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LES ORIGINES PAROISSIALES DE COMBOURG

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L'histoire des commencements de la paroisse de Combour (aujourd'hui Combourg) est intéressante : elle nous fait voir mieux que bien d'autres par quels persévérants efforts l'Eglise dut lutter pour vaincre les simoniaques qui avaient accaparé les biens ecclésiastiques en Bretagne après les invasions Normandes.

Dès la première moitié du XIème siècle, Riwallon seigneur de Combour donna à Albert, abbé de Marmoutiers (1034-1064), la moitié des revenus de l'église de Notre-Dame de Combour.

L'autre moitié de cette église appartenait alors à Guitmond, fils de Gausbert ; « mais parce que lui et ses pères l'avoient eue par voies simoniaques, il avoit là-dessus de terribles remords de conscience. Les plus gens de bien qu'il consulta lui conseillèrent de s'en defaire en faveur des serviteurs de Dieu et il n'en trouva point qui lui parussent plus saints ni plus dignes de l'avoir que les religieux de Marmoutiers. Il leur en fit donc un don du consentement de Guillaume et de Buterus ses fils, et de Roseinde son épouse. Guitmond et Guillaume son fils, qui étoit déjà prêtre, poussèrent les choses plus loin ; car dégoûtés du monde ils vinrent à Marmoutiers et supplièrent avec instance l'abbé et les religieux de leur accorder le saint habit de la religion. Mais parce que Guitmond avait encore sa femme, elle consentit à la séparation et promit de son côté de garder toute sa vie la continence. Les religieux de Marmoutiers voyant la générosité et la piété de cette dame, lui promirent de la regarder aussi à l'avenir comme leur sœur et de lui faire tout le bien qu'ils pourraient. Ils promirent même à Buterus, son second fils, de le recevoir aussi parmi eux, s'il vouloit imiter la piété de son père et de son frère  » (D. Martène, Histoire de Marmoutiers, I, 405. — De Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 493).

L'abbaye de Marmoutiers fût ainsi devenue maîtresse de toute l'église de N.-D. de Combour si les bonnes intentions de Riwallon, le premier donateur, avaient été exécutées ; mais il n'en était rien : cette première moitié de l'église était injustement détenue par les enfants de ce Riwallon et par leur oncle Raoul fils d'Hervé. Toutefois « l'exemple de Guitmond toucha Raoul et voyant qu'il possédait une partie de cette église injustement, il la donna aussi à Marmoutiers et fit consentir à cette donation Orguen son épouse et Poherius son fils.

Guitmond, surnommé le Chat, fils aîné de Riwallon, donna aussi la portion qu'il avoit de cette église et promit de faire ce qu'il pourrait pour engager ses frères à donner aussi la leur ». Benoît, évêque d'Aleth, confirma ces donations à Dinan, en présence de ses archidiacres le jeudi de la première semaine de Carême l'an 1099 (D. Martène, Histoire de Marmoutiers, I, 405. — De Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 493).

Guitmond le Chat exécuta sa promesse et les moines de Marmoutiers jouirent paisiblement de l'église de N.-D. pendant plusieurs années. Mais après la mort de ce seigneur, Haimon son fils « eut la témérité d'enlever de dessus l'autel une oblation qui y avoit été faite, disant qu'il n'avoit point confirmé la donation de son père. Cette action sacrilège parut si impie à l'évêque qu'il l'excommunia et cette excommunication fut aussitôt suivie d'une maladie mortelle. Alors Haimon, sentant la main de Dieu qui l'avoit frappé, lui demanda pardon avec de très grands sentiments de componction et fit reporter par son médecin le don sur le même autel d'où il l'avoit ravi. Haimon le Chat, son oncle, qui l'avoit porté à cette violation éprouva une punition de Dieu encore plus sensible. Se voyant dans un péril de mort évident il se fit porter au monastère, demanda pardon aux moines, confirma la donation qu'il avoit faite autrefois avec son frère Guitmond le Chat et y ajouta ce qu'il n'avoit pas encore accordé ». Il supplia même les moines de lui donner l'habit religieux, ce à quoi ceux-ci consentirent, et il fit approuver sa conduite par sa femme Aremburge et par son fils Even (1132) (D. Martène, Histoire de Marmoutiers, I, 405).

Les Bénédictins n'étaient pas toutefois encore à la fin de leur lutte contre les simoniaques. Nous les avons vu offrir l'entrée de leur monastère à Buterus ou Bouttier, fils de Guitmond ; ils avaient fait davantage : ils avaient laissé la jouissance de l'église de N.-D. au prêtre Guillaume, frère de Bouttier, à sa vie durant. Mais à la mort de ce dernier, loin d'imiter la conduite de son père et de son frère, Bouttier rentra violemment en possession de la portion de l'église donnée par Guitmond. Frappé d'excommunication, il résista longtemps aux instances de son évêque, de l'archevêque de Dol et du seigneur de Combour qui le suppliaient tous de faire restitution. Cédant enfin à leurs prieres, il profita en 1133, de la présence à Combour d'Odon abbé de Marmoutiers et de Donoald évêque d'Aleth et remit enfin aux moines ce qu'il leur avait pris ; il fit approuver cet acte par Thomas son fils aîné et par ses autres enfants Simon et Gilduin clercs. En reconnaissance les moines accordèrent à ce clerc Simon la jouissance durant sa vie du tiers de l'autel de l'église ; de son côté l'évêque Donoald donna le droit à l'abbé de Marmoutiers de lui présenter le chapelain chargé de desservir cette église, puis il conduisit cet abbé à N.-D. et le mit en possession de l'édifice en lui faisant sonner les cloches (Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 567, 568).

A partir de cette époque, l'abbaye de Marmoutiers demeura paisiblement maîtresse de l'église de Combour. Elle faisait au recteur une pension congrue estimée 1500 livres au XVIIIème siècle.

Il est à noter qu'une charte du XIème siècle appelle Notre-Dame l'église-mère de Combour « Ecclesia Beate Marie que est mater ecclesiarum totius Comburnii ». Quelles étaient donc à cette époque reculée les autres églises de Combour ? C'étaient très probablement celles de la Trinité et de Saint-Martin signalées comme dépendant l'une et l'autre du prieuré fondé à Combour par les Bénédictins.

Voici ce que D. Martène dit de deux de ces églises : « Albert, évêque de Saint-Malo, étant venu à Marmoutiers en 1172, confirma le 26 mai à l'abbé Robert et à ses religieux les églises de la Trinité et de Notre-Dame de Combour, avec le droit d'en présenter le chapelain à l'évêque. Il régla ce qui devoit revenir aux chapelains et ce que les moines devoient recevoir des émoluments de ces églises. Il permit aussi aux paroissiens de la Trinité de s'adresser au chapelain de Notre-Dame et de lui répondre et obéir comme au leur propre » (D. Martène, Histoire de Marmoutiers, II, 138).

Beaucoup plus tard, on gardait encore souvenir de cette paroisse de la Trinité, disparue depuis longtemps alors : en 1680 le prieur de la Trinité de Combour déclarait en effet qu'il devait dire la grand'messe en l'église paroissiale de Combour à Noël, à Pâques et à la Nativité de Notre-Dame « en reconnaissance que l'église paroissiale étoit autrefois annexée à la grande église de son prieuré  » (Archives Nationales, P. 1707). Or cette grande église était certainement celle de la Trinité qui eut trois nefs jusqu'en 1727 ; nous croyons que la petite église de ce même prieuré était Saint-Martin, construit dans l'enceinte même du château de Combour, ou du moins sur l'emplacement du château actuel. En 1638, la chapelle du château de Combour était encore sous le patronage de saint Martin (Reg. des insinuations ecclés. de l'évêché de Saint-Malo).

(abbé Guillotin de Corson).

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