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LA SEIGNEURIE DE COMBOUR ou COMBOURG

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La seigneurie de Combour (Combourg) portait le titre de comté dès le XVIème siècle ; je le trouve, entre autres, dans un aveu général de cette terre de l'an 1580 ; s'il y a eu érection régulière par lettres-patentes, elle n'a été, semble-t-il, enregistrée nulle part, et on en ignore la date. Toutefois, il est bien certain qu'avant l'union de la Bretagne à la France, Combour n'avait point le titre de comté ; mais il est certain aussi que ses seigneurs siégèrent toujours parmi les anciens barons de Bretagne jusqu'au moment où (vers 1450) on les réduisit abusivement au nombre de neuf. Voilà pourquoi nous donnons à la seigneurie de Combour le titre de baronnie.

I. — Origines.

L'antique baronnie de Combour (ou Combourg) a été dans l'origine démembrée de la seigneurie temporelle des évêques de Dol, qui à cette époque possédaient encore le titre et la dignité d'archevêques. Ces prélats avaient acquis, sur la fin du Xème siècle, une grande puissance féodale appuyée de la possession de vastes territoires. Un d'eux appelé Junkenoeus (Junguené ou Ginguené), qui occupait le siége de Dol au commencement du XIème siècle, résolut de donner à son église un protecteur laïque (comme c'était alors l'usage) tout en dotant sa propre famille. Il fit donc bâtir à quatre lieues de Dol le château de Combour (Combourg), qu'il donna à l'un de ses frères appelé Riwallon avec de vastes domaines et, sous sa mouvance, douze fiefs de chevalerie (feuda XII. militum) ou fiefs de haubert, nom qui désigne invariablement, surtout en ces temps antiques, des fiefs d'une étendue considérable, décorés de la haute-justice. En revanche, il lui imposa et à ses successeurs l'obligation de défendre les terres et les sujets de l'église de Dol, et de commander son ost, quand besoin serait : aussi voyons-nous, au XIIème siècle, le sire de Combour prendre dans les chartes le titre de signifier Sancti Samsonis, « porte-enseigne de Saint-Samson », c'est-à-dire défenseur, avoué, ou, comme on disait en d'autres pays, vidame de l'église de Dol. D'après cela, évidemment, la seigneurie de Combour dut relever, dans l'origine, des évêques ou archevêques de Dol. Mais, à la faveur des circonstances et surtout de la faiblesse inhérente à un pouvoir débonnairement exercé par des gens d'église, les sires de Combour trouvèrent moyen de s'affranchir presque entièrement de cette suzeraineté ecclésiastique et de porter directement au duc de Bretagne l'hommage presque total de leur seigneurie. Pourtant il resta jusqu'à la fin quelques vestiges du premier état des choses ; les barons de Combour ne purent soustraire à la mouvance des évêques de Dol un ensemble de fiefs considérables, répandus dans six paroisses du régaire de Dol (Notre-Dame de Dol, Carfantin, Montdol, Saint-Broladre, Baguer-Pican, Epiniac) et que nous avons mentionnées en parlant de cette seigneurie ecclésiastique ; ils restèrent aussi jusqu'à la fin tenus de faire dans la ville de Dol le service de chevauchée et de police, chaque an, pendant la foire Saint-Samson.

Il est donc fort évident que la donation de l'archevêque Ginguené à son frère Riwallon a véritablement constitué la seigneurie de Combour ; que cette seigneurie par conséquent a été extraite du régaire de Dol et chargée de la protection de cette église. Mon but n'est point d'insister sur ces origines, comme il serait facile et peut-être curieux de le faire ; mais il m'a paru indispensable de les indiquer, afin de rendre raison immédiatement de certains droits, rentes et mouvances dont nous parlerons bientôt, et que les sires de Combour avaient conservés dans l'intérieur du régaire et même de la ville de Dol.

Disons de suite cependant que dans la baronnie de Combour, comme elle se présente à nous au moins depuis la fin du XIIIème siècle et comme nous allons la décrire, se trouvait comprise une châtellenie, extraite, non pas du régaire de Dol mais de la baronnie de Fougères en juveignerie, ce qui veut dire qu'elle avait jadis formé la dot de quelque fille de Fougères mariée à un baron de Combour ou à un membre quelconque de cette maison dont l'héritage avait fini par revenir à la branche aînée et par se joindre au corps même de la baronnie : c'était ce qu'on appelait les fiefs de Godeheust, comprenant tout ou partie de la paroisse de Ros-sur-Couësnon et une partie encore de Noyal-sous-Bazouge.

 

II. — Etendue générale.

La baronnie de Combour figurait une large bande de territoire, mais pourtant plus longue que large, descendant du Nord-Est au Sud-Ouest depuis l'embouchure du Couësnon jusqu'à la limite méridionale des paroisses de Dingé et de Québriac. Elle était bornée au Nord par la mer, à l'Est par la baronnie de Fougères et par la seigneurie d'Aubigné, au Sud par les châtellenies d'Hédé et de Tinténiac, à l'Ouest par la seigneurie de Châteauneuf et par le régaire de Dol.

Le corps principal de cette baronnie se composait de seize paroisses, qui sont, en allant du Nord au Sud et de proche en proche : 1°. Ros-sur-Couësnon. 2° Saint-Marcan. 3° Cendres. 4° Pleinefougère (Pleine-Fougères). 5° La Boussac. 6° Trans. 7° Cuguen. 8° Lourmaie. 9° Lanhëlen. 10. Meillac. 11° Combour. 12° Tréméneuc. 13° Saint-Léger. 14° Lanrigan. 15° Dingé. 16° Québriac.

La baronnie de Fougères avait quelques pièces en Cendres, quelques fiefs qui n'étaient pas sans importance en Ros-sur-Couësnon et Pleine-Fougères ; et dans cette dernière paroisse, l'abbaye du Mont-Saint-Michel possédait la seigneurie de Montrouault, mouvante du Duc. De son côté, l'évêque de Dol tenait sous sa mouvance un fief de Landal en La Boussac, une bonne partie de Cuguen et la plus grande partie de Meillac ; et enfin la châtellenie d'Aubigné emportait une moitié environ de la paroisse de Dingé, dont l'autre moitié seulement restait à Combour. Mais pourtant, à part Dingé, Meillac, Cuguen et Pleine-Fougères, on peut dire que la baronnie de Combour embrassait, dans ses domaines, fiefs et arrière-fiefs, la généralité du territoire des seize paroisses susnommées, et encore embrassait-elle certainement la plus grande partie de Pleine-Fougères et de Cuguen. Quant à Trans, cette paroisse, au XVIIème siècle, relevait du Roi tout entière ; mais je dirai plus bas d'après quels motifs je regarde comme à peu près sûr qu'elle devait être anciennement, et tout entière, sous la mouvance de Combour.

Dans le corps de la baronnie, tel que je viens de l'indiquer, sont enclavées trois paroisses, savoir, Saint-Georges-de-Gréhaigne, Saints et la Chapelle-au-Fils-Méen, que je n'ai même pas cru devoir nommer, parce que Combour n'avait dans les deux premières que de petites mouvances insignifiantes, et absolument rien dans la troisième. La Chapelle-au-Fils-Méen était tout entière sous la mouvance de l'évêque de Dol ; Saints appartenait au chapitre de la même ville, et Saint-Georges-de-Gréhaigne à l'abbaye de Saint-Georges de Rennes. Par contre, la seigneurie de Combour possédait des fiefs et des mouvances plus ou moins considérables en diverses paroisses enclavées dans les seigneuries voisines, et particulièrement en 17° Plerguer, enclavée dans la seigneurie de Châteauneuf, 18° Vieuxviel, 19° Songeal, 20° Saint-Ouen-la-Rouërie, 21° Basouge-la-Pérouse, 22° Noyal-sous-Basouge [Note : Vieuxviel, Sougeal, Saint-Ouen-la-Rouërie, Basouge-la-Pérouse et Noyal-sous-Basouge étaient enclavées dans la baronnie de Fougères].

La juridiction de Combour s'étendait sur la généralité de Saint-Ouen-la-Rouërie et de Noyal-sous-Basouge, et sur une partie considérable de Plerguer ; mais dans les trois autres paroisses, elle n'avait que des mouvances peu importantes.

Enfin dans les limites du régaire épiscopal de Dol, je trouve encore huit paroisses, où le sire de Combour avait des rentes féodales, des mouvances et autres droits divers, dont il portait l'hommage directement au duc de Bretagne et que l'on doit par conséquent distinguer des fiefs tenus de l'évêque de Dol, — quoique, à mon sens, ces droits, rentes et mouvances, tous fort peu considérables par leur objet, ne puissent guère avoir été dans l'origine que des dépendances de ces mêmes fiefs [Note : L'aveu de Combour de 1580 dit que les rentes féodales, possédées par les sires de Combour « en Cherrueix, Baguer-Morvan, Saint-Broladre, Lislemer, Lanhélain et la ville de Dol, sont tenues sous les regalles de Dol »] : ces huit paroisses sont : 23° Epiniac, 24° Bonnemain, 25° Baguer-Morvan, 26° Baguer-Pican, 27° Saint-Broladre, 28° Cherrueix, 29° Montdol, 30° Dol, 31° L'Abbaye-sous-Dol.

Nous arrivons ainsi à nous accorder passablement avec l'ingénieur Ogée, qui en 1777 écrivait : « La jurisdiction de Combour est très-considérable; elle s'étend en plus de trente paroisses, dont les seigneurs vont directement en appel à cette jurisdiction, qui ressort nuement au présidial de Rennes » [Note : Dictionnaire historique de Bretagne, 1ère édition, article Combour. Si l'on se rappelle que Combour avait encore en Saints et en St-Georges-de-Gréhaigne quelques mouvances tenues du Roi, et en Carfantin une partie de ses fiefs tenus de l'évêque de Dol, on voit que le nombre des paroisses où la seigneurie de Combour possédait des droits quelconques s'élève au chiffre total de trente-quatre]. Ce renseignement ainsi conçu, sans aucune explication, n'en est pas moins propre à tromper beaucoup le lecteur, en lui faisant croire naturellement que la juridiction de Combour s'étendait sur la totalité ou au moins sur la généralité du territoire de plus de trente paroisses, ce qui n'est vrai tout au plus que de quinze ou dix-sept.

 

III. — Domaine proche.

D'après la Déclaration de la baronnie ou comté de Combour de l'an 1682 [Note : Archives de la Chambre des Comptes de Nantes, coll. des Déclarations, domaine de Rennes, vol. XIV, n° 3. Tous les passages cités entre guillemets dans le présent chapitre, et dont la source n'est point indiquée, sont pris de cette Déclaration], cette seigneurie avait du domaine proche en neuf paroisses, à savoir, en Combour, Ros-sur-Couësnon, Saint-Marcan, Cuguen, Lourmaie, Tréméheuc, Saint-Léger, Dingé et l'Abbaye-sous-Dol.

En Combour, c'était « le château et forteresse dudit lieu, terrasses, jardins, écuries, mails, ormaies, cours, colombier, étang, pêcheries d'icelui, moulin à eau, chaussée et retenue d'eau, avec droit de moûteaux des habitants de la ville et faubourgs ci-après et des autres sujets sous la banlieue ; au-dessous de laquelle chaussée est la prairie dudit lieu, dans laquelle la terre du jardin du Grand-Bois est comprise, contenant le tout ensemble 200 journaux de terre ou environ, joignant de toutes parts à terres et fiefs ci-après et au prieuré dudit lieu de Combour ; — l'auditoire, les prisons, halles, four à ban ; — les haies et garennes étant en la paroisse dudit Combour, où étoit anciennement levée la justice patibulaire à quatre piliers dudit comté, et où sont deux emplacemens, l'un d'un moulin à vent, l'autre d'un moulin à draps, appelés le moulin Madame ;  — les prés et rivières de Tramel, contenant 10 journaux de terre, » etc..

En Ros-sur-Couësnon, « le manoir et vieil emplacement du château de Gaugray, étang, moulins à eau et à vent, avec les bois taillifs et de haute futaie, contenant 30 journaux de terre, joignant d'un bout et côté au grand chemin Nantois ; — les garennes, grèves et salines étant sur le rivage de la mer, pêcheries, marais, etc. ; — droit de pêcheries sur les grèves de la mer depuis Beauregard sous Pontorson jusques à Lislemer (sic) et d'y tenir pantières aux oiseaux de mer, les pêcheries, grèves et pantières prohibitives à tous autres ».

Toute la partie du domaine sise en Ros-sur-Couësnon dépendait primitivement de cette juveignerie de Fougères dont j'ai parlé, que l'on appelait les fiefs de Godeheut, sans doute du nom de la fille de Fougères qui avait reçu ce partage, car ce nom de Godeheut n'est que la forme vulgaire de Godehildis ou Godehilde, qui est incontestablement un nom de personne et certainement un nom de femme.

En Cuguen, le baron de Combour possédait « le lieu, terre et seigneurie du Plessix-Espine, prez, bois de haute-futaie, auquel il y a deux mottes, en l'une desquelles y a emplacement de maison et forteresse environnée de douves, avec deux estangs et un moulin à eau, domaines et garennes, » etc. [Voir Aveu de Combour de 1580].

En Dingé, il avait la forêt de Tanouarn et le bois taillis des Champs-Roger, qui allait en quelques endroits jusqu'auprès du grand étang de Boullet [Note : Cet étang dépendait de la seigneurie d'Aubigné], quoiqu'il n'eût que 300 journaux d'étendue ; au lieu que la forêt de Tanouarn, « joignant par endroits le lieu où fut autrefois la forêt de Hédé appartenante au Roi, et par autres endroits aux landes de Québriac et de Tinténiac, » contenait, « avec les landes et pasnages d'autour, cinq à six mille journaux de terre à l'ancien mesurage » ; d'ailleurs elle était « presque toute plantée en bois taillifs, à l'exception des touffes et des chevauchées, qui (dit la Déclaration de 1682) sont en bois de haute futaie ».

Le baron de Combour avait de plus, en Saint-Marcan, une métairie, dite la Courtepierre, avec étang, moulin, prés, bois, et autres dépendances ; puis en Tréméheuc, en Lourmaie, en Saint-Léger, de vastes landes : 450 journaux en Lourmaie, 500 en Tréméheuc et sur une des landes de cette paroisse (la lande de Rochefort), la justice patibulaire de Combour, portée sur quatre piliers [Note : Les landes du domaine proche de Combour sises en Tréméheuc étaient cette lande de Rochefort et la lande des Sept-Pierres ; en Lourmaie, la lande Basse, la lande de Téblen, la lande de Nivée].

Les landes de Saint-Léger, appelées Landehuan, étaient mises en culture au XVIIème siècle et afféagées. Dans cette paroisse, le sire de Combour possédait aussi un emplacement de moulin à vent et un four à ban dit four Garel ; et enfin, en l'Abbaye-sous-Dol, il avait encore un autre four à ban où étaient tenus de cuire tous les vassaux du prieuré de l'Abbaye [Note : Ou mieux prieuré de Dol, dépendant de l'abbé de Saint-Florent de Saumur O. S. B. ; les fiefs et domaines de ce prieuré embrassaient toute la paroisse de l'Abbaye-sous-Dol, qui d'ailleurs n'était pas grande. Ce prieuré, fief amorti, avait une haute justice relevant du Duc].

 

IV. — Proche fief.

Combour avait du proche fief en dix paroisses, à savoir, en Combour, Ros-sur-Couësnon, Saint-Marcan, Pleine-Fougères, Cuguen, Lourmaie, Tréméheuc, Saint-Léger, Dingé et Plerguer. Plerguer excepté, le proche fief de Combour était considérable dans toutes ces paroisses, principalement en Combour, Ros-sur-Couësnon, Pleine-Fougères, Saint-Léger et Dingé. — Ce proche fief se partageait en trente bailliages ou fiefs particuliers, dont je citerai un pour son nom, le fief aux Rufiens, en Ros-sur-Couësnon, et un autre pour sa nature, à savoir, celui du bourg de Pleine-Fougères, mentionné comme suit dans la Déclaration de 1682: « Est dû au seigneur comte de Combour par les hommes et teneurs de la bourgeoiserie  dudit Plainefougère 3 sols monnoie de rente amendables, à la main de son grand sergent en ladite paroisse, par chacun an au terme d'Angevine, par celui des hommes qu'il plaît audit seigneur... Les pièces de terre du Budan, situées proche le bourg de Plainefougère, doivent partie des rentes spécifiées dans l'article de la bourgeoiserie ». Cette bourgeoiserie comprenait donc le bourg et quelques champs alentour ; c'était une sorte de franchise, car on peut considérer la rente de 3 sols comme une redevance de nulle valeur.

C'est ici aussi le lieu de dire en quoi consistait ce que le sire de Combour tenait du Roi en quatre des paroisses du régaire de Dol, à savoir, en Baguer-Morvan, Baguer-Pican, Cherrueix et Saint-Broladre. Le compte est facile à faire, car tout se réduisait à quinze petites rentes féodales, dont huit dues en Saint-Broladre, trois en Cherrueix et deux en chacun des deux Baguer.

 

V. — Terres à juridiction et autres terres nobles relevant de Counbour.

Le nombre des mouvances nobles de la seigneurie de Combour était fort considérable, puisque la Déclaration de 1682 en énumère environ 440, dont beaucoup sans doute, à la vérité, étaient peu considérables. D'ailleurs, cette énumération est faite très-confusément ; l'importance relative des terres et fiefs est mal indiquée : on ne désigne point ceux qui avaient juridiction ; enfin, l'énumération elle-même semble incomplète ; les autres documents dont j'ai pu m'aider, entre autres l'aveu de Combour de 1580, ne m'ont offert que des ressources insuffisantes pour combler ces lacunes et suppléer ces défauts. La liste suivante laissera donc beaucoup à désirer ; j'y indique les terres à juridiction que j'ai pu découvrir, et pour la commodité je suis l'ordre des paroisses.

[Note : Par la suite, les lettres H. J. indiquent que le lier dont le nom suit avait haute-justice ; M. J., moyenne-justice, et J. une juridiction dont j'ignore le degré] 

En Combour.

Plus de cent quatre-vingt-dix mouvances nobles, entre autres :

H. J. — « Les fiefs et juriction de Lymouellan aux paroisses de Combour, Lourmaye, Tréméheuc, Pleinefougère et autres [à savoir : Saint-Léger, Cuguen, Meillac et Plerguer] en ladite comté de Combour, à cause desquels fiefs et juridiction la dame de Lymouellan a, pour elle et ses sujets, privilège de menée en ladite juridiction de Combour ». Il ne s'agit pas ici du château ou manoir de Limouëlan (quoique le nom soit le même) qui était situé en Sévignac, mais d'un groupe considérable de fiefs répandus dans les paroisses susdites. Au XVIIème siècle, les fiefs de Limouëlan furent achetés ou retraits féodalement par le comte de Combour et réunis au corps de sa baronnie ; c'est pourquoi j'ai indiqué dans le domaine proche de Combour des pièces qui étaient précédemment du domaine des fiefs de Limouëlan sous Combour, à savoir, les grandes landes ci-dessus mentionnées en Tréméheuc et Lourmaie, et la justice patibulaire de Rochefort dans la première de ces deux paroisses.

J. — La seigneurie de Vauluisant, « avec fiefs et jurisdictions en dépendante ».

J. — La maison de Chasteaulx, « fiefs et jurisdiction » en dépendant. « Le lieu et maison de Saint-Mahé, » avec ses dépendances, entre autres les maisons de la Chalopinaie (en Lourmaie) et du Buat, le fief et bailliage des Nobles, le fief de Pont-Larron, le fief de Rignac, etc.

La maison de la Bouyère et la terre des Vieux-Chasteaux en dépendant.

Les terres du Rouvre, du Val et de Troudin.

La maison et manoir de Trémaudan.

Le lieu de Listré ou Litré et ses dépendances, entre autres la métairie de la Bouexière.

Les lieux et maisons de Chevrot, — de la Haute-Touche, — de la Noë, — de Rouillon, — de la Boullaie, etc. 

En Ros-sur-Couësnon.

Plus de vingt mouvances nobles, entre autres :

H. J. — La seigneurie et fief de Mallechapt.

H. et M. J. — L'Aunai-Morel, qui avait la haute justice dans un seul de ses fiefs, et la moyenne seulement dans les autres.

M. J. — La terre de Vauvert et Bethon.

M. J. — Le fief de Chanel ou Chemel.

Le fief du Vau Saint-Revert, à l'abbesse de Saint-Georges de Rennes.

Les fiefs de Blochac, — de la Guihommeraie, — la maison de la Poulletière, etc.

En Saint-Marcan.

Une trentaine de mouvances nobles, entre autres :

M. J. — La maison de Pontestat et ses dépendances.

La maison et métairie de Bidon.

En Saints.

Le fief du Boschet, juveignerie de Landal.

(Voir ci-dessous l'article de la paroisse de La Boussac).

En Saint-Georges-de-Gréhaigne.

Le fief de Saint-Mauron, dépendant du fief du Boschet en Saints.

Le baron de Combour n'avait en Saints et en Saint-Georges-de-Gréhaigne autre chose que les deux mouvances ci-dessus.

En Pleinefougère (Pleine-Fougères).

Une trentaine de mouvances nobles, entre autres :

H. J. — La seigneurie de Pleinefougère (Pleine-Fougères).

M. J. — Le manoir et seigneurie du Plessix-Chesnel.

M. J. — La maison et terre de Montlouët.

M. J. — La Plaudière ou Praudière.

— Un fief appartenant à l'abbaye de Saint-Georges de Rennes.

— Un fief appartenant à l'abbaye du Mont-Saint-Michel.

En La Boussac.

H. J. — Le château et la châtellenie de Landal, la plus importante des seigneuries relevant de Combour, et de soi considérable, puisqu'elle avait des domaines, fiefs et arrière-fiefs en dix-huit paroisses. Comme le chef-lieu de cette seigneurie se trouvait en La Boussac [Note : Le P. Du Paz nous décrit ainsi ce chef-lieu, c'est-à-dire le château de Landal, tel qu'il était de son temps, au commencement du XVIIème siècle : « Ce chasteau, dit-il, est fortifié de cinq belles et fortes tours et basse-court, et comme environ la moitié circuit de bonnes et grandes douves, et de l'autre partie y a grand estang qui fait closture audit chasteau, de manièce que sans bateaux il est impossible d'en approcher » (Du Paz, Histoire généalogique de plusieurs maisons de Bretagne, p. 446 et 447)], c'est ici le lieu d'en indiquer la composition générale, assez compliquée du moins au point de vue de la mouvance. En effet, une partie de cette châtellenie relevait de Combour nuement ou en ligence, une autre partie de Combour en juveignerie, et le reste du régaire de Dol nuement. — Combinant ensemble les renseignements fournis par le P. Du Paz, par la déclaration du régaire de Dol et par celle de la baronnie de Combour, on voit que la châtellenie de Landal s'étendait primitivement en dix-huit paroisses, à savoir :

1. La Boussac.

2. Epiniac.

3. Bonnemain. 

4. Dol (paroisse du Crucifix).

5. Montdol.

6. Le Vivier.

7.  Hirel.

8.  La Fresnaie.

9.  Cherrueix.

10. Saint-Broladre.

11. Baguer-Pican.

12. Cuguen.

13 Saints.

14. Saint-Georges-de-Gréhaigne.

15. Pleinefougère (Pleine-Fougères).

16. Saint-Ouen-la-Rouërie.

17. Combour.

18. Plerguer.

La seigneurie de Landal embrassait dans l'origine toute la paroisse de La Boussac, et tout ce qu'elle y possédait elle le tenait nuement de Combour, à l'exception d'un seul fief appelé le fief des Forges, qu'elle tenait de l'évêque de Dol. Dans les autres paroisses, Landal n'avait que des fiefs ou arrière-fiefs plus ou moins considérables, mais qui dans aucune ne pouvaient couvrir qu'une partie assez médiocre du territoire paroissial. Des fiefs de Landal, en Epiniac, le plus important, appelé le grand bailliage d'Epiniac, relevait de l'évêque de Dol et les autres de Combour nuement. En Bonnemain, une partie des fiefs de Landal relevait de Dol nuement, et l'autre partie de Combour en juveignerie. Tout ce que la seigneurie de Landal possédait dans les huit paroisses suivantes (de Dol à Baguer-Pican inclusivement), relevait du régaire de Dol ; et au contraire, tout ce qu'elle avait dans les sept dernières paroisses relevait de Combour ; mais tandis que les fiefs de Cuguen, Saints et Saint-Georges étaient tenus nuement du baron de Combour, ceux de Pleinefougère (Pleine-Fougères), Saint-Ouen, Combour et Plerguer étaient tenus de lui en juveignerie.

Mais il faut remarquer que les fiefs de Saints et de Saint-Georges (à savoir, le fief du Boschet en Saints, et le fief de Saint-Mauron en Saint-Georges) ayant été donnés en partage par un seigneur de Landal à l'un de ses puînés, passèrent par là sous la mouvance immédiate de Combour et ne relevèrent plus de Landal qu'en juveignerie ; et c'est pourquoi le P. Du Paz (en 1619) ne compte point ces deux paroisses parmi celles où s'étendait la seigneurie de Landal. Du Paz s'est aussi trompé en mettant au nombre de ces paroisses Notre-Dame de Dol, où Landal n'avait rien ; et il a voulu parler sans aucun doute de la paroisse du Crucifix de la même ville, où Landal avait un fief consistant dans « les maisons, les terres et les prairies situées aux faubourgs de la Croix-Binette et de la Croix-Pecquette et la chapelle des Tanguères dans l'un desdits faubourgs » (Déclaration du régaire de Dol de 1680) ; fief à raison duquel le sire de Landal devait à l'évêque, outre l'obéissance féodale, « l'assistance en personne à chaque nouvelle entrée que fait chaque évêque de Dol en ladite ville ».

Pour finir avec la paroisse de La Boussac, disons que les seigneurs de Landal y avaient pris trois terres pour donner en partage à leurs puînés, et qui depuis lors par conséquent étaient tenues de Combour en ligence et de Landal seulement en juveignerie ; c'étaient :

M. J. — La châtellenie de la Claye,

Le manoir et terre du Domaine,

Le fief de la Touche-aux-Jullous.

Ogée indique encore dans cette paroisse une moyenne-justice, à savoir :

M. J. — La maison et terre de la Villarmois.

Sans doute cette moyenne-justice relevait de Landal.

En l'Abbaye-sous-Dol.

Aux XVIIème et XVIIIème siècles, le prieuré de l'Abbaye-sous-Dol, dépendant de l'abbaye bénédictine de Saint-Florent de Saumur, avait une haute-justice relevant directement du roi, laquelle embrassait toute la paroisse de l'Abbaye et quelques petits fiefs éparpillés dans les paroisses voisines. Pourtant il n'en avait pas toujours été ainsi, car l'aveu de la seigneurie de Combour de l'an 1580 dit formellement que « les hommes dudit prieuré sont tenus ressortir par contredit (c'est-à-dire en appel) à la cour dudit Combour », et que, « en reconnaissance de la fondation faite d'icelui prieuré par les feuz seigneurs de Combour », il était dû chaque année par le prieur au baron de Combour une rente de quatre livres monnaie. En effet, les actes de la fondation de ce prieuré montrent qu'il fut institué et presque entièrement doté, vers l'an 1070, par des seigneurs de la maison de Combour ; on y voit de plus que le village de Mezvoit, où il fut établi, et dont le nom a disparu sous celui de l'Abbaye, faisait à cette époque partie de la paroisse de Carfantin, dont il fut distrait pour faire une nouvelle paroisse par l'archevêque de Dol Even [Note : Titres de l'abbaye de Saint-Florent, dans les Preuves de l'Histoire de Bretagne, t. I, col. 433 et 434].

D'autre part, il est certain que les barons de Combour tenaient ce territoire de la libéralité de l'archevêque Ginguené et sous la mouvance de lui et de ses successeurs ; car la grande enquête de 1181 sur les droits temporels et particulièrement sur le domaine proche du régaire de Dol atteste positivement que toute l'Abbaye était originairement du domaine de l'archevêque, dont elle avait été séparée par une donation de Ginguené [Note : D'après le témoignage unanime des bourgeois de Dol (burgenses Dolenses), « omnia clausa et tota Abbatia sunt de dominico Archiepiscopi ; et eadem Abbatia fuit de donis Ginguenei archiepiscopi » Preuves de l'Histoire de Bretagne, t. I, col. 686]. Ainsi, il paraît que les prélats dolois renoncèrent à tous droits sur ce territoire au moment où il fut donné à Saint-Florent, et que bien plus tard seulement le Roi s'empara de cette mouvance, en considérant le prieuré comme un fief entièrement amorti, quoique les seigneurs de Combour s'y fussent réservés des droits.

En Trans.

H. J. — La seigneurie de Trans, s'étendant sur la majeure partie de la paroisse de Trans et sur un petit coin de Pleinefougère (Pleine-Fougères).

H. J. — Le manoir et seigneurie de la Chesnelaie, comprenant le reste de la paroisse de Trans.

— Au XVIIème siècle, ces deux seigneuries relevaient directement du Roi sous la sénéchaussée de Rennes ; mais je crois qu'elles avaient été primitivement démembrées de la baronnie de Combour à titre de juveignerie ou partage de cadet. En effet, le seigneur de Trans et de la Chesnelaie devait encore, à cette époque, au baron de Combour une rente annuelle de dix sous, payable le jour de l'Assomption en la main du sergent de Combour en Pleinefougère (Pleine-Fougères) ; et de plus l'aveu de 1580 déclare formellement que le sire de Combour a droit « d'avoir et maintenir en l'église de Trans ses armes et armoiries tant aux vitres qu'en peinture aux lieux les plus éminens de ladite église, quels sont armoyés des armes de ladite comté de Combour ». Il me semble difficile de rendre raison de pareils droits, sans admettre que les seigneuries de la Chesnelaie et de Trans et la paroisse tout entière s'étaient trouvés anciennement sous la mouvance de Combour. Une fois donnée en partage, cette paroisse avait dû relever immédiatement du Duc sous la barre de Rennes ; aussi est-il bien remarquable qu'au XVIIème siècle c'est dans le ressort direct de Rennes que se trouve comprise cette paroisse, quoique enclavée de toutes parts entre les fiefs de Combour et ceux de Fougères, qui était aussi alors une juridiction royale.

En Cuguen.

Quarante-cinq mouvances nobles, entre autres :

H. J. — Le château, seigneurie et juridiction de la Roche, autrement dit la Roche-Montbourcher ; cette terre, qui avait droit de menée en la cour de Combour, s'étendait en Cuguen, Noyal-sous-Basouge, Combour et Saint-Léger ;

La maison et terre de la Baudronnière.

En Lourmaie.

La terre et seigneurie de Trémigon, s'étendant en Lourmaie et en Combour.

Le fief de Licouazière.

En Lanhélen.

Une vingtaine de mouvances nobles, entre autres :

M. J. — La maison et terre du Bois-Hue.

J. — La terre et juridiction du Cobatz.

Le fief de Rohiac.

La maison et métairie de la Vallée.

La maison et métairie de la Ville-Poulet.

Suivant l'aveu de Combour de 1580, les mouvances de la baronnie de Combour en Lanhélen étaient tenues par le baron du régaire de Dol ; mais la Déclaration de 1682 n'en dit mot.

En Meillac.

Trois mouvances nobles, dont les deux principales sur :

La maison et terre de la Massue, ou, suivant l'aveu de 1580, la Massuée.

La métairie du Boulhart (l'aveu de 1580 écrit Boullehart).

En Tréméheuc.

J. — La terre et seigneurie du Chastaignier, autrement dite de Tréméheuc, s'étendant dans les paroisses de Tréméheuc, de Combour et de Saint-Léger, érigée en bannière par le duc Jean V, en 1433.

En Saint-Léger.

Vingt et quelques mouvances nobles, entre autres :

J.  — La seigneurie de la Rivière, autrement dite de Saint-Léger.

Le lieu du Bourgneuf et ses dépendances.

En Lanrigan.

Le château et seigneurie de Lanrigan, et trois autres mouvances nobles peu considérables.

En Dingé (Note : Suivant l'aveu de Combour de 1580).

Quinze ou seize mouvances nobles, entre autres :

J. ? — Le manoir et seigneurie du Plessix-au-Chat et ses dépendances.

La Rivière de Maleuvre, — le Bois-Gautier, — Bougetin, — le Léart, — Beaumarchais, — Ersac, etc.

En Québriac.

Une quinzaine de mouvances nobles, entre autres :

H. J. — Le château, seigneurie et juridiction de Québriac et ses dépendances, consistant en un domaine proche de 1,500 journaux s'entretenant (trois métairies, deux moulins, bois, etc.) et onze fiefs ou bailliages ; ladite seigneurie de Québriac érigée en bannière par le duc Pierre II, en 1451.

La maison et terre de la Gromillaie avec les fiefs de la Ville-Geffroy.

Un fief de la seigneurie de la Chapelle-au-Fils-Méen, tenu en juveignerie de Québriac.

En Plerguer.

J. — Le château, terre et seigneurie de Beaufort, avec son domaine proche contenant plus de 2,500 journaux, et avec tous les fiefs en dépendant.

En Cendres et en Vieuxviel.

Partie du fief du Restel ou Rettel, qui s'étendait aussi en Songeal.

En Songeal.

J. — « Le lieu et maison de la Pigeonnière avec rentes en jurisdiction » (aveu de 1580).

Le fief de l'Aunai-Jourdan.

Partie des fiefs de Rettel ou du Restel, dont l'autre partie s'étend en Cendres et en Vieuxviel.

En Saint-Ouën-la-Rouërie.

Cette paroisse relevait originairement tout entière, en proche ou en arrière-fief, de la baronnie de Combour. Au XIème siècle, les sires de Combour donnèrent au prieuré de la Trinité de Combour un fief assez important, en Saint-Ouën (Saint-Ouen), appelé à cause de cela fief de la Trinité, et qui ayant été amorti releva depuis lors directement du duc de Bretagne et ensuite du Roi. Le reste de la paroisse demeura jusqu'à la fin sous la mouvance de Combour. Les deux principales terres sous cette mouvance, et qui embrassaient la presque totalité de Saint-Ouën étaient :

H. J.  — Le château et seigneurie de la Rouërie et ses dépendances.

H. J. — Partie de la seigneurie de Saint-Brice, consistant dans le manoir et métairie de la Surais avec ses dépendances, entre autres, vingt-sept fiefs appelés anciennement les fiefs de Saint-Amadour. — Le château de Saint-Brice, en la paroisse de ce nom, et tout le reste de cette seigneurie relevaient de la baronnie de Fougères.

En Basouge-la-Pérouse.

Le fief de Montigné, — et une autre mouvance noble peu importante.

En Noyal-sous-Basouge.

Cette paroisse entière relevait en arrière-fief de Combour par les fiefs de Godeheut, juveignerie de Fougères, suivant l'aveu de Combour de 1580. On y trouvait entre autres :

H. J. — La seigneurie du Quartier.

H. J. — Le manoir et seigneurie de Beauvais.

En Epiniac.

Les fiefs de la seigneurie de Landal, sis en cette paroisse, sauf toutefois le grand bailliage d'Epiniac, qui était sous la mouvance de l'évêque de Dol. Voyez l'article de la paroisse de La Boussac.

En Bonnemain.

Une partie des fiefs de Landal en cette paroisse relevait de Combour en juveignerie, une autre partie du régaire de Dol nuement. Voyez ci-dessus l'article de la paroisse de La Boussac.

La baronnie de Combour possédait aussi en cette paroisse quelques arrière-fiefs assez importants, relevant d'elle nuement, entre autres :

J. — Le lieu et maison de la Guihommeraie, domaines et fiefs en dépendant.

J. — Le lieu et maison de la Chèze, domaines et fiefs en dépendant.

Note : En récapitulant les juridictions marquées ci-dessus, nous en trouvons dix dont le degré ne nous est pas connu, dix qui ont moyenne justice et douze haute-justice, en tout trente-deux. Mais nous sommes loin de donner cette liste pour complète.

 

VI. — Juridiction, droits divers.

La baronnie de Combour possédait la haute-justice dans tous ses fiefs, avec tous les droits en dépendant. La justice patibulaire, portée sur quatre piliers, était originairement située dans les haies et garennes de Combour, à quelque distance de cette ville ; mais au XVIIème siècle, depuis la réunion des fiefs de Limoëllan au corps de la baronnie, le gibet seigneurial fut transféré de là au milieu de la grande lande de Rochefort, en la paroisse de Tréméheuc.

Entre les droits forts nombreux du baron de Combour, les suivants me semblent digne d'être notés.

Comme dans presque toutes les grandes seigneuries de Bretagne, on retrouvait à Combour la quintaine et le saut des poissonniers. « Le devoir de saut en l'étang de Combour le lundi deferiés de Pâques » était exigible, chaque année, « sur tous les hommes de ladite ville et autres qui auront trempé poisson et vendu par le minu dans cette ville, au carême précédent, avec amende en cas de défaut ».

Le devoir de quintaine était dû, chaque an, le mardi de la Pentecôte par tous les nouveaux mariés de l'année demeurant à Combour, soit dans le grand bailliage de ladite ville, soit en celui de Beauvais.

Les hommes du grand bailliage de la ville étaient de plus obligés au devoir de message, consistant à « faire le port des lettres et messages de bouche, chacun à leur tour, sous quatre lieues du château de Combour, lorsqu'ils en sont requis par ordre du seigneur de Combour ». Et les hommes du bailliage de Beauvais étaient tenus de « faire la pêche et prise des civeteaux en l'étang, et d'en faire le déport audit château, ainsi qu'est accoutumé ». Les mêmes devaient aussi, quand il en était besoin, se mettre « en armes » et « conduire les criminels condamnés à mort depuis le château de Combour jusqu'à la justice patibulaire ».

Le fief du prieuré de la Trinité de Combour, quoique formé des libéralités des seigneurs du lieu, relevait directement du Roi comme fief amorti, je l'ai déjà dit. Mais pour marque de son extraction originelle, il était chargé, au profit du baron de Combour, des redevances suivantes, consistant en « trois barriques de vin breton et trois de vin d'Anjou », dues chaque année à trois termes ; plus « neuf chouesmes [Note : Pains blancs de première qualité] et neuf miches feuilletées (ou feuillées) en pain de froment, payables aux jours de Saint-Martin, Noël et Pâques ». Ces miches, chouesmes et barriques devaient être rendues au château par le prieur, qui de plus était tenu de « fournir de paille les prisons dudit château et de la ville de Combour, tant aux basses-fosses qu'ailleurs ».

Les paroissiens, de Québriac devaient une rente annuelle de 5 sols monnaie et d'une miche feuillée, payable le jour de la Pentecôte au château de Combour ; — ceux du Montdol, chaque année, une paire de gants blancs.

« Les bouchers de la ville de Dol, en l'acquit des pelletiers, doivent chacun an de rente à la seigneurie de Combour, au jour de l'Ascension, une pellice (pelisse) blanche de telle grandeur qu'elle puisse couvrir et entourer un fût de pipe et que les manches soient de telle grandeur qu'un homme armé y puisse passer facilement » (Aveu de Combour de 1580 et Déclaration de 1682).

« A cause des terres de la Motte étant au dehors de l'église Saint-Samson, est dû chacun an de rente au seigneur de Combour une livre de poivre » (Aveu de 1580 et Déclaration de 1682).

Enfin, le baron de Combour avait pris de bonnes précautions pour le maintien de l'ordre dans les deux foires les plus importantes de sa baronnie, qui étaient celle de l'Angevine à Combour, le 8 septembre, et celle de Saint-Léger au bourg de ce nom, le 2 octobre. C'était aux habitants mêmes qu'était remis le soin de la police, et nul n'y avait en effet plus d'intérêt qu'eux. La veille de la foire de l'Angevine et durant tout le jour de cette foire, « les hommes estagers, manants et habitants de la ville et faubourgs de Combour sont tenus (dit la Déclaration de 1682) de faire le guet en armes ; et les possesseurs de la maison appelée de la Lanterne [Note : En 1682 cette maison appartenait à Marie et à Françoise Bouttier] doivent des flambeaux dans la lanterne qui est attachée au-devant de ladite maison, pour servir et éclairer à faire ledit guet et l'assise du corps de garde d'icelui ». Ce qui montre qu'on faisait aussi le guet pendant les deux nuits du 7 au 8 et du 8 au 9 septembre.

Pour la foire de Saint-Léger, le guet devant être fait le jour de la foire, la veille et les deux nuits, comme à Combour, par les hommes et tenanciers de Saint-Léger habitant « en ladite bourgade et clôture des douves anciennes dudit bourg » (Voir Aveu de Combour de 1580).

Je cite ces mots pour attirer l'attention sur ces bourgs champêtres anciennement fortifiés et enclos de douves destinées à les protéger contre un coup de main. On voit encore de ces douves, assez reconnaissables, à l'entour de plusieurs bourgs de Bretagne, entre autres, à Rieux près de Redon. Je recommande aux antiquaires et aux explorateurs de notre pays ces sortes de fortifications; le peu qu'on en a signalé jusqu'à présent a été généralement rapporté au temps de la Ligue ; elles doivent souvent remonter beaucoup plus haut, puisque cet aveu de 1580 mentionne déjà comme ancienne la clôture de douves de Saint-Léger.

Pour revenir à notre foire, le seigneur de Saint-Léger, autrement dit de la Rivière, devait veiller à la tête du poste chargé de faire le guet pendant les deux nuits séparées par l'intervalle du jour de la foire ; il avait pour cela le tiers des droits qui s'y levaient, et le baron de Combour les deux tiers ; mais au XVIIème siècle, il renonça à ce droit pour être dispensé de cette double veillée, et la foire de Saint-Léger fut transférée, de son consentement, dans la ville de Combour.

Il y avait à Saint-Léger un petit prieuré, fondé au XIème siècle par les seigneurs de Combour, et qui fut fort anciennement uni comme annexe à celui de Tremblai (Tremblay) [Note : Tremblai émit une paroisse de la baronnie de Fougères], dépendant de l'abbaye de Saint-Florent de Saumur. C'est pourquoi, suivant l'aveu de Combour de 1580, « le prieur de Tremblay, à cause du prieuré de Saint-Léger dépendant du prieuré de Tremblay, doit et est tenu, pour lesdits deux soirs (de la veille et du jour de la foire), de fournir et bailler torches et flambeaux allumés pour faire l'assiette du guet, et iceux apporter ou faire apporter au devant de la porte du cimetière dudit Saint-Léger. En outre, doit le prieur de Tremblay trois demeaux d'avoine grosse, mesure de Combour, chacun an, le lendemain de ladite foire, que tiennent les plaids du dit Combour au bourg de Saint-Léger, pour les chevaux des officiers du seigneur de Combour » (Voir Aveu de 1580, fol. 10) (extrait tirés des notes d'Arthur de la Borderie, 1862).

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