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TREGASTEL ET LA REVOLUTION

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TREGASTEL A LA VEILLE DE LA REVOLUTION.

A la veille de la Grande Révolution, la paroisse de TREGASTEL avait les mêmes frontières que de nos jours. Sa population s'élevait à 638 habitants, alors que ses deux grandes voisines, Pleumeur Bodou et Perros-Guirec en comptaient respectivement 2036 et 1663. Sur son territoire, la seule agglomération digne de ce nom, c'était le Bourg, avec son édifice au milieu du cimetière et son presbytère. La chapelle de Saint-Golgon se dressait au centre d'un hameau assez peuplé, tandis que celle de Sainte-Anne-des-Rochers, à Langastel, règnait sur une zône plus déserte, avec quelques chaumières de pêcheurs tapies derrière des dunes, sur des sols humides et seulement quelques rares constructions de granit, témoins d'une certaine aisance paysanne (Le COSQUER, KEREDOL). La paroisse, comme partout ailleurs, était depuis plusieurs siècles divisée en frairies ou fréries qui constituaient de petites communautés rurales, solidaires dans les travaux agricoles, dans les joies et les peines, faisant front pour défendre leur spécificité ; une chapelle, desservie ordinairement par un clerc tonsuré, souvent originaire du lieu et y demeurant, permettait une vie culturelle autonome. A TREGASTEL : les frairies de GOLGON, du BOURG ou de KERILLIS, de LANGASTEL ou de SAINTE ANNE [Note : Lors de l'établissement du Cadastre, ces divisions territoriales deviendront souvent des sections]. Dès le XIVème siècle, l'administration, ducale d'abord puis royale, avait fait de ces petites entités humaines des unités fiscales, chacune d'elles imposée globalement.

Les Trégastellois de la fin de l'Ancien Régime étaient essentiellement de petits paysans exploitant leurs terres sous le régime du bail à domaine congéable dans des convenants. Cependant, une autre fraction de la population comprenait des marins qui pratiquaient une petite pêche côtière. D'après un document de 1784 [Note : Mouvement des navires sortant du Port de PERROS, d'après le Cahier des Congés délivré par ce port - Amirauté de MORLAIX - A.N. G5.1262] on connaît les noms de quelques barques trégastelloises :
. La Marie-Annie, de Jacques SALLIOU, 2 tonneaux,
. La Perrine-Vexlerine, de François LE BAIL, 2 tonneaux,
. La Marie-Guillemette, de François NICOLAS, 2 tonneaux,
. La Marie-Jeanne, de Jacques ROPARS, 2 tonneaux,
. La Catherine, de François KERAUDREN, 3 tonneaux,
. La Marie-Yvonne, de Yves ROPARS, 1 tonneau.
Des embarcations aux dimensions bien modestes ! [Note : Avec lesquelles on pêchait le maquereau, le bar, le mulet, le lieu, poissons confiés pour la plus grande part à des ateliers de salage pour être par la suite exportés vers la Normandie (Dieppe)]. Pour tenter d'échapper au service contraignant de la Maine Royale que Colbert avait imposé aux populations maritimes (Institution de l'Inscription Maritime - 1681), la plupart des hommes d'équipage de ces barques tenaient une petite ferme et préféraient opter officiellement pour cette dernière activité. Les bonnes terres dites "terres chaudes", produisaient de bons "bleds" (froment, orge, seigle, avoine) qui représentaient l'essentiel des revenus agricoles. On pratiquait le système de la "jachère", c'est à dire le repos de la terre une année sur trois, voire une année sur deux. Les blés, qui se vendaient sur les marchés de Lannion, étaient, en périodes de mauvaises récoltes, l'objet de spéculations scandaleuses de la part de négociants sans scrupules. Mais une partie de ces céréales étaient traitées dans les cinq moulins de la paroisse pour la consommation locale : Le moulin à mer dit aussi de RANDREUZ, le moulin à eau de LOST LOGOT sur le ruisseau de KEROUGANT, les trois moulins à vent du GUIDERN, de KERLAVOS et de CREC'H ARGANT. Noter que les fougères, qui servaient de litière, et l'ajonc, étaient considérés comme une bien réelle production agricole. On "pilait" les jeunes plants d'ajonc pour nourrir les chevaux et les landiers plus âgés étaient exploités pour servir de bois de chauffage. L'élevage constituait aussi une part importante des productions agricoles. Un recensement en date du 1er novembre 1794 en témoignera qui dénombrera pour la seule commune de TREGASTEL 81 chevaux (étalons ou hongres), 90 juments, 37 poulains et 110 porcs. [Note : Mais il s'agit d'un recensement en pleine période révolutionnaire sujet à caution à cause de truquages ayant pour but d'éviter des réquisitions trop drastiques. D. Guyader dénombre 425 chevaux à TREGASTEL (La Révolution dans le Trégor - p.16)].
Depuis des temps très reculés, une activité particulière caractérisait toutes les paroisses des côtes de la Manche et de l'Atlantique : La récolte du goémon [Note : Du breton trégorois "goumon". Mais le terme le plus usité est "bezhin". Couper ou ramasser le goémon se dit "bezhina"]. Colbert (encore lui), après avoir examiné les diverses coutumes à ce sujet, publia une ordonnance codifiant la coupe du goémon sur tout le littoral du royaume. Désormais la période de coupe fut fixée par les habitants riverains, le goémon de rive ou de coupe étant reconnu propriété exclusive de ceux-ci, et non du seigneur. La vente de la récolte était interdite aux "forains" (ceux qui ne sont pas de la paroisse). La coupe de nuit était formellement prohibée (ceci visait les contrebandiers et les pilleurs d'épaves qui opéraient la nuit). Si pour les paysans des paroisses maritimes, les "herbes marines" constituaient un excellent engrais, il faut préciser que Colbert réglementa cette activité, non parce qu'il s'intéressait à l'agriculture, mais parce qu'on venait de découvrir que les cendres d'algues étaient riches en carbonate de soude (la "Soude") utilisé dans la fabrication du verre et que les verriers français importaient d'ALICANTE. L'ordonnance royale de 1681, aménagée par la suite à plusieurs reprises, fit que dans toutes les "paroisses bordantes", un règlement était établi qui fixait "l'époque et la durée de la coupe des varechs croissant à l'endroit de leurs territoires". A TREGASTEL, la saison goémonière commençait avec la deuxième marée de l'année et se terminait avec la quatrième. Les dates précises étaient arrêtées le 1er dimanche de janvier par le général de paroisse.

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Dans les campagnes, le poids des impôts était entièrement supporté par la paysannerie puisqu'elle appartenait au Tiers-Etat, le troisième ordre. Les deux autres ordres, le Clergé et la Noblesse accumulaient tous les privilèges, dont celui d'être pratiquement exempts d'impôts. Un paysan breton exploitant un "convenant" supportait des charges fiscales littéralement écrasantes. Il devait au clergé la dîme ecclésiastique de la 36ème gerbe (qu'on appelait les "gros fruits") qui revenait à l'évêque - comte de TREGUIER et non au recteur de la paroisse, réduit, lui, à la "portion congrue" [Note : La "portion congrue" était la redevance payée au recteur de paroisse par l'évêque. Elle s'élevait en moyenne à 375 francs l'an ; alors que les dépenses du recteur atteignaient plus de 500 francs. Le casuel et les fondations devaient assurer la "soudure"]. Pour accroître ses revenus, ce dernier levait des "prémices" sur chaque paroissien qui jouissait de l'exemption de la dîme ecclésiastique sur 1 journal [Note : environ 0,5 ha] de terre. Ces prémices consistaient en général en une gerbe de blé et une dîme sur les agneaux. Le seigneur prélevait, lui, une "dîme féodale" de la 6ème et 7ème gerbe, soit deux gerbes sur treize ; en outre, il bénéficiait des corvées et obligeait ses paysans à "suivre" son four et son moulin [Note : Les vassaux (c'est à dire les fermiers) devaient sous peine d'amende, suivre (utiliser exclusivement) le moulin du seigneur, quelquefois son four et son pressoir - Ces "suites" s'appelaient les "banalités". Noter d'ailleurs que le meunier était un locataire du seigneur et qu'à la fin de l'Ancien Régime les rentes des moulins s'étaient élévées d'une façon excessive. La coutume de Bretagne fixait le prix de la mouture au seizième du grain moulu, mais "les moulins étant trop affermés donnent lieu aux meuniers de vexer les mouteaux (ceux qui sont astreints au moulin) et de prendre souvent plus que la moitié de leurs droits de moute" (Cahier de Doléances de BELLE ISLE EN TERRE). Voici d'ailleurs deux proverbes bretons qui illustrent le peu de confiance que les paysans avaient envers les meuniers ; Eur miliner laer ar bleud (Meunier voleur de farine). Avo daoned beteg e veud (sera damné jusqu'à son pouce). Krenv eo roched eur miliner (Forte est la chemise du meunier). Paka ra beb mintin eul laer (Car chaque matin elle attrape le voleur)], etc... Enfin, et ce n'était pas la moindre des choses, au Roi revenaient les impôts directs royaux dont les trois principaux étaient les "fouages" [Note : Impôt direct d'origine très ancienne, payé par les non-nobles des campagnes. La base de cet impôt était le "feu" qui d'ailleurs ne correspondait pas à un foyer], les "vingtièmes" et la "capitation".

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Les populations côtières de Bretagne vécurent tout au long du XVIIème siècle sous la hantise des descentes des Anglais, alors ennemis héréditaires des Bretons qui avaient eu à souffrir de leurs incursions depuis plusieurs siècles... Depuis le XVème siècle, la défense du littoral était confiée aux milices garde-côtes. " En principe, toutes les paroisses situées à moins de deux lieux de la côte devaient fournir un certain nombre d'hommes formés en compagnies sous les ordres d'un capitaine. Leur mission consistait dans le servie du guet ou d'observation de la mer, et celui des batteries de côtes. Ils devaient s'opposer au débarquement, assurer, en cas de descente, un service de courrier sur le littoral, guider la marche des troupes régulières dans leurs opérations contre l'ennemi débarqué " (Histoire de Bretagne. B. Pocquet - V p 561).

Le règlement de 1716 réorganisa la milice garde-côtes dont l'efficacité était plus que douteuse. Les côtes bretonnes furent divisées en une trentaine de Capitaineries et tous les hommes de 18 à 60 ans des paroisses concernées (450) et non inscrits maritimes furent astreints à l'appel. En temps de paix, la milice était tenue à des exercices mensuels et passée en revue une fois l'an. En temps de guerre, on mobilisait la compagnie entière. La Capitainerie de TREGUIER regroupait 26 paroisses, dont TREGASTEL, et elle appuyait sa stratégie sur les deux points bien fortifiés du Château du Taureau en baie de MORLAIX et du fort des Sept Iles édifié en 1737. Mais cette milice n'était qu'une cohue indisciplinée, à la valeur militaire nulle et que les populations rurales considéraient comme une contrainte intolérable.

C'est la Guerre de Sept Ans (1757-1763) qui imposa la refonte indispensable du système. Le jeune et ambitieux duc d'Aiguillon, nommé en 1753 Commandant en chef pour la Bretagne, s'en chargea. Son ordonnance du 25 février 1756 créait dans la province 20 capitaineries concernant 505 paroisses. Chaque capitainerie, de 500 hommes, était articulée en petites compagnies de 50 miliciens très mobiles et bien entraînées. C'est ainsi que la Capitainerie de TREGUIER, commandée par Monsieur de KERGUENECH, groupait deux compagnies de LANNION, la compagnie de KERMARIA-SULARD et la compagnie de PLEUMEUR-BODOU, cette dernière formée de miliciens originaires de TREBEURDEN (12 hommes), PLEUMEUR-BODOU (22 hommes), TREGASTEL (10 hommes) et SAINT QUAY PERROS (6 hommes). La côte était garnie en permanence de batteries de canons et de petits postes de garde tenus par 4 miliciens. TREGASTEL n'était muni que d'un corps de garde, précisément à Crec'h Ti Gward [Note : à l'emplacement de la table d'orientation du Panorama] et devait compter sur les canons installés à TREBEURDEN, PLEUMEUR-BODOU, PLOUMANACH, PERROS-GUIREC, TRELEVERN et aux SEPT ILES où l'on dénombrait, sur I’Ile aux Moines, 7 batteries, et sur l'Ile Bono, une batterie. Il faut préciser que le service de la nouvelle milice avait deux gros avantages sur l'ancienne : il n'était que de cinq ans et exemptait des fouages.

On sait que le duc d'Aiguillon porta une attention particulière au pays de LANNION. Il y fit plusieurs séjours de 1755 à 1764, non pas seulement pour courtiser la belle Fanchon de PONT-COUENNEC au manoir du COSKER (à Perros-Guirec), et prendre les eaux à la fontaine ferrugineuse de LANNION, mais surtout pour surveiller l'aménagement du port de LANNION et l'amélioration du chemin LANNION-PERROS considéré comme une voie stratégique, installer un relais de la poste aux chevaux, enfin s'assurer de la qualité opérationnelle du nouveau plan de défense des côtes du Trégor.

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Depuis fort longtemps, on peut remonter au XIVème siècle, il y avait au sein de chaque paroisse une certaine vie communautaire. C'est ainsi qu'on traitait collectivement l'épineux problème de la répartition de l'impôt appelé "fouage", impôt direct et individuel. Jusqu'à la Révolution, les paroisses rurales étaient administrées au civil par le général de paroisse, une sorte de conseil municipal avant la lettre, composé d'une douzaine de membres cooptés. Cette assemblée, souvent grossie de notables, se réunissait régulièrement, presque toujours à l'issue de la grand-messe, soit dans la sacristie, soit dans la secrétairie ou salle des archives [Note : pièce située au-dessus du porche], soit encore dans le porche. Des fonctions administratives étaient excercées par des notables pris en dehors du général : le substitut du procureur fiscal, responsable de la répartition et de la perception de l'impôt (fouages, capitation, vingtièmes), le capitaine du guet chargé de la garde-côtes, le syndic-maire, le syndic du grand chemin et le commis aux écritures qui tenait le registre des délibérations. La gestion temporelle de l'église était confiée au Conseil de Fabrique qui finançait l'entretien et les constructions de l'église, des cimetières, chapelles, croix, etc, et recevait les dons, legs et fondations de la cure. Le "recteur" participait à cette gestion, usant de son autorité mais devant parfois compter sur l'esprit d'indépendance des fabriciens. La cure de TREGASTEL, qui déclarait cinq cents communiants [Note : L'église acceptait à la Sainte-Table les paroissiens à partir de l'âge de 11, 12 ans] suivait le régime de l'alternative comme la quasi totalité des paroisses environnantes. Si le recteur décédait un mois impair, dit apostolique, c'est le pape qui désignait le nouveau titulaire. Si l'évènement se produisait un mois pair, la nomination du nouveau pasteur revenait au roi qui déléguait habituellement son droit à l'évêque - comte de Tréguier.

Les quatre derniers recteurs de TREGASTEL sous l'Ancien Régime furent Sylvestre LE TREUT (de 1703 à 1754), François LE HUEROU (de 1754 à 1772), Henri LAGAIN (de 1772 à 1782) et Jérôme Marie GUYOMARD (de 1783 à 1792). L'abbé S. LE TREUT obtint en 1711 des fabriciens que l'argent "du tronc placé devant l'image de la Sainte Vierge à la chapelle de Saint Gorgon" fût employé à "ramasser les filles de mauvaise vie". Il en fit d'ailleurs emprisonner deux qui avaient abandonné leur bébé dans le cimetière. Ces deux petits enfants furent mis en nourrice au compte de la fabrique. Le 10 septembre 1754 ce prêtre mourut après une courte maladie pendant qu'on dressait le procès-verbal des dégâts commis par des voleurs dans l'église et la sacristie. Son successeur, François LE HUEROU était bachelier en Sorbonne. Son rectorat fut marqué par la construction du porche méridional et de la salle des archives qui le surmonte [Note : On lit sur une pierre : "Archives bâties par les soins de M. HUEROU, recteur. 1770"]. On peut penser qu'il avait une fortune personnelle assez considérable puisqu'il faisait des avances d'argent à la fabrique.

Le dernier recteur de l'Ancien Régime, J.M. GUYOMARD connaîtra les débuts de la révolution à TREGASTEL.

Citons aussi quelques "curés" qui exercèrent leur sacerdoce sous ces quatre recteurs : François BERNABLE (1703), Yves LE BONNIEC (1705), Jean DAGORN (1707), Pierre MORVAN (1720), Jacques LE HESTIC (1724), Yves LE BIVIC (1742-1748), Pierre LE GAC (1753), Guillaume CONAN (1754), Hervé BROCHER (1750), Jean Marie GALLEZ (1763), Hervé LISSILLOUR (1764), Jean GALERY (1765), Gabriel LE CALVEZ (1770), Pierre DERRIEN (1774), LE PROVOST (1778), Yves LE TENSORER (1779), Jacques BOUREL (1783) et Louis Marie LE GUERN (1788) qui se disait "recteur de l'Hôpital" (il sera nommé recteur de la paroisse de l'Hôpital de Tréguier en 1788).
Note : Les indigents étaient si nombreux qu'ils constituaient à eux seuls une caste avec laquelle il fallait compter. Ils formaient une "foule de fainéants et de vagabonds" qui s'ajoutaient aux infirmes et aux vrais nécessiteux. Le subdélégué de Lannion, Le Bricquir, constatait que "malgré les ressources que les généraux de paroisse donnent à leur pauvres, l'indigence est parvenue presque partout à un degré si extrême que les aumônes ne suffisent plus... Les pauvres courent de l'une paroisse à l'autre et se rendent en foule dans la ville, d'où malgré les soins de la police, on ne peut que difficilement les chasser" (Cité par D. Le Guyader – La Révolution dans le Trégor, p.31).

LA REVOLUTION.
"Un manant debout vaut mieux qu'un gentilhomme à genoux".

 

Voir  Ville de Trégastel (Bretagne) " Trégastel et les prémices de la Révolution ".

Voir  Ville de Trégastel (Bretagne) " Trégastel et la France régénérée ".

Voir  Ville de Trégastel (Bretagne) " Le clergé de Trégastel durant la Révolution ".

Voir  Ville de Trégastel (Bretagne) " Trégastel et les dons patriotiques et volontaires durant la Révolution ".

Voir  Ville de Trégastel (Bretagne) " Vente des biens nationaux à Trégastel durant la Révolution ".

Voir  Ville de Trégastel (Bretagne) " Trégastel et la Patrie en danger durant la Révolution ".

Voir  Ville de Trégastel (Bretagne) " Trégastel et les écoles ou temples nationaux durant la Révolution ".

 

ADDENDA en forme de CHRONIQUES Trégastelloises.

1790.

20 SEPTEMBRE : Le conseil municipal accorde 66 livres à Pierre Yves GUILLOU, administrateur du district de LANNION et messager de la paroisse de PLEUMEUR BODOU, pour le paiement de ses frais pendant les 22 jours qu'il a employés comme électeur à la nomination du corps administratif du district et du département.

26 DECEMBRE : Le conseil municipal établit le règlement qui fixe la coupe du goëmon du 23 février suivant au 19 mai et les conditions dans lesquelles elle peut s'effectuer.

1791.

10 JUILLET : TREGASTEL se fait représenter à LANNION par deux gardes nationaux pour le renouvellement du pacte fédératif. (Fête de la Fédération).

26 DECEMBRE : Renouvellement du règlement pour la coupe du goëmon. Il est spécifié que désormais toute infraction, par exemple la coupe de nuit, ou le dimanche et jours de fête, entraînera une amende de 4 francs qui seront employés "aux urgentes nécessités de la commune".

1792.

2 JANVIER : Les officiers municipaux de TREGASTEL demandent que comme par le passé, on dise une messe par mois dans les chapelles de Saint Gorgon et de Sainte Anne.

19 FEVRIER : Le procureur F. NICOL a déclaré que LE CREN [Note : Est-ce le Pierre LE CREN qui sera membre du Comité de Surveillance (voir page 17)] est allé avec sa femme et ses enfants, avec une charrette attelée de trois chevaux au port de TREGASTEL le dimanche 5, couper et charroyer du goëmon. Quand quelqu'un s'est approché pour ‘‘observer et prendre connaissance et pour connaître les contrevenents, le même LE CREN s'étant aperçu, s'est ellancé avec furie et violence à courir après les observateurs, lesquels furent obligés de s'enfuir et d'abandonner leurs sabots, de courir avec précipitation pour se sauver la vie sans quoi le même LE CREN les aurait maltraiter par une crocq à scier (?) qui tenait pour cet effet, profèrent le saint nom de Dieu, les menancent par jurement et basfemme, [Note : Blasphème] etc". Après avoir rappelé l'ordonnance de 1681, la municipalité, tenant compte que LE CREN est un blasphémateur, le condamne à 12 francs d'amende, "laquelle somme sera versée aux mains de la mère de charité pour en tenir compte".

25 MARS : Le Conseil Municipal ordonne le paiement de 60 francs au marchand lannionnais Pierre Emmanuel LE NOIR qui a remis en état la croix d'argent de l'église et l'a garantie deux ans.

17 JUIN : Le Conseil Municipal nomme Messieurs Yves GUILLOU et Yves LE TENSORER, ancien maire, commissaires municipaux pour se joindre aux commissaires du district et du département chargés de la conscription.

16 SEPTEMBRE (ou 13 sept.) : Le recteur Jérôme GUYOMARD, qui a refusé de prêter serment, après s'être démis de son ministère, remet au maire les registres paroissiaux soit 46 registres de sépultures (de 1747 à 1792), 92 registres de baptêmes et mariages (de 1700 à 1792) et quelques autres registres.

8 DECEMBRE : Le Conseil Municipal se réunit à l'heure de la grand-messe pour nommer les officiers municipaux chargés des registres de naissances, mariages et décès. Sont nommés scrutateurs au vote Yves LE TENSORER, ancien vicaire et François THOMAS, maire.

C'est aussi en 1792 qu'il est question de supprimer la commune de TREGASTEL pour la rattacher à PERROS-GUIREC. Mais les mauvaises routes et "l'indifférence entre gens de PERROS et de TREGASTEL" sont évoquées par les Trégastellois qui préféreraient plutôt faire partie de PLEUMEUR.

FIN de L'ANNEE : Yves LE TENSORER redevient maire.

1793.

En MAI, le Conseil Municipal décide de faire une pétition pour obtenir des armes de manière à protéger TREGASTEL "la paroisse la plus avancée dans la Manche britannique".

1794.

18 AVRIL : La prise anglaise du bateau "LIVELY", chargé d'environ 500 boisseaux de pommes de terre germées, est en rade de PERROS depuis le début du mois. On décharge la cargaison et on procède à sa répartition entre les communes des districts de LANNION (247 boisseaux), de GUINGAMP (46 boisseaux) et PONTRIEUX (118 boisseaux) au prix de 2 livres le boisseaux [Note : Boisseau de PERROS-GUIREC : 6 dal 60, soit 60 kg de pommes de terre]. Cest ainsi que Nicolas QUEMPER ira au port de PERROS prendre la quote part de TREGASTEL, soit 3 boisseaux. Trois malheureux sacs de patates germées ! Avec ordre impératif de les planter au plus vite. A une époque où se posaient de gros problèmes de ravitaillement, on comprend que les autorités aient encouragé une culture qui n'était encore en BRETAGNE qu'à ses balbutiements.

22 AVRIL : François ROPERS est nommé commissaire pour la fabrication du salpètre.

18 JUIN : Les travaux de l'été à la campagne vont commencer. Le Conseil Municipal fixe le prix de la journée de travail ; journée qui dure du soleil levant au soleil couchant !
Hommes : 1ère qualité : 15 sols ; 2ème qualité : 12 sols ; 3ème qualité : 10 sols.
Filles : 1ère qualité : 12 sols ; 2ème qualité : 10 sols ; 3ème qualité : 7 sols.

Domestiques pour la récolte (du 13 juillet au 1er novembre) :

Hommes : 1ère qualité : 36 livres + 1 paire de sabots + 1 chemise ; 2ème qualité : 33 livres + 1 paire de sabots + 1 chemise ; 3ème qualité : 27 livres + 1 paire de sabots + 1 chemise.
Femmes et filles : 1ère qualité : 33 livres + 1 paire de sabots + 1 chemise ; 2ème qualité : 24 livres + 1 paire de sabots + 1 chemise.

Le "journal de charroi" par voiture : 8 livres.

31 OCTOBRE : "Aujourd'hui, 10 brumaire l'an 3ème de la République française et indivisible, nous maire, municipalité et notables de la commune de TREGASTEL, s'étant assemblés au lieu ordinaire de nos séances pour des affaires commune et particulières et en l'endroit il s'est présenté Mari Janne LE MERRER, fille légitime de Gilles LE MERRER et du défunt Corentine SALAUN, ses père et mère, icelle agé de vingt et deux anx, laquelle nous a déclaré devant la municipalité qu'elle était grosse et enceinte hors du mariage environ six mois, laquelle nous a aussi déclaré qui a été l'auteur du mal fait la personne de Hiaceinthe LE FLOCH, domicillié sur notre commune et non originaire et en quoncéquences nous chargeons ladite Marijeanne LE MERRER, et son père présent de prendre toute les soins et précaution pour la conservation de son fruits. Fait et arrêté ce jour et an que devant".

3 DECEMBRE : La municipalité déclare ne pas pouvoir faire face aux réquisitions, faute d'avoine.

1795.

9 FEVRIER : En exécution d'un arrêté pris à RENNES par les représentants BOLLET, BOURSAULT, GUEZNO, GUERMEUR et BRUE, le Conseil Municipal nomme trois gardes territoriales (ces gardes devaient surtout convaincre les habitants des campagnes des avantages de la République. Ils ne devaient faire usage de leurs armes que pour défendre la sécurité des personnes et des propriétés).

La Constitution de l'an III (SEPTEMBRE 1795), conséquence de la réaction thermidorienne, établit une république bourgeoise, hostile à la fois aux sans-culottes et aux royalistes [Note : La Constitution du 5 fructidor an III (22 août 1795) a régi la vie politique française sous tout le Directoire, c'est à dire jusqu'à la prise de pouvoir par Napoléon Bonaparte (18 brumaire). Etait "citoyen" tout français ou naturalisé de 25 ans, inscrit sur le registre civique du canton, sachant lire et écrire, exerçant une profession, domicilié depuis un an dans la commune et payant une contribution directe (foncière ou personnel). Pas de conditions restrictives pour tout français ayant fait campagne pour la république]. L'administration locale est modifiée. On crée des municipalités cantonales. Chaque commune doit désigner pour y siéger un agent et un adjoint. La vie politique de TREGASTEL va donc disparaître pour être portée au chef lieu de canton, PERROS-GUIREC. Cependant, dans certains cas, comme le règlement de la coupe du goëmon, la reconstitution de la Garde Nationale, l'agent et son adjoint réunissaient les principaux habitants de la commune pour en débattre. Le registre, étudié par Léon DUBREUIL et disparu depuis, ne mentionnait rien du 12 floréal an V (1er mai 1797) au 10 germinal an VII (30 mars 1799).

15 NOVEMBRE : Elections pour élire l'agent et son adjoint. Le droit de vote est réservé aux citoyens payant des contributions directes (suffrage censitaire). A TREGASTEL il y a 86 votants. François THOMAS est élu agent avec 31 voix ; Jean DANIEL devient adjoint avec 29 voix.

1797.

30 MARS : Nouvelles élections. François THOMAS reste agent, mais un nouvel adjoint est élu à la place de J. DANIEL : François LE BIVIC le jeune.

1799.

30 MARS : Yves LE TENSORER est élu agent et Nicolas LE GOFF devient l'adjoint.

21 AVRIL : Francine LE LURON, orpheline de mère, vient déclarer sa grossesse hors mariage au "maire" Y. LE TENSORER qui exhorte le père à garder sa fille enceinte "pour que sa fruit vient à croître pour être bon chrétien".

1801.

4 FEVRIER : Joseph LISSILLOUR est nommé secrétaire-greffier de la mairie, à charge pour lui de faire l'école. Il recevra 60 francs par an. Il se déclare catholique et attaché à la république.

C'est vers cette époque que les habitants des sections de KERJANEGAN et de KERENOC, 2 hameaux de la commune de PLEUMEUR-BODOU, demandent leur rattachement à TREGASTEL. La demande sera rejetée.

29 DECEMBRE : Le 16 juillet, Napoléon BONAPARTE et le Pape Pie VII signent le Concordat. A TREGASTEL on nomme les citoyens SALIOU et Guillaume LE BAIL, fabriques de la Paroisse, Nicolas QUEMPER, gouverneur du sacrement, Jean LE COULS, gouverneur à Notre Dame de la Délivrance, Louis ALLAIN, gouverneur du Rosaire, Mathurin LE GOFF, gouverneur à Saint Yves, Yves LE COZIC, gouverneur à Sainte Anne du Bourg, Jean THOMAS, gouverneur à Golgon.

1802.

7 FEVRIER : Résolution est prise d'adresser une requête au Conseil de Préfecture contre Louis SALAUN, Louis ALLAIN et Gilles ALLAIN, qui ont enclos certaines terres vagues contre tout droit.

2 FEVRIER : Installation des trois marguilliers (autre nom des "fabriciens" ou "fabriques") nommés par le préfet. Ce sont François LE BIVIC le jeune, François KERAUDREN et Jean THOMAS. LE BIVIC est élu "caissier". Ces marguilliers s'occuperont avec le maire de rechercher les titres et les biens invendus de la fabrique.

1803.

12 AVRIL : (Délibération du Conseil Municipal de PERROS-GUIREC) : Depuis le début de 1802, une école primaire cantonale fonctionne à PERROS. L'instituteur se nomme Gabriel Joseph François DEBANGUY et il "réunit la capacité, la conduite et les mœurs nécessaires pour l'enseignement et le bon exemple ; Il enseigne le calcul décimal ainsi que les nouvelles dénominations des poids et mesures". Cet instituteur, dans l'obligation de déménager, obtient la réinstallation de son école et la sienne propre, dans la grange du presbytère de PERROS, "attendu qu'elle n'est pas nécessaire au curé qui d'ailleurs sera grandement logé, ayant six appartements à feu, deux belles caves". L'effectif scolaire s'élève à 50 élèves originaires de PERROS, LOUANNEC, SAINT-QUAY, TREGASTEL et une partie de PLEUMEUR-BODOU. La rétribution par les familles est de 75 centimes à 1 franc cinquante centimes mensuels, selon le niveau scolaire.

11 MAI : Le Conseil Municipal se réunit à l'effet de réparer le presbytère. On vote dans ce but un crédit de 150 F. Puis on vote à nouveau pour une même somme pour acheter du linge, un missel et un vesperal pour l'église.

1805.

1er JANVIER : Nomination des gouverneurs de chapelles.

10 FEVRIER : Le Conseil Municipal prête serment d'obéissance aux Constitutions de l'Empire.

18 OCTOBRE : (26 vendemiaire An XIV) : Yves ALLAIN, né le 18 février 1785, 1,598 m, fils de Nicolas ALLAIN et de Marie LE MARECHAL, à l'issue du tirage au sort qui a lieu à PERROS-GUIREC, est déclaré bon pour être enrôlé dans l'armée. Avec ses camarades du district de LANNION, il rejoint le 8ème de Ligne stationné à COBLENCE et mis dans la 3ème compagnie.

1807.

5 JANVIER : Après enquête d'un géomètre et du contrôleur des contributions, avis favorable est donné à une pétition des habitants des villages de KERJANNEGAN BIHAN, KERJANNEGAN BRAS, KERGUINTUIL et BRENGUILLER qui demandaient à être détachés de PLEUMEUR-BODOU, pour être rattachés à TREGASTEL, d'où ils sont beaucoup plus près.

1814.

La commune de TREGASTEL compte 709 habitants, soit 71 de plus qu'au début de la Révolution.

 

DOCUMENTS ANNEXES.

LES CONVENANTS, UN MODE ORIGINAL DE FERMAGE.

- En lisant les Cahiers de Doléances que les paroisses rurales adressèrent au Roi Louis XVI au printemps 1789, on constate que le paysan breton avait à se plaindre d'un système d'exploitation agricole connu sous le nom de "tenue convenancière" ou "domaine congéable". A l'ouest d'une ligne méridienne partant de SAINT-BRIEUC, la presque totalité des paysans tenaient leurs terres sous ce régime.

- Une tenue convenancière, ou convenant, c'était le partage de propriété entre deux maîtres : Le Seigneur, pas nécessairement noble ou ecclésiastique, propriétaire du fonds ; et le Colon ou domanier ou tenancier, qui possédait les "édifices et superficies, c'est à dire les bâtiments, les arbres (sauf le bois d'œuvre), les clôtures, la surface végétale avec la fumure, les plantes". Le Colon devait une rente annuelle à son Seigneur. Mais il n'y avait pas égalité des droits entre ces deux maîtres. Le Seigneur pouvait "congédier" son Colon à charge de lui payer le prix des édifices et superficies, après "estimation contradictoire à dire d'experts". Mais si le Colonn "déguerpissait" (partait de lui-même), le Seigneur ne devait rien.

- La situation, en Trégor surtout, aurait été supportable si les nombreux hommes de loi et agents seigneuriaux ne s'étaient entendus pour provoquer les congéments sources de fructueuses expertises, si des difficultés n'avaient surgi a chaque instant à propos des bois et si les nombreux droits seigneuriaux avaient été abolis (interdiction de chasser, de pêcher, de piéger même les loups, four banal, moulin banal, corvées).

- Après la fameuse nuit du 4 août 1789 où les privilèges furent abolis, les convenanciers se crurent libérés. Aussi, grande fut leur surprise lorsqu'ils apprirent que le domaine congéable faisait partie des questions réservées après l'intervention du député du Tiers Etat de LANNION, BAUDOIN de MAISONBLANCHE. On assistera à des mouvements de Jacquerie (à PLOUNEVEZ-MOEDEC par exemple). Mais ce ne fut qu'en 1792 que l'Assemblée Législative l'abolit purement et simplement en déclarant "que les ci-devant domaniers sont et demeurent propriétaires incommutables du fonds comme des édifices et superficies de leur tenue". Mais le Directoire, lui, rétablit le domaine congéable le 30 octobre 1797. Il n'a pas du, à ma connaissance, abrogé depuis cette date.

NB - Le système convenancier ne concernait pas seulement l'agriculture. Il pouvait s'appliquer à chaque fois que le propriétaire foncier ne voulait pas vendre sa terre mais acceptait qu'une tierce personne y implantât un bâtiment. Cette pratique était courante jusqu'à la fin du 19ème siècle. On sait par exemple que la commune de TREGASTEL par 3 fois (1869, 1873 et 1876) consentit à louer à des particuliers des terrains communaux afin qu'ils puissent y édifier à leur compte des maisons et ce moyennant "une rente annuelle foncière et convenancière" allant de 1 à 2,50 francs.

AN 7 (1er Vendémiaire - 22 septembre 1798). CANTON DE PERROS-GUIREC
FETE DE LA FONDATION DE LA REPUBLIQUE.

L'an septième de la République française, une et indivisible ce jour premier vendémiaire, nous soussignés agents et adjoints municipaux et commissaire du directoire exécutif, formant l'administration municipale du Canton de PERROS GUIREC département des Côtes du Nord, revêtus de nos écharpes, savoir faisons qu'en exécution de la lois du vingt sept thermidor dernier, nous nous serions (sic) rendus accompagnés de notre secrétaire, du juge de paix, de ses assesseurs, jusques et près l'arbre de la liberté à l'effet de célébrer la fête de la fondation de la République, fixée au jour, où étant le Président a attaché au dit arbre une guirlande de fleurs au milieu de cris répétés de Vive la République, Vive la Liberté, et au bruit d'une décharge de mousquetterie, ensuite le cor s'est avancé jusques dedans le Temple destiné à la publication des lois, ou une enceinte était réservée pour les militaires blessés et pour les femmes et enfants de ceux qui sont morts en deffendant la patrie, au même moment la batterie du chateau a fait retentir la rade d'une salve d'artillerie et le cortège est retourné dans le même ordre à la maison commune.
La fête s'est terminé par un banquet fraternel où on a porté plusieurs toasts en l'honneur de la République et de ses braves deffenseurs. Le reste du jour a été consacré à des danses et a des amusements publics.
De tout quoy nous avons rapporté le présent par double, dont l'un demeurera en dépôt à l'administrateur et l'autre sera addressé au ministre de l'intérieur sous nos seings respectifs. Ce jour et an.
TASSEL, commissaire - Nicolas LE GOFF, adjoint - Jean LE MEUR, agent - KERAUDREN, adjoint - Jean HENRY adjoint - H. MENOU, agent, LECORRE, juge de paix - Y. ALLAIN, président - Joseph LISSILLOUR, J.F. CLECH, greffier - Y. LE TENSORER, secrétaire.

 

10 Fructidor An VI (27 août 1798). CANTON DE PERROS-GUIREC.
FETE DES VIELLARDS.

L'an six de la République française Une et Indivisible le jour dix fructidor environ les onze heures du matin,
Nous administrateurs municipaux et commissaire du directoire exécutif du Canton de PERROS GUIREC revêtus de nos écharpes, savoir faisons que nous nous sommes rendus, accompagnés de notre secrétaire et d'un piquet de troupes de ligne requis à cet effet, Jusques dedans le Temple destiné aux Cérémonies publiques du Canton à l'effet de célébrer la fête des vieillards, conformément à la loi, ou étant il a été donné lecture des lois et arrêtés à cet égard, et après un discours patriotique et analogue à la circonstance prononcé par le Commissaire du directoire exécutif, le cortège est retourné dans le même ordre à la maison commune.
Le Fête s'est terminée par un banquet fraternel et le reste du jour a été consacré à des danses et à des amusements publics.
De tout quoi nous avons rapporté le présent par double, dont l'un demeurera en dépôt à l'administration et l'autre sera adressé au ministre de l'intérieur sous nos seings respectifs.
TASSEL, commissaire - LE CORRE, juge de Paix - H. MENOU, agent - F. ROLLAND, adjoint - P. LELICON, agent - J. HENRY, adjoint - KERAUDREN, adjoint - Y. ALLAIN, président - LE TENSORER, secrétaire.

(Emmanuel Mazé).

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