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BOTHOA

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BOTHOA, situé au centre de l'ancien pagus ou pays de Quintin, sur le sommet des montagnes d'Arrhès, habité par les Celtes, et plus tard, par les Romains, jusqu'à l'entrée des Bretons dans la péninsule armorique, fut, dès son origine, l'une des paroisses les plus étendues et les plus populeuses du diocèse de Cornouaille ou Quimper. D'après dom Lobineau, elle comptait 10,000 âmes vers 1650. Aujourd'hui (vers la fin du XIXème siècle) elle n'offre plus que 7,452 habitants. Elle comptait comme membres ou trèves Lanrivain, Kérien, Canihuel et Sainte-Tréphine ; quelques-uns ajoutaient, mais à tort, Peumerit-Quintin : et faisait partie de l'ancien archidiaconé de Poher et Quintin.

Elle formait, elle seule, un baillage dans le comté de Quintin, après le démembrement d’Avaugour.

Les diverses justices seigneuriales s'exerçaient à Bothoa, à Saint-Nicolas-du-Pellem, Lanrivain, à Canihuel et à Sainte-Tréphine, quelquefois même auprès d'une chapelle, mais toutes relevaient de la cour de Quintin, et ponr les cas royaux de celle de Goëllo, transférée à Saint-Brieuc en 1565.

Après 1789, Bothoa fit partie du district de Rostrenen. Lors de la nouvelle distribution de la France en départements, arrondissements, cantons et communes, il fut démembré, ses trèves furent érigées en paroisses ; et formèrent avec l'adjonction de Peumerit-Quintin, Kerpert, Saint-Gilles-Pligeaux et Saint-Connan un canton dent il demeura le chef-lieu ecclésiastique. Saint-Nicolas-du-Pellem, [Note : Selon l'orthographe de vieux titres on doit écrire Pellem et non Pelem ou Pellen ; nulle trace dans les archives de la pelote de fil dont parle le peuple ; c'était une simple offrande faite à l'église, comme l'écheveau en d'autres paroisses] simple fief, prit de l'accroissement, les diverses administrations civiles et judiciaires s'y installèrent ; aujourd'hui il est le chef-lieu de la commune et du canton. Conformément au concordat de 1801, Bothoa cessa d'appartenir au diocèse de Quimper. Une ordonnance du roi Louis Philippe, datée de 1845 donna à la chapelle de Saint-Nicolas le titre d'église curiale, et l'église de Saint-Pierre ne fut plus regardée que comme chapelle de secours. Les habitants qui se trouvaient groupés autour réunirent leurs efforts et obtinrent de conserver leur autonomie paroissiale ; un décret de l'empereur Napoléon III (1861) leur octroya cette faveur, en l'érigeant en simple succursale.

On ignore quel fui le fondateur de Bothoa et de son église connue, dès le Xème siècle, sous le nom d'église baptismale, ecclesia baptismalis, ou encore ecclesia matrix, église mère. D'après le concile tenu à Pavie en 850, on distinguait, dès lors, deux sortes d'églises ou paroisses ; les moindres étaient gouvernées par des simples prêtres, les plus grandes, connues sous le nom de Plebes ou églises baptismales, étaient dirigées par des recteurs ou archiprêtres qui devaient rendre compte de leur administration à l'évêque du diocèse.

Aucun seigneur, pas même celui de Quintin, haut justicier et suzerain, n'a pris le titre de fondateur. Si quelques personnes ont revendiqué des droits honorifiques et de préséance, c'était par concession de l'autorité ecclésiastique.

D'après le Pouillé de Tours, ce bénéfice était à l'alternative et valait 1,500 livres. Le recteur était décimateur dans toute l'étendue de la paroisse et avait le tiers des oblations dans toutes les trèves et chapelles ; il jouissait également du droit de neûme, avant son abolition.

Ce fut à cause de son importance que l'on vit souvent ce bénéfice donné à des recteurs commendataires, avant que le concile de Trente eût condamné les commendes.

Pourquoi ce nom de Bothoa ou Botoha ? Diverses étymologies ont été données et leurs auteurs n'ont pu s'accorder.

Ne pourrait-on pas dire la brousse de Doha ou l'hermitage de Doha ; comme l'on a dit Bodéo ou Botthéo, en désignant une autre paroisse du diocèse de Cornouaille, située sur les bord de l'Oust ? Quelque solitaire, peut-être un disciple de saint Briac, désireux d'une solitude plus profonde, a pu quitter son maître, comme il avait lui-même abandonné saint Tugduald, et venir sur cette colline déserte fonder une cellule ignorée des hommes. Quelques heures seulement le séparaient de Bourbriac. Que de paroisses doivent leur origiue à de pauvres religieux perdus au fond des forêts qui couvrirent l'Armorique depuis le IVème siècle jusqu'au Xème siècle.

On sait que dans la paroisse de Merdrignac, autrefois du diocèse de Saint-Malo, aujourd'hui de celui de Saint-Brieuc et Tréguier, un village porte le nom de St-Dohai. L'abbé de Garaby prétend même qu'il y avait là une chapelle élevée en son honneur, et qu’on célébrait sa fête le 25 décembre. Il n'en reste aucun vestige.

L’abbé Daniel, dans ses notes sur la chatellenie de Coëtfrec en Ploubezre, parle d'un moulin de Saint-Loha, disciple de saint Tugduald, situé en la vieille cité près le Coz-Gueaudet. Un changement de lettre a pu altérer le nom de saint Doha. Quoi qu'il en soit, l'église est dédiée à saint Pierre. Une tradition, assez répandue dans le pays prétend que l'église primitive se trouvait au village du Restoper ou Restober situé vers l'est, à l'extrémité de la trève de Canihuel, près de Notre-Dame de Bourg-Quintin, aujourd'hui le Vieux-Bourg-Quintin, à peu de distance de la voie romaine de Carhaix à Aleth et à Curseul ; on trouve en ce lieu des vestiges d'une église de la plus haute antiquité.

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On rencontre peu de monuments mégalitiques dans cette circonscription ; près de Locqueltas et dans le bois du Keruhel on voit deux menhirs de moyenne grandeur. Les dolmens, signalés dans la géographie des Côtes-du-Nord, près du Danouédet et de Kerascouet sont de simples pierres naturelles.

Les traces de l'occupation romaine sont plus nombreuses. La voie de Carhaix à Corseul traversait Bothoa depuis le pont de la Picardie jusque près de Kerimarch dans la partie sud, laissant à gauche, vers le nord, le village du Pellem ou St-Nicolas. M. Gaultier du Mottay l'a décrite dans ses savantes recherches sur les voies romaines dans les Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor).

On remarque à Garzolès, près des ruines de la chapelle de Saint-Hervé, les restes d'une enceinte fortifiée.

Près de Kerimarch, sur le bord de la même voix, en remontant vers Canihuel, on trouve sur une hauteur la motte fortifiée de Dzilou, elle se compose d'un tumulus de 11m de hauteur dont le sommet semble avoir été fouillé à plusieurs reprises ; il est entouré d'un fossé circulaire de 120m de développement et de 7m de largeur.

« Le village de la Picardie, écrit Bizeul, est un lieu fort anciennement habité ; on y trouve une grande quantité de tuiles à rebord ; il en est ainsi du gros bourg de St-Nicolas du Pellem, tout l'espace intermédiaire entre ces deux lieux est rempli des mêmes débris ». Ce nom de Picardie « dans un pays où tous les noms de lieux sont du plus pur breton de Cornouaille m'avait paru tout-à-fait étrange. Après quelques recherches, j'ai cru que ce nom n'était devenu français que par un simple abrégé de prononciation et que le véritable mot était tout aussi breton qu'un autre. Picart-ty, représentation exacte de la manière empâtée dont les Bretons prononcent Picardie, signifie en effet maison Picard ; or, dans la monstre générale des nobles de Cornouaille faite à Quimper en 1562, on trouve parmi les nobles de Bothoa un Jéhan Picard dont le manoir en ruine existe encore à la Picardie située en cette paroisse ».

Ce savant archéologue pensait que des recherches plus persistantes dans la direction du nord pourraient bien faire trouver une voie romaine arrivant du haut de la montagne au pied de laquelle se trouve la Picardie, voie qui aurait établi une communication avec des établissements du pays de Tréguier. Il avait raison ; ses soupçons sont devenus réalité. Cette voie venait de Sulim ou Vannes par Gouarec, traversait Saint-Nicolas, remontait par le Pont-Per ou de Saint-Pierre à Bothoa et se dirigeait vers Guingamp ; Près du village de la Villeneuve ou Kernevel, à deux kilomètres du bourg, vers le nord, et à 500m de la route départementale, sur la gauche, on trouve une enceinte carrée ayant 35m de longueur sur chaque face ; les talus sont en forme de glacis ayant 10m de largeur à la base et 5m 50 de hauteur, le fossé extérieur est profond et rempli d'eau ; l'angle nord est le plus élevé, le talus a été coupé à l'angle sud pour donner accès dans l'intérieur. Aucune tradition ne se rattache à ce lieu. Le champ qui renferme cette enceinte est appelé Parc-Motten, ou champ de la Motte. En suivant cette voie interrompue, çà et là, par les talus de clôture, on arrive près le Collédic dans Lanrivain. A 800 ou 900m du bourg de Magoar, on la retrouve près de la ferme du Kerbloch ; deux champs nommés les Magourou ou les Murs, sont remplis de tuiles à rebord et de briques pour couverture ; nécessairement il y a eu là une habitation de l'époque romaine. Dans une prairie, dépendant de la ferme de la Salle, propriété de M. Thoraval, on voit encore un chemin pavé. Une lieue plus loin, l'on rencontre, dans Plésidy, l'enceinte de Kerandrok plus étendue mais ayant des fossés moins grands et des talus moins élevés ; des fouilles opérées dans cette dernière ont amené la découverte d'une pièce d'or, à l'effigie de Vespasien. Comme toutes les voies abandonnées, elle a subi des envahissements de la part des riverains. La voie de Carhaix à Aleth ne sera bientôt plus reconnaissable tant elle est défigurée par les empiétements faits sur elle.

En 1496, Charles de Kymerch ou Kerymerh, sieur de Kerdrein, donnait un aveu dans lequel il se reconnaissait obligé de présenter au seigneur de Quintin un sergent pour recueillir les taux et amendes prononcées par la cour de Quintin dans le territoire do Bothoa ; il devait en répondre mais il avait droit, la huitième part.

Suivant acte de 1520, Charron passe ; les seigneurs de Quintin étaient en droit et ancienne possession, de tous temps, de contraindre et d'obliger leurs hommes et sujets partables et de bas état du baillage de Bothoa, dépendant du comté de Quintin à les servir en office et sergentie par un an entier, et d'icelle rente rendre compte.

En 1561 Robert de Boisgelin, seigneur de la Garenne, comme fermier genéral, rendait compte du revenu et de la recette du baillage de Bothoa à la chambre des comptes de Laval, au nom de Guy de Laval, pour lors, seigneur de Quintin.

Voir   Ville de Saint-Nicolas-du-Pélem (Bretagne) et Bothoa " L'ancienne paroisse de Bothoa, son église et ses chapelles ". 

Voir   Ville de Saint-Nicolas-du-Pélem (Bretagne) et Bothoa " Les fiefs et manoirs de Bothoa ". 

Voir   Ville de Saint-Nicolas-du-Pélem (Bretagne) et Bothoa " Les recteurs de Bothoa ". 

(M. L. Audo).

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