ETYMOLOGIE et HISTOIRE de SAINT-JEAN-LA-POTERIE

Saint-Jean-la-Poterie tire son nom des deux villages : Saint-Jean-des-Marais et La Poterie.

Le territoire de Saint-Jean-la-Poterie fait partie jusqu'au XIème siècle, de l'ancienne paroisse primitive d'Allaire. La chapelle Saint-Jean-des-Marais devient église paroissiale de Rieux, puis perd son titre d'église paroissiale au profit de Saint-Melaine.

Saint-Jean-la-Poterie devient paroisse en 1826, et commune en 1850. Saint-Jean-la-Poterie englobe les territoires de Saint-Jean-des-Marais et Saint-Jacques-de-la-Poterie qui appartenaient à Rieux. Le village La Poterie doit son nom à la fabrication de poteries. On y construit d'ailleurs une chapelle dédiée à Saint-Jacques et réservée aux Potiers.

Note : Le territoire de Saint-Jean-la-Poterie est limité naturellement au nord par l'Arz et à l'est par l'Oust ; il touche au sud à Rieux et à l'ouest à Allaire. En 1891, sa superficie est de 843 hectares seulement, et sa population de 1510 habitants. Le bourg de la Poterie est à 3 kilomètres d'Allaire, à 4 de Rieux et à 52 de Vannes. Ce territoire se compose de deux parties distinctes : Saint-Jean-des-Marais au nord et Saint-Jacques-de-la-Poterie au sud. Le quartier de Saint-Jean-des-Marais a été démembré d'Allaire : il en faisait encore partie à la fin du XIème siècle, suivant ce texte du Cartulaire de Redon, p. 285 : In Halaer, ecclesia Sancti Joannis nuncupata, sita super ripam Hult fluminis. Il en fut détaché plus tard. Le quartier de Saint-Jacques-de-la-Poterie paraît au contraire avoir été primitivement en Rieux, et c'est lui qui aurait attiré Saint-Jean-des-Marais dans la paroisse de Rieux. Ce qu'il y a de certain c'est que les potiers de Saint-Jacques dépendaient directement de la seigneurie de Rieux. Un aveu du 1er avril 1681 fourni par M. Guénégaud, marquis de Plancy, comte de Rieux, donne les détails suivants : « ... Au dit seigneur advouant appartient la chapellenye de Saint-Jacques, desservie au dit lieu de la Potterye, appelée la chapelle des pottiers... Item est deub au dit seigneur par les pottiers du dit Rieux une livre de poivre, par chacunne année, qui doibt estre présentée par l'un des dits pottiers la veille da Noël, à la messe de minuit... ... Au dit village de la Potterie il y a communauté et maîtrise de potterie, et ne peult aucun pottier, qui est fils de maître, se faire recevoir que par l'agrément du dit seigneur, et est obligé de prester le serment et payer les droits accoustumez. Le dit seigneur comte a droit d'establir tous les ans six conteurs et deux revoyeurs, pour prendre garde si aucun pottier fait plus grand nombre de pots que ce qu'il doit par jour, et s'ils contreviennent aux autres droits du dit seigneur ; et peult pareillement establir un des ditz pottiers pour bastonnier, lequel a soign des affaires de leur communauté. Les pottiers mariez ne peulvent faire chacun plus de trois douzainnes et demye de pots par jour, et par veuf ou veufve deux douzainnes ; ne peulvent lesditz pottiers cuir des potz les vigiles des festes commandées et en exposer en vente les jours de dimanches ; et davantage faire des potz depuis le jour de saint Nicolas, 6 décembre, jusqu'au 1er jour de mars, sans la permission du dit seigneur. Chacun pottier marié doit au dit seigneur comte 16 sols et un pot par chacun an au 2ème de may, payables sans assignation au devant de la chapelle de Saint-Jacques ; et en oultre doibvent les ditz pottiers mariez chacun deux journées d'aoust, et par veuf et femme veufve une journée... ». Cette industrie subsiste encore en 1891, et les poteries de Rieux, confectionnées par des procédés d'une simplicité primitive, et cuites en plein vent sur feu de bruyères, sont néanmoins légères et gracieuses. Suivant la tradition, les potiers de cet endroit auraient été appelés du pays d'Angers, par les seigneurs de Rieux, antérieurement au XVème siècle ; en 1891 encore ils sont de fait étrangers à la contrée qu'ils habitent, un peu par leur langage, beaucoup par leurs manières ; aussi ne se marient-ils guère qu'entre eux (J-M. Le Mené).

Les potiers de Rieux

PATRIMOINE de SAINT-JEAN-LA-POTERIE

l'église ou chapelle Saint-Jean-des-Marais (XIV-XVème et XVIIème siècles). Il ne subsiste plus que des vestiges de cet édifice. Il s'agit d'une ancienne dépendance de l'Ordre du Temple qui existe dès le XIème siècle, et elle fait alors partie de la paroisse d'Allaire. L'édifice est aussi une ancienne église tréviale, du temps où Saint-Jean-des-Marais dépendait de la paroisse de Rieux. Cette église est restaurée au XVIIème siècle à la suite d'un incendie et pillée par les troupes républicaines du général Beysser en 1793. Le portail Sud, dont l'unique voussure en plein cintre reposait sur de petites colonnettes engagées à chapiteaux simples, était sans doute un vestige d'une construction plus ancienne ;

Voir aussi   La chapelle Saint-Jean-des-Marais

l'église Saint-Jean-Baptiste, édifiée après l'érection de Saint-Jean-la-Poterie en commune, en 1850, au bourg de la Poterie ;

Nota : L'église de Saint-Jean-des-Marais est dédiée au Précurseur ; elle devint le siège d'une trêve de Rieux à une date qu'on ne peut préciser ; ses registres ne remontent qu'à 1681. Elle a été restaurée au XVIIème siècle, et on y trouve du plein cintre à côté des ogives. Outre l'église tréviale, il y avait la chapelle de Saint-Jacques-de-la-Poterie et la chapelle privée de la Ricardaye. Les chapellenies desservies à Saint-Jean-des-Marais étaient : — 1° Celle de Comenan, fondée par les seigneurs du lieu. — 2° Celle des Rifflault, fondée par la famille de ce nom. — 3° Celle de Jean Richard, du nom de son fondateur. — 4° Celle du Houssac, nom d'un village de Saint-Vincent. On peut ajouter celle de Saint-Jacques-de-la-Poterie. A la Révolution, Saint-Jean-des-Marais resta uni à la commune de Rieux, et à la restauration du culte en 1802, il fut maintenu dans la même paroisse. Ce n'est que le 31 mai 1826 qu'il a conquis son érection en succursale et sa séparation de Rieux. Enfin en 1850, il a été érigé en commune sous le nom de Saint-Jean-la-Poterie. Une église neuve a été construite à la Poterie, qui est le centre le plus populeux. Bâtie par les soins de M. Denis, elle a la forme d'une croix, latine, et est placée sous le vocable de saint Jean-Baptiste. Les autels latéraux sont dédiés à sainte Anne et à saint Joseph. La vieille chapelle de Saint-Jacques n'existe plus depuis 1848. Une chapelle neuve s'élève auprès du presbytère sous le patronage de la sainte Vierge, et sert à la congrégation. L'ancienne église paroissiale de Saint-Jean-des-Marais, supplantée par celle de la Poterie, est redevenue simple chapelle de quartier (J-M. Le Mené).

la croix du cimetière (XVIIème siècle). Elle provient de l'enclos de l'église Saint-Jean-des-Marais ;

le manoir de la Ricardais (1711), édifié par la famille Menand, originaire de Fégréac. Il remplace un ancien manoir cité dès 1427. Une lucarne porte la date de 1711. Il possédait jadis une chapelle privée ;

la maison de Gara (1721) ;

le lavoir du Gatais. Il est bordé de pierres plates ;

la maison de la Poterie (1906). Il s'agit aujourd'hui d'un musée ;

Voir aussi   "Le Plessix-de-Ressac (-lès-Redon), séjour favori du duc Jean V de Bretagne"

A signaler aussi :

un four à potiers, témoin de l'activité potière de la commune ;

ANCIENNE NOBLESSE de SAINT-JEAN-LA-POTERIE

Les seigneuries de Saint-Jean-la-Poterie étaient :

1° Comenan, haute justice, berceau de la famille de ce nom, passée plus tard aux Huchet de la Bédoyère ;

2° La Ricardaye (ou Ricardais), possédée par les Chamballan en 1530 et ensuite par les Devay ;

3° La Gras, devenue simple ferme.

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 8 septembre 1464 et du 4 septembre 1481, on comptabilise la présence d'aucun noble de Saint-Jean-la-Poterie. Saint-Jean-la-Poterie dépendait autrefois d'Allaire.

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