon, père de Guitmond dit le Chat et d'Haimon. Après la mort de Rivallon, ses enfants jouirent avec leur oncle Raoul, fils d'Hervé, de leur part de l'église. Mais probablement touché de l'exemple que venaient de leur donner Guitmond et ses fils, sachant d'ailleurs que l'évêque d'Aleth voulait à tout prix faire cesser le triste état dans lequel se trouvaient trop d'églises dans son diocèse, et craignant à juste titre ses anathèmes, Raoul, Le Chat et Haimon renoncèrent aussi à leurs injustes prétentions sur les revenus de l'église de Combourg et abandonnèrent tous leurs droits aux religieux de Marmoutiers. Orvenne, femme de Raoul, voulut elle-même confirmer cet acte de restitution. Benoist, évêque d'Aleth, approuva toutes ces donations à Dinan, en présence de ses archidiacres, le Jeudi de la première semaine de Carême, l'an 1099 (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 493). Guitmond Le Chat exécuta sa promesse et les moines de Marmoutiers jouirent paisiblement de l'église Notre-Dame de Combourg pendant plusieurs années. Mais après la mort de ce seigneur, Haimon, son fils "eut la témérité d'enlever de dessus l'autel une oblation qui y avoit été faite, disant qu'il n'avoit point confirmé la donation de son père. Cette action sacrilège parut si impie à l'évêque qu'il l'excommunia, et cette excommunication fut aussitôt suivie d'une maladie mortelle. Alors Haimon, sentant la main de Dieu qui l'avoit frappé, lui demanda pardon avec de très grands sentiments de componction et fit reporter par son médecin le don sur le même autel d'où il l'avoit ravi. Haimon Le Chat, son oncle, qui l'avoit porté à cette violence, éprouva une punition de Dieu encore plus sensible. Etant dans le prieuré de Combour, il perdit la parole depuis neuf heures jusqu'à minuit. Cependant les religieux offrant à Dieu leurs prières pour lui, il recouvra la parole. Le premier usage qu'il fit de cette grace fut d'appeler le prieur, qui se nommoit Etienne, et ses frères. Il demanda pardon à Dieu et supplia les religieux de lui donner leur habit, ce qu'ils lui accordèrent ; en même temps il renonça à toutes ses prétentions, du consentement d'Aremburge, son épouse et de son fils Even : ceci arriva l'an 1132" (D. Martène - Histoire de Marmoutiers, I, 407). Lorsque Guitmond, fils de Gausbert, avait le premier cédé aux moines sa moitié de l'église de Combourg, une noble dame, Orvenne, femme d'Hamon, avait confirmé cette donation en livrant aux religieux les cordes des cloches de cette église (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 493). Or cet Hamon était tout simplement le prêtre desservant l'église de Combourg. Suivant un usage que les Papes s'efforçaient d'abolir, ce dernier était marié et avait trois fils, Jean dit le Moine, Hingant et Orric, et aussi une fille appelée Flandrine, pour le repos de l'âme de laquelle Orvenne fit un don à l'église de Combourg. Cette Flandrine mourut au château de Hédé, et Orvenne voulut qu'elle fût inhumée dans le cimetière des religieux, probablement au prieuré de Combourg. A cette occasion, Hingant, frère de la défunte, vint à Marmoutiers, confirmer la donation faite par sa mère (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 463). Après la mort du prêtre Hamon, son fils Hingant prêtre lui-même, continua de desservir l'église de Combourg. Il finit néanmoins par reconnaître la fausseté de sa position et renonça entre les mains de Donoald, évêque d'Aleth, à l'administration de la paroisse et à tous ses prétendus droits sur l'église. Son frère Jean fit une semblable soumission, et, à leur prière, Donoald confia aux religieux de Marmoutiers le soin de régir la paroisse de Combourg (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 463). Nous avons aussi vu précédemment les Bénédictins offrir l'entrée de leur monastère à Boutier (Buterus) fils de Guitmond, lorsque ce dernier se désista de ses prétentions sur l'église Notre-Dame. En fait, ils avaient fait davantage : ils avaient laissé la jouissance de cette église au prêtre Guillaume, frère de Boutier, à sa vie durant. Or au décès de Guillaume, Loin d'imiter la conduite de son père et de son frère, Boutier rentra violemment en possession de la partie de l'église donnée par Guitmond. Frappé d'excommunication, il résista longtemps aux instances de Donoald, évêque d'Aleth, de Geoffroy, archevêque de Dol, et de Gilduin, baron de Combourg, qui le suppliaient tous de faire restitution. Cédant enfin à leurs prières, Boutier profita, en 1133, de la présence à Combourg d'Odon, abbé de Marmoutiers, et de Donoald, évêque d'Aleth, et remit enfin aux moines ce qu'il leur avait pris : il fit approuver cet acte par Thomas, son fils aîné, et par ses autres enfants Simon et Gilduin, clercs. En reconnaissance, les moines accordèrent à ce Simon la jouissance durant sa vie du tiers de l'autel de l'église. De son côté, l'évêque Donoald donna le droit à l'abbé de Marmoutiers de lui présenter le chapelain chargé de desservir cette église, puis il conduisit cet abbé, du prieuré de la Trinité où ils se trouvaient, à l'église Notre-Dame et le mit en possession de ce temple en lui en faisant sonner les cloches (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 567 et 568). Boutier, tige probablement de la famille de ce nom qui se distingua parmi la noblesse du pays de Combourg et de Dol, était parent de Guillaume de Combourg, abbé de Marmoutiers avant Odon : il demeura fidèle à ses engagements envers les moines. Il n'en fut pas de même de son fils Thomas, que les chartes appellent Thomas Boteri, c'est-à-dire, Thomas, fils de Boutier. En effet, nous venons de voir que l'abbé Odon avait accordé au clerc Simon, second fils de Boutier, la jouissance durant sa vie du tiers de l'autel principal de l'église Notre-Dame de Combourg. Il est vraisemblable que Simon mourut encore jeune, et l'on vit alors son frère aîné Thomas s'emparer de cette tierce partie des revenus de l'autel, contre toute justice, puisqu'à la mort de Simon cette portion devait tout naturellement revenir aux moines de Marmoutiers. Il paraît toutefois que Thomas ne persévéra pas trop longtemps dans sa mauvaise action, car c'est une charte de Jean de Dol, sire de Combourg, qui succéda en 1137 à Gilduin, son père, qui nous fait connaître la restitution de son chevalier Thomas Boutier, "miles meus Thomas Boteri". Cette restitution se fit très solennellement entre les mains de Guillaume de Vitré, prieur de Combourg (qu'on retrouve ailleurs en 1145). Elle fut confirmée par les enfants de Thomas, Jean et Etiennette femme de Guillaume de Langan, et par ses neveux fils de Raoul de la Bouexière. Thomas Boutier et son fils Jean donnèrent au prieur de Combourg l'investiture de ce qu'ils lui restituaient en posant un livre missel sur l'autel. Par bienveillance et en esprit de charité, Guillaume de Vitré admit Thomas et son fils au bénéfice des prières de ses religieux, leur offrit un palefroi et une belle somme d'argent, et s'engagea, enfin, à les recevoir l'un et l'autre dans son monastère s'ils voulaient un jour prendre l'habit religieux. Cet acte de restitution eut de nombreux témoins : Jean de Dol, seigneur de Combourg, les prieurs de Marmoutiers, de Dinan et de Fougères, et un grand nombre de laïques, tels que Thomas de Saint-Ouen, Hervé de Gahart, Garnier de Saint-Médard, Ricard de Lanrigan, Haimon de Tramel, Guégon de Riniac, Even Le Chat, etc .. (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 429). C'est au cours du XIème siècle aussi qu'un certain Adam de Riniac, fils d'Urvod, et Holèdre, son neveu, avaient fait don au prieuré de Combourg de tout ce qu'ils prétendaient avoir de droits sur l'autel de l'église de Notre-Dame de Combourg (Archives d'Ille-et-Vilaine, fonds de Marmoutiers). De même Normand de Listré, Georges son frère et Geoffroy fils de Normand prétendaient avoir droit à la dîme de Tramel en Combourg, appartenant en réalité aux Bénédictins de la Trinité. Raoul, prieur de Marmoutiers, étant venu à Combourg, ces chevaliers frappés d'excommunications, vinrent à résipiscence et renoncèrent à leurs injustes prétentions en remettant, comme signe d'investiture, un bâton de laurier à Guillaume, prieur de Combourg : celui-ci leur donna 30 sols par esprit de charité, et le baron de Combourg, Jean de Dol, s'empressa de confirmer par son sceau cet acte de restitution dont fut témoin Tual du Val (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 430). A partir du milieu du XIIème siècle, l'administration de la paroisse de Combourg et la jouissance des revenus de son église furent définitivement réglés : les Bénédictins du prieuré de la Trinité recueillirent les deux tiers des revenus et aumônes provenant d'oblations, confessions, mariages, prières, confréries, services de trentième et septième, etc ..., et l'autre tiers incomba au chapelain chargé de desservir l'église et présenté à l'évêque par les moines. C'est ce qu'approuva en 1172 Albert, évêque de Saint-Malo (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 667).

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Les Bénédictins du prieuré de Combourg tentèrent, paraît-il, de créer une paroisse à la Trinité, mais s'ils y réussirent ce ne fut que pour peu de temps. Toutefois cette existence momentanée de deux paroisses à Combourg est prouvée par ce qui suit : "Albert, évêque de Saint-Malo, étant venu à Marmoutiers en 1172, confirma le 26 mai à l'abbé Robert et à ses religieux les églises de la Trinité et de Notre-Dame de Combourg, avec le droit d'en nommer et présenter les chapelains à l'évêque. Il régla ce qui devoit revenir aux chapelains et ce que les moines devoient recevoir des émoluments de ces églises. Il permit aussi aux paroissiens de la Trinité de s'adresser au chapelain de Notre-Dame et de lui répondre et obéir comme au leur propre. Nous avons d'autres lettres de l'évêque Albert, mais sans date, par lesquelles il témoigne que l'abbé Robert, à sa prière, avoit nommé chapelain de la Trinité et de Notre-Dame de Combourg Rag. (peut-être Raginald) son neveu, et comme il n'étoit pas encore prêtre, et qu'il n'avoit pas assez de science, il ordonne que cependant il nommeroit un autre chapelain en sa place, approuvé par l'évêque et par le prieur de Combourg, qui pourroit le faire ôter s'il se trouvoit faire quelque chose contraire aux droits des religieux" (D. Martène, Histoire de Marmoutiers, II, 138 et 139). Cet acte prouve que du temps d'Albert, évêque de Saint-Malo (1163-1184), la Trinité de Combourg avait le titre d'église paroissiale. C'est probablement parce qu'ils voulaient faire de la Trinité une église paroissiale que les moines de Combourg construisirent deux églises dans leur prieuré : l'une dédiée à la Sainte-Trinité et appelée par eux la "grande église" et une seconde, moins importante, réservée à leur usage particulier, dédiée à saint Martin. A cause des trois églises de Combourg, une charte de la fin du XIème siècle appelle Notre-Dame l'église-mère de Combourg "ecclesia Beate Marie que est mater ecclesiarum totius Comburnii". Mais la paroisse de la Trinité n'ayant point subsisté longtemps, les moines firent de l'église de ce nom leur église priorale et y placèrent un autel en l'honneur de saint Martin, sans conserver la chapelle dédiée à ce saint.

A l'époque médiévale, les moines-soldats possèdent à Combourg un fief qui s'étend jusqu'à Lourmais, le bailliage de Terre-Rouge. Une léproserie est fondée non loin de la ville et plus tard un hôpital nommé Saint Sébastien au pied même du château. En 1876, M. Delafosse, curé de Combourg, fonde un nouvel hôpital : sa chapelle est dédiée à saint Joseph et l'établissement charitable est tenu par des religieuses de la Providence de Saint-Brieuc.

On trouve les appellations suivantes : Comburnium (XIème siècle), Comborn ou Combor (en 1181).

Ecole de Combourg (Bretagne).

Nota : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Combourg : Guillaume (XIème siècle). Hingand et Hamon (prêtres vivant au XIIème siècle, ils prétendaient avoir des droits sur l'église de Combourg ; il peut se faire qu'ils l'aient administrée quelque temps). Regnault (neveu de Donoald, évêque d'Aleth ; 1120-1143). Robert (il renonça en 1251 à la jouissance d'une partie des dîmes que l'abbaye de la Vieuville levait dans sa paroisse). Jean Déguilles (il était en même temps recteur de Landéan et de Louvigné-du-Désert ; en 1517). Gilles Bicquet (pourvu en 1558, il résigna vers 1583). Julien Trémaudan (nommé le 18 février 1583, il résigna l'année suivante en faveur de Julien Pistoul, qui prit possession le 12 août 1584 ; mais Julien Trémaudan demeura recteur et résigna une seconde fois en 1585). Jean Baillet (il prit possession le 10 mars 1585 et résigna vers 1606). Guillaume Lizion (il prit possession le 16 avril 1606 et résigna en faveur du suivant). Noël Lizion (il fut pourvu le 12 février 1620 et résigna vers 1638). Jean Roger (il fut nommé le 19 mai 1638 ; décédé en 1664). Laurent Lefebure (pourvu le 20 mai 1664, décédé le 8 août 1679, il fut inhumé dans l'église, devant l'autel du Rosaire). François Boterel (il résigna en 1681). Jacques Le Taixier (nommé le 1er avril 1681 ; décédé en 1700). Augustin de la Pommeraye (pourvu le 12 avril 1700 par l'évêque, eut à combattre Roch Bert, présenté par l'abbé de Marmoutiers et pourvu à Tours ; il obtint son désistement et se fit pourvoir une seconde fois le 21 avril 1702 ; il résigna vers 1720). Jean-Gratien Larcher du Boisduloup (il fut pourvu le 15 avril 1720 ; décédé le 6 octobre 1726, âgé de cinquante-deux ans). René Péronne (il fut nommé le 3 février 1727 ; décédé le 8 mars 1753, âgé de soixante-dix-neuf ans). Mathurin Daumer (il fut pourvu le 29 mars 1753 ; décédé en septembre 1774). Marc-Jean Jollive (nommé le 1er octobre 1774, il résigna vers 1776). René-Malo Sévin (pourvu le 9 février 1776, il gouverna jusqu'à la Révolution, montra un grand courage à cette triste époque et fut réinstallé en 1803 ; décédé en 1817). N... Pourial (1818). Pierre Perrigault (1818, décédé en 1822). Pierre Penhouet (1822, décédé en 1838), Julien Geffroy (1838-1856). Jean Beaulieu (1856-1874). Alexandre Delafosse (1874-1882), ....

Ecole de Combourg (Bretagne).

Voir   Ville de Combourg (Bretagne) " Les origines paroissiales de Combourg ".

Voir   Ville de Combourg (Bretagne) " Le cahier de doléances de Combourg en 1789 ".

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PATRIMOINE de COMBOURG

l'église Notre-Dame (XIXème siècle), édifiée sur l'ancien Temple. L'ancienne église démolie en 1859 avait été rebâtie en 1617 et possédait des éléments qui dataient du XIIIème au XVème siècle. Le choeur était à chevet droit et un clocher en ardoises s'élevait au-dessus de la croisée du transept. Quelques-unes de ses fenêtres semblaient remonter au XIIIème ou au XIVème siècle. Un collatéral se voyait du côté Sud, un autre avait été construit du côté Nord en 1822. L'ancienne église renfermait les chapelles des seigneurs de la Chaise en Bonnemain, et des seigneurs de la Reinais et de la Bouteillerie. Le choeur renfermait jadis l'enfeu des seigneurs de Combourg. C'est dans l'ancienne église qu'assistait parfois à la messe Châteaubriand dans sa jeunesse. Voici une description de l'église de 1859 : "Le nouveau temple, tout en granit, est d'aspect grave et monumental ; ses trois nefs ogivales sont séparées par des colonnes d'un bon effet, surmontées de chapiteaux bien sculptés ; le maître-autel est en marbre rouge rehaussé de bronzes dorés. Dans le collatéral septentrional du choeur s'ouvre un petit oratoire réservé à la famille de Châteaubriand, bienfaitrice de la paroisse ; il est orné de la statue de saint Gilduin, fils du premier seigneur de Combourg ; devant, et au pied de l'autel occupant une absidiole de l'église, deux pierres tombales recouvrent un enfeu contenant déjà le corps de M. de Châteaubriand, décédé le 9 novembre 1889 ; une simple croix gothique, avec l'écusson et la devise des Châteaubriand, décorent seuls cette tombe. Extérieurement l'église de Combourg présente une façade sobrement ornementée ; la tour, qui surmonte le portail, a deux étages avec ouvertures ogivales et se termine par une flèche de pierre un peu courte, flanquée de quatre clochetons aux angles que séparent autant de lucarnes". (abbé Guillotin de Corson). Le chœur et le maître-autel de l'église actuelle datent de 1897. L'orgue date de 1930. On y trouve le reliquaire de Saint-Gilduin (XIX-XXème siècle) ;

Eglise de Combourg (Bretagne).

Nota : Une charte du XIème siècle appelle Notre-Dame l'église-mère de Combourg, « ecclesia Beate Marie que est mater ecclesiarum totius Comburnii ». Quelles étaient donc à cette époque reculée les autres églises de Combour? C'étaient très-probablement celles de la Trinité et de Saint-Martin, signalées comme dépendant l'une et l'autre du prieuré. Voici ce que D. Martène dit de deux de ces églises : « Albert, évêque de Saint-Malo, étant venu à Marmoutiers en 1172, confirma le 26 mai à l'abbé Robert et à ses religieux les églises de la Trinité et de Notre-Dame de Combourg, avec le droit d'en présenter les chapelains à l'évêque. Il régla ce qui devoit revenir aux chapelains et ce que les moines devoient recevoir des émoluments de ces églises. Il permit aussi aux paroissiens de la Trinité de s'adresser au chapelain de Notre-Dame et de lui répondre et obéir comme au leur propre » (D. Martène, Histoire de Marmoutiers, II, 138). Beaucoup plus tard, on gardait encore souvenir de cette paroisse de la Trinité, disparue depuis longtemps alors. En 1680, le prieur de la Trinité de Combourg déclarait, en effet, qu'il devait dire la grand'messe en l'église paroissiale de Combourg à Noël, à Pâques et à la Nativité de Notre-Dame, « en reconnaissance que l'église paroissiale était autrefois annexée à la grande église de son prieuré » (Archives Nationales, P. 1707). Or, cette grande église était certainement celle de la Trinité, qui eut trois nefs jusqu'en 1727 ; nous croyons que la petite église de ce même prieuré était Saint-Martin, dont nous reparlerons bientôt. Quoi qu'il en fût, dès le XIIème ou XIIIème siècle au plus tard, la Trinité cessa d'être église paroissiale ; disons donc quelques mots seulement de l'ancienne église de Notre-Dame. La nef paraissait fort ancienne et pouvait être en partie romane. Quelques fenêtres rappelaient aussi l'architecture des XIIIème et XIVème siècles. Une petite porte au Midi, ornée dans le style de la renaissance, portait cette inscription : L'an 1617 fut rebast. la prés. église. Sur la façade occidentale, une autre inscription en caractères gothiques indiquait la reconstruction de cette partie de l'édifice dans le siècle précédent. Le choeur, à chevet droit, était accompagné au Sud d'un seul collatéral. Enfin, la partie la plus monumentale de l'église était l'intertransept : les piliers y soutenant la tour centrale étaient en forme de massifs anguleux, ornés de colonnes dont les chapiteaux portaient les nervures des arcades et de la voûte en ogive. Ces restes d'architecture, ainsi qu'une arcade du collatéral, étaient évidemment de style ogival primitif. A ces quatre piliers on voyait autrefois adossés quatre autels dédiés à Notre-Dame-Auxiliatrice, saint Pierre, saint Louis et saint Lunaire. Ce dernier saint est resté très-populaire à Combourg, il a sa fontaine dans la ville, et beaucoup de pèlerins viennent l'y prier. Signalons aussi en cette église l'autel du Rosaire, dont la confrérie était érigée dès avant 1679. Tous les droits de supériorité et fondation d'église appartenaient évidemment au seigneur de Combourg ; dans le choeur étaient son banc et son enfeu ; devant le banc s'élevait « le sépulchre de Renée de Rohan, attenant à l'autel », et dans l'enfeu situé du côté de l'évangile fut inhumé en 1786 René de Châteaubriand, seigneur de Combourg, père de l'immortel auteur des Martyrs. On essaya d'abord en 1822 de régulariser cette église en construisant un collatéral au Nord, mais l'on s'est depuis décidé à la rebâtir complètement. Mgr Guynemer de la Hailandière en bénit la première pierre le 10 juillet 1859. C'est un vaste bâtiment de style ogival, à trois nefs, avec tour sur la façade occidentale (abbé Guillotin de Corson).

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le prieuré de la Sainte-Trinité (XVI-XVIIème siècle). Il s'agit en fait d'une donation en 1065-1066 de Riwallon ou Rivalon aux bénédictins de l'Abbaye de Marmoutiers en Touraine. Ce Rivalon, qu'il ne faut pas confondre avec le premier seigneur de Combourg, est la tige d'une famille Le Chat assez importante dans les paroisses de Combourg et de Dingé. Voici comment fut définitivement fondé le prieuré de la Sainte-Trinité de Combourg : "Du temps du bienheureux Barthélemy, abbé de Marmoutiers après Albert, Rivallon seigneur de Combourg, du consentement d'Aremburge, sa femme, et de ses enfants Guillaume, Jean, Gilduin et Havoise, donna aux religieux de Marmoutiers une terre de son domaine avec une église construite, en l'honneur de la Trinité, à Combour même, dans l'espoir d'obtenir par les prières de ces moines de se rendre agréable au Seigneur. A ce don, il ajouta des rentes importantes, tant pour bâtir les lieux réguliers que pour y entretenir des religieux. En faisant cette fondation, il pria l'abbé Barthélemy, qui se trouvait alors au prieuré de Beré, près Châteaubriant, de lui envoyer quelques moines à Combour, lui laissant d'ailleurs une entière liberté, tant pour le nombre et la qualité des religieux qu'il y enverrait que pour la disposition des biens du nouvel établissement. Rivallon fit tout cela avec beaucoup de solennité à Combour ; mais, afin d'y donner plus de vigueur, il fit confirmer la fondation de son prieuré par Conan II, duc de Bretagne, qui imprima le signe de la croix sur la charte et investit lui-même l'abbé Barthélemy dans le cloître du monastère de Beré" (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 425). Barthélemy étant devenu abbé de Marmoutiers en 1064 et le duc Conan II étant mort à la fin de 1066, c'est nécessairement entre ces deux dates qu'il faut placer celle de la fondation du prieuré de Combourg : on croit, d'ailleurs, que Barthélemy fit le voyage de Bretagne au commencement de 1066. Rivallon compléta sa fondation par le don qu'il fit aux religieux de Combourg de l'église de Saint-Ouen de la Rouairie, au diocèse de Rennes, avec sa dîme et ses oblations. Ce don est également antérieur à la fin de l'année 1066, car Conan II, Aremburge et les enfants du seigneur de Combourg l'approuvèrent avec empressement (Dom Morice - Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 426). Vers la même époque, et toujours sous le gouvernement de l'abbé Barthélemy (1064-1084), les moines de Marmoutiers reçurent les églises paroissiales de Cuguen et de Noyal-sous-Bazouges, qu'ils unirent, pour quelque temps du moins, à leur prieuré de Combourg (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 492). Rivalon Le Chat n'avait, en faite, cédé qu'une moitié des revenus de l'église Notre-Dame de Combourg aux moines de Marmoutiers. Cela venait de ce que cette église était alors partagée entre deux familles. Certains fils de Rivalon, oubliant l'exemple donné par leur père, avaient injustement repris possession de cette moitié. Cependant les évêques d'Aleth, ou de Saint-Malo parvinrent, avec le temps, à déterminer tous ces simoniaques à remettre Notre-Dame de Combourg aux mains des religieux de Marmoutiers, et ceux-ci, après diverses péripéties demeurèrent enfin les seuls maîtres. De 1104 à 1124, l'abbaye de Marmoutiers fut gouvernée par un religieux appelé Guillaume de Combourg. Fils d'Arengrin et d'Aremburge, cet abbé appartenait, selon dom Martène, à une noble famille de Combourg, mais ne possédait rien de la seigneurie dudit lieu. Vers l'an 1108, Guillaume vint à Combourg et y reçut de sa soeur Adelèse la terre de la Bigotière pour son prieuré de la Trinité. Cette dame se fit ensuite religieuses à Marmoutiers, où se trouvait alors un couvent de femmes voisin du monastère des hommes. Adelèse avait plusieurs enfants, entre autres Tugdual, seigneur de Lanrigan, Garin de Lanrigan, religieux à Marmoutiers, et Yvedette, qui confirmèrent tous la donation de leur mère au prieuré de Combourg (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 522). Jean Ier de Dol, seigneur de Combourg, digne héritier de Rivalon, confirma tous les dons faits au prieuré de Combourg. Il y fonda lui-même dans l'église priorale, alors dédiée à la Sainte-Trinité et à saint Martin, une messe tous les samedis en l'honneur de la Vierge et une lampe ardente perpétuelle. Il voulut, en outre, qu'on augmentât de trois le nombre des pauvres qui traitaient les moines le Jeudi-Saint. Guillaume de Vitré, prieur de Combourg, accepta cette fondation, à laquelle acquiescèrent Innoguent, mère de Jean de Dol, et Basilie, femme de ce seigneur. Les nobles vassaux du sire de Combourg, Eudes l'Espine, Thomas Boutier, Jean le Bouteiller, Guégon de Riniac souscrivirent également à cet acte (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 454, 455). Ce Jean de Dol, seigneur de Combourg, approuva plusieurs autres donations aux moines de son prieuré, soit par Adam Boutier, soit par Even Eveillart (Dom Morice, I, 769 et 865). Il confirma au prieuré de Combourg un droit d'usage dans la forêt de Tanouarn que lui avait concédé son père. Son fils et successeur Gilduin continua de marcher sur les traces de ses aïeux et de favoriser le monastère de la Sainte-Trinité. Jean II de Dol, seigneur de Combourg en 1147, ne témoigna pas moins de bonne volonté aux fils de saint Benoît. Il approuva les dons que firent à Guillaume de Saint-Briac, prieur de Combourg, les deux frères Jean et Robert de Herlant lorsque ceux-ci prirent l'habit religieux, recommandant bien à ce prieur de marier convenablement la fille de ce Jean de Herlant (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 779). Jean II de Dol confirma également la donation que fit Main Chaorcin de ses dîmes du Chastellier à Boutier, prieur de Combourg (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 779). Ce furent encore des dîmes qu'abandonna vers le même temps à Eudon, prieur de Combourg, Jean de Saint-Jean, sénéchal de Dol (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 781). En 1172, Albert, évêque de Saint-Malo, offrit aux religieux de Combourg l'appui de son autorité, en les confirmant dans la possession de tout ce qu'on leur avait donné, notamment de deux portions des revenus de l'église de Notre-Dame de Combourg, provenant des oblations, professions, mariages, prières, confréries, services de trentième et de septième, etc ... faits dans ce sanctuaire (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 454, 667, 769, 779). Harsculfe de Soligné, devenu par sa femme Iseult de Dol seigneur de Combourg, témoigna à son tour un vif intérêt au prieuré de la Trinité. A plusieurs reprises, vers la fin du XIIème siècle, il approuva de nombreuses donations de dîmes faites aux religieux de Combourg, tant par Jean Ramart et Alain de la Chapelle que par d'autres seigneurs des environs (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 693 et 694). Le duc de Bretagne Pierre Mauclerc et Alix de Bretagne, sa femme, confirmèrent par deux fois les dons faits au prieuré de Combourg par Jean de Dol. Une première fois ce fut par lettres données à Vincennes près de Paris, au mois d'avril 1215 (A. de la Borderie - Actes inédits des ducs de Bretagne). La seconde fois ce fut à Combourg à l'occasion suivante : "Le duc et la duchesse, revenant de faire un pèlerinage au Mont Saint-Michel, en avril 1217, s'arrêtèrent au prieuré de Combourg pour y entendre la messe ; elle fut célébrée par Geoffroy de Coursol, abbé démissionnaire de Marmoutiers, qui s'était retiré à Combourg pour s'y préparer à la mort ; quand le saint office fut terminé ce bon abbé supplia Pierre et Alix d'approuver de nouveau tous les dons faits par Jean de Dol aux religieux de Combourg, ce que firent volontiers, par acte authentique, le duc et la duchesse de Bretagne" (A. de la Borderie - Actes inédits des ducs de Bretagne). En 1263, Julienne, dame de la Roche-Espine, et Geffroy de Montbourcher, son fils, confirmèrent à leur tour le don des dîmes du Val-Mahaut en Combourg qu'avait donné Robin du Val au prieuré de la Trinité (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 990). En 1270 est signalé un acte d'afféagement concédé par le prieur de Combourg : ce religieux et ses moines cédèrent certaines terres à un chevalier nommé Guillaume Baudain, à condition qu'il leur paierait chaque année trois deniers, qu'il reconnaîtrait le prieur comme son seigneur et qu'il lui rendrait hommage et ligence (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 1021). Par suite de toutes les donations précédentes, le prieuré de Combourg avait acquis une certaine importance. L'abbé de Marmoutiers, Jean de Mauléon, en fit la visite en 1319 et le trouva occupé par six religieux : Guillaume de Vern (prieur), Raoul Butaud, Jean de Grelet, Mathieu de Genro, Jean Beauvent et Guillaume de Rougemont. Il constata aussi que ce monastère était bien entretenu et que les moines y menaient une vie régulière et fort édifiante. Les revenus du prieuré consistaient en ce qui suit : "- rentes censives, 9 livres, - dîmes de Combourg, 50 mines de blé, - moulin de Combourg, rapportant 20 mines de blé, - dîmes de Saint-Ouen de la Rouairie, 35 mines de blé". Quant au domaine proche du monastère, il se composait "de 16 journaux de terres labourées, 10 journaux de prairies et 3 journaux de vignes". Enfin les religieux jouissait du patronage des églises de Combourg, la Fresnaye et Lourmaie (Archives d'Indre-et-Loire, fonds de Marmoutiers). Seul des prieurés du comté de Rennes appartenant à l'abbaye de Marmoutiers, la Trinité de Combourg demeura conventuel jusqu'au siècle dernier. Depuis longtemps, toutefois, ce prieuré était en commende, mais les commendataires y entretenaient la régularité. En 1648, il était dû sur ce bénéfice 38 livres à la mense abbatiale de Marmoutiers, 48 sols aux officiers de cette abbaye et 16 livres 9 sols "aux escholiers du Collège de Paris" (Pouillé de Tours en 1648). En 1680, le prieuré de Combourg, était composé de deux parties très distinctes : le fief du Prieuré à Combourg (en l'évêché de Saint-Malo) et le fief du Prieuré en Saint-Ouen de la Rouairie (au diocèse de Rennes). Quoique ce prieuré conventuel était encore habité par quelques religieux bénédictins en 1680 et 1728, il n'en était pas moins déjà dans un triste état par suite de la négligence des prieurs commendataires. Depuis longtemps la commende, en effet, s'était établie à Combourg : Dom Armel de Parthenay, décédé en 1434, semble avoir été le dernier prieur régulier. Après lui vinrent les commendataires, généralement fils de grands seigneurs, évêques et dignitaires de l'Eglise, ne s'occupant guère que de toucher la meilleur part des revenus de leur prieuré. Ce furent François d'Acigné (décédé en 1509), Noël de Margat, abbé de Saint-Melaine (en 1516), François Hamon, évêque de Nantes (décédé en 1532), Louis d'Acigné, évêque de Nantes (décédé en 1542), Henri de Montredon, archidiacre de Narbonne (en 1590), André Fremiot, archevêque de Bourges et frère de sainte Jeanne de Chantal (en 1626), Guillaume Le Gouverneur, évêque de Saint-Malo (en 1629), Guillaume Jocet, archidiacre de Porhoët (décédé en 1666), Jean de la Vieuville, chevalier de Malte (en 1681), Pierre de la Vieuville, évêque de Saint-Brieuc (décédé en 1727). Lorsque ce dernier prit possession en 1705 du prieuré de Combourg, voici l'aspect qu'y présentaient les bâtiments claustraux : - les fenêtres du réfectoire se trouvaient fermées avec des planches, - le dortoir ne contenait que "deux pauvres lits sans couettes ni matelas", - la cuisine, dépourvue de meubles, était étançonnée, - le cloître seul demeurait en bon état. On croirait, d'après cela, que les moines n'y résidaient plus, cependant nous voyons le prieur commendataire nommer, le jour même qu'il constatait cet abandon du couvent, dom François Couaisnon prieur claustral. Il n'est donc pas étonnant que le relâchement de la discipline monastique, constaté par dom Martène à Combourg (Histoire de Marmoutiers, II, 420), se soit introduit en ce prieuré si misérablement entretenu par les commendataires. Cependant Mgr de la Vieuville ne fit point restaurer le monastère de Combourg, car, à sa mort, Martin du Bellay, alors abbé de Saint-Melaine et plus tard évêque de Fréjus, n'obtint en commende ce prieuré qu'à la condition expresse qu'il réparerait les bâtiments tombant en ruines et qu'il en serait le dernier prieur commendataire, le bénéfice devant rentrer en règle après lui. Malgré cela, Mgr du Bellay agit comme son prédécesseur : il nomma un prieur claustral, dom Gabriel Gaillard, mais se garda bien de relever le prieuré de son misérable état. Il obtint, au contraire, un arrêt du Conseil du roi, daté du 19 mars 1729 et enregistré seulement le 23 mai 1737 par le Parlement de Bretagne, l'autorisant à supprimer à Combourg les bâtiments réguliers tombant en ruine et par suite la conventualité. Cet arrêt s'appuyait sur un acte de l'abbaye de Marmoutiers, en date du 26 juillet 1723, reconnaissant "l'impossibilité d'entretenir désormais à Combourg des religieux obédienciers" (Archives du Parlement de Bretagne). A la suite de ces décisions, l'église priorale de la Trinité fut diminuée de moitié, de façon à n'être plus qu'une chapelle. On rasa les deux petites nefs et on raccourcit la grande nef (Archives du Parlement de Bretagne), puis l'on congédia les derniers moines résidant encore à Combourg. Ce fut la fin du monastère. Mais Mgr l'évêque de Fréjus conserva sa commende et n'eut plus à entretenir de religieux. Lorsque ce dernier mourut en 1775, cette commende fut maintenue et donnée à un vicaire général de Tours : il se nommait François Viale de la Sépouze et fut le dernier prieur commendataire de Combourg. Lui aussi continua les démolitions de son prieuré, à l'instar de son prédécesseur : trouvant la chapelle priorale trop grande, c'est-à-dire d'un entretien trop dispendieux, il en raccourcit encore la nef, puis n'aimant pas probablement la campagne, ou préférant sa riche Touraine à notre pauvre Bretagne, il rasa la maison abbatiale de Combourg qu'habitaient les prieurs commendataires quand ils venaient à la Trinité, enfin il fit abattre tous les murs de clôture du vieux monastère. Ce digne commendataire s'était d'ailleurs fait autoriser à commettre tous ces actes de vandalisme par des lettres patentes de Louis XVI, datées du mois de février 1780 (Archives du Parlement de Bretagne). La vieille église priorale n'est plus le vaste édifice primitif avec ses trois nefs, c'est une simple croix dont l'unique nef a été par deux fois raccourcie. On y trouve le gisant de Jeanne de Dol (XIV-XVème siècle). Son église était paroissiale jusqu'au XIII ou au XIVème siècle. L'église a été reconstruite au XVIème siècle : elle était en forme de croix, sa nef a été raccourcie, ses collatéraux et le croisillon Est du transept sont démolis au XVIIIème siècle. Les ouvertures y sont en plein cintre, sauf dans le transept septentrional orné d'une grande fenêtre en double ogive et d'une porte en arc surbaissé que surmonte un écusson martelé inscrit dans un joli cartouche de style ogival fleuri. Cet écusson devait présenter le blason des seigneurs de Combourg au XVème siècle. Le prieuré de la Trinité avait d'ailleurs ses armoiries propres enregistrées en 1680 : de gueules au lion d'argent (Archives nationales - Armorial général ms.). Le prieuré possédait jadis dans son enclos la Chapelle Saint-Martin, un auditoire, un colombier, un puits à margelle ronde et une grange dîmeresse. Le jardin renferme une pierre tombale du XVIème siècle figurant en relief une femme. On voyait encore en 1789, dans l'église priorale, le tombeau de Riwalon ou Rivalon, seigneur de Combourg, surmonté de sa "statue mortuaire, couchée sur le dos, en armure de chevalier" (Mémoires d'Outre-Tombe, I, 67). Outre ce monument funéraire des sires de Combourg, il y avait aussi dans l'église de la Trinité quelques autres enfeus, entre lesquels était celui des seigneurs de Trémaudan. Liste des prieurs de Combourg : — Garin de Lanrigan, fils d'Adelèse, soeur de Guillaume, abbé de Marmoutiers (1095). — Etienne (1132) . — Guillaume de Vitré donna l'habit monastique, vers 1145, à Jean de Dol, seigneur de Combourg, qui renonça au monde pour embrasser la vie religieuse. — Gilbert (1156). — Pierre de Dinan (1180). — Eudon reçut une donation de dîmes faite par Jean de Saint-Jean. — Guillaume de Saint-Briac. Ces deux derniers semblent avoir vécu au XIIème siècle. — Simon (1230). — N..... était en même temps bailli de Marmoutiers (1281). — Dom François Mirault (1316). — Dom Armel de Parthenay, fils de Jean, seigneur de Parthenay, décédé en 1434, et de Guillemette Le Bart. — François d'Acigné, fils de Jean, seigneur de la Lande, et de Jeanne de Fontenay, rendit aveu en 1505 et 1506 ; décédé le 24 novembre 1509 et inhumé dans l'église des Cordeliers de Rennes. — Dom Noël du Margat, religieux du Tronchet, fut élu abbé de Saint-Melaine en 1516. — François Hamon, évêque de Nantes et abbé de Saint-Méen, rendit aveu au roi le 10 novembre 1519 ; décédé en 1532. — Louis d'Acigné, fils de Guillaume, seigneur de la Roche-Jagu, et de Françoise Péan, doyen de Notre-Dame de Lamballe, prieur de Léhon, abbé du Relec, évêque de Nantes, etc. ; décédé au château de Fontenay, en Chartres, en 1542, le 24 mars, et inhumé dans le choeur de l'église conventuelle de Bonne-Nouvelle à Rennes. — Pierre d'Acigné, trésorier et chanoine de Nantes, rendit aveu au roi le 15 novembre 1543. Il fut aussi prieur de Léhon et eut quelques difficultés avec Mgr Bohier, évêque de Saint-Malo ; décédé en 1558. — Anne de Lachenal succéda au précédent et rendit aveu le 2 juin 1563 ; décédé en 1589. — Henri de Montredon, chanoine et archidiacre de Narbonne, fut pourvu le 12 février 1590 et résigna en 1617. — Michel Marescot fut nommé en 1617. — André Frémiot, frère de sainte Jeanne de Chantal, archevêque de Bourges, abbé de Saint-Etienne de Dijon, etc., résigna vers 1628 ; décédé à Paris en 1641 et inhumé dans l'église de la Visitation du faubourg Saint-Antoine. — Guillaume Le Gouverneur, évêque de Saint-Malo, prit possession le 20 janvier 1629 et résigna la même année. — Guillaume Jocet, chanoine de Saint-Malo et archidiacre de Porhoët, prit possession le 25 octobre 1629 ; il rendit aveu au roi le 9 décembre 1662. — Arthur de Lyonne prit possession le 30 novembre 1666. — Jean-l'Evangéliste de la Vieuville, fils du duc de la Vieuville, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, jouissait du prieuré en 1676 et 1681. — Joseph de Monthallé, prieur en 1684 et 1690, résigna moyennant une pension de 1.100 livres qu'on lui payait en 1698. — Pierre-Guillaume de la Vieuville, doyen et vicaire général de Nantes, abbé de Carnoët, devint évêque de Saint-Brieuc en 1721 ; décédé en 1727. — Martin du Bellay, abbé de Saint-Melaine, prit possession le 1er octobre 1727 et devint évêque de Fréjus ; décédé en 1775. — François Viale de la Sépouze, vicaire général de Tours, prit possession le 21 février 1776 et fut le dernier prieur de Combourg (abbé Guillotin de Corson) ;

Nota 1 : Le Fief du Prieuré en Combourg comprenait : - "les églises et maison conventuelle, consistant en dortoir, cloistre, salle, réfectoire, chapitre, prison, offices, cuisines, maison abbatiale, auditoire, cellier, écurie et granges, avec leurs cours, cimetière, jardins, vignes et colombier, le tout enclos de murailles et contenant 4 journaux ; auxquelles maisons résident avec le prieur quatre religieux qui disent et célèbrent tous les jours le divin service, scavoir matines, prime, tierce, sexte, none, grande messe, vespres et complies", - un ancien étang et le moulin ruiné du Prieuré, - une quantité de terres, parmi lesquelles se trouve "le champ de la Personne, proche de l'église parochiale, légué depuis cent cinquante ans par le seigneur de Chalopinaye pour avoir les prières nominales chaque dimanche en cette église, dites par le recteur primitif qui est le sieur prieur, ou par son vicaire ; et à cause de cette prée ledit prieur doit chacun an audit seigneur de la Chalopinaye, la nuit de Noël, à l'issue de la messe de minuit, deux boudins empannés et encornaillés des deux bouts, et cirés de cire verte", - le four banal du Prieuré, - "la disme du Grand moulin de Combour, des pescheries de l'estang, des coustumes et trespas", - "le droit d'usage dans les forests de Tanouarn pour chauffage et entretien des bastiments claustraux", - les deux tiers des oblations du tronc de Notre-Dame en l'église de Combourg, - les droits de prééminence en l'église de la Fresnaye, - quatre bailliages, savoir : le Grand Bailliage, en Combourg, le bailliage de la Fresnaye, le bailliage de Piraudain et du Verger en Saint-Léger et Marcillé-Raoul, ainsi que le bailliage de la Pasquerie, avec four à banc, en Bazouges-la-Pérouse, - six traits de dîmes en Combourg, - autres dîmes en Lourmaie, Québriac, Meillac, Dingé, Cuguen, Noyal et Bazouges-la-Pérouse (Archives nationales, P. 1707). Le Grand Bailliage du Prieuré en Combourg, appelé aussi fief de la Trinité, avait une importance réelle : c'était une haute justice avec un gibet "à trois paux dans le pastis de Ruel, sur le grand chemin de Rennes à Avranches" et un poteau "à ceps et collier pour attacher les blasphémateurs du saint nom de Dieu" (Archives nationales, P. 1707). Quoique formé des libéralités des seigneurs de Combourg, ce fief du Prieuré relevait directement du roi, comme fief amorti. Mais pour marque de son extraction originelle, il était chargé au profit du baron de Combourg, de redevances que nous avons déjà signalées. De leur côté, les vassaux du prieuré devaient payer au prieur une rente appelée garde, et les nouveaux mariés de la paroisse de Combourg étaient tenus, sous peine d'une amende de 64 sols, applicable aux pauvres du lieu, d'acquitter le devoir féodal qui suit : "à cause de l'administration du sacrement de mariage en l'église de Combourg (dépendant du prieuré) et de la consommation dudit mariage qu'ils font la première nuit de leurs noces, lesdits mariés doibvent, une fois seulement, le mardi de la Pentecoste, comparoistre près du tombeau de pierre élevé dans le cimetière du prieuré, à deux heures de l'après-midy, en présence des officiers dudit prieur; et doibvent là le marié fournir et présenter audit seigneur prieur ou à ses officiers un broc de vin valant trois pintes, mesure de Combourg, et une fouace qui est une espèce de pain revenant à un gasteau ; et la mariée dire à haulte voix une chanson" (Archives nationales, P. 1707). Ainsi étaient requis, le mardi de la Pentecôte, tous les nouveaux mariés roturiers de Combourg : ceux du bailliage seigneurial pour courir la quintaine, ceux du bailliage prioral pour fournir vin, gâteau et chanson.

Nota 2 : Le Fief du Prieuré de Saint-Ouen de la Rouairie : - dans la paroisse de ce nom avait existé, paraît-il, un petit monastère fondé par les Bénédictins de Marmoutiers et uni dans la suite à leur prieuré de Combourg. Voici ce qu'il en demeurait en 1680 : "une maison autrefois conventuelle et ce qui en reste à présent servant de cellier, grange, chambre et grenier ; - une chapelle dédiée à sainte Magdeleine et à saint Nicolas, sise dans le cimetière de Saint-Ouen et attenante à l'église parochiale dudit lieu", - plusieurs maisons dans ledit bourg de Saint-Ouen, - un pourpris contenant environ 28 journaux de terre, - un ancien bois de futaies, - un four à ban, - le moulin de Folleville sur la rivière de Loisance, - la totalité des dîmes de la paroisse dudit Saint-ouen, - enfin le droit de tenir une foire, le jour de sainte Magdeleine, audit bourg de Saint-Ouen, droit accordé au prieur en 1456 par le duc de Bretagne Pierre II, en considération de ce que "ledit prieuré avait été désolé par les guerres". Tous les détails qui précèdent sont extraits de la Déclaration faite au roi, en 1680, par le prieur de Combourg (Archives nationales, P. 1707). Voici, d'après les baux de fermes finissant en 1698, ce que valait à cette époque le prieuré de la Trinité : "- Produit des dîmes, 5 088 livres; - rentes en grains, 150 livres; - seigneurie et juridiction, 400 livres; - fours banaux et moulin, 450 livres; - prairies, 415 livres; - terres et rentes en Saint-Ouen de la Rouairie, 1 819 livres, - d'où un total des revenus de 8 912 livres". Les charges ordinaires, décimes, pensions congrues, etc ..., montaient alors à la somme de 3 976 livres, sans comprendre les réparations, les devoirs au seigneur de Combourg et au roi, les honoraires du prédicateur de Combourg et des prêtres de Saint-Ouen, et le douxième des dîmes de Noyal dû aux religieux de l'abbaye de Rillé (Archives d'Indre et Loire, fonds de Marmoutiers). En 1728 et 1729, les deux prieurs de Combourg firent des déclarations un peu moins élevées de leurs revenus respectifs : le prieur commendataire, Martin du Bellay, prétendit ne toucher que 6 030 livres de rentes et dit avoir 4 433 livres de charges, ce qui donne un revenu net de 1 597 livres. Le prieur claustral dom Couaisnon, déclara seulement 608 livres de rentes avec 260 livres de charges, ce qui donne un revenu net de 348 livres (Archives d'Ille-et-Vilaine - Etat du diocèse de Saint-Malo).

l'ancienne chapelle Saint-Pierre-et-Saint-Paul (1652), située proche de la maison de la Lanterne et aujourd'hui démolie. En 1652, les sieur et dame de Saint-Mahé bâtirent cette chapelle au bout septentrional des halles, dans la ville même de Combourg. Elle fut bénite au mois d'avril de cette année-là et fondée de trois messes, les lundi, mardi et jeudi de chaque semaine. Bertrand Collet, Mathurin Daumer et Joseph Garnier la desservirent successivement de 1743 à 1775 (Pouillé de Rennes) ;

l'ancienne chapelle frairienne située au Village de Tramel et aujourd'hui disparue. Elle était dédiée à saint Michel ;

l'ancienne chapelle Saint-Martin du château, aujourd'hui disparue. L'acte de présentation de Julien Bourgerel à la chapellenie du château de Combourg en 1638 dit formellement que cette chapelle était sous le vocable de saint Martin. Or, si d'un côté nous nous rappelons que le prieuré de Combourg avait à l'origine une église dédiée à saint Martin, si de l'autre nous remarquons que l'emplacement du château primitif peut bien avoir été au lieu dit encore maintenant le Vieux-Châtel, nous sommes amené à conclure que la chapelle du château de Combourg, et peut-être le château actuel lui-même, ont remplacé l'antique église de Saint-Martin. Quoi qu'il en soit, la chapelle actuelle du château est depuis longtemps dans une des tours ; les soeurs de Châteaubriand s'y marièrent, Mmes Geffelot de Marigny et de Québriac en 1780, et Mme de Farcy en 1782 ; lui-même nous a décrit cet oratoire tel qu'il était alors, « sombre, dit-il, mais embelli de bons tableaux des plus grands maîtres, qu'on ne s'attendait guère à trouver dans un château féodal au fond de la Bretagne » (Mémoires d'Outre-Tombe, I, 129) ;

l'ancienne chapelle située au Village de la Madeleine et aujourd'hui disparue. Cette chapelle appartenait à une ancienne léproserie fondée avant le milieu du XIIème siècle (avant 1146). Cette année-là Jean de Dol, sire de Combourg, "donna à l'abbaye de Saint-Sulpice-des-Bois un bourgeois nommé Herbert Chouan, avec toute sa postérité, demeurant en Combour dans un champ près de la Maison des Mezeaux" (Du Paz, Histoire généalogique des maisons de Bretagne, 517). Le duc de Bretagne Jean V accorda, en 1407, une sauvegarde à Jean Taupin, chapelain de la Magdeleine de Combourg (Lettres de Jean V). Ce chapelain, présenté par le baron de Combourg, était chargé d'administrer la maison et de desservir la chapelle. Quand, au XVIème siècle, la lèpre eut disparu de nos contrées, la maladrerie n'eut plus sa raison d'être et les seigneurs de Combourg créèrent plus près de leur petite ville un hôpital. Mais ils continuèrent de nommer un chapelain pour dire les messes fondées dans la chapelle Sainte-Magdeleine. La maladrerie, du reste, semble avoir été entretenue dans ce lieu jusque vers la fin du XVIème siècle car en 1570 Jean de Vaugérault fut encore chargé "de la chapellenie perpétuelle de la Magdeleine et de l'aumosnerie son annexe" (Registres des insinuations de l'évêché de Saint-Malo). Mais au siècle suivant, nous voyons établis assez près de la ville, au bord de l'étang de Combourg, la maison de l'Hôpital et sa chapelle dédiée à saint Sébastien. En 1630, Henriette d'Orléans, marquise de Coëtquen et comtesse de Combourg, confia au même titulaire, Malo Le Tourneux, les deux chapellenies de la Magdeleine et de Saint-Sébastien de Combourg. Cette dame avait obtenu, de l'évêque de Saint-Malo, l'union de ces deux bénéfices à celui de son château de Combourg. Aussi à partir de cette époque voyons-nous le même prêtre desservant ou faisant desservir les trois chapelles de la Magdeleine, de l'Hôpital et du château de Combourg (Registre des insinuations de l'évêché de Saint-Malo). En 1748, le prêtre avait pour les deux premières 400 livres de rente et ne devait que quatre messes par semaine, trois à l'Hôpital et une seulement à la Magdeleine. Cette chapelle de Sainte-Magdeleine, "indigente de réparations" dès l'an 1705, a été complètement détruite depuis. La chapelle de l'hôpital, rebâtie et bénite en 1789 fut peu de temps après vendue nationalement puis démolie. La chapelle de la Magdeleine était entourée en 1682 d'une litre aux armes des seigneurs de Combourg ;

l'ancienne chapelle frairienne, située au Village de Bénouin et aujourd'hui disparue. Elle était dédiée à saint Maurice, avec pèlerinage et assemblée le 22 septembre ;

les autres chapelles seigneuriales aujourd'hui disparues : celles des manoirs de la Bouteillerie, la Châsse, Chasteaux, Lespartz, la Reinaye, Trémaudan et Trémigon. Seule subsiste la chapelle du Grand Val, dédiée à saint Antoine et édifiée par Antoine Morin en 1714 ;

les autres chapelles aujourd'hui disparues ou abandonnées : la chapelle Saint-Sébastien (qui dépendait jadis de l'ancien hôpital), la chapelle sainte Madeleine ou Magdeleine (qui dépendait jadis de l'ancienne maladrerie), la chapelle Notre-Dame-Auxiliatrice (destinée aux congrégations et bâtie en 1865, elle a été bénite le 26 juin 1866 par M. le chanoine Le Villain), la chapelle Saint-Joseph (chapelle du nouvel hôpital), l'oratoire des Soeurs tenant l'école des filles. Il est également question des oratoires de Saint-Maurice, au village de Bénouin, et de Saint-Michel, au village de Trumel ;

la croix (1626), située à Ville Guillaume ;

le château de Combourg (XIII-XIV-XVème siècle). En 1064, les barons du pays de Rennes, mécontents du duc de Bretagne Conan II, forment une ligue contre ce prince et mettent à leur tête Rivallon de Combourg. Celui-ci appelle à son secours Guillaume duc de Normandie et en l'attendant s'enferme à Dol dans la forteresse qu'il avait construite malgré l'opposition de l'archevêque de Dol. Il y soutient l'assaut de l'armée ducale, mais se voit bientôt débarrassé de Conan, qui, à l'approche de Guillaume de Normandie, lève le siège de Dol et se rend à Dinan. Le duc y est assiégé à son tour par les Normands et forcé de rendre cette ville à Guillaume qui regagne ensuite son duché. A peine Guillaume de Normandie se fut-il retiré que Conan II voulut se venger de la révolte de Rivallon de Combourg et le punir d'avoir appelé les étrangers en Bretagne. Ayant appris que Rivallon s'était enfermé dans son château de Combourg, il vint l'y assiéger. Ce qui prouve la force de ce château, c'est que le duc parut sous ses murs accompagné d'une belle armée et de puissants barons, Geffroy, comte de Rennes, Morvan vicomte de Léon, Raoul de Gaël, Judicaël de Lohéac et Alain de Rieux. Le siège de Combourg fut vivement mené par Conan. Il s'empara de la place, se rendit maître de Rivallon, envoya ce dernier en exil et étouffa la révolte qu'il avait suscitée (1065). Un siècle plus tard, Combourg soutint un nouveau siège. Une ligue de mécontents s'était encore formée contre le duc de Bretagne Conan IV, à l'instigation de Jean II de Dol, sire de Combourg. Celui-ci rallia à sa cause le comte de Léon et les barons de Fougères et de Porhoët qui continuèrent la lutte après sa mort, arrivée en 1162. Battu en plusieurs rencontres par ses barons révoltés, Conan appela à son secours Henri II, roi d'Angleterre. Ce prince donna ordre à Richard comte d'Humière, son connétable, d'assembler les barons de Normandie et d'attaquer ceux de Bretagne. Richard obéit, entra dans notre province et fit au mois d'août 1164 le siège de Combourg, dont il s'empara (D. Lobineau - Histoire de Bretagne, 154). Il prit également Dol, et Henri II, s'étant emparé lui-même de Fougères, demeura malheureusement maître de la Bretagne. Pendant quinze ans le roi d'Angleterre "broya la Bretagne dans ses mains de fer et s'efforça de la transformer en province anglaise, mais il se heurta à une résistance opiniâtre qu'il ne put dompter. De 1167 à 1178 huit révoltes éclatèrent coup sur coup sous la patriotique impulsion de Bretons dont les noms doivent être cités avec admiration et respect" (A. de la Borderie, Cours d'Histoire de Bretagne, I, 118). Parmi ces intrépides champions de la liberté bretonne figure Raoul de Fougères qui parvint en 1173 à reprendre aux Anglais le château de Combourg (D. Lobineau, Histoire de Bretagne, 160). Sous le règne de Pierre Mauclerc, Jean de Dol, seigneur de Combourg, eut beaucoup à souffrir de de duc de Bretagne qui s'empara de son château. Le sire de Combourg réussit néanmoins à recouvrer cette forteresse, mais il ne put empêcher les officiers du prince, Normand de Québriac de saccager les environs de Combourg et Robert de Sorel de mettre deux fois le feu en la ville de ce nom. C'est ce que nous apprend une enquête faite en 1235 en faveur de Jean de Dol demandant à être indemnisé de tous ces dégâts (A. de Borderie - Actes inédits des ducs de Bretagne). Durant la longue et terrible guerre de la Succession de Bretagne, Du Guesclin dut combattre souvent dans le pays de Combourg, mais on ne voit pas que le château ait été, à cette époque, l'objet de quelque siège. Argentré raconte que Du Guesclin "rencontra aux landes de Combourg", du côté de Meillac, une troupe d'Anglais commandée par Jean Felleton : après avoir fort vaillamment "rompu leurs lances les uns les autres, il leur fallut venir aux mains, aux haches et aux espées ; auquel combat Felleton fut par trois fois pris et autant de fois recoux, mais finalement fut abattu par terre" et emmené prisonnier à Pontorson (D'Argentré - Histoire de Bretagne, p. 316). Le comte de Combourg, Jean de Coëtquen, soutint toujours, pendant les guerres de la Ligue, le parti du roi de France et ne permit pas au duc de Mercoeur et à ses Ligueurs d'entrer à Combourg. Les comptes du prince de Dombes, lieutenant-général d'Henri IV en Bretagne, nous apprennent qu'en 1591 et 1592 ce prince entretenait dans le château de Combourg une garnison royaliste de "vingt hommes de guerre à pied, sous la charge du seigneur comte de Combourg et commandés par un lieutenant" et les gages de ces soldats montaient à 95 écus par mois (Archives Ille-et-Vilaine, C. 3669). En 1590, le capitaine de Combourg se nommait Olivier du Rocher et il affermait alors 120 livres par an le droit de guet du château de Combourg dû par les vassaux de la seigneurie, c'est-à-dire les amendes et confiscations que pouvait procurer l'exercice de ce droit féodal (Archives du château de Combourg). Au XVIIème siècle, la forteresse continuait d'avoir un capitaine : c'était, vers 1650, Bertrand Gouyon, seigneur de Vaudurant, en 1669 Pierre de Salano et en 1676 Malo de Cantilly (Archives municipales de Combourg). Il ne subsiste plus rien du château primitif construit au XIème siècle par l'archevêque de Dol pour défendre son fief. C'est Geoffroy de Chateaubriand, arrière-petit-fils de René-Auguste, acquéreur du comté de Combourg en 1761, qui entreprend la restauration du château en 1866 et à partir de 1876-1878 (restauration menée par Ernest Trihle). Le château se compose de quatre bâtiments munis de créneaux et de mâchicoulis. L'ensemble de la construction, à l'exception de certaines tours, est une oeuvre du XVème siècle, attribuée généralement à Geoffroy de Malestroit, baron de Derval et sire de Combourg, décédé en 1463. Il existe d'ailleurs des lettres patentes du duc de Bretagne Pierre II autorisant, en 1454, le seigneur de Combourg à lever un impôt extraordinaire sur ses vassaux pour subvenir aux dépenses que lui occasionnait la restauration de son château (Archives du château de Combourg). Les quatre angles sont flanqués de tours. La tour du Maure ou More (anciennement appelée tour de l'Horloge) date du XIIIème siècle, la tour Sybil ou Sybille (anciennement appelée tour Madame) et celle du Chat (anciennement appelée tour du Garde-Meuble) datent du XIVème siècle. La tour du Croisé (anciennement appelée tour de M. le Marquis) date du XVème siècle (vers 1454). La porte est de forme ogivale et accostée d'un portillon de même style : elle n'a plus sa herse du moyen-âge, mais elle conserve de chaque côté les rainures pratiquées dans la muraille pour laisser passer les chaînes de l'ancien pont-levis. Au-dessus de cette porte est sculpté un écusson portant les armes des comtes de Châteaubriand "de gueules au semis de fleurs de lys d'or sans nombre, accompagné de leur belle devise : mon sang teint les bannières de France". Sa chapelle se voit encore à l'entrée du vestibule. C'est dans cette chapelle que se marièrent les soeurs de Châteaubriand : en 1780 Mme Geffelot de Marigny et de Québriac, en 1782 Mme de Farcy, devenue veuve dès 1783, Mme de Québriac se remaria au comte de Châteaubourg. Quant à Lucile, la soeur préférée du grand écrivain, elle épousa à Rennes M. de Caud pendant la Révolution. Durant l'émigration de Châteaubriand, la Nation voulut s'emparer de la terre de Combourg, en 1796, mais sa soeur, Mme de Farcy, fit observer aux commissaires-priseurs que le château de Combourg appartenait de droit aux deux fils de feu Jean-Baptiste de Châteaubriand, résidant en France sous la tutelle de leur aïeule Mme de Châteaubriand (Archives d'Ille-et-Vilaine). L'aîné de ces enfants, le comte Louis de Châteaubriand, eut plus tard en partage ce château de Combourg qu'il laissa au fils unique, Geoffroy de Châteaubriand, qu'il avait eu de son union avec Mme d'Orglandes (Mémoires d'Outre-Tombe, I, 11). C'est à ce Geoffroy-Christian, comte de Châteaubriand, né en 1828 et décédé en 1889, et à la comtesse sa femme, née Antoinette de Rochetaillée, qu'est due la restauration actuelle du château de Combourg. A mentionner la visite madame la princesse Hélène d'Orléans, fille du Comte de Paris, le 9 août 1891 : elle y fut reçue par Mme la comtesse de Châteaubriand, celle-là même qui restaura l'intérieur du château, et par sa fille Mlle Sibylle de Châteaubriand qui épousa en 1898 le comte de Durfort, appartenant à la même famille que le duc de Duras, le vendeur de Combourg, en 1761, à Mme de Châteaubriand ;

Nota 3 : " Dans le département d'Ille et Vilaine, arrondissement de Saint-Malo, à trois lieues de Dol, sur une route qui part de cette ville et se rend à Hédé, on voit le château de Combourg. Les soins qu'on a pris de sa conservation nous montrent une de ces forteresses bretonnes, placées en seconde ligne de défense vers la Normandie. Jadis ces hautes tours en imposaient aux assaillans : aujourd'hui elles font encore l'admiration du voyageur, qui voudrait connaître les faits d'armes qui s'y sont passés ; le dessinateur désire, à l'aide de son crayon, en conserver le souvenir, et le peintre s’y arrête quelquefois : satisfait d'un tableau que la nature lui présente dans un encadrement pittoresque, il en décorera un salon, comme ce château sert d'ornement au site qu'il embellit. Des différens auteurs consultés, ou a appris que Combourg fut bâti en 1016, par Junkenus, évêque de Dol, lequel était fils du premier vicomte de Dinan. Cependant lorsqu'on examine scrupuleusement l'espèce de construction de Combourg, il est permis de douter qu'il vienne d'aussi loin, surtout lorsque l'on sait que, dans le XIIIème siècle, Pierre de Dreux fit brûler Dol et Combourg. On ignore quand il fut rebâti. Quoi qu'il en soit, durant la guerre intestine du XIIème siècle, quand Henri II, roi d'Angleterre, vint en Bretagne soutenir Conan IV (ce qui fut pour lui un prétexte de conquête), le château de Combourg fut pris par ce roi sur Raoul II, de Fougères, qui le tenait pour Eudon ; mais Raoul s'en empara de nouveau. Combourg a été la demeure de Jean de Tinténiac, qui fut déclaré le plus brave à la mémorable bataille de trente Bretons contre trente Anglais, en 1352. Ce château a été possédé par les familles de Soligné, du Châtel d'Acigné, et appartient aujourd'hui à celle de Châteaubriant, au comte de ce nom, colonel de cavalerie. Cette famille remonte à Eude Brient [Note : Premier nom de la famille de Châtaaubriant], fils d'un comte de Penthièvre, qui, ayant accompagné Guillaume-le-Conquérant en Angleterre, combattit à la bataille d'Hastings contre Harold. Peu d'historiens ont rapporté le fait suivant : Deux fils d'Harold s'étant retirés en Irlande, revenaient en Angleterre pour tenter la fortune des armes. Brient qui en fut averti, se mit en mer avec une flotte. Il rencontra celle des ennemis. Un combat s'ensuivit, dans lequel il fut vainqueur. Cette victoire navale dut assurer à Guillaume la conquête qu'il venait de faire. On sait encore que Louis IX fut si satisfait des services de Geoffroy de Châteaubriant à la Terre-Sainte, qu'il voulut le récompenser, en chargeant son écusson de fleurs-de-lys d'or sans nombre. Telle a été depuis la bannière des barons de Châteaubriant. Un seul fait eût suffi, pour illustrer ce château, dont nous avons ici l'exacte ressemblance : c'est là qu'avant la révolution, le comte de Châteaubriant reçut les premières leçons des lettres. Aujourd'hui, aux pieds ce la tour du Maure, on aimera à redire les expressions tant harmonieuses d'une romance inspirée par le souvenir même de cette ancienne demeure des preux " (Maudet de Penhouët, 1829).

Château ou Manoir de Combourg (Bretagne).

le château ou manoir de la Bouteillerie, situé route de Meillac. Ce manoir, appelé anciennement la Boutiellerie, tire son nom de cette famille Boutier que nous voyons figurer dans l'histoire du prieuré et de la paroisse de Combourg, dès le XIème siècle. Il présente aujourd'hui deux pavillons restaurés dont l'un sert de chapelle : ces pavillons sont accostés chacun d'une tourelle. D'après les cahiers de l'intendance de Bretagne (Archives d'Ille-et-Vilaine), la juridiction de la Bouteillerie, exercée à Combourg, était une haute justice. Le seigneur de la Bouteillerie avait une chapelle prohibitive dans l'ancienne église paroissiale de Combourg. A noter que la Bouteillerie ne relevait pas du comté de Combourg, mais, originairement du moins, de la châtellenie de Tinténiac. En 1437, la Bouteillerie appartenait encore à "noble escuyer Thomas Boutier". La famille Boutier se maintint jusqu'aux derniers siècles aux environs de Dol, notamment en Baguer-Morvan, mais la branche de la Bouteillerie semble s'être fondue, au XVème siècle, dans la famille Massuel, car les Massuel portaient les mêmes armes que les Boutier : gironné d'hermines et de gueules de six pièces. Toujours est-il que vers la fin du XVème siècle Jean Massuel se trouvait seigneur de la Bouteillerie. Son fils, François Massuel, sire de la Bouteillerie en 1507 (Archives du château de Combourg), épousa Françoise de Langan, dame de Bouteniguel en Combourg. Cette dernière se trouvait en 1542 veuve de François Massuel et tutrice de leur fils mineur nommé Jean (Archives du château de Châteauneuf). Ce Jean Massuel, seigneur de la Bouteillerie, chevalier de l'Ordre du roi, épousa d'abord Mathurine Le Chanoine, puis Yvonne de la Fouaye, avec laquelle il demeurait en 1577 en leur manoir de la Bouexière en Maure (Archives de Loire-Inférieure). Leur fils, issu du premier lit, François Massuel, seigneur de la Bouteillerie, servit pendant les guerres de la Ligue dans le parti du roi et fut honoré par Henri IV de l'Ordre de Sa Majesté. Il épousa : 1°- Louise Loaisel, dame de la Brestesche, 2°- Marguerite Tournemine, dame du Bois-de-Bintin. De cette dernière union sortit René Massuel, seigneur de la Bouteillerie, capitaine de Montmuran, lieutenant de cent hommes des Ordonnances du roi, chevalier de l'Ordre, et époux de Suzanne Grimaud. Il était mort en 1621 et son fils, alors mineur, fut Isaac Massuel, seigneur de la Bouteillerie et comme ses prédécesseurs chevalier de l'Ordre du roi. Ce seigneur, résidant ordinairement au Bois-de-Bintin en Talensac, s'unit à Françoise de Brissac. Leur fils, Guy de Massuel, baptisé le 4 juillet 1646, à Saint-Etienne de Rennes, était en 1670 seigneur de la Bouteillerie, mais il dut vendre cette terre quelques années plus tard à Gilles de Forsanz, seigneur du Houx en Talensac, qui, le 7 novembre 1692, fit hommage au roi pour sa seigneurie de la Bouteillerie (Archives de Loire-Inférieure, B, 1025). Gilles de Forsanz avait épousé Marguerite de Guéhenneuc qui, devenue veuve de lui, se remaria à Saint-Etienne de Rennes, en 1713, avec Louis de la Villéon, seigneur de la Vieuville. Leur fils Hilarion de Forsanz, seigneur du Houx et de la Bouteillerie, né en 1687, épousa en 1715 Françoise de Lantivy de Reste, morte à Rennes le 18 décembre 1748. Hilarion de Forsanz rejoignit sa femme dans la tombe le 12 février 1766 (Registre des sépultures de Saint-Etienne de Rennes). Ils laissaient un fils Jacques de Forsanz, baptisé à Saint-Gonnery en 1720, époux d'Henriette Gouro de la Boulaye et dernier seigneur de la Bouteillerie, qu'il possédait encore en 1790 (Archives d'Ille-et-Vilaine, 1Q, 434). Ceux-ci avaient une fille mariée en 1778 à Julien Fournier, seigneur d'Allérac, dont les descendants possédaient encore la Bouteillerie à la fin du XIXème siècle. Ce manoir a été restauré de nos jours par la famille Chereil de la Rivière ;

Nota 3 : " La position élevée du château de Montmuran, dominant sur une riche plaine d'une immense étendue, est vraiment majestueuse, tandis que de nobles souvenirs se rattachent à cette noble demeure. L'histoire nous apprend que dès le dixième siècle, Alain III, duc de Bretagne, donna, dans ses environs, un grand territoire à sa sœur Adèle, abbesse de Saint-Georges, à Rennes. Cette dame en concéda une partie à l'un des ancêtres de la famille des Tinténiac, qui, l'ayant reçue à titre d'hommage lige, jura fidélité à genoux dans les mains de son seigneur, ladite abbesse. Il bâtit un château en ce lieu. A cette haute antiquité se joint une grande illustration. Bertrand du Guesclin, notre héros breton, y fut fait chevalier. Alors jeune guerrier, aspirant à la gloire qu'il acquit depuis, il se livrait aux plaisirs d'une fête que la dame châtelaine donnait au maréchal Dandreghen, quand l'alarme se répandit dans le châtel : Un parti d'Anglais, attaché aux intérêts du comte de Montfort, venait de Dinan pour troubler les divertissemens de Montmuran. Bertrand s'arme à la hâte, réunit une troupe de combattans et s'apprête à marcher à la rencontre de l'ennemi. Mais avant de partir, et porté par le désir d'illustrer son nom, il requiert chevalerie. Delatre du Marais, chevalier du pays de Caux, lui donne l'accolade, et du Guesclin va mériter ses éperons d'or. Il fit mordre la poussière aux Anglais. Les lieux du combat se reconnaissent encore aujourd'hui, dans le voisinage du château, par les noms de Chemin et Champ sanglans [Note : Ce combat eut lieu en 1354, Voyez l’Histoire de Bretagne, par M. D. Lobineau, tome 1, page 347]. Cette belle propriété appartient à M. le comte de Bizien, maire de Saint-Malo. Moutmuran est situé dans le département d'Ille et Vilaine, commune des Iffs, à une lieue de Hédé, sur la route de Rennes à Saint-Malo, et proche de celle de Rennes à Dinan " (Esquisses sur la Bretagne, 1829).

Château ou Manoir de Combourg (Bretagne).

le manoir de Villeneuve-Malabry, situé route de Lanhélin. Le nom Malabry semble indiquer une ancienne léproserie. Une terre voisine est appelée la lande de la Chapelle ;

Château ou Manoir de Combourg (Bretagne).

la maison de la Lanterne (1597), édifiée par Perrine Jonchée. Cette maison est encore surnommée "Hôtel Trémaudan" ou "Maison de la Tourelle". Restaurée en 1968 ;

la ferme-manoir de la Reinais ou Reinaye (XVème siècle), située route de Lanhélin. Le manoir possédait jadis une chapelle privée dont on conserve encore une statue en bois de la Sainte-Trinité. En 1706, René de Vaucouleurs, seigneur de la Boulaye, présenta Jean Even pour desservir la chapelle de la Sainte-Trinité de son manoir de la Reinaye, qui était alors fondée de messes ; elle fut interdite en 1727 (Pouillé de Rennes). Propriété du seigneur de Melesse (en 1429), de Charlotte Le Vassal (en 1621) et de René de Vaucouleurs, seigneur de la Boulaye (en 1706) ;

le manoir de Trémaudan ou du Grand-Trémaudan (1630). Le pigeonnier date du XVI-XVIIème siècle. La chapelle privative (1639) est fondée par Charles Poulain. En 1718, on fit un mariage dans la chapelle du manoir de Trémaudan (Pouillé de Rennes). Jean de Langan était seigneur de Trémaudan en 1429 et il en rendit aveu au baron de Combourg en 1455 (Archives du château de Combourg). Mais en 1475 ce fut Jeanne du Tiercent, veuve de Lancelot Gouyon, qui fit un semblable aveu au nom de sa fille Jeanne Gouyon, dame de Trémaudan. Celle-ci épousa Jean de Couvran, seigneur de la Morandaye, lequel, négligeant de rendre aveu au sire de Combourg, vit celui-ci saisir en 1481 ses terre et juridiction de Trémaudan (Archives du château de Combourg). En 1541, François de Vaunoise, seigneur dudit lieu, possédait Trémaudan, qu'eut ensuite Gillette de Vaunoise, femme : 1°- de N. Thomas, 2°- de Thomas Poulain, qui fit aveu en 1587. Elle laissa deux fils successivement seigneurs de Trémaudan : Charles Thomas, décédé vers 1596, et Charles Poulain (Archives du château de Combourg). Ce dernier épousa en 1621 Suzanne de Boislehoux, mais en 1658 ses créanciers firent vendre judiciairement la terre et seigneurie de Trémaudan, qu'acheta Gilles du Chemin. La fille de celui-ci, Agnès du Chemin, apporta avant 1682 Trémaudan à son mari, René de Lantivy, seigneur de Kerveno. Leur fils Jacques de Lantivy, seigneur de Trémaudan, épousa en 1708 sa parente Marguerite de Lantivy du Serrouet (Archives du Morbihan, V, 16), qui se trouvait veuve de lui en 1727. Augustine de Lantivy, leur fille, s'unit en 1735 à Pierre Philippes, seigneur de Moidrey et de Villeneuve, lequel devenu veuf rendit aveu à Combourg pour Trémaudan en 1756. Nicolas Philippes, seigneur de Trémaudan, fils aîné des précédents, épousa Marie Mazin et vivait encore en 1789. A la seigneurie de Trémaudan était unie la terre noble de Cotillé : le tout formait une moyenne justice exercée en l'auditoire de Combourg. Le seigneur de Trémaudan avait dans l'église priorale de Combourg un droit d'enfeu avec quatre pierres tombales placées devant l'autel Saint-Martin. En revanche, le prieur de ce monastère lui devait "cinq miches feuilletées de pain de froment rouge aux fêtes de Noël, Pâques et Saint-Martin, c'est-à-dire quinze miches par an" (Archives du château de Combourg) ;

Château ou Manoir de Combourg (Bretagne).

Nota : TRÉMAUDAN. Seigneurie, paroisse de Combourg, évêché de Saint-Malo. Aux Lantivy depuis le mariage, en 1665, de Jacques de Lantivy, seigneur de Kervéno, avec Michelle-Agnès du Chemin. Le 11 avril 1666, les deux époux acquirent pour 9.000 livres de messire Julien Pichart et Madeleine Poulain, son épouse, quatre fiefs dépendant de lad. seigneurie de Trémaudan. En avaient rendu aveu au seigneur de Combourg n. h. Thomas Poulain, écuyer, Charles Poulain et Gilles du Chemin, bourgeois et échevin de Rennes, les 24 septembre 1587, 11 janvier 1621 et 27 mars 1666. Charles Poulain et Michelle-Agnès du Chemin rendirent aussi aveu d'une partie desd. terres à la seigneurie de Courneuf, les 24 septembre 1618 et 1er septembre 1702. Le partage des biens de lad. Agnès en 1773 comprend « la maison seigneuriale de Trémaudan avec ses salons, chapelle, colombier, bois de décoration, jardin, vivier et droits de prééminences en l'église du prieuré de Combourg, la métairie de la Porte et les fiefs et baillages d'Avignon, paroisse de Combourg, de la Bobinière, paroisse de Combourg, du Vaupicot, paroisse de Meillac, du Tertre du Rocher, paroisse de Tinténiac, lesd. fiefs dépendant de lad. seigneurie de Trémaudan ». (Archives des Lantivy de Kervéno. Papier original) (Théodore Courtaux, 1899).

l'ancien manoir de la Chasse, situé route de Lanhélin. Propriété de Perrine Jonchée en 1597 et de Charlotte Le Vassal en 1621. Perrine Jonchée appartenait à une famille de riches armateurs malouins. En 1591, Jean Jonchée reprit l'île de Bréhat sur les Anglais. Le manoir possédait jadis une chapelle privée et un colombier. En 1731, on fit des fiançailles dans cette chapelle encore debout mais abandonnée à la fin du XIXème siècle (Pouillé de Rennes) ;

le manoir du Grand-Val ou Grandval, situé route de Dingé. Il a été reconstruit récemment. Sa chapelle, privée et dédiée à saint Antoine, est édifiée en 1714, date à laquelle elle est dotée de 30 livres de rente par Antoine Morin, sieur du Planty et propriétaire du Grand Val. Propriété en 1429 de G. du Val, en 1461 de Alain du Val, en 1547 de Jean Hay, en 1581 de Gilles Croc, qui le vend alors à Olivier Broust, en 1607 de René de Champaigné, en 1714 d'Antoine Morin sieur de Planty, en 1760 de Catherine Morin, femme de François Marc de la Chenardaye, en 1775 d'Anne Marc de la Chenardaye, femme de Jean Pinot du Petit-Bois (ou Petitbois) ;

l'ancien manoir de Saint-Mahé, situé route de Lanhélin. Le vieux manoir de ce nom semble tirer son origine d'une chapelle bâtie au moyen-âge par les religieux de la Vieuville dans leur terre de Combourg, « mazura in Combour », voisine de leur grange de Pirieuc, en Meillac (Pouillé de Rennes). Depuis bien longtemps n'existe plus le manoir de Saint-Mahé : dès 1621 ce n'était déjà que "une très ancienne ruisne et emplacement de chasteau". On voyait encore récemment à côté de la métairie de Saint-Mahé, une motte de terre surmontée des derniers débris d'une tour féodale. Le 25 octobre 1459, Gilles du Buat rendit aveu au baron de Combourg pour ses terre et seigneurie de Saint-Mahé. Ce dernier vivait encore en 1465, mais Jean du Buat lui avait succédé en 1486 (Archives du château de Combourg). Mahaut du Buat épousa vers 1500 Guillaume de la Bouexière, et Gilles de la Bouexière, probablement leur fils, était en 1534 seigneur de Saint-Mahé et époux de Catherine Chauveau. Ce seigneur mourut le 6 janvier 1562, laissant Saint-Mahé à son fils François de la Bouexière, mari de Françoise de la Marzelière, qui en 1573 rendit aveu à la baronnie de Combourg pour ses fiefs et son "emplacement de chasteau d'antiquité appelé Saint-Mahé" (Archives du château de Combourg). François de la Bouexière était mort en 1584 et sa veuve alors remariée à Claude Moraud, seigneur de la Provostière. Cette dame, Françoise de la Marzelière, jouissait encore en 1593 de la terre de Saint-Mahé, comme douairière. Renaud de la Bouexière, son fils, rendit aveu à Combourg pour sa seigneurie de Saint-Mahé en 1596 (Archives du château de Combourg) et épousa Isabelle de la Croix. Renaud de la Bouexière vendit Saint-Mahé à sa soeur Françoise de la Bouexière, femme de Jean du Breil, seigneur de la Colombière (Archives d'Ille-et-Vilaine, B, 488). Renaud du Breil, leur fils, rendit aveu à Combourg en 1621 pour cette terre de Saint-Mahé, qu'il donna en partage, l'année suivante, à son frère cadet Jean du Breil, époux d'Anne Le Queu. Ce dernier ne conserva point Saint-Mahé, qu'acheta avant 1642 Pierre Mouschoux, alloué de Combourg, mari de Perrine Busnel (Archives du château de Châteauneuf). Peu de temps après, la seigneurie de Saint-Mahé fut distraite de la terre de ce nom. Pierre Mouschoux vendit, en effet, les fiefs de Saint-Mahé, en 1650, à Guillaume Eon, sénéchal de Combourg, qui les rétrocéda au seigneur de Trémigon, et depuis lors ces fiefs demeurèrent unis à ceux de Trémigon. Pierre Mouschoux conserva "la terre, manoir et chapelle de Saint-Mahé, comprenant 350 journaux de terre" (Archives du château de Combourg).Cette propriété appartient ensuite : en 1682 à Malo Mouschoux, en 1712 à Jean Clouet et en 1786 à Jean Potelet. A la seigneurie de Saint-Mahé furent longtemps unies celle du Buat en Bonnemain, relevant de Landal, et celle de la Chalopinaye, en Lourmaie, relevant de Limouëlan. La terre seigneuriale de Saint-Mahé, tenue de Combourg, se composait par elle-même du château de ce nom, qu'avait remplacé un petit manoir au XVIIème siècle, d'une chapelle, de l'emplacement d'un moulin, de bois futaie et taillis et de quelques belles métairies. Quant aux fiefs, ils étaient en Combourg au nombre de trois, jouissant d'une haute justice. A cause de de l'un d'eux, dit le Fief des Nobles, il était dû au seigneur de Saint-Mahé par le prieur de Combourg douze miches de pain feuilleté, quatre à la Saint-Martin, quatre le jour de Pâques et quatre à la fête de Noël. Ce dernier jour le prieur devait, en outre, présenter à l'issue de la messe du matin, "sous le chapitreau de l'église de Combourg, sept chopines de vin à Monsieur de Saint-Mahé" (Archives d'Ille et Vilaine, B, 488). Au bailliage de Pontlaron certains vassaux devaient au même seigneur le jour de Noël "trois paires de gants à usage d'escuyer et un arc encornaillé et encordé, de bois d'ourmeau" (Archives du château de Châteauneuf) ;

la fontaine et la Croix de Saint-Lunaire, situées au bourg de Combourg. On conduisait autrefois à la fontaine les enfants atteints de maladies des yeux ;

la fontaine de Margatte (moyen âge), située route de Saint-Léger ;

le vide coupe-feu (XVI-XVIIIème siècle), situé place Albert-Parent ;

la maison (XVIème siècle), située rue des Princes. Restaurée au XXème siècle ;

la maison des Templiers (XVIème siècle), située rue Chateaubriand. Elle relevait primitivement de l'Ordre des Templiers et dépendait de la Commanderie du Temple de La Guerche ;

la tour du Pendu (XVIème siècle) ;

la maison (1650), située 10 rue Notre-Dame ;

la longére du Tertre-Odye (XVIIème siècle) ;

la maison (XVIIIème siècle), située à Le Coudray ;

le collège Saint-Gilduin (1865-1890) ;

la clinique Saint-Joseph (1954). Cette clinique remplace un hôpital érigé en 1876 par l'abbé Delafosse ;

5 moulins dont les moulins à eau du Château, de Trémignon, du Bas-Bourg-Neuf,…

Halles de Combourg (Bretagne).

A signaler aussi :

les mottes castrales de Vieux Chatel, du Tertre et de Saint-Mahé ;

la découverte d'armes et d'outils en pierre polie ;

la présence d'une allée couverte, près de Chevrot ;

un vicus près des Cinq-Chemins (II-IIIème siècle) ;

le tumulus du Tertre, entouré d'un fossé et situé route de Dingé ;

le dolmen ruiné de Chevrot, situé dans le Champ de la Pierre ;

la voie romaine de Jublains à Corseul qui passait au Sud de Combourg, près du Village du Vieux-Châtel et des mottes dites les Vieux-Châteaux ;

l'ancien hôpital de Saint-Sébastien, situé jadis route de Hédé et fondé par les seigneurs de Combourg. Il possédait jadis une chapelle privée reconstruite en 1789. Cette chapelle possédait en 1682 une litre aux armes des seigneurs de Combourg. L'ensemble a été démoli en 1896 ;

l'ancienne Maison des Mézeaux ou des Lépreux. Cette maison avait été donnée en 1163 au prieuré de Combourg par Albert, évêque de Saint-Malo ;

l'ancienne Maison de la Croix-Verte, située au bourg de Combourg. Elle était déjà en ruines en 1749 ;

l'ancienne Maison de la Bouteillerie (1650), située au bourg de Combourg;

l'ancienne Auberge de la Tête-Noire, située au bourg de Combourg ;

l'ancienne Maison de la Gourde, située au bourg de Combourg ;

la Maison des Trois-Compères, située au bourg de Combourg ;

la Maison de la Noë, située au bourg de Combourg ;

la Maison du Temple. Il s'agit d'un ancien établissement Protestant, situé au bourg de Combourg. Il s'agit d'un souvenir de l'essai infructueux que firent au XVIème siècle les Protestants pour s'établir à Combourg. "Guillaume Presleux fut le premier et le seul pasteur de Combourg, entre Rennes et Saint-Malo. On ne sait pas au juste à quelle époque il commença d'être pasteur de cette Eglise, mais en 1565 il figura à ce titre au synode provincial de Ploërmel. Il demeura à ce poste jusqu'en 1571. Après cela on ne retrouve plus ses traces, et son Eglise dut se fondre en celle de Saint-Malo" (Vaurigaud, Histoire des Eglises réformées de Bretagne, I, appendice, XLV) ;

l'ancien manoir de la Harangère, situé route de Bonnemain. Propriété de la famille Abercurzon en 1428 ;

l'ancien manoir de Balanson, situé route de Bonnemain. Propriété de la famille de Bourgneuf en 1429 ;

l'ancien manoir de Trémigon, situé route de Bonnemain. Ce manoir a été remplacé par un édifice moderne. Il est fait mention dès le XIème siècle des sires de Trémigon et d'une chapelle qu'ils possédaient dans la paroisse de Combourg ; nous regrettons de ne pouvoir analyser ici les chartes qui les concernent. (Voy. Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 642). Beaucoup plus tard, nous retrouvons la chapelle du manoir de Trémigon ; elle était alors fondée de messes et avait pour chapelains en 1677 Mathurin Le Clerc, et en 1715 Henri de Courtalvert de Pezé. Cette chapelle a été reconstruite et bénite en 1827 par Jean-Marie Robert de la Mennais (Pouillé de Rennes). Trémigon possédait en 1700 un droit de haute justice qui s'exerçait en la ville de Combourg : elle comprenait la terre de la Chèze en Bonnemain, et avait, à cause de ses fiefs, dans l'église de cette paroisse, des prééminences, un banc et un enfeu (Archives du château de Combourg). Cette seigneurie est une des plus anciennes de Combourg et a donné son nom à une famille distinguée, portant pour armes : d'argent à l'écusson de gueules en abîme, accompagné de six fusées de même. Le premier membre connu de cette maison est Hervé de Trémigon qui en 1166 restitua aux moines de Combourg la dîme du Châtellier donnée par son père à saint Martin et retirée injustement par lui. Il avait été poussé à cette méchante action par son oncle Garin Chaorcin, aussi celui-ci dut-il subir une pénitence publique : il vint s'agenouiller devant l'autel de l'église du prieuré de Combourg et y fut frappé de verges par le prieur, nommé alors Pierre. Touché toutefois du repentir des deux seigneurs, ce religieux donna 5 sols à Hervé de Trémigon et 12 deniers à son oncle (Dom Morice - Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 442 et 443). Plus tard, Rolland de Trémigon prit part à une donation en faveur de l'abbaye de la Vieuville, faite vers l'an 1200 par son oncle Guy de Chobar partant pour la Terre-Sainte (Dom Morice, I, 728). Mais le plus illustre des sires de Trémigon fut Yvon de Trémigon, qui suivit en Italie Silvestre Budes et fut un des dix Bretons vainqueurs à Rome, en 1377, de dix Allemands en combat singulier. Geffroy sire de Trémigon perdit sa mère, Jeanne du Breil, en 1415 : il eut un fils du même nom que lui, mort laissant veuve Guillemette La Vache. Leur fils Jean de Trémigon épousa Jacquemine de Langan et leur petit-fils Tristan de Trémigon, Catherine de Chalonge. Ce dernier rendit aveu au baron de Combourg en 1542 pour partie de sa seigneurie de Trémigon (Archives du château de Combourg). Son fils aîné Guy, sire de Trémigon s'unit à Bonaventure de Bellouan et fut tué à la bataille de Dreux en 1562. Il laissait une fille unique, nommée Guyonne de Trémigon, qui épousa en 1576 Charles de Courtarvel, baron de Pezé. Celui-ci fit hommage au roi en 1600 pour la terre seigneuriale de Trémigon (Archives de Loire-Inférieure, B, 1015), dont hérita son fils, René de Courtarvel, baron de Pezé, uni en 1621 à Marie de Saint-Gelais de Lusignan. Cette dame était veuve et douairière de Trémigon dès 1630. Son fils, autre René de Courtarvel, marquis de Pezé, et marié en 1641 à Séguine Le Gros de Princé, rendit aveu en 1655 au sire de Landal pour une portion de sa seigneurie de Trémigon. Vint ensuite le fils des précédents, Charles de Courtarvel, marquis de Pezé, marié en 1673 à Madeleine de Vassan, père de Louis René de Courtarvel, marquis de Pezé, qui épousa en 1732 Louise Thibault de la Rochetulon. Ces derniers eurent deux enfants : Louis-René, baptisé en 1740, mais mort sans postérité, et Louise, unie en 1755 à Joachim de Dreux, marquis de Brezé. Celui-ci mourut en 1781 et Louise de Courtarvel, sa veuve, vendit en 1784 les terre et seigneurie de Trémigon à Etienne-Auguste Baude de la Vieuville, marquis de Châteauneuf. Ce dernier seigneur de Trémigon fut saisi par les révolutionnaires et exécuté à Rennes le 4 mai 1794. La terre de Trémigon, confisquée et vendue par la Nation, fut rachetée en 1796 par Mme de Talhouët-Bonamour, soeur du malheureux marquis de Châteauneuf ;

Château ou Manoir de Combourg (Bretagne).

l'ancien manoir de la Racinais, situé route de Lourmais. Propriété de la famille de Laubannière en 1429 ;

l'ancien manoir des Rivières, situé route de Saint-Léger. Cette petite seigneurie, relevant du comté de Combourg, appartenait en 1429 à J. de Langan. Plus tard, Jacquemine de Langan l'apporta à son mari Jean de Trémigon, seigneur dudit lieu. Cette dernière vivait encore en 1531, mais ce fut son petit-fils Tristan de Trémigon qui rendit aveu en 1542 (Archives du château de Combourg). Guyonne de Trémigon, dame dudit lieu, possédait les Rivières en 1580. Toutefois un siècle plus tard, elles étaient la propriété de la famille Eon, qui les conserva jusqu'à la Révolution probablement, car on voit encore en 1774 Guillaume Eon des Rivières nommer le chapelain de la chapelle Saint-Pierre à Combourg, dont la présentation appartenait au seigneur des Rivières. D'après une note de l'Intendance de Bretagne, vers 1700, la terre des Rivières, appartenant alors à M. Eon des Planches, avait droit de moyenne justice (Archives d'Ille-et-Vilaine, C 3279) ;

l'ancien manoir de Lespartz ou de Lépatz, situé route de Saint-Léger. Les enfants de feu Philippe Le Brun possédaient cette maison noble en 1429 et y demeuraient avec leur mère. Au siècle suivant Anne Le Brun apporta la seigneurie de Lespartz à son mari Bertrand Guyon, vivant encore en 1580. Mais René de Beaucé et Françoise de Champaigné, seigneur et dame de la Forest, en devinrent ensuite maîtres et en rendirent aveu au comté de Combourg en 1614 (Archives du château de Combourg). Anne de Beaucé procura cette seigneurie à son mari Guillaume d'Argentré, seigneur de la Guyommeraye, qui en fit aveu en 1623. Devenue veuve, cette dame se remaria en 1630 à Gabriel du Boislehoux, seigneur de Vendel, qu'elle perdit en 1641 : elle même ne mourut qu'en 1668 et fut inhumée dans l'église de Lanrigan (Registre paroissial de Lanrigan). Les du Boislehoux, seigneur de Lanrigan, héritèrent alors de Lespartz. Cette seigneurie jouissait d'une moyenne justice, qualifiée de haute justice par l'intendant de Bretagne en 1700 (Archives d'Ille-et-Vilaine, C, 3279), probablement parce qu'elle se trouvait alors unie à la haute justice de Lanrigan. Ses fiefs lui donnaient droit d'avoir une chapelle prohibitive dans l'église de Combourg et de prétendre même à la fondation du cimetière de cette paroisse. Son manoir, aujourd'hui disparu, était accompagné d'une métairie, d'un moulin à eau et d'une chapelle privée. La chapelle avait en 1641 pour chapelain François Droulet, ce qui prouve qu'elle était déjà fondée. Gabriel et Jean Droulet la desservirent ensuite ;

l'ancien manoir de Litré, situé route de Saint-Léger. Propriété de la famille Fouquet en 1429 ;

l'ancien manoir de Chevrot, situé route de Saint-Léger. Propriété de la famille de Laubannière en 1429 ;

l'ancien manoir de la Bouyère, situé route de Lanrigan. Cette terre n'avait pas d'importance. Elle appartenait à la famille Hingant en 1513, puis en 1563 à Gillette Aubaud, femmes de Gilles de Saint-Gilles, seigneur de Perronnay, et en 1621 à Mathurine de Saint-Gilles, épouse de René de Saint-Pern, seigneur de Ligouyer (Archives du château de Combourg). Guillaume Eon, sénéchal de Combourg en 1650, acheta la Bouyère que possédait son fils, Michel Eon, en 1676. En 1789, cette terre appartenait à Claudine et Alexandrine de Polignac. Un aveu rendu à la baronnie de Combourg en 1621 et une note de l'Intendance en 1700 attribuent une moyenne justice aux fiefs de la Bouyère. A côté de l'ancien manoir de la Bouyère, on remarquait en 1789 une pièce de terre contenant cinq journaux et appelée les Vieux-Châteaux et un pré appelé la Grande-Motte, qu'avoisinait la Petite-Motte (Archives du château de Combourg - Archives d'Ille et Vilaine, C, 3279) ;

l'ancien manoir du Coudray (1635), situé route de Lanrigan. Propriété de G. Bernar (en 1635) ;

l'ancien manoir de la Bouëxière (ou Bouexière), situé route de Lanrigan à Tréméheuc. Il y avait en Combourg deux seigneuries portant ce nom, mais nous n'avons pas à nous occuper ici de la Petite-Bouexière, appartenant dès 1429 à J. de la Bouexière, seigneur de la Chalopinaye, et dont les fiefs faisaient encore partie au siècle dernier de la Chalopinaye. Quant à la Grande-Bouexière, c'était également en 1429 la propriété de Renaud de Listré (ou Lestre), et elle demeura plusieurs siècles unie à la terre seigneuriale de Listré. Cette dernière donnait son nom à une famille noble portant pour armes : d'argent à trois écussons de gueules, chargé chacun de trois fusées d'or. En 1435, Renaud de Listré rendit aveu pour ses fiefs au baron de Combourg (Archives du château de Combourg). Autre Renaud de Listré, seigneur de la Bouexière, épousa Jeanne de Porcon, dont il eut Jean de Listré, marié à Françoise de Rouyl. De cette union naquit une fille unique, Jacqueline de Listré, qui épousa un peu avant 1550 le célèbre jurisconsulte et historien breton Bertrand d'Argentré, auquel elle apporta les terres et seigneuries de la Bouexière et de Listré. Leur fils aîné Claude d'Argentré rendit aveu pour ces deux terres au comte de Combourg en 1580 et 1596 (Archives des châteaux de Combourg et de Châteauneuf), quoique ce fut son frère Charles d'Argentré qui prit le titre de seigneur de la Bouexière. Claude d'Argentré était en 1620 propriétaire de la Bouexière et de Listré, que son fils Hippolyte d'Argentré tenait encore en 1680 (Archives nationales, P, 1714). A la mort de ce dernier seigneur, ses biens en Combourg furent saisis et vendus. La terre et les fiefs de la Bouexière furent achetés par le seigneur de Lanrigan, et la terre de Listré passa successivement aux familles Perras, Guinemer de la Hailandière et Garnier du Plessix. Le manoir de la Bouexière menaçait ruine en 1680. Les fiefs de l'ancienne seigneurie s'étendaient en Combourg, Cuguen et Meillac : ils jouissaient d'une moyenne justice exercée à Combourg et d'un banc avec enfeu dans l'église de cette dernière paroisse (Archives du château de Combourg) ;

l'ancien manoir de Laubanière, situé route de Dingé à Lanrigan. Propriété des seigneurs de Laubannière en 1429 ;

le manoir de Triandin, situé route de Dingé. Propriété de la famille Callouët en 1428. L'oratoire de Triandin fut établi par Mgr Guynemer de la Hailandière, ancien évêque de Vincennes, décédé en 1882 ;

l'ancien manoir du Rouvre, situé route de Dingé. Propriété de la famille de Cheveigné en 1429 ;

l'ancien manoir de Vauluisant, situé route de Dingé. Relevant de Combourg, cette seigneurie appartenait, en 1428, à Eustache de la Houssaye et l'année suivante à Jeanne du Gué, probablement sa veuve. En 1451, Jeanne de la Houssaye, dame de la Vieuville, possédait Vauluisant (Archives du château de Combourg). Au XVIème siècle, Briand de Tréal et Françoise de Vendel, sa femme, étaient en même temps seigneurs de Lanrigan et de Vauluisant, en 1540 et 1552. Vint ensuite François de Tréal, seigneur de Vauluisant et mari d'Adrienne Gauteron, qui laissa deux fils successivement possesseurs de Vauluisant : Christophe de Tréal, seigneur de Beaubois (1580), et François de Tréal, seigneur du Plessix-Gauteron (1604), époux de Suzanne Boutier (Archives du château de Combourg). Marguerite de Tréal apporta Vauluisant à son mari Jean de Coëtlogon, seigneur de la Lande, et l'un et l'autre en firent hommage au roi en 1618 (Archives de Loire-Inférieure, B, 1017). Louis de Coëtlogon, leur fils, épousa Charlotte de Brébel, dont il eut une fille nommée Françoise, mais il mourut jeune et sa veuve se remaria à Jean Boutier, seigneur de la Hirlaye, qui rendit aveu au roi en 1653, au nom de la mineure Françoise de Coëtlogon. Celle-ci épousa Eustache du Han, baron de Poulmic, mais vendit Vauluisant le 10 octobre 1667, à Jacques Volant (Archives du château de Combourg), père d'Olivier Volant vivant en 1691. Toutefois ces Volant n'acquirent que le manoir et la terre de Vauluisant que Lucrèce Boudet, leur héritière, apporta à son mari Julien Delafosse, juge à Bazouges, lequel en fit hommage au roi en 1784 (Archives de Loire-Inférieure, B, 1063). Les fiefs et la seigneurie de Vauluisant furent achetés par Jacques Renaud, marchand, qui en fit, aussi lui, hommage au roi en 1687 (Archives de Loire-Inférieure, B, 1025). Les héritiers de ce Renaud vendirent à leur tour, en 1768, la seigneurie de Vauluisant à François Marc de la Chenardaye et Catherine Morin, sa femme (Archives de Loire-Inférieure, B, 165). La fille de ces derniers, Anne Marc de la Chenardaye, apporta ces fiefs à son mari Jean Pinot du Petitbois, qui en fit hommage au roi en 1775 (Archives de Loire-Inférieure, B, 1054). Il fut le dernier seigneur de Vauluisant et mourut "en odeur de sainteté" le 10 octobre 1789 en son manoir du Grand-Val. Jusqu'à la fin du XVIème siècle, les seigneurs de Vauluisant rendirent aveu au baron de Combourg, mais dans les deux derniers siècles, ils présentèrent souvent leurs aveux directement au roi en sa cour de Rennes. Vauluisant jouissait d'une juridiction que l'Intendance dit vers 1700 être une moyenne justice (Archives d'Ille-et-Vilaine, C, 3279). La seigneurie se composait d'un certain nombre de fiefs en Combourg et environs. Le domaine proche comprenait le manoir de Vauluisant, avec sa métairie, son moulin et ses bois ;

Château ou Manoir de Combourg (Bretagne).

l'ancien manoir de la Haute-Touche, situé route de Dingé. Propriété de la famille de Laubannière en 1428 ;

l'ancien manoir des Fréchaudières, situé route de Hédé ;

l'ancien manoir des Chalonges, situé route de Hédé. Propriété de la famille de Launay en 1429 ;

l'ancien manoir de Rouillon, situé route de Meillac. Propriété de la famille de Lanvallay en 1429 ;

l'ancien manoir de Châteaux, situé route de Bonnemain à Meillac. La seigneurie de Chasteaux se composait d'une douzaine de fiefs en Combourg et Bonnemain. Sa juridiction, à laquelle se trouvait unie aux siècles derniers celle du Bourgneuf, s'exerçait en moyenne justice dans la ville de Combourg. Le seigneur avait un droit de havage certains jours de marché à Combourg et un enfeu de deux pierres tombales en l'église de cette paroisse. Il prétendait aussi aux prééminences en l'église de Bonnemain. Le manoir de Chasteau était entouré d'eau et se composait d'un corps de logis flanqué de deux pavillons très élevés. On y entrait par deux ponts-levis jetés du premier étage sur une grande terrasse circuitant autour et précédée elle-même de douves. Ces dernières communiquaient avec un étang garni de trois moulins (Archives d'Ille-et-Vilaine, E, 31). C'était, comme l'on voit, une petite forteresse, défendue à l'instar du château de Combourg. Il possédait autrefois une chapelle privée. Propriété de la famille de Bourgneuf en 1428, puis de la famille de Gravé en 1634. Guillaume du Bourgneuf, seigneur dudit lieu en Meillac et de Chasteaux en Combourg, fut tué en 1415 à la bataille d'Azincourt : il avait épousé Marie de Beaumanoir. Son fils, autre Guillaume du Bourgneuf, lui succéda à Chasteaux et mourut en 1462 : il laissait cette également à son fils Alain du Bourgneuf, qui fut père de Gillette du Bourgneuf, veuve en 1544 de Georges de Vaucouleurs et alors très âgé. Vinrent ensuite à Chasteaux, qu'ils habitèrent, Gilles de Vaucouleurs (1569), François de Vaucouleurs (1580) et Georges de Vaucouleurs (1596), ce dernier époux de Claudine de la Charonnière (Archives du château de Combourg). Les terre et seigneurie de Chasteaux passèrent plus tard aux mains de François Peschart, baron de Beaumanoir, qui les vendit 35 000 livres en 1628, à Jean Gravé et Bernardine de Séré, sa femme (Archives d'Ille-et-Vilaine, E, 67). Ces derniers en rendirent aveu au comte de Combourg en 1634. Jacques Gravé, seigneur de Launay, leur fils, rendit un aveu semblable en 1675 et décéda le 13 avril 1687, laissant veuve Jeanne Gouin de Beauchesne (Archives du château de Combourg). Jean-Baptiste Gravé, fils des précédents, eut en partage les seigneuries de Chasteaux et de Bourgneuf qu'avait réunies son grand-père : il épousa en 1710 Claire Guillaudeu qu'il perdit en 1739 et mourut lui-même en 1741, sans postérité. Il y eut alors un long procès, au sujet de la succession du défunt, entre Olympe Gravé, sa soeur, femme de Saturnin du Bourgblanc, et la famille Guillaudeu, qui avait payé les dettes de M. Gravé pour lui conserver Chasteaux et Bourgneuf. Ce procès se termina en 1784 par une transaction entre M. du Bourgblanc et Jean-Baptiste Fournier de Trélo, époux de Claire Guillaudeu : celui-ci fut le dernier seigneur de Chasteaux (Archives du château de Combourg). La chapelle, privée et dédiée à Saint-Julien, fut desservie à partir de 1634 par Robert Pinsard (présenté par Jean de Gravé) ;

l'ancienne terre de la Villeguillaume. Elle possédait une basse justice et appartenait en 1784 à Alexis du Bouays, seigneur de Couësbouc (Archives du château de Combourg) ;

l'ancien hôpital de Saint-Sébastien. Les sires de Combourg fondèrent l'hôpital et la chapelle de Saint-Sébastien, dont ils se conservèrent toujours la présentation. En 1682, le seigneur de Combourg déclara « être fondateur de la chapelle de l'hôpital et de celle de la Magdeleine, où sont ses bancs et lisières » (Archives Nationales). Un chapelain administrait dans l'origine ce petit établissement. Guillaume Briand succéda en cette qualité à Emmanuel de Servon, décédé en juin 1686 ; — puis vinrent René Hodé en 1705, — Jean Ruffin en 1719, — Louis Gicquel en 1723, décédé en 1759, — Gabriel Heurtru en 1760, — Jérôme Croupier de Keraudran en 1784, — et, enfin, Nicolas Berthier en 1788. L'hôpital de Combourg n'était au XVIIIème siècle « qu'une maison où logeaient les pauvres passants, sans aucun fonds ; encore le seigneur de Combour pouvait-il la reprendre. Il y avait à côté une petite chapelle et un logement pour le chapelain ». Cette chapelle de Saint-Sébastien menaçait ruine dès 1705 et l'évêque de Saint-Malo ordonna sa reconstruction dans sa visite pastorale de 1766 ; d'après M. l'abbé Manet, elle fut rebâtie quelque temps après et bénite le 10 juin 1789 par M. Sévin, recteur de Combourg (Pouillé de Saint-Malo de 1739 à 1767 - Registre des insinuations ecclésiastiques de l'évêché de Saint-Malo). Elle était construite au Sud de la ville et au bord de l'étang de Combourg ; à la fin du XIXème siècle elle était complètement sécularisée et n'offrait plus d'intérêt (abbé Guillotin de Corson) ;

l'ancienne maladrerie de la Madeleine (ou Magdeleine). Il y avait à Combourg une ancienne maladrerie ou léproserie avec une chapelle dédiée à sainte Magdeleine. Les seigneurs de Combourg présentaient également le chapelain chargé d'administrer cette maison et de desservir la chapelle. Mais depuis bien des siècles la maladrerie avait disparu et il ne restait que la chapelle, dont le service continua jusqu'à la Révolution, et une habitation appelée encore à la fin du XIXème siècle la maison des Mezeaux ou des Lépreux. En 1562, Gilles de Vaugérault devint chapelain de la Magdeleine sur la résignation de René de Vaugérault et sur la présentation d'Anne de Montejean, dame de Combourg ; — en 1570, Jean de Vaugérault fut chargé à son tour « de la chapellenie perpétuelle de la Magdeleine et de l'aumosnerie son annexe » ; — en 1604, Rolland Lochet fut pourvu « de la chapelle de la Magdeleine, fondée par les seigneurs de Combour ». — En 1630, Henriette d'Orléans, marquise de Coëtquen et dame de Combourg, donna au même titulaire, Malo Le Tourneux, les deux chapellenies de la Magdeleine et de Saint-Sébastien de Combourg ; cette dame avait obtenu de l'évêque l'union en un seul titre des trois chapellenies de l'hôpital, de la Magdeleine et du château de Combourg. Aussi à partir du milieu du XVIIème siècle voyons-nous les mêmes chapelains desservir les deux chapelles de la Magdeleine et de l'hôpital jusqu'à l'époque de la Révolution ; nous venons de donner leurs noms en parlant de Saint-Sébastien. Comme celle de l'hôpital, la chapelle de la Magdeleine était « indigente de réparations » dès l'an 1705 ; elle a été détruite complètement depuis. En 1748, elle avait environ 400 livres de rente et était chargée de quatre messes par semaine : le chapelain en disait trois à l'hôpital et une seulement à la Magdeleine (abbé Guillotin de Corson) ;

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ANCIENNE NOBLESSE de COMBOURG

Le comté de Combour (ou Combourg) : La seigneurie de Combour était un dénombrement de la grande seigneurie temporelle des archevêques de Dol. Au commencement du XIème siècle, l'archevêque Guinguené résolut de donner à son église un protecteur laïque tout en dotant sa propre famille. Il fit donc bâtir à quatre lieues de Dol le château de Combour qu'il offrit à l'un de ses frères appelé Riwallon avec de vastes domaines et sous sa mouvance douze fiefs de chevalerie d'une étendue considérable. En revanche, il lui imposa et à ses successeurs l'obligation de défendre les terres et les sujets de l'église de Dol et de commander son armée quand besoin serait ; aussi voyons-nous au XIIème siècle le sire de Combour prendre dans les chartes le titre de « porte-enseigne de Saint-Samson », c'est-à-dire défenseur de l'église de Dol. Riwallon, premier seigneur de Combour, eut de la fille du seigneur du Puiset en Beauce plusieurs enfants, notamment saint Gilduin et un autre Gilduin qui lui succéda ; vinrent ensuite, selon du Paz (Histoire généalogique de Bretagne, 499), Haimon, marié à Raenteline, et leur fils Riwallon II inhumé au prieuré de Notre-Dame de Combour : on voyait encore sa statue tumulaire au XVIIIème dernier « couchée sur le dos en armure de chevalier » (Mémoire d'Outre-tombe, I, 67). De son union avec Aremburge il eut plusieurs enfants, dont l'histoire ne parle plus, et après lui la seigneurie de Combour passa, dit encore du Paz, à son parent Jean de Dol qui s'était croisé en 1147. Mais celui-ci n'eut que des filles dont l'une appelée Yseult de Dol apporta la seigneurie de Combour à son mari Harsculfe de Soligné ; ces deux derniers moururent en 1197 et furent inhumés dans l'abbaye de la Vieuville, en Epiniac. Jean, leur fils aîné, prit le nom et les armes de sa mère et s'appela Jean de Dol ; il fit beaucoup de donations à l'abbaye de Montmorel en Normandie. Ses successeurs à Combour furent Harcouët de Dol, Jean II de Dol, son fils (1278) et Jean III de Dol (1330). Ce dernier ne laissa qu'une fille, Jeanne de Dol, qui épousa : - 1er Jean de Tinténiac, seigneur dudit lieu, tué à la bataille de Mauron (1352), et - 2° Jean de Châteaugiron, sire de Malestroit, mort en 1374. De cette dernière union sortit Jean de Châteaugiron, dit de Malestroit, seigneur de Combour, qui épousa Marguerite de Quintin et mourut en 1397. Ses deux fils lui succédèrent l'un après l'autre : Jean, tué à la bataille d'Azincourt (1415), ne laissant qu'un fils mort au berceau, et Geffroy, mari de Valence de Châteaugiron, décédé en 1463 et inhumé dans l'église de Derval. Le fils de ces derniers, Jean de Malestroit, sire de Combour, Derval, Châteaugiron, etc.. avait épousé en 1450 Hélène de Laval ; il mourut en 1482 et sa veuve en 1500 ; l'un et l'autre furent inhumés en l'abbaye de Vieuville. Ils ne laissaient point d'enfants et la seigneurie de Combour passa après eux à la nièce de Jean, fille de sa soeur Gillette de Malestroit, vicomtesse de la Bellière ; elle se nommait Jeanne Raguenel et avait épousé Tanneguy du Chastel, seigneur de Renac. Cette dame mourut elle-même le 23 juin 1506, laissant Combour à son petit-fils Jacques de Montejean, né du mariage de Louis, sire de Montejean, avec Jeanne du Châtel. Jacques de Montejean décéda sans postérité, le 21 décembre 1517, et sa succession à Combour fut recueillie par sa sœur Anne de Montejean, femme de Jean, sire d'Acigné, mort en 1540. La fille de ceux-ci Philippette d'Acigné eut en partage la seigneurie de Combour et épousa en 1553 Jean, sire de Coëtquen. La noble famille de Coëtquen devait conserver Combour pendant deux siècles. Jean de Coëtquen, créé en 1575 marquis de Coëtquen et comte de Combour, décéda le 29 juin 1604, et Philippette d'Acigné, sa femme, en 1615 ; l'un et l'autre furent inhumés en l'église des Jacobins de Dinan, dans l'enfeu de Coëtquen. Leur fils unique, Jean de Coëtquen, qu'on appelait le comte de Combour, décéda avant eux ; il avait épousé en 1578 Renée de Rohan, dont il eut Louis qui succéda à son grand-père ; il mourut non pas à la bataille de Loudéac, où commandait son père, en avril 1591, comme le dit dom Morice, mais au château de Combour le 29 juillet 1602 (Registre paroissiale de Saint-Méloir-des-Ondes). Son corps fut inhumé aux Jacobins de Dinan. Sa veuve, Renée de Rohan, mourut le 16 mai 1616 et fut enterrée en l'église paroissiale de Combour où l'on voyait encore son mausolée en marbre noir avant la Révolution. Louis, marquis de Coëtquen, épousa en 1609 Henriette d'Orléans et fut tué au siège de la Rochelle le 9 octobre 1628. Il laissait pour successeur son fils Malo Ier, marquis de Coëtquen, baptisé le 11 juillet 1611 à Saint-Malo, dont les sires de Coëtquen furent longtemps gouverneurs de père en fils. Celui-ci s'unit en 1631 à Françoise de la Marzelière et mourut en août 1674 ; sa veuve le suivit dans la tombe le 14 juillet 1677. Leur fils Malo II, marquis de Coëtquen et comte de Combour, avait épousé en 1662 Marguerite de Rohan-Chabot, il mourut à Paris le 24 avril 1679 ; sa veuve se retira en Bretagne et mourut en 1720. Malo-Auguste, fils des précédents, marquis de Coëtquen et comte de Combour, épousa : - 1er en 1696 Marie-Charlotte de Noailles, - 2° en 1723 Marie Loquet de Grandville ; il décéda au château de Combour le 1er juillet 1727 et son corps fut conduit par le recteur de Combour en l'enfeu des Jacobins de Dinan (Registres des sépultures de Combour). Il avait eu de son premier mariage un fils, Jules-Malo de Coëtquen, qui mourut avant lui, laissant deux enfants de sa femme Elisabeth de Nicolay, et de sa seconde union une fille Louise-Maclovie de Coëtquen, qui épousa en 1739 Emmanuel de Durfort, duc de Duras. La duchesse de Duras hérita du comté de Combour, mais son mari et elle le vendirent, par contrat du 3 mai 1761, à René-Auguste de Chateaubriand et Apolline de Bedée, sa femme. Ceux-ci eurent plusieurs enfants ; l'un d'eux, François-René, a immortalisé son nom ; le château de Combour est rempli du souvenir de Chateaubriand et il a lui-même dans ses Mémoires d'outre-tombe dépeint admirablement cette vieille demeure féodale et la vie qu'on y menait durant son enfance. René-Auguste de Chateaubriand mourut à 69 ans, au château de Combour, le 8 septembre 1786 ; il fut inhumé dans le chanceau de l'église paroissiale ; sa veuve décéda à Saint-Servan le 31 mai 1798, Leur fils aîné, Jean-Baptiste de Chateaubriand, fut le dernier comte de Combourg ; reçu conseiller au Parlement de Bretagne en 1779, il épousa Thérèse Le Pelletier de Rosambo ; l'un et l'autre, victimes de la Révolution, furent saisis à Paris, condamnés à mort et exécutés le 3 floréal an II. M. de Chateaubriand avait 34 ans et sa femme 23 seulement.

Combour, baronnie d'ancienneté, fut érigé en comté par Henri III, lorsque ce prince créa le marquisat de Coëtquen. Les lettres royales datées de juin 1575 portent que le roi, voulant récompenser Jean, sire de Coëtquen, chevalier de son ordre, érige en baronnie sa terre et seigneurie de Vauruffier et « celle de Combour, qui vouloit estre baronnie, en comté » ; elles ajoutent que S. M. « unit et incorpore à la seigneurie de Coëtquen lesdits baronnie de Vauruffier et comté de Combour, ainsi que la vicomté de Rougé » et érige le tout en marquisat, sous le nom de marquisat de Coëtquen. Ces lettres patentes furent présentées en 1580 à la Chambre des comptes de Bretagne et confirmées par Louis XIV en septembre 1678 (Archives du château de Combour).  A l'origine Combour dut évidemment relever des archevêques de Dol ; mais dans la suite des temps les sires de Combour trouvèrent moyen de s'affranchir de cette suzeraineté ecclésiastique et portèrent directement au duc de Bretagne l'hommage presque total de leur seigneurie. « Pourtant il resta jusqu'à la fin quelques vestiges du premier état des choses : les barons de Combour ne purent soustraire à la mouvance des évêques de Dol un ensemble de fiefs considérables répandus dans huit paroisses du régaire de Dol. Ils restèrent aussi tenus de faire dans la ville de Dol le service de chevauchée et de police, chaque an, pendant la foire de Saint-Samson ». Le corps principal de la baronnie de Combour se composait de seize paroisses dont le territoire relevait presque entièrement d'elle ; ces paroisses étaient : Combourg (ou Combour), Cuguen, Lourmais, Lanhélen, Meillac, Tréméheuc, Saint Léger, Lanrigan, Dingé, Québriac, Roz-sur-Couasnon , Saint-Marcan, Cendres, Pleine-Fougères, la Boussac et Trans. Mais le sire de Combour avait en outre un certain nombre de fiefs dans dix-huit autres paroisses, savoir en : Epiniac, Carfantain, Saints, Bonnemain, Baguer-Morvan, Baguer-Pican, Saint-Brolache, Cherrueix, Mont-Dol, Dol et l'Abbaye-sous-Dol (enclavées dans le régaire de Dol), Vieuxviel, Sougeal, Saint-Ouen. la Rouairie, Barouge la Pérouse et Noyal-sous-Bazouges (enclavées dans la baronnie de Fougères), Plerguer (enclavée dans la seigneurie de Châteauneuf) et Saint-Georges-de-Gréhaigne dépendant de l'abbaye de Saint-Georges ; en tout trente-quatre paroisses dans lesquelles le comte de Combour avait des droits.

D'après la déclaration de 1682 la baronnie de Combour avait du domaine proche en neuf paroisses : en Combour « le château et forteresse dudit lieu, terrasses, jardins, écuries, mails, cour, colombiers, étang, moulins, bois, etc., le tout contenant ensemble 200 journaux de terre ». — En Roz-sur-Couasnon « le manoir et vieil emplacement du château de Gaugray, étang, moulins à eau et à vent, bois, garennes, grèves et salines sur le rivage de la mer  » (nota : Cette terre de Gaugray faisait partie des fiefs de Godeheu qui étaient à l'origine une juveignerie de la baronnie de Fougères, advenue, semble-t-il, au sire de Combour par quelque alliance avec une fille de Fougères appelée Godehilde)  — En Cuguen, « le lieu, terre et seigneurie du Plessix-Epine, prés, bois de haute futaie auquel il y a deux mottes en l'une desquelles y a emplacement de maison et forteresse environnée de douves, avec deux étangs et un moulin, etc. ». — En Dingé « la forest de Tanouarn contenant, avec les landes et pasnages d'autour, cinq à six mille journaux de terre et le bois des Champs-Roger n'ayant que trois cents journaux d'étendue ». —  En Saint-Marcan « la métairie de la Courtepierre avec étang, moulin, bois, etc. ». — En Lourmais « 450 journaux de landes ». — En Tréméheuc « 500 journaux de lande, et sur l'une de ces landes, dite la lande de Rochefort, la justice patibulaire de Combour portée sur quatre piliers » (nota : à l'origine le gibet de la baronnie se trouvait dans la paroisse même de Combour « sur les hayes et garennes d'icelle » près de la petite ville). — En Saint-Léger « les landes de Landehuan mises en cultures au XVIIème siècle et afféagées, plus un emplacement de moulin à vent et un four à ban ». Enfin en l'Abbaye-sous-Dol « un autre four à ban où étaient tenus de venir cuire leur pain tous les vassaux du prieuré de l'Abbaye ». Combourg avait en proche fief trente bailliages s'étendant en dix paroisses. Quant au nombre de ses mouvances nobles il était très considérable puisque la Déclaration de 1682 en énumère environ quatre-cent-quarante ; parmi elles se trouvaient de grandes seigneuries dont les possesseurs relevaient ainsi de Combour, telles étaient : Landal, Trans, Limoellan, Beaufort, Montlouet, la Villarmois, la Roche-Montbourcher, Trémigon, le Boishue, Lanrigan, le Plessis-au-Chat, Québriac, la Rouairie, la Guihommeraye, etc., etc. La baronnie de Combour possédait la haute justice dans tous ses fiefs avec tous les droits en dépendant ; parmi ceux-ci les suivants semblent dignes d'être notés. Comme dans presque toutes les grandes seigneuries de Bretagne on retrouvait à Combour la quintaine et le saut des poissonniers. « Le debvoir de sault à l'estang de Combour le lundi des féries de Pasques » était exigible, chaque année, « sur tous les hommes de ladite ville et autres qui avoient trempé poisson et vendu par le minu dans cette ville, au caresme précédent, avec amende en cas de défaut ». — Le devoir de quintaine était dû, chaque an, le mardi de la Pentecôte par tous les nouveaux mariés de l'année demeurant à Combour, soit dans le grand bailliage de cette ville, soit en celui de Beauvais. Les hommes du grand bailliage de la ville étaient de plus obligés au devoir de message, consistant « à faire le port des lettres et message de bouche, chacun à leur tour, sous quatre lieues du château de Combour, lorsqu'ils en sont requis par ordre du seigneur de Combour ». Les hommes du bailliage de Beauvais étaient aussi tenus de « faire la pesche et prise des civeteaux en l'estang, et d'en faire le déport audit chasteau, ainsi qu'est accoustumé » ; enfin les mêmes devaient, quand il en était besoin, se mettre « en armes et conduire les criminels condamnés à mort depuis le chasteau de Combour jusqu'à la justice patibulaire ».

Le prieuré de la Trinité de Combour (ou Combourg), dont l'église subsiste encore à l'ombre du vieux château, ayant été fondé par les seigneurs du lieu, devait acquitter certaines redevances au profit du baron de Combour. Elles consistaient en « trois barriques de vin breton et trois de vin d'Anjou », dues chaque année à trois termes, plus « neuf chouesmes (pains blancs de première qualité) et neuf miches feuilletées en pain de froment, payables aux jours de Saint-Martin, Noël et Pasques ». Ces barriques de vin, ces chouesmes et ces miches devaient être portées au château par le prieur, qui de plus était tenu de « fournir de paille les prisons du dit chasteau et de la ville de Combourg, tant qu'aux basses fosses qu'ailleurs ». Les paroissiens de Québriac devaient la rente annuelle de 5 sols monnaie et d'une « miche feuilletée » payable le jour de la Pentecôte au château de Combour. Ceux de Montdol, chaque année, «une paire de gants ». Le jour de l'Ascension il était dû, chaque année, au sire de Combour par les bouchers de Dol, en l'acquit des pelletiers de cette ville, « une pelisse blanche de telle grandeur qu'elle puisse couvrir et entourer un fût de pipe et que les manches soient de telle grandeur qu'un homme armé y puisse passer facilement » (Aveux de 1580 et 1682). D'autres habitants de Dol devaient, chacun an, de rente au comte de Combour « une livre de poivre ». Enfin le seigneur de Combour avait pris de bonnes précautions pour le maintien de l'ordre dans les deux foires les plus importantes de son comté, qui étaient celle de l'Angevine à Combour, le 8 septembre, et celle de Saint-Léger, au bourg de ce nom, le 2 octobre. C'était aux habitants mêmes qu'était remis le soin de la police, et nul n'y avait, en effet, plus d'intérêt qu'eux. La veille de la foire de l'Angevine et durant tout le jour de cette foire, les hommes « estagers habitants de la ville et fauxbourgs de Combour » étaient tenus de faire le guet en armes ; et les possesseurs d'une maison de Combour appelée la Lanterne devaient allumer « des flambeaux dans la lanterne attachée au devant de ladite maison, pour servir et éclairer à faire ledit guet et l'assise du corps de garde d'icelui ». Ceci montre qu'on faisait le guet non seulement le jour de la foire, mais encore la nuit qui précédait et celle qui suivait. A la foire de Saint-Léger le guet devait être fait le jour de la foire, la veille et les deux nuits, comme à Combour, par les hommes et tenanciers de Saint-Léger « habitant en ladite bourgade et clôture des douves anciennes dudit bourg ». Mais le seigneur de Saint-Léger était tenu de veiller à la tête du poste chargé de faire ce guet pendant la nuit ; il avait pour cela le tiers des droits que le sire de Combour levait en ladite foire. Toutefois, au XVIIème siècle, il renonça à son privilège pour être dispensé de cette double veillée, et la foire de Saint-Léger fut transférée, de son consentement, dans la ville de Combour. Il y avait à Saint-Léger un petit prieuré fondé au XIème siècle par les seigneurs de Combour et fort anciennement annexé à celui de Tremblay. C'est pourquoi, dit l'Aveu de 1580, « le prieur de Tremblay, à cause du prieuré de Saint-Léger (son annexe) est tenu les deux soirs (de la veille et du jour) de la foire (de Saint-Léger) de fournir et bailler torches et flambeaux allumés pour faire l'assiette du guet, et iceux apporter au devant de la porte du cimetière dudit Saint-Léger. En outre, doit ledit prieur trois demeaux d'avoine grosse, mesure de Combour, chacun an, le lendemain de ladite foire, que tiennent les plaids dudit Combour au bourg de Saint-Léger, pour les chevaux des officiers du seigneur de Combour ».

Voir   Ville de Combourg (Bretagne) " La seigneurie ou baronnie de Combourg ".

Impossible de songer à faire ici l'histoire du château de Combour qui a soutenu plusieurs sièges durant le moyen âge. C'est un grand bâtiment carré avec cour intérieure, flanqué aux angles de quatre tours différant entre elles de grosseur, de hauteur, d'architecture et d'âge ; la majeure partie de l'édifice paraît appartenir au XVème siècle, mais une des tours est plus ancienne. Vraie forteresse à peine ajourée de quelques étroites fenêtres, ce château était à l'origine entouré de douves larges et profondes et précédé du côté de sa façade d'une énorme terrasse sur laquelle venait s'abattre le pont-levis ; au XVIIIème siècle cette terrasse fut rasée, les douves furent comblées et un perron gigantesque, remplaçant l'antique pont-levis, donna accès à la porte principale ouverte de tout temps au premier étage du château. Cette disposition, qui subsiste encore, a enlevé à la forteresse une partie de son cachet. Extérieurement le château de Combour conserve néanmoins son sombre aspect du moyen âge ; mais l'intérieur, complètement transformé et décoré avec un grand luxe par la famille de Chateaubriand qui continue de le posséder et de l'habiter au XIXème siècle, correspond mieux au besoin du confortable qu'éprouve la société moderne (nota : le château de Combourg a été restauré au XIXème siècle par le comte de Châteaubriand et la comtesse sa femme, née de Rochetaillée ; par une heureuse coïncidence leur fille Sibylle de Châteaubriand a épousé le comte de Durfort de la même famille que le duc de Duras qui vendit Combourg en 1761 au père de l'illustre Châteaubriand). Toutefois la chambrette de l'illustre auteur des Martyrs subsiste telle qu'il l'habita et la vieille chapelle de Saint-Martin est toujours à l'entrée du vestibule d'honneur, comme lorsque les soeurs de Chateaubriand s'y marièrent. La grande salle des Gardes a seule été coupée pour former deux superbes salons. Enfin devant le château est un beau parc planté de grands arbres, remplaçant les mails dont Chateaubriand pleurait la disparition. L'ensemble du château, fièrement assis sur le rocher, — avec son étang et ses bois, l'église et les maisons de la petite ville qui l'entourent, la vallée qui s'ouvre devant lui et le vaste horizon de landes qui la termine, — présente un caractère de grandeur mélancolique qui n'est point sans charmes (abbé Guillotin de Corson).

Dans la première moitié du XVème siècle la paroisse de Combourg renfermait, en outre, les terres nobles dont voici les noms : - Baranson (en 1429 à Alain du Bourgneuf et en 1789 à Henri Hingant de Saint-Maur), - Bouteniguel (en 1429 à Jean de Langan et en 1616 à René Massuel, seigneur de la Bouteillerie), - Bellelande (en 1429 à Geffroy Huart), - Les Chalonges (à Jean de Launay avant 1429), - La Châsse (en 1597 à Perrine Jonchée et en 1621 à Charlotte Le Vassal), - Chevrot (en 1429 à Jean de Laubaunière, en 1599 à Georges de Laubaunière, et en 1660 à Vincente de Laubaunière, veuve de Michel Mallet), - La Harangère (en 1429 au seigneur de Chasteaux), - La Hauyère (en 1428 à A. de Baranson), - Les Landelles (en 1429 à G. Le Bouteiller), - Laubaunière (en 1429 à Jean de Laubaunière), - La Noë (en 1464 à Guillaume Le Meingot, en 1507 à Olivier Le Meingot, en 1580 à Olivier de la Villette), - La Pérosselaye (en 1604 à François de Tréal, seigneur de Vauluisant, et en 1681 à Hyacinthe Le Séneschal, seigneur de Carcado), - Le Pontelaint (en 1428 à Geffroy Huart), - La Racinaye (en 1429 à Jean de Laubaunière), - La Reinaye (en 1429 au seigneur de Melesse, en 1621 à Charlotte Le Vassal et en 1706 à René de Vaucouleurs, seigneur de la Boulaye), - Rouillon (en 1429 à Marguerite de Lanvallay et en 1580 à Gilles Guyon), - Le Rouvre (en 1429 à Bertrand de Chevaigné, en 1607 à René de Champaigné, seigneur de Chambellé, en 1687 à Jacques Renaud), - La Touche (en 1428 à Jean de Laubaunière et en 1510 à Guillaume de Langan), - Triandin (en 1428 à Guillaume de Callouel, en 1461 à Jean de Callouel, en 1541 à Hélène Hay, femme de Jacques Bouin, en 1644 à Christophe de Chambellé, en 1687 à Jacques Renaud), - Le Val ou le Grand-Val (en 1429 à G. du Val, en 1461 à Alain du Val, en 1547 à Jean Hay, en 1581 à Gilles Croc, qui le vend alors à Olivier Broust, en 1607 à René de Champaigné, en 1714 à Antoine Morin, en 1760 à Catherine Morin, femme de François Marc de la Chenardaye, en 1775 à Anne Marc de la Chenardaye, femme de Jean Pinot du Petit-Bois), - La Villecé (en 1428 à J. Sévestre), - La Villehamelin (en 1428 à J. Sévestre et en 1541 à Hélène Hay, femme de Jacques Bouin). Sauf les manoirs de Baranson, la Châsse, la Reinaye, Triandin et le Grand-Val, la plupart des terres dont les noms précèdent n'étaient que de simples métairies nobles. Il se trouve enfin dans la campagne de Combourg quelques habitations qui, sans figurer parmi les terres nobles du XVème siècle, prirent néanmoins plus tard rang parmi les manoirs du pays. Tels furent le Coudray, les Fréchaudières et Villeneuve (abbé Guillotin de Corson).

Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 23 nobles de Combourg :

Regnaud ALLART en Dingué (40 livres de revenu), remplacé par son fils Jehan : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Guillaume BASAL de Villetierce (20 livres de revenu), remplacé par son fils Guillaume : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Jehan BOISYVON (10 livres de revenu) : défaillant ;

Jehan BRUN de VilleHamel (100 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Jehan CALLOUEL (Quel) de Tréaudin (30 livres de revenu) , remplacé par son fils Guillaume : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Guillaume DE LA FOREST de Geraudière (10 livres de revenu) , remplacé par Jehan : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Alain DE LA MOTTE (5 livres de revenu), remplacé par son fils Jehan : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Jehanne DE LA CHATAIGNERAYE (200 livres de revenu) : défaillante ;

Gillet DE LANBAUNIERE (40 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;

Raoul DE LANBAUNIERE de Rainais (10 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une pertuisane ;

Jehan DE LANGAN de Boutoniguel (160 livres de revenu) : excusé comme appartenant à une compagnie d'ordonnance ;

Geoffroy DE LISTRE de Listre (100 livres de revenu) : excusé comme appartenant à une compagnie d'ordonnance ;

Geoffroy DE TREMIGNON de Tremigon (140 livres de revenu) : défaillant ;

Guyon DU CARTIER (20 livres de revenu) : défaillant ;

Guillaume DU FOUR de Regnais (30 livres de revenu), remplacé par son fils Rolland : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Guillaume DU LIEC (40 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Alain DU VAL de Boulaie Bocq (80 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Maître Tanguy GESLIN (30 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Alain GUERIN (80 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Jehan HUART (30 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;

Girard LISOU (7 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;

Jehan PEPIN (50 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Philippe QUEBRIAC (40 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;

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